VI- PROBLÉMATIQUE
Les pratiques du verdissement urbain s'accompagnent
généralement d'un certain nombre d'insuffisances ou des
manquements relatifs à la gestion des espaces verts créés.
Pour le cas précis des espaces verts municipaux de Yaoundé2 et 3
et principalement sur le plan de leur gestion, le code général
des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) dans
son article 241 donne l'exclusivité de la création,
l'entretien et la gestion des espaces verts à la Communauté
Urbaine de Yaoundé, des espaces publics ainsi que des
cimetières publics. Il s'agit donc d'une gestion
centralisée. Les observations directes sur le terrain couplées
aux entretiens semi directifs (avec le chef service de la création et de
l'aménagement des espaces verts de la direction des jardins et espaces
verts de la CUY) nous ont permis d'établir que cette situation qui met
en exergue une gestion centralisée des espaces verts municipaux de
Yaoundé ne favorise pas une gestion optimale et durable des espaces
verts municipaux dans la mesure où ces espaces verts ne sont pas suivis
concomitamment sur le plan de leur gestion. La gestion centralisée des
espaces verts municipaux à Yaoundé 2 et 3 met conduit à un
certain nombre de problèmes liés aux aménagements,
à l'esthétique des espaces verts et même aux
problèmes environnementaux.Ces problèmes sont imbriqués et
peuvent être appréhendés suivant une considération
systémique (Figure 1).
Pour ce qui est des problèmes d'aménagements,
des observations directes sur le terrain d'étude nous ont permis de
constater l'absence voire l'insuffisance des bancs publics dans l'annexe du
bois Charles Atangana, l'absence des poubelles, des allées
piétonnes réglementaires, des toilettes publiques. Les espaces
verts municipaux de Yaoundé2 et 3 souffrent aussi d'un problème
d'éclairage (Onana, 2009) ; du moins dans les espaces verts
municipaux avec un faible niveau d'entretien : le cas des annexes du bois
Charles Atangana, et bien d'autres. Ce manque d'éclairage concoure
à accroître la vulnérabilité des personnes qui
visitent ces EVM nuitamment et sont de ce fait exposées aux agressions.
Par ailleurs, il existe un réel problème de communication entre
la CUY et la population urbaine de Yaoundé en ce qui concerne
l'existence des espaces verts propres à la Communauté Urbaine car
9,3% des enquêtés révèlent ne pas connaître
leur existence. L'absence des poubelles contraint les populations à
jeter les ordures à même le sol ce qui concoure à
accroître la pollution au sein des EVM. Dès lors, il se
développe une sorte de naïveté environnementale. On
considère les espaces verts non plus comme des lieux paisibles où
les citadins peuvent se reposer mais davantage comme des espaces
verts-poubelles.
Sur le plan esthétique, la plupart des espaces
verts urbains non contrôlés de Yaoundé II et III avec une
végétation dense, constituent très souvent un excellent
repère pour les délinquants(CUY-PADY III, 2021). Ce qui pose donc
un réel problème d'entretien des espaces verts urbains par la
Communauté Urbaine de Yaoundé. Les problèmes d'entretien
se manifestent par le défaut de nettoyage fréquent des espaces
verts ce qui impacte sur leur attractivité. L'impact sur
l'attractivité est une conséquence de la dénudation du sol
qui a pour conséquence de dégrader la beauté de l'espace
vert.
Les considérations précédentes
font donc naître des problèmes environnementaux dans les espaces
verts municipaux de Yaoundé2 et 3. Ainsi, sur le plan environnemental,
la gestion centralisée fait en sorte que les espaces verts municipaux
qui ne sont pas contrôlés (cas de l'annexe du bois Charles
Atangana- cimetière) sont sujets à la pollution par
déversement d'ordures.Et on y observe pas des mécanismes de
repiquage des herbes. Il en est de même pour des arbres morts.Et ceci a
pour conséquence d'impacter sur l'attractivité des EVMY 2 et
3.
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Figure 1 :
Problématique de l'étude
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