I.3.2.De
nombreux acteurs directs
Contrairement aux acteurs indirects, les acteurs directs ont
des affinités avec le terroir. Les populations de la localité de
Mélong ne sont pas en marge des préoccupations sur les questions
de développement. Elles sont impliquées de façon
individuelle et de façon collective.
Ø Les paysans
Les paysans sont le pilier principal du développement
de l'arrondissement. Ils mettent l'arrondissement en valeur à travers la
construction des maisons, la création des plantations et l'implantation
de nombreuses activités économiques. Les autochtones et les
ressortissants d'autres régions sont impliquées et travaillent
sans désemparer dans les plantations. La plupart des ménages
ruraux consacrent leur temps aux travaux agricoles. Pour la majorité
d'entre eux, le travail aux champs couvre toute l'année or tel
n'était pas le cas dans les années précédentes
à cause des effets de la crise des années 1980. Les plus
occupés sont ceux qui exploitent à la fois les plantations de
rente, les champs vivriers et maraichers.
Ø Les GIC (Groupement d'Initiative
Commune) :
Pour accroitre leur capacité de production et
réaliser le profit, bon nombre de paysans se sont regroupés dans
des structures formelles de travail en commun, dénommés GIC. Ces
groupements sont régis par la loi N°92/006 du 14 aout 1992, portant
création légale des sociétés coopératives et
des groupements d'initiatives communes et qui procède de la politique du
gouvernement camerounais de confier à l'initiative privée la part
essentielle de l'exercice des activités économiques. Les paysans
évoluaient avant dans les groupes de travail. Aujourd'hui, l'Etat a
décidé d'accorder l'aide au GIC, UGIC, FUGIG et les
coopératives. C'est à travers ces organisations qu'on passe la
formation des paysans (ELONG, 2004) et même les subventions. Depuis, on a
vu les groupements paysans se multiplier à un rythme rapide. En effet,
les GIC vont d'abord se former dans le chef-lieu d'arrondissement et ensuite
dans les villages. Dans notre zone d'étude, on dénombre depuis
1990, année de création des premiers GIC, plus d'une trentaine de
GIC actuellement. Exemples de GIC : Jeunes Producteurs du Cameroun,
CHARITE, UNE, Femmes Productrices de Vivriers et de Semences, etc. A l'instar
des tontines d'argent, les GIC sont administrés par un bureau
exécutif comprenant un président, un secrétaire, un
trésorier et un commissaire aux comptes. L'unité territoriale de
compétence d'un GIC est le canton ou le village. L'ensemble des GIC d'un
arrondissement constitue l'union des GIC du dit arrondissement. De son
côté, la fédération des GIC dont le ressort
territorial de compétence est le département, regroupe les unions
des GIC implantés dans le département. Constitué de
5à 40 personnes, les GIC concourent à la mise en valeur des
exploitations communautaires dont la production est généralement
répartie entre les différents membres. Les terrains sont mis
à la disposition des GIC par les notables ou les grands du village. Les
membres des GIC y travaillent à tour de rôle par des groupes de 3
à 5 personnes depuis le labour jusqu'aux récoltes. Les GIC
interviennent aussi dans la mise en valeur des exploitations individuelles. Les
personnes constituant un GIC travaillent dans les champs de chacune d'entre
elle suivant un calendrier préétabli. Ces GIC sont parfois
confrontés à certains problèmes qui entravent leur bon
fonctionnement tels que l'insuffisance des ressources financières et de
matériel de production, le refus des membres à épargner et
à cotiser, les conflits d'intérêts entre les membres.
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