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Production du biodiesel par transestérification à catalyse hétérogène de l’huile de friture usagée


par Christian KAMBALE VITSENGE
Université de Lubumbashi - Bachelier 2024
  

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I.4.5.6 La vitesse d'agitation

Afin d'obtenir une conversion importante lors de la transestérification, le milieu biphasique de la réaction impose une agitation suffisamment vigoureuse pour que la surface d'échange entre les deux phases soit la plus grande possible. De plus, la vitesse d'agitation est non seulement importante lors de l'amorçage de la réaction de transestérification, mais également durant le déroulement du processus réactionnel. Pour certains auteurs [39], l'étude de ce paramètre à trois vitesses d'agitation (110, 220 et 330 tr/min) en fonction du temps de réaction (1, 2 et 3 min), a montré que, pour une durée de réaction donnée les rendements sont maximums, pour une durée de réaction donnée, à la vitesse d'agitation la plus élevée [29].

13

I.5 Le biodiesel

I.5.1 Définition du biodiesel

Le biodiesel est le nom qui a été donné aux huiles végétales transestérifiées. C'est une réaction entre l'huile et l'alcool, formant ainsi les esters méthyliques ou éthyliques d'huiles végétales et du glycérol, désigné sous le nom de glycérine, qui est un produit de grande valeur, sa valorisation est déterminante pour l'équilibre économique de la filière [40].

I.5.2 L'utilité du biodiesel

Le biodiesel présente certains avantages en tant que carburant, issu de produits d'agriculture, qui ont des propriétés proches de celle du gasoil, sont faciles à transporter, disponibles, renouvelables, biodégradables et qui présentent une efficacité à la combustion plus élevée. La faible teneur en soufre et en aromatiques dans le biodiesel a un effet positif sur les gaz à effet de serre. De plus le biodiesel possède des caractéristiques intéressantes à savoir un indice de cétane supérieur et un point d'éclair élevé [41].

Le biodiesel est un solvant léger, il nettoie et maintient les réservoirs, les conduits et le système d'injection propres. Son onctuosité est de loin supérieure à celle du diesel. L'usure du moteur est par conséquent réduite et sa durée de vie prolongée. Les mélanges de biodiesel avec le diesel sont stables sur le plan thermique, ils ne changent pas de façon significative même en étant exposés à des températures supérieures à 70 °C. Parce qu'il est davantage chargé en oxygène (11%), le biodiesel assure une meilleure combustion du carburant auquel il est mélangé et diminue les émissions d'hydrocarbures (HC), de monoxyde de carbone (CO) et de particules mais augmente les émissions d'oxydes d'azote (NOx).

Actuellement, l'utilisation du biodiesel en mélange avec le diesel à raison de 5%, 10%, et 20 % en volume, montre que les performances du moteur sont presque identiques à celles du diesel pur et que le biodiesel offre également une meilleure sécurité de stockage, de manipulation et d'utilisation par rapport au diesel conventionnel.

La qualité de biodiesel (Tableau I.3) dépend de la matière première et du procédé de production utilisés. Par conséquent, un des principaux défis lors de la production de biodiesel consiste à améliorer ses caractéristiques physico-chimiques, à diminuer sa viscosité et son point de trouble et à augmenter son indice de cétane.

14

Par exemple, la viscosité du biodiesel produit à partir de matières premières telles que les huiles de colza, de soja, de tournesol et d'olive entre autres, varie de 2.83 à 5.12 cSt [42], tandis que la viscosité du pétrodiesel est d'environ 3.0 cSt [43] Le pouvoir calorifique du pétrodiesel, compris entre 42.5 et 45 MJ/kg, est supérieur à celui du biodiesel [44 ; 45] qui varie entre 35 et 42 MJ/kg [16].

Tableau I.3 :Propriétés physico-chimiques de biodiesels produits à partir de diverses matières

premières.

Source

Masse
volumique
(g/l)

Viscosité
(Cste à
40°C)

Pouvoir
calorifique
(Mj/kg)

Point
d'éclair
(°C)

Point
de
trouble
(°C)

Point

d'écoulement (°C)

Références

Huile de
palme

880

5,7

34

164

13

/

[44]

Huile de
soja

885

4,1

40

69

-2

-3

[45]

Huile de
colza

882

4,5

37

170

-4

-12

[16]

Huile de
tournesol

860

4,6

34

183

1

/

[44]

Huile de
microalgues

864

5,2

41

115

-12

-11

[16]

I.5.3 Caractéristiques physiques et chimiques du biodiesel

Tenant compte de son utilisation comme carburant dans un moteur diesel, les caractéristiques du biodiesel les plus intéressantes à étudier sont :

1. Densité

Il est connu que la densité du biodiesel dépend principalement de sa teneur en esters méthyliques et la quantité résiduelle de méthanol [46]. La densité d'un biodiesel a un effet important sur les performances du moteur. En effet, les pompes d'injection du biodiesel sont des pompes volumétriques et le dosage se fait en calculant la masse du volume injecté en passant par la densité.

15

Un carburant ayant une densité élevée conduit à une masse de carburant injectée plus importante et augmente la consommation. Cette propriété est influencée principalement par le type d'huile végétale utilisée [47], et dans une certaine mesure par les étapes de production appliquées.

2. Viscosité

La viscosité est la plus importante propriété de biodiesel, elle joue un rôle très important dans la combustion et affecte les performances du moteur et ses émissions polluantes. La viscosité élevée conduit à une mauvaise pulvérisation, ce qui réduit la surface de contact air biodiesel. Cette mauvaise pulvérisation liée à une mauvaise volatilité provoque une combustion incomplète dans le moteur.

Cette mauvaise combustion se traduit par des performances dégradées du moteur et des émissions polluantes plus élevées (suies, monoxydes de carbone et hydrocarbures imbrûlés). Plus la viscosité est dans les normes, plus il sera facile de pomper le carburant et de le pulvériser en fines gouttelettes.

