I.11.2. La théorie de la Place Centrale de Walter
Christaller
Cette théorie est encore appelée «
théorie des lieux centraux ou de la place centrale » a
été élaborée par Walter Christaller en 1993,
à partir d'une étude faite dans les villes du Sud de l'Allemagne.
D'après ce dernier, le principe de centralité « repose sur
l'idée que l'offre et la demande des biens se concentrent dans les lieux
centraux ou places centrales, privilégiés pour leur
accessibilité et qui constituent des marchés. Ce centre devient
une zone d'attraction de toutes les activités. Il concentre
également des acteurs qui appartiennent chacun à une
auréole concentrique qui se créent autour de la ville. On dit
ainsi qu'il y a polarisation à cause du vaste réseau des
interrelations qui lient la grande ville à son environnement plus ou
moins immédiat.
Cette théorie peut s'implémenter dans notre
étude dans la mesure où elle nous permet d'expliquer non
seulement la relation que la ville de Yaoundé entretient avec
l'arrière-pays mais aussi son influence dans l'exploitation des rotins
dans sa proche campagne.
I.11.3. La théorie de la diffusion spatiale des
innovations à partir d'une aire centrale
L'organisation spatiale des mobilités et des flux dans
l'aire périurbaine présente un gradient des niveaux de relation
développée avec l'espace centrale. Cet espace évolue du
centre vers la périphérie. Les espaces en relation avec le coeur
dense se dispersent dans l'espace selon un modelé de diffusion
initiée par le centre.
Yaoundé par le processus d'urbanisation impulse la
dynamique de la filière rotin ceci afin de répondre à la
demande sans cesse croissante en produits de rotin. Tout cela entraine une
diffusion des nouvelles techniques dans l'exploitation de la ressource en zone
locale et même dans sa transformation dans les unités de
transformation de la ville de Yaoundé.
Cependant cette diffusion des innovations ne s'est pas fait
avec la même intensité dans toute la sphère
périurbaine de Yaoundé, car la proche campagne de la ville ne
bénéficie pas des mêmes commodités d'accès.
Par exemple la difficulté d'accès par les routes et
l'inégalité répartition de la ressource. Ainsi dans le
cadre de notre étude cette théorie nous permettra de bien
opérer nos choix de zones de production ou l'activité est
intense.
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I.11.4. La théorie systémique
Dans son ouvrage « introduction à la
cybernétique » publié en 1956, ROSS ASHBY cité par
(BANGORA, 2004) a essayé le premier, d'appliquer d'une manière
rigoureuse, la philosophie des systèmes dans les sciences humaines.
L'approche systémique se base sur le concept de système (qui est
un ensemble d'éléments interalliés où l'absence
d'un peu entrainer la chute du système tout entier) et met un accent
particulier sur l'interdépendance des parties qui intègre le
système. Elle étudie les interactions, autrement les
interrelations réciproques entre les parties et les sous parties qui
constituent le système.
Sur le plan sociologique, il faut noter que l'approche
systémique a émergé suite à l'influence de la
biologie sur le progrès des sciences humaines au XIXème
siècle avec comme figures de proue Hubert Spencer et Vilfredo Pareto.
Pour ainsi dire, cette approche explique les faits sociaux en
considérant la société comme un tout ou comme une
entité. Un système organique vivant à l'intérieur
duquel les relations entre les divers éléments qui la
constituent, contribuent de façon harmonieuse à son maintien et
aux impératifs de son fonctionnement.
Dans le cadre de notre étude, le système qui
retient notre attention est celui des différents
écosystèmes forestiers et Eco-socio-système. C'est cet
inter action qui favorise un équilibre naturel ou du moins
environnemental et les interrelations entre les hommes. Toutefois, l'analyse
systémique s'appuie sur quatre présupposés de base
à savoir : La fonction normative, la fonction d'intégration, la
fonction de poursuite de but et la fonction d'adaptation.
- La fonction normative renvoie à l'importance que
représente l'exploitation des rotins
dans la population locale et urbaine au sein de ce PFNL dans
le domaine de réduction de la pauvreté.
- La fonction d'intégration, elle consiste à la
coordination entre les différents éléments de la
biodiversité.
- En ce qui concerne la fonction de poursuite de but, nous
faisons référence à la mission
que se sont donnés les rotiniers pour la valorisation
de la filière rotin face aux contraintes naturelles et humaines,
condition sine qua non de suivi de ceux-ci.
- Enfin, la fonction d'adaptation est liée aux moyens
dont disposent les rotiniers pour parvenir à leurs objectifs.
Tout compte fait, le modèle systémique dans le
présent travail, nous offre la possibilité de voir les
différentes relations que les acteurs entretiennent entre eux et avec
leur milieu. En outre elle permet de comprendre les stratégies
développées par les rotiniers pour pourvoir s'adapter aux
différents changements qui se sont opérés durant cette
décennie.
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