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Gestion de mouvement des revendications des étudiants et leurs résolutions: cas de l'UNIKIS de 2019-2022


par Chadrac EKOTE MILAMBO
Université de Kisangani  - Gradué  2022
  

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DEUXIEME CHAPITRE : GESTION DES REVENDICATIONS DES ETUDIANTS

Après avoir cerné le cadre général de notre étude, il est question d'analyser dans ce chapitre la gestion des revendications estudiantines de l'UNIKIS.

Pour ce faire, nous le souscrivons en quelques sections ci-après : aperçu sur les revendications des étudiants de l'UNIKIS, en passant par l'identification et la description ; procédures en matière de revendications et enfin, la gestion des revendications estudiantines, la gestion interne d'une part, c'est-à-dire voir comment l'Université et la Coordination générale des étudiants gèrent ces revendications, et la gestion externe, c'est-à-dire l'autorité publique (Gouverneur de Province, Maire de la Ville, l'ANR, la PNC).

Section 1. Aperçu sur les revendications des étudiants de l'Université de Kisangani

Loin de nous la prétention de présenter les faits dans un ordre chronologique, ou faire une histoire événementielle sur les revendications des étudiants où, on doit présenter chaque fait avec sa date ; mais il s'agit d'une histoire compréhensive ou analyse factuelle à laquelle nous essayons, sans nul doute, de présenter les événements avec une approche beaucoup plus globale de quelques faits revendicatifs qui ont été enregistrés afin de comprendre la trajectoire des revendications des étudiants de l'Université de Kisangani.

A cela, nous faisons un rétrospectif sur les deux dernières années au cours desquelles nous n'avons pas une idée très précise sur la date des différentes revendications qui y ont eu lieu ; néanmoins, nous présentons ces revendications de manière globale. Il s'agit, notamment des années académiques 2019-2020 et 2020-2021, durant lesquelles les étudiants ont pu également revendiquer pour les habituels motifs, en l'occurrence, l'électricité, la hausse des frais académiques, frais de logement, le calendrier académique, la compassion avec la situation sécuritaire du pays, etc.

Généralement, les revendications des étudiants de l'UNIKIS, comme celles d'autres institutions de l'ESU de Kisangani, voire de tout le pays portent presque toujours, pour la plupart de temps, sur les mêmes motifs précités ; et au cours desquelles on assiste par des échanges de tirs de grenades lacrymogènes contre les habituels jets de pierres des étudiants. Moins de revendications de l'étudiant congolais en général, celui de l'UNIKIS en particulier, voire rare d'entre-elles portent sur des questions d'ordre politique, économique, social, sécuritaire, et bien d'autres. De nos jours, il est rare de voir l'étudiant congolais revendiquer la bourse d'étude.

Durant les deux premières années de notre étude (2019-2020 et 2020-2021), il y a eu, sans aucun doute, bon nombre de revendications estudiantines.

Pour cette année académique qui est en cours, nous avons enregistré trois grands mouvements de revendications : la revendication portant sur la hausse des frais de logement pour les étudiants pensionnaires des homes, au mois de juin ; la revendication du 09 août 2022 dont l'objet était de dénoncer la majoration des frais d'entérinement des diplômes pour les étudiants finalistes ; celle des 25 (la nuit) et 26 septembre 2022avec comme motif l'électricité ; la revendication du 08 novembre 2022, avec comme motif de dénoncer l'agression rwando-M23 dont notre pays est victime et enfin, la revendication sur le calendrier des examens du second semestreet le conditionnement pour les finalistes du 1er et 2ème cycle de passer les examens qu'à condition de payer les frais d'entérinement ou d'homologation des diplômes au début du mois de décembre (le 30 novembre).

Voici ci-dessous les détails de quelques-unes de ces revendications, les parties prenantes et les résolutions.

a. Revendication sur la hausse des de logement

§ Motif : l'augmentation des frais de logement de 125.000FC à 200.000FC.

Il sied de noter cependant la réplique d'une tournure ratée dans sa première phase, mais tenue dans sa deuxième phase, avec la forme d'une autorité maintenue.

