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Prévalence de l'obésité abdominale et antibiorésistance chez les patients souffrant des infections entériques venus en consultation a l'hôpital Ad-Lucem de Mbouda


par Yawalle GUISSERBE
Université de Dschang - Master 2 Biochimie clinique 2019
  

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I.2.4.3. Résistance des bactéries entériques aux antibiotiques

On parle de résistance bactérienne lorsqu'un antibiotique perd sa capacité à inhiber efficacement la croissance bactérienne c'est-à-dire que les bactéries continuent à se multiplier en présence de concentrations thérapeutiques d'antibiotiques. Cette résistance aurait deux origines essentielles, naturelles et acquises. La première est programmée au niveau génomique alors que la seconde est développée en fonction des conditions métaboliques (Julian et Dorothy, 2010).

I.2.4.3.1. Résistance naturelle ou intrinsèque 

Une résistance intrinsèque se définit comme une caractéristique fonctionnelle ou structurelle conférant une certaine tolérance, (Muylaert et Mainil, 2012). La résistance intrinsèque à un antibiotique est essentiellement due à la présence de gènes chromosomiques ; elle est donc commune à toutes les bactéries d'une même espèce. Elle peut être due à des particularités structurales s'opposant à l'action de l'antibiotique sur sa cible comme la présence d'une membrane externe chez les bactéries à Gram négatif les rendant naturellement résistantes aux antibiotiques de poids moléculaire élevé comme les glycopeptides. La résistance naturelle peut enfin être médiée par l'expression constitutive ou induite d'une enzyme d'inactivation ou par la mise en oeuvre d'un processus d'échappement vis-à-vis de l'antibiotique (Diallo, 2013).

I.2.4.3.2. Résistance acquise

Ce terme est utilisé pour désigner le résultat d'un processus permettant à des bactéries d'une espèce originellement sensible de devenir résistante à un ou plusieurs antibiotiques (Diallo, 2013). Une bactérie peut acquérir une résistance aux antibiotiques par deux grands mécanismes génétiques : l'un a pour support le chromosome et définit une résistance chromosomique (résultant d'une mutation), l'autre a pour support les plasmides (liée à la synthèse de protéines additionnelles) ou les éléments transposables ou les intégrons et définit une résistance extra-chromosomique (Lozniewski et Rabaud, 2010).

I.2.4.3.3. Mécanismes de la résistance bactérienne

Les bactéries ont développé différents mécanismes afin de neutraliser l'action des agents antibactériens, la figure II nous renseigne sur ces mécanismes. Il s'agit entre autre de:

· Inactivation enzymatique de l'antibiotique : elle représente le principal mécanisme de résistance aux bêta-lactames, aminoglycosides, phénicolés, MLS (macrolides, lincosamides, streptogramines), les tétracyclines, la fosfomycine et plus récemment pour les fluoroquinolones. Les plus grands producteurs de â-lactamases sont les staphylocoques, mais surtout les Gram négatifs ; les anaérobies produisent surtout des céphalosporinases;la chloramphénicol-acétylase confère aux Gram-positifs et négatifs une résistance au chloramphénicol (Muylaert et Mainil, 2012);

· Modification ou remplacement de la cible de l'antibiotique : ce mécanisme est particulièrement important pour des résistances aux pénicillines, aux glycopeptides et aux molécules du groupe MLS chez les bactéries Gram-positives, et pour les résistances aux quinolones chez les bactéries Gram positives et Gram-négatives (Muylaert et Mainil, 2012);

· L'efflux actif : il est médié par des protéines transmembranaires connues sous le terme de pompes à efflux ou transporteurs actifs. C'est un mécanisme nécessitant de l'énergie et utilisé par les bactéries pour expulser à l'extérieur des métabolites et des composés toxiques étrangers tels que des antibiotiques et d'autres médicaments (Muylaert et Mainil, 2012). Les pompes SDR (specific drug-resistance) sont utilisées par les bactéries Gram-négatifs pour résister aux tétracyclines principalement, tandis que les pompes MDR (multiple-drug-resistance) sont retrouvées chez les bactéries telles que P. aeruginosa, Escherichia coli, S. aureus (Muylaert et Mainil, 2012);

· Perméabilité réduite : il s'agit d'un mécanisme de résistance cliniquement très important chez les bactéries Gram-négatives plus précisément chez P. aeruginosa et les Enterobacteriaceae, à causes de large spectre d'antibiotiques qu'elles ciblent. Les structures en cause sont les porines, canaux aqueux constitués de trois molécules de protéines qui laissent diffuser diverses molécules de faible masse moléculaire comme les antibiotiques. Le dysfonctionnement de l'une d'entre elles peut entrainer une résistance à divers antibiotiques comme les ß-lactamines, l'acide nalidixique, le triméthoprime, la fosfomycine, la tétracycline ou encore le chloramphénicol (Muylaert et Mainil, 2012 ; Diallo, 2013) ;

· Protection de la cible de l'antibiotique : c'est un mode de résistance bien connu pour la famille des tétracyclines et plus récemment décrit pour les quinolones et les fluoroquinolones. Ainsi, on ne dénombre pas moins de huit protéines de protection ribosomale qui confèrent une résistance aux tétracyclines en les déplaçant de leur site de fixation par la création d'un encombrement stérique au niveau du ribosome (Muylaert et Mainil, 2012);

· Piégeage de l'antibiotique : Les bactéries sont capables de piéger un antibiotique en augmentant la production de sa cible ou en produisant une autre molécule possédant une affinité pour ce dernier. Il en résulte une diminution de la concentration de l'antibiotique à l'état libre au niveau de la cible. C'est le cas de la résistance aux glycopeptides chez certaines souches de S. aureus, et à la tobramycine chez E. coli (Muylaert et Mainil, 2012).

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