La Cour Pénale Internationale et le terrorisme international: Le problème de compétence ratione materiae( Télécharger le fichier original )par Jean Marie Vianney NYIRURUGO Université Libre de Kigali - Rwanda - Licence en droit (Ao) 2006 |
EPIGRAPHE « Il est de la responsabilité de chaque Etat de trouver une réponse judiciaire universelle au crime de terrorisme international par une juste application des obligations conventionnelles et coutumières existantes et par l'élargissement de la compétence de la juridiction pénale internationale aux crimes de terrorisme.»
Ghislaine DOUCET A Dieu Tout Puissant qui nous a donné l'être, l'air, le mouvement et la vie ; A nos parents qui nous ont ouvert au monde ; A notre chère épouse avec qui nous partageons les vicissitudes de la vie ; A nos frères, soeurs et amis qui nous ont toujours soutenu ; A toutes les victimes innocentes du crime de terrorisme international ; A tous ceux qui luttent contre le crime de terrorisme international ; Nous dédions ce mémoire. REMERCIEMENTS Ce travail est le fruit de plusieurs efforts conjugués pendant longtemps. Nous ne pouvons le terminer sans remercier du fond du coeur tous ceux qui, de loin ou de près, ont contribué, moralement, intellectuellement ou matériellement à sa réalisation. Nos remerciements s'adressent au CCA MUHIRE Yves, Directeur de ce mémoire, qui a fait preuve de patience, d'encouragement à notre égard, et dont l'esprit critique, les conseils, les réflexions , et les discussions nous ont guidé et éclairé tout au long de notre travail. Ses conseils pertinents nous ont permis de surmonter bien d'écueils et d'éviter quelques faux pas. Qu'il en soit remercié. En second lieu, nous remercions le corps académique et administratif de l' ULK, ainsi que tous les éducateurs dont les efforts ont contribué à notre formation. Bien entendu, nous remercions particulièrement nos parents dont le soutien s'est manifesté depuis toujours dans tous le parcours qui nous a conduit jusqu'ici. Enfin, nous remercions également notre chère épouse KAKWEZI Edith, notre petit frère MUNYANEZA Jean Pierre ainsi que nos amis GAHAMANYI Emmanuel et GIHANA Gilbert pour tout ce qu'ils ont su nous apporter comme réflexions, pour leurs disponibilités, leurs écoutes et leurs amitiés tout au long de notre travail. Qu'à travers ces lignes, tous ceux qui nous ont soutenu tant matériellement que moralement, trouvent l'assurance que nous ne pouvons jamais les oublier. NYIRURUGO H. Jean Marie Vianney SIGLES ET ABREVIATIONS
TABLE DES MATIERES Pages Epigraphe...................................................................................................i Dédicace....................................................................................................ii Remerciements...........................................................................................iii Sigles et abréviations...................................................................................iv Table des matières......................................................................................vi INTRODUCTION GENERALE.......................................................................1 1. Choix et intérêt du sujet........................................................................1 2. Délimitation du sujet.................................................................................3 3. Problématique ....................................................................................3 4. Hypothèses du travail............................................................................4 5. Objectifs du travail ...............................................................................5 6. Technique et méthodes.........................................................................5 7. Subdivision du travail............................................................................6 CHAPITRE I. CONSIDERATIONS THEORIQUES...............................................7 I.1 Le terrorisme.................................................................................7 I.1.1. Définition et aperçu historique du terrorisme...................................7 . I.1.1.1. Définition..........................................................................7 1. Définition générale................................................................8 2. Définition juridique du terrorisme selon la doctrine......................10 3. Définition juridique du terrorisme selon le droit rwandais.........................................................................11 4. Définition juridique du terrorisme selon les traités internationaux...................................................... . . ...........12 I.1.1.2. Aperçu historique du terrorisme..........................................14 I.2. La Cour Pénale Internationale....................................................16 I.2.1 Historique de la CPI.................................................................16 I.2.2. La compétence