ÉCOLE SUPERIEURE D'AGRONOMIE (E.S.A)
DÉPARTEMENT DES SCIENCES ANIMALES ET
VÉTÉRINAIRES
2020-2021
Mémoire N° 038/2021
ÉTAT DES LIEUX DE L'ÉLEVAGE DES BOVINS
LAITIERS DANS LA RÉGION MARITIME AU
SUD TOGO
Pour l'obtention du Master de Recherche
Domaine : Sciences Agronomiques
Mention : Sciences Animales et Vétérinaires
Spécialité : Sciences des Productions
Animales
Présenté par
DJABANGOU Paguindame
Soutenu Publiquement, le 02 /09 / 2021
Composition du Jury de soutenance
Président du jury : KULO Essosimna Abalo, Professeur
Titulaire, Université de Lomé (ESA) Examinateur : BANKOLE Anani
Adéniran, Docteur vétérinaire, Direction de
l'Élevage Directeur de mémoire : PITALA Wéré,
Professeur Titulaire, Université de Lomé (ESA)
DÉDICACES
i
A MES PARENTS QUI ONT BEAUCOUP SOUFFERT POUR MA
RÉUSSITE ; CE TRAVAIL EST LE FRUIT DE LEUR EFFORT ET DE LEUR
PATIENCE.
ii
REMERCIEMENTS
Ce travail n'aurait pas pu être réalisé
sans le concours direct ou indirect de certaines personnes auxquelles nous
devons le témoignage de notre gratitude. Nos sincères
remerciements vont particulièrement :
· aux Autorités de l'Université de
Lomé, pour avoir permis l'ouverture d'un Master en Sciences des
Productions Animales à l'École Supérieure d'Agronomie
(ESA) ;
· au Directeur de l'École
Supérieure d'Agronomie, Professeur KULO Essosimna Abalo,
Professeur Titulaire, Enseignant Chercheur au Département des Sciences
Animales et Vétérinaires à l'ESA (Université de
Lomé), Responsable du Master en Sciences des Productions Animales,
Président du jury, qui, malgré ses multiples tâches
administratives, a bien organisé les cours théoriques et les
stages pratiques, recevez ici toute notre profonde gratitude;
· au Chef du Département des Sciences
Animales et Vétérinaires, Dr. TALAKI Essodina,
Maître de Conférences, Enseignant-Chercheur au Département
des Sciences Animales et Vétérinaires à l'ESA
(Université de Lomé) pour son engagement dans la bonne marche des
activités pédagogiques au sein du Département ;
· à mon Directeur de mémoire,
Professeur PITALA Wéré, Professeur Titulaire, Enseignant
Chercheur au Département des Sciences Animales et
Vétérinaires à l'ESA (Université de Lomé)
pour avoir accepté diriger ce travail malgré son emploi du temps
très chargé ;
· aux enseignants internes et externes de l'ESA
, pour avoir contribué à notre formation au cours de
notre cursus Master en Sciences des Productions Animales ;
· à mon examinateur de mémoire,
Dr. BANKOLE Anani Adéniran, Docteur vétérinaire
à la Direction de l'Élevage (DE), pour l'honneur qu'il me fait en
acceptant de juger ce travail et d'y apporter ses observations constructives
malgré ses multiples occupations ;
· aux Chefs d'agences de l'Institut de Conseil
et d'Appui Technique (ICAT) et aux chercheurs de l'Institut Togolais de
Recherche Agronomique (ITRA) des préfectures de la région
Maritime, pour avoir accepté et facilité mon passage
dans les élevages bovins laitiers dans leurs préfectures
respectives ;
· au Dr. SEME Kpassi, Assistant
à l'ESA (Université de Lomé), pour la disponibilité
dont les motivations à mon égard ont permis que ce travail puisse
être réalisé. Trouvez en ce travail ma profonde
reconnaissance ;
·
iii
au Dr. LAMBONI Matéyendou, Chef
section agro-pastoralisme à la DE, pour avoir mis à ma
disposition les données sur l'élevage bovin laitier au Togo ;
· à mon coach Dr. TCHALA Widi,
Maître-Assistant des Universités à la retraite,
pour les conseils motivants et surtout la disponibilité à lire ce
document ;
· aux Chefs bouviers de toutes les
préfectures de la région Maritime, pour la mise en
contact avec les éleveurs et surtout pour la disponibilité
à m'accompagner dans les élevages, recevez ici toute ma gratitude
;
· à M. DIALLO Amadou, Responsable de la
ferme bovine Améliki à Avéta, pour votre
disponibilité à m'accompagner dans tous les élevages
bovins laitiers enquêtés malgré vos occupations, trouvez
ici toute ma profonde gratitude ;
· à M. BABOGOU Lorimpo, Doctorant en
géographie à l'Université de Lomé au Laboratoire de
Recherche sur la Dynamique des Milieux Et des Sociétés
(LARDYMES), pour m'avoir aidé dans la cartographie de ma zone
d'étude et pour la disponibilité ;
· à tous les propriétaires des
différents élevages bovins laitiers parcourus et leurs bouviers
respectifs pour votre précieuse collaboration ;
· à mon épouse qui,
à plusieurs reprises, a supporté mes absences durant des
semaines, ce travail est le fruit de sa patience ;
· à mes camarades du Master en Sciences
des Productions Animales, pour leur sens de solidarité et
surtout pour les moments agréables passés ensemble ;
· à tous ceux qui, de près ou de
loin, ont contribué de diverses manières à la
réalisation de ce travail, je dis infiniment merci.
iv
SOMMAIRE
DÉDICACES i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES ANNEXES vi
SIGLES ET ACRONYMES vii
RÉSUME viii
ABSTRACT ix
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE 3
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES 12
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION 18
CONCLUSION 37
ANNEXES 38
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44
TABLE DES MATIÈRES 48
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Évolution croissante du cheptel bovin au Togo
de 2011 à 2020. 4
Tableau 2 : Productivité laitière et durée
de lactation des races bovines au Togo. 8
Tableau 3 : Production nationale du lait de vache de 2015
à 2019 8
Tableau 4 : Analyse FFOM de la filière laitière au
Togo 11
Tableau 5 : Effectif des acteurs enquêtés lors de
l'étude 19
Tableau 6 : Caractéristiques générales des
systèmes élevages bovins laitiers enquêtés 20
Tableau 7 : Caractéristique du troupeau bovin par
système d'élevage 20
Tableau 8 : Résultats de l'enquête sur les
élevages bovins laitiers de la région Maritime 21
Tableau 9 : Pratiques prophylactiques dans les élevages
22
Tableau 10 : Moyennes et standards des productivités
laitières et durées de lactation des groupes
de bovins rencontrés. 25 Tableau 11 : Revenus issus de
la vente du lait des différents systèmes d'élevage par
vache et
par jour 26 Tableau 12 : Moyennes et standards des
résultats de production laitière par système
d'élevage
26 Tableau 13 : Moyennes et standards des productions et
productivités laitières par préfecture
.27 Tableau 14 : Influence du temps de pâture et du
mode d'alimentation sur la productivité laitière.
30
Tableau 15 : Prix du lait frais et du fromage dans les points de
vente enquêtés 32
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte du Togo montrant la région Maritime et la
localisation des élevages bovins
laitiers enquêtés et points de vente du lait de
vache. 13
Figure 2 : Gobelet de capacité demi (1/2) litre 14
Figure 3 : A- Traite manuelle du lait; B- Lecture de la
quantité collectée ; C-Matériel de collecte
du lait. 16 Figure 4 : Histogramme montrant la production
journalière de lait des localités touchées en
fonction des saisons de production 28 Figure 5 : Histogramme
montrant la productivité laitière journalière dans les
localités touché
29
Figure 6 : Circuit de collecte et de commercialisation du lait
frais dans la région Maritime. 31
Figure 7 : A-Revendeuse du lait (Agoè-Nyivé);
B-Transformatrice du lait en fromage à Avéta
(Zio) 43 Figure 8 : A- Revendeuses et transformatrices du lait
local à Dédéké sur la RN1 (Zio) ; B-
Collecteur de lait à Afagnan (Bas-Mono) 43 Figure 9 :
A-Troupeau de bovins dans une ferme bovine à Dagbachi (Vo) ; B-Parc des
veaux et
velles dans une ferme bovine à Yovocopé
(Avé). 43
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Fiche de collecte des données dans les
élevages bovins laitiers 39
Annexe 2 : Fiche de collecte de données dans les points de
vente du lait frais 42
Annexe 3 : Quelques photos prises lors de l'étude 43
vii
SIGLES ET ACRONYMES
BTCI : Banque Togolaise pour le Commerce et l'Industrie
CRA-F : Centre de Recherche Agronomique de la zone
Forestière
DE : Direction de l'Élevage
DGSCN : Direction Générale de la Statistique et
de la Comptabilité Nationale
DSID : Direction des Statistiques Agricoles, de l'Information
et de la Documentation
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture
GVPR : Groupement des Vétérinaires Privés
en clientèle Rurale
ICAT : Institut de Conseil et d'Appui Technique
ITRA : Institut Togolais de Recherche Agronomique
RNA : Recensement National de l'Agriculture
RN1 : Route Nationale Numéro 1
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
WASH: West African Short Horn
SPSS: Statistical Package for the Social Sciences
ANOVA : Analysis Of Variance
CIRF : Congrès International de la Répression
des Fraudes
viii
RÉSUME
Dans le but de faire l'état des lieux de
l'élevage des bovins laitiers, une étude a été
réalisée dans 35 fermes d'élevages bovins laitiers et dans
4 points de vente du lait frais et des produits laitiers dans la région
Maritime au sud Togo. Les données ont été
collectées par l'administration d'un questionnaire aux éleveurs
et aux revendeurs du lait frais et des produits laitiers et par la mesure du
lait trait à la ferme. Les données collectées dans les
élevages bovins laitiers ont porté sur les systèmes
d'élevage et la production laitière. Trois types
d'élevages bovins laitiers ont été identifiés dans
la région : le type traditionnel représentant 71% des
élevages enquêtés suivi du type traditionnel
amélioré et du type moderne avec respectivement 20% et 9% de
représentativité. La productivité moyenne
journalière du lait de vache est de 0,80 #177; 0,46 litre dans les
élevages traditionnels, 0,90 #177; 0,22 litre dans les élevages
traditionnels améliorés et de 1,15 #177; 0,79 litres dans les
élevages modernes. La durée moyenne de lactation est de 7,23
#177; 1,55 mois dans ces élevages. Dans les élevages
enquêtés, les bovins sont conduits sur pâturage naturel
au-delà des limites des fermes. Aucune structure en charge de la
collecte du lait frais n'est identifiée dans ces élevages. Dans
les points de vente du lait frais et des produits laitiers, les femmes (86%)
sont les plus représentées des revendeurs. Il ressort de cette
étude que les différents groupes de bovins élevés,
le mode d'alimentation, le temps de pâture des vaches et les
localités où les élevages sont implantés affectent
de manière significative (p = 0,05) la productivité
laitière. Cette étude montre une faible performance
laitière des vaches locales dans les différents systèmes
d'élevages et un circuit artisanal informel de collecte et de
commercialisation du lait dans la région Maritime au Togo. La prise en
compte des facteurs non génétiques (l'alimentation, l'état
sanitaire et la conduite du troupeau) dans ces différents
élevages peut améliorer la production laitière.
