SOMMAIRE
i
AVERTISSEMENT
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
LISTE
DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
v
LISTE
DES FIGURES
x
LISTE
DES ANNEXES
xi
RESUME
xii
ABSTRACT
xiii
INTRODUCTION
GENERALE
1
PREMIERE
PARTIE : REGARD PANORAMIQUE SUR LES POLITIQUES AERIENNES EN AFRIQUE
33
CHAPITRE
I : SYNOPTIQUE DE L'ASECNA ET SA POLITIQUE DU « CIEL UNIQUE
AFRICAIN »
35
CHAPITRE
II : LE MARCHE UNIQUE DU TRANSPORT AERIEN AFRICAIN
49
DEUXIEME
PARTIE: LE POTENTIEL INTEGRATEUR DE LA PLURALITE DES POLITIQUES AERIENNES SUR
LA MISSION D'UNIFORMISATION D'UN « CIEL AFRICAIN »
71
CHAPITRE
III : L'IMPACT DE LA PLURALITE DES POLITIQUES AERIENNES SUR LE PROCESSUS
D'INTEGRATION DU « CIEL AFRICAIN »
72
CHAPITRE
IV : PERSPECTIVES POUR UNE INTEGRATION AERIENNE AFRICAINE REUSSIE
89
CONCLUSION
GENERALE
98
BIBLIOGRAPHIE
101
TABLE
DE MATIERES
115
LISTES
DES ANNEXES
120
AVERTISSEMENT
L'Université de Yaoundé II et l'Institut des
Relations Internationales du Cameroun (IRIC) n'entendent donner aucune
approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire.
Ces opinions doivent être considérées comme propres
à leur auteur.
DEDICACE
A
Mon épouse madame MISSIKA née TABETA
Agnès Mbeng
A
Ma maman madame BANEN Marie Louise, Hommage d'un amour
inconditionnel et d'une gratitude éternelle.
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire n'aurait pu être
produit sans le concours d'instances et de personnes à qui il convient
ici de retourner l'ascenseur. Ainsi, hommages appuyés :
A Son Excellence Daniel Urbain NDONGO,
Ministre Plénipotentiaire Hors Echelle, Directeur de l'IRIC ;
Au Pr. Paul Elvic BATCHOM, pour avoir
accepté de diriger ce mémoire. Ses idées et sa rigueur ont
été l'une de nos principales sources d'inspiration. Ses
appréciations et ses encouragements nous ont permis de garder une
certaine confiance indispensable pour la réalisation de ce travail. Nous
le remercions pour nous avoir aidé à frayer un petit chemin dans
ce vaste labyrinthe des Relations Internationales ;
Au Pr. Pascal Charlemagne MESSANGA NYAMDING, chef de
Département de l'Intégration et de la Coopération pour le
Développement, pour son accompagnement à la fois moral et
épistémologique durant notre formation ;
A tous les camarades de la 10ème Promotion
(Promotion Paul KAGAME) du Parcours Intégration Régionale et
Management des Institutions Communautaires (IRMIC).
A ceux dont les mots seuls ne suffisent à exprimer
notre infinie reconnaissance, à savoir : nos parents le
Révérend SOKO Martin et madame Véronique SOKO, ainsi que
nos frères et soeurs NGON MBIZANG Adèle, MBIZANG Patrice
Grégoire, NZIMA MBIAN Christian et BIKA Ghislain Vaugelas. Merci pour
tant d'amour et de soutien multiforme !
A ce panel d'adjuvants auxquels nous sommes redevables, nous
associons : le personnel administratif et d'appui de l'IRIC ; nos
aînés académiques NDASSA Arouna, ZAMBO OYONO
Arsène, BANOUEKENI Y'EMOCK Giles Benoît ; ainsi que nos amis
KARIVO Gabriel, ANGOULA MVONDO Yannick, BELA BESSIA Roméo Aubin.
A tous ceux que nous n'avons pas ici nommément
cités, nous présentons nos sincères excuses. Puissiez-vous
voir dans cette brève évocation, le symbole de notre
déférente reconnaissance.
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET
ABREVIATIONS
AC : Acte Constitutif
ACAA : Association des Compagnies
Aériennes Africaines
ADS : AutomaticDependent Surveillance
AE : Agence d'Exécution
AEF : Afrique Equatoriale
Française
AELE :Association Européenne de
Libre-Echange
AFI : Afrique Océan-Indien
AFI SAFPLAN : Plan intégral
d'Application des Normes de Sécurité Aérienne en Afrique
AFI SECFAL : Plan intégral
d'Application Régionale des Normes de Sécurité
Aérienne
AFRAA : African Airlines Association
AOF : Afrique Occidentale
Française
Art. : Article
ASECNA : Agence pour la
Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à
Madagascar
ATM/CNS :Air Trafic Management
(Système de navigation aérienne par satellite)/ Communication
Navigation System
ATR :avion « labo »
permettant d'effectuer des calibrages
AU : African Union
BAD : Banque Africaine de
Développement
BM : Banque Mondiale
CAAC : Commission Africaine de
l'Aviation Civile
CADHP : Charte Africaine des Droits de
l'Homme et des Peuples
CAE : Communauté d'Afrique de
l'Est
CAFAC : Commission Africaine de
l'Aviation Civile
CASSOA : Agence de supervision de la
sûreté et de la sécurité de l'aviation civile
CCAA : Cameroon Civil Aviation
Authourity
CCEG : Conférence des Chefs
d'Etat et de Gouvernement
CCR : Contrôle de la Circulation
Régionale
CEA : Communauté Economique
Africaine
CEA/ONU : Communauté Economique
des Nations-Unies pour l'Afrique
CECA : Communauté
Européenne du Charbon et de l'Acier
CEE : Communauté Economique
Européenne
CEEAC : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique Centrale
CEDEAO : Communauté Economique et
Douanière des Etats de l'Afrique de l'Ouest
CEG : Chefs d'Etat et de Gouvernement
CEGUA : Chefs d'Etat et de Gouvernement
de l'Union Africaine
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
CEN-SAD : Communauté des Etats
Sahélo Sahariens
CERs : Communautés Economiques
Régionales
Cf. : Confer
CMA : Méthode de Surveillance
Continue
COMESA : Marché Commun de
l'Afrique Orientale et Australe
COSCAP : Programme de
développement coopératif de la sécurité
opérationnelle et du maintien de la navigabilité
CTS : Comité Technique
Spécialisé
CUA : Commission de l'Union Africaine
Decl. : Déclaration
DG : Directeur Général
DGM : Deuxième Guerre Mondiale
DI : Droit International
Dr. : Docteur
DY : Déclaration de
Yamoussoukro
EAMAC : Ecole Africaine de la
Météorologie et de l'Aviation Civile
ERNAM : Ecole Régionale de la
Navigation Aérienne et du Management
ERSI : Ecole Régionale de
Sécurité Incendie
FIR : Flight Information Region
FMI : Fonds Monétaire
International
GANP : General Air Navigation Plan
GASP : General Air Sefety Plan
IATA : International Air Transport
Association
IGAD : Autorité
Intergouvernementale sur le Développement
IGDR : Indice Global de
Développement Régional
IRIC : Institut des Relations
Internationales du Cameroun
IRMIC : Intégration
Régionale et Management des Institutions Communautaires
MUTAA : Marché Unique du
Transport Aérien Africain
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique
NTIC : Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication
POS : Plan d'Orientations
Stratégiques
Pr. : Professeur
PSE :Premier Secours d'Evacuation
OACI : Organisation de l'Aviation Civile
Internationale
OI : Organisation Internationale
OIG : Organisation
Inter-Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
PAAC : Politique Africaine de l'Aviation
Civile
PIB : Produit Intérieur Brut
SAA : South Africa Airlines
SAATM: Single African Air Transport Market
SADC : Communauté de
Développement de l'Afrique Australe
RCA : République Centrafricaine
RI : Relations Internationales
RIV : Région d'Information de
Vol
RSOO : Organisations Régionales
de Supervision de la Sécurité
UA : Union Africaine
UCAC : Université Catholique
d'Afrique Centrale
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africain
UMA:Union du Maghreb Arabe
US:United States
USA: United States of America
USAP : Programme Universel d'Audits de
Sûreté
USOAP : Programme universel
d'évaluation de la surveillance de la sécurité
Vol. : Volume
ZELCAF : Zone de Libre-Echange
Continentale Africaine
ZLEC : Zone de Libre-Echange
Continentale
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Espace aérien de l'ASECNA et celui
de l'Afrique
3
Figure 2: Les pays membres de l'ASECNA
38
Figure 3: Les pays membres de l'ASECNA et leur date
d'adhésion
39
Figure 4: Organigramme de l'ASECNA
44
Figure 5: Liste des pays ayant pris l'engagement
solennel de mettre en oeuvre les principes de la Décision de
Yamoussoukro
62
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Convention de Dakar de 1974
révisée instituant l'ASECNA
ANNEXE 2 ; Déclaration de 1988 relative
à une nouvelle politique aéronautique africaine
ANNEXE 3 : Décision de Yamoussoukro de
1999 relative à la mise en oeuvre de la Déclaration de
Yamoussoukro de 1988
ANNEXE 4 : Attestation de fin de stage à
la Représentation de l'ASECNA auprès de la République du
Cameroun
RESUME
La recherche sur le thème «
L'intégration aérienne en Afrique : une analyse à
partir des politiques du ciel unique africain de l'ASECNA et du MUTAA de
l'Union Africaine » a pour but d'analyser l'intégration
régionale africaine en général et l'intégration
aérienne en particulier, et de les mettre en perspective à partir
des politiques aériennes à savoir la politique
du « ciel unique africain » de l'ASECNA et du MUTAA de
l'Union Africaine. Le choix de ce sujet émane d'une réflexion
globale sur l'impact de la pluralité des politiques aériennes sur
le processus d'intégration aérienne africaine. Ainsi, dans le but
de conduire ce travail de recherche, nous avons eu recours à un cadre
théorique composé des théories suivantes : le
néo-fonctionnalisme et l'inter-gouvernementalisme. La démarche
méthodologique de cette étude repose sur des techniques de
collectes et d'analyse telles que la recherche documentaire, la recherche sur
internet, l'enquête de terrain, le guide d'entretien et l'analyse de
contenu. Sur la base des résultats obtenus, il est établi que
bien managées, les politiques aériennes peuvent être un
préalable à l'intégration aérienne et donc un coup
d'accélérateur à l'intégration régionale
tout court. Mal managées, elles en constituent plutôt une
entrave.Tout dépend des négociations, de ce qu'on propose aux
Etats. Cependant, le processus d'unification du « Ciel
Africain » a encore du mal à être mis en oeuvre dans son
effectivité en raison de nombreuses pesanteurs déclinées
en freins et craintes d'ordres divers qu'il urge de dissiper pour que les
fruits tiennent la promesse des fleurs.
Mots-clés: Intégration
régionale, Intégration aérienne, Politiques publiques,
Politiques publiques communautaires, ASECNA, MUTAA, Union
Africaine.
ABSTRACT
The research on the theme "Air Integration in Africa: an
analysis based on the Single African Sky policies of ASECNA and the MUTAA of
the African Union" aims to analyse African regional integration in general and
air integration in particular, and to put them into perspective based on air
policies, namely the "Single African Sky" policy of ASECNA and the MUTAA of the
African Union. The choice of this subject stems from a global reflection on the
impact of the plurality of air policies on the African air integration process.
Thus, in order to conduct this research work, we have used a theoretical
framework composed of the following theories: neo-functionalism and
inter-governmentalism. The methodological approach of this study is based on
collection and analysis techniques such as desk research, internet research,
field survey, interview guide and content analysis. On the basis of the results
obtained, it is established that, if properly managed, aviation policies can be
a prerequisite for aviation integration and thus a boost to regional
integration in general. Badly managed, they rather constitute an obstacle to
it, depending on the negotiations and what is proposed to the States. However,
the process of unification of the "African sky" is still struggling to be
implemented effectively because of many burdens in the form of brakes and fears
of various kinds that it is urgent to dispel so that the fruits keep the
promise of the flowers.
Key words: African Union, ASECNA, MUTAA, Public
Policies, Community Public Policies, Regional Integration, Air Integration,
Public Policies, ASECNA, MUTAA, African Union.
INTRODUCTION GENERALE
L'introduction en tant que clef de voûte de toute
entreprise de recherche vaut son pesant d'or dans la construction du travail de
recherche1(*). Elle
permettra ainsi de faciliter la compréhension du thème
d'étude tout en suscitant l'intérêt du lecteur. A cet
effet, la présente introduction s'articule autour de trois grandes
parties à savoir la construction de l'objet (I), le cadre
théorique et méthodologique (II) et l'articulation et gestion du
plan de travail (III).
I- LA CONSTRUCTION DE L'OBJET
Dans cette partie sur la construction de l'objet
d'étude, il sera question de s'inscrire dans la sphère
scientifique tout en passant de la connaissance commune à la
connaissance scientifique2(*). Pour ce faire, afin d'arborer cette posture
scientifique, il sera question en tant que chercheur de rompre avec les
obstacles épistémologiques3(*). Cette partie du travail s'articulera essentiellement
sur le contexte et la justification du sujet (A), la délimitation du
sujet (B), définition des concepts (C), la revue de littérature
(D), la problématique et les questions de recherche (E) et les hypothèses (H).
A- Contexte et
justification du sujet
Dans cette articulation liminaire, il s'agit de
préciser le contexte dans lequel s'inscrit le sujet (1) et de justifier
son choix (2).
1- Contexte du sujet
« Lorsque je dessine les frontières de
l'Afrique, j'ai toujours l'impression de blesser les
peuples »4(*).
Par ces termes, Le Monde Diplomatique citant un géographe,
estimait que les frontières africaines héritées de la
colonisation sont fréquemment dénoncées pour avoir
divisé des aires de populations continues propulsant ainsi l'Afrique
comme étant et restant « le plus morcelé des
continents »5(*), fut-il tant sur son territoire terrestre, maritime
qu'aérien. Cette situation ne date pas d'aujourd'hui car c'est avec un
très lourd handicap que la majorité des pays africains
accèdent à la souveraineté internationale. En effet, les
frontières de ces derniers sont toutes issues des décisions de la
Conférence de Berlin organisée par les Européens qui,
réunis du 15 novembre 1884 au 26 février 1885 à
l'invitation du Chancelier allemand Otto Von Bismarck, décidèrent
de la balkanisation, communément appelée partage de
l'Afrique6(*).
Enfermés dans un carcan d'espace
socio-économique étroit, les Etats africains se rendent compte de
la nécessité de dépasser le cadre de leur
souveraineté nationale. Cet état de choses justifierait
l'effervescence intégrationniste observée pendant la
décennie des indépendances7(*) et qui suit son cours de nos jours. C'est dans ce
sillage qu'au lendemain de leur accession à la souveraineté
internationale, afin de relever les énormes défis auxquels ils
étaient confrontés, notamment en matière de
développement dans un contexte marqué par la récurrence
des conflits8(*), les pays
africains, ou du moins certains déjà indépendants ou
presqu'indépendants, vont opter pour la constitution d'un ensemble
continental à même de surmonter ces difficultés via la
conjugaison des efforts9(*).
Ce processus reflète la conviction chez les décideurs africains
que l'intégration est une condition essentielle du succès des
efforts déployés en matière de développement, dans
l'exploitation des voies et moyens permettant la réalisation des
objectifs de développement et d'intégration afin de parvenir
à la construction d'une région économiquement
efficace10(*) et ceci,
dans le souci que l'Afrique ne soit plus « une honte, un embarras
et une menace pour la mondialisation »11(*)au sens de SHANDA TONME, mais
plutôt ce « formidable élan qui, un jour très
prochain, vaincra toutes les difficultés »12(*).
Ceci dit, l'intégration régionale
apparaît donc de nos jours comme une nécessité dont nul ne
peut remettre en question l'importance. De plus en plus, l'intégration
régionale interpelle beaucoup plus le continent africain étant
donné que l'Afrique apparaît comme la région la moins
intégrée de la planète alors que la question de la libre
circulation piétine, pourtant souhaitée. Or, circuler librement
insinue mouvement massif des populations africaines d'un coin du continent
à un autre par le canal des moyens de déplacement qui s'offrent
à elles, moyens pouvant être par voies terrestre, maritime, ou
encore aérienne qui paraît encore le moyen le plus rapide et le
plus sûr. Il s'agit donc d'une interconnexion de l'espace aérien
africain.
Ceci matérialise l'attachement de ces pays africains
à cet outil commun, symbole achevé des vertus de la
coopération et de l'intégration africaine qui se projettent
aujourd'hui vers un « ciel sans frontières » en
Afrique, visant à intégrer l'espace aérien africain via
les politiques du « ciel unique africain » de l'ASECNA et
du MUTAA de l'Union Africaine lancées en 2017 par leurs institutions
respectives.
Nonobstant ces deux politiques de l'ASECNA et de l'UA,
l'intégration régionale aérienne reste quelque peu
à la traine,un peu plus de quatre ans après avoir
été lancées en grandes pompes car l'on ressent peu leur
implémentation effective. Pourtant, si les Etats africains s'approprient
ces initiatives, et les mettent pleinement en oeuvre, le processus
d'intégration régionale en général, et
aérienne en particulier sur le continent pourrait réaliser un
saut qualitatif. D'où notre option pour le thème de recherche
intitulé « L'intégration aérienne en
Afrique : une analyse à partir des politiques du ciel unique
africain de l'ASECNA et du MUTAA de l'Union Africaine ».
2- Justification du choix du sujet
La justification du choix du sujet renvoie à
présenter les facteurs qui ont motivé un étudiant à
s'inscrire dans un axe de recherche à travers le choix d'une
thématique, ce choix devant être porté sur un sujet
susceptible d'intéresser le chercheur13(*). Loin de relever d'une quelconque contingence, le
choix de notre sujet de recherche est le fruit de la prise en compte d'un
certain nombre de considérations. En rapport avec la
problématique du choix d'un sujet d'étude scientifique,
l'historien Henri STEELE COMMAGER disait : « L'idéal
est de trouver un sujet qui vous intéresse et vous passionne au point
où vous ne pouvez lui résister... Vous ne prendrez pas quelque
chose qui a été mâchée et remâchée par
des générations(...), mais vous ne choisirez pas non plus un
sujet si étrange, si extraordinaire qu'il n'intéressera que
vous »14(*).A la vérité, les motivations qui ont
été les nôtres au moment de définir la
thématique de la présente contribution ne s'éloignent
guère des prescriptions de cet homme de science. En effet, notre passion
pour l'Afrique a orienté notre réflexion de manière
à jeter notre dévolu sur le présent sujet. De plus, le
fait même que l'intégration aérienne n'ait jusqu'ici que
trop peu fait l'attention des chercheurs n'est étranger à notre
volonté de nous y appesantir. Au demeurant, le caractère actuel
de la matière associée à l'importance de cet instrument
pour la construction de « l'Afrique des peuples », nous a
séduit. Enfin, ce sujet est justifié par l'actualité sur
la ZLECAF. Ce grand marché à l'échelle continentale va, de
facto, favoriser les mouvements intra-africains des populations. Or, la voie la
plus sûre et la plus rapide demeure celle aérienne. La
collaboration dans le cadre de l'intégration régionale suppose la
construction d'un espace géographique qui aboutit à une
interdépendance structurelle entre différents Etats qui ont une
proximité spatiale15(*). Ainsi, l'intégration régionale
dépasse la stricte intégration économique en ce sens
qu'elle peut engager tous les domaines de compétences étatiques
et entraîner un certain partage de souveraineté. Ce
mécanisme, au regard de la taille des pays africains, permettrait
à ces derniers de faire ensemble ce qui, à l'échelle d'un
seul Etat, aurait été difficile, voire impossible à
réaliser.
B- la revue de littérature (G(A)e terrestre
fréquemment dénoncées pour avoir divisé des aires
de populations continuesB- DELIMITATION DU CHAMP DE LA RECHERCHE
Un sujet de recherche étant une intuition, il peut
couvrir des réalités variées et une période de
temps fort large. La délimitation du sujet tient une place de choix dans
un travail scientifique et permet non seulement de baliser ledit travail, mais
aussi et surtout d'éviter toute extrapolation16(*). Ainsi, il est question ici
d'une délimitation spatiale (1) et de la délimitation
temporelle(2) de notre objet d'étude.
1- Délimitation spatiale
Notre étude sur le plan spatial porte essentiellement
sur l'Afrique à travers deux institutions que sont l'ASECNA et l'UA, car
jusqu'ici, seules ces deux institutions africaines ont pensé à
unifier l'espace aérien africain à partir des politiques
communautaires y afférentes. L'Afrique est constituée de
l'ensemble de l'espace aérien du continent africain, c'est-à-dire
un espace géographique constitué de 54 Etats et s'étalant
sur 30 440 327 km2pour une population estimée
à 1 197 055 892 habitants. En l'état actuel,
l'ASECNA contrôle près de 16, 1 millions de km2,
représentant la totalité de l'espace aérien des 17 pays
africains membres.
Figure 1: Espace
aérien de l'ASECNA et celui de l'Afrique
Source : www.mfi.fr
2- Délimitation temporelle
Dans l'élaboration de ce travail au plan temporel, le
point de départ de notre étude est l'année 1959 à
nos jours ; le choix de cette date se justifie par la naissance de
l'ASECNA le 12 décembre 1959 avec pour vision l'harmonisation des moyens
matériels, humains et financiers des anciennes colonies
françaises en Afrique et à Madagascar afin d'assurer la
sécurité et la sureté des avions dans leur espace
aérien. La borne supérieure de cet intervalle est
justifiée par l'ineffectivité de ces politiques qui ne sont pas
encore implémentées dans les faits.
Au plan temporel, la limite aurait pu s'étendre
à l'année 2017, date de lancement de ces deux politiques par leur
différente institution, ou du moins par l'année 1988, date de
l'adoption de la Déclaration de Yamoussoukro ou encore l'année
1999, date de l'adoption de la Décision de Yamoussoukro (DY) par les
pays membres de l'OUA. Or, choisir ces dates exclurait les stratégies
d'intégration aérienne jusqu'ici mises en oeuvre par l'ASECNA
depuis sa création.
C- Clarification des
concepts
En sciences sociales, « la précision du
langage est une exigence fondamentale »17(*). Pour mieux saisir le sujet,
le recours à la méthode cartésienne18(*) dans l'approche
définitionnelle paraît judicieux. Cette méthode consiste
à diviser l'objet qu'on examine en autant de parcelles qu'il se pourrait
et qu'il serait requis. Ainsi, Emile DURKHEIM a pu dire que « les
mots de langage usuel comme les concepts qui expriment sont toujours ambigus et
le savant qui les emploierait tel qu'il les reçoit de l'usage sans leur
faire subir d'autres élaborations s'exposerait aux plus grandes
confusions »19(*). Dans ce même sillage, Gordon MACE pense
que « l'instrument fondamental en recherche scientifique est le
concept, c'est le pivot de la méthode scientifique sur lequel repose
notre savoir, sans concept bien défini, aucune connaissance scientifique
n'est possible »20(*). Et Madeleine GRAWITZ de dire « un
savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on
sache bien de quoi il est question... »21(*).
Ainsi, le concept étant la clé de voûte
de la recherche scientifique, l'on s'attèlera dans ce travail à
clarifier quelques concepts-clés. Notre thème de recherche laisse
paraître sept (07) principaux concepts : intégration
régionale (1),intégration aérienne(2), politiques
publiques (3) politiques publiques communautaires (4), ASECNA (5), MUTAA (6)
et Union Africaine (7).
1- Intégration régionale
En relation avec ce concept, le Professeur Joseph KI-ZERBO
faisait déjà une remarque : « Sur
l'intégration régionale, presque tout a été
dit ; et pourtant presque tout reste à faire. Tel est le drame de
l'Afrique, la dichotomie entre un verbe qui reste stérile et un
processus qui nous échappe »22(*). Ces mots indiquent à merveille qu'il
faut continuer à creuser le sens du mot intégration.
Les définitions disponibles aujourd'huine manquent pas
d'indiquer que « l'intégration régionale
africaine » c'est l'inverse du cloisonnement des espaces
géographiques, culturels, économiques et politiques.
Pour le Sociologue français Emile DURHEIM,
« quand la société est fortement
intégrée, elle tient les individus sous sa dépendance,
considère qu'ils sont à son service, par conséquent, ne
leur permet pas de disposer d'eux-mêmes à leur
fantaisie »23(*). Cette définition semble
appréhender l'intégration comme phénomène
contraignant, pourtant l'intégration est un processus volontariste.
L'intégration régionale serait, pour Jean-Paul
SAGADOU, « la convergence politique, économique et
sociale d'un ensemble de pays conscients des limites des politiques nationales
et désireux d'optimiser leurs chances de
développement »24(*). Pour cet auteur, l'intégration
régionale africaine renverrait donc au fait pour les Etas africains de
mettre ensemble les ressources humaines et naturelles afin de sortir le
continent du sous-développement. Cette définition nous
paraît incomplète car son auteur semble limiter
l'intégration à la coopération ; de plus, il semble
oublier que l'intégration conduit à une fédération.
Ainsi, il est donc judicieux de creuser ailleurs.
Pascal CHAIGNEAU dans son dictionnaire des
Relations Internationales, appréhende l'intégration
régionale comme un phénomène ; de ce fait, elle
pourrait être conçue comme fusion, voire même une
fédéralisation sur le plan politico-économique des Etats
partageant le même espace géographique et ayant le souci de
construire une communauté. C'est le stade le plus achevé de la
coopération. Elle se fonde sur des liens préférentiels
entre ses pays membres25(*). Cette définition, bien que montrant que
l'intégration conduit à la fédération, son auteur
semble oublier que l'intégration n'apparaît pas d'un coup de
bâton magique, or c'est un processus. Ceci nous contraint à
explorer d'autres définitions, notamment celle donnée par Karl
DEUTSCH.
Karl DEUTSCH a pu dire que
« l'intégration régionale est un processus par
lequel la régularité et l'intensité des interactions entre
certains Etats et entre certaines sociétés s'accroissent,
permettant la constitution d'une communauté de sécurité,
d'une interdépendance accrue, d'une identité partagée
favorisant dans une aire géographique particulière, le
développement d'actions collectives institutionnalisées, pouvant
aller jusqu'à l'unification politique »26(*). Quoique Karl DEUTSCH ait
montré que l'intégration régionale conduirait, par un
processus à l'unification, il ne nous montre pas les différentes
étapes qui conduiraient à cette unification. Ceci nous
amène donc à explorer la définition donnée par Bela
BALASSA.
Selon Bela BALASSA27(*), l'intégration peut être définie
soit comme un processus28(*), soit comme un état29(*). Ainsi, il a pu
énumérer cinq (5) grandes étapes pour parvenir à
une intégration totale à savoir : 1-La zone de
libre-échange, qui est l'étape pendant laquelle les Etats de la
région échangent librement leurs marchandises à la suite
de la suppression des obstacles tarifaires et non tarifaires ; 2-L'union
douanière, qui est l'étape pendant laquelle les obstacles
douaniers sont éliminés, un tarif extérieur commun est
fixé dans la région ; 3-Le marché commun qui
résulte de l'ouverture de l'ensemble des marchés des produits, du
travail et des capitaux ; 4-L'union économique et monétaire
qui consiste en l'harmonisation des politiques économiques ;
5-L'union politique qui est l'unification totale des politiques
économiques, affaires étrangères et de défense
communes. Pour cet auteur, l'intégration politique est la
dernière étape à atteindre car l'intégration est
tout d'abord une intégration économique. Il la définit
comme « un processus et une situation qui, à partir d'une
société internationale morcelée en unités
indépendantes les unes des autres, tendent à leur substituer de
nouvelles unités plus ou moins vastes, dotées au minimum du
pouvoir de décision soit dans un domaine, soit dans l'ensemble des
domaines relevant de la compétence des unités
intégrées de façon à susciter au niveau des
structures, une participation de tous au maintien et développement de la
nouvelle unité »30(*). Bien que cette définition montre que
l'intégration conduit à l'unification, force est de constater
qu'elle semble ne pas remettre en question la notion même de
souveraineté des Etats.
Au-delà de ces définitions de
l'intégration régionale, celles qui semblent pertinentes et plus
édifiantes que nous adopterons dans le cadre de cette étude sont
celles données par Ernst HAAS et Philipe HUGON.
Selon Ernst HAAS31(*), l'intégration régionale
est : « le processus par lequel les acteurs politiques
dans plusieurs ensembles nationaux sont persuadés de modifier leur
loyauté, leurs attentes et leurs activités politiques vers un
nouveau centre dont les institutions possèdent ou demandent
autorité sur les Etats nationaux préexistants ».
Le néo-fonctionnalisme dans cette logique sert tout simplement à
expliquer comment et pourquoi les Etats cessent d'être pleinement
souverains, comment et pourquoi ils fusionnent volontairement avec leurs
voisins et perdent ainsi leurs attributs de souveraineté tout en
acquérant de nouveaux moyens propres à résoudre des
conflits qui pourraient surgir entre eux. Pour lui, la volonté politique
des Etats est très capitale car il doit s'agir d'un choix rationnel. Les
Etats se mettent ensemble pour résoudre un problème bien
précis et pour cela, ils se dotent d'institutions et de moyens
nécessaires. Ernst HAAS accorde ainsi une importance fondamentale
à l'action volontariste des institutions centrales ; lesquelles
sont à l'origine des différents effets induits de
l'intégration. Autant dire que pour lui, l'intégration
économique procède de l'intégration politique. Et les
institutions régionales sont le moteur de l'intégration.
Pour Philippe HUGON32(*), c'est un processus qui conduit à un plus
grand degré de concertation entre les acteurs, d'interconnexion entre
les unités et de la diversification des activités conduisant
à une relative irréversibilité. Elle suppose un
transfert de souveraineté et conduit à une construction
d'identité. Elle est donc une question géopolitique qui renvoie
aux interdépendances économiques, culturelles et politiques. De
ce fait, elle se traduit par un abandon partiel de la souveraineté dans
un espace élargi ou « pool de souveraineté ».
Pour l'auteur, on peut la percevoir comme la mise sur pied d'ensembles
plurinationaux permettant de dépasser les rivalités entre les
Etats ; c'est-à-dire un moyen de mettre fin aux conflits et
établir un véritable climat de paix dans les relations
internationales. Par ailleurs, il met en avant ce qu'il appelle les
« zones naturelles ». Par zones naturelles, l'auteur
explique que l'intégration vise à faire coïncider les
réseaux d'échanges transnationaux qui sont encadrés par
des régulations sociopolitiques et un système institutionnel.
Enfin, l'auteur démontre que l'intégration est une réponse
à la mondialisation, car elle trouve une solution médiane entre
un « souverainisme dépassé » et un
« mondialisme lamineur ».
Ce que l'on remarque de ces définitions, c'est
qu'elles mentionnent toutes que l'intégration part d'un processus, d'une
construction volontariste des Etats. Même si pour certains, elle devrait
suivre un certain ordre et pour d'autres elle revêt plusieurs dimensions,
pour nous, elle reste un processus volontaire des Etats. Lesdits Etats
devraient appartenir à un espace géographique commun et partager
un ensemble de ressources. Ils vont donc apprendre à céder
progressivement leur souveraineté dans le but de construire un nouveau
pôle chargé d'apporter une réponse plus adaptée
à leurs défis et les conduire à un plus grand
développement.Ramener à la présente étude, il
s'agira d'analyser ici l'intégration aérienne.
2- Intégration
aérienne
Si les documents consultés et les auteurs lus ne
donnent aucune définition précise de l'intégration
aérienne, en prenant appui sur les définitions de
l'intégration régionale, dans le cadre de cette étude,
l'intégration aérienne sera appréhendée comme un
processus de libéralisation de l'accès aux marchés du
transport aérien africain et qui crée un espace aérien
commun et intégré.
3- Politiques Publiques
Selon Pierre MULLER, c'est à partir
du milieu du XIXe siècle que l'on observe la mise en place
des politiques publiques dans la forme que l'on connaît
aujourd'hui33(*). En
Europe, notamment en France et en Angleterre, il s'agissait d'abord de lutter
contre les effets du marché que vont être mises en place les
premières politiques publiques et elles étaient
généralement étudiées comme des interventions ne
pouvant émaner que de l'Etat34(*). Aussi, ces politiques sont marquées avant
tout par leur caractère sectoriel, car « chaque politique
publique se constitue comme un secteur d'intervention correspondant à un
découpage spécifique de la société pour en faire un
objet d'action publique »35(*).