La conversion des triglycérides en esters méthyliques ou éthyliques à travers le processus de transestérification réduit le poids moléculaire au tiers de celui du triglycéride et réduit la viscosité par un facteur d'environ huit [48]. Le biodiesel a une viscosité proche de celle des carburants diesel.

3. Le point d'éclair (flash point)

Le point d'éclair est la température la plus basse où la concentration des vapeurs émises est suffisante pour s'enflammer en présence de l'air au contact d'une flamme pilote, il sert à classer les liquides en fonction de leurs risques d'inflammation. En d'autres termes, il est un indice de la présence des matières volatiles et inflammables dans le biodiesel. Un point d'éclair élevé indique que la matière présente moins de risques à s'enflammer lors du stockage ou de la manipulation.

4. Point de trouble (Cloud Point)

Le point de trouble est la température à partir de laquelle apparaît un début de cristallisation se traduisant par une altération de la limpidité. Le point de trouble fait partie des propriétés à froid du biocarburant comme le point d'écoulement où la température limite de filtrabilité (TLF). À basse température (en hiver) la formation des cristaux peut conduire au colmatage du filtre à carburant et à une panne d'alimentation du moteur.

16

5. Point d'écoulement (Pour Point)

Le point d'écoulement est la température à partir de laquelle le liquide cesse de s'écouler. À partir de cette température, on estime que le pompage du carburant n'est plus possible. Le biodiesel a des points de trouble et d'écoulement supérieurs par rapport à ceux du pétrodiesel.

6. Pouvoir calorifique

Le pouvoir calorifique mesure la quantité de chaleur libérée lors de la combustion d'une masse donnée du biodiesel. Elle s'exprime en kJ/kg. Cette valeur permet de comparer différents produits de natures différentes.

7. L'indice d'acide

L'acidité ou l'indice d'acide est mesurée par la quantité d'hydroxyde de potassium en mg nécessaire pour neutraliser un gramme de biodiesel. Il indique la teneur du liquide en acides organiques. Les hautes teneurs en acides organiques favorisent la corrosion des pièces du moteur. L'indice d'acide permet aussi de juger leur état de détérioration.

On distingue deux formes d'acidité :

? Acidité totale : c'est la quantité de base, nécessaire pour neutraliser tous les constituants acides présents dans un gramme de matière grasse.

? Acidité forte : c'est la quantité de base, nécessaire pour neutraliser les constituants à acidité forte présentes dans un gramme de matière grasse.

8. Indice d'iode

C'est la masse d'iode (en grammes) absorbée par 100 grammes de biodiesel par réaction d'addition. L'indice d'iode permet de mesurer le nombre de liaisons doubles ou triples qui se trouvent dans le biodiesel, c'est-à-dire son degré d'insaturation. La présence de liaisons multiples favorise les réactions d'oxydation et de formation de gommes suite à des phénomènes de polymérisation lors du stockage.

L'indice d'iode dépend de l'origine des matières premières et influence grandement la tendance à l'oxydation du biodiesel. Par conséquent, afin d'éviter l'oxydation, des précautions particulières doivent être prises lors du stockage de biodiesel. Des antioxydants sont ajoutés au biodiesel ayant des indices d'iode élevés.

9. Teneur en esters

Théoriquement le biodiesel est composé d'esters éthyliques ou méthyliques d'acides gras. Mais en pratique, le biodiesel contient aussi des impuretés qui viennent soit de l'huile qui n'est pas complètement convertie en esters, d'où la génération des mono, di et triglycérides. D'autre part,

Les auteurs ont attribué cette différence de performances à la présence de l'excès d'alcool et des traces de glycérine dans le biodiesel non lavé [52].

17

des quantités résiduelles d'alcool, de glycérine, et des impuretés peuvent se retrouver dans le biodiesel.

10. Teneur en eau

La teneur en eau est considérée comme un indicateur de pureté du carburant. Dans le biodiesel, l'eau peut se retrouver sous deux formes, dissoute ou dispersée sous forme de gouttelettes [50]. Le biodiesel doit être séché avant son injection dans le moteur, l'eau pouvant provoquer la corrosion des pièces du système d'injection de carburant. La présence d'eau favorise aussi la croissance microbienne qui peut encrasser le filtre à carburant [50].

Dans les procédés d'estérification, la présence d'eau a des effets négatifs sur les rendements en esters méthyliques. Ce paramètre est donc étroitement surveillé et dépendra de l'humidité de la graine et des conditions de stockage de l'huile.

11. Teneur en alcool

La présence d'alcool résiduel dans le biodiesel réduit son point d'auto-inflammation qui risque de tomber en au-dessous des seuils recommandés par les normes.

I.5.4 Utilisation du biodiesel dans les moteurs

On peut utiliser le biodiesel pour les moteurs diesel dans plusieurs secteurs, comme carburant alternatif ou comme complément du gazole. Plusieurs études ont porté sur l'utilisation du biodiesel en mélanges avec le gazole ou bien sous forme pure. En général, la plupart des recherches montrent que les performances du moteur diesel avec le biodiesel sont similaires à celles du gazole, mais avec une augmentation de la consommation spécifique en raison de son pouvoir calorifique plus bas.

Meng et al, ont étudié l'effet de l'utilisation du biodiesel de l'huile de friture usagée sur un moteur diesel. Pour cela, ils ont utilisé des mélanges contenant 20% et 50% de biodiesel. Les mélanges non lavés donnaient des performances inférieures à celles du biodiesel lavé qui étaient très proches de celles du gasoil. En termes d'émissions polluantes, les mélanges du biodiesel non lavé ont conduit à des émissions de CO et des imbrûlés non satisfaisantes aux normes. Par contre le mélange du biodiesel lavé a diminué les imbrûlés, le CO et le NOx.