Mots-clés : système d'élevage - bovins
laitiers - production laitière - vaches locales - collecte de lait.
ix
ABSTRACT
In order to make the inventory of dairy cattle breeding, a
study was carried out in 35 dairy cattle farms and in 4 sales outlets for fresh
milk and dairy products in the Maritime region in the south Togo. The data was
collected by administering a questionnaire to breeders and dealers of fresh
milk and dairy products and by measuring milk milked on the farm. Data
collected in dairy cattle farms focused on livestock systems and milk
production. Three types of dairy cattle farms have been identified in the
region: the traditional type representing 71% of the surveyed farms followed by
the improved traditional type and the modern type with respectively 20% and 9%
representativeness. The average daily productivity of cow's milk is 0.80 #177;
0.46 liters in traditional farms, 0.90 #177; 0.22 liters in improved
traditional farms and 1.15 #177; 0.79 liters in modern farms. The average
lactation duration is 7.23 #177; 1.55 months in these farms. In the farms
surveyed, the cattle are taken to natural pasture beyond the farm boundaries.
No structure in charge of collecting fresh milk has been identified in these
farms. In fresh milk and dairy products outlets, women (86%) are the most
represented retailers. It emerges from this study that the different groups of
cattle reared, the mode of feeding, the time of grazing of the cows and the
localities where the farms are located significantly affect (p = 0.05) milk
productivity. This study shows the poor dairy performance of local cows in the
different breeding systems and an informal artisanal circuit for collecting and
marketing milk in the Maritime region in Togo. Taking into account non-genetic
factors (diet, health and herd management) in these different farms can improve
milk production.
Keywords: livestock system - dairy cattle - milk production -
local cows - milk collection.
1
INTRODUCTION
L'élevage en Afrique de l'Ouest joue un rôle
important dans la vie des populations. Il contribue à la
réduction de la pauvreté à travers une amélioration
des revenus des éleveurs et à la sécurité
alimentaire des ménages grâce à la disponibilité des
denrées alimentaires d'origine animale (Hassan et al.,2016).
Les produits de l'élevage, en particulier le lait, joue un rôle
nutritionnel (par sa richesse en protéines de haute valeur biologique,
en calcium, en vitamines et en oligoéléments), économique
et social dans les milieux pastoraux de l'Afrique de l'Ouest (Corniaux et
al., 2012). La production laitière, assurée par les vaches
locales, reste faible et est imputable en partie à la forte
variabilité due à l'influence de plusieurs facteurs
génétiques et non génétiques (Corniaux et
al., 2012). Cette faible production fait que la plupart des pays de
l'Afrique subsaharienne dépendent des importations massives de produits
laitiers pour combler le déficit structurel (Chapon et Diop, 2010 ;
Hiernaux et al., 2016). Or, la filière présente des
potentiels de croissance certains avec un cheptel bovin important, un secteur
de la transformation dynamique et des débouchés en forte
augmentation du fait de l'urbanisation (Broutin et al., 2018).
Pour satisfaire sur le plan national les besoins des populations en
produits carnés et laitiers locaux, il faudra accroitre les productions
nationales et intensifier les systèmes de production (Marichou et
al., 2005).
Au Togo, le secteur de l'élevage apparait comme une
activité secondaire derrière l'agriculture et occupe 1,6 % de la
population active agricole (FAO, 2017). L'élevage bovin, en particulier,
contribue à 48% et 27% respectivement des besoins carnés et en
lait (FAO, 2013). La production laitière nationale, assurée par
les élevages bovins laitiers de type traditionnel, est faible due aux
faibles performances laitières des races locales, à
l'insuffisance de pâturages et à la faible utilisation de la
complémentation alimentaire surtout en saison sèche (DGSCN, 2010
; Seme et al., 2016b; FAO, 2017). Cette production est comprise entre
0,3 et 2,5 litres de lait par vache et par jour (FAO, 2017). Pour tenter
d'améliorer sa production de lait et de viande, le Togo, dans les
années 1980, avait importé des races bovines exotiques. Ces races
dont la Brune des Alpes, la Jaune de Franconie ou Simmental d'Allemagne, le
Zébu Wakwa du Cameroun et le zébu Nelore ou Ongole du
Brésil, n'ont pas survécu (Dao, 2013). La demande en lait et
produits laitiers croît, notamment à Lomé, dans la
région Maritime où se concentre la majeure partie des
consommateurs (FAO, 2013). C'est dans ce cadre qu'une étude sur
l'amélioration génétique de la production laitière
par l'insémination artificielle bovine a été entreprise
par Seme et al. (2016b) dans les régions Maritime et Plateaux.
Les résultats sur la productivité laitière des
métisses sont en cours. Certains éleveurs bovins de la
région Maritime
2
montrent une préférence marquée pour les
gènes laitiers exotiques à haut potentiel de production par le
biais de l'insémination (Seme et al., 2016a). Dans cette
logique, le but étant d'augmenter de manière rationnelle la
production laitière bovine par élevage, il est important de
connaître le niveau de production laitière des élevages
bovins laitiers afin de voir la possibilité de réintroduction de
cette biotechnologie animale. C'est dans ce contexte que s'inscrit cette
étude dont l'objectif consiste à faire l'état des lieux de
l'élevage des bovins laitiers dans la région Maritime.
Plus spécifiquement, il s'agit de :
? caractériser les élevages bovins laitiers de la
région Maritime ;
? évaluer la productivité laitière par
élevage ;
? décrire le circuit de collecte et de commercialisation
du lait dans la région Maritime.
Ce mémoire est structuré en trois chapitres. Le
premier chapitre est constitué d'une synthèse bibliographique; le
deuxième décrit le matériel et les méthodes
utilisés pour ce travail et le troisième présente les
résultats et discussion.
CHAPITRE I : SYNTHÈSE
3
BIBLIOGRAPHIQUE
4
1. Généralités sur
l'élevage bovin au Togo
La situation de l'élevage dans l'économie
togolaise est similaire à celle qui est observée dans les pays
voisins. Les systèmes d'élevage sont de trois types: un
système traditionnel extensif (le plus pratiqué), un
système traditionnel amélioré et un système
semi-moderne. Ils sont caractérisés par l'exploitation des
parcours naturels, des jachères et des eaux de surface pour
l'abreuvement des animaux. Il existe au Togo, un système mixte
agriculture et élevage. L'élevage bovin est pratiqué par
environ 6% des ménages agricoles contre 28% pour les ovins, 51% pour les
caprins et 21% pour les porcins (FAO, 2013). Malgré qu'il soit
faiblement pratiqué par rapport aux autres élevages,
l'élevage bovin représente une part importante de par sa
capacité de production de viande, de lait et de force de travail.
1.1. Cheptel bovin au Togo
Au Togo, le cheptel bovin croît de 0,36% par an (Akovi,
1999). Ainsi, les résultats du quatrième Recensement National de
l'Agriculture (FAO, 2013) et le rapport annuel de performance gestion 2020 de
la Direction de l'Élevage (DE, 2021) montrent en détails
l'évolution du cheptel national bovin au Togo (Tableau 1).
Tableau 1 : Évolution croissante du cheptel
bovin au Togo de 2011 à 2020 (FAO, 2013 ; DE, 2021).
Années Effectifs (têtes)
2011 311 000
2012 428 772
2013 447 381
2014 437 393
2015 441 763
2016 446 183
2017 450 643
2018 453 088
2019 459 702
2020 464 299
Ces effectifs sont issus de plusieurs races bovines
élevées sur le territoire national.
5
1.2. Races bovines rencontrées au Togo
Il existe au Togo différentes races bovines
exploitées à la fois pour la production de lait, de viande, de
cuir et pour la traction animale.
? Taurins : on distingue deux (02) types de Taurins : les
Taurins à courtes cornes, West African Short Horn (WASH) et les Taurins
à longues cornes. Les WASH sont représentés au Togo par la
race Lagunaire, la race Somba et la race Locale de type Somba,
intermédiaire des deux premières. La race locale de type Somba,
communément appelée « race locale », est
différente des deux premières du point de vue morphologique. Elle
constitue une des races dont la caractérisation génétique
reste à faire (Bonfoh et Adoméfa, 2003) ;
? Zébus : deux (02) types de Zébus sont
retrouvés au Togo. Il s'agit des Zébus Peulhs et des Zébus
Sokoto (Goudali) ;
? Race Borgou : elle est issue du croisement
Zébus-taurin. Aujourd'hui, cette race est fixée et
stabilisée comme race (Dogo, 2007).
Au Togo, on rencontre plusieurs systèmes
d'élevages bovins constitués en majorité de bovins
métis issus du croisement des différentes races
précitées.
1.3. Caractéristiques des systèmes
d'élevage bovin au Togo
Trois (03) systèmes d'élevage bovin sont
retrouvés au Togo (Adoméfa, 1990 ; Akakpo, 1997). Il s'agit de
:
? l'élevage bovin traditionnel : ce système est
caractérisé par la mise à l'herbe surveillé ou non
aux animaux. Un parc très rudimentaire accueille les animaux la nuit. La
gestion du troupeau (qui peut appartenir à plus d'un individu), est
confiée à un bouvier. Il est caractérisé
également par une cohabitation conflictuelle entre les éleveurs
et les agriculteurs ;
? le ranching : ce système consiste à laisser
les animaux eux-mêmes au pâturage où ils broutent de l'herbe
et boivent de l'eau durant toute la journée. L'intervention humaine se
limite au changement de pâturage et aux soins vétérinaires.
Dans ce système, les bovins bénéficient d'un bon
encadrement sanitaire et zootechnique. Comme ranchs au Togo, on peut citer : le
ranch d'Adélé, le ranch de Namiélé et le ranch du
Centre de Recherche Agronomique de la zone Forestière (CRA-F) ;
? l'élevage intégré à
l'agriculture : il s'agit de culture attelée qui comptait en 1990 un
effectif
6
de 7 000 paires de boeufs (Adoméfa, 1990 ; Akakpo, 1997).
1.4. Systèmes d'élevages laitiers au Togo
Selon la classification de Dao en 2013, il existe au Togo,
trois (03) systèmes d'élevages laitiers : le type traditionnel,
traditionnel amélioré et moderne. Cette typologie est obtenue
lors de l'étude sur la formulation du programme d'actions
détaillées de développement de la filière lait en
zone UEMOA (Dao, 2013). C'est cette typologie qui est utilisée dans le
cadre de notre étude.
Trois (03) groupes de bovins sont rencontrés dans ces
systèmes : les zébus, les taurins et les métis (Dao,
2013). Selon Mason (1951), ces groupes de bovins se distinguent par l'absence
et la présence de bosse. Le Zébu (Bos indicus) a pour
principale caractéristique la présence de la bosse et le Taurin
(Bos taurus) caractérisé par l'absence totale de bosse.
Les Métis sont les produits de croissement stabilisés ou non de
la cohabitation entre les Zébus et les Taurins (Mason, 1951).
1.4.1. Élevage laitier de type traditionnel
Ce système est le plus pratiqué au Togo et
représente 96% des troupeaux recensés autour des villes
(Adanléhoussi et al., 2005). Il se caractérise par
l'inexistence de l'étable, une alimentation exclusivement sur
pâturage, des soins médicaux sous l'entière
responsabilité des éleveurs, une faible production moyenne
journalière de lait (au plus 10 litres), la multiplicité des
propriétaires et une conduite assurée par un bouvier peulh
rémunéré sur la vente du lait, et par la traite manuelle
du lait et vente du lait et du fromage sur les marchés des villes (Dao,
2013).
1.4.2. Élevage laitier de type traditionnel
amélioré
Ce système se situe à mi-chemin entre le premier
et le dernier système. Il concerne environ 2% des élevages
producteurs de lait. Il se caractérise par l'existence de
bâtiments d'élevages, une alimentation sur pâturage
complétée par l'apport des minéraux et vitamines, des
soins médicaux assurés avec l'intervention du
vétérinaire par moment et une production journalière de
lait comprise entre 10 et 30 litres. Le troupeau appartient
généralement à une seule personne (Dao, 2013).
