I.2. Traitement des informations
Le traitement de l'information est la deuxième mission
du journaliste consistant à donner à l'information une forme
conforme aux règles journalistiques. Il ajoute des
éléments nouveaux et importants pour intéresser le public.
Pour s'y faire, il utilise un style bien défini, le style
journalistique. Il s'agit d'abord de rédiger une information qui doit
répondre à six questions de référence : Qui, Quoi,
Où, Quand, Comment et pourquoi.
Qui ? : C'est le sujet de l'information. Il s'agit
d'identifier la personne physique ou morale qui fait ou qui subit l'action ; le
fait ou l'évènement.
o Quoi ? : c'est la description de la nature de l'action ou
l'objet de l'évènement. Cette réponse se décline
par un verbe.
o Quand ? : c'est le moment du déroulement de l'action
ou de l'évènement.
o Où ? : le lieu du déroulement de l'action
o Comment ? : la manière du déroulement de
l'action
o Pourquoi ? : la cause, la raison, l'objectif ou le but de
l'action16.
C'est également le processus de changement de
l'information de toute manière détectable par un observateur.
Comme tel, c'est un processus qui
15 CHARADEAU, P., op.cit.
16 WAWA. G.J., Méthodologie de
l'information I (presse écrite), cours inédit, Ifasic,
Kinshasa, 2015, P.18
décrit toutes les choses qui arrivent (changement) dans
l'univers, depuis la chute d'une pierre (un changement de position)
jusqu'à l'impression d'un texte à partir d'un système
informatique numérique. Dans ce dernier cas, un système de
traitement de l'information (ordinateur) change la forme de la
présentation de ce fichier texte17.
Selon Patrick Charaudeau, traiter l'information, c'est la
manière de faire, la façon dont l'informateur décide de
rapporter langagièrement (et icôniquement s'il a recours à
l'image) les faits qu'il a sélectionnés, en fonction de la cible
qu'il a prédéterminée, avec l'effet qu'il a choisi de
donner. En d'autres termes, il y va de l'intelligibilité de
l'information transmise et comme il n'y a pas d'intelligibilité en soi,
celle-ci dépend des choix discursifs auxquels s'est livré
l'informateur. Or ce qui caractérise tout choix, c'est le fait qu'il met
en évidence certains faits et laisse d'autres dans l'ombre. A tout
moment, l'informateur devrait se demander, non pas s'il est fidèle,
objectif ou transparent, mais quel effet lui semble produire telle façon
de traiter l'information et concomitamment quel effet produirait telle autre
façon, avant de procéder à un choix définitif. Il
s'agit ici de pratiquer un modèle de traitement qui ne dénature
pas l'information, qui assure la plus grande transparence entre l'information
qui se présente comme un « être là» et
l'instance de réception qui doit la décoder telle quelle
est18.
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