Résumé
L'intérêt et l'importance qu'accordent les
médias grand public aux questions environnementales demeurent modestes.
Et même si l'environnement est l'une des préoccupations majeures
des canadiens, notamment des québécois, les journalistes y
consacrent peu de place dans leurs colonnes.
C'est du moins ce que révèle notre étude
qui a porté sur les trois quotidiens francophones paraissant à
Montréal (La Presse, Le Devoir et Le Journal de
Montréal) au cours de trois périodes
différentes : la campagne pour les élections
fédérales (mai-juin 2004), le sommet de Johannesburg
(août-septembre 2002) et une période témoin (mai-juin
2003). Le nombre d'articles parus sur l'environnement, leur mise en valeur ou
non à la une, les thématiques souvent abordées et les
genres journalistiques utilisés sont les variables retenues pour mener
cette analyse.
Dans l'ensemble, cette étude montre que la pratique du
journalisme environnemental est plus dominée par un journalisme
d'information que d'opinion. En témoigne la forte utilisation des
comptes rendus comme genre journalistique. En effet, l'étude
démontre que les journalistes ne sont pas souvent les
déclencheurs des préoccupations environnementales, ils se
contentent de s'insérer dans «l'air du temps» en reprenant,
souvent in extenso, des dépêches d'agence. En plus,
l'environnement, qui est un concept polysémique et transversal, a du mal
à s'adapter à la presse qui fonctionne de manière
cloisonnée à travers des rubriques ou des «desk» bien
définis.
Toutefois, Le Devoir, journal indépendant de
par sa structure unique, qualifié d'élitiste et ayant le plus
faible tirage se démarque des autres quotidiens étudiés en
faisant des efforts louables et continus dans le traitement de l'information
environnementale. Ce qui semble justifier l'idée selon laquelle les
questions environnementales sont dérangeantes et ne rencontrent pas
souvent les intérêts des grands groupes financiers auxquels
appartiennent les médias. D'où notre proposition d'un
«traitement durable» (changement d'approches, veille
médiatique en dehors de la couverture empirique, essor des médias
alternatifs, etc...) de l'information environnementale dans la presse.
Descripteurs : communication, information,
journalisme, mass media, journalisme environnemental, éducation relative
à l'environnement, Bénin, Afrique.
Abstract
The interest and the importance that the public media grant to
the environmental questions stay weak. Even though the environment is one of
the major preoccupations for Canadian, especially those from Quebec, the
journalists dedicate it little place in their newspapers.
It is what reveal our study that concerns three
French-speaking dailies published in Montreal (La Presse, Le Devoir
and Le Journal de Montréal) during three different
periods: the federal elections campaign (May-June 2004), the summit of
Johannesburg (August-September 2002) and a witness period (May-June 2003). The
number of articles published on the environment, their enhancement or not on
the front page, the themes dealt with and the used journalistic kinds are the
variables used to lead this analysis.
On the whole, this survey shows that the practice of the
environmental journalism is dominated more by a journalism of information than
that of opinion. This is testified by the strong use of meeting reports as
journalistic kind. Indeed, the study demonstrates that the journalists are not
often the source of the environmental preoccupations, they just take profit of
situations and fight in «the air of the time» by taking, often almost
exactly, articles from the agencies issues. Moreover, the environment, that is
a polysemic and transversal concept, has difficulty adapting to the press that
operates in a partitioned manner through categories or definite
«desk».
However, Le Devoir, independent newspaper by its
single structure, qualified of elitist and having the weakest pull, is
different from the other dailies studied, because affording continuously in the
treatment of the environmental information. What seems to justify the idea
according to which the environmental questions are troublesome and don't meet
the interests of the big financial groups, often owners of the medias. We
propose therefore a «sustainable treatment» (change of approaches,
media outside of the empiric cover, flight of the alternative medias, etc...)
of the environmental information in the press.
Key words : communication, information,
journalism, mass media, environmental information, environmental journalism,
environmental education, Benin, Africa.
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