CONCLUSION
Notre préoccupation dans ce premier chapitre a
consisté àmener une démarche
phénoménologique de l'avoir dans sa mouvance avec l'être
humain dans la pensée marcellienne partant de leur mode de
vie.C'est-à-dire de la valeur qu'a l'avoir sur l'être car celui-ci
ne peut pas ne pas exister sans l'avoir. Ces deux réalitéssont
complémentaires. En revanche, l'être est appréhendé
dans la sphère de l'esprit et l'avoir dans la sphère de l'objet
comme complément de l'êtredans le bon sens du mot et de l'avoir en
tant que corps-sujet et comme un bien de l'être.
Cela étant, la condition existentielle de l'être
pour l'avoir, se comprend sur le fait que l'être a également
certaines possessions qui lui permettent de pouvoir survivrenotamment, au
niveau psychologique et matériel, puis sur le fait qu'il a son corps
comme le dévoilement de son existence au monde ou bien comme un
élément fondamental sur lequel il se fait reconnaître.
D'où la pertinence de la corporéitécomme zone
frontière entre l'être et l'avoir.
En ce sens, la relation de l'être et de l'avoir stipule
déjà notre style de vie ou notre façon d'exister dans le
monde. Cela nous donne également la possibilité de
reconnaître que nous sommes fait pour avoir, c'est-à-dire
être pour avoir, notre existence dépend par ailleurs de notre
possession.Pour donner un sens à celle-ci, nous devons être en
action pour sa valorisation. Cela doit se réaliser également par
le travail car c'est en travaillant que nous pouvons valoriser notre
existence.
Au-delà de la réalité de l'Etre et de
l'Avoir ou de leur coexistence, nous avons remarqué aussi avec Gabriel
Marcel que c'est souvent la mauvaise gestion développée par
l'être sur l'avoir qui entraîne sa réduction voire son
oubli. Dans cette dynamique, cela entraîne également l'oubli de
l'autre au niveau relationnel. Nonobstant cette considération, l'avoir,
faut-il le préciser, n'est pas un danger. Cette réduction se base
beaucoup plus sur la façon de considérer la technologie. Plus on
lui accorde une supra importance, plus on tend à l'objectiver. Or la
trop grande objectivation de la technologie implique ipso facto
l'aliénation de l'homme et pire même, l'exploitation de l'homme
par l'homme. Quelles en sont les conséquences et les manifestations
visibles dans le monde moderne ?Le prochain chapitre nous en dira plus.
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