1.4.3. Élevage laitier de rente ou
commercial
C'est le système le plus structuré et ayant pour
objectif premier, la production laitière. Les infrastructures sont
constituées de clôture ou parc en dur, hangars, puits, magasins,
etc. La race élevée dans ce type d'élevage est le
zébu Goudali importé le plus souvent du Nigeria. Les bouviers
sont exclusivement salariés et payés en espèce.
L'alimentation des animaux est assurée
7
au pâturage et complétée à
l'étable par les tourteaux d'arachide et de coton, et de coques de
graines de coton. Ce système se distingue des deux premiers par
l'entière responsabilité des vétérinaires pour des
soins médicaux et une forte production journalière de lait d'au
moins 30 litres (Dao, 2013). Le complément minéral est
régulièrement distribué sous forme de pierre à
lécher (Yaokorin, 2007). Dans la région Maritime, il se rencontre
dans les Préfectures de l'Avé, du Zio et du Golfe (Dao, 2013).
Dans ce système, le troupeau est individuel et appartient à un
haut cadre de l'administration ou bien à une société.
La race dominante dans ces élevages est le zébu
Goudali. Ces trois (03) systèmes de production laitière
cités ci-dessus représentent respectivement 39,4%, 38,2% et 22,4%
dans la région Maritime au Togo (Seme et al., 2016b).
2. Structuration de la filière laitière
au Togo
Deux (02) sous-filières laitières sont
identifiées au Togo.
2.1. Filière laitière locale
Elle correspond aux fermes modernes localisées dans les
régions sud du Togo, à la périphérie de Lomé
et celles localisées dans la région nord du pays (Dao, 2013).
? Dans le nord du Togo, la filière laitière
locale est de type traditionnel, exclusivement détenue par les Peulhs
(Dapaong). Les vaches sont surtout élevées pour la reproduction
et pour leur viande. La commercialisation du lait de vache n'est pas l'objectif
primordial. Ils vendent du lait et des produits laitiers directement à
des micro-unités de transformation. Les fermes sont confrontées
à des problèmes d'enclavement ou de défectuosité
des pistes, et des problèmes de conditionnement du produit.
? En périphérie de Lomé, la production
laitière est de type traditionnel amélioré et est
destinée au marché local.
2.2. Filière laitière industrielle
Cette filière est dominée par les
sociétés de transformation et de reconditionnement du lait en
poudre importé. FAN MILK en est le leader (glaces et yaourts). Les
entreprises s'approvisionnent en matière première (lait en poudre
importé) à la fois sur le marché international et local.
Leurs productions sont pour la plupart destinées au marché local
mais aussi au marché sous régional (lait en poudre
reconditionné par Vitalait notamment).
8
3. Production de lait au Togo
Au Togo, le lait produit provient des races bovines
autochtones actuellement élevées (la race taurine Somba, la race
taurine Lagunaire, la race Borgou et la race Locale de type Somba) et celles
d'introductions récentes (le taurin N'Dama et les Zébus
Sahéliens: zébu peulh White Fulani, zébu M'bororo,
etc.).
La production laitière nationale est assurée par
les élevages bovins laitiers traditionnels dans lesquels l'alimentation
des animaux dépend de l'état du pâturage. La production
laitière par cheptel est saisonnière avec un pic en hivernage et
un arrêt en fin de saison sèche (Seme et al., 2016a). La
productivité laitière des races élevées au Togo est
faible. Le tableau 2 montre ces productivités laitières en
fonction des durées de lactation.
Tableau 2 : Productivité laitière et
durée de lactation des races bovines au Togo (FAO, 1995).
Races
|
Productivité
laitière/vache/jour (litres)
|
Durée de lactation (jours)
|
Lagunaire
|
1,5
|
255
|
Somba
|
1 à 2
|
150 à 180
|
N'Dama
|
2
|
-
|
Zébus peulhs
|
2 à 4
|
180 à 200
|
Goudali
|
6 à 8
|
246 à 300
|
Borgou
|
2 à 3
|
240
|
La production nationale de lait au Togo augmente chaque
année. Le tableau 3 montre l'évolution de cette production de
2015 à 2019.
Tableau 3 : Production nationale du lait de vache de 2015
à 2019 (DE, 2021)
Années
|
Production de lait (litres)
|
2015
|
11
|
191
|
329
|
2016
|
11
|
303
|
303
|
2017
|
11
|
416
|
289
|
2018
|
11
|
478
|
229
|
2019
|
11
|
645
|
683
|
Cette évolution de la production laitière
nationale est liée à celle du cheptel bovin (Tableau 1). Une
augmentation de l'effectif de bovins implique une augmentation de la
quantité de lait
9
produite aussi bien à l'échelle d'une ferme de
production qu'à l'échelle nationale.
4. Lait
Le lait est un produit naturel élaboré par les
glandes mammaires des femelles de mammifères après la naissance
du jeune, suite à une gestation. A la fois aliment et boisson, il est
donc d'un grand intérêt nutritionnel et se prête à de
nombreuses applications culinaires, industrielles et technologiques (Fredot,
2006).
C'est en 1909 que le Congrès International de la
Répression des Fraudes (CIRF) a défini ainsi le lait: « le
lait est le produit intégral de la traite totale d'une femelle
laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée ». Le
lait destiné à la consommation doit être recueilli bien
proprement et ne pas contenir de colostrum. C'est un lait n'ayant pas
été chauffé ni soumis à un traitement d'effet
équivalent. La dénomination «lait» est
réservée exclusivement au produit de la sécrétion
mammaire normale obtenu par une ou plusieurs traites sans addition ni
soustraction, sauf dérogations spéciales.
Le lait destiné à la consommation ne pourra
être mis en vente que s'il provient de femelles laitières en
parfait état sanitaire. Cela signifie que le lait provenant d'animaux
non reconnus indemne de tuberculose, de brucellose, de mammites, de
fièvre Q ne peut être considéré comme propre
à la consommation humaine en nature (Fall, 1997).
? Qualité nutritionnelle du lait
La consommation du lait local et ses dérivés au
Togo, couvre 15 à 26% du total et est en pleine hausse depuis 1995 (FAO,
2012). Le lait étant un produit entrant dans l'alimentation du togolais,
il est nécessaire et essentiel de connaitre sa qualité afin de
protéger les consommateurs et préconiser des mesures
d'amélioration de sa production. En effet, le lait cru ou lait n'ayant
subi aucun traitement d'assainissement, peut contenir des bactéries
appartenant aux genres Salmonella, Escherichia,
Staphylococcus et Listeria qui peuvent causer des symptômes
d'origine alimentaire comme la fièvre, les vomissements, la
diarrhée voire l'insuffisance rénale, les fausses couches et
même la mort (De Buyser et al., 2001). Cependant, la production
du lait doit être systématiquement et rigoureusement
contrôlée en raison des risques éventuels que ce produit
peut présenter pour la santé humaine. Néanmoins, la
qualité nutritionnelle des laits crus étudiés au Sud du
Togo est satisfaisante (Seme et al., 2015).
5. Mode de consommation et importance du lait dans les
régimes alimentaires au Togo
Le togolais est un modeste consommateur de lait à
l'instar de ses voisins de l'Afrique de l'Ouest. En effet, selon les
statistiques de l'UEMOA en 2013, un togolais consomme en
10
moyenne 7,5 litres de lait par an contre 30 litres par an et
par personne en milieu nomade au Mali (Chapon et Diop, 2010).
Le lait consommé par la population togolaise se
présente sous plusieurs aspects :
? fromage : il est préparé par les femmes peuls.
On l'appelle localement "Wagashi". La préparation est simple. Le lait
de la traite est écrémé puis filtré pour le
débarrasser de ses impuretés. Ensuite, il est porté
à ébullition et on ajoute une solution végétale
coagulante à base de Calotropis procera. Cette solution coagule
la caséine. Le Wagashi est considéré par le togolais comme
un aliment de luxe. Il est beaucoup apprécié par la population
(Dao, 2013).
? beurre : il est obtenu à partir du lait frais. Le
lait de la traite est laissé au repos. Ceci provoque la
remontée des globules gras qui forment une couche superficielle plus ou
moins épaisse. Cette couche, recueillie et traitée permet
d'obtenir le beurre. Il sert à l'alimentation et intervient aussi dans
certaines activités autres que les activités culinaires, telle
que la préparation du savon (Dao, 2013).
? lait cru et lait caillé: ils sont
appréciés chez les peuls.
Les produits laitiers importés recouvrent une grande
variété comprenant le lait pasteurisé, le yaourt, les
crèmes de différents types, les fromages de différents
types, etc. (FAO, 2017).
6. Analyse
Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces (FFOM) de la filière
laitière au Togo
Il existe une réelle demande de produits au niveau de
la filière laitière. Cette demande en produits laitiers est
réelle en milieu rural comme en milieu urbain. Les contraintes
auxquelles la filière laitière est confrontée sont
reprises de manière détaillée dans l'analyse SWOT/FFOM
ci-dessous (Tableau 4).
Tableau 4 : Analyse FFOM de la
filière laitière au Togo (FAO, 2017)
Forces Faiblesses
-Existence d'un cheptel bovin diversifié ; -Existence
de quelques fermes laitières autour de la ville de
Lomé.
-Déficit de production locale ; -Impossibilité
d'accès au crédit ; -Non disponibilité et coût
très élevé de sous-produits agricoles ;
-Dispersion des exploitations ; -Enclavement des zones de
production ; -Déficit structurel de la collecte ; -Niveau de
transformation faible ; -Déficit de commercialisation (problèmes
d'hygiène des produits laitiers).
Menaces Opportunités
-Augmentation des importations du lait et des
produits laitiers ;
-Insuffisance de financement conséquent pour
développer les différents segments de la filière.
-Demande croissante du lait et des produits laitiers en zones
urbaines et périurbaines ;
-Volonté politique et des partenaires techniques et
financiers de plus en plus forte à soutenir la filière
laitière.
11
12
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET
MÉTHODES
13
1. Matériel
1.1. Présentation de la zone d'étude
La présente étude a été
menée dans les fermes d'élevage bovins laitiers des huit (08)
préfectures (Agoè-Nyivé, Avé, Bas-Mono, Golfe,
Lacs, Vo, Yoto et Zio) de la région Maritime au Sud du Togo.
L'étude est faite dans les fermes d'élevage bovins disposant d'un
effectif d'au moins dix (10) têtes d'animaux, faisant
régulièrement la traite du lait et exerçant cet
élevage au moins depuis cinq (05) ans dans la zone, reconnues par le
chef bouvier de la localité et dans certains points de vente du lait
frais et des produits laitiers.
La région Maritime, zone d'étude, d'une
superficie de 6 100 km2, jouit d'un climat subéquatorial
à deux saisons de pluies dont la durée est très variable
allant de mars à mi- juillet pour la grande saison des pluies et de
mi-septembre en novembre pour la petite saison des pluies. Les
précipitations varient de 800 mm à 1600 mm de pluies par an avec
une température moyenne oscillant entre 20° et 35°C (FAO,
2013). La figure 1 illustre la localisation des fermes d'élevages bovins
laitiers et points de vente enquêtés dans la région
Maritime.
Figure 1 : Carte du Togo montrant la région
Maritime et la localisation des élevages bovins laitiers
enquêtés et points de vente du lait de vache.
14
1.2. Matériel de mesure
Le matériel utilisé pour mesurer le volume de
lait est un gobelet gradué en plastique (Figure 2) d'une capacité
de demi (1/2) litre. Le GPS « Waypoint » version Android est
utilisé pour les coordonnées géographiques et le logiciel
Arc Gis 10.5 pour la cartographie des fermes bovines et des points de vente du
lait frais et produits laitiers.