18

I.5.5.1 Mélanges de biodiesel-pétrodiesel

Le biodiesel peut être mélangé à différentes proportions avec le gazole. Les plus courants sont : B100 (biodiesel pur), B20 (20% de biodiesel, 80% de gazole), B5 (5% de biodiesel, 95% de gazole) et B2 (2% de biodiesel, 98% de gazole).

a. Le mélange B100 et mélanges à haute teneur en biodiesel

Le « B100 » et d'autres mélanges à haute teneur en biodiesel sont moins fréquents que le mélange B20 en raison d'un manque d'incitations réglementaires et les prix. Les mélanges à haute teneur en biodiesel nécessitent des modifications majeures du moteur, L'utilisation de biodiesel pur (B100) accroît les émissions d'oxydes d'azote, mais réduit considérablement les autres émissions toxiques. Le « B100 » a un pouvoir solvant élevé, pouvant nettoyer les dépôts accumulés lors de l'utilisation du gazole [53].

b. Le mélange B20

Le B20 est le mélange de biodiesel le plus utilisé aux États-Unis. Il représente en effet, un bon compromis entre les coûts, les émissions, les performances par temps froid, la compatibilité des matériaux et la capacité à agir en tant que solvant. Généralement le B20 est le mélange qui ne nécessite pas de modifications du moteur. Les moteurs fonctionnant au B20 développent une puissance similaire à celle des moteurs fonctionnant au gazole. Les consommations en carburant sont également similaires. Le B20 doit répondre aux normes de qualité prescrites par la norme ASTM D7467.

c. Le mélange B5

La plupart des fabricants de moteurs nord-américains acceptent désormais les mélanges de biodiesel jusqu'à une teneur de 5%. L'utilisation de B5 ne devrait pas causer de problèmes pour le système d'alimentation ou le moteur. Le B5 doit être conforme aux spécifications du gazole, norme ASTM D975 pour être commercialisé.

I.5.5.2 Comparaison biodiesel - gazole

Le biodiesel a des propriétés chimiques qui sont voisines de celles du gazole. Le biodiesel est un carburant 100% renouvelable, et contribue à réduire de manière significative les niveaux de polluants nocifs et les émissions de gaz à effet de serre. Le biodiesel est également plus efficient que le gazole lorsqu'on analyse son cycle de vie total. Selon une étude récente menée par le Département américain de l'énergie, le rendement énergétique du biodiesel est de 280% supérieur à celui du carburant diesel. Le biodiesel peut également apporter une contribution significative à la sécurité énergétique.

19

Le biodiesel a de meilleures propriétés lubrifiantes que le gazole, ce qui améliore la durée de vie du moteur diesel. Le biodiesel a également un indice de cétane plus élevé, ce qui signifie qu'il a une meilleure aptitude à l'auto-inflammation tout en réduisant le niveau de bruit du moteur. Comme le montre le Tableau I.4 ci-dessous le point d'éclair du biodiesel est significativement plus élevé que le diesel (130°C comparé à 60°C pour le gazole, ce qui en fait un carburant plus sûr). L'inconvénient majeur du biodiesel comparé au gazole est son coût plus élevé.

Tableau I.4 : La comparaison de certains paramètres clés pour le carburant B100 par rapport au

gazole [54].

Propriété

Diesel

Biodiesel (B100)

Unités

La norme

ASTM D975

ASTM D6751

 

Pouvoir calorifique inférieur

~ 129.050

~118.170

btu/gal

Viscosité cinématique à 40°C

1.3 - 4.1

1.9 -6.0

mm2/s

Densité à 60°C

0.85

0.88

kg/l

Densité

7.079

7.328

lb/gal

L'eau et les sédiments

0.05 max

0.05 max

% volume

Carbone

87

77

% masse

Hydrogène

13

12

% masse

Oxygène

0

11

% masse

Soufre

0.0015 max

0.0 à 0.0024

% masse

Point d'ébullition

180 - 340

315 -350

°C

Point d'éclair

60 - 80

130 - 170

°C

Point trouble

(-15) - 5

(-3) - 12

°C

Point d'écoulement

(-35) - (-15)

(-15) - 10

°C

Indice de cétane

40 - 55

47 - 65

 

Lubrifiant SLBOCLE

2.000 - 5.000

>7,000

grams

Lubrifiant HFRR

300 à 600

<300

microns

20

I.5.5 Avantages et inconvénients du biodiesel

I.5.5.1 Avantages

Il est vrai que le biodiesel constitue une alternative intéressante sur le plan environnemental. Son premier avantage est qu'il pollue moins et a un bilan carbone à peu près neutre. Il peut être aussi fabriqué à partir des déchets comme les huiles de friture et les graisses animales, ce qui permet de régler un problème environnemental. Un carburant qui n'aggrave pas les émissions de gaz à effet de serre est indispensable aujourd'hui pour la sauvegarde de notre planète, le biodiesel est facile à manipuler et à transporter.

La viscosité plus élevée que celle du gazole lui offre un meilleur pouvoir lubrifiant dans la chambre de combustion réduisant le travail des frottements et l'usure des pièces mécaniques, le biodiesel a également un indice de cétane plus élevé, lui offre une combustion plus rapide et moins bruyante [53].

En termes de composition chimique, le biodiesel est essentiellement composé d'esters (éthyliques ou méthyliques) La présence d'oxygène combinée avec l'absence de soufre et de composés aromatiques lui offre l'avantage de réduire les émissions d'hydrocarbures imbrûlés et des particules ainsi que d'oxydes de soufre lors de sa combustion dans le moteur [54].

Le biodiesel est non-toxique et se dégrade quatre fois plus rapidement que le gazole, grâce à sa teneur en oxygène qui améliore le processus de biodégradation. Il améliore la performance environnementale du transport routier et il réduit les émissions des gaz à effet de serre.