Jean-Claude THOENIG36(*) dans son Dictionnaire des politiques
publiques, appréhende les politiques publiques comme un concept de
science politique qui désigne les «interventions d'une
autorité investie de puissance publique et de légitimité
gouvernementale sur un domaine spécifique de la société ou
du territoire ».
La sociologie politique utilise ce concept afin d'analyser
l'ensemble de ces interventions dans les différentes étapes de
leur mise en oeuvre, aussi bien que dans leur genèse ou au travers de
leurs conséquences. On parle alors dans ce contexte de la sociologie de
l'action publique.
La science administrative tend plutôt à analyser
et à évaluer une politique publique en fonction de sa
capacité à atteindre les objectifs qui lui ont été
assignés, ainsi qu'en fonction de l'efficacité des moyens
déployés. Dans ce cadre, les politiques publiques peuvent
également être décrites comme « un ensemble
d'actions coordonnées, réalisées par une puissance
publique, dans l'optique d'obtenir une modification ou une évolution
d'une situation donnée ».
Pour Santo Manuel-VIRIANO et Pierre-Eric VERRIER, le sens
donné à l'expression « politiques
publiques » comporte une assez grande
homogénéité d'un auteur à l'autre37(*). Pour eux, «
une politique publique peut être définie comme la somme des
actions engagées par une autorité publique en vue de
résoudre un problème, ou de maintenir une situation
satisfaisante, dans un domaine pour lequel cette autorité est ou
s'estime être compétente »38(*). A cet effet, ceux-ci
estiment que le processus de maturation et de mise en oeuvre d'une politique
publique peut se décomposer en six phases qui sont :
l'inscription d'un problème à l'agenda, l'identification du
problème et diagnostic de la situation, définition des objectifs
de la politique, évaluation a priori et test de solutions alternatives,
définition et mise au point de la politique et mise en oeuvre de la
politique.
Les définitions ci-dessus nous semblent
incomplètes, car s'inscrivant dans le paradigme étatiste selon
lequel l'Etat est l'acteur principal, voire exclusif des politiques
publiques ; or plusieurs autres acteurs entrent en scène lorsqu'il
faut définir, mettre en oeuvre et même évaluer ces
politiques. Tel est le sens des idées des fervents défenseurs des
paradigmes pluralistes39(*), corporatistes40(*) et néo-corporatistes41(*) qui estiment que plusieurs
acteurs étatiques et non-étatiques doivent être pris en
compte à la fois.
Jacques COMMAILLE42(*), pour sa part, définit les politiques
publiques comme étant « les actions des institutions
publiques et celles d'une pluralité d'acteurs, publics et privés,
issus de la société civile comme de la sphère
étatique, agissant conjointement, dans des interdépendances
multiples, au niveau national mais aussi local et éventuellement
supranational, pour produire des formes de régulation des
activités collectives, par exemple dans les domaines du
développement économique, de l'emploi, de l'environnement, de la
santé, de l'éducation, de la culture, etc., mais également
dans ceux qui relèvent de l'exercice des fonctions régaliennes (
justice, police, etc.) ». Cette multitude d'acteurs qui essaient
ensemble de résoudre des questions de politique publique est
compliquée parce que ces acteurs appartiennent à des
organisations différentes, défendent parfois des
intérêts différents et ont des ressources en termes de
personnel, de finance, des ressources cognitives en terme d'informations et de
connaissances qui sont parfois différentes et donc il y a un grand
besoin de coordination entre tous ces acteurs. Ainsi, du point de vue de Peter
KNOEPFEL43(*), l'analyse
des politiques publiques suit un cycle en sept étapes : 1- (Re)
émergence d'un problème; 2-Perception des problèmes
privés et publics; 3-Mise à l'agenda; 4-Formulation
d'alternatives; 5-Adoption d'un programme législatif; 6-Mise en oeuvre
de plans d'action; 7-Evaluation des effets de la politique publique.
La définition qui semble pertinente et
appropriée dans le cadre de la présente étude est celle
qui conçoit les politiques publiques comme « un
enchaînement de décisions et d'activités intentionnellement
cohérentes prises par différents acteurs publics et privés
qui se coordonnent dans le but de résoudre un problème
collectif »44(*). Car, l'on constate que le concept de politique
publique est un construit analytique, ce n'est pas quelque chose qui est
donnée que l'on retrouve en ouvrant un livre ou un rapport ; c'est
quelque chose que l'analyste doit reconstruire notamment en identifiant le
problème, les acteurs et les actions que y mènent les
différentes parties prenantes. Toutefois, les politiques publiques
à l'ordre du jour dans cette recherche sont celles dites
communautaires.
4- Politiques publiques communautaires
Eu égard aux définitions des
politiques publiques ci-dessus, l'on dira avec R. LADRECH, que les politiques
publiques communautaires peuvent être perçues comme un
processus incrémental réorientant la direction et la forme des
systèmes politiques à un niveau tel que les dynamiques politiques
et économiques au niveau supranational deviennent consubstantielles de
la logique organisationnelle des ordres politiques nationaux et de leurs
systèmes d'action publique45(*).
5- ASECNA
L'ASECNA est perçue comme un Etablissement public
international exerçant dans le domaine de la navigation aérienne
en Afrique,qui cherche à rénover la fragmentation du
système de gestion du trafic aérien africain à l'aide de
mesures réalisées dans quatre plans différenciés
(institutionnel, opératif, technologique et de contrôle) avec pour
but de satisfaire les besoins futurs de l'espace aérienafricain en
matière de capacité, de sécurité,
d'efficacité et d'impact sur l'environnement. Dans un espace
aérien fragmenté comme celui de l'Afrique, l'ASECNA
établit les règles communes et une coopération entre les
centres de contrôle aérien, entre les autorités
aéronautiques nationales afin de fluidifier le trafic et d'éviter
de fait la saturation de l'espace aérien africain, de réduire les
temps de parcours en permettant aux avions de suivre, dans la mesure du
possible, le parcours le plus court en effectuant le moins de détours
possible. L'atteinte de ces objectifs est à l'origine du projet
« ciel unique africain » de cet instrument communautaire
africain à compétence spécialisée dans le transport
aérien.
6- MUTAA
Ayant pour but de mettre en oeuvre les principes de la
Décision de Yamoussoukro de 1999, le MUTAA ou SAATM peut être
considéré comme un projet de l'Agenda 2063 de l'Union Africaine,
une initiative de cette organisation panafricaine qui vise un « ciel
ouvert »en Afrique, permettant aux transporteurs africains
d'effectuer des vols sur le continent depuis n'importe quel aéroport
africain, et ce,quel que soit leur nationalité. Cette politique publique
communautaire a comme conséquences directes la suppressiondes
restrictions sur le nombre de vols, d'appareils et de routes. Avec la mise en
oeuvre de ce projet, les compagnies aériennes seront en mesure de fixer
les prix en fonction du marché et de signer les accords de
coopération.
7- Union Africaine
L'Union Africaine (UA) est une organisation continentale
née des cendres de l'OUA46(*) dont la vétusté, mieux, la
caducité des missions47(*) ne lui permettait plus de faire face aux enjeux
continentaux du moment. L'histoire du régionalisme africain renseigne de
ce qu'en 1999, les Chefs d'Etat et de Gouvernement du continent se
réunirent à Syrte où Mouammar KADHAFI (le Président
Libyen de l'époque) proposa à ses homologues la création
d'une nouvelle organisation continentale pour remplacer l'OUA. L'Acte
Constitutif (AC) de l'UA fut adopté le 11 juillet 2000 à
Lomé (Togo) et ses activités lancées le 9 juillet 2002
à Durban (Afrique du Sud) au moyen d'un sommet inaugural. L'UA regroupe
en son sein l'ensemble des Etats africains depuis l'adhésion du
Maroc48(*) en 2017.
D'après Edem KODJO, « l'UA essaye de
définir toute une architecture du vivre ensemble axée autour de
ce qu'on appelle les valeurs partagées ; ces valeurs étant la
démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l'homme ...
»49(*). Ceci est
repris dans l'AC de l'UA. Ainsi, l'UA a pour missions entre autres de50(*) : réaliser une plus
grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les
peuples d'Afrique ; accélérer l'intégration politique et
socioéconomique du continent ; promouvoir les principes et les
institutions démocratiques, la participation populaire et la bonne
gouvernance ; promouvoir et protéger les droits de l'homme et des
peuples conformément à la CADHP et aux autres instruments
pertinents relatifs aux droits de l'homme. L'UA se positionne comme une
instance continentale où toutes les questions concernant l'avenir de
l'Afrique sont traitées.C'est le cas de la problématique de
l'intégration aérienne analysée dans ce mémoire
sous le prisme du MUTAA.
D- Revue
de la littérature
La revue de littérature est une étape de la
recherche scientifique qui consiste en la présentation des
différents travaux scientifiques afin d'y ressortir les thèses
soutenues par les auteurs, les arguments sur lesquels ceux-ci s'appuient, avant
de formuler une critique en confrontant les textes51(*). « Etat de la
question » pour certains, « analyse des sources »
ou « histoire du problème » pour d'autres,
« recension des écrits » pour d'aucuns, cet exercice
sert à identifier l'écart entre ce qui est connu et ce qui ne
l'est pas, il permet d'élaborer la problématique et de construire
l'objet de recherche52(*).
Cependant, aucune littérature ne traite de façon intégrale
de ce sujet d'étude, qu'il s'agisse d'ouvrages, d'articles, de
thèses ou de mémoires même si quelques auteurs s'en sont
rapprochés. Pour mieux en rendre compte, il semble judicieux de la
présenter de façon thématique suivant deux centres
d'intérêts incluant notamment : les travaux relatifs au
processus d'intégration régionale (1) et ceux relatifs à
l'intégration régionale aérienne (2).
1- Travaux traitant du
processus d'intégration régionale en Afrique
De nombreux auteurs ont produit des travaux relatifs à
l'intégration régionale en Afrique. Depuis les
indépendances des pays africains, la mise en oeuvre de cette vision
d'une Afrique intégrée a été
matérialisée par l'adoption de plusieurs initiatives manifestant
le besoin ardent d'une coopération plus étroite entre les pays
africains, s'accompagnant ainsi d'une riche littérature qui est
consacrée à ce sujet par des chercheurs.
Ochozias GHAGUIDI, dans son article intitulé
« Cinquante ans d'intégration régionale en
Afrique »53(*), se préoccupe d'évaluer les
progrès du processus d'intégration en Afrique à l'aide
d'une approche à la fois quantitative et qualitative en se basant sur
l'Indice Global de Développement Régional (IGDR). Dans cet
article, l'auteur démontre que sur les huit Communautés
Economiques Régionales (CERs) reconnues par l'UA, six
apparaissent comme des zones régionalement
sous-développées, et seules la CAE et la CEDEAO présentent
un IGDR qui oscille entre 34% et 67% ; ce qui l'amène à les
qualifier de zones en voie de développement. Il convient
également de noter que malgré quelques progrès en
matière de libre circulation, de commerce, de transport,
d'énergie, etc., celles-ci dans l'ensemble n'ont pas été
à la hauteur des espoirs placés dans les mécanismes
d'intégration, et ceci, pour plusieurs raisons parmi lesquelles la
multi-appartenance aux organisations sous régionales,
l'incapacité à prévenir et à résoudre les
guerres, le non-respect des obligations étatiques liées aux
traités et conventions. Toutefois, dans sa démarche, l'auteur en
dressant un état de l'intégration en Afrique, n'a pris en compte
que les dimensions politique, économique, sociale et commerciale, et ne
fait pas allusion aux outils d'intégration (le passeport africain et la
création du MUTAA) contenus dans l'Agenda 2063 et au transport
aérien. Et pour ce qui est du volet spatial, il s'est beaucoup
cantonné sur les CERs.Or, dans cette étude, il est
précisément question de l'Afrique dans sa globalité, de
l'intégration continentale ou régionale. Aussi, l'on regrette le
fait qu'il ne mette pas l'accent sur les politiques publiques communautaires,
qui, bien coordonnées, peuvent propulser l'intégration à
un niveau satisfaisant quel que soit le nombre de regroupements sous
régionaux ou régionaux, il faudrait juste une
spécialisation de celles-ci. De ce fait, notre souci est de
compléter ce manque par une réflexion sur les politiques
publiques communautaires que sont le « ciel unique
africain » et le MUTAA.
Issaka SOUARE54(*) jette un regard critique sur l'intégration
africaine et propose des voies à l'effet de relever les défis. En
mettant l'emphase sur l'intégration politico-économique en
Afrique, l'auteur estime qu'une analyse critique de l'état
d'intégration sur le continent indique qu'elle ne semble pas avoir
produit les résultats escomptés. Comme obstacles à cette
dynamique intégrative, l'auteur met en avant quatre
phénomènes majeurs : la diversité des pôles
d'allégeance, perceptibles à travers l'appartenance multiple de
plusieurs Etats à différents CERs et à
différents « partenaires bilatéraux
spéciaux » en dehors de l'Afrique ; les questions de paix
et de sécurité avec notamment l'instabilité
politique ; les problèmes de gouvernance tels la corruption
aigüe, la concentration du pouvoir entre les mains des Chefs d'Etat, le
manque de volonté politique et bien d'autres ; et le
problème de financement manifesté par l'attitude de certains
Etats membres de l'Union Africaine qui ne s'acquittent pas complètement
et/ou à échéance de leurs contributions financières
exigibles. Pour pallier ces difficultés, l'auteur préconise une
meilleure coordination entre les CERs et l'UA, l'instauration de la
bonne gouvernance au sein des Etats africains et le paiement complet et
ponctuel des cotisations des pays africains au sein des OI régionales et
continentales. L'auteur dans son argumentaire a semblé oublier
l'objectif majeur de l'intégration qu'est la liberté de
circulation qui passe par le transport, notamment le transport aérien
que la présente recherche se propose d'étudier. Ce transport qui,
libéralisé, par effet d'engrainage, aura un impact positif sur le
secteur économique au niveau continental.
Dans le même sillage, la Commission de l'Union
Africaine (CUA) via le Département des affaires
économiques55(*),
dans un Rapport, présente une évaluation du processus
d'intégration africaine en mettant un accent sur les principales
réalisations, les défis et les recommandations. En effet,
à travers ce rapport, l'on comprend que les CERs sont
considérées comme les principaux piliers du processus
d'intégration de l'Afrique, la CUA jouant le rôle de coordination.
Dans une approche analytique, le rapport indique que bien qu'un certain nombre
de CERsaient fait des progrès significatifs, d'autres sont
loin d'atteindre leurs visions et leurs objectifs tels qu'ils sont
consacrés dans leurs traités fondateurs et ceci est dû aux
nombreux écueils, entre autres le chevauchement des appartenances des
Etats membres à de nombreux CERs ;ce qui entraîne
un problème de financement des programmes régionaux, de
coordination efficace des politiques et programmes, la faiblesse des
réseaux d'infrastructures, la réticence des Etats à
céder leur souveraineté et les conflits persistant dans
certaines zones. Si le mérite de ce rapport est d'avoir montré le
rôle des CERsdans le processus d'intégration
économique et politique du continent africain et que le chevauchement de
l'appartenance en constitue un frein, il n'a cependant fait mention de leur
spécialisation pour une intégration optimale de l'Afrique. Ainsi,
la rationalisation des politiques publiques communautaires sera mise en exergue
dans cette étude en mettant un accent sur celles liées à
l'intégration aérienne.
Guy MVELLE56(*) pour sa part, en analysant l'intégration
africaine, s'interroge sur la capacité explicative des théories
générales de l'intégration que sont le fonctionnalisme,
le néo-fonctionnalisme, l'inter-gouvernementalisme et la théorie
des transferts politiques et institutionnels. Ces théories
élaborées suite à l'observation du processus
d'intégration dans l'Union Européenne (UE), l'auteur tente de les
rapprocher à la réalité africaine. Sur une base factuelle
des pratiques dans les OI à l'instar de l'UA, le politologue camerounais
démontre que l'intégration sur le continent africain peut
être appréhendée au miroir des théories
générales de l'intégration. Néanmoins, l'auteur
souligne que ces théories ne peuvent expliquer que partiellement
l'intégration africaine. Ceci l'amène à examiner
l'intégration africaine par une théorisation purement africaine
à partir des formulations théoriques opérées par
les leaders et penseurs africains pour donner corps à
l'intégration continentale. Lesdites formulations se concentrent autour
de deux visions: la vision du groupe de Casablanca (l'intégration
politique immédiate) et celle soutenue par le groupe de Monrovia et
Dakar (l'approche de l'intégration économique et par
étapes successives). Pour l'auteur, il existe une difficile rencontre
entre les théories et les faits en Afrique. Car malgré ces
formulations africaines, l'auteur refuse qu'elles soient assimilées
à l'existence d'une théorie ou des théories
cohérentes de l'intégration africaine déjà toutes
faites comme c'est le cas pour la construction européenne. Si l'auteur a
le mérite d'avoir analysé l'intégration africaine à
partir des approches purement africaines, il n'explique cependant pas comment
quitter des théories pour la praxis afin que l'intégration
africaine soit une réalité. Aussi, il n'a pas fait mention du
transport aérien qui est un domaine concret d'intégration. Il
serait plus rationnel pour les Etats africains d'exprimer leur solidarisme dans
des domaines techniques, notamment la libéralisation de leur espace
aérien, compte tenu de l'orientation donnée à notre
thème de recherche.
Giles Benoît BANOUEKENI Y'EMOCK57(*) pour sa part, dans son
Mémoire de master en Relations Internationales, questionne
l'intégration régionale africaine et la met en perspective
à partir d'un outil d'intégration, à savoir le passeport
africain. Cet outil capital pour la création des Etats-Unis d'Afrique
chère aux panafricanistes afro-américains (de Sylvester WILLIAMS
à Marcus GARVEY) et africains (de Kwamé N'KRUMAH à
Mouammar KADHAFI), constitue un dispositif d'accélération de la
dynamique d'intégration régionale africaine. Car, à en
croire l'auteur de L'intégration régionale en Afrique vue
sous les traits du passeport africain, cet instrument juridique va
contribuer à accélérer la fédération du
continent, puisqu'il va faciliter la libre circulation des personnes et
dynamiser l'économie du continent. L'auteur ne précise pas les
moyens de déplacement des populations africaines et qu'il faut aussi une
intégration des voies de communication. Notre travail veut être un
complément sur ces limites à savoir l'aspect concernant
l'intégration aérienne du continent.
L'ancien Président de la République du
Sénégal Abdou DIOUF quant à lui passe en revue les effets
de la mondialisation sur le processus d'intégration en Afrique. Ainsi,
dans son article intitulé Afrique : l'intégration
régionale face à la mondialisation58(*), celui qui fut
Secrétaire Général de la Francophonie met une emphase
particulière sur les écueils au processus d'intégration en
Afrique. Dans ce contexte, la bureaucratie institutionnelle, les
égoïsmes nationaux et l'Etat-Nation sont quelques embuches à
la construction d'une communauté africaine. Afin d'éliminer ces
principaux obstacles, l'auteur suggère la logique d'intégration
contre les intérêts nationaux et l'abandon de la
souveraineté par les Etats. Ces solutions permettront à son avis,
de redynamiser le processus d'intégration du continent. Mais, l'on
déplore le fait que l'auteur n'ait pas fait allusion aux voies de
communication pour interconnecter les pays africains. C'est pourquoi, le
présent mémoire se propose de mettre en lumière le
transport aérien qui, libéralisé, permettra de redynamiser
le processus d'intégration tant souhaitée par cet auteur.
Achille SOMMO PENDE59(*) dans son Mémoire en Gouvernance et Politiques
Publiques, passe en revue l'effectivité de la libre circulation des
biens et des personnes en zone CEMAC. Pour lui, en dépit des
progrès réalisés, la libre circulation des biens et des
personnes est très peu effective. Cette défaillance met en
évidence un bilan mitigé qui se traduit par la non
réalisation des objectifs fixés par l'institution sous-
régionale et la faiblesse de l'esprit communautaire. Pour l'auteur, bien
que la CEMAC ait pris des engagements forts pour rendre effective la
liberté de circulation des biens et des personnes, l'existence des
velléités protectionnistes et le dysfonctionnement du
mécanisme de financement ont considérablement réduit
l'ampleur des projets régionaux intégrateurs. Pour pallier cette
situation, l'auteur propose la réhabilitation de l'esprit communautaire
dans la sous-région, la pratique de bonne gouvernance et replacement les
peuples au coeur du processus d'intégration. Ces solutions permettront
un mouvement massif des biens et de personnes dans l'espace CEMAC.
Néanmoins, il apparaît judicieux de noter que si l'auteur s'est
limité à l'institution CEMAC à caractère
sous-régional, la présente étude porte essentiellement sur
deux institutions à caractère régional, voire continental
que sont l'ASECNA et l'UA.
2- Travaux incluant
l'intégration aérienne en Afrique et ailleurs
Peu de chercheurs ont abordé les pistes de
réflexion sur l'intégration aérienne ou sur des
thématiques connexes. Pour ceux qui y se sont évertués,
nous avons Muanamosai MASONAMA qui, dans un article intitulé
« La libéralisation de l'accès aux marchés
du transport aérien en Afrique (Yamoussoukro 1999) mise à
l'épreuve par la politique américaine d'open skies : une
approche d'encerclement des marchés aériens
africains »60(*), argue que la politique américaine
d' « open skies » a impacté
négativement le processus d'intégration du marché
aérien africain. Les Déclaration et Décision de
Yamoussoukro respectivement signées en 1988 et 1999 devraient permettre
une plus grande intégration du ciel africain, car selon lui,
élimineraient à long terme les droits de trafic. Si cette
politique américaine des années 70 a facilité
l'encerclement et le morcèlement du ciel africain dû à
certains accords bilatéraux signés entre quelques pays comme le
Burkina Faso, le Kenya et les Etats-Unis , la solution idoine selon l'auteur
serait que les africains adoptent une position commune face au géant
américain, car dit-il : « l'intégration du
marché intérieur (droit de trafic, tarif, désignation,
règle de concurrence...) ne pourra être efficace que si la
Communauté adopte une position externe commune qui tendrait
d'éviter tout détournement de trafic né des actions non
coordonnées sur l'intégration aérienne en
Afrique ». Si cet auteur a présenté
la politique du « open skies » des Etats-Unis comme
principale entrave à la réalisation du processus
d'intégration régionale aérienne, il semble oublier
cependant que le principal obstacle est l'absence de rationalisation des
politiques publiques communautaires.
Loïc GRARD dans sa Thèse de doctorat
intitulée « Du marché unique des transports
aériens à l'espace aérien communautaire :
contribution à l'étude du droit positif et prospective
juridique»61(*),
montre que le transport aérien en tant que théâtre de la
communautarisation, a été introduit en tant qu'objet politique
mis en oeuvre par étapes successives. Pour lui, suite à des
arrêts de la Cour de justice et à l'adoption de l'acte unique
européen, la communauté s'est insérée dans le
mouvement international de libéralisation aérienne. En tant que
politique publique, il pense que cette politique a pour but d'amener la
Commission européenne à ouvrir le marché intérieur
pour faire cesser un état de fragmentation. Si cet auteur a
étudié l'espace aérien européen sous l'angle du
droit positif, il est donc opportun de mener une étude sur le
communautarisme de l'espace aérien africain, car très peu
d'études s'y sont penchées jusqu'ici.
Mathieu VAUGEOIS, dans son mémoire de
maîtriseen Droit des Affaires intitulé « La
politique commune des transports aériens de l'Union
Européenne : compétence partagée ou occupation du
terrain ? »62(*), tente de déterminer si le transport
aérien en Europe relève d'une compétence partagée
entre l'Union Européenne et les Etats membres, ou s'il s'agit
plutôt d'une occupation du terrain par l'UE dans cette matière.
Ainsi, l'auteur montre en quoi consiste le cadre règlementaire
communautaire portant sur le transport aérien en Europe. Son attention
est portée sur les aspects généraux entourant l'aviation
en Europe, comme par exemple la mise en place d'un marché unique de
l'aviation ainsi que les attentes du « ciel ouvert » et sur
le cadre règlementaire spécifique portant sur les aspects tels
que l'environnement, les droits des passagers aériens, la
sécurité et la sûreté.
Pour Colette Ranély VERGE -DEPRE63(*), dans son article
intitulé « Transport aérien et intégration
territoriale: l'exemple des Antilles françaises », le
transport aérien de par sa rapidité, est un vecteur
privilégié d'intégration spatiale entre la France qui est
la métropole et ses territoires d'Outre-mer que sont la Guadeloupe et la
Martinique, car l'activité aérienne est dominée par les
liaisons transatlantiques qui sont de véritables supports de la
continuité territoriale et qui doivent répondre à une
mobilité de plus en plus forte des populations antillaises
installées à leurs deux extrémités. L'auteur
démontre comment la desserte aérienne transatlantique constitue
un vecteur de l'intégration spatiale nationale, même si celle-ci
reste controversée vues les reproches faites à Air France, la
tarification parfois qualifiée d'abusive et une qualité de
service jugée insuffisante. Notons que l'auteur a consacré tout
son argumentaire sur l'intégration aérienne entre la France et
ses territoires d'Outre-mer. Or, dans le cadre de la présente recherche,
il s'agit de l'intégration spatiale du continent africain.
Le Droit aérien est devenu une activité
commerciale et internationale ; en se basant sur le droit européen
de l'aviation civile, c'est ce que tente de démontrer Pascal
DUPOND64(*) dans son
ouvrage intitulé Manuel de droit aérien. Souveraineté
et libertés dans la troisième dimension dans lequel il
estime qu'il présente un caractère composite, technique et
instable car ce droit s'exprime par la coexistence du droit public et du droit
privé, du droit international et du droit interne. Son application d'un
point de vue juridique est sous-tendue par deux principes antagonistes, la
souveraineté étatique et les libertés de l'air. Si
l'auteur a le mérite d'avoir présenté les normes
juridiques qui régissent l'aviation civile européenne, force est
de constater qu'il ne fait pas mention de la libéralisation de l'espace
aérien européen, d'où l'opportunité pour cette
étude de le compléter, mais dans un contexte purement
africain.
Tout cet état de la question montre
l'intérêt de présenter une étude relative à
l'intégration aérienne en Afrique en nous appuyant sur les
politiques « du Ciel unique africain » de l'ASECNA et
du MUTAA de l'UA.
E-
Problématique
Raymond QUIVY et VAN CAMPENHOUDT pensent de la
problématique qu'elle est « ...l'approche ou la
perspective théorique que l'on décide d'adopter pour traiter le
problème posé par la question de départ. Elle est
une manière d'interroger les phénomènes
étudiés. Elle constitue une étape charnière de la
recherche, entre la rupture et la construction»65(*). C'est également
« définir un objet et opter pour un mode d'approche de cet
objet, (...) c'est bien enfin le cadre personnel à partir duquel se
précise la question de départ »66(*). La problématique
est donc la présentation d'un problème sous différents
aspects. C'est une question à laquelle le chercheur est
tâché de répondre tout au long de son travail.
Les leaders africains sont marqués depuis les
années d'indépendance par une réelle volonté
d'intégrer le continent. Cette volonté est d'autant plus
manifeste que les Etats africains ont multiplié des traités
d'intégration, donnant ainsi naissance à une kyrielle
d'organisations d'intégration qui cohabitent dans un même espace
régional67(*).
Conscients de se regrouper pour utilement faire face au
défi de la mondialisation68(*), les Etats africains se sont attelés à
la création d'Organisations d'intégration, les unes naissant
après les autres, au point où leurs compétences
convergent. En effet, une analyse synthétique des objectifs de ces
Organisations d'intégration africaine démontre qu'elles ont des
objectifs différents et singuliers, mais ont des points de
connexité qui peuvent créer des frictions, ce qui pose un
problème de rationalisation des politiques publiques communautaires.
Dès lors, la présente étude s'articule
autour d'une question principale et de deux (02) questions secondaires. La
question principale est la suivante : Comment penser la
pluralité des politiques aériennes en Afrique au regard de
l'objectif continental d'intégration ?
Cette problématique amène
à formuler les questions secondaires suivantes :
o Question secondaire 1 :
Quel regard panoramique peut-on jeter sur les
politiques aériennes en Afrique ?
o Question secondaire 2 :
Comment peut-on appréhender le potentiel
intégrateur de cette pluralité de politiques aériennes sur
la mission d'uniformisation d'un « ciel africain » et sur
le développement du continent?
F-
Hypothèses de recherche
Les
hypothèses sont la partie du travail dans laquelle l'on donne des
réponses anticipées à la problématique ; c'est
« une proposition de réponse à la question
posée »69(*). Ainsi, dans la construction du bloc
d'hypothèses, l'on pense avec QUIVY et CAMPENHOUDT que le chercheur en
élaborant cette partie qui consacre la phase importante de construction
de l'objet doit s'affirmer ceci : « je pense que c'est
dans cette direction là qu'il faut chercher, que cette piste sera plus
féconde »70(*). C'est donc dire que les hypothèses renvoient
à des réponses provisoires aux questions posées dans la
problématique.
Au regard de notre problématique, plusieurs
réponses provisoires peuvent être apportées ; l'on
distinguera ici l'hypothèse principale de celles subsidiaires ou
secondaires.
Hypothèse principale :
La rationalisation de la pluralité des
politiques aériennes en Afrique constituerait un élément
catalyseur de l'objectif continental d'intégration. Cette
pluralité des politiques communautaires impacterait le processus de
d'intégration du « ciel africain ».
De cette principale hypothèse,
découlent deux (02) hypothèses secondaires à
savoir :
Ø Hypothèse secondaire 1 :
Les politiques aériennes en Afrique sont
multiples et plurielles et sont perceptibles à travers les accords
multilatéraux et bilatéraux. Certaines politiques viseraient une
unification continentaledu « ciel africain » et les autres
une intégration sous régionale.
Ø Hypothèse secondaire 2 :
La pluralité des politiques aériennes
en Afrique n'entrainerait pas nécessairement la réalisation d'un
« ciel africain » sans frontières et le
développement du continent, eu égard aux manquements qui le
ralentisseraient.
II- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
«
Cen'estpasassezd'avoirunespritbon,maisleprincipalestde
l'appliquerbien»71(*).
A- Cadre théorique
Une théorie pourrait être
appréhendée comme un ensemble de concepts que l'on mobilise et
met en évidence dans un travail scientifique afin de mieux cerner la
réalité72(*). La théorie est donc la sélection ou le
choix des éléments de la réalité qui nous
entourent. En d'autres termes, elle est un ensemble d'idées, de concepts
abstraits, plus ou moins organisés, utilisés dans un domaine
précis. Elle est une interprétation de la réalité
ou du monde. Dans ce sens, elle est une caricature qui représente une
partie de la réalité des éléments les plus
saillants. Pour être solide, elle doit être fiable et surtout
critiquable ou falsifiable. Ainsi, Philippe BRAILLARD appréhende la
théorie des relations internationales comme « un ensemble
cohérent et systématique de propositions ayant pour but
d'éclairer la sphère des relations sociales que nous nommons
internationales »73(*).
Ce travail s'inscrivant dans le champ des relations
internationales, notamment de l'intégration régionale et
l'intégration aérienne, le néo-fonctionnalisme et
l'inter- gouvernementalisme seront mobilisées ici.Leur
utilisation est justifiée par la particularité de la
thématique tournée vers l'intégration aérienne
ouverte à plusieurs champs applicationnels.
1- Le
néo-fonctionnalisme
Le néo fonctionnalisme est cette théorie, mieux
une approche de l'intégration régionale élaborée
par le chercheur en sciences politiques américano-allemand Ernst HAAS en
1957 dans son ouvrage intitulé The Uniting of Europe :
Political, Social, and Economicforces qui vient réhabiliter
les autorités politiques là où David MITRANY74(*) les avait disqualifiées
dans le processus d'intégration régionale75(*). Visant à expliquer
pourquoi les Etats acceptent de se lier dans le cadre d'une organisation
régionale76(*),
cette théorie est appréhendée par son auteur comme
étant le processus par lequel les acteurs politiques de plusieurs
communautés nationales sont déterminés à
réorienter leurs allégeances, leurs aspirations et leurs
activités politiques vers un nouveau centre dont les instituions
possèdent ou demandent la juridiction sur les Etats nationaux
préexistants77(*).
Ainsi, les Etats d'un même espace régional transfèrent
leurs compétences du niveau national vers le niveau régional ou
communautaire en créant des institutions spécialisées afin
de résoudre leurs problèmes communs, tout en promouvant leur
développement commun. Ernst HAAS accorde une importance fondamentale
à l'action volontariste des institutions centrales, lesquelles sont
à l'origine des différents effets induits de
l'intégration. Autant dire que pour lui, l'intégration
économique procède de l'intégration politique.