1.3. Matériel technique
Le matériel technique suivant a été
utilisé pour collecter les informations :
? deux fiches d'enquête : la première pour
collecter les données dans les élevages bovins laitiers
(Annexe 1) et la seconde pour les points de vente du lait frais et produits
laitiers (Annexe 2);
? un bloc-notes et un stylo pour écrire toutes les
informations recueillies ;
? une motocyclette pour effectuer le déplacement dans les
élevages bovins laitiers et les
différents points de vente du lait de vache ;
? une calculatrice scientifique pour effectuer des calculs
rapides sur le terrain ;
? un téléphone portable pour la communication, les
prises de photos et les prises de
rendez-vous avec les bouviers et / ou les propriétaires de
fermes.
Figure 2 : Gobelet de capacité demi (1/2) litre
1.4. Groupe cible de l'étude
L'étude a été réalisée
auprès de certains acteurs de la filière laitière de la
région Maritime en particulier les éleveurs de bovins, les
collecteurs de lait frais, les transformatrices de lait et les revendeurs de
lait et produits laitiers.
? Éleveurs de bovins : c'est toute personne qui
élève et dispose des bovins tout en faisant la traite du lait et
dont les produits de l'élevage (lait frais, fromage, beurre et bouse)
constituent sa source de revenus ;
15
? Collecteurs de lait frais : ce sont généralement
les hommes de différents âges qui
assurent le rôle d'intermédiaires entre le
producteur de lait frais et le revendeur. Ils sont chargés du transport
du lait frais de la ferme de production au point de vente pour le livrer au
revendeur ;
? Transformatrices du lait : ce sont des femmes qui se
chargent de la transformation artisanale du lait frais et de la vente des
produits issus de cette transformation (fromage, lait caillé et
beure);
? Revendeurs de lait et produits laitiers: ce sont des hommes
et femmes de différents âges installés dans les points
de vente qui ont fait de la vente du lait frais et produits laitiers (fromage
et beure) une de leurs activités génératrices de
revenus.
2. Méthodes
2.1. Méthode d'échantillonnage
Une enquête auprès des structures en charge de
l'élevage dont la Direction de l'Élevage (DE), l'Institut
Togolais de Recherche Agronomique (ITRA), l'Institut de Conseil et d'Appui
Technique (ICAT) et les vétérinaires privés ont permis
d'identifier les différentes zones d'élevage bovins laitiers de
la région Maritime au Togo.
L'étude s'est focalisée sur un
échantillon relativement limité d'éleveurs de bovins afin
de caractériser finement les systèmes d'élevages, les
pratiques d'alimentation et les revenus moyens journaliers issus de la vente du
lait frais par vache. L'enquête a été
réalisée auprès de 35 éleveurs de bovins choisis au
hasard au sein de chacune des huit (8) préfectures de la région
Maritime: quatre (04) dans Agoè-Nyivé, six (06) dans Avé,
deux (02) dans Bas-Mono, un (01) dans Golfe, quatre (04) dans Lacs, six (06)
dans Vo, cinq (05) dans Yoto et sept (07) dans Zio. Cependant, pour mieux
comprendre la dynamique qui s'opère autour du circuit de collecte et de
commercialisation du lait frais et des produits laitiers, l'étude s'est
en outre intéressée à un certain nombre des acteurs de la
filière laitière. Cet échantillon choisit au hasard
comprenait :
? des collecteurs (n=8) de lait qui approvisionnent les
revendeurs et les transformatrices. Ils
ont été touchés dans certains
élevages enquêtés ;
? des revendeurs de lait frais et des produits laitiers
(n=17). Ils ont été interviewés pour connaître leurs
circuits d'approvisionnement ainsi que les prix de leurs produits.
16
2.2. Méthode de conduite de l'enquête et de
collecte de données
L'enquête a été conduite durant la
période de mars à mai 2021. Les données ont
été collectées à trois (03) niveaux : au niveau des
fermes d'élevage bovins laitiers, des transformatrices du lait et au
niveau des points de vente du lait frais et des produits laitiers.
Au niveau des fermes d'élevage bovins laitiers,
l'enquête s'est déroulée dans les matinées (autour
de 06 heures) avant la sortie des animaux des parcs pour le pâturage.
L'éleveur a été averti par le chef bouvier de la zone 48
heures avant le jour de l'administration du questionnaire. Après la
traite d'une vache (Figure 3A), le lait est versé dans le gobelet, la
quantité est lue puis la valeur est portée sur la fiche
d'enquête (Figure 3B). La quantité journalière de lait par
élevage a été évaluée en sommant la
quantité produite par toutes les vaches lactantes. Les cahiers, les
fiches de suivi des mouvements du troupeau disponible dans les élevages
et les bouviers ont permis d'évaluer respectivement la structure du
troupeau par élevage et la durée de lactation des vaches
lactantes. L'appréciation de la qualité hygiénique du lait
et du matériel de traite dans les fermes d'élevage a
été faite par une observation directe, continue et minutieuse du
processus de traite, de la contention de la vache jusqu'à la mise du
lait dans les seaux (Figure 3C). Les vétérinaires intervenants
dans ces fermes et les Chefs bouviers ont mis en confiance ces éleveurs
et ont facilité ce travail.
Au niveau des points de vente du lait frais et produits
laitiers, l'enquête a consisté à avoir une idée sur
les lieux d'approvisionnement en lait et les prix du lait frais et produits
laitiers.
Après les sorties de terrain, les fiches
d'enquêtes ont été dépouillées et
groupées selon les objectifs de l'étude.
A B C
Figure 3 : A- Traite manuelle du lait; B- Lecture de la
quantité collectée ; C-Matériel de collecte du lait.
2.4. Paramètres de production laitière
Les variables suivantes relatives à la production
laitière ont été retenues dans le cadre de cette
17
étude :
? le nombre de vaches soumises à la traite
désignée par le nombre de vaches allaitantes et soumises à
la traite ;
? la productivité laitière journalière (QL)
désignée par la quantité de lait trait par jour et par
vache ;
? la production laitière par saison (sèche et
pluvieuse) représentée par la quantité de lait produite
par jour au cour de la saison ;
? la production journalière de lait désignée
par la quantité journalière totale de lait produite par toutes
les vaches lactantes de l'exploitation ;
? la quantité de lait vendue par jour exprimée par
la quantité de lait retenue par jour pour la vente après avoir
enlevé celle destinée à l'autoconsommation de
l'éleveur ;
? la durée de lactation (DL) désignée par la
période au cour de laquelle la vache produit du lait.
RMJ (F CFA) = QL x PV
RMDL (F CFA) = QL x DL x PV
Les revenus moyens par vente totale de lait de vache par jour
et par durée de lactation ont été calculés sur la
base de l'étude de Seme et al., 2016b. Ces revenus ont
été calculés par les formules suivantes :
RMJ = revenu moyen journalier par vente totale de lait d'une
vache ;
RMDL = revenu moyen par vente totale de lait d'une vache
pendant toute la durée de lactation; QL (Litres) = quantité de
lait trait par jour et par vache ;
DL (mois) = durée de lactation ;
PV (F CFA) = prix de vente moyen du lait de vache à la
ferme.
En plus de ces variables de production laitière
précitées, d'autres variables relatives à l'effectif du
cheptel animalier par préfecture, aux groupes de bovins
rencontrés, au temps d'accès au pâturage, au niveau
d'instruction et à la situation socio-professionnelle de
l'éleveur ont été également
étudiés.
L'intervalle entre vêlage, l'âge au premier
vêlage, le rang de lactation et le nombre de jours post-partum des vaches
lactantes étudiées dans ces élevages n'ont pas
été pris en compte.
2.5. Analyse statistique
Le traitement des données obtenues a consisté en
la description statistique par le calcul des pourcentages, des moyennes et des
écarts types à l'aide du tableur Excel 2020. Les résultats
ont été exprimés en pourcentage et en moyenne #177;
écart type. Le test ANOVA a été utilisé pour
apprécier la signification statistique des résultats au seuil de
5%.
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET
18
DISCUSSION
19
1. Résultats
1.1. Acteurs de la filière laitière
touchés lors de l'étude
Soiscante-trois (63) acteurs de la filière
laitière ont été touchés lors de cette étude
pour l'administration des questionnaires. Le tableau 5 montre l'effectif des
différents acteurs touchés lors de l'étude.
Tableau 5 : Effectif des acteurs enquêtés lors de
l'étude
|
|
|
Acteurs
|
Effectifs
|
Eleveurs de bovins
|
35
|
Collecteurs de lait frais
|
8
|
Transformatrices du lait
|
3
|
Revendeurs de lait frais et produits laitiers
|
17
|
Total
|
63
|
1.2. Caractérisation des élevages bovins
laitiers
Les élevages bovins laitiers enquêtés sont
classés en trois (03) typologies : les types traditionnels (71%),
traditionnels améliorés (20%) et modernes (9%). Les
caractéristiques générales des différents
systèmes sont présentées dans le tableau 6.
Les éleveurs enquêtés appartiennent
à plusieurs catégories socio-professionnelles : les particuliers
(80%), les salariés (14%) et les retraités (6%). Les animaux sont
conduits en majorité par des bouviers peuhls (89%). Ils sont
logés dans les parcs (66% des élevages enquêtés).
Dans 63% des fermes enquêtées, les animaux vivent exclusivement du
pâturage naturel sans complémentation (Tableau 8). Les bovins
parcourent en moyenne 11,28 #177; 2,21 km dans les élevages
traditionnels contre 8,52 #177; 3,13 km par jour dans les élevages
modernes comme l'indique dans le tableau 7.
Trois (03) groupes de bovins sont rencontrés dans ces
élevages. Il s'agit des zébus, des taurins et des métis,
produits de croisement entre les taurins et les zébus. Le Zébus
est le groupe de bovins dominant dans ces élevages. Ils sont
représentés par les zébus peuls communément
appelés Yakana, Dégéchi et Goudali (Tableau 8).
On dénombre 8 251 têtes de bovins dans les 35
élevages enquêtés soit 6 718 bovins dans les
élevages traditionnels, 1161 dans les traditionnels
améliorés et 372 dans les modernes. Le sexe ratio
désigné par le nombre de vaches sur le nombre de taureaux est 16
(élevages traditionnels),
20
15 (traditionnels améliorés) et 11 (modernes)
(Tableau 7).
Tableau 6 : Caractéristiques
générales des systèmes élevages bovins laitiers
enquêtés
Critères
|
|
Type d'élevage
|
|
Traditionnel
|
Traditionnel amélioré
|
Moderne
|
Mode d'alimentation
|
Pâture exclusif
|
Pâture et complémentation ou non
|
Pâture et complémentation
|
Existence de vache zébu
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Responsable des
soins vétérinaires
|
Bouvier
|
Bouvier ou vétérinaire
|
Vétérinaire
|
Pratique de la traite
|
Manuelle
|
Manuelle
|
Manuelle
|
Transformation du lait frais
|
Oui/ non
|
Oui/ non
|
Oui/ non
|
Tableau 7 : Caractéristique du troupeau bovin par
système d'élevage
Critères
|
|
Systèmes d'élevage
|
|
|
T*
|
TA*
|
M*
|
Effectif des bovins (têtes)
|
6 718
|
1 161
|
372
|
Distance de pâture (km)
|
11,28 #177; 2,21
|
9,00 #177; 3,46
|
8,52 #177; 3,13
|
Sexe ratio*
|
15,78
|
14,66
|
11,22
|
Sexe ration*= nombre de vache sur nombre de taureau ;
T*=traditionnel ; TA*=traditionnel amélioré ;
M*=moderne.