D'autre part, tous les produits générés par les réactions chimiques lors de la production du biodiesel sont réutilisables, soit pour d'autres réactions chimiques, soit dans d'autres secteurs industriels. Par exemple le glycérol peut être utilisé comme lubrifiant dans les moteurs de véhicules.

I.5.5.2 Inconvénients

À côté de ces avantages, le biodiesel comporte quelques inconvénients comme son point de fusion, son point trouble et point d'écoulement élevés qui rendent son utilisation en hiver sous forme pure difficile sur les véhicules dans les pays à climats froids.

Une solution probable de ce problème consiste à l'utiliser sous forme de mélanges ou de le préchauffer avant son injection au moteur, cette deuxième solution est possible sur les moteurs stationnaires à cogénération, une troisième solution consiste à séparer la fraction des esters méthyliques à longues chaînes saturées qui ont des points de fusion et des points troubles élevés.

21

Un autre problème de biodiesel est sa stabilité lors du stockage à longue durée, en fait les liaisons doubles et triples présentes dans les acides gras, sont instables et ont tendance à s'oxyder ou à former des gommes.

Ce type de problème est résolu soit par l'addition des antioxydants, soit par l'utilisation directe après la production. La teneur en acides gras libres peut aussi conduire à des problèmes de corrosion dans le circuit d'alimentation et d'injection des moteurs diesel [57] si elle dépasse un certain seuil. Aussi, il faut bien respecter les normes concernant l'indice d'acide afin d'éviter ce type de problèmes. La présence d'oxygène améliore la combustion du carburant mais entraîne des températures plus élevées dans la chambre de combustion, ce qui favorise la formation des NOx [58, 59].

Le principal inconvénient du biodiesel est lié à son prix élevé provenant du prix des huiles végétales constituant de 70 à 95% du prix total. Un autre problème associé est la compétition entre l'alimentation et la production des carburants. D'où la nécessité d'utiliser les déchets comme matière première de production du biodiesel (l'huile de friture usagée).

22

CHAPITRE II. NOTIONS SUR LA MODÉLISATION
EXPÉRIMENTALE

Ce chapitre propose une approche méthodologique pour étudier et analyser les biocarburants. Il présente les différentes techniques et outils de modélisation utilisés pour simuler et prédire le comportement des biocarburants, que ce soit au niveau de leur production, de leur combustion ou de leur impact environnemental. Le chapitre aborde également les principes de base de la modélisation expérimentale, tels que la conception des expériences, la collecte des données, l'analyse statistique et l'interprétation des résultats. En mettant en avant l'importance de la modélisation expérimentale dans le domaine des biocarburants, ce chapitre vise à fournir aux lecteurs les connaissances et les compétences nécessaires pour mener des études approfondies et fiables dans ce domaine en constante évolution.

II.1 PLANS D'EXPÉRIENCES

Tout d'abord, il est primordial de comprendre certains termes qui interviendront dans la suite de cette étude entre autres :

? Un modèle est une représentation d'un système réel, capable de reproduire son fonctionnement. Son principe est de remplacer un système réel en un objet ou operateur simple reproduisant les aspects ou comportements principaux de l'original.

? Un facteur (quantitatif ou qualitatif) est un paramètre ou état du système étudié

(phénomène ou procédé) dont la variation est susceptible d'en modifier le fonctionnement (ex : température, concentration d'un réactif...). La réponse (ou critère) du système correspond au paramètre mesuré ou observé pour connaître l'effet des facteurs étudiés sur le système (ex : rendement d'une réaction...)

Les plans d'expériences permettent d'organiser au mieux les essais qui accompagnent une recherche scientifique ou des études industrielles [27].

Les plans d'expériences permettent d'obtenir le maximum d'informations avec le minimum d'expériences. Pour cela, il convient de suivre des règles mathématiques et adopter une démarche rigoureuse [28].

Environ 80 % des applications courantes utilisent les plans dont les facteurs prennent deux niveaux et dont le modèle mathématique de la réponse est du premier degré. Mais il arrive assez

23

souvent que le modèle du premier degré soit insuffisant pour expliquer les réponses mesurées. Dans ce cas, il faut passer à un modèle du second degré.

Il existe plusieurs types de plans du second degré, mais ils permettent tous de trouver les mêmes surfaces de réponse.

Pour 2 facteurs, on peut représenter la surface de réponse dans un espace à 3 dimensions. Il y a 2 dimensions pour les facteurs et 1 pour la réponse.

En général, l'objectif des plans du second degré est la modélisation du phénomène.

Dans notre travail, nous avons opté pour un plan factoriel complet. Ce plan est le plus fréquemment utilisé car il est simple et rapide à mettre en oeuvre, on le note par 2K où le 2 correspond aux niveaux maximal et minimal qui délimitent le domaine d'étude d'un facteur Z et k représente le nombre des facteurs étudiés.

Pour un plan factoriel complet à k facteurs, le nombre total d'expériences est noté :

Exemples :

? Si k = 2, N =

? Si k = 3, N =

? Si k = 4, N =

? Si k = 5, N =

22

23

24

25

N = 2K

= 4 essais = 8 essais = 16 essais = 32 essais

?

Etc.

 
 

L'étude a été réalisée sur base d'un plan factoriel utilisant un plan factoriel complet à 3 variables et deux niveaux, qui a abouti à 10 expériences dont deux étaient au centre. Le Tableau II.1 montre les variables analysées dans l'expérience et leurs niveaux :

Tableau II.1 : Les niveaux de facteurs pour le plan factoriel complet.

Niveau

-1

0

+1

Concentration de catalyseur (g)

M1

M2

M3

Temps de réaction (min)

t1

t2

t3

Rapport molaire

RM1

RM2

RM3

Les facteurs variables et leurs valeurs utilisés pour l'optimisation de processus de transestérification étaient les suivants : (a) rapports molaires éthanol : huile de 3 :1 ; 4.5 :1 et 6 :1 ; (b) des concentrations de catalyseur de 3% ; 4% et 5% par rapport à la masse de l'huile initiale et (c) des temps de réaction de 45 ; 60 et 75 minutes.