LINDBERG quant à lui s'intéresse beaucoup plus
aux conséquences de l'intégration économique pour
l'intégration politique et met un accent particulier sur le
caractère rationnel des comportements des autorités politiques.
Que ce soit les gouvernements, les partis ou les groupes de pression, tous les
acteurs de l'intégration comptent y tirer profit par la mise en commun
de leurs efforts78(*).
A partir de l'expérience européenne, Ernst HAAS
a pu faire la démonstration que la politique institutionnelle de
rapprochement des Etats conduisait automatiquement à l'affaiblissement
des souverainetés79(*). Son hypothèse reposait sur l'idée
qu'un enchainement de variables sociales, l'une entrainant la
réalisation de l'autre, mènerait à la
supranationalité de façon mécanique. C'était sans
compter avec les intérêts nationaux et corporatistes qui n'ont
cessé de retarder l'intégration80(*). Aussi, c'était surtout en l'absence d'un
projet véritablement communautaire, seul susceptible de dépasser
les ethnocentrismes. Pour atteindre le but visé, Ernst HAAS rechercha du
côté de la culture des élites acquises à
l'idée de l'intégration, un pôle d'entraînement pour
le reste de la société81(*). Celui-ci constitué, il ne doutait pas que le
consensus l'emporterait sur le conflit et postulait une sorte d'harmonie
sociale qu'il ne démontrait pas. Ainsi, pour les
néo-fonctionnalistes, l'intégration notamment européenne
est un processus déterminant dans lequel « une action
précise, liée à un objectif donné, crée une
situation dans laquelle l'objectif initial ne peut être assuré
qu'en mettant en oeuvre des actions supplémentaires, qui sont
successivement des conditions futures et une nécessité pour
d'autres actions82(*) ».
La persistance dudit processus conduit à une logique
du « Spill over effect » ou effet d'engrenage qui
désigne « une situation dans laquelle une action
donnée, en rapport avec un but spécifique, crée une
situation dans laquelle le but initial ne peut être atteint que par de
nouvelles actions, qui à leur tour créent des conditions et les
besoins d'autres actions encore, etc. 83(*)». L'engrenage est à l'origine de la
dynamique ascendante de l'intégration économique vers
l'intégration politique84(*).Il est le moteur de tout processus
d'intégration et est la logique expansive de tout processus
d'intégration85(*).
De part et d'autre, le mouvement cumulatif de l'intégration qu'imagine
MITRANY, permet aux néo fonctionnalistes d'analyser l'intégration
européenne à partir de trois Spill over : le
Spill over fonctionnel ; le Spill over politique et le
Spill over entretenu86(*).C'est d'ailleurs la raison pour laquelle HAAS l'a
analysé empiriquement dans le contexte de la CECA.
Le néo-fonctionnalisme dans le cadre de ce travail, a
permis de comprendre sous quel mode fonctionnent l'Union Africaine et l'ASECNA
pour pouvoir véritablement construire l'intégration
aérienne vu que ceci est du domaine technique. Et par la même
occasion, a donnéla possibilité de proposer des perspectives
meilleures pour une intégration aérienne continuelle des pays
africains à travers une création des institutions
spécialisées en la matière à caractère
supranational qui est seul gage d'un véritable développement
à grande échelle au niveau continental. Ceci dit, le
néo-fonctionnalisme donne une meilleure voie d'intégration
aérienne dans la mesure où elle met plus l'accent sur le
transfert des souverainetés vers les organes centraux et
spécialisés de l'Union et de l'ASECNA au détriment du
souverainisme qui semble de jour en jour conditionné la vision politique
de plusieurs Etats au sein du continent Africain.
2-
L'inter-gouvernementalisme
La théorie de l'inter-gouvernementalisme fut
initiée dès les années 1960 par Stanley HOFFMANN87(*), un universitaire
américain proche de Raymond ARON, qui étudia l'essor de la
construction européenne dans une perspective réaliste.
Ultérieurement, Robert O. KEOHANE s'associa à HOFFMANN pour
analyser l'accélération de l'Eintégration
européenne dans les années 1980. Cette théorie soutient la
prédominance de l'tat dans le processus d'intégration. Elle vient
donc remettre au grand jour le rôle de l'État dans le processus
d'intégration en introduisant l'analyse sur la combinaison entre le
pouvoir des États et le pouvoir des Organisations d'intégration.
L'inter-gouvernementalisme peut prendre sa forme originelle ou libérale.
Pour ce qui est de l'inter-gouvernementalisme originel,
Stanley HOFFMANN souligne que la crainte des gouvernements européens de
cumuler un retard sur les avancées technologiques a justifié la
mise en commun d'efforts de recherche, conduisant à la création
d'un marché commun. Pour Jean-Jacques ROCHE, « La
coopération interétatique, par le biais des organisations
internationales, était donc envisagée comme un
procédé rationnel destiné à optimiser l'emploi des
moyens mis en commun par les États membres »88(*). C'est dans cette optique
que Stanley HOFFMANN parlait de « mise en commun de la
souveraineté » ou
« pooledsovereignty », l'Organisation
d'intégration étant dès lors perçue comme un
facteur d'accroissement de la puissance des États. Pour les tenants de
l'inter-gouvernementalisme originel, la décision de traiter des
questions techniques est en elle-même une décision politique, en
ce sens que les autorités étatiques restent les maîtres du
processus d'intégration et déterminent les priorités
à partir des intérêts nationaux. Le champ de
compétence des Organisations d'intégration découle donc
d'un marchandage entre les États (interstatebarganing) ou des
négociations permanentes entre ces derniers.
L'inter-gouvernementalisme libéral quant à lui
apparaît dans les années 1990 avec les travaux d'un chercheur
américain du nom d'Andrew MORAVCSICK. Ce dernier considère comme
HOFFMANN que les décisions des Organisations internationales sont la
résultante d'un marchandage entre les États rationnels, mais
refuse de voir les États comme des entités rigides qui ne
défendraient que leurs intérêts. L'intégration
proviendrait donc des marchandages intergouvernementaux impulsés par les
acteurs sociaux internes. MORAVCSICK pense à cet effet que «
les préférences nationales énoncées par les
États dans les instances de coopération résultent au
contraire des demandes formulées par les acteurs sociaux qui cherchent
à faire prévaloir leurs options devant les instances
administratives et politiques »89(*). MORAVCSICK repolitise donc l'intégration
régionale mais accorde une importance aux pressions que les acteurs
sociaux internes exercent sur les instances gouvernementales.
Ramener à la présente étude, il convient
de noter que cette théorie y trouve sa place aussi bien dans sa forme
originelle que libérale. De ce fait, elle permet de comprendre que les
politiques aériennes d'intégration prennent corps à partir
de la volonté politique, des négociations interétatiques
en collaboration avec les acteurs sociaux afin de résoudre les
problèmes d'ordre communautaire qui s'imposent à eux. Dans le cas
d'espèce, l'on peut noter le problème de la libre circulation qui
passe par une intégration aérienne.
B- Cadre
méthodologique
Le travail de recherche qui nous incombe de produire
s'inscrit dans la catégorie des travaux explicatifs90(*). Ainsi, l'élaboration
du cadre méthodologique se fera en trois temps : la méthode
(a), les techniques de collecte de données (b) et l'analyse de
données.
1- La
méthode
La méthode renvoie à la façon dont un
chercheur organise ses idées, son raisonnement afin de parvenir à
un résultat donné91(*). Roger PINTO et Madeleine GRAWITZ définissent
en effet la méthode « comme l'ensemble des
démarches intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à
atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les
vérifie »92(*). Cette dernière définit
également la méthode comme le « cheminement suivi
par un chercheur pour résoudre un problème
donné »93(*).Elle vise donc à démontrer la
vérité à partir des conclusions qui sont l'aboutissement
du développement de la question de départ.
La méthode est hypothético-déductive,
c'est-à-dire partir d'une hypothèse pour arriver à une
conclusion qui confirme, infirme ou nuance les hypothèses
mobilisées.
2- Les techniques
de collecte des données
La collecte des données renvoie à l'ensemble
des procédés dont la réalisation est impérative
pour le rassemblement et à la réunion d'informations et
d'éléments propres à éclairer notre raisonnement,
voire nous fournir des arguments nécessaires à
l'élaboration de ce travail. Selon Madeleine GRAWITZ, la technique de
collecte de données renvoie aux « procédés
opératoires rigoureux, bien faits, transmissibles, susceptibles
d'être appliqués pour étudier un phénomène
quelconque »94(*). Ainsi, dans le cadre de la présente
étude, l'on a fait recours à la recherche documentaire et
à l'enquête de terrain.
La recherche documentaire
La recherche documentaire est une technique des sciences
sociales qui consiste pour le chercheur à se référer aux
documents pour collecter les données utiles à la construction de
son travail. C'est une observation qui s'effectue à travers un
élément médiateur constitué par les
documents95(*). Autrement
dit, l'on a fait recours à larecherchedocumentaire qui, au sens de
Michel BEAUD permetdereleverles
représentationssurunphénomène,lesprocessusdediffusionetdesocialisation96(*).À cet effet, l'on a
procédé de prime abord par la relecture des cours magistraux,
ensuite, l'on a fait recours aux différentes bibliothèques tant
physiques que virtuelles. Au chapitre des bibliothèques physiques, l'on
peut citer celle de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun
(IRIC), celle de l'UCAC, la bibliothèque de la Fondation Paul ANGO ELA,
de l'Institut Français du Cameroun et bien d'autres que nous avons
trouvé nécessaire pour la recherche. Ainsi, des ouvrages
scientifiques, des articles et revues scientifiques (généraux et
spécialisés), des rapports officiels, des dictionnaires
spécialisés, des lexiques, les mémoires, les
thèses, les notes de coopération, les communiqués et
discours, sont autant de ressources que l'on a mobilisées.
Par ailleurs, les recherches ont été
également faites via internet, même si Michel BEAUD semble
afficher une certaine méfiance à l'égard de cet outil, car
pour lui, «internet n'estpasune grande bibliothèque
scientifique dont chaque texte aurait été minutieusement
évalué etsélectionné»97(*) . Pour cet auteur, c'est un
espace public, voire une poubelle numérique où tout le monde peut
publier98(*), à
l'égard duquel l'on doit avoir une certaine méfiance. De ce fait,
les sites internet que l'on a consultés dans le cadre de cette
étude sont: https://www.cairn.info, https://www.unicef.fr,
https://www.persee.fr, https://www.savoirs.fr et bien d'autres.
L'enquête de terrain
Par ailleurs, l'on a effectué l'étude de
terrain qui s'est matérialisé par des enquêtes
auprès des personnes physiques et morales à l'effet de collecter
les informations relatives à l'intégration aérienne en
Afrique, à la libéralisation du transport aérien en
Afrique.
3- Analyse des données
L'ensemble des données rassemblées
(données documentaires, journaux, internet, les rapports et discours)
sont analysées suivant la méthode historique, la méthode
analytique, explicative, la méthode critique et la démarche
comparative. La démarche historique nous a permis de remonter l'histoire
et étudier les origines de l'intégration aérienne en
Afrique. Dans cette historicité, il a été question de
ressortir les origines et les fondements de l'intégration
aérienne sur le continent africain afin de cerner ce qui y est fait
jusqu'ici. Les démarches analytique et explicative nous ont permis, tout
naturellement d'expliquer et d'analyser les concepts qui structurent notre
thématique afin de faire un rapprochement entre eux pour permettre la
compréhension de l'influence des politiques publiques communautaires sur
le processus d'intégration régionale en Afrique. Ces
démarches ont permis de cerner l'influence de la diversité de ces
politiques sur la dynamique d'intégration régionale
aérienne. Il a été question d'établir les enjeux
et impacts du pluralisme des politiques publiques sur le processus
d'intégration aérienne. Et enfin, la méthode critique nous
a permis de ressortir les limites de ces politiques dans le processus
d'intégration aérienne. La méthode comparative, elle, nous
a permis de comparer les Politiques du « ciel unique »
africains et le MUTAA afin de cerner leur impact dans le processus
d'intégration aérienne en Afrique.
III- ARTICULATION ET JUSTIFICATIONDU
PLAN DE TRAVAIL
L'exploitation des sources sur le
thème« intégration aérienne en
Afrique : une analyse à partir des politiques du ciel unique
africain de l'ASECNA et du MUTAA de l'Union Africaine » nous
a permis de structurer le présent travail en deux parties. La
première partie est intitulée « regard
panoramique sur les politiques aériennes en
Afrique ». En substance, cette partie remonte aux origines
du processus d'intégration aérienne en Afrique, elle expose le
parcours des deux grandes politiques aériennes en Afrique que sont le
« ciel unique africain de l'ASECNA » et le MUTAA de l'UA.
C'est pourquoi elle est organisée en deux chapitres qui traitent du
synoptique de l'ASECNA et sa politique du « ciel unique »
(Chapitre I), et le Marché Unique du Transport Aérien
Africain(Chapitre II). La deuxième partie quant à elle s'intitule
« le potentielintégrateur de la pluralité des
politiques aériennes sur la mission d'uniformisation d'un
« ciel africain ». Son but est d'étayer
l'apport de ces politiques aériennes sur le processus d'harmonisation de
l'espace aérien africain et de relever les entraves à cet
objectif continental, car à ce jour, ce désir de
fédérer le « ciel africain, » reste
hypothéqué ; raison pour laquelle cette partie tente
d'explorer les pistes de réflexion à l'effet d'inverser la
tendance. Pour ce faire, elle se structure également autour de deux
chapitres. Le premier consiste à présenter l'impact de la
pluralité des politiques aériennes sur le processus
d'intégration du « ciel africain » (Chapitre III),
tandis que le second s'intéresse aux perspectives pour une
intégration aérienne africaine réussie (Chapitre IV).
PREMIERE PARTIE : REGARD PANORAMIQUE SUR LES
POLITIQUES AERIENNES EN AFRIQUE
L'expansion des liaisons aériennes régionales
reste depuis les indépendances confrontée à des
restrictions de droits de trafic et à la limitation des
capacités dans les accords de services aériens.
Parallèlement, les règles de propriété et de
contrôle des transporteurs aériens entravent la croissance et
l'investissement. Les Etats africains ont donc convenu à intégrer
la vision à long terme de l'OACI sur la libéralisation du
transport aérien afin d'asseoir la politique africaine d'aviation
civile. En 2016, lors de la deuxième réunion de l'Organisation de
l'Aviation Civile Internationale (OACI) portant sur le développement
durable du transport aérien en Afrique, tenue à Accra au Ghana,
les participants ont exhorté le Président Ghanéen NANA
AKUFO Addo de porter le message à l'UA que l'Afrique a besoin de plus de
vols interafricains, afin que les Africains se fréquentent et commercent
plus99(*).
En projet depuis des dizaines d'années, l'idée
de développer les liaisons intra-continentales à grande
échelle a fait son chemin et depuis 2017, un nouveau pas a
été franchi avec le lancement de grandes politiques
aériennes en Afrique par l'Union Africaine et l'ASECNA. Il s'agira donc
dans cette partie liminaire de jeter un regard sur lesdites politiques dont
l'objectif est d'unifier le « ciel africain ». Ainsi, la
présentation de l'ASECNA et de sa politique du « ciel unique
africain » (chapitre I) précèdera celle du MUTAA de
l'UA (chapitre II).
CHAPITRE I : SYNOPTIQUE DE
L'ASECNA ET SA POLITIQUE DU « CIEL UNIQUE AFRICAIN »
Créée par la Convention de Saint-Louis,
l'Agence pour Sécurité de la Navigation Aérienne en
Afrique et à Madagascar (ASECNA) est un établissement public
à caractère international né le 12 décembre 1959
à Saint-Louis (Sénégal). Regroupant 18 (dix-huit) Etats
membres100(*), l'ASECNA
est la plus vieille institution de coopération et d'intégration
africaine et malgache101(*). C'est un établissement public doté de
la personnalité morale et jouissant de l'autonomie
financière102(*).
Cette Organisation Internationale africaine à compétence
spécialisée dans le domaine de l'aide à la navigation
aérienne vise aujourd'hui la création d'un « ciel
unique africain ». De ce fait, l'on procédera dans ce chapitre
à une étude à deux niveaux. D'une part, il sera question
de s'interroger sur l'origine de l'ASECNA et de son armature (section I).
D'autre part, il s'agira de présenter la politique du « ciel
unique africain » comme stratégie d'intégration
aérienne de l'ASECNA (section II).
SECTION I : AUX
ORIGINES DE L'ASECNA ET DE SON ARMATURE
Avant de présenter la politique du « ciel
unique africain » comme une pertinence de l'ASECNA dans les
stratégies d'intégration aérienne en Afrique (paragraphe
II), l'on essayera tout d'abord d'élucider la trajectoire historique de
cette Organisation Internationale à compétence
spécialisée et ses missions (paragraphe I).
PARAGRAPHE I : TRAJECTOIRE HISTORIQUE DE L'ASECNA
ET SES MISSIONS
L'ASECNA peut être considérée comme la
plus vielle Organisation Internationale ou Organisation Intergouvernementales
Africaine, car elle nait en 1959, soit quatre ans avant la naissance de l'OUA
qui ne voit le jour qu'en 1963. Il va donc s'agir dans ce paragraphe de
présenter la genèse de l'ASECNA, son contexte de naissance et son
évolution (A), avant des'appesantir sur ses missions (B).
A- Genèse,
contexte de naissance et évolution de l'ASECNA dans les
stratégies d'intégration aérienne
La période des indépendances est marquée
par certaines activités de coopération et d'intégration
initiées en Afrique. Plusieurs domaines ont été
concernés par cette volonté des Africains de cheminer
ensemble ; celui du transport aérien ou de l'aviation civile
où l'ASECNA est pionnière, n'est pas en reste.
En effet, à la fin de la Deuxième Guerre
Mondiale, les Vainqueurs se sont partagé l'Afrique et après les
indépendances, les anciennes colonies étaient très
faibles. Ne pouvant pas gérer leur ciel seules, celles-ci vont
décider avec l'appui de la France, de mettre ensemble leurs moyens
pour le gérer, d'où la naissance de l'ASECNA103(*). Le motif de cette
création était d'éviter le morcèlement de l'espace
aérien à l'heure où les avions commençaient
à aller de plus en plus vite, de plus en plus haut et de plus en plus
loin. Dans le cadre d'une activité coûteuse, celle qui consiste
à assurer la sécurité de la navigation aérienne, il
s'agit également d'unir les moyens financiers, les capacités
matérielles et humaines afin de parvenir au meilleur coût. Bref,
il s'agissait pour les jeunes Etats, de réaliser ensemble quelque chose
de grand, d'oeuvrer en commun au même but104(*), celui de l'harmonisation
des procédures de contrôle dans un espace aérien
intégré.
Comme toute Organisation Internationale, fut-elle à
compétence générale ou spécialisée, l'ASECNA
va se doter d'un instrument juridique lui permettant de jouir d'une
personnalité juridique. C'est la raison pour laquelle, réunis
à Saint-Louis au Sénégal le 12 décembre 1959, les
Chefs d'Etat et de Gouvernement des Etats autonomes issus des
ex-Fédérations de l'AEF105(*), de l'AOF106(*) et de Madagascar, signent la Convention qui va
donner naissance à cet instrument communautaire. Au départ, il
s'agissait de douze Etats africains (Bénin, Burkina Faso, RCA, Congo,
Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger,
Sénégal et Tchad) et la France107(*). Au fil des temps, cinq autres Etats se sont
ajoutés. Il s'agit du Cameroun (le 1er janvier 1961), du Togo
(le 1er janvier 1964), de la Guinée Equatoriale (le
1er janvier 1988), de l'Union des Comores (le 1er janvier
2005) et de la Guinée Bissau (le 1er janvier 2006). Il s'agit
donc d'un accord multilatéral inter-régional réunissant
les pays de la sous-région Afrique Centrale, quelques pays de la CEDEAO
et de l'Afrique de l'Est.
Depuis sa création, l'ASECNA a subi plusieurs
évolutions, passant d'un organisme essentiellement de coopération
franco-africain à un organisme de droit international108(*) avec au fil des
années une prépondérance de la coopération
interafricaine et malgache jouissant d'une base juridique stable dans tous les
pays abritant ses Représentations, Délégations et
Etablissements109(*).
Ces différentes évolutions ont été
matérialisées à travers la Convention de Dakar du 25
octobre 1974 modifiant la Convention de Saint-Louis et celle de Dakar
révisée, adoptée à Ouagadougou (Burkina-Faso) le 12
janvier 2010, puis signée à Libreville en République
Gabonaise le 28 avril 2010 et entrée en vigueur le 1er
janvier 2013. Les différentes transformations ont permis le transfert du
siège de Paris à Dakar, favorisant ainsi l'africanisation des
postes névralgiques tels quecelui de Directeur Général et
ceux de Directeurs.
Figure 2: Les pays
membres de l'ASECNA
Source :
https//.www.memoireonline.com/12/09/3037/m_Will-ASECNA-meet-the-need-of-african-air-navigation-for-the-21st-century-an-analysis-str2.html
L'ASECNA reste ouverte à l'adhésion de tout
Etat intéressé, après l'obtention de l'accord unanime des
Etats membres. C'est d'ailleurs cette disposition qui a permis l'adjonction des
pays comme la Guinée Bissau et les Comores qui n'étaient pas
membres fondateurs de l'ASECNA. Son siège est à Dakar en
République du Sénégal et peut être
transféré dans tout Etat membre, par décision du
Comité des ministres110(*).
Figure 3: Les pays
membres de l'ASECNA et leur date d'adhésion
Source :
asecnaonline.asecna.aero
B- Missions de
l'ASECNA
Malgré le fait que les activités
aériennes en Afrique étaient vues pour certains comme
élément de fierté nationale et de manifestation de la
souveraineté, des tentatives de regroupement et d'intégration y
ont été initiées. Certaines de ces tentatives sont
présentées comme une réussite africaine. C'est le cas de
l'ASECNAqui est appelée à exercer dans un espace aérien
communautaire bien défini regroupant les 17 Etats africains membres.
Dans l'intérêt suprême de la communauté des Etats qui
la constituent, elle exerce ses principales missions en vertu de l'article 2 de
la Convention de Dakar révisée111(*). Cependant, ces missions sont
réalisées autour de deux catégories d'activités que
l'Agence exerce au quotidien. En effet, elle mène à titre
principal des activités communautaires et, à titre subsidiaire,
des activités d'ordrenational(au bénéfice des Etats
membres, tant individuellement qu'avec les Etats et Organismes tiers)112(*).
S'agissant des activités
communautaires, l'ASECNA contrôle l'espace aérien de tous
les Etats membres africains selon la répartition de ses Régions
d'Information de Vol (FIR) au point où une partie de l'espace
aérien camerounais est surveillé depuis Brazzaville au Congo.
Ainsi, l'ASECNA assure le contrôle de la circulation aérienne, le
guidage des avions, la transmission des messages techniques et de trafic,
l'information en vol, ainsi que le recueil des données, la
prévision et la transmission des informations
météorologiques. Ces prestations couvrent aussi bien la
circulation en route que l'approche et l'atterrissage. Elle assure aussi les
aides terminales sur les aéroports internationaux des 17 Etats membres
du continent dont elle a la charge. Elle a en charge la maintenance de
l'ensemble des installations nécessaires à la mise en oeuvre de
ces différentes prestations (mais non des pistes). Pour le
contrôle en vol périodique des aides radioélectriques en
route et des aides à l'atterrissage, l'ASECNA dispose d'un ATR
42 équipé d'un banc calibrage à la pointe de la
technologie113(*).
Quant aux activités nationales,
l'Agence peut se voir confier par chacun des Etats signataires de la
Convention, la gestion ou l'entretien de toute exploitation d'utilité
aéronautique ou météorologique, l'exécution
d'études et le contrôle des travaux d'aéroports ou
d'installations techniques, ainsi que leur maintenance. Quant aux missions
d'ingénierie qui lui sont confiées par les Etats membres,
l'agence en assure l'exécution avec le concours de ses directions
spécialisées, dont principalement la direction des études
et projets. L'ASECNA est habilitée à passer des contrats avec
les Etats non membres qui solliciteraient ses services. C'est le cas de la
calibration en vol des aides à la navigation aérienne qu'elle
réalise avec son avion ATR 42, pour les Etats non membres tels que le
Maroc, les Seychelles, l'Ile Maurice, la Réunion etc.
L'ASECNA a ainsi pour mission essentielle, la
sécurité de la navigation aérienne. L'Agence est de ce
fait chargée de :
· La fourniture des services de la navigation
aérienne en route dans les espaces aériens des Etats membres,de
l'organisation de ces espaces aériens et des routes aériennes en
conformité avec les dispositions de l'OACI, de la publication et de la
transmission de l'information aéronautique, de la prévision de la
météorologie aéronautique.
· De la définition des spécifications
relatives aux fonctions, systèmes et moyens, ainsi que des
procédures et méthodes de travail mises en oeuvre, de
l'étude, de la définition des spécifications à
l'achat, à la réception, à l'installation, à la
vérification technique, au maintien en condition opérationnelle
de l'exploitation des équipements et installations des
systèmes de communication, de navigation, de surveillance et de gestion
du trafic aérien ainsi que de la météorologie
aéronautique, de la mise en oeuvre d'un système de gestion de la
sécurité et la qualité, conformément aux normes et
pratiques recommandées de l'Organisation de l'aviation civile.
· De la fourniture, au niveau des aérodromes qui
lui sont confiés, des services de la circulation aérienne
d'approche et d'aérodrome et des services de lutte contre l'incendie et
de sauvetage des aéronefs ainsi que de la publication de l'information
aéronautique, de la prévision et de la transmission des
informations dans le domaine de la météorologie
aéronautique.
· De la gestion d'écoles de formation pour les
besoins de l'aviation civile.
L'ASECNA a ainsi en charge la gestion d'un espace
aérien étendu sur près de 16 100 000
km2en Afrique et à Madagascar, comportant six régions
de vol ou FIR telles que définies par l'OACI (FIR N'Djamena, FIR
Brazzaville, FIR Niamey, FIR Antananarivo, FIR Dakar terrestre et FIR Dakar
océanique). En outre, elle développe des capacités
liées au management des aéroports114(*), aux études et
réalisations d'infrastructures aéronautiques, à la
maintenance des équipements aéronautiques et à la
calibration des instruments d'aides à la navigation aérienne.
Pour remplir ces missions efficacement, l'ASECNA jouit d'une
autonomie financière dont les ressources proviennent de plusieurs
sources115(*).
A travers ces missions, l'Agence pour la
Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à
Madagascar se présente comme un cas réel d'intégration, un
grand succès dans le domaine du contrôle de l'espace aérien
et la gestion des installations et infrastructures aéronautiques qu'elle
exerce pour les Etats-partis de la Convention de Dakar. De ce fait, cet
instrument communautaire démontre la réussite de
l'intégration dans les domaines techniques, notamment en matière
d'activités aéronautiques. Ceci dit, sa volonté de
s'élargir à plusieurs autres pays du continent via sa politique
du « ciel unique africain » ne peut être que
salutaire pour l'Afrique.
PARAGRAPHE II :
ORGANIGRAMME DE L'ASECNA : SON ARMATURE
Par ces termes, l'on veut montrer que l'ASECNA est une
Organisation inter-régionale jouissant d'une armature bien
définie. De ce fait, la présentation des organes statutaires (A)
précèdera celle des services externes au siège de l'ASECNA
(B).
A- Les structures
statutaires de l'ASECNA
L'ASECNA compte six (06) structures statutaires qui sont les
hautes instances décisionnelles de l'Agence. Ces structures
sont :
Ø Le Comité des
Ministres de Tutelle: Il est chargé de
définir la politique générale de l'Agence116(*). Il se réunit au
moins une fois par an en session ordinaire ou extraordinaire en tant que de
besoin117(*) et a
à sa tête un Président118(*). La présidence est annuellement
rotative119(*).
Ø Le Conseil d'Administration :
il est chargé de prendre les mesures utiles au fonctionnement de
l'ASECNA, au moyen de délibérations relatives notamment aux
budgets annuels de fonctionnement et d'équipement; il se réunit
au moins deux fois par an120(*). Dans la coordination de ce service, la France en
assure la présidence depuis la création de l'Agence.
Ø La Direction
Générale : Elle assure la gestion de l'Agence en
exécution des décisions prises par les deux structures
statutaires précitées. Elle a à sa tête un Directeur
Général121(*) qui recrute tout le personnel à l'exception
de l'Agent Comptable et du Contrôleur Financier.
Ø L'Agent Comptable : Il est
nommé par le Conseil d'Administration après agrément du
Comité des Ministres, il tient la comptabilité
générale et la comptabilité analytique d'exploitation,
prépare le compte financier présenté au Conseil
d'Administration après soumission au contrôle de la Commission de
vérification des comptes122(*).
Ø Le Contrôleur Financier :
Il est nommé par le Conseil d'Administration sous agrément du
Comité des Ministres. Il est chargé du contrôle
général de la gestion de l'établissement et de la
surveillance de toutes les opérations susceptibles d'avoir directement
ou indirectement une répercussion économique et
financière123(*).
Ø La Commission de Vérification des
Comptes : Composée de trois membres désignés
par le Conseil d'Administration, elle établit pour ce dernier et pour
chaque ministre de tutelle un rapport sur la régularité de la
gestion comptable de l'agence et formule des propositions motivées sur
le quitus à donner à l'Agent comptable124(*).
Ø La Commission de Vérification de la
Sécurité : Elle suit la mise en place et le bon
fonctionnement d'un système de gestion de la sécurité
conforme aux normes et pratiques recommandées par
l'OACI.
Figure 4: Organigramme
de l'ASECNA
Source :asecnaonline.asecna.aero
B- Les services
ASECNA externes au Siège
Hormis les postes statutaires qui se trouvent au
siège de l'ASECNA à Dakar, l'Agence possède trois
structures en dehors de son siège. Il s'agit des
Délégations, de ses écoles et des
Représentations.
Pour les Délégations, l'ASECNA en possède
deux :
ï La Délégation de l'ASECNA à Paris
(DEXP) qui assure pour le compte de la Direction
Générale auprès de l'OACI, la liaison avec les
administrations aéronautiques et météorologiques, les
organisations internationales, les compagnies aériennes ; le
recouvrement des redevances de routes ; l'édition des informations
aéronautiques ; l'achat et l'acheminement des fournitures et
matériels pour les Représentations et le Siège à
Dakar.
ï La Délégation
à Montréal (DCSM) qui représente l'Agence
aux travaux de groupes d'experts de la navigation aérienne au Siege de
l'OACI. Par ailleurs, le Délégué est membre de la
Commission de la navigation aérienne de l'OACI.
En ce qui concerne les structures de formation, , l'ASECNA
compte trois écoles communautaires de formation de son
personnel :
§ L'EAMAC(l'Ecole Africaine de la
Météorologie et de l'Aviation Civile) : ellea
été créée en 1963. Elle est située à
Niamey (Niger), et chargée de la mise en oeuvre de la politique de
l'Agence en matière de formation dans les domaines de la navigation
aérienne, de la météorologie aéronautique, du
transport, de l'électronique et de l'informatique.
§ L'ERSI (l'Ecole Régionale de
Sécurité Incendie) : basée à Douala
(Cameroun), c'est une école bilingue (français et anglais),
créée en 1964. Elle assure la formation des pompiers
d'aérodrome, des techniciens (Chefs d'équipe) et des techniciens
supérieurs (Chefs de section).
§ L'ERNAM (l'Ecole Régionale de
la Navigation Aérienne et du Management) : Créée
depuis 1994, elle est basée à Dakar. Elle est chargée de
la mise en oeuvre de la politique de l'Agence en matière de formation
dans les domaines de la gestion des projets, des finances, des ressources
humaines, du génie civil, de la comptabilité.
Dans chaque Etat membre (hormis la France), les missions de
l'Agence sont assurées par une Représentation ayant à sa
tête unReprésentant nommé par le Directeur
Général en accord avec le Ministre de tutelle concerné.
Cet Agent est responsable des activités de l'Agence dans son Etat
d'affectation. Il défend à cet effet les intérêts de
l'Agence.
