Marque-ville et promotion de la destination Grand-Bassampar Louizega Ange Pascal Dagbisso Université Félix Houphouët Boigny - Master 2022 |
CHAPITRE V : CONTRIBUTION DE LA MARQUE-VILLE A LAPROMOTION DE LA DESTINATION GRAND-BASSAM Comme l'intitulé du chapitre, nous nous évertuerons dans cette partie du mémoire de faire un compte rendu de toutes les enquêtes effectuées sur le terrain. Grace au questionnaire conçu pour l'étude, nous avons pu obtenir des données sur la réalité que nous tentions de décrire depuis l'entame de cette recherche. En référence donc aux questions posées et des réponses reçues de la part des questionnés et interviewés nous avons pu organiser et regrouper les résultats. Le dépouillement a pu se réaliser grâce au logiciel Excel qui nous a permis par l'entremise d'une saisie systématique, d'entrer les données afin d'avoir les pourcentages exacts des opinions et avis. Les tableaux statistiques et graphiques nous ont permis à leur tour de traduire de façon plus iconographique les données qualitatives et quantitatives de l'étude. L'objectif de cette étude était de voir les représentations que la population locale se faisait de la destination Grand-Bassam, de peser le poids de la ville de Grand-Bassam dans le concert des villes balnéaires du pays afin de mieux la promouvoir aussi en interne qu'en externe. Ceci étant, nous nous sommes sur des indicateurs à savoir : la stratégie de promotion, l'image des populations, les atouts capables de favoriser la promotion. IV.1 Présentation des résultats quantitatifsLes résultats que nous présentons sont issus du dépouillement du questionnaire que nous avons administré aux populations du département de Grand-Bassam, mais également une analyse de contenu des entretiens que nous avons eu avec les différentes personnes ressources. IV.1.1 Stratégie de communication des Autorités : état des lieux La marque-ville pend une ampleur de plus en plus importante au sein du développement d'une ville car c'est un outil qui permet aux personnes responsables (exemple de la ville Historique de Grand-Bassam dans notre cas) de modifier, de valoriser et de faire ressortir l'image qu'ils veulent donner à la ville afin de non seulement se positionner positivement dans l'esprit des cibles mais aussi être compétitif sur le marché des villes. Ce positionnement se fait généralement 72 73 au travers des communications adressées aux cibles. Nous allons donc voir la fréquence d'exposition des communications des populations locales. Tableau 4 : Expositions aux campagnes de promotion
Source : Notre enquête (Mars 2023) Pour l'exposition à toutes formes de communication visant à faire la promotion de la destination nous comptons des individus qui disent avoir été exposé `' beaucoup de fois» à une campagne publicitaire sur Grand-Bassam pour un pourcentage de 42%. D'autres disent avoir été exposé `'un peu» a une promotion sur Grand-Bassam avec un pourcentage de 58%. Notons pouvons déjà noter que tout l'échantillon a été exposé au moins une fois à une promotion de la destination de la destination Grand-Bassam. Tableau 5 : Appréciation de la communication par les populations
Source : Notre enquête (Mars 2023) Cette étude relève que 26% jugent `'bonne» les différentes communications auxquelles ils ont pu être exposés dans la promotion Grand-Bassam. Ceux et celles qui trouvent `'moyenne» les communications sur Grand-Bassam sont de 33%. Les individus qui ne trouvent `'pas bonne» les communications sont avec un pourcentage de 41%. IV.1.2 Préférence médias de la population Cette partie de l'étude qui porte sur la préférence des médias de la population nous a permis de voir les habitudes de consommation média de la population cible. Connaitre ces préférences perme à terme de voir les moyens, les canaux, et le message de communication mobiliser pour atteindre la cible. Tableau 6 : Préférence média de la population Bassamoise