21
Tableau 8 : Résultats de l'enquête sur les
élevages bovins laitiers de la région Maritime
Critères
|
Nombre de fermes concernées
|
Pourcentage (%)
|
Types d'élevages
|
|
|
T*
|
25
|
71
|
TA*
|
7
|
20
|
M*
|
3
|
9
|
Fonction propriétaire
|
|
|
Particulier
|
28
|
80
|
Salarié
|
5
|
14
|
Retraité
|
2
|
6
|
Ethnie du bouvier
|
|
|
Peuhl
|
31
|
89
|
Autochtone
|
4
|
11
|
Mode d'alimentation des bovins
|
|
|
Pâturage exclusif
|
28
|
80
|
Pâture et complémentation
|
7
|
20
|
Responsable soins vétérinaires
|
|
|
Bouvier
|
22
|
63
|
Vétérinaire par moment
|
13
|
37
|
Groupes bovins
|
|
|
Taurins
|
3
|
9
|
Zébus*
|
22
|
62
|
Métis
|
10
|
29
|
TA*=traditionnel amélioré ; T*=traditionnel ;
M*=moderne ; Zébus (Yakana, Déguéchi,
Goudali)
1.2.1. Conduite sanitaire
Dans les élevages bovins laitiers
enquêtés, la conduite sanitaire est plus basée sur la
prophylaxie médicale (Tableau 9). Quant à la prophylaxie
sanitaire, elle n'est pas assez maitrisée à cause d'une
structuration technique inappropriée.
- Pour la prophylaxie médicale, un plan de prophylaxie
n'est pas établi pour les troupeaux. Néanmoins, les
antibiotiques, les trypanocides et les déparasitant sont utilisés
pour lutter contre les parasites et prévenir certaines infections
bactériennes. Les vaccins contre la pasteurellose et la PPCB sont
quelques fois administrés aux bovins. Certaines vitamines et
22
suppléments alimentaires sont utilisés pour
augmenter la production laitière (ex de la galactogile) des vaches
élevées (Tableau 9).
- Pour la prophylaxie sanitaire, le ramassage de la bouse se fait
tous les deux (2) mois dans la majorité des élevages
touchés (Tableau 9).
Dans les élevages, les soins vétérinaires
sont assurés soit par le bouvier, soit par un infirmier
vétérinaire résident dans la ferme ou soit par un
vétérinaire qui intervient par moment selon son propre calendrier
prophylactique.
Tableau 9 : Pratiques prophylactiques dans les
élevages
Critères
|
Systèmes d'élevage
|
T TA M
|
Prophylaxie médicale
|
Automédication par les bouviers
|
-Usages des antibiotiques, des trypanocides et des
déparasitant
- Vaccination contre la pasteurellose et la PPCB
|
-Usages des antibiotiques, les trypanocides et les
déparasitant
- Vaccination contre la pasteurellose et la PPCB
|
Prophylaxie sanitaire
|
Ramassage de la bouse tous les deux (2) mois
|
Ramassage de la bouse tous les deux (2) mois
|
Ramassage de la bouse tous les deux (2) mois
|
|
-Fièvre aphteuse
|
-Fièvre aphteuse
|
|
Maladies
|
|
|
-Fièvre aphteuse
|
récurrentes
|
-Maladies du foie
|
-Maladies du foie
|
-Maladies du foie
|
|
-Dermatophyllose
|
-Dermatophyllose
|
|
|
Tylosine,tryponil,
|
Tylosine,tryponil,
|
Tylosine,tryponil,
|
Produits
|
|
|
|
vétérinaires
|
limoxin, introvit B,
|
limoxin, introvit B,
|
limoxin, introvit B,
|
utilisés
|
Penstrep, Pen-
|
Penstrep, Pen-
|
Penstrep, Pen-
|
|
N,Albendazole
|
N,Albendazole
|
N,Albendazole
|
1.2.2. Conduite alimentaire
Les bovins sont conduits sur pâturage naturel
au-delà des limites des fermes. Ceux rencontrés dans certains
élevages traditionnels améliorés et modernes
reçoivent une complémentation alimentaire à
l'étable au retour de la pâture. Cette complémentation est
composée de fane
23
d'arachide, d'haricot, pierre à lécher, sel de
cuisine, tiges de maïs, drèche de boisson locale, écorces de
manioc etc. Les fanes d'arachide, d'haricot, sel de cuisine et drèche de
boisson locale sont achetés dans la majorité des fermes
d'élevage enquêtées, mais les tiges de maïs et les
écorces de manioc sont issues des cultures des fermes. Pendant la saison
sèche, les feuilles de plantes sont coupées et servies au
troupeau à l'étable dans certains élevages.
1.2.3. Pratique de la traite et qualité
hygiénique du lait trait
Dans les élevages enquêtés, la traite est
manuelle et a lieu une fois par jour. Elle se fait le matin entre 05h 00 et
07h30. Le soir, les veaux sont isolés pour éviter qu'ils
tètent la nuit. L'isolement se fait dans une section de l'étable
close ne permettant pas le contact des veaux avec leurs mères ou en les
attachant en ligne sur une corde en dehors de l'étable où leurs
mères sont logées. La traite du lait dans les élevages
enquêtés se fait dans des conditions non hygiéniques. En
effet, la traite se faisant manuellement par les bouviers trayeurs, ces
derniers ne se lavent pas les mains avant et après chaque traite. Le
matériel de collecte du lait n'est pas lavé avec du savon ni avec
de l'eau de javel, ils sont justes rincés à l'eau simple.
Après la traite, le lait reste exposé aux mouches sans aucun
couvercle. Cette pratique de la traite montre une faible application de
l'hygiène dans les élevages bovins laitiers pouvant exposé
les consommateurs à des maladies
1.3. Production laitière par système
d'élevage
1.3.1. Élevages traditionnels
Ils représentent 71% des élevages
enquêtés. La production moyenne de lait par jour dans ces
élevages est de 78,8 #177; 0,46 litres avec en moyenne 53,56 #177; 50,79
vaches soumises à la traite par jour sur une durée de lactation
de 6,42 #177; 1,70 mois (Tableau 12). La traite est faite tous les jours de la
semaine. En moyenne 7,44 #177; 0,46 litres du lait frais sont
autoconsommés dans ces élevages. Une quantité
journalière de 54,30 #177; 35,64 litres est livrée aux
collecteurs et revendeurs (Tableau 12). La quantité de lait trait par
vache et par jour (0,80 #177; 0,46 litre) est faible. La race de zébus
dominante dans ces élevages est le yakana. Dans ces élevages, en
moyenne 5,51 #177; 3,04 ouvriers sont à la conduite des bovins. Ces
élevages sont caractérisés par une multiplicité des
propriétaires. L'objectif premier des propriétaires est la
productivité numérique du bétail. Le lait appartient
entièrement aux bouviers trayeurs. La grande partie du lait trait est
transformée en fromage destiné à l'autoconsommation ou
à la vente sur les marchés locaux. Les bouviers trayeurs
bénéficient d'un salaire mensuel variant entre 10 000 F CFA et 15
000 F
24
CFA. Le prix moyen du litre du lait frais dans ces
élevages est de 327,08 #177; 111,45 F CFA (Tableau 11). Chaque bouvier
réalise un revenu moyen de 261 F CFA par vache et par jour soit 7 830 F
CFA/vache/mois (Tableau 11) en dehors de son salaire. Cette situation
nécessite la définition d'une stratégie de gestion du lait
pour amortir certaines dépenses de la ferme.
1.3.2. Elevages traditionnels
améliorés
Ils représentent 20% des élevages touchés
au cours de l'étude. La quantité moyenne de lait par jour dans
ces élevages est de 37,85 #177; 0,79 litres (Tableau 12). En moyenne
25,00 #177; 16,29 vaches soumises à la traite dans ces élevages
produisent du lait sur une période de 7,33 #177; 0,53 mois. La
productivité laitière (0,90 #177; 0,22 litre) est
légèrement élevée que celle du système
traditionnel (Tableau 11). Les races de zébus dominantes dans ces
élevages sont le Yakana, le Déguéchi et le Goudali. La
main d'oeuvre dans ces élevages est moyenne de 5,61 #177; 3,10 hommes
mois (HM) (Tableau 12). La ferme appartient à une seule personne qui est
soit un haut fonctionnaire en activité ou soit un retraité. Le
lait est partagé entre le propriétaire et les bouviers. Le
propriétaire a droit au lait 2 ou 3 jours par semaine. Cette
stratégie de gestion du lait permet au propriétaire d'amortir
certaines dépenses de la ferme puisqu'il achète les sous-produits
agroalimentaires rentrant dans l'amélioration de la productivité
laitière. Les employés reçoivent en moyenne entre 15 000F
CFA et 20 000F CFA par mois. Le prix moyen du lait dans ces élevages est
de 328,57 #177; 69,38 F CFA (Tableau 11). Le revenu moyen
généré par vache et par jour est de 295 F CFA soit 8 850 F
CFA/vache/mois (Tableau 11).
1.3.3. Elevages modernes
Ils représentent 9% des élevages
enquêtés. La production totale de lait dans ces élevages
est moyenne 28, 33 #177; 1,22 litres par jour. Une vache produit en moyenne
1,15 #177; 0,79 litres dans ces élevages sur 7,22 #177; 1,52 mois de
lactation. On dénombre en moyenne 48,31 #177; 5,56 vaches soumises
à la traite dans ces élevages (Tableau 12). Ces vaches sont
conduites par 5,25 #177; 2,58 ouvriers (Tableau 12). La ferme appartient
à une seule personne. Le lait appartient au propriétaire dans ces
élevages. Les employés des fermes perçoivent un salaire
mensuel oscillant entre 30 000 F CFA et 45 000F CFA. Le propriétaire
achète régulièrement les sous-produits agroalimentaires
pour améliorer la production laitière des vaches. Dans ces
élevages, le lait coûte en moyenne 350 #177; 150 F CFA (Tableau
11). L'éleveur bénéficie en période de lactation de
402 F CFA/vache/jour soit 12 060F CFA/vache/mois (Tableau 11).
L'exploitation des différents troupeaux dans ces
élevages se fait dans les conditions suivantes : (i) les animaux
très âgés sont la plupart du temps reformés et
vendus ; (ii) les taurillons n'ayant
25
pas de bonne performance à la reproduction sont souvent
castrés, mis à l'embouche et vendus dans les marchés
à bétail. Cette stratégie de gestion du troupeau permet
aux éleveurs d'amortir toutes les dépenses de la ferme et
d'investir pour son amélioration.
1.4. Productivité laitière des groupes de
bovins rencontrés dans les élevages
La productivité moyenne journalière de lait par
vache est de 0,88 #177; 0,45 litre sur une durée de lactation de 7,23
#177; 1,55 mois. Aucune différence significative (p = 0,05)
respectivement de la productivité laitière et de la durée
de lactation n'a été observée entre ces trois groupes de
bovins au test F (test de Fisher). Les vaches métisses, issues du
croissement zébus x taurins ont une productivité laitière
légèrement meilleure (Tableau 10).
Tableau 10 : Moyennes et standards des
productivités laitières et durées de lactation des groupes
de bovins rencontrés.