SECTION II : LA
POLITIQUE DU « CIEL UNIQUE AFRICAIN » COMME STRATEGIE
D'INTEGRATION AERIENNE DE L'ASECNA
Par sa politique d'un espace aérien africain
uniformisé, l'ASECNA vise une harmonisation des procédures de
contrôle dans l'espace aérien du continent africain. Dans la
présente section, il s'agira de présenter la politique
(paragraphe II), mais avant, il faudra montrer que ce projet tire son origine
du Plan d'Orientations Stratégiques de l'ASECNA et de gestion
intégrée du trafic aérien en Afrique (paragraphe I).
PARAGRAPHE I : LA POLITIQUE DU
« CIEL UNIQUE » : UN PROJET DU PLAN D'ORIENTATIONS
STRATEGIQUES DE L'ASECNA ET DE GESTION INTEGREE DU TRAFIC AERIEN EN AFRIQUE
Dans ce paragraphe, il est question de
montrer que la politique du « ciel unique » est un projet
du Plan d'Orientations Stratégiques de l'ASECNA (A) et qu'elle
apparaît comme une politique continentale de gestion du contrôle du
trafic aérien en Afrique(B).
A- Le Ciel
Unique : un projet du Plan d'Orientation Stratégique (POS) de
l'ASECNA
Approuvé à N'Djamena (Tchad) le 09 juillet
2011125(*), le POS
décline la mission de l'Agence, sa vision, les objectifs
stratégiques et indicateurs-clés associés, ainsi que des
plans d'actions sectoriels, avec des tableaux de bord consolidés. Il
reprend les projets non finalisés du Plan de Service et Equipements
(PSE) 2009-2013, ainsi que quelques projets nouveaux revêtant un
caractère d'urgence. Le POS de l'ASECNA a été
adopté en Août 2017 à l'issue de la réunion annuelle
des ministres des Transports et/ ou de l'aviation civile et les experts de
l'Agence à Dakar au Sénégal. S'étalant sur 15 ans
(2017-2032), ce plan a pour objectif de créer le « Ciel Unique
Africain » préconisé par l'Union Africaine126(*). Décidé par
les Etats à partir de la vision définie par le Directeur
Général lors de sa prise de fonction en janvier 2017127(*), le POS a permis de
créer un programme de développement censé permettre
d' « unifier le ciel africain » et le transport
aérien en Afrique d'ici 2032128(*) afin d'améliorer la sécurité de
la navigation aérienne et l'amélioration de la gouvernance et de
l'efficacité économique de l'ASECNA.
Ce plan intègre également les orientations du
Plan mondial de l'OACI de navigation aérienne (GANP) et la Feuille de
route pour la sécurité de l'aviation civile dans le monde (GASP).
A travers cette nouvelle approche, l'ASECNA se positionne comme un acteur
incontournable de développement, hissant la satisfaction du client au
rang de priorité stratégique. Son nouveau plan d'orientations
stratégiques prévoit, ainsi, d'asseoir un développement
durable susceptible de positionner l'Agence comme un leader parmi les
fournisseurs de services de navigation aérienne en Afrique.
B- Le « ciel unique
africain » : une politiquecontinentale de gestion
intégrée du trafic aérien en Afrique
Le domaine de contrôle de la circulation
aérienne en Afrique aujourd'hui rencontre d'énormes
difficultés, eu égard à la fragmentation du
« ciel africain » du Nord au Sud et d'Est à l'Ouest.
Cet état de choses implique la multiplication d'institutions
chargées de gérer le trafic aérien sur le
continent129(*). Il se
pose alors la question de la défragmentation de l'espace aérien
africain. C'est dans ce contexte que l'ASECNA, afin d'épouser l'esprit
de la Décision de Yamoussoukro,va proposer une solutionen 2017 : la
politique du « ciel unique africain » à l'effet de
gérer au niveau communautaire, mieux au niveau continental le guidage
des aéronefs dans l'espace aérien du continent.
Le « ciel unique africain » ou
« ciel sans contours », ou encore un « ciel sans
frontières » est cette politique publique communautairequi
intègre un découpage de l'espace aérien africain en blocs
d'espace aérien fonctionnel, indépendamment des frontières
nationales.On comprend alors une ouverture des frontières nationales
créant ainsi une frontière africaine unifiée où la
circulation aérienne sera contrôlée comme si l'on se
trouvait dans un même pays. Ceci ne sera qu'une continuité de ce
qui se passe actuellement avec les espaces aériens des 17 pays membres
de l'ASECNA qui sont repartis en FIRs, car une partie de l'espace
aérien du Cameroun est contrôlée depuis Le Congo par le FIR
Brazzaville.
Si cette politique communautaire permettra de gérer
de façon fluide la circulation aérienne sur le continent, on peut
s'interroger sur sa réalisation effective quand on sait que la France
occupe le poste de la Présidence du Conseil d'Administration que les
pays anglophones du continent voient de mauvais oeil.
PARAGRAPHE II :
PRESENTATION DE LA POLITIQUE « CIEL UNIQUE AFRICAIN » DE
L'ASECNA
Le « Ciel unique Africain » est une
politique du POS de l'ASECNA qui a pour objectif de supprimer les
frontières nationales dans les airs afin de multiplier les
capacités de l'espace aérien africain et de réduire les
coûts de gestion de trafic aérien et les incidences sur
l'environnement. Il s'agit précisément dans le présent
paragraphe de mettre un accent particulier sur les objectifs de la politique
« ciel unique pour l'Afrique » (A) et sur sa feuille de
route (B).
A- Les objectifs du
« Ciel Unique Africain »
Le ciel unique vise à mieux organiser l'espace
aérien africain à travers l'établissement de règles
communes et une meilleure coopération entre les centres de
contrôle aérien, dans un espace fragmenté entre autant
d'entités, qui induira la fluidification du trafic aérien et la
réduction de la saturation de l'espace ; l'optimisation des routes
aériennes entraînant une économie significative de
carburant et une réduction des émissions de gaz à effet de
serre130(*) ; le
regroupement d'espaces aériens, car l'espace aérien africain est
beaucoup morcelé131(*) ; la réorganisation de l'espace
aérien ou la modernisation des systèmes de gestion du
trafic ; considérer les questions institutionnelles au niveau des
Etats membres pour une réglementation harmonisée, consolider et
moderniser le système ATM/CNS actuel par l'utilisation des nouvelles
technologies (satellites, ADS, NTIC...), rationnaliser la gestion de l'espace
aérien en terme de structure et d'opérations aériennes et
mettre en oeuvre un système de management de la
sécurité132(*).
En clair, l'on comprend que l'ASECNA, par un marchandage
entre les Etats, vise une unification de l'espace aérien africain, une
fédération des procédures de contrôle sur le
continent.
B- La Feuille de
route du « Ciel Unique africain »
La feuille de route du « Ciel Unique
Africain » est un ensemble de plans d'action des acteurs
concernés avec des objectifs à court et à long terme, de
fourniture de services de navigation aérienne sans discontinuité
associés à des choix appropriés aux plans technologique,
réglementaire et institutionnel pour l'atteinte des objectifs de
manière qualitative et économique133(*).
Pour les acteurs, il s'agit des Etats africains (membres et
non membres de l'ASECNA), les fournisseurs de service de la navigation
aérienne (l'ASECNA et les autres fournisseurs existants en Afrique) et
les utilisateurs de l'espace aérien que sont les compagnies
aériennes et/ou les avions.
Ainsi, les stratégies pour faire de la vision une
réalité consistent en une réglementation harmonisée
pour les services de la navigation aérienne, une structure
homogène pour l'espace aérien supérieur, un nombre
réduit de CCR pour l'ensemble de l'espace aérien
supérieur, une utilisation accrue des nouvelles technologies en vue
d'une meilleure efficience des moyens CNS134(*).
CHAPITRE II : LE MARCHE
UNIQUE DU TRANSPORT AERIEN AFRICAIN
Le changement de paradigme135(*) qui s'opère dès le 9 septembre 1999
à Syrtes en Libye136(*), avec la réévaluation et la
réorientation de l'OUA, marque la mutation des temps d'une Afrique qui,
en renaissant dans ses symboles137(*), veut se restructurer organiquement138(*). Les indépendances et
la lutte pour la libération des peuples antérieurement sous
domination coloniale semblent des préoccupations passées de mode
et les questions du développement économique et de
l'intégration politique139(*) du continent dans l'ordre mondial en transformation
s'inscrivent au portefeuille politique, c'est-à-dire aux
problématiques traités140(*) par une UA qui entend consacrer cette intention
existentielle et revendique désormais un peu plus l'affirmation du
projet africain dans l'horizon africain alors bien délimité des
civilisations141(*).
Parmi les projets phares, l'on note celui du MUTAA, approuvée le 28
janvier 2018 dans le cadre du 30è Sommet de l'instance panafricaine. De
ce fait, dans ce chapitre, le cap sera mis dans un premier moment sur
l'historique du MUTAA (section I) et dans un second moment sur sa
présentation (section II).
SECTION
I : HISTORIQUE DU MUTAA
Le Marché unique du Transport
Aérien en Afrique (MUTAA) ou le Single African Air Transport Market
(SAATM) est un projet phare de l'Agenda 2063 de l'UA, une initiative de cette
organisation panafricaine visant à créer l'équivalent du
« ciel unique européen », un seul marché
unifié du transport aérien en Afrique, à
libéraliser l'aviation civile sur le continent142(*). Le but à terme de
cette politique communautaire est de favoriser les échanges entre les
pays africains et d'y impulser l'intégration économique143(*) à travers la
création d'un « open sky ». Dans cette section, l'on
traitera la question liée à une appréhension du MUTAA
comme projet phare de l'Agenda 2063 de l'UA (paragraphe I) et nous montrerons
que cette politique émane de la Déclaration et de la
Décision de Yamoussoukro (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LE MUTAA : UN PROJET PHARE DE
L'AGENDA 2063 DE L'UNION AFRICAINE
La genèse de l'Agenda 2063 a été la
prise de conscience par les dirigeants africains de la nécessité
de recentrer et de redéfinir les priorités du programme de
l'Afrique en partant de la lutte contre l'apartheid et de la réalisation
de l'indépendance politique du continent et qui avait été
au centre de l'OUA144(*). Avant de présenter l'Agenda proprement dit
(B), il faudra au préalable préciser que le MUTAA est un
accomplissement du Traité d'Abuja instituant la CEA (A).
A- Le Traité d'Abuja instituant
la CEA
L'adoption de la Déclaration de Yamoussoukro en 1988
s'est faite en un moment où les pays marquaient leur souveraineté
sur les droits de trafic et les compagnies aériennes. Avec
l'évolution de l'environnement aéronautique, les Etats africains
se sont sentis obligés de privatiser leurs compagnies aériennes
nationales pour ne plus en être des propriétaires exclusifs. De ce
fait, l'adoption du traité d'Abuja le 3 juin 1991 place les
mécanismes de mise en oeuvre de la politique aéronautique
africaine non plus du ressort d'une simple déclaration, mais
plutôt d'une décision de la CCEG145(*).
L'entrée en vigueur du
Traité d'Abuja le 12 mai 1994 avait pour objectif de créer un
marché commun, mieux une Communauté Economique Africaine d'ici
à 2028. Ce marché commun reposera sur des grands ensembles sous
régionaux économiques existants que sont : la CEDEAO, la
CEEAC, le COMESA, l'UMA, la SADC, l'IGAD et bien d'autres. L'article 4 du
Traité définit clairement un objectif majeur du marché
commun qui est celui de « la promotion du
développement économique, social et culturel ainsi que
l'intégration des économies africaines en vue
d'accroîtrel'autosuffisance économique et favoriser un
développement endogène ».Pour ce qui est des
transports et des communications, les Etats membres de la communauté ont
convenu entre autres de : « promouvoir l'intégration
des infrastructures ; harmoniser progressivement leurs législations
et règlementations ; organiser, structurer et promouvoir au niveau
régional et communautaire, les politiques de transports et des
marchandises ; promouvoir une meilleure intégration du transport
aérien en Afrique et coordonner les vols ; et coordonner et
harmoniser, au niveau régional et communautaire, les politiques de
transport des biens, des services et des personnes »146(*).Les Etats membres se
sont engagés dans le traité d'Abuja d'harmoniser leurs politiques
en matière de transport aérien147(*). L'on comprend alors que les Etats ne pourront plus
à cet effet prendre des mesures quelconques qui compromettront sa
réalisation148(*), même si l'on constate la violation de ces
dispositions par ces Etats ayant conclu unilatéralement des accords
« ciel ouvert » avec les Etats-Unis.
En gros, le Traité d'Abuja incite les Etats africains
à créer un espace aérien commun sur le continent afin
d'accomplir le projet de création d'un marché commun africain.
B- Présentation de l'Agenda 2063
de l'UA
En juillet 2002, l'Union Africaine
succédait à l'Organisation de l'Unité Africaine sur le
déclin. L'objectif de cette transformation était de relancer la
mécanique de l'unification panafricaine mais aussi d'établir un
cadre de coopération entre pays pour travailler au développement
du continent149(*).
Après la ratification du NEPAD par la nouvelle instance continentale
africaine la même année150(*), les dirigeants africains ont estimé plus
tard qu'il était nécessaire d'établir un nouveau programme
de développement du continent, d'où la naissance de l'Agenda
2063.
L'écriture et la publication de
l'Agenda 2063 par l'UA sont une projection des grands chantiers de l'instance
panafricaine sur cinquante (50) ans, « destiné à
inscrire définitivement tous les Etats africains dans une logique de
compromis telle qu'elle a été définie, en 1963, lors de la
création de l'Organisation de l'Unité Africaine
(OUA) »151(*). Eu égard aux erreurs du
passé, cet Agenda apparaît comme une volonté manifeste des
dirigeants africains de tirer les leçons du passé, de regarder ce
qui a fonctionné, de comprendre les blocages et une
nécessité de tracer les voies, de définir un cap, celui
de l'unité et de la prospérité d'une Afrique en
paix152(*). L'Agenda
2063 s'entend d'un cadre de transformation globale de l'Afrique cinquante (50)
ans après la création de l'OUA. Il est la manifestation
concrète de la manière dont le continent entend devenir la
puissance mondiale du futur153(*).
L'Agenda 2063 est le schéma et le plan directeur de
l'Afrique visant à la transformer en puissance mondiale de l'avenir.
C'est le cadre stratégique du continent qui vise à atteindre son
objectif de développement inclusif et durable. Il se définit
comme « un plan d'action destiné à faire de
l'Afrique, tout au long des cinquante prochaines années, un continent
uni, prospère et pacifique. Unité, prospérité
économique et paix durable sont, dans l'esprit des promoteurs de
l'Agenda 2O63, étroitement liées. Il s'agit de créer les
conditions d'une croissance forte, dont les fruits devront être
partagés par tous, et d'oeuvrer sans cesse, afin de préserver
l'unité du continent, sa stabilité politique et sa
sécurité en favorisant le dialogue entre les Etats et les
peuples »154(*). L'on peut donc dire que l'Agenda 2063 est à
la fois une vision et un plan d'action qui requiert la participation de toutes
les strates de la société africaine pour bâtir un continent
fort et uni, basé sur des valeurs communes et un destin
collectif155(*).
L'adoption de ce document s'est faite à la
vingt-quatrième CCEG de l'UA tenue les 30 et 31 janvier 2015 à
Addis-Abeba en Ethiopie, soit deux ans après son élaboration en
mai 2013 lors de la célébration du jubilé d'or de
l'instance panafricaine156(*) en tant que vision et feuille de route collective
pour les cinq prochaines décennies. Cet Agenda se présente en
trois (03) documents principaux que sont : le Document-cadre qui contient
la vision d'ici à 2063, une analyse de la situation globale des
questions clés, les objectifs, les priorités, les buts et les
propositions de stratégies sur le thème « Passer
à l'action » portant sur la mise en oeuvre, le suivi et
l'évaluation ; la version populaire qui présente l'Agenda en
termes simples afin de faciliter son appropriation par le grand public ; et le
Premier plan décennal de mise en oeuvre (2013-2023) qui énonce
les priorités immédiates et est conçu pour démarrer
le voyage vers 2063157(*).
Dans leur Déclaration solennelle pour le 50e
anniversaire de l'organisation continentale, les Chefs d'Etat et de
Gouvernement de l'UA (CEGUA), après avoir reconnu les succès et
les échecs antérieurs, ont réaffirmé leur
volonté d'oeuvrer pour l'accélération du
développement et le progrès technologique de l'Afrique ;
dans ladite Déclaration, les dirigeants africains ont défini les
priorités en sept (07) points158(*). Intitulé « L'Afrique que nous
voulons », l'Agenda 2063 est porteur de la vision d'une «
Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée
par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la
scène internationale ». L'Aspiration 2 veut faire de l'Afrique
« un continent intégré, politiquement uni, basé sur
les idéaux du panafricanisme et sur la vision de la renaissance
africaine ». A travers elle, l'Agenda 2063 intervient dans le domaine de
l'accélération des progrès vers l'unité politique
continentale. Il sera alors précisément question de convenir de
la forme que prendra l'union politique africaine (fédérale ou
confédérale), d'élaborer les instruments juridiques
nécessaires et d'accélérer leur processus d'adoption. En
outre, via cette aspiration, il met également l'accent sur
l'accélération du processus d'intégration
économique aux échelles régionale et continentale de
manière à satisfaire les besoins de la croissance durable, des
échanges et du commerce des services et de la libre circulation des
capitaux, des marchandises et des personnes. Ceci afin que d'ici 2063,
l'Afrique soit unie, dotée d'infrastructures de classe internationale,
qu'elle entretienne des liens fructueux et dynamiques avec sa diaspora, et se
définisse comme un continent aux frontières sans
discontinuité ainsi qu'une gestion des ressources
transfrontalières fondée sur l'impératif du dialogue. A
cet égard, dans son premier plan décennal de mise en oeuvre
(2013-2023), figurent une dizaine de projets phares au rang desquels s'inscrit
le MUTAA (Marché Unique du Transport Aérien en Afrique)159(*) ou le SAATM (Single African
Air Trafic Market) que viendront concrétiser la Déclaration et la
Décision de Yamoussoukro.
PARAGRAPHE II : DE LA DECLARATION A LA DECISION DE
YAMOUSSOUKRO
Le MUTAA a son origine dans la Décision de
Yamoussoukro qui prévoyait déjà entre autres la
libéralisation complète des services de transport aérien
à l'intérieur du continent africain160(*). Cependant, elle a
été précédée par une Déclaration dite
de Yamoussoukro. Conscients des avantages et des enjeux du transport
aérien, les Etats africains se sont efforcés à asseoir une
politique aéronautique africaine susceptible de leur permettre de tirer
profit de l'industrie florissante de ce secteur. Pour ce faire, nous parlerons
dans un premier temps de la Déclaration de Yamoussoukro (A) avant de
parler de sa remplaçante (B).
A- La Déclaration de
Yamoussoukro
L'uniformisation du transport aérien
en Afrique au niveau continental a commencé à être mise en
oeuvre officiellement à l'`issue de la Conférence
Régionale des Ministres Africains chargés de l'`Aviation Civile
qui, réunis à Yamoussoukro (Côte- d`Ivoire) les 6 et 7
Octobre 1988, a adopté la Déclaration de Yamoussoukro relative
à une nouvelle politique aéronautique africaine161(*). Son adoption survient dans
un contexte où le monde aéronautique connait une sorte de
dérèglementation de la part de certains continents comme l'Europe
et l'Amérique. En effet, l'avènement d'une politique de
libéralisation du transport aérien en Europe en 1987,
précédée par le « deregulationact »
américaine en 1978, a incité les Africains à
définir une nouvelle politique aéronautique en Afrique afin de
remédier aux répercussions de ces politiques sur son
marché intérieur.L'Accord « open sky » en
Europe « a suscité chez les ministres africains
chargés de l'aviation civile la question des effets néfastes
qu'une telle démarche comporterait pour les compagnies aériennes
du continent »162(*)alors que l'administration américaine se
servira des accords « open skies »163(*) comme vecteur d'exportation
de sa déréglementation aérienne intérieure et de
l'imposer dans le monde164(*) ; l'exportation de cette politique
aéronautique américaine, après sa diffusion en Europe,
longtemps considérée comme un bouclier aux assauts des politiques
américaines, n'a pas épargné le continent africain.C'est
dans ce contexte qu'il a été jugé opportun, pour la
sauvegarde et l'expansion des activités aéronautiques
internationales en Afrique, d'adopter une nouvelle politique
aéronautique165(*) connue sous l'appellation de Déclaration de
Yamoussoukro.
La Déclaration de Yamoussoukro de 1988,
remplacée par la DY de 1999, a été adoptée
lorsqu'il est apparu que les accords bilatéraux sur les services
aériens étaient trop restrictifs et entravaient l'expansion et
l'amélioration du transport aérien en Afrique. En effet, la
connectivité aérienne en Afrique est substantiellement plus
faible que dans les autres régions du monde et l'Afrique ne
représente que 3% du trafic mondial166(*). Ainsi, la Déclaration de Yamoussoukro avait
comme enjeux l'instauration d'un climat de coopération et de
solidarité nécessaires pour limiter l'impact négatif des
actions mises en oeuvre dans certaines parties du monde dans le domaine du
transport aérien, notamment la politique d' «open sky» aux
Etats-Unis et celle du marché intérieur aérien en
Europe167(*) ;aussi, cette Déclaration offrira le
cadre idéal d'une intégration des
activitésaéronautiques surtout face aux blocs qui se
créent dans d'autres régions du monde.
Par cette déclaration, l'Afrique a été
la première, sur le papier certes, à ouvrir les accords de
« ciel ouvert ». Ainsi, elle prévoit
l`intégration des compagnies aériennes africaines168(*), la souplesse des droits de
trafic169(*),
l`amélioration de la gestion des compagnies aériennes, le
financement des activités en matière de transport aérien,
le système de distribution des produits, le bruit des aéronefs et
le mécanisme de suivi170(*).
Cet instrument juridique a convenu également de
libéraliser en partie l'échange des droits de trafic de
5ème liberté et de mettre en place des structures
communes africaines pour les tarifs (convention africaine des tarifs
aériens), le financement (création d'une société de
financement et de location d'aéronefs) et les systèmes de
distribution (projet de SIR africain). Le mécanisme de suivi comprend un
organe composé de la CEA, l'OUA, la CAFAC et l'AFRAA.L'on constate alors
que ce texte juridique est un accord multilatéral entre les 30 Etats que
comprenait l'OUA à l'effet d'une unification de l'espace aérien
africain.
Par cette Déclaration, l'on constate une
volonté des Africains d'ouvrir et d'unifier leur ciel au niveau
continental ; il s'agit d'un processus d'intégration
aérienne sur huit ans qui a pour finalité l'intégration
des compagnies aériennes par la création des consortiums, des
compagnies conjointes et des fusions. Cette mise en commun des instruments de
production favorisera l'échange de droit de trafic, car, la
coopération éliminera progressivement toute
nécessité, au sein des groupes, d'échanger des droits de
trafic.
La réunion des Ministres africains chargés des
Transports tenue à l'île Maurice le 9 septembre 1994, a
évalué la mise en oeuvre de la Déclaration de
Yamoussoukro, et a abouti à la conclusion qu'aucun des objectifs
fixés n'avait été atteint en huit ans, malgré les
efforts des Etats et des CERs pour l'accélérer. Les
contraintes identifiées sont :
- La nature juridique de la Déclaration de
Yamoussoukro : sans valeur contraignante, laissée au bon vouloir de
chaque Etat signataire ;
- L'absence réelle de volonté politique des
Etats africains, minés par le protectionnisme dans l'échange des
droits de trafic et l'interventionnisme dans la gestion des entreprises
aériennes et, manquant d'esprit de suite pour appliquer une politique
aéronautique cohérente.
-Par la suite, les tentatives de l'organe de suivi pour
rendre exécutoire la Déclaration de Yamoussoukro (sous forme de
traité ou de législation nationale) vont échouer.
Toutefois, la Déclaration de Yamoussoukro demeure
toujours la référence commune en matière de politique
aéronautique africaine, base sur laquelle la Décision de
Yamoussoukro sera adoptée.
B- La Décision de Yamoussoukro
La Décision de Yamoussoukro marque la naissance d'un
véritable Droit aérien africain. Eneffet, eu égard aux
manquements relevés lors de l'application de la Déclaration de
Yamoussoukro, les Etats africains vont prendre de nouveaux engagements dans un
nouveau traité qualifié de Décision de Yamoussoukro
portant création progressive d'un marché aérien intra
africain libéralisé171(*). C'est un traité adopté le 14 novembre
1999 à Yamoussoukro172(*), en Côte-d'Ivoire, à l'issue de la
Conférence Régionale des Ministres Africains chargés de
l'Aviation Civile, réunis les 12 et 13 novembre 1999. Devenu
contraignant en 2002173(*), ce traité vise un « ciel
ouvert » africain, la libéralisation de l'accès au
marché du transport aérien en Afrique. Signé par 44
membres de l'UA et comportant 12 articles, cet instrument juridique accorde des
droits de transit et de liberté aérienne entre tous ses
signataires. L'objectif principal de la Décision de Yamoussoukro est de
favoriser le désenclavement du continent africain, le
développement des liaisons intra africaines et la participation du
secteur privé. A cet effet, elle fixe les règles relatives
à l'accès au marché, aux conditions d'exploitation et aux
tarifs : libre exercice des droits aériens (de 1ère,
2ième, 3ième ,4ième et
5ième liberté174(*))175(*), libre fixation des tarifs par les transporteurs
aériens176(*),
non limitation de capacité et de fréquences177(*), possibilité de
multidésignation des compagnies éligibles (constituée
selon la loi d'un Etat partie, siège social et administratif dans un
Etat partie, assurance, aéronef, permis d'exploitation aérienne
et respect règles de sécurité)178(*). Elle cherche
également à éliminer les restrictions sur la
propriété des compagnies aériennes et les limites de
fréquence sur les routes internationales entres les Etats signataires.
La Décision a été ensuite
entérinée par la Conférence des Chefs d'Etat et de
Gouvernement de l'OUA à Lomé en juillet 2000 et signée par
son Président en exercice. Conformément à l'Article 10 du
Traité d'Abuja instituant la Communauté Economique Africaine, la
Décision de Yamoussoukro est devenue exécutoire de plein droit
trente (30) jours après la date de signature par le Président de
ladite Conférence, soit le 12 août 2000 ; et en raison de la
période transitoire de deux ans, cette force exécutoire produit
tous ses effets, à compter du 12 août 2002, dans tous les Etats
africains qui ont signé et ratifié le Traité d'Abuja. La
mise en oeuvre de la Décision de Yamoussoukro a été
retenue parmi le programme à court terme du NEPAD, au titre des 10
actions prioritaires en 2003.
Pour mettre en oeuvre ce traité, les CEGUA, lors de
leur Conférence en mai 2007 à Addis-Abeba, ont
conféré les pouvoirs à une Agence d'Exécution (AE)
de la DY: la CAFAC. Le MUTAA est donc le prolongement de l'accord Opensky de
Yamoussoukro179(*).
Cela signifie qu'avec l'adoption de la DY et son
entrée en vigueur en 2002, les possibilités d'exploiter les
liaisons aériennes sur le marché intérieur africain sont
désormais librement accessibles, y compris dans les CERs
à tous les transporteurs aériens éligibles180(*). Autrement dit, la
Décision de Yamoussoukro crée un nouveau Droit aérien
africain visant une intégration spatiale du continent ou une
intégration aérienne à l'effet d'une mise en place d'un
marché intérieur africain unifié ou encore ce que
MASOMANA MUANAMOSI qualifie dans sa Thèse de Doctorat de
« bloc aérien africain »181(*)qui protégera les
intérêts des compagnies aériennes africaines, et donc du
marché intérieur du continent. Aussi, ce texte juridique incite
les Africains à mettre en place, dans les échanges internationaux
intra-africains, un « multilatéralisme
régional » au détriment du bilatéralisme
traditionnel à l'effet d'éviter aux Etats africains et aux
CERsd'être isolés et d'être encerclés par
les politiques aériennes des Etats-tiers.
SECTION
II : DE LA PRESENTATION DU MUTAA
Le MUTAA est le premier parmi les initiatives phares qui ont
été lancées , et est sensé accélérer
l'atteinte des objectifs principaux de l'Agenda 2063 de l'UA, une vision, et
une feuille de route pour une Afrique intégrée, prospère,
pacifique, axée sur les personnes et stable182(*). Dans cette section
consacrée à la présentation de cette politique
aérienne africaine, il convient de préciser son essence
panafricaine (paragraphe I), ses principes d'adhésion et sa
réglementation (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LE MUTAA : UNE ESSENCE
PANAFRICAINE183(*)
Le rêve de l'unité des Africains est le
fondement de la politique du MUTAA. De par leurs différentes
idées et actions, les grandes figures du panafricanisme ont posé
les bases de cette unité184(*) dont le MUTAA s'avère être le symbole.
Dans ce paragraphe, il semble judicieux de retracer l'origine du MUTAA et ses
principales caractéristique (A) et de montrer qu'elle est une politique
publique communautaire encadrée par des institutions (B).
A- Des origines du MUTAA et ses
principales caractéristiques
A l'occasion de la célébration de son
jubilé d'or en mai 2013185(*), l'instance panafricaine a élaboré
l'Agenda 2063 qui est porteur de la vision d'une
« Afrique intégrée, prospère
et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant
une force dynamique sur la scène internationales »186(*). L'Aspiration 2 de ce
plan visionnaire ambitionne de faire de l'Afrique « un continent
intégré, politiquement uni, basé sur les idéaux du
panafricanisme et sur la vision de la renaissance africaine ». A
cet égard, dans son premier plan décennal de mise en oeuvre
(2013-2023), figurent une dizaine de projets phares au rang desquels s'inscrit
le MUTAA (Marché Unique du Transport Aérien en Afrique). Dans le
souci de concrétiser la libéralisation du ciel africain, le 31
janvier 2015, la vingt-quatrième session ordinaire de la
Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de l'UA a
adopté à Addis-Abeba (Ethiopie), la Déclaration sur la
création d'un marché unique du transport aérien en
Afrique187(*) et s'est
aussi compromis par une décision188(*) à appliquer immédiatement les
principes de la Décision de Yamoussoukro qui consistent à lancer
le Marché unique du transport aérien africain d'ici à
2017. Onze États membres africains ont adhéré à la
Déclaration et se sont solennellement engagés à
l'entériner afin de créer le marché unique189(*). Ces États membres se
sont constitués en groupes de travail ministériels chargés
de suivre la mise en oeuvre du marché unique et de sensibiliser d'autres
États membres pour qu'ils adhèrent à ce marché. La
Commission de l'Union africaine a été chargée de
coordonner et de faciliter la mise en place du Marché unique du
transport aérien africain. La décision a ensuite
été approuvée par l'Assemblée des Chefs
d'État et de Gouvernement de l'OUA190(*) à Lomé (Togo) en juillet 2000 lors de
la trente-sixième session ordinaire de la CCEG, dans le cadre du
traité instituant la CEA (Traité d'Abuja)191(*). Ce traité est
entré en vigueur en août 2002, une fois la période de
transition de deux ans expirée. Le MUTAA sera lancé durant la
trentième session ordinaire de la CCEG de l'UA le 28 janvier 2018
à Addis-Abeba en Ethiopie192(*).
Figure 5: Liste des
pays ayant pris l'engagement solennel de mettre en oeuvre les principes de la
Décision de Yamoussoukro
Source :file:///D:/documents%20de%20mémoire/33100-wd-6b-brochure_on_single_african_air_transport_market_french.pdf
B- Le MUTAA : une politique
publique communautaire encadrée par des institutions
La mise en oeuvre d'une politique publique fut-elle
communautaire implique la participation de plusieurs acteurs institutionnels
gouvernementaux et non gouvernementaux. Pour ce qui est du MUTAA qui est une
politique communautaire, son cadre institutionnel comprend plusieurs
organisations régionales, nationales, auxquelles vont venir s'ajouter
les organes propres à la Décision de Yamoussoukro.
Tout d'abord, l'Union Africaine dont l'Acte constitutif a
été adopté à Lomé le 11 juillet 2000, avec
pour objectif principal d' « accélérer
l'intégration politique et socio-économique du continent
»193(*), y compris
dans le sous-secteur du transport aérien, est globalement responsable de
la mise en oeuvre detoutes politiques, et donc des politiques liées
à l'intégration aérienne au niveau communautaire.
L'Assemblée de l'UA, composée de tous les Chefs d'État ou
de gouvernement des États membres, est le plus haut organe
décisionnel de l'organisation panafricaine. De ce fait, la
concrétisation du MUTAA sur le continent ne dépend que de la
volonté politique des gouvernements des Etats qui composent la
Conférence de l'organisation panafricaine, La CUA ne se chargeant que
de l'application de ses décisions. L'application des principes de la
Décision de Yamoussoukro se fait actuellement sous la supervision du
Comité Technique Spécialisé (CTS) sur le transport,
l'infrastructure transcontinentale et interrégionale, l'énergie
et le tourisme194(*).
