1. INTRODUCTION GENERALE
1.1. Introduction
Le Bénin est un pays dont l'économie repose
essentiellement sur le secteur agricole. Le secteur primaire a contribué
en moyenne pour 37% à la formation du Produit Intérieur Brut
(PIB) sur la période 1994-2003. Celui-ci constitue aujourd'hui
près de 36% du PIB, 88% des recettes d'exportation et emploie 70% de la
population active (INSAE, 2005). Le pays dispose en outre d'un fort potentiel
de production agricole. La population agricole est estimée à 3,2
millions d'habitants dont 51% de femmes selon le troisième "Recensement
Générale de la Population et de l'Habitat" (RGPH3) (INSAE, 2002).
La plupart des agriculteurs béninois pratique la polyculture. Cependant,
les exportations sont dominées par la culture du coton dont les
perspectives sont assombries par la crise de la filière au niveau
national. Cette crise est liée notamment à la baisse des cours du
coton sur le marché international due en partie par les subventions des
pays développés à leurs cotonculteurs.
En effet, La filière coton demeure l'activité
dominante, représentant à elle seule 13% du PIB, 35% des
rentrées fiscales, 85% des recettes d'exportation et 77% des
exportations totales en 1999 (MAEP, 2005). En 2001, les ventes de coton ont
constituées 90% de la valeur, ou 80% du volume des exportations de
produits agricoles, les autres cultures de rente étant formées
notamment par les noix de cajou puis les graines de karité (Hounhouigan,
2006).
Une des difficultés de l'activité agricole au
Bénin, principalement dans le centre du pays, réside dans la
pauvreté des sols et les problèmes liés à la
pression foncière. Cette pression foncière conduit les
agriculteurs à s'orienter vers des cultures à forte valeur
ajoutée au nombre desquelles figure le riz. Cependant, si l'on analyse
aujourd'hui la nature de la disponibilité alimentaire du riz, le
Bénin reste déficitaire malgré son fort potentiel de
production sur pratiquement tout le territoire. C'est pourquoi dans son
Schéma Directeur de Développement Agricole et Rural (SDDAR)
adopté en 2001, le gouvernement béninois s'est fixé comme
priorité, la diversification des productions agricoles qui constitue
l'un des quatorze plans d'actions retenus. Ainsi, au plan politique, la
diversification agricole prônée par l'Etat accorde
désormais une place de choix à la culture du riz dont la relance
est devenue indispensable dans le cadre de la substitution aux importations.
C'est ce qui explique l'existence d'un plan national de relance de la
production rizicole élaboré avec l'appui technique et financier
de l'organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
Le riz a pris un caractère stratégique en raison de son
importance
croissante dans la consommation nationale et dans les
échanges avec certains pays voisins, ainsi que des possibilités
de conquête que lui offre le marché des pays de l'UEMOA qui
importent annuellement 1.343.370 tonnes de riz (MAEP, 2005).
Les réformes dans la filière riz ont
consisté à la réalisation des micro-aménagements
puis au développement et à l'introduction en milieu rural de
variétés améliorées. Ces mesures de politique
agricole ont porté leurs fruits dans la mesure où la production
rizicole du pays ne cesse de croître depuis le milieu des années
90 (environ 14,6 % par an); grâce en grande partie à
l'augmentation des superficies et des rendements. Mais, si les paysans
maîtrisent les itinéraires techniques de production, les aspects
post-récolte sont souvent occultés (WARDA, 2005).
La transformation du riz apparaît comme une
opération importante et stratégique pour le développement
globale de la filière riz. L'étuvage occupe une place importante
parmi les opérations post-récolte du riz paddy.
L'opération consiste à ré-humidifier, à
pré-cuire et à sécher les grains paddy, avant leur
décorticage. Ce qui apporte des modifications physicochimiques et
organoleptiques avantageuses du point de vue nutritionnel et économique
(Gariboldi, 1986). « Au Bénin, les techniques d'étuvage
traditionnellement pratiquées par les transformatrices ne permettent pas
touj ours d'obtenir du riz de bonne qualité répondant au
goût des consommateurs » (Houssou, 2002).
Afin d'améliorer la technique d'étuvage, pour
obtenir un riz de meilleure qualité après décorticage, le
Programme Technologies Agricoles et Alimentaires (PTAA) de l'Institut National
des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) en collaboration avec le
Centre du Riz pour l'Afrique (ADRAO) et Sassakawa Global 2000 ont introduit un
nouveau dispositif d'étuvage. Ce nouveau dispositif vise à
améliorer de façon quantitative et qualitative le rendement du
riz produit localement tout en maintenant ses qualités organoleptiques
et sa valeur marchande.
Le nouveau dispositif d'étuvage a fait l'objet de
multiples études relatives particulièrement à ses
performances techniques et économiques. Cependant, très peu
d'auteurs se sont intéressés à l'étude de
l'organisation sociale de l'étuvage, des relations existant entre les
différents acteurs du processus d'étuvage et des modes de
diffusion de ce dispositif.
C'est pour répondre à ces préoccupations
que dans le cadre de nos travaux de recherche de fin de formation à la
Faculté des Sciences agronomiques (FSA) de l'Université
d'Abomey-Calavi (UAC) que nous avons choisi de nous pencher
sur le thème : Analyse des déterminants de l'adoption et de la
diffusion du dispositif amélioré d'étuvage du riz dans la
commune de Glazoué, Département des Collines (Bénin).
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