Intérêt et importance des questions environnementales dans la presse francophone : éléments d'analyse à partir d'une étude de cas des quotidiens montréalais Le Devoir, La Presse et Le Journal de Montréalpar Henri Assogba Université Senghor d'Alexandrie - DEA Gestion de l'environnement 2005 |
2.2 Présentation d'un projet sous régional : le PACIPELe Programme d'assistance technique à la communication et à l'information pour la protection de l'environnement (PACIPE) est un projet financé par l'Union européenne (7ème FED) et exécuté dans six pays côtiers de l'Afrique de l'ouest : Bénin, Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau et Togo. Les actions du PACIPE sont organisées dans chaque pays par un bureau national de coordination, l'ensemble du programme étant chapeauté par une cellule de coordination régionale basée au Bénin. Lancé en 1996 (pour quatre ans), ce projet sous régional a pour principal objectif de modifier les comportements dans le sens de la préservation de l'environnement, en agissant sur les «mentalités» grâce à une large palette de moyens de communication : les mass médias (radio, télévision, presse et édition), les "messagers culturels" (griots, chanteurs, comédiens), les enseignants, les ONG réalisant des animations locales, etc. Et comme le reconnaît Pierre Barrot (1999) dans sa fiche d'expérience29(*), les actions menées en direction des médias classiques (presse écrite, radio et télévision) ont donné lieu à une accumulation de messages souvent trop abstraits et généraux. Il aurait été plus facile de communiquer en encourageant des initiatives existantes mais il s'agissait le plus souvent de communiquer pour susciter des actions qui n'existaient pas encore. Dans quelques cas, cependant, des campagnes de presse bien ciblées ont permis de faire évoluer la législation (sur l'exploitation minière en Guinée) ou de mettre un frein à certaines pratiques (utilisation d'insecticides nocifs pour la conservation des tubercules au Bénin). La plupart des premières spécialisations au sein des rédactions en journalisme environnemental ont vu le jour avec le PACIPE. En effet, des séminaires de formation et de fréquentes sorties écologiques sont organisés au profit des journalistes dans le cadre de ce projet. Mais pour cause de dysfonctionnement, de règlement de compte politique ou de guerre civile, le programme n'a pu aller à son terme en Côte d'Ivoire, en Guinée Conakry et en Guinée-Bissau. Mais si on y regarde de plus près, le PACIPE a souffert principalement des handicaps locaux qui justifiaient sa mise en oeuvre : faible prise de conscience des périls écologiques ; manque d'initiatives pour la protection de l'environnement. 2.3 Pratique du journalisme environnemental au BéninAvec une superficie de 114.763 km2, le Bénin est un pays situé en Afrique occidentale entre le Nigeria et le Togo (Cf. carte 3). Sa population est estimée à près de 6,8 millions d'habitants30(*) avec un taux d'analphabétisme chez les hommes qui est de 63 % et de 74 % chez les femmes. Dans ce pays autrefois qualifié de «quartier latin de l'Afrique»31(*), la langue officielle de travail est le français. Et depuis la conférence des forces vives de la nation tenue en février 1990, le pays vit une expérience démocratique qui a permis un développement médiatique sans précédent. Carte 3 : La République du Bénin Source : www.beninsis.info * 29 Fiche disponible sur http://www.ue-acp.org/fr/fiches/dhp/112.htm * 30 Cette population est de 6.769.914 habitants selon les résultats du troisième Recensement général de la population et de l'habitat, RGPH3, 2002. * 31 C'est une expression que nous devons à Emmanuel Mounier (1957) à propos du Dahomey (actuel Bénin), territoire reconnu pour la valeur de ses intellectuels et qui a fait valser le plus de gouverneurs coloniaux. |
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