24

Les conditions opératoires appliquées dans les expériences étaient les suivantes : (a) température de réaction 65°C et (b) masse de l'huile 138.3gr.

Volume de l'huile utilisée = 150ml dHU = 0.922gr/cm3

mHU = volume de l'huile utilisée X dHU

mHU = 150 × 0.922

mHU = 138.3gr d'huile usagée

% (m /m) =

msoluté

× 100

msolution

II.2 MODÉLISATION MATHÉMATIQUE

On choisit a priori une fonction mathématique qui relie la réponse aux facteurs. On prend un développement limité de la série de Taylor-Mac Laurin. Les dérivées sont supposées constantes et le développement prend la forme d'un polynôme de degré plus ou moins élevé :

Y = a0 + ?aiXi + ?aijXij + ? + ?aiiXii +

Avec :

Y : la réponse ou la grandeur d'intérêt. Elle est mesurée au cours de l'expérimentation et elle est obtenue avec une précision donnée.

Xi : représente le niveau attribué au facteur i par l'expérimentateur pour réaliser un essai. Cette valeur est parfaitement connue. On suppose même que ce niveau est déterminé sans erreur (hypothèse classique de la régression).

a0, ai, aii, aij sont les coefficients du modèle mathématique adopté a priori. Ils ne sont pas connus et doivent être calculés à partir des résultats des expériences.

L'intérêt de modéliser la réponse par un polynôme est de pouvoir calculer ensuite toutes les réponses du domaine d'étude sans être obligé de faire les expériences. Ce modèle est appelé « modèle postulé » ou « modèle a priori » [64].

II.2.1 SYSTEME D'EQUATIONS

Chaque point expérimental permet d'obtenir une valeur de la réponse. Cette réponse est modélisée par un polynôme dont les coefficients sont les inconnues qu'il faut déterminer. À la fin du plan d'expériences, on a un système de n équations (s'il y a n essais) à p inconnues (s'il y

La matrice d'expérience reprend les conditions expérimentales en unité codée (VCR). Les valeurs réelles sont reprises ans un plan d'expérience.

25

a p coefficients dans le modèle choisi a priori). Ce système s'écrit d'une manière simple en notation matricielle :

Y = Xa + e

Avec :

Y est le vecteur des réponses.

X est la matrice de calcul ou matrice du modèle, qui dépend des points expérimentaux

choisis pour exécuter le plan et du modèle postulé.

a est le vecteur des coefficients.

e est le vecteur des écarts.

Ce système possède un nombre d'équations inférieur au nombre d'inconnues. Il y a n équations

et p + n inconnues. Pour le résoudre, on utilise une méthode de régression basée sur le critère

des moindres carrés. On obtient ainsi les estimations des coefficients que l'on note : â.

Le résultat de ce calcul est :

â = (tXX)-1 tXY

Formule dans laquelle la matrice tX est la matrice transposée de X. De nombreux logiciels

exécutent ce calcul et donnent directement les valeurs des coefficients [64].

II.3 PLAN FACTORIEL COMPLET À DEUX NIVEAUX

Un plan factoriel est un type de plan d'expérience qui permet d'étudier les effets que plusieurs facteurs peuvent avoir sur une réponse.

Ce plan est celui qu'il faut utiliser pour rechercher les facteurs agissant sur une réponse mesurée. C'est le plu simple à interpréter et il présente le meilleur rapport coût/efficacité

Sa notation est 2k où le chiffre 2 correspond au niveau maximal et au niveau minimal, qui délimite le domaine d'étude d'un facteur X, et la lettre k représente le nombre des facteurs étudiés.

Pour un plan factoriel complet de 3 facteurs à 2 niveaux, 3 facteurs à 2 niveaux définissent 8 conditions expérimentales, soit 8 essais s'il n'est pas prévu de répétitions. Le modèle mathématique de ce plan est de la forme [64] :

Y = A0 + A1X1 + A2X2 + A3X3 + A12X1X2 + A13X1X3 + A23X2X3 + A123X1X2X3 + e

II.3.1 Matrice d'expérience

26

C'est ainsi que notre plan d'expériences a été conçues en partant de la littérature précédente.

Tout d'abord, il est important de connaitre qu'une matrice d'expérience est le plan d'expérience en unité codée.

Le Tableau II.2 montre la matrice d'expériences en unité centrée réduite

Tableau II.2 : Matrice d'expérience en unité centrée réduite.

Essais

Pourcentage du
catalyseur (X1)

Ratio huile :
alcool (X2)

Temps de la
réaction (X3)

Réponses

1

-1

-1

-1

Y1

2

+1

-1

-1

Y2

3

-1

+1

-1

Y3

4

+1

+1

-1

Y4

5

0

0

0

Y5

6

0

0

0

Y6

7

-1

-1

+1

Y7

8

+1

-1

+1

Y8

9

-1

+1

+1

Y9

10

+1

+1

+1

Y10

La figure II.2 nous donne les domaines expérimentaux pour 3 facteurs et pour 2 facteurs.

-1

1

Ratio molaire

Graphique en cube (moyennes ajustées) de Rendements

79,065

89,237

-1

94,390

76,492

Catalyseur

82,873

79,254

Temps de la reaction

87,306

1

-1

79,127

74,354

1

Point central

Point factoriel

Figure II.1 : Le domaine expérimental de nos études.

27

CHAPITRE III. MATÉRIELS ET MÉTHODE

Ce chapitre est une section essentielle d'un rapport de recherche, car il décrit en détail les procédures et les outils utilisés pour mener l'étude. Ce chapitre permet aux lecteurs de comprendre comment l'étude a été menée et de juger de la validité des résultats obtenus.