Critères Groupes de bovins
Zébus Taurins Métis Moyenne
Productivité laitière (QL*)
(litre)
|
0,94 #177; 0,22a 0,67 #177; 0,32a 0,95
#177; 0,49a 0,88 #177; 0,45
|
Durée de lactation (DL) (mois) 7,36 #177;
1,64a 6,33 #177; 0,57a 7,20 #177;
1,54a 7,23 #177; 1,55
Les valeurs de la même colonne indexées des
lettres différentes sont significativement différentes (p = 0,05)
; QL*= quantité de lait trait/jour/vache
26
Tableau 11 : Revenus issus de la vente du lait des
différents systèmes d'élevage par vache et par jour
|
Effectif
|
Quantité
|
|
|
|
|
moyen des
|
journalière
|
Productivité
|
Prix moyen de
|
Revenu
|
Systèmes
|
vaches
|
moyenne de
|
laitière
|
vente du lait
|
moyen
|
d'élevage
|
soumises à la
|
lait produite
|
(QL*)
|
dans les élevages
|
journalier
|
|
traite
|
(litres)
|
|
PV*
|
(RMJ)
|
T*
|
53,56 #177; 50,79
|
78,8 #177; 0,46
|
0,80 #177; 0,46
|
327,08 #177; 111,45
|
261
|
TA*
|
25,00 #177; 16,29
|
37,85 #177; 0,79
|
0,90 #177; 0,22
|
328,57 #177; 69,38
|
295
|
M*
|
48,31 #177; 5,56
|
28, 33 #177; 1,22
|
1,15 #177; 0,79
|
350 #177; 150
|
402
|
RMJ*=Revenu moyen journalier/vache/éleveur (QL x PV) ;
QL*=quantité de lait trait/jour/vache ; PV* (F
CFA)= prix de vente moyen du lait de vache à la ferme
Tableau 12 : Moyennes et standards des résultats de
production laitière par système d'élevage
Résultats de production
laitière
|
|
|
Systèmes d'élevage
|
|
|
|
|
T*
|
TA*
|
|
M*
|
Quantité journalière moyenne de lait
produite (litres)
|
78,8
|
#177; 0,46a
|
37,85
|
#177; 0,79a
|
28, 33 #177; 1,22a
|
Productivité laitière
|
0,80
|
#177; 0,46a
|
0,90
|
#177; 0,22a
|
1,15
|
#177; 0,79b
|
Nombre moyen de vaches soumises à la traite par
jour
|
53,56
|
#177; 50,79a
|
25,00
|
#177; 16,29a
|
48,31
|
#177; 5,56a
|
Durée moyenne de lactation (mois)
|
6,42
|
#177; 1,70a
|
7,33
|
#177; 0,53a
|
7,22
|
#177; 1,52a
|
Quantité journalière moyenne de lait
autoconsommé (litres)
|
7,44
|
#177; 0,46a
|
8,28
|
#177; 0,79a
|
7,26
|
#177; 0,39a
|
Quantité journalière moyenne de lait vendu
(litres)
|
54,30
|
#177; 35,64a
|
21,57
|
#177; 6,65a
|
16,00
|
#177; 2,00a
|
Main d'oeuvre
|
5,51
|
#177; 3,04
|
5,61
|
#177; 3,10
|
5,25
|
#177; 2,58
|
Les valeurs de la même colonne indexées des lettres
différentes sont significativement différentes (p = 0,05). QL*=
quantité de lait trait/jour/vache (litres); TA*=traditionnel
amélioré ; T*=traditionnel ; M*=moderne
27
1.5. Production laitière par préfecture et
par localité
La production laitière journalière de lait est
de 66,28 #177; 12,49 litres dans les huit (08) préfectures (Tableau 13).
Aucune différence significative (p = 0,05) n'a été
observée sur la production journalière de lait dans chaque
préfecture au test F (test de Fisher). Néanmoins, les vaches
rencontrées dans les préfectures des Lacs, Vo, Yoto et Zio sont
légèrement plus productives que celles des autres
préfectures comme l'indique dans le tableau 13.
La production laitière journalière dans les
élevages dépend de la saison de production. En effet, une
différence significative (p = 0,05) est observée entre les
rendements de production laitière dans ces élevages par rapport
aux saisons de production (Figure 4).
La productivité laitière oscille entre 0,4 et
2,30 litres dans les élevages et diffère d'une localité
à une autre. En effet, les vaches rencontrées dans les
localités d'Atoeta (Lacs), de Dédéké 3 (Zio), de
Koudassi 4 (Avé), de Kolo (Zio), de Sévagan 4 (Vo), de Sika-konji
3 et de Tikpi-Adégou dans le Yoto produisent plus d'un (01) litre de
lait par jour (Figure 5).
Tableau 13 : Moyennes et standards des productions et
productivités laitières par préfecture
Préfectures
|
Nombre de fermes concernées
|
Production journalière de lait (QJM*)
(litres)
|
Productivité laitière (QL*)
(litres)
|
Agoè-Nyivé
|
4
|
37,50 #177; 5,95a
|
0,57 #177; 0,10a
|
Avé
|
6
|
28,33 #177; 1,66a
|
0,79 #177; 0,08a
|
Bas-Mono
|
2
|
175,00 #177; 125a
|
0,5 #177; 0 ,10a
|
Golfe
|
1
|
10,00 #177; 0,00a
|
0,80 #177; 0,00a
|
Lac
|
4
|
22,50 #177; 1,44a
|
0,98 #177; 0,14b
|
Vo
|
6
|
56,66 #177; 14,24a
|
0,92 #177; 0,08b
|
Yoto
|
5
|
165,00 #177; 40,00a
|
1,03 #177; 0,33b
|
Zio
|
7
|
55,00 #177; 21,51a
|
1,01 #177; 0,25b
|
Moyenne
|
|
66,28 #177; 12,49
|
0,88 #177; ??,45
|
Les valeurs de la même colonne indexées des lettres
différentes sont significativement différentes (p=0,05).
QJM*=Quantité journalière de lait ; QL*=quantité de lait
trait/jour/vache
Productions laitières journalières
(Litres)
|
350 300 250 200 150 100
50
0
|
|
Afagnan Aklakou Alinka Alinka 2 Aného Assahoun Atoeta
Attiégou Attitogon Avéta 1 Avéta 2 Dagbachi
Dédéké 1 Dédéké 2
Dédéké 3 Hétémé
Kladjémé Kolo Koudassi 1 Koudassi 2 Koudassi 3 Koudassi 4
kpédévikopé Moria Sévagan 1 Sévagan 2
Sévagan 3 Sévagan 4 Sika-konji 1 Sika-konji 2 Sika-konji 3
Tabligbo Tikpi-adégou Yovocopé Zongo
|
Localités
Production laitière journalière saison plusivieuse
(Litres) Production laitière journalière saison sèche
(Litres)
28
Figure 4 : Histogramme montrant la production
journalière de lait des localités touchées en fonction des
saisons de production
Productivités laitières (litre)
2,50
2,00
0,50
0,00
1,50
1,00
Afagnan Aklakou Alinka Alinka 2 Aného Assahoun Atoeta
Attiégou Attitogon Avéta 1 Avéta 2 Dagbachi
Dédéké 1 Dédéké 2
Dédéké 3 Hétémé
Kladjémé Kolo Koudassi 1 Koudassi 2 Koudassi 3 Koudassi 4
kpédévikopé Moria Sévagan 1 Sévagan 2
Sévagan 3 Sévagan 4 Sika-konji 1 Sika-konji 2 Sika-konji 3
Tabligbo Tikpi-adégou Yovocopé Zongo
Localités
29
Figure 5 : Histogramme montrant la productivité
laitière journalière dans les localités touché
30
1.6. Temps de pâture et mode d'alimentation sur la
productivité laitière
Le temps d'accès au pâturage dans les
élevages influence (p = 0,05) la production par vache et par jour dans
les élevages enquêtés. La productivité des vaches
dans les élevages où les animaux pâturent pendant au moins
sept (07) heures par jour est élevée (Tableau 14). De même,
le mode d'alimentation des animaux influence (p = 0,05) la production par vache
et par jour. En effet, dans les élevages traditionnels
améliorés et modernes où la complémentation
alimentaire est assurée aux vaches lactantes, la productivité
laitière est meilleure (Tableau 14).
Tableau 14 : Influence du temps de pâture et du mode
d'alimentation sur la productivité laitière.
Facteurs
|
Productivité laitière (QL*)
|
Temps de pâture (heures)
|
|
|
Moins de 7
|
0,70
|
#177; 0,24a
|
Plus de 7
|
1,10
|
#177; 0,55b
|
Mode d'alimentation
|
|
|
Pâturage exclusif
|
0,82
|
#177; 0,41a
|
Pâture et complémentation
|
0,96
|
#177; 0,50b
|
Les valeurs de la même colonne indexées des lettres
différentes sont significativement différentes (p=0,05). QL*=
quantité de lait trait/jour/vache
1.7. Circuit de collecte et de commercialisation du lait de
vache
A la production, une partie du lait frais est destinée
à l'autoconsommation dans les ménages et une autre partie est
vendue aux collecteurs (54% des fermes enquêtées) ou
acheminée directement vers les marchés locaux par les femmes des
bouviers (46% des fermes enquêtées). Une partie du lait
collecté dans les fermes (par les collecteurs) est acheminée vers
les revendeurs installés dans les points de vente ou directement
envoyée vers les petites unités artisanales de transformation du
lait qui, à leur tour, se chargent de la commercialisation des produits
dérivés (Fromage traditionnel en particulier). La figure 6
décrit le circuit du lait frais et ses produits dérivés
pour atteindre les consommateurs. Aucune structure en charge de la collecte du
lait frais n'est identifiée dans les élevages. Ce circuit de
commercialisation du lait et des produits laitiers
montre d'énormes lacunes d'organisation des acteurs de la
filière laitière.
Elevages bovins laitiers (Milieux ruraux et
péri-urbains)
Production du lait local
Transformatrices
Collecteurs
Autoconsommation
Revendeurs (Points de vente)
Marchés locaux
Consommateurs
31
Figure 6 : Circuit de collecte et de commercialisation du
lait frais dans la région Maritime.
Le circuit de commercialisation du lait frais et ses
dérivés reste très artisanal. En effet, les acteurs
impliqués dans ce circuit sont les bouviers trayeurs, les femmes des
bouviers, les collecteurs, les transformatrices de lait en produits
dérivés, les revendeurs de lait frais et produits laitiers et les
consommateurs.
? Les collecteurs du lait frais rencontrés lors de
l'étude sont au nombre de 8. Ils collectent le lait frais
conditionné dans les bidons de contenance 1,5 et 25 litres. La collecte
est faite tous les jours de la semaine. Les moyens de transport utilisés
sont principalement les motos et les motos tricycles. Ils parcourent au moins
30 km par jour pour collecter entre 25 et 125 litres de lait frais par jour. La
collecte commence très tôt le matin aux environs de six (06)
heures et se fait d'une ferme à une autre. Le lait frais des
différentes fermes est mélangé dans des bidons. Cette
pratique de collecte expose les consommateurs à des maladies.
? Dans les points de vente du lait frais et produits laitiers
enquêtés, les femmes (86%) sont les plus
représentées des revendeurs, les hommes ne représentent
que 14%. Les
32
revendeurs du lait frais enquêtés dans les points
de vente de Lomé (derrière la Direction Générale de
la BTCI) et d'Agoè-Zongo s'approvisionnent en lait frais d'Assahoun
(Avé), de Badja (Avé), du Ghana et d'Alinka
(Agoè-Nyivé). Les revendeuses enquêtées à
Dédéké (Zio) et à la Station SANAP
Tsévié sur la Route Nationale numéro 1(RN1) sont les
femmes des bouviers. Ces revendeurs reçoivent entre 25 et 50 litres de
lait frais des collecteurs. Ce lait ne subit aucun traitement avant
d'être commercialisé.
? Les transformatrices de lait touchées lors de notre
étude sont au nombre de 3. La première est à Avéta
(Zio), la deuxième à Tabligbo (Yoto) et la troisième
à Aklakou (Lacs). Elles reçoivent en moyenne 50 litres de lait
par jour des collecteurs pour fabriquer en moyenne 25 mains de fromage
traditionnel communément appelé Wagashi. Ces transformatrices
rencontrent des difficultés liées à la mévente et
à la conservation du fromage. Aucune transformatrice du lait en beurre
n'a été rencontrée. Le niveau de transformation du lait en
fromage dans les élevages est faible. En effet, seulement 11% (4/35) des
éleveurs des fermes enquêtées transforment le lait frais en
fromage.
Dans les points de vente du lait frais et des produits
laitiers (en particulier le fromage traditionnel) enquêtés, le
prix de vente du litre de lait frais est de 650 #177; 150 F CFA. Celui d'une
main de fromage oscille entre 500 F CFA et 800 F CFA (Tableau 15).