Source : Notre enquête (Mars 2023) Nous comptons parmi les préférences média des populations, les individus qui ont une préférence pour la télévision sont de de 13,33%. A la suite, pour la radio ils sont estimés à 6,66%. Quant à la presse écrite, qui précisent avoir une préférence pour celle-ci pour un total de 6,66%. Internet (site web et Facebook) à la part belle avec un pourcentage de 53,33% de préférence média. Pour l'affichage, nous notons un pourcentage de 10,66% de taux de préférence. Nous terminons avec les autres préférences médias qui se soldent à hauteur de 2,66%. IV.1.3 L'image de population sur la commune L'objectif de cette partie de l'étude est de jauger le ressenti que les résidents ont pu développer avec le territoire sur lequel ils résident en terme : d'affection, d'intérêt à y vivre et du niveau d'attractivité de la destination selon elle. En effet, la stratégie de marque-ville se sert de l'intérêt que chaque individu développe pour la ville et l'affection qu'il porte aussi à celle-ci. 74 Tableau 7 : Niveau d'affection de la population
Source : Notre enquête (Mars 2023) Le niveau d'affection que la population porte à la destination Grand-Bassam s'évalue en ces chiffres : ceux qui portent `'beaucoup d'affection» à la ville totalisent un pourcentage de 25,3%. Nous avons la catégorie de ceux qui affectionnent `'un peu plus» ont un pourcentage de 22,6%. Après quoi, nous avons ceux qui ont une affection `'plus ou moins» mitigée avec une valeur de 46,6%. Et à hauteur de 5,3% ceux qui sont `'un peu moins» affectionnés par la ville de Grand-Bassam. Tableau 8 : Niveau d'intérêt
Source : Notre enquête (Mars 2023) Ceux qui trouvent `'beaucoup» d'intérêt à vivre à Grand-Bassam ont un pourcentage de 53,33%. Il y a 26,66% qui ont `'un peu plus» d'intérêt à vivre à Bassam. Nous avons également la catégorie de ceux dont l'intérêt est moyennement plus bas que les deux précédents. Ce sont les `'plus ou moins» évalués à 13,33%. La dernière catégorie est pour ceux et celles qui ne trouvent véritablement d'intérêt réel à vivre dans la cité balnéaire de Grand-Bassam. Ils sont chiffrés à un pourcentage de 5,6%. Tableau 9 : Niveau d'attractivité général de commune
Source : Notre enquête (Mars 2023) Au niveau de l'attractivité général, ce sont 20% qui pense que Bassam a un `'bon» niveau d'attractivité. Nous avons eu par la suite, un pourcentage de 13% de ceux qui jugent `'moyen» le niveau d'attractivité du territoire. De l'autres côté, nous avons 27% qui ne trouvent `'pas trop bon» le niveau d'attractivité de la ville. Et ceux à leur tour ne trouvent `'pas bon» du tout l'attractivité de Grand-Bassam dans sa globalité. IV.1.4 Les Atouts capables de faire la promotion de la destination Pour le volet concernant les atouts capables de faire la promotion la destination Grand-Bassam, nous nous sommes référés aux mix territoriaux développé par Girard-Millet87. Le mix territorial nous permet de regrouper les composants qui forment l'identité du territoire et est ségrégué selon les points suivants : composantes symboliques et organiques. Ces éléments illustrés nous permettent au final de passer en revue quelques aspects d'une ville ou d'un territoire donné. - Composantes symboliques La symbolique et un élément déterminent pour tout territoire. C'est l'ensemble d'éléments existants sur un territoire donné qui fondent l'identité visuelle. Nous voyons donc pour Grand- 75 87 V.G. Millet, « Identité territoriale et marketing territoriale : application du concept du corporate Mix », les cahiers Lyonnais de recherche en Gestion, France, 1995, P. 148- 172 76 Bassam quelques éléments symboliques capables de faire la promotion de sa destination selon les populations. Tableau 10 : Au niveau des sites touristiques
Source : Notre enquête (Mars 2023) Le constat que nous observons concernant les sites touristiques est que 53% pensent que les sites touristiques de la ville balnéaire de Grand-Bassam constituent un véritable pilier de son attractivité. 28% qui trouvent `'un peu» d'avantages au niveau des sites touristiques présents sur le territoire. Nous notons aussi que 16% estiment qu'il y a `'un peu moins» d'avantage que la commune puisse véritablement tirée des espaces touristiques de la ville de Grand-Bassam. De notre échantillon, signalons qu'un pourcentage de 2,7% pensent qu'il y a d'autres choses que les sites touristiques à Bassam qui puisse favoriser sa promotion. La plus large proportion est donc accordée aux questionnés qui pensent que les sites touristiques de la ville Grand-Bassam constituent le véritable socle de son attractivité. Tableau 11 : Autres architectures (hôtels, restaurants, etc.)
