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La personnalité juridique de l'Union Africaine


par Abdelkader Aloui
Faculté de Droit et Sciences politiques de Tunis -   2005
  

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Paragraphe 3___ Limites et effectivité d'une Personnalité Internationale déduite (aspect critique)

Tout d'abord, parler de la personnalité de l'organisation  conduit à dire que le rôle d'une telle personnalité est le bien fonctionnement de l'organisation soit sur le plan interne à travers la personnalité interne soit sur le plan international par l'intermédiaire de la personnalité juridique international

Pour l'OUA ainsi que l'Union Africaine, on peut dire que le problème de personnalité est résolu, alors bien qu'elle là possède implicitement, certainement elle a quelques problèmes dans l'exercice de ses compétences, des compétence était le point de départ pour déduire l'existence de cette personnalité,

Ici, on pose le problème d'une personnalité n'est pas mentionne mais déduite, est ce que le rôle de l'organisations ne se diffère pas entre la détention d'une personnalité expresse, mentionnée, et une personnalité implicite,

D'abord pour la personnalité expresse sans aucun doute il n y à aucun problème, mais pour l'autre un problème peut apparaître sur l'efficacité de telle personnalité, tel était le cas de la ligue des Etat Arabes dont il y a quelques Etats ont considérés que la ligue intervient dans les affaire de la Palestine, alors quelle ne possède pas une personnalité juridique internationale.

Le problème sans doute va apparaître pour l'union Africaine,

Premièrement, mon enchaînement va commencer par les points théoriques pour s'orienter ensuite à des points pratiques.

Tout d'abord pour ce qui est de la théorie, deux interprétations ; une consacrée à la personnalité juridique interne et l'autre a la personnalité internationale,

Est-ce que cette personnalité juridique interne est respectée par tout les Etats membres de l'organisation de l'union africaine ?

Mon point de départ est le jeu combiné entre la signature et la ratification d'un traité, ici presque tout les Manuels du droit international public font note pour définir le traité comme «  acte conventionnel écrit par excellence, revêt, en général, une assez grande solennité en raison de son importance car il marque l'engagement international de l'Etat ».

Tout d'abord il existe une différence entre signature et ratification, la signature ne suffit pas, il faut pour qu'une convention entre en vigueur soit ratifier. Mais toute fois il y à des traités dont les pays participants, c'est-à-dire les parties se sont mis d'accord pour être liées par leur seule signature, on qualifie alors ces traités « d'accords en forme simplifiée «  ou d' « exécutive agreements ».Autrement dit , la signature ne constitue qu'une phase intermédiaire dans la procédure internationale de conclusion d'un traité ; et l'Etat ne devient définitivement lié qu'après avoir rempli une autre formalité plus solennelle ( la ratification, acceptation ou approbation ) impliquant l'accord du législateur local , mais il arrive que des Etats signent un traité en absence de la procédure de ratification et décident de se considérer comme liés par son contenu dans ce sens on parle de la convention générale sur les privilèges et immunités de l'organisation de l'Unité Africaine Signée en 25 Octobre 1965 après deux ans de l'adoption de la charte de l'OUA (1963) par « l'Algérie , Malawi, Burundi, Mali, Cameroun, Mauritanie, Central Africain Républic, Maroc, Congo (Brazzaville), Nigeria, Congo (Kinshasa), Rwanda, Sénégal, Ethiopie, Somalie, Gambie, Soudan, Ghana, Guinée, Tunisie, Kenya, Uganda, Liberia, United Arab Republic, Libye, Zambie , dont il y a seulement 26 Etats parties à la dite convention par voie de signature et non pas ratification, car l'article Article 10 stipule dans l'alinéa 2 que les Etats sont liés seulement par la signature  « The accession shall be effected by the signature of the Heads of State and Government; this signature implies the immediate entering into force of the General Convention on the Privileges and Immunities of the

Organization of African Unity ««.

Le professeur Dominique Carreau considère ce genre de traité comme  « un engagement qui relève du politique et non de juridique ; » lui-même il donne un exemple « il est loisible de citer le traité dit `'S.A.L.T.- II, Stratégie Arms Limitation Talks'' de 1979 signé par le président des Etats Unis, mais jamais ratifié par le Sénat, et dont le contenu fut cependant considéré comme obligatoire et respecté par l'USA et l'Union Soviétique »

Donc, est ce que cette convention qui stipule la possession de l'OUA de la personnalité juridique interne ainsi que les privilèges et immunités ont de force obligatoire envers les Etats Membres ? , surtout qu'on sait bien qu'il y à une différence entre la politique et la juridique, et nous savons aussi que la CIJ cette importante juridiction à bien déterminée la différence entre ce qui est politique ainsi ce qui est juridique,

Et pour être claire voila une définition du différends juridiques et politiques, « pour le premier  sont en principe les différends qui sont susceptibles d'être réglés par l'application des règles de droit international, pour le deuxième il s'agit en effet de la questions hautement politique  » (`M' Rad Hatem ; le principe de règlement pacifique des différends)

Aussi on parle du Protocole additionnel à la convention générale de l'OUA sur les privilèges et immunités, signé en 3 juillet 1980 même qu'il est soumis a la ratification, on trouve qu'elle est limitée seulement pour ceux qui l'ont ratifiés, a savoir le Cameroun le 19/06/1981, Liberia le 21/10/1980, Rwanda le 26/06/1985, Mozambique le 20/05/2003, 4 pays seulement,

Dans ce sens l'aspect fonctionnel de la personnalité juridique internationale de l'organisation (ici l'U A) qui lui à également servi de base pour dégager une forme nouvelle de protection juridique dans le cadre du droit international celle de la protection fonctionnelle exercée par l'organisation en faveur de ses agents est situé en position non équilibrée

Ensuite, pour ce qui est de la pratique, même qu'on prétend l'existence de cette pareille personnalité, il semble que la dite organisation n'exerce pas ses fonctions de manière effective se qui pose la question de l'efficacité de cette organisation et donc l'effectivité d'une personnalité juridique internationale non mentionnée mais déduite

Le continent est déchiré depuis 40 ans par des conflits inter Etats, intra-Etats, ethniques, religieux, économiques. Pas moins de 26 conflits armés ont éclaté en Afrique entre 1963 et 1998, affectant 474 millions de personnes, soit 61 pour cent de la population du continent, et causant plus de 7 millions de morts.

En outre, ces guerres n'épargnent aucune région géographique du continent : la Corne de l'Afrique (Éthiopie, Soudan, Érythrée, Somalie,), l'Afrique australe, 12 conflits, et l'Afrique de l'Ouest, une dizaine de guerres, ont toutes été le théâtre de guerres. Certaines de ces guerres ont été extrêmement longues. A titre d'exemple, les guerres du Tchad ont duré 40 ans ; celle du Soudan, 37 ans ; celle d'Erythrée, 30 ans ; celle d'Angola, 27 ans, etc. L'un des impacts des conflits armés est l'apparition de réfugiés. (Estimés à 3 millions aujourd'hui) et de personnes déplacées (20 millions au moins), beaucoup d'entre eux vivant dans des conditions difficiles, sans assistance adéquate de la part des gouvernements nationaux ou de la communauté internationale.

Pour ce raison qu'on parle du rôle d'une organisation, soit sur le plan internationale tel est le cas de l'Organisation des Nations Unies, soit sur le plan régionale le cas de l'OUA succédée par l'U A et comme exemple de problème confronté à l'ancienne organisation, celui du Rwanda une question se pose : quelle explication de l'impuissance complète de l'OUA dans le drame du Rwanda, ainsi que en Tchad, Maroc et Algérie etc.

Cela dit, force est de constater que l'action de l'organisation est demeurée très limitée dans bien des domaines. Elle s'est souvent révélée impuissante face aux antagonismes qui agitent les pays africains et aux multiples conflits qui en sont le corollaire. L'action de l'OUA en matière de règlement pacifique des différents interafricains s'est révélée globalement inefficace. La faiblesse de la Charte d'Addis-Abeba peut expliquer en partie ces insuffisances, rien n'obligeant les Etats membres à reconnaître sa compétence. De plus, la Charte n'a pas prévu de doter l'organisation d'une force armée permanente. A cela, il faut ajouter l'insignifiance de son budget, encore aggravée par les nombreux arriérés de contribution. La raison principale du peu de résultats enregistré dans le règlement des conflits reste cependant le manque de volonté politique des Etats membres, plus soucieux de la préservation de leur souveraineté.
L'affaire du Sahara occidental, venue empoisonner les débats de l'OUA dès son apparition, en 1965, provoquera le départ d'un membre fondateur, le Maroc, en 1984, en protestation de l'admission de la RASD dans l'OUA, en 1981, et divisera l'OUA en deux camps. Par ailleurs l'OUA a tenté, à de nombreuses reprises, de trouver une solution aux conflits en déployant une intense politique d'apaisement ou en mettant en place des forces ad hoc en vue de résoudre un conflit, comme ce fut le cas en Tchad, entre 1981 et 1992.