Tableau 15 : Prix du lait frais et du fromage dans les
points de vente enquêtés
Préfectures
|
Points de vente
|
Nombre de revendeurs touchés
|
Prix du litre de lait frais (F CFA)
|
Prix d'une main de fromage (F CFA)
|
Golfe
|
Lomé
|
2
|
800
|
800
|
Agoè-Nyivé
|
Marché Agoè-Zongo
|
2
|
800
|
700
|
Zio
|
Station SANAP (Tsévié)
|
6
|
500
|
500
|
Dédéké (Tsévié)
|
7
|
500
|
500
|
|
Moyenne
|
|
650 #177; 150
|
625 #177; 125
|
RMJ*= QL* x PV* ; QL*(litres) = quantité de lait trait
par jour et par vache ; PV* (F CFA) = prix de vente moyen du lait de vache
à la ferme.
33
2. Discussion
2.1. Caractérisation des élevages
Les résultats de la typologie ont permis de distinguer,
en fonction des critères de classification décris par Dao (2013),
trois (03) types d'élevages bovins laitiers dans les huit (08)
préfectures de la région Maritime : le type traditionnel (71%),
le type traditionnel amélioré (20%) et le type moderne (9%). Seme
et al. (2016b) ont trouvé les mêmes typologies dans les
proportions respectives de 39,4%, 38,2% et 22,4% dans les élevages
bovins laitiers des préfectures de Avé, du Golfe, du Vo et du
Zio. Ces résultats de typologie des élevages bovins obtenus dans
cette étude corroborent ceux d'Adanléhoussi et al.
(2005) qui ont montré que l'élevage de type traditionnel est
le plus pratiqué au Togo et représente 96% des troupeaux
recensés autour des villes.
On dénombre 8 251 têtes de bovins dans les 35
élevages bovins laitiers des huit (08) préfectures dont 6 718
têtes de bovins dans les élevages traditionnels, 1 161 dans les
traditionnels améliorés et 372 dans les élevages modernes.
La majorité des éleveurs enquêtés dans les
élevages traditionnels n'ont pas d'objectif de production. La plupart se
contentent plus de la productivité numérique au détriment
de la productivité laitière du bétail. Dans ces
élevages, les animaux sont nourris exclusivement du fourrage naturel.
Or, les compléments alimentaires (concentrés et minéraux)
contribuent au maintien et à l'augmentation de la production de lait
dans les élevages (Dicko et al., 2006; Bonfoh et al.,
2007). Cette pratique d'élevage ne permet pas aux éleveurs
d'amortir les dépenses journalières de la ferme. Par contre, le
stockage des résidus de cultures à destination fourragère
était plus important dans les élevages traditionnels
améliores et modernes. De plus dans ces élevages, le lait frais
est partagé entre les bouviers et les propriétaires. Cette
stratégie de gestion du lait permet aux propriétaires d'amortir
certaines charges quotidiennes de la ferme. Les élevages traditionnels
améliorés et modernes sont les mieux indiqués dans la
région Maritime pour la production laitière.
2.2. Production laitière par système
d'élevage
La production laitière moyenne par jour est de 78,8
#177; 0,46 litres dans les élevages traditionnels enquêtés
avec une productivité laitière faible (0,80 #177; 0,46 litre).
Cette productivité est inférieure à celle obtenue dans les
élevages traditionnels améliorés (0,90 #177; 0,22 litre)
et modernes (1,15 #177; 0,79 litres). Ceci s'explique par les apports
réguliers d'aliments dans le régime alimentaire des animaux
durant toute l'année observés dans les élevages
traditionnels améliorés et
34
modernes. De plus, la majorité des élevages
traditionnels enquêtés au cours de notre étude sont
très loin des lieux d'approvisionnement en compléments. Ce choix
du site d'implantation des élevages pourrait avoir un impact sur les
activités de la ferme et sur la productivité du bétail.
Nous avons également observé un début de pratique du
métissage des vaches avec l'introduction des taureaux
améliorateurs de race Goudali dans la majorité des
élevages. Ces pratiques ne sont pas rapportées dans les
études de Seme et al. (2016b) et l'on peut ainsi parler de
nouveauté. Malgré cette faible production laitière, ces
élevages semblent être influencés par l'augmentation de la
demande de lait en provenance des revendeurs et transformatrices. Certains
éleveurs livrent le lait frais par l'intermédiaire des femmes des
bouviers dans les marchés locaux. Cette dynamique pourrait s'amplifier
avec la construction de plusieurs centres de collecte en milieu rural par des
initiatives publiques ou privées.
La production laitière dans les différents
élevages enquêtés est meilleure en saison pluvieuse qu'en
saison sèche. Le faible niveau de la production laitière en
période de sècheresse serait dû à la non
disponibilité de fourrage en abondance alors qu'une forte
corrélation existe entre la production laitière et la
productivité de pâturages. En effet, l'alimentation constitue le
point clé de la réussite de tout élevage laitier. En
milieu tropical, la disponibilité et la diversité floristique des
espèces végétales très appétées, des
parcours naturels et des jachères favorisent une augmentation de la
production de lait (Camara, 2007). Cette logique d'idées justifie les
résultats de notre étude.
La productivité laitière oscille entre 0,4 et
2,3 litres de lait par vache et par jour. Ces résultats corroborent ceux
de Adanléhoussi et Adoméfa, 2004 qui ont montré que la
productivité laitière des vaches locales au Togo est comprise
entre 0,3 et 2,5 litres. Cette productivité varie d'une localité
à une autre. En effet, les vaches rencontrées dans les
localités d'Atoeta (Lacs), de Dédéké 3 (Zio), de
Koudassi 4 (Avé), de Kolo (Zio), de Sévagan 4 (Vo), de Sika-konji
3 et de Tikpi-Adégou dans le Yoto produisent plus d'un (01) litre de
lait par jour. Cela s'expliquerait d'une part, par la disponibilité des
espaces fourragers dans ces localités et d'autre part, par l'apport des
compléments alimentaires aux animaux dès leur retour du
pâturage dans ces élevages. Ces localités sont fortement
recommandées pour l'élevage des bovins.
2.3. Production laitière des groupes de bovins
rencontrés dans les élevages
La production laitière journalière des vaches
métisses (0,95 #177; 0,49 litre), issus du croissement zébus x
taurins, est légèrement supérieure à celle des
zébus (0,94 #177; 0,22 litre) et des taurins (0,67 #177; 0,32 litre) sur
une durée de lactation de 7,23 #177; 1,55 mois (217 #177; 46 jours. Ces
productivités sont largement inférieures à celle
trouvée par Seme et al. (2016b) (2,28 #177; 0,86
35
litres) avec une durée de lactation de 8,4 #177; 0,5
mois (252 #177; 15 jours) dans la région Maritime où la
présente étude a été menée. Par contre,
elles sont presque égales à celle trouvée par
Adanléhoussi et Adoméfa au Togo (Adanléhoussi et
Adoméfa, 2004). En effet, selon leur étude, la quantité
journalière de lait par vache après déduction de la part
bue par les veaux oscillait entre 0,3 et 2,5 litres avec une durée
moyenne de lactation de 240 jours (8 mois). Ces faibles productivités
s'expliqueraient par la sècheresse récurrente constatée
lors de la période d'étude caractérisée par la
perte graduelle de la qualité et de la quantité du fourrage. Ces
résultats sont presque similaires à ceux d'Adanléhoussi
et al. (2005) qui ont montré que les vaches de race Somba en
périphérique de Lomé, dans la région Maritime, ont
une production journalière moyenne de 0,63 litre sur une période
de 241 jours de lactation. La race de bovin ayant de bonne performance
laitière dans les élevages enquêtés est le
zébu Goudali. Elles produisent plus d'un (01) litre de lait par jour.
Cette race pourrait être recommander aux éleveurs bovins.
2.4. Temps d'accès au pâturage et mode
d'alimentation sur la production laitière
La productivité laitière moyenne
journalière dans les élevages où les vaches pâturent
pendant plus de 7 heures par jour qui est de 1,10 #177; 0,55 litres est
supérieure à celle des vaches pâturant moins de 7 heures
par jour (0,77 #177; 0,24 litre). En effet, ces vaches pâturant sur une
longue durée consomment plus de fourrage. Elles font assez de
réserves nutritionnelles et hydriques comparativement à celles
qui pâturent sur une période courte. Ces réserves sont
utilisées dans la lactogenèse avec pour corollaire une
augmentation de la production des vaches. Delagarde et Seuret (2011) confirment
également l'importance du temps d'accès au pâturage et
prouvent que les vaches Holstein qui pâturent pendant huit (08) heures
ont une production plus élevée que celles qui
bénéficient de quatre (04) heures de pâture. Cette logique
d'idées corrobore les résultats issus de notre étude.
La productivité journalière des vaches recevant
une complémentation (0,96 #177; 0,55 litre) est supérieure
à celle des vaches nourries exclusivement de fourrage (0,82 #177; 0,41
litre). Cela s'explique d'une part, par la maîtrise de la conduite
alimentaire par certains éleveurs expérimentés et d'autre
part, par l'association de l'agriculture à l'élevage en vue de
mettre à profit les restes de récolte comme compléments
à tout moment. Ces résultats confirment ceux de Pitala et al.
(2012) au Togo qui ont montré l'effet de la complémentation
sur la production laitière journalière des vaches taurines de
races Lagunaires et Borgou à la station CRAF d'Avétonou. Selon
leur étude, les vaches Lagunaires et Borgou recevant journellement un
complément alimentaire ont eu une production plus élevée
que celles nourries exclusivement du fourrage.
36
2.5. Circuit de collecte et de commercialisation du lait de
vache
Le lait frais et ses dérivés empruntent un
circuit purement artisanal pour atteindre les consommateurs. En effet, les
collecteurs et les femmes des bouviers sont à la base de ce circuit. Ils
convoient le lait frais vers les marchés locaux, les unités
artisanales de transformation du lait et les revendeurs installés dans
les points de vente. Aucune structure en charge de la collecte du lait frais
dans les élevages n'est identifiée dans la région. Le lait
frais des différentes fermes est mélangé lors des
opérations de collecte. Cette pratique expose les consommateurs à
des maladies. Dans les points de vente du lait frais et des produits laitiers,
les revendeurs sont représentés par des femmes (86%) et des
hommes (14%). Ces résultats sont contraires à ceux d'Abalo
(2011), selon lesquels 57% d'hommes et 43% de femmes sont des revendeurs de
lait frais et produits laitiers sur les points de vente dans la ville de
Lomé. Cependant, Adanléhoussi et al. (2005) avaient
montré qu'à Sokodé (dans la région Centrale), les
femmes sont les seules à être impliquées dans la vente du
lait frais. Le lait frais et les produits laitiers sont pour une grande partie,
acheminés directement vers les marchés par les femmes des
bouviers (Adanléhoussi et al., 2005). Ces mêmes auteurs
affirment qu'une partie du lait est vendue dans la ferme et une autre à
d'autres revendeuses qui le revendront en l'état ou après
transformation aux consommateurs finaux. Ces résultats corroborent ceux
de Ba Diao et al. (2002) qui ont montré qu'en Afrique de
l'Ouest, les femmes sont au coeur de l'économie laitière en
participant de manière directe à la production, à la
collecte, mais surtout à la transformation et à la
commercialisation du lait frais et des produits laitiers, ainsi qu`à la
gestion des revenus générés. Le circuit de collecte et de
commercialisation du lait obtenu lors de cette étude est similaire
à celui trouvé par Dao (2013), Seme et al., (2016b) et
Alawi (2017).