Les institutions créées pour l'application des
principes de la DY sont les suivantes195(*) : L'Organe de surveillance dont lerôle est
d'assister le sous-comité du Transport aérien composé des
ministres africains responsables de l'aviation civile dans le suivi de
l'application de la Décision. Ses membres comprennent aussi la
Commission de l'Union africaine (CUA), la Commission économique des
Nations Unies pour l'Afrique (CEA/ONU), la Commission africaine de l'aviation
civile (CAAC ou CAFAC)196(*) et l'Association des compagnies aériennes
africaines (ACAA)197(*).
Les Communautés économiques régionales (CER) peuvent
également aider l'Organisme de surveillance, le cas
échéant.
La Décision de Yamoussoukro prévoyait
également la création de l'Agence d'Exécution (AE) du
transport aérien africain, chargée de superviser et de
gérer la libéralisation du secteur aérien en
Afrique198(*). L'AE a
finalement été créée en 2007, lors de la
troisième Conférence des ministres responsables du transport
aérien de l'UA tenue à Addis-Abeba (Éthiopie) en mai 2007.
Elle a confié ses fonctions à la Commission Africaine de
l'Aviation Civile199(*).
La DY prévoit également la création
d'un Tribunal africain de l'aviation afin de faciliter le mécanisme de
règlement des différends tandis que les Communautés
Economiques Régionales sont chargées de faciliter et de
coordonner l'application de la Décision dans leurs États membres.
À ce jour, il existe huit CERs200(*) qui sont reconnues par l'UA, chacune établie
dans le cadre d'un traité régional différent. Les
CERs jouent un rôle régional et permettent de faciliter
l'application des principes de la Décision.
Les États membres et leurs autorités
respectives chargées de l'aviation civile201(*) sont responsables du
maintien des normes minimales de sûreté et de
sécurité, conformément aux directives de l'Organisation de
l'aviation civile internationale (OACI)202(*) et à leurs lois nationales. Les compagnies
aériennes jouent également un rôle majeur au moment
d'influencer les politiques dans le continent. De nombreuses compagnies
aériennes sont membre de l'ACAA, association chargée de
protéger l'intérêt général de ses membres. La
création du Marché unique du transport aérien africain est
fortement soutenue par les membres de l'ACAA qui représentent 85% de
l'ensemble du transport international des compagnies aériennes
africaines.
Par ailleurs, on a aussi le Groupe de travail
interministériel, composé d'États membres africains
signataires de l'engagement solennel. Il a à cet effet trois fonctions
principales : (i) suivi des avancées de la mise en place du
marché unique ; (ii) assistance et conseils ; et (iii)
lancement des campagnes de sensibilisation auprès des États
membres pour qu'ils adhèrent au marché unique. Chaque ministre du
Groupe de travail a notamment la responsabilité de créer un
environnement propice à l'application intégrale de Yamoussoukro
dans son pays respectif. Cela comprend un travail de sensibilisation
auprès des autres ministres et au sein de l'État, et un travail
de facilitation de la mise en place du marché unique. Le Groupe de
travail est ouvert aux États qui souhaiteraient rejoindre le
marché unique plus tard. Le Groupe de travail ministériel
bénéficie du soutien technique d'experts du secteur aérien
de leurs pays, de l'UA, de la CAFAC et des CERs, ainsi que d'autres
acteurs fondamentaux qui sont responsables de la préparation de ses
réunions. Le Groupe a depuis adopté son règlement
intérieur et a élaboré une feuille de route des
activités particulières, non seulement pour appliquer la DY mais
aussi pour mettre en place le marché unique.
PARAGRAPHE II : DES PRINCIPES D'ADHESION ET
REGLEMENTAION DU MUTAA
Le MUTAA comme politique publique communautaire est
régi par des principes d'adhésion (A) et une
réglementation(B).
A- Des principes
d'adhésion au MUTAA
Pour qu'un Etat fasse partir du MUTAA, son ministère
des Affaires étrangères doit écrire à la Commission
de l'Union africaine pour l'informer que l'État et son gouvernement
s'engagent pleinement à participer et à appliquer les
décisions de la 24e session ordinaire de l'Assemblée de l'Union
africaine tenue à Addis-Abeba (Éthiopie), en janvier
2015203(*). À cet
effet, la Commission africaine de l'aviation civile aura distribué aux
États membres un modèle de lettre (AC-HQ/3.2258). Une fois que la
CUA reçoit la lettre d'engagement solennel de l'État
concerné, celui-ci est informé des mesures immédiates
à prendre pour concrétiser sa décision.
Premières démarches pour adhérer
au MUTAA
Une lettre de la Commission de l'Union africaine de mai 2016
a demandé aux États membres qui ont signé l'engagement
solennel de faire les démarches suivantes: (a) prévenir les
autres États cosignataires et, en particulier, les signataires de la
déclaration d'engagement solennel que leur zone de trafic aérien
est libéralisée conformément à la Décision
de Yamoussoukro; (b) revoir leurs BASA actuels pour garantir qu'ils sont
conformes à la Décision de Yamoussoukro ; cela comprend
l'élimination de toutes les restrictions sur les droits de trafic en
vertu des 3e, 4e et 5e libertés, les fréquences, les tarifs et le
cabotage ; et veiller à ce que toutes les lois, règlements,
règles et politiques nationales soient conformes aux prévisions
expresses de la Décision de Yamoussoukro et (c) proposer à
l'Agence d'Exécution (CAFAC) d'examiner au moins une compagnie
aérienne nationale qui offre des services aériens internationaux
et qui répond aux critères d'éligibilité de
l'article 6.9 de la Décision de Yamoussoukro. La compagnie
proposée peut également provenir d'un autre État
cosignataire ou d'une compagnie multinationale, conformément à
l'article 6 de la Décision de Yamoussoukro. Pour garantir le bon
fonctionnement du Marché unique du transport aérien africain, il
faudrait remplacer les BASA par un protocole commun contraignant tous les
États membres du marché unique à faire partie uniquement
de la même zone de transport aérien intra-africain. Les
États membres africains sont également invités à
supprimer complètement toutes les restrictions applicables au transport
du fret aérien entre eux, conformément aux directives de l'OACI ;
à accepter les orientations politiques de l'UA en matière de
négociation des BASA avec les pays tiers. Il est aussi recommandé
aux États membres qui n'ont pas encore signé et ratifié la
convention intitulée «Convention pour l'unification de certaines
règles relatives au transport aérien international» et
conclue à Montréal en 1999, de le faire. La Convention de
Montréal de 1999 établit la responsabilité des compagnies
aériennes en cas de décès, de blessure des passagers ou de
retard de ces mêmes passagers, ou en cas de retard des vols, de
dégâts ou de perte de bagages et de fret. En outre, les mesures
pour améliorer l'octroi de visa pour les Africains qui effectuent des
voyages intra-africains, représenteront un avantage
supplémentaire à la libre circulation des Africains sur le
continent.
B- Le MUTAA : une politique
publique règlementée par des normes communautaires
Le communautarisme a comme conséquence l'application
des normes et règles qui s'imposent à tous ceux qui y sont
parties prenantes. Afin de favoriser une industrie du transport aérien
sûre, sécurisée, efficace, abordable et durable en Afrique,
il est important de disposer d'un cadre réglementaire approprié
qui permette de gérer ce secteur efficacement. Ainsi, dans la mise en
oeuvre du MUTAA, le droit communautaire possède un arsenal de normes
applicables au niveau continental.
Le tout premier texte règlementaire communautaire est
la Décision de Yamoussoukro, reprise par la Politique africaine de
l'aviation civile (PAAC) qui est le document du cadre général qui
fournit la vision et les objectifs stratégiques de l'Aviation civile
africaine. La Politique préconise un marché du transport
aérien libéralisé, concurrentiel et commun en Afrique
grâce à l'application intégrale de la Décision de
Yamoussoukro de 1999.
En 2014, les ministres du secteur des transports ont
approuvé le texte réglementaire de la Décision de
Yamoussoukro, et notamment (a) les Pouvoirs et les fonctions de l'Agence
d'exécution (b) les Règles de concurrence ; (c) le
Règlement sur la protection du consommateur et (d) le Mécanisme
de règlement des différends. Les textes institutionnels et
réglementaires ont ensuite été adoptés en mars 2017
par le Comité technique sectoriel sur les transports, l'énergie
et le tourisme. L'Agence d'exécution de la Décision de
Yamoussoukro a pour mandat d'assurer le bon fonctionnement du marché
unique en appliquant les règles de concurrence et la
réglementation en matière de protection du consommateur afin
d'offrir des opportunités justes et équitables à tous les
acteurs du marché intra-africain de l'aviation libéralisé,
de promouvoir une concurrence saine et de protéger les droits des
consommateurs. Les règles de concurrence prévoient des
dispositions qui interdisent tout accord et/ou pratique concertée qui
affecte la libéralisation des services du transport aérien
intra-africain et qui peuvent prévenir, restreindre ou dévier la
concurrence. Ce texte porte également sur les règles relatives
à l'abus de monopole, aux subventions, aux mesures de sauvegarde et
à la non-discrimination dans l'application des réglementations
nationales. La réglementation sur la protection des consommateurs couvre
les droits des consommateurs de services de transport aérien en Afrique,
la protection contre les traitements injustes dans la prestation de services et
propose un système d'indemnisation aux passagers victimes de non-respect
de leurs droits par les prestataires de services du secteur aérien.
Elle interdit les pratiques injustes, trompeuses et
discriminatoires. Elle oblige également les prestataires de services
à offrir une assurance pour dommage aux tiers adéquate, à
fournir des informations aux passagers et à indemniser les passagers en
cas de vols retardés, d'annulation, de refus d'embarquement, de
déclassement et de changement d'itinéraire, selon le cas.
La Décision de Yamoussoukroprévoit
également un cadre pour le règlement des différends. Le
cadre a été défini dans le Mécanisme de
règlement des différends, permettant que la négociation et
l'arbitrage soient le principal mode de règlement des différends.
Cela n'exclut pas la possibilité que des tribunaux, des sessions de
médiation et d'autres procédures d'appel soient utilisés.
Le Mécanisme de règlement des différends prévoit la
création d'un Comité d'appel et d'un Tribunal arbitral de
l'aviation, qui doivent tous deux être établis au sein des
structures de l'Union africaine.
L'industrie de l'aviation civile internationale est
historiquement très réglementée conformément au
principe de la souveraineté de l'État sur son espace
aérien et aux devoirs pour les États de négocier
l'accès à leur marché aérien sur une base
bilatérale. La Décision de Yamoussoukro a incorporé
certains de ces principes et demande aux États membres de
négocier des accords bilatéraux sur les services aériens
conformément aux principes de la DY. Le bilatéralisme
crée un marché fragmenté surtout quand des États
continuent de protéger leurs transporteurs nationaux en privant les
compagnies aériennes africaines qualifiées des droits garantis
par la Décision de Yamoussoukro. Dans le cadre du MUTAA, les
États membres devraient disposer d'un protocole juridique
multilatéral commun qui garantisse l'accès au marché,
élimine l'accord bilatéral sur les services aériens pour
le trafic intra-africain et harmonise les réglementations nationales
pour qu'elles soient conformes à tout cadre réglementaire
continental.
Répondre aux normes de sûreté et de
sécurité dans le cadre du MUTAA
Par ailleurs, le MUTAA doit également répondre
aux normes de sûreté et de sécurité ;
l'accomplissement des normes de sûreté et de
sécurité est essentiel à la bonne marche du Marché
unique du transport aérien africain. À cet effet, la Commission
africaine de l'aviation civile collabore avec l'Organisation de l'aviation
civile internationale dans le cadre de son initiative intitulée
«Aucun pays laissé de côté» pour renforcer la
sûreté et la sécurité de l'aviation civile en
Afrique par l'intermédiaire d'un Plan intégral d'application des
normes de sécurité aérienne en Afrique (AFI SAFPLAN ) et
d'un Plan intégral d'application régionale des normes de
sécurité aérienne (AFI SECFAL) et de facilitation des
programmes en Afrique.
Les ministres africains responsables du transport
aérien ont déjà mis en place des objectifs de
sécurité aérienne (objectifs de sécurité
d'Abuja) et défini des objectifs appropriés en matière de
sécurité (objectifs de sécurité et de facilitation
de Windhoek) pour le continent, afin de s'assurer que les États membres
et les compagnies aériennes respectent les normes minimales de
sûreté et de sécurité conformément aux
directives de l'OACI. Pour harmoniser les réglementations et le niveau
de sûreté et de sécurité à l'échelle
continentale, l'OACI aide également les États membres à
mettre en place des Organisations régionales de supervision de la
sécurité (RSOO), des Programmes de développement
coopératif de la sécurité opérationnelle et du
maintien de la navigabilité (COSCAP) et, dans certains cas, des Agences
de supervision de la sûreté et de la sécurité de
l'aviation civile (CASSOA) à l'échelle régionale.
Ces organismes régionaux donnent priorité au
règlement des questions de supervision de la sécurité au
niveau régional et à l'harmonisation des réglementations
afin de s'assurer que les compagnies aériennes certifiées sur le
marché unique respectent les mêmes normes. L'Agence
d'exécution se charge de garantir que les États membres
respectent les normes minimales recommandées par l'OACI. Elle le fera
par ses propres audits et par ceux du Programme universel d'évaluation
de la surveillance de la sécurité (USOAP) de l'OACI, de la
Méthode de surveillance continue (CMA) et du Programme universel
d'audits de sûreté (USAP) auprès des États membres.
Les normes de l'OACI et les pratiques recommandées ne sont pas des
règlements. Les États membres doivent intégrer ces normes
dans leurs réglementations nationales. Pour garantir que la
certification des compagnies aériennes sur le marché unique du
transport aérien africain se fasse dans un cadre harmonisé, il
est nécessaire que le continent établisse un ensemble commun de
règlements obligatoires applicable aux compagnies aériennes
africaines qualifiées.
Tout compte fait, l'on constate que le Marché unique
du transport aérien en Afrique (MUTAA) a pour objectif d'assurer la
connectivité intra régionale entre les villes d'Afrique et de
créer sur le continent un marché du transport aérien
unifié pour impulser l'intégration économique et les
objectifs de développement du continent. Car il s'agit d'une
libéralisation totale des services de transport aérien africains
en termes d'accès au marché, de droits de trafic pour les
services aériens réguliers et de marchandises assurés par
des compagnies aériennes éligibles, améliorant ainsi la
connectivité des services aériens et les efficiences des
transporteurs aériens.
DEUXIEME PARTIE: LE POTENTIEL
INTEGRATEUR DE LA PLURALITE DES POLITIQUES AERIENNES SUR LA MISSION
D'UNIFORMISATION D'UN « CIEL AFRICAIN »
CHAPITRE III : L'IMPACT DE LA
PLURALITE DES POLITIQUES AERIENNES SUR LE PROCESSUS D'INTEGRATION DU
« CIEL AFRICAIN »
Le vocable impact est polysémique, il renvoie à
l'effet, à l'influence204(*) mais également aux conséquences d'un
aménagement sur un environnement205(*). Dans le contexte de notre étude, le mot
impact signifie l'influence ou la portée qu'a la pluralité des
politiques aériennes sur libéralisation d'un
« ciel africain ».Ainsi, cette pluralité de
politiques aériennes a une double incidence : elle
bénéficie à la libéralisation du transport
aérien et au développement du continent africain (section I),
cependant, des manquements à l'objectif d'uniformisation de l'espace
aérien africain peuvent être relevés (section II).
SECTION I : LA CONTRIBUTION DE LA PLURALITE DES
POLITIQUES AERIENNES AU PROCESSUS D'INTEGRATION DU « CIEL
AFRICAIN » ET AU DEVELOPPEMENT DU CONTINENT
La définition d'une kyrielle de
politiques aériennes en Afrique contribuera à conforter le statut
de l'Afrique comme « acteur » des Relations Internationales
à part entière et à faire reculer le cliché
consacré et entretenu de l'Afrique de simple
« objet » de la dynamique des affaires
internationales206(*).
Il s'agira dans cette section, de présenter l'apport de la
pluralité des politiques aériennes en Afrique à l'ambition
d'une « fédération du ciel africain » et au
développement du continent noir. Ainsi, l'on présentera d'une
part les politiques aériennes comme des outils de dynamisation de la
libre circulation sur le continent (paragraphe I), et d'autre part, montrer que
la libéralisation du « ciel africain » constitue un
instrument de développement du continent (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LES POLITIQUES AERIENNES COMME
OUTILS DE DYNAMISATION DE LA LIBRE CIRCULATION SUR LE CONTINENT
Aujourd'hui la tendance mondiale est au « ciel sans
couture »207(*). Les politiques aériennes en Afrique
matérialisent la volonté des Etats d'atteindre l'objectif de
fédération de l' « espace aérien
africain » et de renforcement de l'intégration
régionale et continentale. Ainsi, lesdites politiques peuvent être
des instruments pour accélérer la libre circulation sur le
continent, liberté de circulation entendu comme la faculté qu'ont
les citoyens et les compagnies aériennes des Etats africains d'aller et
venir de part et d'autre des 30 440 327 km2 de superficie que compte l'Afrique.
Et ceci, sans contraintes ni restrictions particulières208(*). Dès lors, les
politiques aériennes peuvent être appréhendées comme
les outils d'intégration des compagnies aériennes du continent et
d'harmonisation des procédures de contrôle aérien (A) et de
promotion des migrations intra- africaines (B).
A- Les politiques aériennes comme
outils d'intégration des compagnies aériennes du continent et
d'harmonisation des procédures de contrôle
Les politiques aériennes en Afrique peuvent contribuer
à fédérer non seulement les compagnies de transport
aérien dans le cadre du MUTAA, mais aussià harmoniser les
procédures de contrôle avec le projet « ciel
unique » de l'ASECNA.
D'une part, l'effectivité de la mise en oeuvre des
politiques aériennes sur le continent permettra unelibéralisation
du marché de l'aviation civile, ce qui signifie que le continent
africain constituera un marché domestique pour toutes les compagnies
africaines qui pourront survoler librement l'espace aérien africain sans
restriction d'un quelconque Etat. Ceci dit, une application intégrale
des principes de la Déclaration de Yamoussoukro permettra, pourrait-on
dire,de créer une « union africaine des compagnies
aériennes » et augmentera à cet effet la
connectivité sur le continent.Dit autrement, sous le MUTAA, les
compagnies africaines éligibles pourront desservir les liaisons sur la
base de leurs propres considérations économiques et sans aucune
entrave. De ce fait, une intégration aérienne permettra la
promotion du secteur de l'aviation civile. Une mise en oeuvre effective du
MUTAA pourrait augmenter de 75% les services aériens et de 25 à
35% les économies tarifaires rendant accessible les voyages par avions
à plus de 5 millions de voyageurs dans 12 Etats adhérant au
MUTAA, selon une étude commandée par la CAFAC et IATA209(*).
D'autre part, faut-il le rappeler, l'ASECNA mène des
activités communautaires s'étalant sur 16, millions1
km2 répartis en six FIR ou RIV que sont Antananarivo,
Brazzaville, Dakar océanique, Dakar terrestre, Niamey, Ndjamena.
Cependant, ses activités ne concernent pas les pays non membres, ce qui
crée une pluralité de zones de contrôle et d'aide à
la navigation aérienne avec une diversité des procédures
variant d'un pays à un autre.Autrement dit, lorsqu'on traverse l'Afrique
à l'heure actuelle du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, l'on a
plusieurs zones de contrôle qui ont des procédures
différentes, ce qui est préjudiciable aux compagnies
aériennes en temps et en argent. Ceci dit, l'avantage d'avoir un
« ciel unique » en Afrique est d'abord et surtout une
question de sécurité. Les aéronefs pourront desservir les
différentes zones africaines en toute sécurité avec des
procédures de contrôle harmonisées. Or, à
l'état actuel des choses, tous les pays non membres de l'ASECNA
contrôlent singulièrement leur espace aérien
dédié à l'aviation civile. Cet état de chose
entraîne comme conséquence majeure le coût
élevé des vols. Car, en Afrique, le coût moyen de vol est
plus élevé que partout ailleurs dans le monde, dû aux frais
d'atterrissage, aux taxes exorbitantes prélevées sur les billets
d'avion, ainsi qu'aux prix du carburant d'aviation au-dessus de la
moyenne210(*).Un espace
aérien africain intégré via la politique de
« ciel sans couture » est donc une opportunité pour
les Etats africains defédérer les procédures de
contrôle et d'aide à la navigation ; ce qui permettra la
gestion de la navigation aérienne par un nombre limité de
fournisseurs de services et permettra aux compagnies de gagner en temps et en
argent et même en carburant. Pour Giovanni BISIGNANI, le Directeur
Général de l'IATA, « une réduction d'une minute
de la durée de chaque vol dégagerait par an 2,7 milliards de
dollars d'économies en carburant»211(*). Une mise en oeuvre de cette politique sur le
continent permettra aux usagers des espaces aériens africains de
surmonter le problème de retard, de pollution et de
sécurité.
B- Les politiques aériennes comme
levier de promotion des migrations intra africaineset de mise en oeuvre du
passeport africain
Par ces termes, l'on voudrait montrer qu'un transport
aérien libéralisé sur le continent pourra permettre aux
populations africaines de circuler librement sur leur continent, mieux, pourra
permettre le développement de l'identité panafricaine ou du moins
le brassage des peuples africains, surtout que grâce au transport
aérien, n'importe quel endroit du globe peut en théorie
être matériellement connecté à un autre sans
considération de distance212(*).
En effet, depuis l'apparition des pôles
d'intégration en Afrique, la libre circulation des personnes, des biens,
services et capitaux a toujours fait l'objet d'une grande préoccupation
particulière des dirigeants africains même si la manifestation
dans les faits de cette volonté reste mitigée, alors que la libre
circulation des personnes à l'échelle continentale
représente un puissant catalyseur non seulement de la croissance
économique, mais aussi du développement des compétences,
que ce soit pour le tourisme ou l'éducation, ce processus est
bénéfique à la fois pour les pays de départ que
pour les pays d'accueil via l'augmentation des transferts de fonds213(*).
En effet, le transport aérien est un vecteur
d'échanges entre les pays, les régions et les continents, pour ce
qui concerne les personnes et les marchandises. Or, dans le domaine de
l'aviation civile, l'Afrique est à la traîne, car ne
représentant que 4,5% du trafic aérien mondial passagers (soit
108 millions de passagers en 2005) et 1,6% du fret (soit 1,334 millions de
Tonnes métriques)214(*) alors qu'elle abrite 15% de la population
mondiale215(*). Une mise
en oeuvre dans leur intégralité des politiques aériennes
pourrait renverser cette tendance qui ne profite pas à l'Afrique. Ceci
dit, une mise en oeuvre de la politique du « ciel unique
africain » et du MUTAA permettra aux compagnies aériennes de
réduire leur consommation en carburant, qui les amènera à
réduire les prix de billets de voyage profitables aux passagers
africains pour qui le transport aérien ne sera plus un luxe. A en croire
la CUA, « faciliter les voyages aériens sera un pas
positif vers l'intégration du continent »216(*). Car il n'est pas
évident dese déplacer d'une région à une autre sur
le continent ; parfois, il faut aller en Europe, quelque part au
Moyen-Orient, ou sortir du continent africain, dans le but d'atterrir dans un
autre pays africain217(*). Dit autrement, la connectivité des
populations africaines est moindre par le fait qu'un passager se trouve
obligé de parcourir des milliers de kilomètres en dehors du
continent juste pour rejoindre une autre destination africaine. Alors, la
libéralisation complète du ciel africain ou du marché
régional du transport aérien est un palliatif à cette
situation car les passagers et les compagnies africains n'auront plus à
subir ces désagréments et facilitera leur mouvement sur le
continent. Cette mobilité des populations africaines devrait
accroître la demande des passagers africains dans les années
à venir, le développement du MUTAA pourrait faire passer le
nombre de passagers africains de 100 à 300 millions à l'horizon
2035218(*). Aussi, selon
l'Association Internationale du Transport Aérien (AITA), avec un
« ciel sans frontières », le nombre de passagers
aériens sur le continent pourrait doubler dans les deux prochaines
décennies, pour atteindre 274 millions en 2036219(*).
Par ailleurs,selon l'UA, la mise en oeuvre du MUTAA ouvrira
la voie à d'autres projets phares, comme le passeport africain, ainsi
que la zone de libre-échange continentale (ZLEC)220(*).
PARAGRAPHE II: LIBERALISATION DU« CIEL
AFRICAIN » : INSTRUMENT DE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT
Juste après les indépendances,
les pays africains ont reconnu I `importance du rôle de l'aviation civile
dans les économies nationales, le processus d'intégration
nationale et régionale, et le développement social221(*). Ainsi, l'uniformisation
d'un « ciel africain » n'ira pas sans conséquences
positives pour le continent africain, car, constituant un instrument de
développement de l'Afrique. Ainsi, elle aura un effet positif sur le
secteur économique (A) et permettra à l'Afrique de faire face
à la concurrence mondiale dans le secteur du transport aérien
(B).
A- Les politiques
aériennes africaines : Des outils de facilitation de
l'intégration économique du continent
La mauvaise connectivité actuelle des liaisons
aériennes en Afriquefreine considérablement les économies
du continent. De ce fait, un espace aérien intra-africain engrangera des
retombées économico-sociales. En d'autres termes, les politiques
aériennes effectives impacteront de manière significative
l'économie du continent, une fois mises en oeuvre par l'ensemble des
Etats africains. Depuis la Déclaration de Yamoussoukro, les CEG
étaient convaincus qu'un transport aérien
libéralisé « pourra stimuler le
développement économique et social en Afrique et dans le reste du
monde »222(*).On comprend très bien la place
privilégiée qu'occupera un transport aérien
uniformisé sur le continent qui stimulera le développement
économique des Etats via le renforcement du commerce intra-africain et
le tourisme.
Tout d'abord, le transport aérien est un facteur
essentiel de croissance des économies africaines ; les politiques
aériennes mises en oeuvre,dynamiseront le commerce à
l'intérieur du continent.En effet, parallèlement aux autres
régions du monde, l'Afrique est celle où les échanges
entre pays africains sont moindres. A titre illustratif, en 2018, les
statistiques sur le commerce intra-régional en Afrique
s'élevaient à 16,1% seulement contre 73% et 52% respectivement
pour l'Europe et l'Asie223(*). Cette situation fait de l'Afrique un simple
spectateur des échanges au niveau mondial. Selon la Banque Mondiale, le
continent Noir n'a participé aux exportations mondiales qu'à
hauteur de 2,4% en 2015224(*), ce qui freine le développement
économique du continent.La mobilité des populations africaines
dans leur continent viendra pallier cette situation et le transport
aérien qui est un moyen de locomotion très rapide sera le
catalyseur. Car aujourd'hui, le transport aérien uniformisé
constitue d'ailleurs à l'instar des autres modes de transports de
surface un support à la production économique des Etats et un
instrument efficace pour l'intégration du continent225(*). Une ouverture du ciel en
Afrique sera une occasion pour les Etats africains de désenclaver et de
mettre en valeur, au moindre coût et rapidement, leurs vastes
territoires226(*).Un
« ciel sans couture » en Afrique permettra aux Etats
africains de renforcer leurs relations internationales et commerciales, de
stimuler les investissements transfrontaliers dans les industries de production
et de services, de favoriser des entrées de devises issues des
activités des compagnies aériennes, prestataires et fournisseurs
de services aériens ainsi que de la croissance du tourisme, de
générer des revenus pour l'agriculture par l'exportation des
produits agricoles (fleurs, fruits et légumes, poisson et viande) ainsi
que de mieux combattre les famines et les épidémies par
l'acheminement rapide des vivres et des médicaments, contribuant de
façon concrète à la réduction de la pauvreté
sur le continent227(*).
Aussi, une libéralisation du secteur de l'aviation
civile en Afrique permettra-t-elle au continent de reprendre la gestion de son
espace aérien et de fait, boostera la création d'emplois sur le
continent.En 2004, l'IATA et l'AFRAA ont évalué que l'industrie
du transport aérien africain génère 470 000 emplois sur le
continent et contribue à hauteur de 11,3 milliards US Dollars, soit 1,7%
du Produit Intérieur Brut (PIB) de l'Afrique228(*). Ces taux connaîtront
une croissance avec l'ouverture du « ciel africain », car
l'UA estime à près de 2,5 millions, le nombre d'emplois directs
et indirects qui pourraient découler de l'instauration du
MUTAA229(*).
L'intégration aérienne devrait promouvoir le
tourisme et le commerce. A ce titre, devrait permettre le renforcement du
commerce intra-africain et la Zone de libre-échange continentale
africaine, un autre projet phare de l'Agenda 2063 de l'UA. La CUA a
estimé que le MUTAA se traduira en 300 000 directs emplois
supplémentaires ainsi que deux millions d'opportunités
créées indirectement230(*).
Par ailleurs, une intégration aérienne du
continent va permettre l'amélioration des niveaux de service
aérien, renforcera la concurrence entre les itinéraires selon le
Dr Amani Abu-Zeidle231(*). De ce fait l'effectivité du « ciel
unique africain » de l'ASECNApermettra de mieux absorber les
coûts fixes des redevances aéronautiques versées par les
compagnies aériennes aux agences d'aide à la
sécurité et à la sûreté des aéronefs
dans l'espace aérien africain. Ces coûts fixes permettent
d'assurer le fonctionnement des tours de contrôle des aéroports,
le fonctionnement des entreprises en charge de la navigation
aérienne.Ainsi, un « ciel africain » unifié
engendrera un abaissement des redevances que doivent payer les compagnies
aériennes et qui sont répercutées dans les prix du billet
du passager. L'uniformisation des procédures de contrôle
entraîneraune maîtrise de la navigation aérienne, et plus
lamaîtrise de la navigation aérienne est parfaite, plus la
sécurité est assurée au niveau du trafic aérien,
plus le trafic passager est en hausse, et plus l'on dégage beaucoup
d'agent pour pouvoir financer les plans pareils.
B- Faire face à la concurrence
mondiale dans le secteur du transport aérien
La société internationale est aujourd'hui
mondialisée, globalisée. Ainsi, l'aviation civile internationale
qui a une vocation universelle est le meilleur exemple de mondialisation et de
globalisation232(*).
Avec l'avènement de la Convention de Chicago, la société
internationale a ainsi crée une sorte de communauté
internationale de l'aviation civile avec des normes qui s'imposent à
tous, créant ainsi une sorte de concurrence mondiale dans le secteur du
transport aérien.
Le secteur du transport aérien est un domaine
très concurrencé au niveau mondial. Vu son caractère
complexe, seuls les paysmaîtrisant la technologie y afférente
peuvent se tailler la part du lion.En l'état actuel des choses,
l'Afrique semble en marge de l'aviation civile mondiale, car les compagnies
aériennes non africaines assurent actuellement 80% du trafic pendant que
celles africaines ont moins de 3% du trafic aérien mondial bien que le
continent représente plus de 17% de la population mondiale233(*). A cet effet, face aux
compagnies aériennes européennes et du Golfe, les Etats d'Afrique
ont tout intérêt à mettre en oeuvre
l' « Opensky »à l'effet d'éviter de se
livrer à une concurrence souvent inutile et préjudiciable
à une activité en forte croissance, explique monsieur Latta,
vice-président du groupe régional AFI234(*).Avec une intégration
aérienne, l'on notera une mutualisation des moyens, des ressources
matérielles, de la technologie235(*). Les Etats africains pourront donc accomplir
ensemble ce dont ils ne pouvaient singulièrement et pourront par la
même occasion, conquérir un domaine où Européens,
Américains et asiatiques ont déjà posé leurs
marques.
Tout compte fait, la perspective d'ouverture du
« ciel africain » devrait donc pousser les Etats africains
à viabiliser leurs compagnies aériennes, du point de vue des
standards internationaux de sécurité et de service, pour mieux
faire face à la concurrence internationale.Autrement dit, l'ouverture de
l'espace aérien africain à partir des politiques aériennes
permettra aux compagnies nationales de se reformer. A titre illustratif, le cas
de Royal Air Maroc qui a signé un accord « ciel
ouvert » avec l'Europe semble un bon exemple. Avec cet accord, la
compagnie aérienne marocaine a été contrainte de trouver
un nouveau modèle d'expansion alors qu'elle était mise en
difficulté par la concurrence des compagnies européennes.
