b) Génicart :
Le quartier fait partie de l'ancienne ZUP (Zone d'Urbanisation
Prioritaire) de Lormont construite à la fin des années 1960,
située sur le plateau de l'Entre-Deux-Mers. La cité est
formée de la juxtaposition de 15 résidences d'habitat social,
où logent 10 000 habitants - soit la moitié de la population
lormontaise - sur 70 hectares, avec une densité résidentielle
très forte de 250 hab/ha (soit cinq fois plus que sur la CUB). Le
quartier est caractérisé par une forte concentration d'habitat
social : 77% de son parc immobilier. La population est jeune : la
part des moins de 15 ans y est élevée (25%), celle des plus de 60
ans très faible (12%). La proportion de familles monoparentales et de
ménages de plus de six personnes est forte (respectivement 29% et 5%),
celle des étrangers très forte (17%). Le niveau de qualification
est faible. Le taux de chômage est aussi très important (33%) pour
les mêmes catégories de la population. Le quartier souffre
également de l'obsolescence du patrimoine bâti et d'enclavement.
Une partie des immeubles a été réhabilitée et leur
état est variable. A côté de ces difficultés, le
territoire présente de nombreux éléments porteurs de
dynamique pour son renouvellement, notamment un niveau d'équipements
élevé, de réelles qualités paysagères, et
enfin l'arrivée du tramway au coeur même du quartier.
c) Autres sites :
D'après M. Coqblin, il existe aussi de nombreuses
petites «poches de pauvreté», pas forcément visibles,
dans le vieux Lormont - comme à Pessac, Mérignac ou Gradignan. Il
commente :
« C'est plus ou moins conscient dans la
société, après ce sont des poches qui sont
sacrifiées. C'est un cercle vicieux : ils ne peuvent pas aller
autre part. »
Il cite en particulier des maisons à l'entrée de
Lormont proches de la zone portuaire, une « enclave
portugaise » selon lui. Il ajoute que le quartier
Lissandre connaît également une grande pauvreté, il
est « très isolé, très
ancien », et sa situation en fait une autre véritable
enclave, comprise entre la barrière naturelle de la falaise, la voie
ferrée et la voie du tramway en construction. En 2006 le CCAS a
été appelé à intervenir plusieurs fois après
le signalement de situations humaines limites. Le premier cas était
celui d'une famille allocataire de l'AAH, du RMI et de la retraite ,
vivant « dans un taudis le long de la falaise ».
Le second était celui de quatre adultes expulsés de
Génicart et refugiés dans l'ancienne halte SNCF. Une autre
intervention a eu lieu dans l'ancien logement des gardes barrières,
où les conditions d'hygiène sont déplorables. Les
personnes qui y habitent sont « très exclues,
désociabilisées ». La Ligue des Droits de
l'Homme leur a proposé un relogement en terrain de camping à
Ambarès. Enfin, la dernière intervention évoquée
est celle concernant « un laisser aller dans
l'alcoolisme » pour une personne vivant dans « un
taudis en HLM ». Finalement M. COQBLIN conclut pour cette
question :
« En grande précarité, le public
que vous touchez il y en a quand même peu à
Lormont ».
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