Source : Notre enquête (Mars 2023) 77 78 Concernant les autres architectures qui sont de l'ensemble des biens touristiques également capables de favoriser la promotion de la destination Grand-Bassam nous totalisons un pourcentage de 54% pour ceux et celles qui soutiennent `'beaucoup » ces éléments. 41% soutiennent un `' peu» cette idée que les restaurants et hôtels certaine soient des éléments à but touristique. Nous avons 4% de l'échantillon qui pensent à `'d'autres choses» éléments de pouvant constituer un atout d'attractivité au niveau de la ville balnéaire de Grand-Bassam. - Les composantes organiques La composante organique telle que définie plus haut dans l'ouvrage précité plus fait référence à l'histoire du territoire, sa culture profonde et l'organisation actuelle du territoire. Pour cette raison, la méthode adoptée a été la notoriété spontanée et les questionnés ont été évalués sur le niveau d'appréciation des différents éléments intrinsèques du territoire pouvant constituer un atout pour son attractivité. On aura donc beaucoup, un peu, un peu moins et autre chose. Tableau 12 : La culture locale
Source : Notre enquête (Mars 2023) Nous évaluons 66,66% des individus qui trouvent `'beaucoup» que la culture locale peut être un levier déterminent dans la promotion de la destination Grand-Bassam. 26,66% soutiennent `'un peu» cette idée. Nous avons eu également 5,33% qui considèrent `'un peu moins» cette idée concernant la culture locale. Et 1 individu soit 1,33% qui pense à `'autre chose''. IY.2 Présentation des résultats qualitatifs La présentation des résultats qualitatifs va consister à faire une analyse de contenu des différents entretiens que nous avons eu avec les responsables hôteliers, restaurateurs, les responsables de communication de la collectivité territoriale et les élus. Il s'agira, dans cette analyse de contenu, de regrouper les questions de façon thématique afin de les présenter. IV.2.1 Stratégie de communication de la commune : État des lieux Ce thème met en évidence la stratégie globale de communication de la commune de Grand-Bassam avec des actions menées dans le cadre de sa mission de gestion de la collectivité. De façon générale, la stratégie de communication correspond à un plan coordonnant différentes techniques et actions dans le but de toucher une cible ou un segment de cibles avec un ou plusieurs messages, qu'ils soient purement commerciaux, de notoriété, ou d'image. IV.2.1.1 Objectif de communication Dans le domaine de la communication, quelles que soient les orientations choisies par l'émetteur, les objectifs sont divisés en trois dimensions, c'est-à-dire faire connaitre, faire aimer et faire agir. Au niveau de la commune et s'agissant d'une communication de masse qui vise à fournir des informations à un public aussi large que possible, l'objectif est de toucher le plus grand nombre possible. Ainsi, la mission des responsables communaux est d'informer les populations sur la vie de la collectivité. Même si le retour est faible car s'agissant d'une connexion à un sens unique, cela permet de créer et maintenir le lien entre la population et les autorités d'une part et d'autre part de faire naitre un sentiment d'appartenance au sein des cibles vis-à-vis de leur commune. C'est bien ce qu'explique l'un des responsables du service de communication de la mairie : « Notre mission de tous les jours c'est de nous assure que les populations sont informées sur la vie de la commune, c'est un élément crucial car la communication est la base de bonne cohabitation entre les populations et l'administration ». Communiquer pour informer, former, divertir, telles sont les missions aussi de la communication explique le responsable de la radio de Grand-Bassam : « Notre mission première est de permettre aux bassamois d'avoir un canal d'information, de communiquer sur les activités au sein de la ville, de vendre ses atouts et de former la masse surtout » 79 80 « La communication est très importante en ce sens qu'elle permet de connaitre la commune, les activités de la commune, tout ce qu'on peut avoir comme avantage en s'y installant qu'elles soient touristiques où professionnelles ». De part ces propos du responsable de la radio bassamoise, l'on prend la pleine mesure de ce que la communication est incontournable dans tout projet de développement, on peut faire des choses mais si on n'en parle pas, si les gens n'entendent pas parler, c'est comme si on a rien fait car le véritable de la communication c'est de rendre visible et compréhensible les décisions, informer, promouvoir un territoire, mobiliser les