III.1 PRÉSENTATION DES MATIÈRES PREMIÈRES III.1.1 Oxyde de fer (III)

L'oxyde de fer (III), également appelé oxyde ferrique et sesquioxyde de fer, est le composé chimique de formule Fe2O3, où le fer a le nombre d'oxydation +III.

L'oxyde de fer III est connu pour sa capacité à catalyser la réaction de transestérification de manière efficace, favorisant la conversion des triglycérides en esters éthyliques ou méthyliques, principaux composants du biodiesel. La surface spécifique du sesquioxyde de fer influence directement sa capacité à absorber les réactifs et à fournir des sites actifs pour la catalyse. Une surface spécifique plus élevée peut généralement augmenter l'efficacité du catalyseur.

Ce catalyseur présente généralement une bonne stabilité et durabilité, ce qui en fait un choix attrayant pour les applications industrielles à grande échelle mais également à l'échelle laboratoire.

Il est souvent sous forme de poudre ou de particules, ce qui facilite sa manipulation dans les réacteurs de transestérification.

Comparé à d'autres catalyseurs, le sesquioxyde de fer est généralement économique, ce qui en fait un choix rentable pour les processus de production du biodiesel.

III.1.2 Huile de soja

L'huile de soja utilisée pour la réaction est une huile de friture usagée obtenue localement dans la ville de Lubumbashi dans diverses habitations. Le tableau III.1 suivant indique les caractéristiques physico-chimiques de l'huile de soja classique selon différents auteurs.

Le Tableau III.1 représente la composition de l'huile de soja en acide gras :

L'huile SOYOLA est essentiellement constituée du soja à 100%, sa composition chimique est reprise dans le Tableau III.1.

28

Tableau III.1 : Composition de l'huile de soja en acide gras.

Acides gras

Symbole

Pourcentage en acide gras

Acide palmitique

C16 :0

7 à 12

Acide stéarique

C18 :0

2 à 5,5

Acide oléique

C18 :1

20 à 50

Acide linoléique

C18 :2

35 à 60

Acide arachidique

C20 :1

1

Acide gadoléique

C20 :1

1

Acide béhénique

C22 :0

0,5

L'huile de soja est riche en acide linoléique (50%) et en acide oléique (24%) et comprend 15% d'acides gras saturés. La présence de 7% d'acide linolénique la rend très fragile à la chaleur et on doit l'utiliser uniquement que pour les assaisonnements (à froid) [60 ; 61].

III.1.3 Éthanol

De la classe des alcools primaires, l'éthanol de formule CH3-CH2OH à usage des boissons et usage industriel, est obtenu par fermentation de solutions sucrées, naturelles (jus de raisin, canne à sucre, etc.) ou artificielles (hydrolyse de l'amidon). La majeure partie de l'éthanol à usage industriel est synthétisé à partir de l'éthanal ou de l'éthylène issu du pétrole.

L'éthanol a une température de fusion de - 114,1°C, une température d'ébullition de 78,3°C et une densité de 0,789 à 20°C [62].

L'éthanol est plus soluble mais moins réactif que le méthanol ce qui a un impact positif sur le rendement mais négatif sur la vitesse [63] lors des réactions de transestérification.

III.2 PRODUCTION DU BIOCARBURANT III.2.1 Échantillonnage

La matière première qui a servi à notre étude est un échantillon obtenu en mélangeant des équivolumes d'huiles de friture usagées (de la marque SOYOLA) collectées auprès de trois restaurants de la ville de Lubumbashi et deux habitations au quartier Gambella II toujours dans la capitale cuprifère.

29

Calcul des masses de l'éthanol et du catalyseur

La quantité de l'éthanol à utiliser pour chaque expérience est déterminée en utilisant l'équation III.1 suivante :

mEtOH = MEtOH X rapport

mhuile Mhuile

Équation III.1 : Calcul de la masse de l'éthanol.

Avec :

MEtOH : masse molaire de l'éthanol = 46,068 g/mol

Mhuile: masse de l'huile (utilisée pour chaque expérience) = 138,3g

Mhuile : Masse molaire de l'huile (g/mol)

Rapport : ratio molaire EtOH/huile

La masse du catalyseur à utiliser pour chaque expérience est calculée en fonction du

pourcentage de celui-ci par rapport à la masse d'huile (138,3 g) suivant l'équation III.2 ci-

dessous :

(mhuile X %cat)

mcat =

 

100

Équation III.2 : Calcul de la masse du catalyseur.

Le Tableau III.2 suivant résume les conditions opératoires choisies pour les expériences menées :

Tableau III.2 : Conditions opératoires choisies pour les expériences.

% Catalyseur
Fe2O3

Masse du
catalyseur (g)

Ratio molaire
EtOH : huile

Masse de
l'éthanol (g)

Temps de la
réaction (min)

3

4,149

3 : 1

21,666

45

4

5,532

4,5 : 1

32,499

60

5

6,915

6 : 1

43,332

75

III.2.2 Synthèse du biodiesel

L'appareil utilisé durant nos expériences, consiste en un réacteur en verre de 1 L de capacité, muni d'un réfrigérant, et d'un thermomètre. Le réacteur est immergé dans un bain marie qui est chauffé à l'aide d'une plaque chauffante avec agitation magnétique.

Les étapes suivantes ont été suivies pour la production de nos échantillons :

30

· Mettre à chauffer un bain marie sur une plaque chauffante ;

· Immerger le réacteur dans le bain marie ;

· Introduire 150 ml de l'huile de friture usagée et mettre en route le chauffage ;

· Dissoudre le catalyseur dans un peu d'alcool jusqu'à dissolution totale pour obtenir un mélange homogène ;

· Le mélange homogène obtenu sera versé dans le ballon contenant l'huile de friture chaude ;

· Le mélange est agité à l'aide du barreau magnétique préalablement introduit dans le ballon (600 tr/min) tout en chauffant jusqu'à la température de consigne ;

· Maintenir la température consigne pendant les minutes choisies (45, 60 et 70) puis arrêter la réaction.