Le prix moyen du litre de lait frais est de 650 #177; 150 F
CFA dans les points de vente. Ce prix est supérieur à celui de
Alawi (2017) qui est de 611,1 #177; 78,5 F CFA dans les points de vente du lait
autour de Lomé. Cela s'explique par l'augmentation du prix du litre de
lait frais dans les fermes de collecte due à la sècheresse qui
contraignait les éleveurs à parcourir de longues distances
à la recherche du fourrage. Le niveau de transformation du lait dans les
élevages est très faible. En effet, 11% (4 éleveurs sur
les 35 enquêtés) transforment le lait en fromage. Cela s'explique
d'une part, par le fait que la fabrication d'une main de fromage
nécessite une quantité importante de lait (2 litres de lait pour
une main de fromage) et d'autre part, par des difficultés liées
à sa conservation. Ce constat est similaire à ceux
d'Adanléhoussi et al. (2005) qui ont montré que le
niveau de transformation du lait est faible dans les élevages bovins
laitiers au Togo.
37
CONCLUSION
Cette étude met en exergue les systèmes
d'élevages bovins laitiers de types traditionnels
améliorés et modernes face à la demande croissante du
lait, malgré le contexte général dominé par des
systèmes traditionnels peu productifs sur le plan laitier dans la
région Maritime au Togo. Les systèmes traditionnels
améliorés et modernes ont les meilleurs conditions
d'élevage favorables à l'expression de la production du lait des
vaches locales comparativement au système traditionnel. L'étude
sur l'état des lieux de l'élevage des bovins laitiers
soulève le problème du déficit laitier dû à
la faiblesse des performances de production des races locales. Les
résultats de l'étude montrent que les systèmes
d'élevages bovins laitiers sont en majorité de type traditionnels
(71%) avec une productivité laitière faible (0,80 #177; 0,46
litre). De plus, la production laitière des vaches dépend de la
race de bovin élevée, du mode d'alimentation et du temps
d'accès au pâturage. Le circuit de collecte et de
commercialisation du lait est artisanal. Or, aujourd'hui, les élevages
de type traditionnels dans la région Maritime ont tendance à
évoluer vers le système moderne ceci grâce à un
début de la pratique du métissage des vaches avec l'introduction
des taureaux améliorateurs de race locale (Goudali) ou importée
(Holstein et Montbéliard). En somme, l'amélioration de la
production des vaches laitières dans les élevages
passe par un bon suivi zootechnique (alimentation, état
sanitaire, conduite du troupeau etc.).
Recommandation et perspectives
Vu les résultats de cette étude et selon la
politique actuelle de l'État togolais dans la promotion de la production
laitière au Togo, nous suggérons que :
? les éleveurs bovins achètent
régulièrement des compléments alimentaires pour
pallier aux déficits en ressources fourragères;
? les propriétaires des fermes bovines recrutent et
forment des trayeurs sur la traite et l'hygiène en élevage
bovins laitiers ;
? les bouviers soient former sur la conduite des bovins et sur
les mesures de biosécurité en exploitation bovine pour
améliorer les productions et limiter les pathologies;
? les propriétaires des troupeaux de bovins
prévoient des parcelles fourragères pour assurer
l'alimentation des animaux durant toute l'année ;
? les éleveurs bovins pratiquent
régulièrement des inséminations artificielles
pour améliorer la productivité laitière.
Comme perspectives, nous prévoyons :
-évaluer la productivité laitière par
élevage en tenant compte du disponible fourrager.
38
ANNEXES
Annexe 1: Fiche de collecte des données dans les
élevages bovins laitiers
1. Zone d'étude
1.1.Préfecture .
1.2.Canton .
1.3.Village/ localité :
1.4.Coordonnées géographiques : longitude :
Latitude .
2. Identification de la ferme / station
2.1.Nom de la ferme .
2.2.Année d'installation de la ferme :
2.3.Propriétaire . Contact . Niveau
d'instruction : Sexe : M
2.4.Fonction du propriétaire : salarié
39
2.5.Autres : à préciser .
2.6.Bouvier : Contact . ...Ethnie .
2.7.Chef bouvier de la zone : Contact . Ethnie
2.8.Nombre de parcs / élevage.
2.9.Type d'élevage :
2.10. Installations disponibles dans la ferme :
2.11. Effectif main d'oeuvre disponible : Bouvier .
Trayeurs .
2.12. Système d'élevage.
3. Caractéristiques générales de
l'exploitation et du troupeau 3.1. Cheptel animalier
3.1.1. Races bovines présentes . 3.1.2. Effectif
total des animaux par race:
40
Bovins
|
Zébus
|
taurin
|
Métis
|
Vaches
|
|
|
|
Génisses
|
|
|
|
Vêles
|
|
|
|
Veaux
|
|
|
|
Taureaux
|
|
|
|
Taurillon
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
3.1.3. Rang de lactation des vaches :
3.1.4. Nombre total de vaches soumises à la traite :
3.2. Génétique
3.2.1. 3.2.2. 3.2.3. 3.3.
|
Taureau améliorateur acheté ou issu du troupeau :
oui
Sexe ration par parc: Gestion des veaux, taurillons, vaches
reformées : Alimentation
|
non
|
|
3.3.1.
|
Aliment de base :
|
|
3.3.2.
|
Disponibilité des points d'eau: oui
|
non
|
|
source d'eau :
|
3.3.3.
|
Durée de pâture par jour (h) : saison
|
sèche
|
:
|
Saison
|
pluvieuse
|
3.3.4.
|
Distance de parcours par
|
jour (km):
|
/
|
/
|
|
|
3.3.5.
|
Moment de pâture : jour
|
|
|
nuit
|
|
|
3.3.6.
|
Pratique du tarissement
|
: Oui
|
|
Non
|
|
|
3.3.7.
|
Compléments alimentaires:
|
Oui
|
|
|
Types
|
|
|
|
:
|
|
Non
|
|
|
|
Pourquoi
:
|
3.3.8.
|
Difficultés rencontrées
|
:
|
|
3.4. Production laitière
Qté par jour (L)
Qté par mois(L)
Qté fabrication formage (L)
Autoconsommation (L)
Qté= Quantité
3.4.1. Durée de lactation des vaches :
3.4.2. Quantité de lait / traite / vache / race (L) : / ..
/
non
3.4.3. Avez-vous des collecteurs de lait : oui 3.4.4. Si oui
combien de collecteurs avez-vous ?
3.4.5. Combien de litres collecte -t-il par jour ?
41
3.4.6. Collecte-t-il uniquement dans votre ferme
3.4.7. Quantité de lait frais/jour/ saison :
sèche
3.5. Pratique de la traite - hygiène -
commercialisation
|
? oui
|
non
|
|
pluvieuse
|
|
|
|
3.5.1. Nombre de traites par jour : /
|
|
/
|
|
|
:
midi
|
|
|
3.5.2. Moment de traite : matin
|
|
soir :
|
3.5.3. Moyens de traite : mains
|
|
|
machine à traire :
|
|
|
3.5.4. Lieu de traite : parc pâturage
|
:
|
|
|
autres (à préciser)
:
|
3.5.5. Matériaux de collecte : seau
préciser): .
|
|
|
assiettes en plastique
|
:
|
|
|
Autres (à
|
|
|
non :
3.5.6. Soins pendant la traite : lavage de main oui
bon
3.5.7. Appréciation de l'hygiène des instruments de
traite : mauvais
acceptable
3.5.8. Machine de transformation du lait : oui
Pourquoi :
3.5.9. Destinée du lait et fromage : vente
|
Non
autoconsommation :
|
3.5.10. Lieu de vente du lait et fromage : ferme Points de vente
:
Autres (à préciser) :
3.5.11. Prix de vente du litre de lait (FCFA) : à la ferme
lieu de vente
3.5.12. Prix de vente d'un fromage (FCFA) : à la ferme
lieu de vente
4. Autres informations et observations
42
Annexe 2 : Fiche de collecte de données dans
les points de vente du lait frais
1. Situation géographique
1.1.Préfecture :
1.2.Canton :
1.3.Village/ localité :
1.4.Coordonnées géographiques : longitude :
Latitude :
2. Informations générales
2.1.Nom du revendeur :
2.2.Sexe :
2.3.Ethnie de la revendeuse :
2.4.Contacts : .
2.5.Lieu d'approvisionnement en lait :
2.6.Quantité de lait achetée par jour pour la
vente :
2.7.Quantité de lait vendue par jour :
2.8.Mévente par jour :
2.9.Prix du litre de lait frais (F CFA) :
2.10. Prix d'une main de fromage (F CFA) :
3. Autres informations et observations
43
Annexe 3 : Quelques photos prises lors de
l'étude
B
A
Figure 7 : A-Revendeuse du lait
(Agoè-Nyivé); B-Transformatrice du lait en fromage à
Avéta (Zio)
A B
Figure 8 : A- Revendeuses et transformatrices du lait
local à Dédéké sur la RN1 (Zio) ; B- Collecteur de
lait à Afagnan (Bas-Mono)
A B
Figure 9 : A-Troupeau de bovins dans une ferme bovine
à Dagbachi (Vo) ; B-Parc des veaux et velles dans une ferme bovine
à Yovocopé (Avé).
44
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Borgou dans la zone soudanienne du Bénin, Int. J. Bio. Chem. Sci.,
7, 1, 125-146.
48
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACES i
REMERCIEMENTS ii
SOMMAIRE iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES ANNEXES vi
SIGLES ET ACRONYMES vii
RÉSUME viii
ABSTRACT ix
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE 3
1. Généralités sur l'élevage bovin
au Togo 4
1.1. Cheptel bovin au Togo 4
1.2. Races bovines rencontrées au Togo 5
1.3. Caractéristiques des systèmes
d'élevage bovin au Togo 5
1.4. Systèmes d'élevages laitiers au Togo 6
1.4.1. Élevage laitier de type traditionnel 6
1.4.2. Élevage laitier de type traditionnel
amélioré 6
1.4.3. Élevage laitier de rente ou commercial 6
2. Structuration de la filière laitière au Togo
7
2.1. Filière laitière locale 7
2.2. Filière laitière industrielle 7
3. Production de lait au Togo 8
4. Lait 9
5. Mode de consommation et importance du lait dans les
régimes alimentaires au Togo 9
49
6. Analyse Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces (FFOM)
de la filière laitière au
Togo ..10
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET MÉTHODES 12
1. Matériel 13
1.1. Présentation de la zone d'étude 13
1.2. Matériel de mesure 14
1.3. Matériel technique 14
1.4. Groupe cible de l'étude 14
2. Méthodes 15
2.1. Méthode d'échantillonnage 15
2.2. Méthode de conduite de l'enquête et de collecte
de données 16
2.4. Paramètres de production laitière 16
2.5. Analyse statistique 17
CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION 18
1. Résultats 19
1.1. Acteurs de la filière laitière touchés
lors de l'étude 19
1.2. Caractérisation des élevages bovins laitiers
19
1.2.1. Conduite sanitaire 21
1.2.2. Conduite alimentaire 22
1.2.3. Pratique de la traite et qualité hygiénique
du lait trait 23
1.3. Production laitière par système
d'élevage 23
1.3.1. Élevages traditionnels 23
1.3.2. Elevages traditionnels améliorés 24
1.3.3. Elevages modernes 24
1.4. Productivité laitière des groupes de bovins
rencontrés dans les élevages 25
1.5. Production laitière par préfecture et par
localité 27
1.6. Temps de pâture et mode d'alimentation sur la
productivité laitière 30
50
1.7. Circuit de collecte et de commercialisation du lait de
vache 30
2. Discussion 33
2.1. Caractérisation des élevages 33
2.2. Production laitière par système
d'élevage 33
2.3. Production laitière des groupes de bovins
rencontrés dans les élevages 34
2.4. Temps d'accès au pâturage et mode
d'alimentation sur la production laitière 35
2.5. Circuit de collecte et de commercialisation du lait de
vache 36
CONCLUSION 37
ANNEXES 38
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44
TABLE DES MATIÈRES 48
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