2- Les pertes liées à la coupe des
essences riches
Beaucoup d'experts s'accordent à dire que le potentiel
économique des produits forestiers non ligneux camerounais n'a pas
été évalué, sinon l'Etat pourrait se rendre compte
du manque à gagner qu'il subit à cause de la coupe des essences
précieux par les industries0. L'exemple vient du moabi, dont
le tronc peut rapporter plus de revenus que quand on le vend sur pied. En
effet, un pied de moabi débout produit autant d'huile, de produits
médicinaux, qui font plus d'entrées financières que quand
on le coupe pour la vente. Les photos ci-après illustrent les
étapes que traversent les fruits de moabi pour arriver à
l'huile.
0 WIJMA est le nom du fondateur de cette société
0 J. C. Noundou, `'L'application du droit international de
l'environnement par les sanctions : cas du Cameroun»,
mémoire de Master en droit international et comparé
de l'environnement, Université de Limoges, août 2005,
pp. 33-38.
0 Labrousse, Verschaves, Les pillards de la forêt
, 2002, p. 27.
0 `'Audit économique et financier », MINEFI, 2006, p.
90.
0 Verbelen, `'Exploitation abusive des forêts», 1999,
p. 25.
0 Ibid. p. 26.
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Photo n° 14 : Les étapes que
parcourent les noix de moabi pour arriver à l'huile
![](Dforestation-et-dgradation-de-l-environnement-au-Cameroun-1960-201021.png)
Source : Deravin, `' Projet Coeur de
forêt», 2010.
Ces photos présentent les cinq étapes que
connait la fabrication de l'huile de karité. Sur les photos 1, c'est le
ramassage des fruits de moabi. La deuxième image montre le retrait des
amandes des coques. Pour la photo 3, il s'agit de piler ces amandes pour se
retrouver avec la patte. Quant aux photos 4 et 5, elles présentent une
femme entrain de presser la patte pour extraire l'huile qui s'affiche à
la photo 5. Ce qui révèle l'importance qu'a le moabi.
Dans ce sens, M. Schneider, spécialiste de moabi,
affirmait en 1993 que sachant qu'un moabi peut fructifier de manière
forte 150 litres d'huiles tous les trois ans, à raison 1500 F le litre,
en 25 ans ce moabi pourrait fructifier 1200 à 1600 litres d'huile d'une
valeur de 1 800000 francs CFA. Arrivé à la fin de son cycle de
vie, ce moabi pourrait être enfin vendu. Ce qui apporte un autre
bénéfice0.
Alors, en faisant le rapport avec le nombre de troncs de cet
arbre que les industriels coupent chaque jour, on se rend compte que l'Etat
camerounais est perdant. Au-delà de ces pertes, on ajoute celles des
produits forestiers pouvant rapporter d'énormes revenus si leur
potentiel médical était exploité. Alors tous ces chiffres
non exhaustifs nous permettent quand même d'estimer les
conséquences chiffrées de la déforestation au Cameroun.
0 Deravin, `'Projet Coeur de Forêt Cameroun», 2010, p.
10.
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