I.2 - Les fonctions du surnaturel dans la
littérature africaine
H. Leenhardt dans « Essai sur la notion du
surnaturel » dit à propos du surnaturel : qu'on ne peut
lui donner une définition précise parce que
« n'étant pas l'objet d'une appréhension
sensorielle directe, ni d'une conception rationnelle [il ne saurait] être
qu'objet de croyance et non objet de connaissance. ». C'est dire
qu'il est difficile de définir ce terme parce que ce n'est pas quelque
chose de concret, ou quelque chose que l'on peut prouver facilement.
Par « fonction du surnaturel », on entend
le rôle joué par le surnaturel en littérature africaine,
et, nous voyons, au vu des différents thèmes abordés plus
haut, que le surnaturel occupe une place primordiale dans une
société africaine lambda. Les raisons pour lesquelles on
décide d'en parler constitueront la suite de ce travail. On verra donc
dans cette partie : les fonctions sociales et politiques du surnaturel en
littérature africaine au travers desquelles les auteurs nous montrent
les situations sociales et politiques du surnaturel en Afrique,
c'est-à-dire, comment les gens emploient le surnaturel pour mener
à bien leurs activités.
I.2.1- Les fonctions sociales
Quand on parle de « sociale », on parle de
la société, et en littérature africaine les
évènements relatés (aussi incroyable qu'ils soient) sont
inspirés du vécu passé et présent des africains.
S'agissant donc des fonctions sociales du surnaturel, on
pourrait avoir le désir de nombreux d'acquérir un statut
respectable, prestigieux dans la société, ce qui pousserait des
auteurs à en parler dans leurs textes littéraires. Exemple dans
La Bête noire, Monsieur Yantala use du pouvoir mystique pour
sortir de la misère dans laquelle il se trouvait, et de se faire
respecter par tout le monde.
Dans des textes comme Ceux qui sortes dans la nuit,
on retrouve des personnes qui s'immiscent dans le monde occulte, pas pour
gagner quelque statut que ce soit en société, mais juste parce
que c'est leur mode de vie (pratique transmise de génération en
génération). Là, on verra la vielle Mispa par exemple qui
est dans ce monde mystique depuis fort longtemps, et tente d'y initier sa
petite-fille, mais celle-ci est tuée parce qu'elle a
« parlé », chose qui est interdite.
Une autre fonction sociale du mysticisme est l'acquisition du
pouvoir absolu. Pour cela, nous prendrons le cas de La Bête
noire, où nous voyons Frédéric Yantala, qui,
poussé par le désir d'être puissant, rejoint dans des
cercles mystique, et va jusqu'à sacrifier des personnes, juste pour
être considéré grandement dans la société. Le
texte nous dit que : « Fédy était professeur
d'histoire et géographie et ne voulait plus vivre dans la
misère » (P.9). Ceci explique pourquoi le jeune-homme
s'engage sur ce chemin ténébreux qui tôt ou tard aura des
conséquences importantes dans sa vie.
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