acteurs... IV.2.1.2 Les moyens de communication mobilisés pour l'atteinte des objectifs Les moyens de communication dont l'on fait allusion ici concernent l'ensemble des canaux utilisés pour la diffusion des informations dans le cadre de la politique de communication de la commune. Ainsi, nous notons à l'issue de nos recherches que les responsables communales ont recours à de nombreux outils de communication qui peuvent être classés en deux groupes, à savoir ; les moyens de média (radio communale, presse, affichage grand format, internet) et les hors média (réunion du conseil municipale, lettres adressées aux associations, guide religieux, de communautés, festivals, griot...). En effet, le choix de l'un de ces types de moyens dépend de la cible, la portée de l'évènement et l`objectif à atteindre. Même si le canal le plus utilisé est la radio locale et les affiches, il n'en demeure pas moins que les autres outils sont sollicités pour plus d'efficacité, car il s'agit d'une cible cosmopolite avec différentes caractéristiques qu'il faut toucher en communiquant. C'est ce qui semble ressortir des affirmations du chargé de communication : « Dans l'atteinte de nos objectifs, qui est d'informer et de les mettre au parfum de tout ce qui passe dans la commune, l'on passe par des courriers informatifs, par des communications en ligne sur `'mairie de Grand Bassam Officiel» page officielle de la mairie et par la radio. En dehors de ces outils-là, nous utilisons également les affiches installées sur les grands axes de la ville afin qu'un grand nombre puisse voir » C'est ce que qu'affirme également le Directeur de Cabinet de la mairie : « Nous communiquons avec nos populations par le biais de nos sites d'informations qui informe sur tout ce qui se passe au niveau de la ville. » Il ressort ici que l'usage des outils hors médias intervient pour renforcer les actions déjà menées au niveau des médias afin d'être plus efficace dans la communication et mobilisation au cours de grand rassemblement, car faut le dire la communication hors médias vise a passer par un marketing direct, c'est-à-dire transmettre des messages personnalisés, qui sont aussi instantanés à travers des évènements organisés, les parrainages... « En plus des médias traditionnels nous avons les réunions du conseil municipal au desquelles nous échangeons avec nos populations. Il faut noter également qu'au cours de grandes manifestations nous faisons recours à l'intervention des griots qui sillonne les différents quartiers notamment ceux qui sont difficiles d'accès pour porter les nouvelles. Pour les groupes constitués de la commune nous leur adressons des courriers informatifs ». Pour les acteurs de la Mairie, l'utilité de la communication est d'informer les usagers sur les différentes activités qu'entreprend l'institution. Un responsable hôtelier aborde dans le même sens en ces termes : « Généralement, nous sommes informées sur les réseaux sociaux et quelques fois ils nous font parvenir des courriers » Il ressort des propos de ce que responsable que les autorités municipales ne communiquent pas assez avec eux, c'est-à-dire qu'ils ne sont informés de façon brusque et inopinée de la vie de commune sur les réseaux sociaux où quelques rares fois par courrier, chose qu'il déplore et espère toutefois s'améliorer avec le temps. IV.2.1.3 Les actions de communication menées dans la mise en oeuvre de la stratégie de communication de la commune Dans le cadre de la mise en oeuvre de sa stratégie de communication, en plus de ses actions classiques de communication, c'est-à-dire informer les populations sur la vie de la cité à partir de différents canaux que nous avons identifiés précédemment, la commune mène des actions dans le domaine de l'évènementiel. En effet, elle organise des évènements qui rassemblent toutes les couches de la société et d'autres populations venues d'ailleurs. C'est le cas notamment des fêtes populaires, évènements sportifs, festivals. L'un des responsables du service socioculturel disait à juste titre : « Dans le cadre de la promotion et une meilleure attractivité de la ville. Plusieurs évènements sont organisés en ce sens dont les fêtes populaire, évènement culturel mais l'élément phare est 81 la fête de `'l'ABISSA» qui est une fête culturelle du peuple N'ZIMA au cours de laquelle nous avons les stands d'exposition, un village gastronomique, ... » IV.2.2 Image de population de la destination Grand-Bassam L'image d'une marque ou d'une organisation correspond à la façon dont celle-ci est perçue par les administrés (dans notre cas). Cette perception peut se faire sur