III.3. Déclin de la croissance, Destruction des
richesses et hyperinflation (1989-2001)
La période de 1989 à 2001 est celle du
déclin de l'économie et de la société congolaise.
La longue transition politique marque non seulement le couronnement de
l'instabilité institutionnelle (plus de 12 gouvernements en l'espace de
10 ans) mais surtout de malaises sociaux (événements de
LUBUMBASHI en 1990, conflits interethniques en 1991 et 1992, grèves,
contestations populaires, villes mortes...) et économiques
(hyperinflation, pillages de l'outil de production et de commercialisation des
entreprises en 1991 et 1993, rupture de la coopération bilatérale
et multilatérale.).
Le désordre des Finances Publiques est
attesté par des déficits insoutenables du trésor
financé presque exclusivement par les avances directes de la Banque
Centrale avec comme conséquence la dépréciation rapide du
taux de change et la hausse vertigineuse des prix intérieurs,
respectivement 98% et 9800% en 1994. Les conflits armés, après
l'échec de la Conférence Nationale, ont eu des impacts graves
tant sur la situation sociale qu'économique. Au cours de cette
période, le PIB Réel a reculé de 4,5% en moyenne. La
hausse du niveau général des prix a été de
près de 2.000 % en moyenne. L'incidence de la pauvreté est
établie en moyenne à 80% et le taux de chômage à
84%.
III.4. Reprise de la croissance et d'inflation sous
contrôle (2002-2016)
Au cours de cette période, coïncidant avec
la reprise de la coopération multilatérale et bilatérale,
les résultats économiques ont été surtout le fait
de l'application des politiques économiques conjoncturelles restrictives
et de certaines réformes structurelles de première
génération (partenariat dans le secteur minier, guichet unique au
Port de MATADI, mise en place de la chaîne la dépense,
indépendance de la Banque Centrale, liquidation des banques en
difficulté).
Ces politiques ont permis de casser l'hyperinflation
(hausse du niveau général des prix de 17% en moyenne annuelle, de
relancer la croissance économique, de réduire le chômage
(passant de 84% à 40 % en moyenne) et la pauvreté de 80% à
63%.
Au cours de ces trois dernières années
(2012 à 2014), les résultats économiques de la RDC ont
été remarquables au plan de la croissance économique
(moyenne de 8,2% contre 5,3% pour l'Afrique Subsaharienne) et de l'inflation
(1,6% en moyenne contre 7,1% pour l'Afrique Subsaharienne). Cette croissance
demeure résiliente : située à 6,1en moyenne, cinq ans
avant la crise financière de 2009 où elle est tombée
à 2,8%, la variation du PIB réel est passée à 7,7%
cinq ans après. Pour l'Afrique au Sud du Sahara, de 7,1% avant la crise
où elle a été ramenée à 4,1%, la croissance
est établie à 5,3%, cinq ans après. Au regard de
l'amélioration de la croissance dans un environnement de faible
inflation, le ratio de sacrifice de l'économie congolaise est quasi nul.
Cependant, des faiblesses continuent à caractériser la
mobilisation des recettes internes (rapport recettes publiques hors dons de
13,9% en moyenne en pourcentage du PIB contre 21,1% pour l'Afrique
Subsaharienne), le niveau des réserves (2 mois d'autonomie pour 5,2 pour
l'Afrique), l'accès au marché d'emploi (surtout pour les jeunes
et les femmes), la qualité des infrastructures.
Au plan sectoriel, le gouvernement a initié des
réformes pour renforcer la gouvernance et la transparence dans les
industries extractives (secteurs forestier, minier et pétrolier) et
améliorer le climat des affaires. Aujourd'hui, presque tous les contrats
signés par le gouvernement sont accessibles au public. Le pays participe
à l'Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) et
publie dans ce cadre des rapports réguliers sur les recettes
tirées des ressources naturelles. Le gouvernement doit toutefois
accomplir des efforts supplémentaires pour systématiser les
mécanismes de mise en concurrence dans l'attribution des contrats
miniers, pétroliers et forestiers.
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