En effet, l'année passée, avec le Recteur sortant, l'Université avait tenté de majorer les frais de logement pour les étudiants pensionnaires des homes de 125.000FC à 200.000FC. Après revendication de ces derniers, l'Université avait fait preuve de bonne foi, l'écoute et l'ouverture vis-à-vis des étudiants ; et va finalement revenir sur sa décision pour maintenir le montant précédent. C'est-à-dire à 125.000FC.

Mais avec le nouveau Patron du Bâtiment Administratif (BATAM), le Professeur Ordinaire Jean-Faustin BONGILO, ces frais vont connaitre une augmentation pour finalement revenir au montant tenter, 200.000FC. Comme d'habitude, les concernés vos rejoindre la rue au mois de juin 2022, pour protester contre la décision, mais sans gain de cause finalement. L'autorité s'imposant donc. Il y a eu même des menaces d'exclure certains étudiants à la suite de cette revendication.

§ Parties prenantes :les étudiants pensionnaires des homes et le COGE, ainsi la Direction des oeuvres estudiantines.

§ Résolution :maintien du montant augmenté, c'est-à-dire 200.000FC.

b. Revendication sur les frais d'entérinement ou d'homologation des diplômes

§ Motif : dénoncer la hausse de ces frais qui, selon les finalistes, ces frais sont toujours incorporés dans les frais académiques ; mais pour cette année, ils sont séparés et connaissent une augmentation mais sans justification convaincante.

Alors que les étudiants de l'UNIKIS s'apprêtaient pour affronter les examens du premier semestre, les finalistes du 1er et 2ème cycle ont dû descendre à la rue, à la suite d'une décision du COGE portant sur les frais d'entérinement ou d'homologation des diplômes.

Le mouvement a eu lieu comme ça pendant au moins trois jours successifs malgré les interventions musclées des forces de l'ordre, mais les étudiants avaient séché le cours durant toute une semaine.

Pour essayer d'apaiser les esprits et éteindre le feu, les Doyens des différentes Facultés et Ecole supérieure (Directrice) avaient organisé, chacun à son niveau, une rencontre avec ses étudiants, afin de leur montrer les avantages et inconvénients de poursuivre avec le mouvement. Au cours de cette rencontre, ilsont essayé de tendre la main aux étudiants de ne pas poursuivre le mouvement.Cette demande a été positivement reçue par les étudiants.

C'est ainsi qu'il n'y avait plus de mouvement au matin de la rencontre ; et les activités avaient repris normalement à la faculté, et même la passation des examens anticipés malgré quelques peu de cris que l'on pouvait entendre et observer sur le campus.

A noter : il y avait un malentendu entre étudiants manifestants et le COGE à propos de mobile de cette revendication. Car, au départ, les étudiants revendiquaient non pas pour la réduction de ces frais, selon la vue du COGE, mais pour la suppression totale de ces frais qu'ils estimaient d'illégales. Ce qui était un impossible, parce que ces frais concernent toutes les Institutions de l'ESU car repris sur l'instruction académique 023 de l'année en cours. Mais ce qui posait problème était le taux de ce frais qui n'était pas explicitement repris sur ce document.

§ Résolution :

- Réduction de ces frais à 123.000FC et quelque chose au lieu de 150.000FC ;

- Prolongement de l'échéance de paiement à trois mois, à compter du mois de septembre au lieu d'une semaine ;

- Paiement par tranche, dont 41.000FC par tranche (trois tranches au total).

c. Revendication sur le calendrier des examens du second semestre et le conditionnement des finalistes du 1er et 2ème cycle de payer les frais d'entérinement avant la passation des examens

§ Motifs : réclamer le réaménagement du calendrier et suppression de conditionnement des finalistes du 1er et 2ème cycle de payer les frais d'entérinement avant la passation des examens.