Il est nécessaire de rappeler que l'oxyde ferrique et l'éthanol ne réagissent pas directement ensemble pour former du biodiesel.

a. La phase de séparation

À la fin de la réaction, le contenu du ballon sera versé dans une ampoule à décantation et laisser au repos pour quelques heures. Durant ce temps-là, la glycérine qui est immiscible avec les esters se dépose au fond de l'ampoule en gardant la majorité de catalyseur. La phase supérieure contenant les esters ou le biodiesel contenant des traces d'alcool, sera récupéré.

b. Étape de neutralisation

Après récupération du biodiésel, ce dernier sera neutralisé avec une solution d'acide acétique jusqu'à pH neutre. Le pH est contrôlé à l'aide de papier pH.

c. Étape de lavage ou purification

L'étape de lavage de biodiesel est destinée à éliminer les impuretés du biodiesel telles que la glycérine résiduelle et l'excès de l'éthanol, les traces du catalyseur, savons et sels formés par le catalyseur. Le lavage se fait en ajoutant l'eau au biodiesel dans une ampoule à décantation. Agiter d'une manière à créer un vortex pour assurer un rinçage optimal, et répéter cette étape jusqu'à ce que l'eau de lavage soit claire.

d. Étape de distillation

Pour éliminer les traces d'alcool et les quantités d'eaux restantes pendant le lavage, l'étape de distillation est primordiale pour améliorer les caractéristiques du biodiesel obtenu.

La distillation consiste à chauffer l'échantillon lentement jusqu'à température d'ébullition de l'eau, ainsi on s'assure que l'eau et l'éthanol sont évaporés (Téb de l'éthanol = 78°C).

31

III.2.3 Protocol expérimental

Nous avons réalisé 10 expériences. Elles ont toutes été réalisées suivant le même protocole en faisant varier les concentrations du catalyseur, du temps de réaction et du rapport molaire et en fixant la température de la réaction à 65°C [39]. Les étapes suivies sont décrites dans ce qui suit.

III.2.3.1 Prétraitement de l'huile usagée

a. Filtration

Afin d'éliminer les impuretés solides contenus dans l'huile usagée, celle-ci a été, dans un premier temps, filtrée à l'aide d'une passoire, et cela quatre fois pour éliminer en grande majorité toutes les particules solides.

b. Séchage

La présence d'eau dans l'huile diminue le rendement de la synthèse, d'où la nécessité de sécher l'huile avant la réaction en utilisant un agent desséchant, dans notre cas nous avons utilisé une solution de sulfate de sodium (Na2SO4).

III.2.3.2 Préparation du mélange catalyseur/alcool

Une masse du catalyseur est pesée sur un verre de montre. Le catalyseur est dissout dans un volume adéquat (Équation III.1) de l'éthanol sous agitation magnétique et chauffage modéré.

III.2.3.3 Réaction de transestérification

La solution éthanolique de catalyseur obtenue est ajoutée à l'huile préchauffée dans un ballon à la température T de la réaction (Tableau III.2). La durée de la réaction est variée pour toutes les expériences. Un montage de chauffage à reflux thermostaté est utilisé tout en assurant une agitation magnétique et en contrôlant la température pour la maintenir constante à 65°C.

III.2.3.4 Purification du biocarburant

a. Décantation

Après la formation des esters au cours de la transestérification, une étape de décantation du mélange hétérogène est nécessaire. En effet, la réaction génère deux nouveaux produits, le glycérol et le biodiesel. Le glycérol de (couleur marron foncé) plus dense que le biodiesel se condense dans la partie basse. Les deux phases peuvent être séparées en soutirant le glycérol par le bas de l'ampoule à décanter.

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b. Lavage

Le biodiesel obtenu doit être lavé afin d'éliminer l'excès d'alcool et de catalyseur résiduels. Pour cela, le biodiesel est placé dans une ampoule à décanter puis un volume de 40 ml d'eau distillée est additionné lentement. Cette opération est délicate, elle doit être réalisée avec le moins d'agitation possible au risque de provoquer la formation d'une émulsion qui diminuerait le rendement de la synthèse.

III.3 CARACTÉRISATION PHYSICO-CHIMIQUE DES BIOCARBURANTS

III.3.1 Analyses chimiques

III.3.1.1 Indice d'acide

a. Principe

Il s'agit de dissoudre la matière grasse dans de l'éthanol chaud neutralisé, puis titrer les acides gras libres (AGL) présents au moyen d'une solution titrée de KOH en présence de phénolphtaléine comme indicateur coloré.

b. Mode opératoire

Pour réaliser ce test, une solution de KOH éthanolique (0,1 M) et 50 ml de solvant constitué d'éther di-éthylique et d'éthanol dans des proportions de volume à volume sont préparées au préalable.

La prise d'essai est mise en solution dans 12,5 ml d'un mélange d'éthanol et d'éther di-éthylique auquel sont ajoutés quelques gouttes de phénolphtaléine puis dosé par la solution basique d'hydroxyde de potassium à 0,1M jusqu'à l'apparition d'une couleur rose persistante.

L'indice d'acide est calculé par l'équation IV.3 suivante :

IA =

V X 56,1 X N

m

Équation III.3 : Calcul de l'indice d'acide.

Avec :

56,1 : Masse molaire de KOH

V : Volume de KOH en ml

N : Concentration de la solution de KOH (0,1mole /l)

m : masse de la prise d'essai en g.