de la CPI.........................................................17 I.2.2.1. La compétence ratione materiae.........................................17 1. Le crime de génocide............................................................18 2. Les crimes contre l'humanité..................................................18 3. Les crimes de guerre............................................................19 4. Le crime d'agression.............................................................20 a) Notion.......................................................................20 b) Définition du crime d'agression.......................................21 I.2.2.2. La compétence ratione loci et ratione personae........................21 I.2.2.3. La compétence ratione temporis............................................22 I.2.3. L'approche comparative entre la CPI et les autres cours et tribunaux internationaux........................................................22 I.2.3.1. La CPI et la Cour Internationale de Justice............................22 I.2.3.2. La CPI et les tribunaux ad hoc pour le Rwanda et pour l'ex-Yougoslavie........................................................22 I.2.4. Les grandes innovations de la CPI en droit international..................23 I.2.4.1. Le caractère automatique de la compétence de la CPI...............................................................................23 I.2.4.2. Les garanties d'un procès juste et équitable en faveur des présumés coupables.....................................23 I.2.4.3. Le principe de la réparation en faveur des victimes.........................................................................24 I.2.4.4. Le principe de la protection des victimes.............................. 25 CHAPITRE II. DE L' INCOMPETENCE DE LA CPI FACE AU CRIME DE TERRORISME INTERNATIONAL..........................................26
II.1. De l'exclusion du crime de terrorisme international dans la compétence de la CPI..................................................................26 II.2. Raison juridique de cette incompétence de la CPI face au crime de terrorisme international .........................................28 II.2.1. Le problème de l'absence de définition juridique universelle du terrorisme international.......................................28 II.2.1.1. L'Assemblée générale des Nations Unies...........................29 II.2.1.2. La Commission de Droit International.................................30 II.2.1.3. Le Statut de la Cour Pénale Internationale..........................32 II.2.1.4. Les comités spéciaux des Nations Unies sur le terrorisme international...................................................34 II.2.1.5. Le Centre de Prévention de la Criminalité Internationale des Nations Unies......................................36 II.2.1.6. Le Droit International Humanitaire.....................................36 II.2.1.7. Les législations nationales...............................................38 II.3. Les effets juridiques de l'absence de définition juridique universelle du terrorisme international............................................40 II.3.1. L'irrecevabilité des affaires terroristes devant la CPI...............................................................................................40 II.3.2. L'arbitraire du juge national................................................42 CHAPITRE III. DE LA NECESSITE D'UNE REPONSE PENALE UNIVERSELLE AU CRIME DE TERRORISME INTERNATIONAL..................................................................45 III.1. La réponse juridique du crime de terrorisme international....................45 III.2. La convention générale sur le terrorisme international.......................48 III.3. De l'élargissement de la compétence ratione materiae de la CPI au crime de terrorisme international..........................................51 III.3.1. Pour une juridiction pénale internationale compétente en matière de crime de terrorisme international...........................51 III.3.2. Le fondement juridique de l'élargissement de la compétence ratione materiae de CPI au crime de terrorisme international........................................................................53 III.4. La coopération internationale dans la poursuite des auteurs du crime de terrorisme international................................55 III.5. Incitation aux Etats non parties à ratifier le Statut de Rome...................................................................................... 56 CONCLUSION GENERALE.........................................................................60 BIBLIOGRAPHIE......................................................................................63