Aujourd'hui avec la modernisation de sa flotte, elle est l'une des rares
compagnies africaines qui relie l'Afrique à l'Europe. Cette liaison de
l'Afrique à l'Occident facilite le tourisme dans ce pays, ce qui a un
impact positif sur la croissance économique du Maroc.
La création d'un « ciel sans
frontières » en Afrique permet de développer son
transport aérien afin d'essayer de faire poids avec les compagnies qui
ont une certaine notoriété sur le marché.
SECTION II : LES ENTRAVES A L'EFFECTIVITE D'UNE
INTEGRATION AERIENNE AFRICAINE REUSSIE
Facteur essentiel du développement économique
du Continent, l'idée de création d'un « ciel
africain » peine à être mise en oeuvre, et ne le
sera que si les pays africains prennent conscience des entraves qui freinent
l'essor d'un transport aérien uniformisé. Ainsi, l'objectif
d'uniformisation de l'espace aérien africain fait-il face à une
multitude d'obstacles qui sont d'ordre politique (paragraphe 1),
économique et infrastructurel (paragraphe 2).
PARAGRAPHE 1 : LES FREINS D'ORDRE POLITIQUE
La mise en oeuvre des politiques aériennes à
l'effet d'uniformiser le transport aérien africain fait face à de
nombreux défis d'ordre politique. Ces politiques sont ainsi
confrontées à de nombreux accords bilatéraux,
régionaux et inter-régionaux (A) et l'égoïsme
souverainiste des Etats (B).
A- L'intégration aérienne
en Afrique sous l'influence des accords bilatéraux et sous
régionaux
Par ces termes, l'on voudrait signifier que l'accès au
marché du transport aérien en Afrique est toujours régi
par les accords bilatéraux et sous régionaux alors que les
différents responsables de ces Etats et sous régions avaient
signé les mémorandums d'entente les contraignant à mettre
en oeuvre la Décision.Dans son article intitulé
« La multi présence au sein des organisations
internationales. L'engagement multilatéral des Etats à la
croisée des intérêts et de
l'identité»236(*), Paul Elvic BATCHOM s'interroge sur les causes de
l'engagement d'un Etat à plusieurs OI et sur ses motivations dans le
choix de ces OI. Parallèlement, l'on peut également chercher
à comprendre les motivations de l'engagement des Etats africains
à plusieurs accords ayant le même objectif, en l'occurrence, la
multi-présence d'accords aériens en Afrique ? Loin de
vouloir répondre à cette interrogation, il s'agit de montrer ici
que les accords bilatéraux, régionaux et inter-régionaux
constituent une entrave à l'intégration aérienne en
Afrique.
La tentative de fédérer l'espace aérien
africain via les politiques du « ciel unique africain » de
l'ASECNA, et du MUTAA de l'UA est mise à mal par l'existence de
plusieurs autres accords et qui en constituent une obstruction à
l'objectif visé.
En effet, cette volonté de créer un
marché aérien intra africain se heurte directement aux mesures
similaires existant dans les regroupements sous régionaux à
l'instar du COMESA, de la CEMAC, l'UEMOA et les autres ; à ceci, il
faut ajouter les accords bilatéraux « ciel ouvert »
entre les Etats sur le continent.. Or, avec l'entrée en vigueur de
l'intégralité de la DY en 2002, l'exploitation des lignes
aériennes intra-africaines ne devrait plus dépendre des
traités entre Etats. Les dispositions de ces traités sont
supposées être remplacées par les principes de la DY si
elles sont incompatibles ; ceci dit, avec l'écriture du Droit
aérien africain, les politiques de libéralisation du transport
aérien et les mécanismes qui gouvernent l'aviation civile dans
les CERs devraient, comme pour les accords bilatéraux,
s'harmoniser et s'adapter au cadre continental en vue d'une applicationuniforme
du droit aérien partout en Afrique237(*).
Malgré cet aboutissement du droit positif dans le
domaine du transport aérien en Afrique, les Etats rechignent en Afrique
et les sous régions à se conformer aux principes de la DY.Il se
pose donc le souci de l'harmonisation de la libéralisation du transport
aérien dans ces entités avec la décision de Yamoussoukro
au niveau continental.Dans l'immédiat, les pays membres sont
appelés à amender leurs Accords bilatéraux actuels des
services aériens avec les autres pays en vue de les aligner à
celle de la DY238(*).
Les principes clés de la DY comprennent la libéralisation des
droits de transport, la capacité, la fréquence et politique
tarifaire. A terme, le marché intra-africain de l'aviation civile
dispensera des accords bilatéraux du service aérien et
fonctionnera sur un seul ensemble de règles, car la Décision
stipule à ce sujet que : « La présente
Décision établit un accord entre les Etats parties pour une
libéralisation graduelle et progressive des services de transport
aérien régulier et non régulier intra-africain. La
présente Décision a préséance sur les dispositions
des accords bilatéraux et multilatéraux sur les services
aériens entre les Etats parties, qui lui sont incompatibles. Les
dispositions qui sont normalement in cluses dans ces accords et qui ne sont pas
incompatibles avec la présente Décision, continuent d'être
valides et s'ajoutent à la Décision »239(*). Ceci pose encore la
problématique du caractère supranational des institutions
communautaires en Afrique.
Pour des mesures d'aide à la navigation
aérienne, le projet « ciel unique » de l'ASECNA est
misà mal par ses homonymes existant dans certaines parties du continent.
Ainsi, on retrouve aussi la FIR Robets qui regroupent les espaces
aériens du Libéria, de la Guinée et de la Sierra
Léone ; le projet de gestion de l'espace aérien de la
Tanzanie, du Burundi et du Rwanda et le projet Euromed, un projet
« ciel Unique » des Etats de la
Méditerranée.
A titre de rappel, l'ASECNA voit le jour le 12
décembre 1959 avec douze (12) Etats Africains ayant adhéré
à la Convention de Dakar qui lui donne naissance. A cette date
jusqu'à ce jour (un peu plus de 60 ans), seuls cinq (05) autres Etats se
sont engagés à intégrer cette OI de coopération
dans le domaine de la navigation aérienne. Ainsi, l'on constate que les
trente-cinq (35) Etats africains restants, unilatéralement,
contrôlent tant bien que mal leur espace aérien. Cette
réticence à intégrer massivement l'ASECNA qui, est
pourtant un véritable modèle de coopération et
d'intégration africaine, peut s'expliquer par deux points au moins:
d'abord, les membres actuels de l'ASECNA ne sont que les anciennes colonies
françaises en Afrique, à Madagascar et dans l'Océan
indien. Aussi, la présence de la France240(*) au sein de cette OI et
surtout qu'elle y occupe le poste de Présidente du Conseil
d'Administration ne faciliterait pas l'adhésion de plusieurs Etats
africains, et, il faut le préciser, l'adhésion des pays
Anglo-Saxons comme le Nigéria, l'Afrique du Sud et le Ghana qui voient
de mauvais oeil cette présence française. Pour ces deux raisons,
la tentative d'un « ciel unique africain » pourrait
être plus une illusion qu'une réalité.
Ces difficultés s'accompagnent d'un certain
chevauchement des compétences entre les organes chargés de mettre
en oeuvre la politique d'un ciel africain sans frontières. A titre
illustratif, au niveau du MUTAA, on observe une concurrence entre les organes
prévus par la DY (l'Organe de suivi et l'Agence
d'exécution)241(*) dans la Décision et/ou avec celles des
organisations préexistantes (CAFAC)242(*).
B- Intérêt
égoïste des Etats : des politiques aériennes
nationales
Certains gouvernements des Etats, malgré
l'entrée en vigueur de l'intégralité du texte de la
Décision de Yamoussoukro, refusent de se conformer à l'esprit de
la Décision, même s'il est certes vraique traditionnellement, le
transport aérien est un secteur dans lequel chaque pays désire
conserver sa propre compétence et sa pleine
souveraineté243(*). La Conférence de Chicago tenue à la
fin de la DGM, a réaffirmé la souveraineté de chaque Etat
sur son propre espace aérien et sur l'accès à cet
espace244(*). Du point
de vue du DI, chaque Etat a l'exclusivité de l'exercice de sa
souveraineté sur son territoire terrestre, maritime, aérien et
à travers un avion aux couleurs du pays, une Nation affirme hors de ses
frontières une indépendance245(*). Cependant, dans le cadre communautaire, cette
souveraineté devrait être partagée avec les institutions
communautaires ; partage qui n'est presque pas au rendez-vous en Afrique.
Car, il y'a absence remarquée de la cohésion de l'action
collective246(*) en vue
d'une intégration aérienne en Afrique.Nonobstant l'accord pour la
libéralisation complète du marché intra africain
lié au transport aérien à Yamoussoukro en 1999, les
restrictions et le protectionnisme perdurent. Les Etats ont encore bien du mal
à laisser le transport aérien quitter la sphère politique
et continuent à protéger leur transporteur national.Ceci est
dû au fait que, si les OI semblent manquer d'indépendance
malgré les déclarations d'intention, c'est parce que les Etats
membres sont des acteurs rationnels et que les OI sont des sujets
dérivés qui ne doivent leur existence qu'à la
volonté des Etats247(*). Les acteurs rationnels ici au sens de Max WEBER,
insinuent que dans les structures, les institutions, la conduite des acteurs
est déterminée par des projections symboliques et des
« visées »248(*). Dit autrement, même s'il faille ouvrir leur
ciel, les Etats s'intéressent, d'abord et surtout à leurs
intérêts égoïstes au détriment des
intérêts communautaires.
Ce comportement
« égoïstique » des Etats est de surcroît,
entretenu par des textes qui encadrent les politiques aériennes en
Afrique et c'est une spécificité africaine, car les Etats
créent toujours des ambiguïtés dans les textes
communautaires ; l'on ne sait si cela est à dessein ou pas. A titre
illustratif, si l'on lit attentivement la DY, l'on remarquerait
qu'elleconnaît des limites : celle-ci confère aux Etats
membres de l'UA,la capacité d'adopter leurs règlements en
matière de concurrence loyale, de protection des consommateurs et de
normes de sécurité249(*). De plus, l'on observe dans ce texte l'absence d'un
organe d'arbitrage au cas où surviendraient des différends.
Aussi, il existe un flou sur les compétences des institutions oeuvrant
dans la mise en oeuvre de la DY ; ce flou est perçu sur les
conflits de compétences entre l'organe de suivi et l'AE et même
avec la CAFAC.Par ailleurs la DY permet aux Etats de capitaliser les
intérêts protéiformes250(*) qui mettent à mal le processus
d'uniformisation d'un « ciel africain ». Au vu de tous ces
manquements, on pourrait dire sans risque de se tromper que la DY porte
elle-même les gênes de sa propre destruction.
Par ailleurs, l'on pourrait se demander pourquoi les pays
membres de l'ASECNA qui ont adhéré à son projet
« ciel unique » ont également approuvé la
politique de l'UA en matière de transport aérien ? La
réponse est évidente : l'adhésion des Etats à ces
deux projets donne tout simplement l'impression que, comme le pensent les
réalistes, c'est la poursuite des intérêts nationaux par
d'autres moyens251(*).
Ces intérêts sont surtout pécuniaires, vues les sommes
colossales que produit l'aide à la navigation aérienne au-dessus
de ces Etats non seulement par l'ASECNA, mais aussi par les opérateurs
nationaux.En dehors des espaces gérés par l'ASECNA pour le compte
de ses Etats membres, chaque Etat de l'Afrique du Nord, de l'Afrique du Sud ou
de l'Afrique de l'Est gère l'espace aérien situé au-dessus
de ses limites territoriales. Cette gestion est basée sur des
équipements qui diffèrent souvent d'un pays à un autre,
rendant parfois difficile la coordination et le suivi du vol par manque
d'interopérabilité, avec des implications néfastes sur la
sécurité de la navigation aérienne, et donc sur l'objectif
d'un « ciel sans frontières ». Aussi, l'on constate
que depuis la création de l'ASECNA, la France a toujours
présidé le Conseil d'Administration de cette OI. Eu égard
à la position privilégiée de cet organe au sein d'une
entreprise et surtout internationale comme tel est le cas avec l'ASECNA, les
pays naguère non-membres de l'AEF et l'AOF, et surtout ceux
anglo-saxons, n'accepteraient pas d'intégrer cette OI à
l'état actuel. Car pour les pays comme le Nigéria, le Ghana,
l'Afrique du Sud et bien d'autres, faire partie de l'ASECNA, ce serait
privilégier les intérêts Français et être sous
son influence, ce qui ne saurait être acceptable pour eux.
Aussi, certains Etats rechignent à ratifier les
instruments juridiques relatifs à l'intégration aérienne
du continent. Ce comportement pourrait s'expliquer par leur peur d'être
absorbés par les compagnies aériennes comme Ethiopian Airlines,
Kenya Airways et les autres compagnies qui dominent l'aviation civile sur le
continent. Selon une étude, un tiers environ des États
africains répugnent à libéraliser leur ciel, car cela
exposerait des compagnies aériennes non compétitives à des
normes de fonctionnement qu'elles seraient probablement incapables de
respecter252(*).
PARAGRAPHE II : DES FREINS ECONOMIQUES ET
INFRASTRUCTURELS
Dans ce paragraphe, il est question de montrer que la mise en
oeuvre des politiques aériennes est mise à mal par des freins
d'ordres économique et infrastructurel. Ainsi, avant de présenter
les obstacles économiques (B) l'on s'attèlera à
exposerceux liés aux infrastructures (B).
A- Les obstacles liés aux
infrastructures de communication aérienne
Par ces termes, l'on veut montrer que le processus
d'intégration aérienne africaine est mis à mal par le
manque criard d'infrastructures liées au transport aérien, alors
que les infrastructures de communication en général, et celles
liées au transport aérien en particulier sont d'une
nécessité supérieure pour voyager aisément à
travers l'Afrique253(*).
James MOUANGUE KOBILA le pensait déjà lorsqu'il affirmait que :
« La libre circulation des personnes est conditionnée par la
réussite d'autres domaines clés de l'intégration comme les
infrastructures routières et ferroviaires. »254(*). Ainsi, l'on peut dire
que la faisabilité d'une intégration aérienne en Afrique
est donc liée, au plan technique, à l'insuffisance
d'infrastructures aéroportuaires. Cette situation ne va pas sans
conséquence sur le développement de l'Afrique, car les
pénuries en matière d'infrastructures coûtent annuellement
au continent autour de deux (02)% de croissance économique255(*).
Selon l'OACI, au plan mondial, l'industrie du transport
aérien se situe parmi les secteurs les plus rentables avec un chiffre
d'affaires de plus de 1800 milliards de dollars US ayant engendré
directement 4 millions d'emplois et indirectement 24 millions d'emplois en
2005. Cette richesse est inégalement répartie. Elle est
concentrée en Amérique du Nord et en Europe (65 % du
trafic)256(*). La part
de l'Afrique dans cette industrie du transport aérien mondial reste
modeste. En effet, sur les 1,8 milliards de passagers transportés en
2005 par les 189 pays membres de l'Organisation de l'Aviation Civile
Internationale (OACI), seulement 4,5% de ce trafic revient à l'Afrique.
Ce faible taux du trafic aérien en Afrique peut être directement
lié aux infrastructures aéroportuaires en l'occurrence les
compagnies aériennes et les aéroports de qualité qui sont
en manque sur le continent africain.
En matière d'infrastructures aéroportuaires
(pistes d'atterrissage, aérogares, hangars fret), l'Afrique compte 117
aéroports internationaux (pistes de 2400 à 3500 m
asphaltées) régulièrement exploités, de 500
aéroports nationaux (pistes de 1000 à 2000 m) et de plus de 1000
autres aérodromes domestiques (peu entretenus)257(*). Selon le recensement de
l'OACI, chaque pays africain dispose d'au moins un aéroport
international ouvert à la circulation aérienne publique. Ces
installations aéroportuaires ont été construites pour la
plupart en 1960 ; aujourd'hui, celles-ci ont subi l'usure du temps
associée à l'évolution de la technologie, ce qui
crée une carence d'aéroports de qualité en Afrique.En
effet, l'absence d'aéroports de qualité en Afrique signifie que
les compagnies aériennes ne peuvent pas maximiser les dessertes sous
régionales, régionales et même continentales ; elles
ne se contentent que des vols locaux pour la plupart. Ainsi, l'objectif de
créer un « ciel africain » connaît un
énorme ralentissement258(*). Les flottes utilisées sont souvent de
vieille génération et ne respectent pas les normes
internationales, inscrites prioritairement sur les «listes noires »
des pays occidentaux259(*). A quelques notables exceptions près, les
pays africains s'illustrent par une inefficacité totale en
matière de gestion d'une compagnie aérienne. Toute la flotte
africaine est soutenue et dominée par quelques compagnies
aériennes de l'Afrique du Nord (Egypt Air, Royal Air Maroc, Tunis Air,
Air Algérie, Afriqihya), d'Afrique de l'Est (Kenya Airways, Ethiopian
Airlines) et d'Afrique australe (South African Airways) et seules deux
compagnies aériennes, Ethionpian Airlines et Kenya Airways offrent des
correspondances avec des destinations continentales. Ce manque de connexions
intra-africaines des compagnies africaines profite directement aux compagnies
européennes, notamment Air France KLM, British Airways, Alitalia,
Ibéria, Lufthansa, SN Brussels et Swiss260(*). De telles insuffisances
infrastructurelles liées au transport aérien en Afrique ne
peuvent que freiner la volonté des Etats africains
d' « unir leur ciel ».
A ces problèmes infrastructurels, l'on peut ajouter
le manque de compétences de la part des pouvoirs publics qui ne
disposent pas souvent des moyens nécessaires au bon fonctionnement du
secteur du transport aérien. Plusieurs responsables des compagnies
aériennes sont quasi nommés en fonction du fait de leur
proximité avec le pouvoir politique en place et non en raison de leurs
compétences dans le domaine.
B- Les freins d'ordre
économique
Sur le plan économique, de nombreux défis
restent à relever à l'effet d'implémenter les politiques
aériennes de l'ASECNA et de l'UA ; les questions économiques
sont essentiellement liées au financement des projets régionaux
intégrateurs qui a toujours fait couler beaucoup d'encre et de salive en
Afrique. Parallèlement aux autres domaines d'intégration,tous les
modes de transport et surtout celui du transport aérien
nécessitent au départ de coûteux investissements pour les
infrastructures, les équipements et matériels ainsi que le
recrutement du personnel qualifié261(*). Avec l'évolution du temps, s'imposent
d'autres dépenses en entretien, maintenance et réhabilitation,
formation, stages et recyclage du personnel.
Tout d'abord, le financement des infrastructures et des
aéroports en particulier freine considérablement une
intégration de l'espace aérien du continent. La formation du
capital humain, l'amélioration de la sécurité
aérienne ou les stratégies commerciales des compagnies nationales
africaines entre autres souffrent d'un manque de financement de la part des
gouvernements des Etats.Les compagnies nationales souffrent souvent de
l'ingérence de certains gouvernements qui ne font pas de la
rentabilité une priorité ; - Elles souffrent d'une
sous-capitalisation et d'un manque chronique de moyens de financement alors que
les besoins en investissements (aéronefs, maintenance...) sont
énormes et les empêchent d'accéder à des modules de
transport adaptés à leur marché. Les pays africains
manquent énormément de finances pour se procurer des technologies
modernes, coûteuses mais indispensables à la bonne gestion des
aéroports, de la circulation aérienne, etc.
De plus, en matière de retombées
économiques, certains pays estiment qu'une levée de verrous sur
l'exploitation des lignes aériennes entraînera des pertes de parts
de marché pour leurs compagnies nationales, déjà loin
d'être en bonne santé financière. Car, jusqu'à
présent, le ciel africain reste dominé à plus de 70% par
des compagnies non africaines qui profitaient de la dynamique du secteur.
Aussi, pendant la période d'avant Covid-19, l'Afrique disposait
déjà de compagnies en forte croissance comme Ethiopian Airlines,
SAA (South Africa Airlines), Kenya Airways et Egypt Air262(*). Certains pays dont les
compagnies peinent à décoller estiment que seules ces compagnies
aériennes profitentéconomiquement de l'ouverture de l'espace
aérien africain.
CHAPITRE IV :
PERSPECTIVES POUR UNE INTEGRATION AERIENNE AFRICAINE REUSSIE
L'intégration aérienne
africaine fait face à plusieurs difficultés qui mettent à
mal son effectivité sur le continent. Ces difficultés sont
d'ordres politique, économique et infrastructurelle. Dès lors,
dans le souci de pallier ces insuffisances, il est judicieux de
s'intéresser à quelques pistes de solutions à l'instar de
la rationalisation des politiques aériennes en Afrique (section I) et
l'harmonisation des relations aériennes entre l'Afrique et les autres
régions du monde (section II).
SECTION
I : POUR UNE RATIONALISATION DES POLITIQUES AERIENNES EN AFRIQUE
La question de la rationalisation émerge dans un
contexte de coexistence plurielle des politiques aériennes en Afrique.
Etymologiquement le mot rationnel vient du latin
« ration » qui signifie calcul, raison,
raisonnement. La rationalisation vise en gros une organisation en vue
d'accroître l'efficacité et propose à cet effet, un certain
nombre de réaménagements structurels. Au sens de Max WEBER, la
rationalisation consiste en la maîtrise des choses par la
prévision et l'anticipation263(*). La rationalisation dont il est question ici
consiste à renforcer l'intégration aérienne en
éliminant les redondances des politiques aériennes. De ce fait,
il sera question dans cette section d'insister sur un management optimal des
politiques aériennes en Afrique (paragraphe I) et sur les solutions
d'ordres politique et économique (paragraphe II).
PARAGRAPHEI : POUR UN MANAGEMENT OPTIMAL DES
POLITIQUES AERIENNES EN AFRIQUE
Par ces termes, il est question de préciser que les
politiques aériennes en Afrique devraient être bien
gérées afin qu'elles servent à l'objectif de
libéralisation de l'aviation civile en Afrique. Ainsi, il sera question
de mettre un accent particulier la coordination des politiques aériennes
en Afrique (A) et sur la clarification du vide juridique de certaines
dispositions juridiques contenues dans les textes créant l'ouverture
d'un ciel africain (B).
A- Pour une meilleure coordination des
politiques aériennes en Afrique
On ne le dira jamais assez, dès lors qu'un Etat va
à l'international, celui-ci inconsciemment va céder ou perdre une
partie de sa souveraineté. Pour Dustin ELLIS HOWES, «le choix
de créer les institutions internationales est suicidaire pour les Etats,
dès lors que la survie est l'objectif principal de toute entité
politique depuis des millénaires et que cette création suppose la
fin de l'autonomie des Etats membres»264(*). Pour une meilleure coordination des politiques
publiques en Afrique, et de manière singulière les politiques
aérienne d'intégration, les Etats doivent accepter de
lâcher du lest au niveau de leur souveraineté, notamment en ce qui
concerne l'intégration et l'application des politiques communautaires
au niveau national, car le niveau supranational ou communautaire vient au
secours des niveaux nationaux pour les aider à améliorer ou
à mettre sur pied des innovations institutionnelles265(*). Ainsi, les pays africains
doivent converger vers un cadre réglementaire plus favorable à la
mise en oeuvre des politiques aériennes communautaires en
privilégiant les intérêts du continent plus que les
intérêts nationaux. Ceci pourrait aider l'Afrique à
développer un transport aérien rentable et compétitif au
niveau mondial.
Aussi, pour que les politiques aériennes soient mieux
coordonner en Afrique, il faut une meilleure communication sur les projets
communautaires, car les peuples africains qui sont les
bénéficiaires finaux desdits projets connaissent peu, voire pas
l'existence de ces projets eu égard à la communication faite
autour de ces projets; cette communication est moindre ou elle n'est pas du
tout faite. Les médias ne sont pas mis à contribution. Ils ne
font qu'un reportage, voire deux maximum autour d'un projet et après,
c'est l'oubli. Les médias à capitaux publics africains devraient
créer en leur sein une Direction dédiée aux questions de
l'intégration régionale et/ou continentale afin de produire
régulièrement des émissions y afférentes dans le
but que le projet soit porté par les peuples africains.
Par ailleurs, il est à noter que les institutions
comme l'UA et l'ASECNA devraient avoir de véritables
Représentations au sein des pays membres qui vont, à l'image de
l'UE, jouer le rôle de relais au sein de ces Etats afin de prendre en
charge et harmoniser la régulation des secteurs communs
d'activités. La situation actuelle est moins encourageante, car
« l'Union africaine brille par son absence physique sur le
continent. En dehors de son siège basé à Addis-Abeba dans
la capitale éthiopienne, l'UA ne dispose pas de véritables
Représentations Diplomatiques sur le continent ou, du moins, de
structures permanentes qui entretiendraient la mémoire collective et
permettraient aux populations de s'y identifier. Le prolongement
souligné de l'Union africaine par les Communautés sous
régionales n'est cependant pas suffisant, chaque Communauté
étant en soi autonome et ne répondant pas structurellement et
organiquement de l'Union africaine »266(*).
En ce qui concerne les organes chargés (AE, Organes
d'exécution et CAFAC) de mettre en oeuvre la « globalisation
du ciel africain », il sera judicieux de bien définir le champ
d'actions de chacun, à l'effet d'éviter toute concurrence de
compétence, tous blocages et confusions préjudiciables non
seulement à une intégration aérienne africaine, mais aussi
et surtout au développement du transport aérien sur le
continent.
L'examen de ces articles fait comprendre que la CAFAC a des
compétences précises
Pour les compagnies aériennes, il faut une meilleure
collaboration entre elles. Ceci pourrait se concrétiser avec la
signature d'accords Interline267(*) et d'accords Codeshare268(*). De ce fait, l'AFRAA
pourrait jouer le rôle de coordination.
Face aux procédures d'aide à la navigation
aérienne qui diffèrent d'un pays à un autre, d'une
région africaine à une autre, l'ASECNA considère que la
mutualisation de la gestion des espaces aériens reste, pour l'heure, la
réponse la plus adaptée, et, à ce titre, afin
d'homogénéiser les pratiques et de rendre plus efficace la
fourniture de services de navigation aérienne. C'est pourquoi l'ASECNA a
ouvert une Délégation au siège de l'Union Africaine
à Addis-Abeba pour soutenir cette vision269(*).
B- Pour une clarification du vide
juridique de certains articles de la Décision de Yamoussoukro :
harmonisation des juridiques communautaires
Par ces germes, l'on voudrait signifier qu'il existe une
kyrielle d'interprétations de certains articles des normes juridiques
communautaires qui encadrent les politiques aériennes en Afrique, car
à leur lecture, l'on y voit un flou qui prête à
confusion.
La fonction de l'Agence d'Exécution est actuellement
assumée par la CAFRAC et celle-ci discute cette fonction avec les autres
organes cités plus haut. Ainsi, le palliatif à cette situation
serait la mise en place de l'AE qui pourrait accélérer la mise en
oeuvre de la décision de Yamoussoukro ; elle pourra aussi se doter
des compétences prévues dans la décision270(*), compétences
disputées par les organes qui existent actuellement.A cet effet, l'AE
devra jouir d'une autonomie pour éviter ces différentes
confusions.
Aussi, un espace unique uniformisé impose des
règles et des réglementations communes. L'Afrique ne saurait
déroger à cette évidence. Ainsi, une des tâches de
l'Agence Africaine d'exécution sera de veiller à l'harmonisation
des règles et réglementations élaborées par les
pays et CER afin d'arriver à l'adoption de règles et
réglementations communautaires africaines271(*). Cependant,
légiférer et adopter des actes juridiquement contraignants dans
le domaine du transport aérien à l'égard des Etats
africainsest un prérequis pour une intégration aérienne,
et donc du développement économique. Tel est le cas avec les
compétences partagées entre l'UE et les Etats membres272(*).
PARAGRAPHE II : DES SOLUTIONS D'ORDRES ECONOMIQUE
ETINFRASTRUCTUREL
Pour une intégration aérienne réussie en
Afrique, il est nécessaire de songer aux solutions sur les plans
économique (A) et infrastructurel (B).
A- Du financement des projets
intégrateurs par les Africains
L'Afrique et ses Etats souffrent d'un déni de
puissance, non pas du fait de l'environnement politique international, mais
fondamentalement par le fait que ses unités politiques (les Etats)
refuseraient, mieux, seraient réfractaires à la puissance. Ce que
Guy MVELLE conçoit comme l' « absence de volonté
des Etats africains d'adopter des solutions alternatives
permettant »273(*) de sortir de la dépendance. Le financement
des projets en Afrique, n'est du ressort des Africains. Car ceux-ci
définissent leurs politiques de développement, tout en comptant
toujours sur les bailleurs de fonds que sont le FMI, la BM, la BAD, l'UE....
Aussi, l'accent devra être mis sur la communication et
le marketing des programmes communautaires ; à cet effet, les
médias doivent être mis à contribution. A l'état
actuel des choses, les médias africains ne communiquent pas assez sur
les projets intégrateurs. Ces médias, notamment les médias
publics devraient initier les émissions sur ces projets.
Par ailleurs, l'ASECNA devrait servir d'exemple à l'UA
dans l'autofinancement de ses projets ; l'ASECNA jouit d'une autonomie
financière dont les principales ressources proviennent des redevances
aéronautiques composées du survol, de l'atterrissage, du balisage
et de la prolongation d'ouverture; le survol représente plus de 85 % du
chiffre d'affaire.
B- De la construction des
infrastructures adéquates de transport aérien
Le transport aérien est un domaine
« sensible » dont le « risque
zéro » est à promouvoir vues les pertes surtout
humaines qui peuvent survenir.Les carences constatées par les audits de
l'OACI et/ou de la Federal Aviation Administration (FAA), imposent les travaux
de réfection, d'entretien, de réhabilitation, d'extension des
aérodromes et des services de navigation aérienne,
conformément aux normes et pratiques recommandées de
l'OACI274(*).
Afin de parvenir à un transport aérien africain
sûr, sécurisé et en sûreté, il est
impératif pour les pays africains de mutualiser les ressources
financières afin d'acquérir des infrastructures techniques de
pointe, de haute technologie. Ces infrastructures sont extrêmement
coûteuses et il serait difficile pour les Etats africains d'en
acquérir individuellement. La gestion du trafic aérien se fonde
sur l'essentiel sur les technologies spatiales et les échanges de
données numériques entraînant progressivement le
démantèlement des installations classiques
disséminées partout sur le continent. La digitalisation, la
virtualisation des lieux de production et d'une manière
générale, l'intelligence artificielle sont au coeur des
activités de management du trafic aérien africain.
La coopération intra africaine dans la formation du
personnel doit être au rendez-vous en Afrique, car la compétence,
les qualifications et la formation du personnel aéronautique demeurent
avec la modernisation des systèmes, des équipements et des
infrastructures, les principales garanties de l'efficacité et de la
sécurité de l'aviation civile mondiale. L'ASECNA
appréhende bien cette situation. C'est pourquoi depuis quelques
années, elle a entrepris sa métamorphose. C'est pourquoi l'ASECNA
est engagée dans un programme ambitieux de fourniture de services
globaux de navigation par satellite, basés notamment sur EGNOS
(EuropeanGeostationary Navigation Overlay Service) et GALILEO. Cette ambition
s'inscrit dans une volonté affirmée d'anticiper une
évolution technologique majeure entraînant une mutation profonde
de la nature des services et de leurs modes de gouvernance. Elle vise à
conforter le positionnement de l'Agence en tant que producteur de services dans
un environnement concurrentiel croissant. Le SBAS de l'ASECNA vise à
renforcer les opérations de navigation et de surveillance au cours de
toutes les phases de vol et à améliorer de manière
significative et durable la sécurité et l'efficacité des
vols dans sa zone de responsabilité. Ces services permettront, à
partir de 2021/22, d'augmenter les performances de positionnement fournies par
les constellations de navigation par satellite, comme le GPS ou
Galileo.
SECTION
II : DE L'HARMONISATION DES RELATIONS AERIENNES ENTRE L'AFRIQUE ET LES
AUTRES PAYS ET REGIONS DU MONDE
Pour faire face à la
concurrence mondiale, il semble judicieux pour les pays africains d'harmoniser
leurs politiques aériennes face aux autres régions du monde.