En effet, pendant ce mouvement de deux jours successifs, nous avions assisté comme d'habitude, à l'affrontement entre les forces de l'ordre (la police) contre les étudiants. Ce qui s'est soldé à la répression et la violence policière, en tirant sur les étudiants. Parmi les victimes blessées et internées aux cliniques universitaires, il y a notamment un étudiant finaliste de 1er cycle (de la FLSH) qui a été tiré dans le bras droit d'arme marque AK47, d'une balle réelle par un policier dans la cité TOENGAHO dans une bureautique pendant qu'il imprimait son travail pour le déposer chez son encadreur. Il est transféré à Kinshasa pour des soins appropriés.

§ Parties prenantes : les étudiants, le COGE, la PNC, le Gouverneur de Province et le Ministre de l'ESU.

§ Résolution : les affrontements entre les forces de l'ordre et les étudiants, caractérisés par la violence policière, en violation de l'autonomie de la cité universitaire avaient suscité l'intervention directe de la Gouverneure de province. Après l'appel phonique de cette dernière avec le ministre de tutelle (de l'ESU), on va convoquer Conseil d'urgence impliquant la Gouverneure de Province, les représentants des étudiants, le COGE ainsi que les forces de l'ordre. A l'issu de cette assemblée extraordinaire, les résolutions suivantes ont été prises :

- 10 Décembre 2022 : fin des enseignements ;

- 20 Décembre 2022 : début des examens ;

- Les auditoires qui n'auront pas fini dans ce délai continueront avec les enseignements ;

- L'inscription à la session se poursuit jusqu'au 19 décembre 2022, au plus tard ;

- Les examens anticipés se poursuivent dans toutes les facultés suivant le programme établi de commun accord avec les étudiants ;

- La passation des examens pour les finalistes n'est pas conditionnée par le paiement de frais d'entérinement du diplôme.

A l'habituelle revendication du courant électrique, la réaction que nous qualifions de moindre portée et impulsive de la Société Nationale de l'Electricité (SNEL), sera celle d'envoyer le Courant aux après-midi du mouvement ; on aurait même placé la ligne Campus Centrale parmi les axes stratégiques (ou prioritaires) de la SNEL. Une résolution, à notre avis, précaire et ne présentant aucune durabilité. Car c'est le même problème qu'on constate jusqu'à preuve du contraire.

Néanmoins, le problème du courant est un problème de toute la Ville. Avec la perpétuelle panne des tribunes d'alimentation.

Par contre, l'on déplore cependant la mauvaise volonté des autorités qui, pour réaliser une action en faveur de la population, particulièrement les étudiants, il faudrait seulement que ces derniers barricadent la route avec toutes les conséquences possibles.

Alors que ces revendications entraînent de part et d'autre des mesures plus offensives et entrent dans le cycle protestation/répression dont l'issue n'est pas toujours clairement décisive comme s'il y avait un épuisement réciproque des forces en présence.

Egalement, la plupart de fois, les étudiants se retrouvent dans la rue pour y manifester, entraînant dans leur sillage des jeunes désoeuvrés qui n'ont jamais connu l'école ou qui l'ont quittée depuis longtemps, toute une jeunesse qui se reconnaît dans ses frustrations et qui perçoit aussi l'aspect festif du mouvement, profitant de l'anonymat de la foule pour détruire dans l'euphorie.

En conclusion, s'il faut penser en termes de nombre de mouvement de revendications estudiantines depuis 2019 jusqu'à 2022, il peut s'avérer très difficile de les comptabiliser. Néanmoins, nous résumons ci-dessous quelques motifs, pour la plus part de cas, de ces revendications :

1. La revendication sur la hausse des frais académiques ;

2. Le fameux problème de l'électricité ;

3. La majoration des frais de logement pour les étudiants pensionnaires des homes (B1, B2, WAGENIA, ...) ;

4. Le problème de frais d'entérinement ou d'homologation des diplômes pour les étudiants finalistes de 1er et 2ème cycle ;

5. La revendication sur le calendrier académique et

6. Le problème de l'eau ; la bourse d'étude ; revendication pour qui a eu lieu au début de cette année académique pour exiger au Gouvernement Central de répondre à la grève des enseignants, afin d'entamer la reprise des cours ; et bien d'autres motifs, sont des rares revendications des étudiants de l'UNIKIS.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway