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Intérêt et importance des questions environnementales dans la presse francophone : éléments d'analyse à  partir d'une étude de cas des quotidiens montréalais Le Devoir, La Presse et Le Journal de Montréal


par Henri Assogba
Université Senghor d'Alexandrie - DEA Gestion de l'environnement 2005
  

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Première partie : L'ENVIRONNEMENT DANS LA PRESSE QUOTIDIENNE : UNE COUVERTURE EMPIRIQUE

Carte 1 : La province du Québec

Source : Hydro Québec

Carte 2 : La ville de Montréal

Chapitre 1 : Étude de cas des quotidiens montréalais

1.1 Le contexte

1.1.1 Présentation du cadre d'étude : la région métropolitaine de Montréal

Sur une île à la confluence du fleuve Saint-Laurent et la rivière des Outaouais, la ville de Montréal est située au sud de la province du Québec au Canada (Carte 1). Mais au-delà de la ville de Montréal stricto sensu, nous adoptons dans ce document l'appellation région métropolitaine de Montréal, c'est-à-dire la RMR (région métropolitaine de recensement) selon Statistique Canada. C'est une zone qui s'étend autour du centre urbain de la municipalité de Montréal et inclut 65 municipalités (Carte 2). Cette définition est fondée essentiellement sur des critères de trajets journaliers entre le domicile et le lieu de travail, concept le plus couramment utilisé dans les pays de l'OCDE pour délimiter une zone fonctionnelle.

Dans la région métropolitaine de Montréal, les francophones sont majoritaires et représentent 68% de la population contre 12,5% pour les anglophones et 19,5% pour les allophones (Tourisme Montréal, 2003).

De façon générale, les caractéristiques socio-économiques et les données environnementales de cette région se présentent comme suit :

a) Caractéristiques socio-économiques

Selon les données de l'OCDE (2004), la région métropolitaine de Montréal avec une population de 3,43 millions d'habitants, constitue la deuxième zone la plus peuplée du Canada (après celle de Toronto) et se situe au quinzième rang des agglomérations urbaines au Canada et aux États-Unis confondus. Actuellement, elle se classe au deuxième rang des régions métropolitaines canadiennes pour sa contribution au PIB national. Elle a réalisé de bonnes performances économiques ces dernières années, renouant avec une croissance économique constante après la crise de la première moitié des années 1990. L'analyse de la croissance (en PIB par habitant) depuis 1991 montre que récemment, la région métropolitaine de Montréal est parvenue à améliorer de manière considérable la situation sur le marché du travail, aussi bien du point de vue du taux d'activité que du taux d'emploi.

En dépit de ces progrès significatifs, Montréal est assez mal classée au plan international du point de vue de la compétitivité, en raison notamment de la faible productivité de sa main-d'oeuvre, due pour une large part à un niveau d'éducation insuffisant (OCDE, 2004).

Mais le faible niveau d'éducation de la population ne peut être attribué à une quelconque insuffisance des infrastructures éducatives. En effet, depuis les années 1960 et pour compenser le niveau initialement faible de scolarité, qui était particulièrement évident chez les francophones avant les années 1960, le gouvernement du Québec a mis en place des mesures qui rendent l'éducation largement accessible à tous les étudiants à un coût très modeste par rapport aux autres provinces canadiennes et aux États-unis. La région métropolitaine de Montréal compte actuellement quatre universités8(*), 30 collèges d'enseignement général et professionnel (CEGEP) et 40 instituts professionnels et techniques. En 1996, Montréal occupait le 5ème rang parmi les dix plus grandes régions métropolitaines d'Amérique du Nord pour le nombre d'étudiants de l'enseignement supérieur et le premier rang pour le nombre d'étudiants par habitant. Depuis le milieu des années 1970, les dépenses d'éducation du Québec sont d'ailleurs supérieures à la moyenne nationale (ministère québécois de l'Éducation, 2002). Et l'un des effets positifs de cette politique d'éducation est la hausse des habitudes de lecture (notamment les quotidiens) chez les québécois. En témoignent les résultats d'une enquête réalisée en 1999 par le ministère de la culture et des communications sur les pratiques culturelles des québécois (voir graphique 1).

b) Données environnementales

La région métropolitaine de Montréal fait partie de la province du Québec. Cette province occupe une superficie de 1 667 926 km2 (Bureau de la statistique du Québec, 1995), dont seulement 1% est habité par plus de la moitié de la population et ce, au sud du 52ème parallèle. Outre l'hydroélectricité adoptée comme premier choix énergétique, le Québec tente d'affirmer, par diverses actions plus ou moins efficaces, son leadership dans le domaine environnemental par rapport aux autres provinces canadiennes. Toutefois, on peut citer quelques activités humaines pouvant modifier les écosystèmes de façon inquiétante. Il s'agit de l'agriculture, de la pêche commerciale, de l'exploitation forestière et minière, de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'étalement urbain...

Dans la région métropolitaine de Montréal, les activités économiques sont développées autour de grappes d'entreprises et d'industries fortement concentrées le long du fleuve Saint-Laurent. Cette industrialisation intense combinée à l'implantation d'infrastructures de transport, d'approvisionnement en énergie et en matières premières, est la source de plusieurs impacts négatifs sur les écosystèmes. Les rejets atmosphériques et les rejets d'eaux usées ainsi que la production de déchets (dangereux et solides) participent à la perte ou à la destruction d'habitats, à la dégradation de la qualité de l'eau et de l'air, à l'amincissement de la couche d'ozone et à l'effet de serre. Selon le ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec, « le phénomène de l'urbanisation est loin d'être maîtrisé. Le développement d'outils de planification urbaine et la sensibilisation des intervenants aux effets néfastes de l'étalement urbain demeurent un défi majeur pour les prochaines années » (Ministère de l'Environnement et de la Faune, 1994).

* 8 Mc Gill University, Université de Montréal, Université du Québec à Montréal, Université Concordia

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