tous les aspects de la vie de la commune. Ainsi, il ressort des entretiens avec les populations que la commune de par son histoire, sa proximité avec la capital économique et ses nombreuses potentialités a vu son image s'améliorer pendant ces cinq dernières années. Cela s'explique par la volonté de la nouvelle équipe dirigeante de faire de Grand-Bassam un véritable label comme le justifie le secrétaire général de la mairie : « Aujourd'hui, Grand-Bassam représente la première ville historique du pays à cause des valeurs qu'elle regorge de par sa culture, son histoire, sa proximité avec la capitale économique. Faire d'elle un véritable label au niveau du pays est la mission que nous nous sommes assignés, mais également au niveau de toute la sous-région. En effet, Grand-Bassam est inscrite aujourd'hui sur le patrimoine de l'UNESCO avec 6 années de discussion, de négociation qui fait d'elle l'unique ville pays patrimoine de l'UNESCO ». En effet, la commune de Grand-Bassam ne renforce pas la dynamique de valorisation du patrimoine culturel. Par ailleurs, il ressort toujours de nos échanges avec nos interlocuteurs que malgré tous les efforts consentis par les autorités plein de choses restent encore à faire pour une meilleure attractivité de la commune. C'est ce qu'affirme le directeur de la radio : « Les autorités ont leur façon de communiquer qui n'est pas mal car la perfection n'est pas ce monde mais Bassam mérite mieux que ça en matière de positionnement, de notoriété car cette ville a une histoire, Bassam doit être labelisé comme toute suite quand on entend DUBAI on a toute suite en tête les affaires, le tourisme... et c'est dans cette même veine que l'on doit retrouver la destination Grand-Bassam car elle fut première capital du pays donc historiquement elle a une histoire, c'est un musée à ciel ouvert, c'est l'âme de la côte d'ivoire, la côte d'ivoire moderne et faut donner vie à la destination Grand-Bassam. » Il n'existe pas au sein de la commune une entreprise locale spécialisée en production audiovisuelle et outils multimédias dont le but est de promouvoir le patrimoine culturel du territoire. C'est dans le même sens qu'aborde un responsable d'hôtel et de restaurant en ces mots : « Il n'y a pas véritablement de structure qui est en charge en ma connaissance de travailler à la promotion de la destination, de ses potentialités, son histoire ... chose qui plombe un peu son image et sa notoriété. Par exemple au Maroc où j'ai fait ma formation hôtelière il y a un système qui est mis en place par chaque ville en fonction de ses atouts, ses potentialités pour promouvoir leur destination » Dans ses objectifs, la commune de Grand-Bassam ne définit pas comme priorité l'économie du patrimoine culturelle. Elle n'incite pas la population à s'approprier ses richesses culturelles. IV.2.3 Les atouts capables de faire la promotion de la destination En ce qui concerne l'état des lieux des atouts capables de favoriser la promotion de la destination, toutes les personnes interrogées sont du même avis sur le fait que la commune de Grand-Bassam dispose de diverses potentialités que l'on peut situer à deux niveaux que sont le patrimoine culturel immatériel et le patrimoine matériel. IV.2.3.1 Au niveau du patrimoine culturel immatériel : les festivals de la commune S'agissant des fêtes culturelles, les plus connues sur l'espace communal, voire départemental, sont l'Abissa et la fête de génération. Cependant, au plan régional, national et international beaucoup reste encore à faire afin de faire de ces évènements une marque de la destination Grand-Bassam. En ce qui concerne l'Abissa, c'est une fête traditionnelle populaire, qui met en exergue des éléments artistiques et culturels à savoir le patois, les attributs et parures des rois et chefs, la danse et bien d'autres. En effet, l'Abissa est l'une des occasions choisies par le peuple N'zima pour porter les pagnes (kita) traditionnels et les bijoux de grandes valeurs, pour s'exprimer en langue locale (N'zima), pour témoigner de leur richesse artistique et culturelle. Or, l'on sait que la nouvelle génération doit prendre comme point focal tous ces éléments artistiques et culturels pour maîtriser le présent et mieux construire l'avenir afin de répondre au défi de la mondialisation. A tout cela, s'ajoute le développement du tourisme. 