Ainsi, une diplomatie aérienne africaine au niveau mondial est
nécessaire (Paragraphe I) et la communautarisation du transport
aérien est à encourager (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : POUR UNE « DIPLOMATIE
AERIENNE » AFRICAINE AU NIVEAU MONDIAL
Le territoire africain peut être perçu comme
un espace ouvert que tout le monde peut
« prédater »275(*) et où et où chacun revendique les
bénéfices de la mondialisation. L'Afrique de ce point de vue, est
un « continent-
sans-frontières »276(*) où s'émancipent les accords
léonins de coopération économique et où s'affirment
les projections d'intérêts et de sécurité nationaux
des puissances et des autres ensembles continentaux qui pourtant ne
lésinent pas sur la protection de l'intégrité de leur
territoire. Ainsi, il est question dans le présent paragraphe de dire
que l'Afrique doit mener de véritables négociations au niveau
mondial pour contrôler son territoire, en l'occurrence son territoire
aérien afin de mieux l'uniformiser. Il faudrait donc
ré-africaniser l'ASECNA (A) et intégrer les normes de l'OACI dans
la Décision de Yamoussoukro (B).
A- Pour une ré-africanisation de
l'ASECNA
Par ces termes, l'on veut signifier que s'il faille
créer un « ciel africain sans frontières »,
politique si chère à l'ASECNA, les Africains devraient occuper
des postes importants de responsabilité, en l'occurrence, celui de la
Présidence du Conseil d'Administration. Par le passé, la
Convention de Dakar fut révisée, et cela a permis aux Africains
d'obtenir des positions de décisions de plus en plus
importantes277(*).
L'histoire peut se répéter avec le poste de PCA. Aussi, les pays
comme le Nigéria et l'Afrique du Sudn'accepteront jamais
d'intégrer l'ASECNA si la France y est présente et/ ou
préside le Conseil d'Administration278(*).
B- Pour une
diplomatie communautaire en Afrique en matière de politique
aérienne
Par ces termes, l'on voudrait
signifier que les pays africains et leurs compagnies aériennes doivent
collaborer afin d'hisser l'Afrique dans le transport aérien mondial.
Pour y parvenir, une aéro-diplomatie communautaire ou une diplomatie
communautaire de l'espace est nécessaire. Ceci dit, il faudra non
seulement une coopération entre les compagnies aériennes
africaine, mais aussi et surtout leur intégration afin de créer
à long terme une UA des compagnies aériennes. D'ailleurs, ce
projet est fort soutenu par la DY qui rappelle que la coopération et
l'intégration entre les compagnies aériennes africaines sont ses
principaux objectifs279(*). Cette coopération intégrative sera
une occasion pour mieux défendre leurs intérêts collectifs
au niveau mondial. A cet effet, leur affiliation à l'AFRAA est fortement
recommandée afin de pouvoir intégrer en bloc aux associations
internationales comme l'IATA à l'effet de bénéficier de
nombreuses opportunités qui s'offriront à elles et prendre appui
sur les expériences de grandes compagnies aériennes
européennes, américaines et asiatiques.
Par ailleurs, les Etats africains feraient mieux de s'engager
résolument à mettre en oeuvre les Principes de la Décision
de Yamoussoukro pour créer un « ciel ouvert » tant
voulu aussi bien par l'ASECNA que par l'Union Africaine. Pour ce faire, ceux-ci
doivent créer une autorité supranationale au niveau continental
pour négocier les accords de trafic avec l'Europe, l'Amérique et
les pays du Golfe ; on quittera alors d'une Union Africaine des
gouvernements à une Union Africaine des peuples.L'on constate que
l'espace aérien africain est beaucoup convoité vu que ce
continent est en fort développement. La création de cette
Union Africaine des compagnies aériennes est un
impératif, vu le fait que chaque pays africain pris seul est faible pour
négocier avec les Etats et les puissantes compagnies aériennes
comme Air France, Qatar Airways, Emirates et autres. L'on souvient encore de
cet ouvrage du célèbre panafricain KwameNKRUMAH qui estimait que
l'Afrique devait s'unir pour parvenir au développement280(*). Ainsi pour intégrer
son espace aérien, l'Afrique doit arriver unie dans les
négociations avec les autres régions du monde.
PARAGRPAHE II : POUR UNE COMMUNAUTARISATION DU
TRANSPORT AERIEN EN AFRIQUE
Dans le
présent paragraphe, il est question essentiellement de montrer que les
politiques aériennes ne peuvent être effectives que si les
Africains agissent dans une portée communautaire. Pour cela, il faut
créer des compagnies aériennes communautaires (A) et signer les
accords aériens dans le cadre communautaire (B).
A- Pour une
création des compagnies aériennes communautaires
Si les politiques aériennes
évoquées dans le présent travail ont pour but de
créer, un « espace aérien africain
unifié », il serait judicieux pour l'atteinte de cet objectif,
de créer une compagnie aérienne panafricaine unique qui
exploiterait toutes les dessertes à
l'intérieur du continent africain et pourra à cet effet
créer des filiales au niveau des sous-régions du continent.Ainsi,
une collaboration franche entre les gouvernements des Etats au sein de l'UA
sera nécessaire. Cependant, le rôle de la CEA/ONU, de la BAD, de
la CAFAC et du secteur privé africain se fera sentir dans le financement
de cette multinationale communautaire.
Les compagnies aériennes africaines prises
singulièrement font face à plusieurs défis :
problème de financement, de gestion, d'infrastructures et autres qui
portent un coût à l'effectivité des politiques
aériennes. Pour pallier cette situation, il serait important pour les
Africains de se doter des compagnies aériennes sous régionales,
régionales, voir mêmecontinentales. Pendant des décennies,
des compagnies communautaires ont existé sur le continent. C'est le cas
d' «Air Afrique », de « East African
Airways » qui ont disparu de nos jours. La raison majeure de
leur disparition était l'actionnariat majoritaire étatique qui ne
facilitait pas les prises de décision et induisait une forte
ingérence dans les ressources humaines281(*). Pour éviter de tels
désagréments, les nouvelles compagnies communautaires doivent
être constituées des capitaux privés pour le
bien-être des populations africaines. Ainsi, ces compagnies pourront
desservir les zones non atteintes par les compagnies aériennes
nationales.
B- La signature d'accords aériens
de l'Union Africaine
Le continent africain est souvent reconnu par
l'individualisme des Etats qui le constituent. Lorsqu'il faut signer les
accords de coopération avec les autres régions du monde, ils y
vont en rangs dispersés. Ce comportement a un effet négatif sur
la réussite de la mise en oeuvre des projets communautaires, notamment
les politiques aériennes à l'effet d'intégrer l'espace
aérien africain. Pour pallier cette situation dans le domaine de la
libéralisation du transport aérien, il serait judicieux pour les
pays africains de définir des lignes directrices collectives qui vont
les amener à discuter des intérêts africains
vis-à-vis des compagnies non africaines ; afin de donner une
nouvelle dynamique aux relations aériennes avec les pays tiers, il
conviendrait d'adopter une politique extérieure commune, qui
empêcherait la multiplication des initiatives nationales
décidées sans aucune coordination comme le martèle
l'article 5(1) du Traité d'Abuja. Ainsi, les négociations
doivent se faire dans le cadre de l'UA face aux autres OI d'intégration
ou compagnies nationales.L'UA s'éloigne de cette dynamique constitutive.
Sa création revendique une inspiration continentale fondée sur le
partage d'un espace commun, celui du continent africain, au-delà des
particularismes identitaires, des disparités des niveaux de
développement, du potentiel naturel, etc.
CONCLUSION GENERALE
En optant pour un thème abordant la question de
l'intégration aérienne, portant spécifiquement
sur« l'intégration aérienne en Afrique :
une analyse à partir des politiques du ciel unique africain de l'ASECNA
et du MUTAA de l'Union Africaine », il consistait
globalement à questionner l'intégration aérienne sur le
continent africain et la mettre en perspective à partir des politiques
aériennes du « ciel unique africain de l'ASECNA » et
le MUTAA de l'Union Africaine.
De façon plus précise, l'on s'est posé
au départ la question centrale de savoir comment penser la
pluralité des politiques aériennes en Afrique au regard de
l'objectif continental d'intégration. Cette préoccupation
principale nous a commandé de dégager deux questions secondaires
relatives au regard panoramique que l'on peut jeter sur les politiques
aériennes en Afrique, et comment appréhender le potentiel
intégrateur de cette pluralité sur la mission d'uniformisation
d'un « ciel africain ». Pour tenter d'y répondre,
l'on a formulé une hypothèse centrale et deux hypothèses
subsidiaires. La première postule que la rationalisation de la
pluralité des politiques aériennes en Afrique constitue un
élément catalyseur de l'objectif continental d'intégration
et que cette pluralité des politiques communautaires impacte le
processus de libéralisation du « ciel africain ».
Quant aux deux dernières, elles arguent respectivement
que : les politiques aériennes en Afrique sont multiples et
plurielles et sont perceptibles à travers les accords
multilatéraux et bilatéraux. Certaines politiques visent une
unification du « ciel africain » et les autres une
libéralisation sous régionale ; etla pluralité des
politiques aériennes en Afrique n'entraine pas nécessairement la
réalisation d'un « ciel africain » sans
frontières, eu égard aux manquements qui la ralentissent.
C'est en prenant appui sur le néo-fonctionnalisme et
la théorie de l'inter-gouvernementalisme, et à partir des
méthodes historique, analytique, critique et
hypothético-déductive, que l'on a analysé les
données collectées via la recherche documentaire et l'entretien
mené avec des personnes ressources. Il nous a paru judicieux, dans un
souci d'organisation rationnelle des idées, de subdiviser notre
démonstration en deux moments relatifs à nos hypothèses
secondaires. Tandis que le premier s'attèle à jeter un regard
panoramique sur les politiques aériennes en Afrique, le second quant
à lui s'affaire à mesurer la portée de ces politiques
plurielles sur la mission de fédération d'un « ciel
africain », mais davantage leur impact sur l'intégration
aérienne en Afrique et sur le développement du continent et les
entraves à leur mise en oeuvre. Il en ressort succinctement que,
officiellement lancées en 2017 par l'ASECNA pour la politique du
« ciel unique » et l'Union Africaine pour le MUTAA, ces
politiques mises en oeuvre pourront influencer positivement le processus de
libéralisation du transport aérien africain par une dynamisation
de la libre circulation sur le continent (intégration des compagnies
aériennes africaines et le brassage des peuples africains). Aussi, ces
politiques pourront aider à développer le continent sur le plan
économique, et permettra à l'Afrique de faire face à la
concurrence mondiale en ce qui concerne l'aviation civile.
Toutefois, la mise en oeuvre de ces politiques demeure
hypothéquée eu égard aux multiples freins d'ordres
politique (conclusion d'accords dispersés en matière de
politiques aériennes et l'égoïsme de certains Etats et la
présence de la France au sein de l'ASECNA empêchant certains pays
comme le Nigéria à intégrer l'organisation) et
économico- infrastructurel (insuffisance des infrastructures
aéroportuaires et l'absence de financement de ces infrastructures). Pour
contrecarrer cette spirale négative de manière à ce que
ces politiques contribuent à uniformiser « l'espace
aérien africain », il est plus que jamais urgent de les
rationaliser en les manageant de façon optimale (meilleure coordination
des politiques et clarification du vide juridique de certains articles de la
DY), tout en finançant la construction d'infrastructures y
afférentes. De plus, il serait judicieux pour les Africains d'harmoniser
leurs accords face aux partenaires de l'Afrique à travers une diplomatie
aérienne africaine et une ré-africanisation de l'ASECNA,
l'introduction des normes OACI et une rationalisation des Africains dans la
signature d'accords avec l'extérieur. Toutefois, il est à noter
que bien managées, les politiques aériennes plurielles peuvent
être un préalable à l'intégration aérienne du
continent.Mal managées, elles en constitueront une entrave. Ce rendu
confirme les hypothèses formulées à l'aube de notre
travail de recherche. Tout compte fait, notre travail universitaire n'est
guère exempt de quelques insuffisances liées notamment à
la nature du sujet. Le champ de recherche demeure par conséquent ouvert
et beaucoup reste encore à faire.
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2009.
Ø SHANDA TONME Jean-Claude, L'Afrique et la
mondialisation, Paris, L'Harmattan, 2009.
Ø SOUARE Issaka, « Regard critique sur
l'intégration africaine », ISS Paper, 140, juin 2007.
3-Ouvrages didactiques
3-1-Ouvrages
méthodologiques
Ø BACHELARD Gaston, La formation de l'esprit
scientifique, Paris, librairie philosophique J.VRIN, 1938.
Ø BARREAU Hervé,
L'épistémologie, Paris, PUF, 1990.
Ø BEAUD Michel, L'art de la thèse,
Paris, la découverte, 1994.
Ø BEAUD Michel, L'art de la thèse. Comment
préparer et rédiger un mémoire de master, une thèse
de doctorat ou tout autre travail à l'ère du Net, Paris, Ed.
La Découverte, 2006.
Ø BRAILLARD Philippe, Théories des Relations
Internationales, Paris, PUF, collection Thénis, 1997.
Ø CABANIS Alainet al, Méthodologie
de la recherche en droit international, géopolitique et relations
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Ø
DESCARTES,Discoursdelaméthode,Paris,FernandNathan,1981.
Ø DESCARTES René, Discours de la
méthode (1637), rééd. Jean-Marie Tremblay,
coll. « Les classiques des sciences sociales », Chicoutimi
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Ø Emile DURHEIM, Le suicide, Paris, PUF,
1897.
Ø FRANGNIERE Jean-Pierre, Comment réussir
un mémoire, comment présenter une thèse, comment
rédiger un rapport, Paris, Dumond , 1986.
Ø GRAWITZ Madeleine, Méthodes des sciences
sociales, Paris, Dalloz, 11è édition, 2001.
Ø LAWRENCE Olivier et al, Elaboration d'une
problématique de recherche : sources, outils et
méthode, Paris, L'Harmattan, 2005.
Ø LOUBET DEL BAYLE Jean-Louis, Initiation aux
méthodes des sciences sociales, Paris-Montréal, l'Harmattan,
2000.
Ø MACE Gordon, Guide d'élaboration d'un
projet de recherche, Québec, 3è édition revue et
augmentée, Presses de l'Université de Laval, 2007.
Ø NDA Paul, Méthodologie de recherche :
comment réaliser un mémoire, une thèse d'un bout à
l'autre. Collection Pédagogique, Abidjan, Editions Universitaires
de Côte-d'Ivoire, 2006.
Ø N'DA Pierre, Recherche et méthodologie en
sciences sociales et humaines. Réussir sa thèse, son
mémoire de Master ou professionnel, et son article, Paris,
L'Harmattan, 2015.
Ø PINTO Roger et GRAWITZ Madeleine,
méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1967.
Ø QUIVY Raymond, VAN CAMPENHOUDT Luc, Manuel de
recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 3è édition,
2006.
Ø STEELE COMMAGER Henri, L'historien et
l'histoire, Paris Nouveaux Horizons, 1967.
Ø THOENIG Jean-Claude, Dictionnaire des politiques
publiques, 4é édition, Paris, Presses de Science Po,
2014.
Ø ZAGRE Ambroise, Méthodologie de la
recherche en sciences sociales, manuel de recherche à l'usage des
étudiants, Paris, L'Harmattan, 2013.
3-2- Dictionnaires et
Encyclopédies
Ø CHAIGNEAU Pascal, (sous la direction de),
Dictionnaire des relations internationales, Paris, Economica, 1998.
Ø CHANDLER R., ENSLEN R.A., RENSTROM P.G., The
Constitutional Law Dictionary, Vol. 1, Individual Rights, ABC-CLIO,
Oxford, England, 1985.
Ø SMOUTS Marie Claude et al, Dictionnaire des
relations internationales, Paris, 2è éd., Dalloz, 2006.
Ø Le Petit Robert, Ed. Les Dictionnaires Le
Robert, Paris, mai 2011.
II-Articles scientifiques et travaux universitaires
1- Articles scientifiques
Ø BATCHOM Paul Elvic, « La
multi-présence au sein des Organisations Internationales. L'engagement
multilatéral des Etats à la croisée des
intérêts et de l'identité », in Annuaire
français des Relations Internationales, Vol. 18, 2017, p-p.
849-870.
Ø BEKOLO EBE Bruno, «
L'intégration régionale en Afrique :
caractéristiques, contraintes et perspectives », in Monde
en développement, année 2001/3, N° 115-116.
Ø BENJAOUIT Mohamed, « Le projet de
création d'une Communauté économique
africaine », Revue algérienne des relations
internationales, N°3, 1986, pp35-50.
Ø CATTAN Nadine, « Le monde au prisme
des réseaux aériens », in Flux - Cahiers
scientifiques internationaux Réseaux et territoires, Metropolis /
Université Paris-Est Marne la Vallée, 2004, 58, pp.32-43.
Ø CHANDLER R., ENSLEN R.A., RENSTROM P.G., «The
Constitutional Law Dictionary», Vol.1, Individual
Rights, Vol. 1, ABC-CLIO, Oxford, England, 1985, pp.16-33.
Ø COMMAILLE Jacques, « Sociologie de
l'action publique », in BOUSSAQUET Laurie, JACQUOT Sophie,
RAVINET Pauline, Dictionnaire des politiques publiques, 4è
édition, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2014, disponible sur
www.cairn.info/dictionnaire-des-politiques-publiques-9782724615500-page.htm
, mis en ligne sur cairn.info le 22 Mai 2014, consulté le 20 Septembre
2020 à 03h24.
Ø DE GENDT Pascal, « L'Union Africaine face
aux défis du continent », in Analyses et Etudes-Politique
internationale, n° 19, 2016, pp. 1-28.
Ø DIOUF Abdou, « Afrique:
l'intégration régionale face à la
mondialisation », Politique étrangère, Vol.4,
2006, pp.785-797.
Ø DOLOWITZ David, MARSH David, «Learning from
Abroad: The Role of Policy Transfer in Contemporary Policy-Making»,
Governance,13 (1), pp.5-18.
Ø DUMOULIN Laurence, SAURUGGER Sabine. « Les
policytransfersstudies : analyse critique et perspectives », Critique
Internationale, Vol. 48, 2010, pp. 9-24.
Ø DUTHEIL DE LA ROCHERE Jacqueline, « Aspects
nouveaux du bilatéralisme aérien », in Annuaire
français de droit international, volume 28, 1982, pp. 914-933.
Ø ELLIS HOWES Dustin, « When states choose to
die: reassessing assumptions about what states want »,
International studies Quaterly, n° 10, 2015, pp.305-323.
Ø GAMBOTTI Christian, « Comprendre les enjeux
de l'Agenda 2063 », Géoéconomie, Vol. 4,
n° 76, 2015, pp.127.-162.
Ø GAMBOTTI Christian, « L'Agenda 2063, un
cadre collectif et participatif pour une Afrique unie et
prospère », Géoéconomie, Vol. 4,
N° 76, 2015, pp. 129-140.
Ø GHAGUIDI Ochozias, « Cinquante ans
d'intégration régionale en Afrique : un bilan
global », in Techniques Financières et
Développement, 2013/2/ N° 11.
Ø HAGUIDEGUY Jean-Baptiste, « Politiques
communautaires de développement et coopération
transfrontalière : le cas d'INTERREG III-A
France-Espagne », Politiques et management public, Vol 26,
n°1, 2008, pp.46-74.
Ø HOGUE Liesbet/ MARKS Gary, « Delegation and
pooling in international organizations », Review of International
Organizations, n° 2, avr.2006, pp. 253-275.
Ø MAHIOU Ahmed, « La Communauté
économique africaine », in Annuaire français de
droit international, Vol.39, 1993, p.798.
Ø LANDRECH R., « Europeanization of
Domestic Politics : The case of France », Journal of Common
Market Studies, Vol.32, n°1, 1994, pp.69-88.
Ø MASONAMA MUANAMOSI Maubert, « La
libéralisation de l'accès aux marchés du transport
aérien en Afrique (Yamoussoukro 1999) mis à l'épreuve par
la politique américaine d'open skies : une approche d'encerclement
des marchés aériens africains », Faculté de
Droit, /IEEet de l'Université de Montesquieux.
Ø MASONAMA MUANAMOSI Maubert, « Le transport
aérien dans le débat juridique sur la concurrence des
Organisations régionales en Afrique », in Matthieu
FAU-NOUGARET, La concurrence des organisations régionales en
Afrique », Paris, Harmattan, 2012, pp. 1-26.
Ø MORAVCSIK Andrew, « Preferences and Power
in the European Community: A Liberal Intergovernmentalist Approach »,
in Journal of Common Market Studies, n° 31, 1993, pp. 482-502.
Ø MBIDA ONAMBELE Max, « Géopolitique
de l'Union africaine», in MVELLE Guy et ZANG Laurent (S/D), L'Union
Africaine quinze ans après, Tome 1, Paris, L'Harmattan, 2017.
Ø MOUANGUE KOBILA James, « Bilan de la libre
circulation des personnes en Afrique », Revue interventions
économiques, Transformations, Hors-série, Mars 2017, pp.
66-94.
Ø MVELLE Guy, « L'Union africaine dans ses
rapports avec les grandes puissances », in Revue Défense
nationale, Tribune n° 112, pp.3-29.
Ø OMOTAYO Oloruntoba-Oju, « Le
panafricanisme est un mouvement politique qui promeut l'indépendance
totale du continent africain et «qui encourage la pratique de la
solidarité entre les africains et les personnes d'ascendance
africaines » in « Pan Africanism, Myth an History in
African an Caribbean Drama », Journal of Pan AfricanStudies,
Vol. 5, n° 8, décembre 2012, pp.190-207.
Ø PELTRE Jean, « L'évolution du
transport aérien en Afrique », in L'information
géographique, volume 27, n° 5, 1963, pp. 196-206.
Ø PONDI Jean-Emmanuel, « EdemKodjo : constructeur
de ponts entre la pensée et l'action panafricanistes » in Emmanuel
WONYU (S/D) & al., EdemKodjo, un africain entre deux
siècles, Yaoundé, Iroko éditions, 2019.
Ø VERGE-DEPRE Colette Ranély,
« Transport aérien et intégration territoriale :
l'exemple des Antilles françaises »,
Etudescaribéennes, Université des Antilles-Service commun de
la documentation, décembre 2015, PP1-11.
Ø VIRIANO Manuel Santo, VERRIER Pierre-Eric,
« L'émergence et la mise en oeuvre des politiques
publiques », in Le management public, Paris, PUF, Collection
Que sais-je ?, 2007.
Ø ZERBO Yacouba, «La problématique de
l'unité africaine. (1958-1963)», in Guerres mondiales et
conflits contemporains, Vol.4, n° 212, 2003, pp.113-127.
2- Travaux universitaires
a- Thèses
Ø CHOUALA Yves Alexandre,
« Désordre et ordre en Afrique centrale actuelle :
démocratisation, conflictualisassions et transition
géostratégique régionale », Thèse de
doctorat 3è cycle en Relations Internationales, IRIC-Université
de Yaoundé II, 1999.
Ø GOGE Mahamane Abdou, L'Agence pour la
Sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à
Madagascar, Thèse de Doctorat de 3è cycle, Université
d'Aix-Marseille 3, 1982.
Ø GRARD Loïc, « Du marché
unique des transports aériens à l'espace aérien
communautaire : contribution à l'étude du droit positif et
prospective juridique », Thèse de doctorat en Droit
public, Université de Bordeaux 1, 1992.
Ø GUITARD JF., La sixième liberté de
l'air, Thèse de Doctorat en Droit, Université Aix Marseille,
1997.
Ø MASONAMA MUANAMOSI Maubert, La coexistence du
multilatéralisme et du bilatéralisme dans le commerce
aérien entre l'Afrique subsaharienne et l'Union Européenne,
Thèse de Doctorat, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles,
2007, PP. 23 et suiv.
Ø MBALLA OWONA, La notion d'acte administratif
unilatéral au Cameroun, Thèse de Doctorat en Droit,
Université de Yaoundé II - Soa, 2010.
b- Mémoires
Ø ALLO Laba, L'impact de l'insécurité
sur l'éducation dans le Bassin du Lac Tchad : cas de la province du
Lac Tchad, Mémoire de Master en Relations Internationales, parcours
IRMIC, Université de Yaoundé II-Soa, 2020.
Ø BANOUEKENI Y'EMOCK Giles Benoît,
« L'intégration régionale en Afrique vue sous les
traits du passeport africain », Mémoire de Master en
Relations Internationales, option Intégration Régionale et
Management des Institutions Communautaires, Université de Yaoundé
II, IRIC, 2020.
Ø KAMTILA DILI Christian, « La
diversité des sources d'intégration juridique dans l'espace
OHADA », Mémoire de Master en Relations Internationales,
option Intégration Régionale et Management des Institutions
Communautaires, Université de Yaoundé II, IRIC, 2020.
Ø KENHOUNG Yanic, L'intérêt national
dans le processus d'intégration en Afrique, Mémoire de
Master en Relations Internationales, option Intégration Régionale
et Management des Institutions Communautaires, Université de
Yaoundé II, IRIC, 2014.
Ø MAHOP Cynthia Marcelle, « L'OEA dans
les stratégies de développement durable dans un contexte de
reproblématisation de la gouvernance du développement : un
exemple pour l'UA, », Mémoire de Master en Relations
Internationales, option Intégration Régionale et Management des
Institutions Communautaires, Université de Yaoundé II, IRIC,
2020.
Ø MBARGA YENE Zacharie Roger, « La
contribution de la Zone de Libre Echange Continentale à la consolidation
d'une géo-économie régionale africaine »,
Mémoire de Master en relations internationales, IRIC, Parcours
Intégration Régionale et Management des Institutions
Communautaires (IRMIC), 2017.
Ø NSANA François Xavier, « La zone
frontalière terrestre Cameroun-Gabon-Guinée Equatoriale :
l'appartenance communautaire à l'épreuve des
identités », Mémoire de Master en Relations
Internationales, Université de Yaoundé II, IRIC, 2013.
Ø PIDOM Etienne, « L'intégration
régionale face à la résurgence des nationalismes :
une analyse à partir du Brexit », Mémoire de
Master en Relations Internationales, option Intégration Régionale
et Management des Institutions Communautaires, Université de
Yaoundé II, IRIC, 2019.
Ø SEME Papa Lafatine, Les initiatives
d'intégration en Afrique, Mémoire de Master en Droit
International Public et Européen, Université Pierre Mendes
France, Grénoble II, 2006.
Ø SOMO PENDE Achille, L'intégration sous
régionale en zone CEMAC à l'épreuve de la liberté
de circulation des biens et des personnes, Mémoire de Master en
Gouvernance et Politiques Publiques, Douala, Université Catholique de
l'Afrique Centrale, 2010.
Ø TCHALLA Mayaba Habib, Contribution à la
définition d'un cadre stratégique pour la Représentation
de l'ASECNA au Bénin, Mémoire de Master en Management des
entreprises et des organisations, option Management stratégique et
organisationnel, Institut International d'Ingénierie-Ouagadougou,
2018.
Ø VAUGEOIS Mathieu, « La politique
commune des transports aériens de l'Union Européenne :
compétence partagée ou occupation du
terrain ? », mémoire de maitrise, Université
de Montréal, Faculté des études supérieures, option
Droit des Affaires, 2011.
4- Rapport de stage
Ø MISSIKA MBIANG Amédée, L'ASECNA
dans les stratégies d'intégration : Genèse et
pertinence, Rapport de stage, 2019, p.8.
III- AUTRES SOURCES DE RECHERCHE
1-Textes et documents officiels
Ø Acte constitutif de l'UA.
Ø Agenda 2063 de l'Union Africaine, version
populaire.
Ø CEA/ONU, Doc. ECA/RCID/CM.CIVAV/99/2 du 12 novembre
1999, p.1.
Ø CEA/ ONU, Mise en oeuvre de la déclaration
de Yamoussoukro: Evaluation, enseignement et suggestions pour un cadre
juridique approprié, mai 1999, p.2., Doc. ECA/RCID/CM.
CIVAV/99/1
Ø Commission de l'Union Africaine, Agenda 2063.
L'Afrique que nous voulons, édition finale, version populaire,
avril 2015.
Ø Décision (AHG/ OUA/CEA/Décl.1(IV)
chargeant la CUA de faciliter la mise en oeuvre le MUTAA.
Ø Constitution de la CAFAC.
Ø Convention de Chicago de 1944 donnant naissance
à l'OACI
Ø Convention de Dakar révisée de 1975
créant l'ASECNA.
Ø Décision de Yamoussoukro de 1999
Ø Décision
(Assemblée/CUA/Obligation/XXIV) sur l'application immédiate des
principes de la DY.
Ø Décision (EX.CL/Déc./359 (XI)) confiant
les fonctions de l'AE à la CAFAC.
Ø Décision (Assembly/AU/Déc.665(XXX)).sur
l'établissement du Marché Unique du Transport Aérien
Africain.
Ø Déclaration (Assembly/AU/Decl.1(XXIV)) sur la
création d'un MUTAA.
Ø Déclaration de Yamoussoukro de 1988
Ø Résolution N° 2011 CM 53-6 du 09 juillet
2011 créant le POS de l'ASECNA.
Ø Traité d'Abuja instituant la CEA du 3 juin
1991
c- Rapports
Ø Charles Schlumberger, « Open Skies for
Africa - Implementing the Yamoussoukro Decision », Banque
Mondiale, septembre 2010.
Ø CEA/NU - Division de la coopération et de
l'intégration régionales, Environnement aéronautique,
« Activités d'intégration aérienne et l'avenir
de la deuxième décennie pour les transports et les communications
en Afrique » au-delà de l'an 2000, Rapport
d'information, avril 1998.
Ø Commission Economique pour l'Afrique, Evaluation
des progrès de l'intégration régionale en Afrique,
Rapport de la trente-neuvième réunion du Comité
d'experts, Addis-Abeba, 18-20 mars 2020.
Ø Commission de l'Union Africaine, Agence de
Développement de l'Union Africaine-NEPAD, Premier rapport
continental sur l'état de la mise en oeuvre de l'Agenda 2063,
février 2020, p. 15.
Ø Commission de l'Union Africaine-Département
des Affaires Economiques, Rapport sur l'état de l'intégration
régionale en Afrique, Résumé Analytique,
Février 2019.
Ø Commission de l'Union Africaine et Organisation
Internationale pour les Migrations, Etude des avantages et des défis
de la libre circulation des personnes en Afrique, janvier 2018, p. 26.
Ø Fonds Africain de Développement, Projet
Appui Institutionnel à la Commission Africaine de l'Aviation
Civile(CAFAC) pour la mise en oeuvre du Marché Unique du Transport
Aérien Africain(MUTAA), Rapport d'évaluation du projet,
octobre 2019,
Ø Organisation Internationale de l'Aviation Civile,
« Le concept Ciel Unique : Mise en oeuvre de la
Déclaration de Cotonou par les fournisseurs de services de navigation
aérienne de la région AFI », Rapport de la
dix-huitième réunion du Groupe Régional de Planification
et de mise en oeuvre de la Région AFI (APIRG/18), mars 2012, p.1.
Ø Stratégie de développement du transport
aérien en Afrique.
IV-SOURCES DE RECHERCHE COMPLEMENTAIRES
1- Interviews
Ø Entretien téléphonique avec monsieur
Apolin KOMGUEM MAGNI, Point focal projet « ciel unique
africain » à la Direction Générale à
Dakar, entretien effectué le 15 octobre 2019 de 16h à 16h30.
Ø Interview accordé par monsieur GNAMA Latta,
ministre Togolais de l'Aviation Civile au Journal « République
du Togo », lors de la réunion du groupe régional
Afrique-Océan indien (AFI) tenue à Accra (Ghana) du 30 juillet au
2 août 2019.
Ø Déclaration de Abou-ZéidAmani,
Commissaire aux Infrastructures, et à l'Energie de la CUA au journal
« Chinafrique » dans sa parution du 10 mars 2018.
Ø Déclaration du Capitaine Nigérian Bla
Jibril, pilote de ligne lors de la deuxième réunion de l'OACI sur
le développement durable du transport aérien en Afrique à
Accra au Ghana en 2016.
Ø Interview de Mohamed Moussa, DG de l'ASECNA,
accordée à Jeune Afrique en septembre 2019.
2-Web bibliographie
Ø Au.int »agenda2063 »vue-ensemble,
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consulté le 24 novembre 2020 à 11h21.
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https://www.rfi.fr/fr/afrique/20170804-madagascar-asecna-aviation-ciel-unique-afrique,
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http://fr.wikipedia.org/wiki/politique_publique , consulté le
19 Septembre 2020 à 10h 08.
Ø
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, consulté le 20 novembre 2020 à 03h23.
Ø
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consulté le 23 janvier 2020 à 10h52.