INTRODUCTION GENERALE1. Choix et intérêt du sujet La communauté internationale a connu des crimes graves perpétrés dans les différents coins du monde. Parfois, ces crimes atroces sont restés impunis, ce qui a encouragé bien de personnes à en commettre davantage. KOFI Annan, Secrétaire Général des Nations Unies précise que le 20ème siècle a connu la pire violence de toute l'histoire de l'humanité. D'après lui, au cours de 50 dernières années, plus de 250 conflits ont surgi à travers le monde ; plus de 86 millions de civils, principalement des femmes et des enfants, sont morts ; et plus de 170 millions de personnes ont été privées de leurs droits, biens et dignité. La plupart de ces victimes ont simplement été oubliées et peu de responsables ont eu à répondre devant la justice.1(*) A la fin de la 2ème guerre mondiale, la communauté internationale a pris conscience de la gravité de ces crimes et s'est engagée à les réprimer. C'est dans ce cadre qu'il a été créé les tribunaux ad.hoc à savoir : le Tribunal Militaire de Tokyo et de Nuremberg afin de poursuivre les crimes odieux comme le génocide, le nettoyage ethnique et l'esclavage sexuel. En outre, suite aux événements tragiques au Rwanda et en ex-Yougoslavie, le Conseil de Sécurité de l'ONU a répondu par la création de deux tribunaux criminels spécialisés dans l'espoir de traduire en justice les auteurs des crimes abominables qui ont ravagés ces nations. En créant ces tribunaux Pénaux Internationaux, la Communauté Internationale avait l'intention de prévenir et de réprimer des violations graves du droit international. Cependant, ces tribunaux sont limités dans le temps et dans l'espace. Leurs compétences matérielles, territoriales et temporelles se limitent au mandat leur conféré.2(*) En effet, ce caractère circonstanciel de ces tribunaux ad hoc a poussé les Etats à mettre en exécution l'idée qui avait germé dans l'esprit des gens à la veille de la seconde guerre mondiale celle de créer une juridiction pénale permanente. C'est ainsi qu'il a été créé une cour conventionnelle, « la Cour Pénale Internationale » en 1998 dont le Statut est entré en vigueur le 1er juillet 2002, une date à laquelle la communauté internationale a donné un grand concert de soutien à la justice internationale.3(*) La Cour Pénale Internationale a pour mandat de juger les individus plutôt que les Etats (cfr article 25 du Statut de Rome).4(*) Elle comble un vide juridique concernant la répression par la communauté internationale, des crimes internationaux puisqu'elle est compétente pour poursuivre et juger les crimes les plus graves qui intéressent la communauté internationale.5(*) Il s'agit du génocide, des crimes de guerre, crimes contre l'humanité, et éventuellement les crimes d'agression (cfr Article 5 du Statut de Rome). La mise en place de cette juridiction pénale internationale, qui peut être considérée comme le couronnement des efforts de prévention et de répression des crimes abominables qu'a connu l'humanité, pourrait laisser penser que la culture de l'impunité sur le plan international sera éradiquée. Cependant, en dépit de tous ces efforts consentis dans l'objectif de traduire en justice les individus ayant commis les crimes les plus graves dans le monde, en explorant le Statut de la CPI, force est de constater que sa compétence ratione materiae reste limitée. Ainsi, on peut se demander pourquoi le terrorisme international, l'infraction qui se commet dans tous les coins du monde et qui menace gravement la paix et la sécurité internationales, n'entre pas dans le mandat de la CPI. Tout ce que nous venons de dire montre, en effet, la pertinence de mener une étude sur le problème de la compétence de la CPI en matière de poursuite des auteurs du terrorisme international. D'où la formulation de notre sujet : «LA COUR PENALE INTERNATIONALE ET LE TERRORISME INTERNATIONAL : Le problème de compétence ratione materiae ». Enfin, il est donc intéressant de réfléchir profondément sur ce sujet étant donné qu'il tente de proposer des solutions adéquates dans le cadre de la lutte contre l'impunité des auteurs du crime de terrorisme sur le plan international. 2. Délimitation du sujetNotre étude est délimitée dans le temps, dans l'espace et dans le domaine en particulier. Dans le temps, nous nous sommes proposés de couvrir la période allant de la mise en place de la juridiction pénale internationale qui est chargée de poursuivre et juger les crimes internationaux jusqu'à nos jours. S'agissant de la délimitation spatiale, notre étude porte sur une étendue aussi vaste que celui de la communauté internationale. Dans le domaine enfin, notre étude puise essentiellement dans le droit pénal international. * 1 KOFI, A., « La Cour Pénale Internationale : questions-réponses », disponible sur http:// www.iccnow.org, consulté le 18/02/2006. * 2 Ibidem. * 3 VERWEIJ, H., « La Cour Pénale Internationale», in Diplomatie judiciaire, n° 85, p. 12. * 4 PGR et ASF, Recueil d'instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et à l'administration de la justice, éd. ASF, Kigali et Bruxelles, 2005, p.350-351. * 5 BIZIMMANA, J., D., Cours de Droit International Humanitaire, notes de cours polycopiées, ULK, Kigali, 2005, p.58. |
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