Chapitre 3 :La pratique agricole des populations de
Dibwangui.
3.1. Historique de
l'activité agricole
La Mission Notre Dame de Lourdes de Dibwangui se situe au au
Nord-Est de la Louétsi affluent de la Ngounié, au Sud-Ouest de la
rivière Koundi, à 60 km de Mbigou et à 25 km de
Lébamba, Dibwangui était un centre rural à vocation
agricole qui fut créé en 1965 par un laïc français
Hubert Dupuy. Il était secondé par Leckat commerçant, feu
Yécké juge coutumier et Bouyomba chef de canton,
précisément dans le département de la Boumi-Louétsi
(Mbigou). L'agriculture est l'une des premières activités
lancées par la mission de Dibwangui. Elle est l'oeuvre de l'abbé
Jérôme MBA qui, par ailleurs était botaniste. Son expertise
en la matière permettait progressivement la culture du café, des
épices, poivres, de la pomme de terre, du palmier à huile de
l'arboriculture fruitière (avocat, atanga, mandarine, orange, goyave,
pamplemousse, ananas, papaye, cerise, cacao etc...).
Cette coopération de type familial regroupait tous les
jeunes de la province de la Ngounié. Ceux des districts environnants
ayant au moins dépassé le cap du cours moyens première
année. A peine avait-il ouvert ses portes que le centre connut une
époque florissante. Peu avant 3 mois toutes les composantes de la masse
rurale de Dibwangui et ses environs devinrent chacun propriétaire de
parcelles à légumes potagers. Tout au début de
l'année 1966 une machine de légumes de jardin avait vu le
jour : la liste devint de plus en plus longue, hommes et femmes
s'engagèrent à produire plus.
Peu après le centre rural s'acheta du matériel
adéquat : une Land-Rover, un tracteur multi-usages, de nombreux
engins de labour et engrais. C'est aussi à cette époque que
démarra la fabrique du tapioca à base des tubercules de
manioc.
Ses différentes productions trouvent bientôt
leurs preneurs à l'image du café qui est racheté par la
Société Indigène des Produits (SIP) et plus tard par la
caisse café après l'indépendance. Ce café est
également consommé localement grâce au développement
du label « Café de Mbigou fabriqué à
Dibwangui ».
Une mini-transformation des autres productions agricoles
locales voit également le jour. C'est le cas du palmier à huile
dont les dérivés sont transformés en huile de cuisine,
puis en savon multi-usages.
Le manioc donne le tapioca, le foufou, l'amidon, etc. La
pomme de terre est transformée en bouillie pour les nourrissons et en
différentes pâtes alimentaires.
Toutes ces productions agricoles contribuent à
diversifier le menu alimentaire des habitants de la nouvelle mission et de
toute cette sous-région ecclésiastique qui s'étend
jusqu'à lisière du diocèse de Loango, en République
du Congo Brazzaville.
L'artisanat du bois commence également à faire
ses premiers pas, grâce à la demande des meubles pour les besoins
domestiques et l'habitat local, à la construction des écoles dans
toute la circonscription ecclésiastique de Mbigou, Mimongo,
Lébamba, Koula-Moutou, etc. Et, grâce aussi aux nombreux besoins
des opérateurs économiques locaux, tels que la SOREDIA à
Makongonio et Or-Gabon à Etéké.
(ANDLD,1976).
Des jours passèrent, en plus de l'agriculture
s'ajoutèrent l'élevage et la pisciculture. La pisciculture
était moindre. Seul l'élevage fondé sur les bovins et
lapins avait vu la participation de quelques paysans. On comptait plus de
quatre villages où se pratiquaient l'élevage : Tchoumbi,
Inounou-Chiabola, Issala, Malouloulou.
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