VI - PROBLEMATIQUE
Dès son indépendance en 1960, le Cameroun tient
immédiatement compte de l'importance liée à la protection
et la conservation des forêts. C'est pourquoi, une politique y
afférente est mise sur pied en 19610. Ceci était
normal et nécessaire car, en 1972 des environnementalistes mondiaux font
un rapport sur les changements climatiques et la destruction de la nature
à travers la pollution et la déforestation0. Ceux-ci
trouvaient en la déforestation une véritable calamité pour
l'humanité0. Suite à cela, une prise de conscience
s'imposait. Les dernières réserves des forêts tropicales de
l'Amazonie et du Bassin du Congo
0 S. C. Tagne Kommegne, `'Gestion durable des ressources
naturelles en Afrique centrale : Cas des produits forestiers non ligneux au
Cameroun et au Gabon», mémoire de Master en droit international et
comparé de l'environnement, Université de Limoges, 2008.
0 Ebela , `' L'exploitation forestière`', 2008.
0 A AN Convention sur la protection du patrimoine culturel et
naturel, Paris, 23 novembre 1972.
0 Ibid.
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dont fait partie le Cameroun, devaient être
protégées. C'est pourquoi, la Banque mondiale exerçait une
forte pression sur ce pays de l'Afrique centrale entre 1992 et 1994, afin que
des réformes législatives forestières soient entreprises.
De ce fait, il est important d'écrire et de faire connaitre
l'évolution de la protection des forêts. Ainsi, l'objet de cette
étude porte sur l'histoire de la protection des forêts au Cameroun
de 1960 à 2010. C'est pourquoi, certaines interrogations s'imposent,
à savoir : quelle place occupe la forêt dans la vie des
populations environnantes ? Quels sont les facteurs incitateurs de la
déforestation au Cameroun ? Et quel préjudice porte cette
déforestation sur la vie des populations ? Quelles ont été
les stratégies qui ont été adoptées pour faire face
à la déforestation et la dégradation de l'environnement ?
Pour quel intérêt ? Et quels en sont les résultats
cinquante ans après?
Pour pouvoir satisfaire une telle curiosité, il
convient de mener la présente recherche avec une certaine méthode
propre aux historiens.
VII - METHODOLOGIE
La rédaction de ce mémoire est sous-tendue par
des canons de l'histoire. Cette étude se base sur les sources
écrites, les sources orales et iconographiques.
Les sources écrites sont constituées des
ouvrages, les archives publiques, les articles, les rapports d'étude,
les thèses et les mémoires, les journaux et les conventions sur
la protection des forêts. Les écrits tant sur les
législations forestières locales qu'internationales, les ouvrages
spécialisés sur l'environnement, les documents tirés des
sites internet sur l'état des forêts au Cameroun ; etc.
Pour la maîtrise de la langue française et la
compréhension des terminologies du domaine environnemental, nous nous
sommes servi des encyclopédies spécialisées et des
dictionnaires.
Quant aux sources orales, elles sont construites autour des
interviews et les enquêtes effectuées sur le terrain. Nos
informateurs ont été choisis sur la base de plusieurs
critères ; certains parce qu'ils sont riverains et travaillent dans les
forêts, les uns à cause de leurs connaissances dans ce domaine et
d'autres pour l'intérêt qu'ils portent à la survie de
l'écosystème. Ainsi donc, nous avons entre autres les
travailleurs dans les sociétés forestières, les paysans du
département de la Boumba et Ngoko, les spécialistes, et certaines
responsables
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des Organisations Non Gouvernementales environnementales. Pour
la collecte des données, nous avons opté pour les entretiens en
tête à tête, privilégiant la prise des notes au
détriment de l'enregistrement, ceci afin de se soustraire des
éventuelles pannes des appareils.
Pour ce qui est de la rédaction, après avoir
recoupé les différentes sources d'informations, nous avons
opté pour l'analyse chronologique et thématique des faits. Une
critique méthodique de certaines données a accompagné
notre appréciation des faits tout au long de ce travail. La description
fait partie de cette démarche, car notre étude renferme des
points qui sont simplement décrits. Aussi bien sur le terrain que lors
de la rédaction, nous avons dû faire face à un certain
nombre de difficultés dont nous ne retenons que les plus importantes.
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