Après la fin de la bipolarité, causée par l'effondrement du bloc communiste au début des années 1990, l'OUA a dû redéfinir sa politique de gestion des conflits. Par ailleurs, Le 30 juin 1993, à l'issue du Sommet du Caire, les Etats membres de l'Organisation ont entériné un mécanisme de prévention, de gestion et de résolution des conflits, dont l'organe principal est composé des chefs d'Etats des pays membres du bureau en exercice de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Ce mécanisme introduit une innovation par rapport au Protocole de 1964, l'organe central pouvant désormais être saisi, dans certains cas, sans le consentement des parties au conflit. Au vu des multiples conflits parmi les plus sanguinaires qui se sont déroulés durant les années 1990 (Rwanda, Burundi, ex-Zaïre, Angola, Somalie...), on ne peut affirmer que l'organe central de ce mécanisme ait été à la hauteur des espérances du continent. Il ne faudrait, néanmoins, pas oublier qu'il ne peut se substituer à lui seul au Conseil de sécurité des Nations unies, en charge du maintien de la paix et de la sécurité internationale.

Kofi Annan le secrétaire général des Nations unies, et devant les chefs d'Etat à travers une allocution prononcée, le 10 juillet 2003, à l'occasion du Sommet de l'Union africaine qui se tenait à Maputo, au Mozambique a affirmé que la responsabilité de mettre fin aux conflits qui pèsent de façon intolérable sur les populations et le développement du continent, incombait d'abord au dirigeants africains"C'est pourquoi, a-t-il ajouté, les membres de l'Union africaine doivent impérativement mettre au point une stratégie commune de règlement pacifique des conflits".Citant le Mozambique comme "un exemple de ce que la volonté politique peut produire", Kofi Annan n'en a pas moins fait observer que les "événements tragiques récents au Libéria, en République démocratique du Congo dans l'Ituri et les Kivus" montraient "malheureusement que l'Afrique était loin d'avoir les mécanismes dont elle avait besoin pour empêcher un conflit d'éclater ou faire respecter les principes élémentaires du droit international humanitaire".Dans ces pays, a-t-il dit, "des horreurs sans nom ont été commises, qui devraient être un sujet de honte pour tous les Africains, pour tous les êtres humains".

Il termine par dire « Il y a en effet un an que, lançant un appel à tous les Africains pour qu'ils réinventent leur destin, vous avez fondé ensemble cette Union, pour améliorer les conditions de vie de tous les peuples du continent et permettre à l'Afrique d'assumer pleinement son rôle et ses responsabilités dans les affaires du monde. La naissance de votre Union a marqué un tournant: l'Afrique a pris conscience que c'était avant tout à elle de forger son propre avenir et que la meilleure façon - je devrais dire la seule façon - d'y parvenir est de se rallier autour des besoins et des aspirations de vos peuples. Le thème du présent Sommet - assurer l'application du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique - montre que vous êtes résolus à entreprendre cette mission avec le sérieux et l'attention qu'elle mérite.

Il montre que vous avez décidé de donner à l'Union africaine un rôle central dans la réalisation des objectifs stratégiques du Nouveau Partenariat, dans les domaines de la paix et de la sécurité, de la démocratie, de la bonne gouvernance, de l'atténuation de la pauvreté et de la saine gestion de l'économie.

Les conflits armés continuent de causer d'effroyables souffrances aux hommes, aux femmes et aux enfants africains, tout en ayant des conséquences désastreuses sur le développement du continent tout entier. Des progrès ont toutefois été enregistrés récemment et des perspectives de paix se dessinent dans quelques pays, notamment au Burundi, en Côte d'Ivoire et au Soudan. Espérons que nous pourrons bientôt en dire autant de la Somalie. Et, même si on est encore loin du compte, le processus de paix en République démocratique du Congo a marqué d'importants progrès.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo