3.1. Caractéristiques sociodémographiques
3.1.1. Les patients
? Sexe :
Une prédominance masculine a été
notée avec 52.2%, soit un ratio de 1,09 ; et une relation
statistiquement significative avec la survenue du paludisme grave n'a pas
été notée. Cette prédominance masculine a
été trouvée aussi par une étude
réalisée au centre de santé de référence de
la commune I du District de Bamako par Bakary COULIBALY [11].Une autre
étude réalisée à l'Hôpital Saint LUC au Kongo
central a trouvé une prédominance féminine par DIMITRI
TUMUINIMO et CHRISTIAN NGOY [15].
? Age :
L'âge moyen des patients était de 31.1 mois avec
des extrêmes de 6 mois et 59 mois ; et Il ressort de notre analyse qu'il
existe une relation statistiquement significative entre la survenue du
paludisme grave et l'âge du patient. La tranche d'âge de 24
à 35 mois a été la plus atteinte avec 33.2% ; lorsqu'on
sait que les enfants de cette tranche d'âge ont une immunité
faible et ont perdu les anticorps materno-acquis, une explication peut
être donnée sur le plan physiopathologique. Chez Bakary COULIBALY,
la tranche d'âge de 12 à 36 mois était majoritaire avec
52.3% [11]. DIMITRI TUMUINIMO et CHRISTIAN NGOY ont trouvé 43.1% chez
les enfants avec un âge compris entre 0 à 12 mois [15].
3.1.2. Les parents :
? Age des parents
La tranche d'âge la plus représentée pour
les mères était celle de 25 à 34 ans avec une moyenne
d'âge de 29.8 ans. Les pères âgés de 25 à 34
ans et de 35 à 44 ans étaient les plus représentés
soit respectivement 46.5% et 46% avec une moyenne d'âge de 35.2 ans.
15.5% des mères avaient un âge entre 15 et 24ans contre 1.3 % des
pères dans cette tranche d'âge.
A noter que ces âges correspondent à l'âge
de la procréation ou à la période où l'homme et la
femme sont sexuellement actifs.
Bakary COULIBALY [11] avait trouvé que l'âge
moyen des mères était de 28 ans avec la tranche d'âge de 25
à 34 ans qui était la plus représentative. Pour lui les
pères âgés de 15 à 24 ans étaient très
minoritaires avec 1.3% ce qui correspond presque aux résultats de notre
étude
? Niveau d'instruction :
La majorité des parents de nos patients était
scolarisée avec le niveau d'instruction secondaire le plus
représentatif soit de 42.0% pour les pères et de 48.2% pour les
mères.
La majorité (55.8%) de nos patients était
hospitalisée durant plus de 5 jours avec moyenne d'hospitalisation de
5.8 jours pour parvenir à une rémission complète des
Il ne faudrait pas négliger le problème
récurrent d'analphabétisation existant dans notre pays.Bakary
COULIBALY avait trouvé que la majorité des parents n'ont pas
été scolarisés avec 56,7% pour les mères et 48,3%
pour des pères [11].
? Sur le plan professionnel :
Les mères ménagères étaient
majoritaires et représentaient 46.9% contre 23.5% des pères
ouvriers.
Tout en écartant les cas de fausses
déclarations sur la profession des parents, désirant
bénéficier d'un tarif préférentiel lors de la
facturation finale, nous pensons que le niveau socio-économique bas peut
expliquer une plus grande fréquence des cas dans cette catégorie.
Nous reconnaissons qu'aucune relation statistiquement significative n'a
été trouvée à ce niveau.
Chez Bakary COULIBALY [11] les femmes ménagères
étaient aussi majoritaires avec 72.3% alors que les pères
étaient majoritairement commerçants avec 35.3%
3.2. Caractéristiques cliniques des
enfants
144 sur 226 de nos patients ont été
référés (63.7%) après un premier traitement
(moderne ou traditionnel) alors que 82 patients (36.3%) étaient venus
directement en consultation. Bakary COULIBALY [8] a trouvé que la
majorité de leurs patients étaient venus d'eux-mêmes, leurs
pourcentages respectifs étaient 84,7% et 98,73%.
La fièvre était le principal motif de
consultation soit 38.1% suivi du coma (14.2%) et des troubles digestifs
(13.7%). Alors que l'EDS II RDC [16] a trouvé que 30% des enfants
avaient présenté la fièvre deux semaines avant le
début de leur enquête.
62.8% de nos patients dormaient sous le MII, l'EDS II RDC
[16] a trouvé que 56% des enfants de moins de 5 ans dormaient sous le
MII en 2013.
41.6% de nos patients venaient avec une température
comprise entre 37.5° à 38.5°C.Le paludisme grave forme
anémique a été le diagnostic retenu le plus majoritaire
soit 49.1%. Alors que Bakary COULIBALY [11] avait trouvé une
prédominance de la forme neurologique.
3.3. Aspects para cliniques
La majorité de nos patients avait une goutte
épaisse positive (86.7%), la goutte épaisse faite avec le TDR
représentait 13.3% des cas. L'EDS II RDC [16] a trouvé que 31 %
ont été testés positifs au TDR du paludisme et 23 %
à la goutte épaisse.
3.4. Analyse de la prise en charge
symptômes de départ qu'ont
présenté les patients. Bakary COULIBALY [11] avait trouvé
que la durée d'hospitalisation était inférieure à 4
jours avec une moyenne de 2.27 jours.
Une piste de recherche intéressante serait d'analyser
si les durées d'hospitalisation assez longues ne seraient aussi pas
liées à des motifs économiques. En effet, dans ce contexte
de pauvreté, à la vue du profil socio-économique des
patients atteints, on pourrait également explorer la capacité et
la volonté à payer des ménages.
3.5. Evolution des patients
Nous avons trouvé 82.3% des patients guéris
suivis de 10.2% des décès. Bakary COULIBALY [11] avait 2% de
létalité et une autre étude menée en Côte
d'Ivoire par K. Asse [19] au centre Hospitalier de Bouake avait trouvé
13% de létalité
3.6. Association paludisme grave aux facteurs
identifiés
Notre étude a montré que seuls l'âge des
enfants et les motifs de consultation étaient en relation avec le
paludisme grave avec les valeurs de P significatifs (soit respectivement 0.033
et 0.043)