1.3.3 ...et repris souvent sous
forme de dépêches d'agences.
Quelle que soit la période d'étude retenue, les
rédactions des quotidiens La Presse et Le Journal de
Montréal utilisent, en majorité, des dépêches
d'agences. Parfois, il s'agit des mêmes reprises. Sur un total de 977
articles publiés en page intérieure pour tous les quotidiens
étudiés, 341 articles sont des dépêches d'agences
(soit environ 35,31%) suivis de 289 articles rédigés sous forme
de compte rendu (soit environ 29,58%). Ce qui pourrait laisser supposer le
manque d'initiative et de ressources humaines adaptées voire le peu
d'engagement des rédactions concernées qui se contenteraient de
reprendre des sujets déjà évoqués par d'autres
journalistes notamment des «agenciers». Certes, La Presse
réalise parfois quelques analyses, enquêtes ou éditoriaux.
Quant au journal Le Devoir, même s'il fait usage de quelques
dépêches d'agences, il fait plus couvrir l'actualité
environnementale par sa propre rédaction et accorde une part importante
au débat d'idées avec son lectorat (voir graphique 15).
Source : Données d'enquête,
2004
Cette «photographie» des genres journalistiques
souvent utilisés montre que les journaux montréalais pratiquent
plus du journalisme d'information que celui d'opinion en ce qui concerne la
couverture des sujets environnementaux. Ces journaux assument leur mission
d'information par la transmission de nouvelles concernant des faits
observés ou rapportés par des agences de presse. Certes, c'est le
moins qu'on puisse demander à un organe d'information. Encore qu'il
faille savoir si cette information est exacte, claire, précise,
complète et objective. N'ayant pas fait une analyse de contenu des
articles parus sur l'environnement, nous ne pourrons pas répondre
à cette interrogation.
En revanche, les quotidiens montréalais ne remplissent
pas souvent leurs missions d'analyse ou de formation générale,
susceptibles de permettre au lecteur d'établir des liens entre les
données d'information ou de lui fournir des éléments
d'appréciation pour mieux comprendre les problèmes
soulevés. Le journalisme d'enquête, par exemple, est presque
absent dans la pratique du journalisme d'information environnementale à
Montréal. Or, compte tenu de la complexité des problèmes
environnementaux, de la multiplicité des acteurs et des grands
intérêts en jeu, le journalisme d'enquête est plus
indiqué pour investiguer et aller au-delà de la simple
transmission d'informations.
Une fois dégagées les grandes lignes de cette
étude de cas portant sur les quotidiens montréalais en ce qui
concerne le traitement des questions environnementales, nous essayerons de
voir, dans le chapitre suivant, les spécificités du journalisme
environnemental en Afrique en général et au Bénin en
particulier. Certes, le chapitre suivant n'aura pas la même ampleur que
celui-ci puisque nous n'avons pas mené une étude de cas similaire
dans la ville de Cotonou (Bénin) par exemple.
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