82 A ce propos, un de ces gestionnaires d'hôtel affirme que : « Lors de l'Abissa toutes les chambres sont prises et nous bondés par les clients, les touristes et franchement c'est une période très fructueuse pour nous en ce sens qu'elle nous permet de faire plein de recette et de se faire connaitre par tous les visiteurs. Pendant, nos acticités, nos recettes dépassent largement nos recettes habituelles. En revanche, pendant les semaines ordinaires nous avons l'impression ne même pas exister sur la carte du pays. C'est donc à mon sens une activité qui doit prendre une place importante dans la valorisation de la destination Grand-Bassam » L'Abissa se tient chaque année entre fin octobre et début novembre. Il réunit, pendant une semaine, 7 000 à 8 000 festivaliers venant de divers horizons. « Cette fête est divisée en deux étapes. La partie, dite `'silencieuse» consiste au transfert du tam-tam sacré `'L'Edongbolé» dans la forêt sacrée, à l'abri des regards, pour des rituels. La partie visible ou festive, est caractérisée par les danses et la sortie du Roi », explique Olivier Niamey chargé des relations extérieures de l'Abissa. A en croire M. Niamkey, Sa Majesté Tanoé Amon Désiré, roi des N'zima Kôtôkô, a confié, depuis 2004, la charge de l'organisation de l'Abissa à un comité, pour mieux l'améliorer : « Cela nous a permis d'avoir plus de sponsors et de visibilité. Cette organisation nous a permis également d'être plus médiatisé et d'avoir une notoriété au plan international », souligne-t-il. L'Abissa génère annuellement, près d'un milliard de francs CFA au profit de la région du Sud-Comoé. Le budget de l'organisation tourne autour de 150 millions de de francs CFA. Il est financé en grande partie par les sponsors. L'autre partie provient des partenaires, à savoir la Présidence de la République, le ministère de la Culture, Côte d'Ivoire Tourisme et des cadres de Grand-Bassam88. Indique une tenancière de restaurant : « Pendant l'Abissa, je suis obligé d'ouvrir plusieurs restaurants annexe car les clients sont tellement qu'il faut satisfaire tout le monde et d'engager également plusieurs personnes pour m'aider car les clients sont nombreux chose qui veut dire que l'Abissa aussi permet aux jeunes d'avoir du boulot. Et on travaille jusqu'au petit matin. » 83 88 https://lebanco.net/news/46730-lenquete-du-jeudi-cote-divoire-evenements-culturels-grand-bassam-labissa-un-festival-enracine-dans-la-tradition-2-2.html, consulté le 23/05/2023 à 14h55 84 Figure 3 : Célébration de l'Abissa Source : cote d'ivoire tourisme 2014 L'Abissa contribue aujourd'hui au développement économique, touristique et culturel de la côte d'ivoire. Lors de cet évènement plusieurs acteurs du tourisme ivoirien, tel que Jumia Travel, a généré davantage de visibilité au pays. Il a permis aux participants de visiter la ville, devenue patrimoine de l'Unesco, et d'en découvrir l'histoire et les sites touristiques. Une bonne politique de City-branding autour de cette fête pourrait être bénéfiques pour la ville eu égard de sa notoriété actuelle. Nous avons également la fête de génération chez les Abourés, constituant avec les N'zima, l'une des communautés fondatrices de Grand Bassam. C'est à Moossou, leur village historique aujourd'hui situé en plein coeur de la ville, que réside le siège de leur royauté. Cette célébration se tient chaque année autour des fêtes de pâques. Organisée par l'une des générations, elle rassemble tous les natifs du quartier pendant deux jours. Selon le responsable du service socioculturel : 85 « La commune de Grand-Bassam à un patrimoine qui est tout à fait riche, dont la fête de génération en est un levier important qu'il faut encore promouvoir afin d'atteindre le niveau d'audience de l'Abissa » Figure 4 : Célébration de la fête de génération Source : cote d'ivoire tourisme 2014 En se servant de la fête de génération, qui est une plateforme de rencontres entre opérateurs économiques, touristes, acteurs de la culture Ivoirienne, Africaine et Mondiale. Aussi, tous les secteurs d'activités économiques de la ville à cette période, tels que l'hôtellerie et le commerce en grande partie, profitent au mieux de la présence du grand nombre de personnes qui arrivent dans la ville pour la circonstance. Donc plus communiquer sur l'évènement, permet de vendre au mieux la destination Grand-Bassam. IV.2.3.2 Au niveau du patrimoine matériel 86 87 - Les sites touristiques La commune de Grand-Bassam regorge de nombreux sites touristiques, mais qui ne profitent pas réellement à la ville et sont souvent délaissés par les forces vives de la commune. Selon l'ex responsable de la maison du patrimoine : « La ville historique de Grand-Bassam a un véritable potentiel en matière touristique, au plan architectural, en matière de valorisation de patrimoine culturelle. Malheureusement, tout n'est pas mis en oeuvre comme on le