33

III.3.1.2 Indice de saponification

a. Principe

Un excès d'hydroxyde de potassium dans un alcool est chauffé avec un échantillon de corps gras solubilisé dans un solvant jusqu'à saponification complète. L'excès d'alcalin est ensuite titré avec une solution d'acide chlorhydrique.

b. Mode opératoire

Deux solutions de KOH à 0,5 M et de HCl à 0,5 M sont préparées au préalable.

Une masse d'un gramme du corps gras pesée dans un bécher est solubilisée dans 12,5 ml du même solvant utilisé pour l'indice d'acide, puis 25 ml de KOH (0,5 M) sont ajoutés en prenant soin de maintenir une bonne agitation. Cette solution du corps gras est placée dans un bain marie bouillant pendant 45 à 60 minutes. À l'issu de cette étape, la solution est refroidie puis 2 à 3 gouttes de phénolphtaléine lui sont additionnées.

Nous notons ici qu'un essai à blanc (sans le corps gras) est traité dans les mêmes conditions. L'excès de potasse est ensuite dosé par la solution de l'acide chlorhydrique (0,5 M) sous agitation magnétique jusqu'au virage ou à la décoloration de la phénolphtaléine aussi bien pour la solution de biocarburant que de l'essai à blanc.

Les volumes d'HCl utilisés pour les divers essais ont permis grâce à l'équation IV.4 suivante de calculer les indices de saponification correspondant.

IS =

V0-V

X CHCl X 56,1

m

 

Équation III.4 : Calcul de l'indice de saponification.

Avec :

V0 : Volume en ml de HCl utilisé pour l'essai à blanc

V : Volume en ml de HCl utilisé pour l'échantillon à analyser

m : Masse du corps gras

CHCl : Concentration de la solution de HCl

56,1 : Masse molaire de KOH

III.3.1.3 Indice d'iode

a. Principe

C'est la quantité en grammes d'iode fixée par addition par 100g de matière grasse en solution

chloroformique (les doubles liaisons des acides gras insaturés sont capables de subir une

réaction d'addition soit avec I2, soit avec d'autres halogènes). L'indice d'iode fournit un moyen

pour mesurer le degré d'insaturation de la matière grasse.

34

b. Mode opératoire

Dissoudre 0,5 g de l'huile dans 10 ml de chloroforme, puis dans 12,5 ml du diiode (I2) 1N et les mettre dans un erlenmeyer et bien fermer le récipient, ensuite mettre ce mélange à l'abri de la lumière pendant deux heures. Au terme de cette durée, on ajoute 10 ml d'une solution d'iodure de potassium (KI) à 50% et 10 ml d'eau distillée sont ajoutés. Titrer cette solution avec le thiosulfate en présence de l'empois d'amidon.

L'indice d'iode est calculé par l'équation IV.5 suivante :

II =

m

Équation III.5 : Calcul de l'indice d'iode.

(V1 - V2) X C

Avec :

II : Indice d'iode

C : Concentration de la solution de Na2S2O3 utilisée 1N

V1 : Volume de la solution de Na2S2O3 versée pour l'essai à blanc (ml)

V2 : Volume de la solution de Na2S2O3 versée pour la prise d'essai (ml) m : masse de la prise d'essai

III.3.2 Analyses physiques

III.3.2.1 Densité

Pour déterminer la densité du biodiesel produit, nous avons pesé l'éprouvette vide puis, nous avons prélevé 45 ml du biodiesel dans la même éprouvette. Ensuite, nous avons pesé l'éprouvette contenant le biodiesel à l'aide d'une balance de précision. Enfin, nous avons prélevé 45 ml d'eau dans une éprouvette où nous avons pesé cette éprouvette contenant de l'eau.

Nous avons déterminé la densité du biodiesel en faisant le rapport entre la masse du biodiesel et celle de référence (eau) par la formule suivante :

méch

d=

mréf

Équation III.6 : Calcul de la densité.

Avec :

d : densité

méch : masse de l'échantillon (biodiesel) en g mréf : masse de référence (eau) en g

35

III.3.2.2 Viscosité

Pour réaliser cette analyse, nous avons pesé l'éprouvette graduée vide puis nous avons prélevé 25 ml du biodiesel dans la même éprouvette où nous avons encore pesé l'éprouvette contenant l'échantillon à l'aide d'une balance de précision. Nous avons pesé la bille en acier, ensuite introduit cette bille en acier de diamètre connu à l'aide d'un pied à coulisse dans une éprouvette contenant 25 ml du biodiesel, puis nous avons chronométré le temps de parcours de la bille dans l'éprouvette. Après, nous avons mesuré la distance parcourue par la bille dans l'éprouvette à l'aide d'un pied à coulisse tout en mesurant également le diamètre de l'éprouvette.

La viscosité du biodiesel est calculée par la formule de Stokes suivante :

ç =

ñbille - ñbiodiesel × vbille × g × 6ð × r × v

1 ë

Équation III.7 : Calcul de la viscosité par la formule de Stokes.
Or ë=(1+2,1× R)

Avec :

ç : viscosité dynamique en kg/m.s

ñ : masse volumique en kg/m3

Vbille : volume de la bille en m3

g : accélération de la pesanteur en m/s2

r : rayon de la bille en m

v : vitesse parcourue par la bille dans l'éprouvette en m/s

R : rayon de l'éprouvette en m

X : constante de Stokes

36

CHAPITRE IV. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS

Dans ce chapitre, nous aborderons l'analyse et l'interprétation des résultats obtenus à la suite de notre étude ou de notre recherche. Nous examinerons les données collectées, les méthodes statistiques utilisées pour les analyser, et les conclusions que nous pouvons en tirer.

Ensuite, nous discuterons des résultats obtenus et de leur signification. Nous mettrons en évidence les tendances observées, les corrélations entre variables, et toute autre information importante qui ressort de notre analyse. Nous soulignerons également les limites de notre étude et les possibles biais qui pourraient avoir influencé nos résultats.

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