7.3.1. Coût d'acquisition du dispositif
élevé
La contrainte majeure liée au dispositif est son le
coût d'acquisition élevé. La majorité des
transformatrices (95%) l'ont exprimé. En effet on distingue deux
modèles de dispositif : un petit modèle composé d'une
"marmite de 25" et d'un bac pouvant contenir jusqu'à 24 kg de paddy
vendu à 35000 FCFA et le grand modèle composé d'une
"marmite de 30" et d'un
bac pouvant contenir jusqu'à 50 kg de paddy vendu
à 45000 FCFA. Les transformatrices trouvent ces prix exorbitants par
rapport au niveau de développement de leurs petites unités de
transformation. Le dispositif n'est pas accessible de ce fait. En effet, le
financement des activités d'étuvage du riz se fait sur fond
propre chez la totalité des transformatrices enquêtés. Ces
dernières ne disposent pas souvent d'assez "d'argent en cache"
même pour l'achat du paddy. Certaines achètent le paddy à
crédit qu'elles remboursent après la vente de leur riz cargo au
marché, les mercredis.
7.3.2. Fuite de vapeur
Il a été constaté que lors de
l'étuvage avec le dispositif, il y a des fuites de vapeur au niveau de
la jonction du bac avec la marmite ; ce qui ralentit la cuisson si rien n'est
fait. Selon 25% de nos enquêtés, cela constitue une contrainte.
Mais en réalité, cela ne constitue plus une contrainte dans la
mesure où les femmes elles-mêmes ont déjà
trouvé un palliatif qui consiste à boucher l'alentour du bac (au
niveau de sa jonction avec la marmite) de pâte. Ceci justifie la faible
proportion de transformatrice l'ayant considéré comme une
contrainte.
7.2.3. Consommation en bois
Pour 35% des enquêtés, l'une des contraintes du
dispositif est sa consommation en bois. La cause de cette consommation en bois
est la lenteur de la cuisson. En réalité, toutes celles qui
évoquent cette contrainte n'étuvent pas de grande quantité
de paddy (maximum 1 bassine soit un équivalent de 3 3,25 kg) de paddy.
Par contre, celles qui étuvent de grande quantité trouvent la
cuis son rapide mais à partir du deuxième lot, le premier lot
étant lent à leur avis.
A l'analyse, la consommation élevée en bois que
les transformatrices lient souvent au dispositif amélioré
d'étuvage serait en partie due au type de foyer qu'elles utilisent. En
effet, la plupart des transformatrices utilisent un foyer constitué de
trois pierres. Il en résulte donc une perte considérable en
énergie lors de l'étuvage et par conséquent une
consommation élevée en bois.
7.3.4. Le séchage difficile
Une autre contrainte évoquée par les
transformatrices est la difficulté du séchage bien que, selon
elles, la rapidité du séchage serait un atout. En effet, selon
les transformatrices pour réussir le séchage, il faut retourner
le paddy régulièrement à la main. Un séchage trop
rapide entraîne la formation de fissures très fines dans
l'endosperme du grain de paddy (clivage du
grain par exposition au soleil). Ces fissures
s'élargissent et donnent un fort pourcentage de brisures lors du
décorticage. La rapidité du séchage demande que la
transformatrice exécute beaucoup de travail de retournement que 45% de
nos enquêtés trouvent contraignant. Selon ces dernières,
lors du séchage "on n 'a plus de temps pour faire autre chose".
Les autres transformatrice (55%) ne le trouvent pas contraignant parce que
le considère comme le prix à payer pour avoir du riz cargo de
bonne qualité.
7.4. Conclusion partielle
A la lumière de tout ce qui précède, il
ressort que le dispositif amélioré introduit dans les zones du
centre Bénin présente des avantages qui sont propres au
dispositif lui-même et à sa capacité de permettre
l'obtention d'un riz de bonne qualité apprécié des
consommateurs. En effet, sur l'ensemble des villages enquêtés, les
transformatrices s'accordent sur le fait que le dispositif favorise un
séchage rapide, facilite le transvasement du paddy après cuisson
et permet d'accroître le rendement au décorticage. Aussi, avec le
dispositif amélioré, les femmes sont épargnées des
tracasseries liées aux activités d'étuvage en même
temps qu'il leur permet d'avoir du riz de meilleure qualité qui se vend
à un bon prix. De plus, le dispositif permet d'étuver de grande
quantité de paddy augmentant la quantité de riz traitée
par unité de transformation. Toutefois, son coût
élevé constitue un facteur limitant son accessibilité aux
transformatrices.
Les avantages du dispositif suffisent-ils pour sous-tendre
une bonne diffusion ? Si oui, pourquoi depuis l'introduction du dispositif dans
la zone on n'a encore enregistré aucune commande des groupements ou des
transformatrices individuelles ?
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