voudrais pour en assurer et, la conservation et une promotion digne de ce nom. Il y a des activités de promotion qui existe mais qui ne sont pas à la hauteur du caractère emblématique de la ville historique qui est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO ». Dans la même lancée, le directeur de la radio renchérit en ces mots : « Bassam est une ville culturelle par excellence, touristique par essence, est une ville historique donc il faut plus d'actions pour mieux concrétiser cette inscription de la ville sur le patrimoine mondial de l'UNESCO car le constat qui est fait est que c'est un slogan beaucoup répété et utilisé mais sur le terrain même les populations n'ont aucune idée de ce que sa représente véritablement et ne savent même pas quelles sont les parties de la ville qui ont été sélectionner qu'il faut protéger où conserver en évitant des attitudes malsaines dans ces zones chose. Chose qui contribuerait aisément à la préservation des sites. » Dans la commune, il y certaines initiatives qui sont prises par les autorités locales dans le cadre du tourisme. Le Directeur de cabinet de la mairie explique : « La ville s'est engagée à travers un plan d'action à la sauvegarde, la valorisation de ses ressources par une politique de reboisement des arbres centenaires, mangroves et réhabilitation des maisons coloniales. Et c'est dans cette volonté de préservation et valorisation de ce riche patrimoine historique que des structures ont été mises en place pour un meilleure suivie, nous avons donc la maison du tourisme, une agence du tourisme et la maison du patrimoine. » De ces propos, l'on comprend aisément que les autorités municipales essaient tant bien que mal de mettre en place des instances pour le suivi, la gestion, la protection et la valorisation de ses potentialités. Ce qui les emmène à tisser des partenariats pour trouver les ressources nécessaires pour atteindre cet objectif. - La plage et les stations balnéaires Bassam est très tôt révélée au monde citadin pour l'exceptionnelle qualité de ses plages. Les espaces balnéaires sont aussi variés que plaisants. Ils représentent pour des milliers de touristes voulant déstresser, le lieu privilégié de villégiatures. La ville compte ainsi plusieurs plages et stations de 155 réceptifs touristiques sur une bande de sable fin, longue d'environ 10 km et large de 200 à 300 m enserrée entre l'océan Atlantique et la lagune Ouladine, avec à sa droite le fleuve Comoé. Les plages les plus fréquentées sont Mondoukou, Grand-Bassam et Azureti façonnées par une végétation de mangroves où vit une forte population d'huîtres auxquelles s'ajoutent les cocoteraies et équipements touristiques d'intérêt majeur dans toute l'Afrique de l'Ouest. Sur ce volet plusieurs de nos interviewés ont relevé le manque d'entretien des plages et autres par les autorités. Selon un interviewé, « Il est difficile aujourd'hui d'affirmer que Grand-Bassam peut rivaliser avec les autres villes balnéaires du pays car il n'y a pas de prévalu en ce sens qu'aucun mécanisme impactant n'est mis en place pour d'abord l'assainissement des plages de Bassam, ensuite au niveau de sécurité, l'hygiène au niveau des plages et un gros manque de collaboration entre les restaurateurs et les autorités mêmes municipales » Un autre interviewé affirme quant à lui : « Moi je suis arrivée ici en 86 en cette période elle était une ville très propre ce qui n'est pas le cas aujourd'hui presque dans toute la ville et principalement les plages et autres. Et la première chose selon moi à faire c'est vraiment de s'occuper le volet salubrité » Tout comme la fermeture de l'embouchure du fleuve Comoé qui provoque des effets néfastes sur la ville de Grand Bassam, le tourisme et les activités artisanales afférentes jouent aussi un important rôle dans la dégradation de l'environnement urbain. Un interviewé explique : « Les artisans (menuisiers, mécaniciens, meuniers, forgerons, sculpteurs...) n'ont pas été pris en compte par le schéma directeur de la ville. De ce fait, ils s'installent dans les lieux non conformes à leurs affectations. On les trouve dans les bas-fonds, sur les caniveaux, sur les terre-pleins, en dessous des lignes de haute tension et en bordure des routes. L'exercice de leurs activités entraine le rejet de déchets de tout genre dans la nature... » Explique un interviewé. Faut comprendre ici que, un manque d'organisation et de suivi au niveau des artisans ce qui entraine une anarchie dans le secteur, comme conséquence l'insalubrité, c'est-à-dire dans la 88 pratique de ses activités, ce secteur entraine le rejet de déchets