CONCLUSION GENERALE
En optant pour un thème abordant la question de
l'intégration aérienne, portant spécifiquement
sur« l'intégration aérienne en Afrique :
une analyse à partir des politiques du ciel unique africain de l'ASECNA
et du MUTAA de l'Union Africaine », il consistait
globalement à questionner l'intégration aérienne sur le
continent africain et la mettre en perspective à partir des politiques
aériennes du « ciel unique africain de l'ASECNA » et
le MUTAA de l'Union Africaine.
De façon plus précise, l'on s'est posé
au départ la question centrale de savoir comment penser la
pluralité des politiques aériennes en Afrique au regard de
l'objectif continental d'intégration. Cette préoccupation
principale nous a commandé de dégager deux questions secondaires
relatives au regard panoramique que l'on peut jeter sur les politiques
aériennes en Afrique, et comment appréhender le potentiel
intégrateur de cette pluralité sur la mission d'uniformisation
d'un « ciel africain ». Pour tenter d'y répondre,
l'on a formulé une hypothèse centrale et deux hypothèses
subsidiaires. La première postule que la rationalisation de la
pluralité des politiques aériennes en Afrique constitue un
élément catalyseur de l'objectif continental d'intégration
et que cette pluralité des politiques communautaires impacte le
processus de libéralisation du « ciel africain ».
Quant aux deux dernières, elles arguent respectivement
que : les politiques aériennes en Afrique sont multiples et
plurielles et sont perceptibles à travers les accords
multilatéraux et bilatéraux. Certaines politiques visent une
unification du « ciel africain » et les autres une
libéralisation sous régionale ; etla pluralité des
politiques aériennes en Afrique n'entraine pas nécessairement la
réalisation d'un « ciel africain » sans
frontières, eu égard aux manquements qui la ralentissent.
C'est en prenant appui sur le néo-fonctionnalisme et
la théorie de l'inter-gouvernementalisme, et à partir des
méthodes historique, analytique, critique et
hypothético-déductive, que l'on a analysé les
données collectées via la recherche documentaire et l'entretien
mené avec des personnes ressources. Il nous a paru judicieux, dans un
souci d'organisation rationnelle des idées, de subdiviser notre
démonstration en deux moments relatifs à nos hypothèses
secondaires. Tandis que le premier s'attèle à jeter un regard
panoramique sur les politiques aériennes en Afrique, le second quant
à lui s'affaire à mesurer la portée de ces politiques
plurielles sur la mission de fédération d'un « ciel
africain », mais davantage leur impact sur l'intégration
aérienne en Afrique et sur le développement du continent et les
entraves à leur mise en oeuvre. Il en ressort succinctement que,
officiellement lancées en 2017 par l'ASECNA pour la politique du
« ciel unique » et l'Union Africaine pour le MUTAA, ces
politiques mises en oeuvre pourront influencer positivement le processus de
libéralisation du transport aérien africain par une dynamisation
de la libre circulation sur le continent (intégration des compagnies
aériennes africaines et le brassage des peuples africains). Aussi, ces
politiques pourront aider à développer le continent sur le plan
économique, et permettra à l'Afrique de faire face à la
concurrence mondiale en ce qui concerne l'aviation civile.
Toutefois, la mise en oeuvre de ces politiques demeure
hypothéquée eu égard aux multiples freins d'ordres
politique (conclusion d'accords dispersés en matière de
politiques aériennes et l'égoïsme de certains Etats et la
présence de la France au sein de l'ASECNA empêchant certains pays
comme le Nigéria à intégrer l'organisation) et
économico- infrastructurel (insuffisance des infrastructures
aéroportuaires et l'absence de financement de ces infrastructures). Pour
contrecarrer cette spirale négative de manière à ce que
ces politiques contribuent à uniformiser « l'espace
aérien africain », il est plus que jamais urgent de les
rationaliser en les manageant de façon optimale (meilleure coordination
des politiques et clarification du vide juridique de certains articles de la
DY), tout en finançant la construction d'infrastructures y
afférentes. De plus, il serait judicieux pour les Africains d'harmoniser
leurs accords face aux partenaires de l'Afrique à travers une diplomatie
aérienne africaine et une ré-africanisation de l'ASECNA,
l'introduction des normes OACI et une rationalisation des Africains dans la
signature d'accords avec l'extérieur. Toutefois, il est à noter
que bien managées, les politiques aériennes plurielles peuvent
être un préalable à l'intégration aérienne du
continent.Mal managées, elles en constitueront une entrave. Ce rendu
confirme les hypothèses formulées à l'aube de notre
travail de recherche. Tout compte fait, notre travail universitaire n'est
guère exempt de quelques insuffisances liées notamment à
la nature du sujet. Le champ de recherche demeure par conséquent ouvert
et beaucoup reste encore à faire.
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