de tout genre dans la ville ce qui ne rend pas le cadre de vie saint. IV.2.4 Apport d'une démarche de city-Branding pour la commune de Grand-Bassam Cette partie traite des données recueillies dans le cadre de notre quatrième hypothèse. IV.2.4.1 Niveau de connaissance de la marque-ville Les personnes interrogées dans le cadre de cette étude n'ont pas une grande connaissance de la marque-ville. L'ex directeur du patrimoine relève : « J'ai une connaissance du marketing, mais pas du marketing territorial, ni encore moins de la marque-ville (...) si je m'en tiens à sa définition je pourrais la définir comme une façon de vendre ce qu'on est, de faire savoir ce qu'on a (...) voila ce que je sais sur la marque-ville » Le responsable du service socioculturel affirme quant à lui : « en toute franchise, concernant la marque-ville, j'en ai aucune idée » Un responsable hôtelier souligne : « La marque-ville c'est nouveau pour moi, mais par contre ce que je sais du marketing territorial est que, c'est de manière de vendre les atouts, de faire connaitre les potentialités de la destination du gendre un produit à vendre. » Il en ressort des propos que les interviewés n'ont pas tous la même connaissance de la marque-ville mais toutefois, en ont déjà entendu parler. IV.2.4.2 État des lieux de l'usage des techniques de la marque-ville dans la commune de Grand-Bassam. Tous, à l'unanimité ont reconnu le fait que la marque-ville n'existe pas dans la commune de Grand-Bassam. A ce propos, un restaurateur répond : « Je ne vois rien en termes de stratégie de référant à la marque-ville ici à Grand-Bassam. A part quelques affiches souvent dans la ville où publication sur Facebook, je ne vois rien d'autre » 89 Quant aux raisons de son inexistence cela relève de plusieurs causes. Le responsable du patrimoine explique : « Pour dire vrai, moi je pense que cette absence de politique réelle de promotion est un manque de volonté de la part des décideurs à ce sujet, pour ne pas dire une prie d'initiative concrète par tout le monde c'est-à-dire les ressortissants de Bassam qui sont des figures emblématiques dans leur domaines respectifs qui peuvent aussi de par leur image constituer une marque pour la destination parce que faut le dire aussi tout ne peut pas reposer impérativement sur les décideurs... » Un autre interviewé affirme : « A mon avis l'absence d'une stratégie de marque-ville ici à Bassam, peut s'expliquer par le fait d'un manque de volonté manifeste de nos autorités locales qui donne l'impression que le simple fait que la ville soit inscrite sur le patrimoine mondial de l'UNESCO donc c'est fini cela fait d'elle une destination prisée ce qui est faux, il y a aussi le facteur de la méconnaissance... » De ces propos de cet intervenant, il en ressort qu'en dépit de son inscription sur le patrimoine mondial de l'Unesco, la ville historique de Grand-Bassam ne bénéficie pas réellement de politique basée sur son positionnement, sa promotion et que pour ce qu'elle représente pour le pays et son histoire culturelle, politique... mérite mieux. IV.2.4.3 L'importance de pratiquer la marque-ville En ce qui concerne l'importance de la pratique du City-Branding ou d'avoir une stratégie marketing pour la commune, tous sont unanimes sur l'apport de disposer de cette stratégie pour une meilleure promotion de la destination Grand-Bassam. Un interviewé note : « Je pense si je m'en tiens à sa définition que c'est une technique qui permettra de mieux vendre la destination en mettant en lumière ses différentes spécificités afin d'attirer les touristes et investisseurs... » Le directeur cab de la mairie reconnait également la nécessité du City-branding. Il explique : « je pense qu'elle sera importante pour Bassam car la ville est une ville dynamique car il faut toujours mettre en place des politiques pour améliorer, vendre en ce sen que nous sommes dans un monde concurrentiel donc il faut toujours chercher de nouveaux mécanismes. Afin de s'adapter au contexte actuel. C'est pour sa nous sommes en train de mettre en place des cartes touristiques et autres... » 90 Un autre responsable d'espace ajoute : « oui, la ville de Bassam en a vraiment besoin, car elle mérite mieux en matière de visibilité, de positionnement et autres... » Ici, l'interviewé pense que le niveau d'attractivité, de positionnement, de visibilité n'est pas à son top et qu'il faut plus travailler a sa pour resonner à cette ville historique, riche de sa culture, son histoire, sa véritable place de ville touristique et attrayante où il fait beau vivre. |
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