3- Journaux
Ø BBC NEWS/AFRIQUE, UA : un marché
unique africain du transport aérien, disponible sur
https://.bbc.com/afrique/region-42856650,
consulté le 10 décembre 2020 à 18h22.
Ø Chinafrique, « Le ciel s'ouvre pour
l'Afrique », parution du 10 mars 2018.
-Jeune Afrique, « l'ASECNA, une vision
panafricaine », ....
Ø Le Monde Diplomatique, Décembre 2012.
Ø Meyer Jean-Michel, « Le
Sénégal fait sécession... jusqu'à
quand ? », Jeune Afrique, n° 2471, du 18
au 24 mai 2008, p.95.
Ø FOTSO Henri, « Union africaine des
compagnies aériennes : pour bientôt ? »,DW
Afrique, octobre 2019, disponible sur
www.dw.com/fr/union-africaine-des-compagnies-aériennes-pour-bientot/a-50892777,
consulté le 03 décembre 2020 à 9h00.
TABLE DE MATIERES
SOMMAIRE
i
AVERTISSEMENT
ii
DEDICACE
iii
REMERCIEMENTS
iv
LISTE
DES SIGLES, ACRONYMES ET ABREVIATIONS
v
LISTE
DES FIGURES
x
LISTE
DES ANNEXES
xi
RESUME
xii
ABSTRACT
xiii
INTRODUCTION
GENERALE
1
I- LA CONSTRUCTION DE L'OBJET
2
A- Contexte et justification du sujet
2
1- Contexte du sujet
2
2- Justification du choix du sujet
4
B- DELIMITATION DU CHAMP DE LA
RECHERCHE
5
1- Délimitation spatiale
5
2- Délimitation temporelle
6
C- Clarification des concepts
7
1- Intégration régionale
8
2- Intégration aérienne
11
3- Politiques Publiques
11
4- Politiques publiques communautaires
14
5- ASECNA
14
6- MUTAA
14
7- Union Africaine
15
D- Revue de la littérature
16
1- Travaux traitant du processus
d'intégration régionale en Afrique
16
2- Travaux incluant l'intégration
aérienne en Afrique et ailleurs
20
E- Problématique
23
F- Hypothèses de recherche
24
II- CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
25
A- Cadre théorique
25
1- Le néo-fonctionnalisme
25
2- L'inter-gouvernementalisme
28
B- Cadre méthodologique
29
1- La méthode
29
2- Les techniques de collecte des
données
30
3- Analyse des données
31
III- ARTICULATION ET JUSTIFICATIONDU
PLAN DE TRAVAIL
32
PREMIERE
PARTIE : REGARD PANORAMIQUE SUR LES POLITIQUES AERIENNES EN AFRIQUE
33
CHAPITRE
I : SYNOPTIQUE DE L'ASECNA ET SA POLITIQUE DU « CIEL UNIQUE
AFRICAIN »
35
SECTION I : AUX ORIGINES DE L'ASECNA ET
DE SON ARMATURE
35
PARAGRAPHE I : TRAJECTOIRE HISTORIQUE
DE L'ASECNA ET SES MISSIONS
36
A- Genèse, contexte de naissance et
évolution de l'ASECNA dans les stratégies d'intégration
aérienne
36
B- Missions de l'ASECNA
39
PARAGRAPHE II : ORGANIGRAMME DE
L'ASECNA : SON ARMATURE
42
A- Les structures statutaires de l'ASECNA
42
B- Les services ASECNA externes au
Siège
44
SECTION II : LA POLITIQUE DU
« CIEL UNIQUE AFRICAIN » COMME STRATEGIE D'INTEGRATION
AERIENNE DE L'ASECNA
45
PARAGRAPHE I : LA POLITIQUE DU
« CIEL UNIQUE » : UN PROJET DU PLAN D'ORIENTATIONS
STRATEGIQUES DE L'ASECNA ET DE GESTION INTEGREE DU TRAFIC AERIEN EN AFRIQUE
45
A- Le Ciel Unique : un projet du Plan
d'Orientation Stratégique (POS) de l'ASECNA
46
B- Le « ciel unique
africain » : une politique continentale de gestion
intégrée du trafic aérien en Afrique
46
PARAGRAPHE II : PRESENTATION DE LA
POLITIQUE « CIEL UNIQUE AFRICAIN » DE L'ASECNA
47
A- Les objectifs du « Ciel Unique
Africain »
47
B- La Feuille de route du « Ciel
Unique africain »
48
CHAPITRE
II : LE MARCHE UNIQUE DU TRANSPORT AERIEN AFRICAIN
49
SECTION I : HISTORIQUE DU MUTAA
50
PARAGRAPHE I : LE MUTAA : UN
PROJET PHARE DE L'AGENDA 2063 DE L'UNION AFRICAINE
50
A- Le Traité d'Abuja instituant la
CEA
50
B- Présentation de l'Agenda 2063 de
l'UA
51
PARAGRAPHE II : DE LA DECLARATION A LA
DECISION DE YAMOUSSOUKRO
54
A- La Déclaration de Yamoussoukro
55
B- La Décision de Yamoussoukro
57
SECTION II : DE LA PRESENTATION DU
MUTAA
60
PARAGRAPHE I : LE MUTAA : UNE
ESSENCE PANAFRICAINE
60
A- Des origines du MUTAA et ses principales
caractéristiques
60
B- Le MUTAA : une politique publique
communautaire encadrée par des institutions
63
PARAGRAPHE II : DES PRINCIPES D'AHESION
ET REGLEMENTAION DU MUTAA
66
B- Le MUTAA : une politique publique
règlementée par des normes communautaires
67
DEUXIEME
PARTIE: LE POTENTIEL INTEGRATEUR DE LA PLURALITE DES POLITIQUES AERIENNES SUR
LA MISSION D'UNIFORMISATION D'UN « CIEL AFRICAIN »
71
CHAPITRE
III : L'IMPACT DE LA PLURALITE DES POLITIQUES AERIENNES SUR LE PROCESSUS
D'INTEGRATION DU « CIEL AFRICAIN »
72
SECTION I : LA CONTRIBUTION DE LA
PLURALITE DES POLITIQUES AERIENNES AU PROCESSUS D'INTEGRATION DU
« CIEL AFRICAIN » ET AU DEVELOPPEMENT DU CONTINENT
72
PARAGRAPHE I : LES POLITIQUES AERIENNES
COMME OUTILS DE DYNAMISATION DE LA LIBRE CIRCULATION SUR LE CONTINENT
73
A- Les politiques aériennes comme
outils d'intégration des compagnies aériennes du continent et
d'harmonisation des procédures de contrôle
73
B- Les politiques aériennes comme
levier de promotion des migrations intra africaines et de mise en oeuvre du
passeport africain
74
PARAGRAPHE II : LIBERALISATION DU
« CIEL AFRICAIN » : INSTRUMENT DE DEVELOPPEMENT DU
CONTINENT
76
A- Les politiques aériennes
africaines : Des outils de facilitation de l'intégration
économique du continent
76
B- Faire face à la concurrence
mondiale dans le secteur du transport aérien
79
SECTION II : LES ENTRAVES A
L'EFFECTIVITE D'UNE INTEGRATION AERIENNE AFRICAINE REUSSIE
80
PARAGRAPHE 1 : LES FREINS D'ORDRES
POLITIQUES
80
A- L'intégration aérienne en
Afrique sous l'influence des accords bilatéraux et sous
régionaux
80
A- Intérêt égoïste
des Etats : des politiques aériennes nationales
83
PARAGRAPHE II : DES FREINS ECONOMIQUES
ET INFRASTRUCTURELS
86
A- Les obstacles liés aux
infrastructures de communication aérienne
86
B- Les freins d'ordre économique
88
CHAPITRE
IV : PERSPECTIVES POUR UNE INTEGRATION AERIENNE AFRICAINE
REUSSIE
89
SECTION I : POUR UNE RATIONALISATION
DES POLITIQUES AERIENNES EN AFRIQUE
89
PARAGRAPHE I : POUR UN MANAGEMENT
OPTIMAL DES POLITIQUES AERIENNES EN AFRIQUE
89
A- Pour une meilleure coordination des
politiques aériennes en Afrique
90
B- Pour une clarification du vide juridique
de certains articles de la Décision de Yamoussoukro : harmonisation
des juridiques communautaires
92
PARAGRAPHE II : DES SOLUTIONS D'ORDRES
ECONOMIQUE ET INFRASTRUCTUREL
92
A- Du financement des projets
intégrateurs par les Africains
92
B- De la construction des infrastructures
adéquates de transport aérien
93
SECTION II : DE L'HARMONISATION DES
RELATIONS AERIENNES ENTRE L'AFRIQUE ET LES AUTRES PAYS ET REGIONS DU MONDE
94
PARAGRAPHE I : POUR UNE
« DIPLOMATIE AERIENNE » AFRICAINE AU NIVEAU MONDIAL
94
A- Pour une ré-africanisation de
l'ASECNA
95
B- Pour une diplomatie communautaire en
Afrique en matière de politique aérienne
95
PARAGRPAHE II : POUR UNE
COMMUNAUTARISATION DU TRANSPORT AERIEN EN AFRIQUE
96
A- Pour une création des compagnies
aériennes communautaires
96
B- La signature d'accords aériens de
l'Union Africaine
97
CONCLUSION
GENERALE
98
BIBLIOGRAPHIE
101
TABLE
DE MATIERES
115
LISTES
DES ANNEXES
120
LISTES
DES ANNEXES
Annexe 1 : Convention de Dakar
révisée
Annexe 2 : Déclaration de
Yamoussoukro
Annexe 3 : Décision de Yamoussoukro
Annexe 4 : Attestation de fin de stage
à la Représentation ASECNA au Cameroun
Annexe 1 : convention de Dakar
révisée
ANNEXE 2 : Déclaration de Yamoussoukro
ANNEXE 3 : Décision de Yamoussoukro
ANNEXE 4 : Attestation de fin de stage à
la Représentation de l'ASECNA au Cameroun
* 1 Etienne PIDOM,
« L'intégration régionale face à la
résurgence des nationalismes : une analyse à partir du
Brexit », Mémoire de Master en Relations Internationales,
option Intégration Régionale et Management des Institutions
Communautaires (IRMIC), Université de Yaoundé II, IRIC, 2019,
p.10.
* 2 Hervé BARREAU,
L'épistémologie, Paris, PUF, 1990, p.7.
* 3 Gaston BACHELARD, La
formation de l'esprit scientifique, Paris, librairie philosophique J.VRIN,
p.13.
* 4 Propos d'un
géographe cités dans « Le Monde
Diplomatique », décembre 2012. Voir aussi l'article de
Anne-Cécile Robert, « Que nous reste-il des frontières
africaines ?, p.15.
* 5 Jean ZIEGLER, Main
basse sur l'Afrique. La recolonisation, Paris, Seuil, 1980, p.21.
* 6 Papa Lafatine SEME,
Les initiatives d'intégration en Afrique, Mémoire de Master
en Droit International Public et Européen, Université Pierre
Mendes France, Grénoble II, 2006, p.1.
* 7 Bruno BEKOLO EBE,
« L'intégration régionale en Afrique :
caractéristiques, contraintes et perspectives », in Monde
en développement, Vol.3, N° 115-116, 2001, pp.81-88.
* 8 Gilles Benoît
BANOUEKENI Y'EMOCK, L'intégration régionale en Afrique vue
sous les traits du passeport africain, Mémoire de Master en
Relations Internationales, option Intégration Régionale et
Management des Institutions Communautaires, Université de Yaoundé
II, IRIC, 2020, p.2.
* 9 C'est ainsi que fut
créée sur des fonds baptismaux l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA) dans l'enceinte de l'Africa Hall à Addis-Abeba le 25 mai
1963 autour du Négus Hailé SELASSIE, avec pour objectif principal
d'aider à la décolonisation totale de l'Afrique et
d'éradiquer le régime ségrégationniste d'apartheid
en Afrique du Sud.
Cependant, bien un peu plus de quatre ans plutôt, fut
créée l'ASECNA par la Convention de Saint-Louis du 12
Décembre 1959 au Sénégal. Cet établissement public
à caractère international est chargé de remplir la
fonction de fournisseur de services de navigation aérienne
destinés à garantir la sécurité et la
régularité des vols de la circulation aérienne,
généralement dans les espaces aériens qui lui sont
confiés par les Etats parties tels que mentionnés en annexes I et
II de la Convention révisée le 25 Octobre 1974 à Dakar au
Sénégal, adoptée à Ouagadougou, au Burkina Faso et
signée le 28 Avril 2010 à Libreville en République
Gabonaise.
* 10 Yanick KENHOUNG,
L'intérêt national dans le processus d'intégration en
Afrique, Mémoire de Master en Relations Internationales, option
Intégration Régionale et Management des Institutions
Communautaires, Université de Yaoundé II, IRIC, 2014, p.2.
* 11 Jean-Claude SHANDA
TONME, L'Afrique et la mondialisation, Paris, L'Harmattan, 2009,
p.104.
* 12 Mathias LERIDON,
L'Afrique va bien. 10 chapitres à l'usage de ceux qui disent que
l'Afrique ne s'en sortira jamais..., Paris, Editions Nouveaux
débats Publics, 2010, p.196.
* 13 Michel BEAUD, L'art
de la thèse. Comment préparer et rédiger un mémoire
de master, une thèse de doctorat ou tout autre travail à
l'ère du Net, Paris, Ed. La Découverte, 2006, p.22.
* 14 Henri STEELE COMMAGER,
L'historien et l'histoire, Paris Nouveaux Horizons, 1967, pp.91.,
cité par Giles benoit BANOUEKENI Y'EMOCK, Op.cit., p.4.
* 15 Papa Lafatine
SEME,Ibid.
* 16Laba ALO, L'impact
de l'insécurité sur l'éducation dans le Bassin du Lac
Tchad : cas de la province du Lac Tchad, Mémoire de Master en
Relations Internationales, parcours IRMIC, Université de Yaoundé
II-Soa, 2020, p.4.
* 17 R. CHANDLER, R.A.
ENSLEN, P.G. RENSTROM, «The Constitutional Law Dictionary»,
Individual Rights, Vol. 1,ABC-CLIO, Oxford, England, 1985, p.16.
* 18 Pour plus de
détails sur la méthode cartésienne. R. DESCARTES,
Discours de la méthode (1637), rééd.
Jean-Marie Tremblay, coll. « Les classiques des sciences
sociales », Chicoutimi (Québec), 2002 ; Voir
également R. MBALLA OWONA, La notion d'acte administratif
unilatéral au Cameroun, Thèse de doctorat en droit,
Université de Yaoundé II - Soa, 2010, p.10.
* 19 Emile DURHEIM, Le
suicide, cité par François Xavier NSANA, « La
zone frontalière terrestre Cameroun-Gabon-Guinée
Equatoriale : l'appartenance communautaire à l'épreuve des
identités », Mémoire de Master en Relations
Internationales, Université de Yaoundé II, IRIC, 2013, P.5.
* 20 Gordon MACE, Guide
d'élaboration d'un projet de recherche, Québec, 3è
édition revue et augmentée, Presses de l'Université de
Laval, 2007, P.45.
* 21 Madeleine GRAWITZ,
Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 11è
édition, 2001, P.398.
* 22 Joseph KI-ZERBO,
Repères pour l'Afrique, Dakar, Silexd Nouvelles du Sud, 2007,
P.152, cité par Jean-Paul SAGADOU, « L'intégration
africaine ou le désir de l'autre »... , p.44.
* 23 Emile DURKHEIM, De
la division du travail social, Paris, PUF, 1893, p.12.
* 24 Jean Paul SAGADOU,
Op.cit.
* 25 Pascal CHAIGNEAU, (sous
la direction de), Dictionnaire des relations internationales, Paris,
Economica, 1998, p.234.
* 26 Karl DEUTSCH,
cité par Marie-Claude SMOUTS et al, Dictionnaire des relations
internationales, Op.cit., p.10.
* 27 Cf. les travaux de Bela
BALASSA sur l'intégration économique dans son ouvrage The
theory of economicintegration, Homewood, Richard D. Irwin, Inc. 1961,
p.10.
* 28 En tant que processus,
l'intégration est le processus par lequel plusieurs pays décident
de constituer un même espace économique au sein duquel les
obstacles tentent à être éliminés.
* 29 En tant qu'Etat
donné d'un système, l'intégration renvoie à un
aspect caractérisé par un degré élevé de
cohésion sociale, politique et économique.
* 30Bela BALASSA,
Op.cit.
* 31Ernst HAAS, The
uniting of Europe, Political, Social and Economic forces, Stanford, SUP,
1958, p.16.
* 32 Philippe HUGON,
Analyse comparative des processus d'intégration économique
régionale, Paris, Cered. Université Paris-Nanterre, p.45.
* 33 Pierre MULLER, Les
politiques publiques, Paris, PUF, Collection Que sais-je ?, 1998,
p.3., 3è édition.
* 34
http://fr.wikipedia.org/wiki/politique_publique
, consulté le 19 Septembre 2020 à 10h 08.
* 35 Pierre MULLER, op.cit.
* 36 Jean-Claude THOENIG,
Dictionnaire des politiques publiques, 4é édition,
Paris, Presses de Science Po, 2014, p.16.
* 37 Manuel Santo-VIRIANO,
Pierre-Eric VERRIER, « L'émergence et la mise en oeuvre des
politiques publiques », in Le management public, Paris, PUF,
Collection Que sais-je ?, 2007, pp. 87-102.
* 38 Ibid.
* 39 Le paradigme pluraliste
étudie les situations où le processus de décision
politique est la résultante d'une interaction entre une multitude
d'acteurs.
* 40 Le paradigme
corporatiste pour sa part étudie les cas où ce processus
résulte principalement d'une collaboration entre les corporations, qui
représentent la société civile de manière
structurée.
* 41 En ce qui concerne le
paradigme néo-corporatiste, il considère que certains acteurs
sont dominants et coproduisent les politiques publiques avec l'Etat.
* 42 Jacques COMMAILLE,
« Sociologie de l'action publique », in Laurie
BOUSSAQUET, Sophie JACQUOT, Pauline RAVINET, Dictionnaire des politiques
publiques, 4è édition, Paris, Les Presses de Sciences Po,
2014, PP 599-607., disponible sur
www.cairn.info/dictionnaire-des-politiques-publiques-9782724615500-page.htm
, mis en ligne sur cairn.info le 22 Mai 2014, consulté le 20 Septembre
2020 à 03h24.
* 43 Peter KNOEPFEL et
al.,Analyse et pilotage des Politiques Publiques, Québec,
Presses de l'Université de Québec, 2015, pp.171-342.
* 44
https://baripedia.org/wiki/Analyse_des_politiques_publiques:_définition_et_cycle_d%une_politique_publique,
consulté le 20 Septembre 2020 à 04h14.
* 45 R.
LANDRECH, « Europeanization of DomesticPolitics : The case
of France », Journal of Common MarketStudies, Vol.32,
n°1, 1994, pp.69-88., cité par Jean-Baptiste HAGUIDEGUY,
« Politiques communautaires de développement et
coopération transfrontalière : le cas d'INTERREG III-A
France-Espagne », Politiques et management public, Vol 26,
n°1, 2008, p.46.
* 46 Portée sur les
fonts baptismaux 39 ans plus tôt, soit le 25 mai 1963 à
Addis-Abeba en Ethiopie.
* 47 Notamment la
décolonisation totale de l'Afrique et la lutte contre l'apartheid.
* 48 Ce pays avait
quitté l'OUA en 1984 suite à l'admission au sein de
l'organisation de la République Arabe Sahraouie Démocratique
(RASD) deux ans plutôt. Il n'avait donc jamais été membre
de l'UA créée en 2002, d'où l'utilisation du vocable
« adhésion » en lieu et place de celui de «
réintégration »
* 49Edem KODJO,
Panafricanisme et renaissance Africaine, Lomé, Graines de
pensées, 2013, p. 91.
* 50 Article 3 de l'Acte
constitutif de l'UA.
* 51 Olivier LAWRENCE et Al, L'élaboration
d'une problématique de recherche, Paris, Harmattan, 2005, p.69.,
cité par Etienne PIDOM, Op.cit., P.10.
* 52Ibid. p.12.
* 53 Ochozias GHAGUIDI,
« Cinquante ans d'intégration régionale en
Afrique : un bilan global », Techniques Financières
et Développement, Vol.2, n°11, 2013, pp.47-62., disponible en
ligne sur
https://www.cairn.info/revue-techniques-financières-et-developpemnt-2013-2-page-47.htm,
consulté le 4 février 2020 à 5h10.
* 54Issaka SOUARE,
« Regard critique sur l'intégration africaine », ISS
Paper, 140, juin 2007, pp.1-12.
* 55 Commission de l'Union
Africaine-Département des Affaires Economiques, Rapport sur
l'état de l'intégration régionale en Afrique,
Résumé Analytique, Février 2019.
* 56 Guy MVELLE,
Intégration et coopération en Afrique : la difficile
rencontre possible entre les théories et les faits, Paris,
L'Harmattan, 2013, p.54.
* 57 Giles Benoît
BANOUEKENI Y'EMOCK, L'intégration régionale en Afrique vue
sous les traits du passeport africain, Mémoire de Master en
Relations Internationales, option Intégration Régionale et
Management des Institutions Communautaires, Université de Yaoundé
II, IRIC, 2020.
* 58 Abdou DIOUF,
« Afrique : l'intégration régionale face à
la mondialisation », Politique étrangère,
Vol.4, 2006, pp.785-797., disponible en ligne sur
https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2006-4-785.htm,
consulté le 31 octobre 2020.
* 59 Achille SOMO PENDE,
L'intégration sous régionale en zone CEMAC à
l'épreuve de la libre circulation des biens et des personnes,
Mémoire de Master en Gouvernance et Politiques Publiques, UCAC, 2010.
* 60MuanamosiMASONAMA,
« La libéralisation de l'accès aux marchés
du transport aérien en Afrique (Yamoussoukro 1999) mis à
l'épreuve par la politique américaine d'open skies : une
approche d'encerclement des marchés aériens
africains », pp1-14.
* 61 Loïc GRARD,
« Du marché unique des transports aériens à
l'espace aérien communautaire : contribution à
l'étude du droit positif et prospective juridique »,
Thèse de doctorat en Droit public, Université de Bordeaux 1,
1992.
* 62 Mathieu VAUGEOIS,
« La politique commune des transports aériens de l'Union
Européenne : compétence partagée ou occupation du
terrain ? », mémoire de maîtrise,
Université de Montréal, Faculté des études
supérieures, option Droit des Affaires, 2011, pp.1-185.
* 63 Colette Ranély
VERGE-DEPRE, « Transport aérien et intégration
territoriale : l'exemple des Antilles françaises »,
Etudescaribéennes, Université des Antilles-Service commun de
la documentation, décembre 2015, PP1-11.
* 64 Pascal DUPOND,
Manuel de droit aérien. Souveraineté et libertés dans
la troisième dimension, Paris, Pedome, 2015, p.5.
* 65 Raymond QUIVY et VAN
CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod,
3e Edition entièrement revue et augmentée, 2006,
p.84.
* 66Ibid.
* 67 Christian KAMTILA DILI,
La diversité des sources d'intégration juridique dans
l'espace OHADA, Mémoire de Master en Relations Internationales,
option Intégration Régionale et Management des Institutions
Communautaires, Université de Yaoundé II, IRIC, 2020, p.14.
* 68 Christian KAMTILA DILI,
Ibid.
* 69 Madeleine GRAWITZ,
Méthodes des sciences sociales, Paris, 11 e Editions
Dalloz-2001, P.398.
* 70 QUIVY et CAMPENHOUDT,
op.cit., p.113.
* 71 R.
DESCARTES,Discoursdelaméthode,Paris,FernandNathan,1981,p.34.
* 72 Etienne PIDOM, Ibid,
P.18
* 73 Philippe BRAILLARD,
Théories des Relations Internationales, Paris, PUF, collection
Thénis,1997, p.17., cité par Laba ALLO, op.cit., p.26.
* 74 Cet auteur a
développé la théorie du fonctionnalisme qui suggère
que ce sont les nécessités techniques et non politiques d'une
société complexe qui favorisent la coopération. David
MITRANY, in A working peace system, London, Royal Institut of
International Affairs, 1943.
* 75 Cynthia Marcelle MAHOP,
« L'OEA dans les stratégies de développement
durable dans un contexte de reproblématisation de la gouvernance du
développement : un exemple pour l'UA,
», Mémoire de Master en Relations Internationales, option
Intégration Régionale et Management des Institutions
Communautaires, Université de Yaoundé II, IRIC, 2020, p.16 .
* 76 Ernst HAAS,
cité par Sabine SAURUGGER, Théories et concepts de
l'intégration européenne, op.cit.,p.67.
* 77 Jean-Jacques ROCHE,
Théories des Relations Internationales, Clefs/Politique,
4è édition, Paris, Montchretien, P.134. , cité par
Cythia Marcelle MAHOP, Ibid.
* 78 Leon LINDBERG, The
Political Dynamics of European Economic integration, Stanford (calif),
university press, 1963.
* 79 Ernst HAAS, Beyond
the nation state: Functionalism and International Organization, Stanford
University Press, 1964. Cité par Gérard DUSSOUY,
traité de relations internationales. Tome II. Les théories
de l'interétatique, Paris, Editions L'harmattan, 2008, p.95.
* 80 Gérard
DUSSOUY, op.cit., p.99.
* 81 Sabine SAURUGGER,
Théories et concepts de l'intégration Européenne,
Paris, Science PO Les presses, 2009, P.80.
* 82 Léon LINDBERG,
cité par François Xavier NSANA, « la zone
frontalière terrestre Cameroun-Gabon-Guinée
équatoriale : l'appartenance communautaire à
l'épreuve des identités », Mémoire de
Master en Relations Internationales, Université de Yaoundé II,
IRIC, 2013, p.23.
* 83Ibid, p.10.
* 84 Dario BATTISTELLA,
op.cit. p.373.
* 85 Sabine SAURUGGER,
op.cit.p.79.
* 86Le Spill over
fonctionnel signifie que la coopération entretenue dans un secteur
d'activité est susceptible d'induire des effets d'entrainement dans
d'autres secteurs. Le Spill over politique signifie que le processus
d'intégration engendre une interpénétration
organisationnelle conduisant les élites nationales à se
rencontrer fréquemment et à échanger leurs points de vue.
Le Spill over entretenu enfin, signifie que l'influence des
institutions communautaires est assez grande sur les comportements
étatiques.
* 87 Robert O. KEOHANE et
Stanley HOFFMANN, The New European Community: Decision making and
Institutional Change, Boulder, Westview Press, 1991, p.18.,cité par
Christian KAMTILA DILI, op.cit.,p.17.
* 88 Jean-Jacques ROCHE,
Théories des relations internationales, Paris, Montchrestien,
4e éd. 2002, p.134.
* 89 Andrew MORAVCSIK,
« Preferences and Power in the European Community: A Liberal
Intergovernmentalist Approach », in Journal of Common Market
Studies, n° 31, 1993, p. 482.
* 90 Paul NDA, Op.cit.,
p.28.,cité par Christian KAMTILA DILI, Op.cit., p.20.
* 91 Christian KAMTILA DILI,
Ibid.
* 92 Roger Pinto et
Madeleine Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris,
Dalloz, 1967, P.285.
* 93 Madeleine Grawitz,
Méthodes des sciences sociales, 11è édition
Paris, Dalloz, 2001, P.12.
* 94Ibid, p.20.
* 95 Jean-Louis Loubet del
Bayle, Initiation aux méthodes des sciences sociales,
Paris-Montréal, l'Harmattan, 2000, P.167.
* 96 M.
BEAUD,op.cit.,p.87.
* 97Ibid.
* 98Laba ALLO, Op.cit.,
p.32.
* 99 Henri FOTSO,
« Union africaine des compagnies aériennes : pour
bientôt ? »,DW Afrique, octobre 2019, disponible
sur
www.dw.com/fr/union-africaine-des-compagnies-aériennes-pour-bientot/a-50892777,
consulté le 03 décembre 2020 à 9h00.
* 100 17 Etats Africains+
la France.
* 101 Jean-Michel MEYER,
« Le Sénégal fait sécession... jusqu'à
quand ? », Jeune Afrique, n° 2471, du 18
au 24 mai 2008, p.95.
* 102
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Agence_pour_la_sécurité_de_la_navigation_aérienne_en_Afrique_et_à_Madagascar,
consulté le 19 juillet 2019. Voir également l'art. 13 de la
Convention pour la composition des ressources de l'Agence.
* 103 Entretien avec Madame
EYOUM KANA De Confiance, Commandant d'aérodrome à la
Représentation de l'ASECNA au Cameroun, entretien réalisé
le 5 août 2019 de 8h00 à 8h45.
* 104 Jacques de LANVERSIN,
L'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en
Afrique et à Madagascar (ASECNA), Comac, 1971, p31.
* 105 L'AEF (Afrique
Equatoriale Française) est le nom donné au gouvernement
général créé en 1910 et regroupant en une
fédération les quatre territoires français de l'Afrique
équatoriale : le Gabon, le Moyen-Congo (aujourd'hui
Congo-Brazzaville), l'Oubangui-Chari (aujourd'hui République
centrafricaine) et le Tchad.
* 106 L'AOF (Afrique
Occidentale Française) était un gouvernement
général regroupant au sein d'une même
fédération huit colonies françaises d'Afrique de l'Ouest
entre 1895 et 1958. Il s'agit de la Mauritanie, du Sénégal, de la
République Soudanaise (actuel Mali), de la Guinée Conakry, du
Niger, de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), du Dahomey (Actuel
Bénin) et de Côte d'Ivoire.
* 107 Aoline.asecna.aero,
consulté le 05 Aout 2019.
* 108 Art. 1 de l'Annexe I
de la Convention relatif à la personnalité juridique de
l'ASECNA.
* 109Mayaba Habib TCHALLA,
Contribution à la définition d'un cadre stratégique
pour la Représentation de l'ASECNA au Bénin, Mémoire
de Master en Management des entreprises et des organisations, option Management
stratégique et organisationnel, Institut International
d'Ingénierie-Ouagadougou, 2018, p.3.
* 110 Art. 1 de l'Annexe V
de la Convention relatif au Statut de l'Agence.
* 111 Voir également
l'art. 10 de la Convention.
* 112 Amédée
MISSIKA MBIANG, L'ASECNA dans les stratégies
d'intégration : Genèse et pertinence, Rapport de stage,
Université de Yaoundé II, IRIC, 2019, p.8.
* 113 Abdou Mahamane GOGE,
L'Agence pour la sécurité de navigation aérienne en
Afrique et à Madagascar, Thèse de 3è cycle,
Université d'Aix-Marseille 3, 1982, p.78.
* 114 L'ASECNA ne
gère pas tous les aérodromes des Etats parties. La liste des
aérodromes qu'elle gère est mentionnée à l'Annexe
III de la Convention.
* 115 Cf. art.13 de la
Convention.
* 116 Les attributs de ce
Comité sont contenus à l'art.3 de la Convention.
* 117 Art. 4 de la
Convention.
* 118 L'actuel
président du comité des ministres de tutelle est monsieur Jorge
MANDINGA, ministre en charge de l'aviation civile de la Guinée
Bissau.
* 119 Art. 4 de la
Convention.
* 120 Pour le Conseil
d'Administration, voir l'art.7 de la Convention mais sa constitution est
contenue au chapitre premier, son fonctionnement au chapitre 2 et ses pouvoirs
au chapitre 3 de l'annexe V de la convention relatif au statut de l'Agence.
* 121 La nomination, les
attributions du DG de l'ASECNA sont régies par les arts 19, 20 ,21 et
22 de l'annexe V de la Convention relatif aux statuts de l'Agence. L'actuel
DG, monsieur MOHAMED Moussa a été désigné comme
Directeur Général par le Comité des Ministres de l'ASECNA
lors de la 60è réunion tenue le 11 novembre 2016 à Bamako
au Mali et installé dans ses fonctions le mardi 03 janvier 2017 au
siège de l'Agence à Dakar par monsieur Edgar Alain MEBE
NGO'O , à l'époque Ministre des Transports du Cameroun et
Président du Comité des Ministres. Il a été
réélu pour un second mandat en septembre 2020 à l'issue de
la 66è réunion du Comité des ministres ( session
extraordinaire) tenu à Dakar le 14 septembre 2020.
* 122 Sa nomination, ses
fonctions et ses attributions sont régies par les arts. 26, 27, 28, 29,
30, 44 et 45 de l'Annexe V de la Convention.
* 123 Sa nomination, ses
missions, les conditions d'exercice de ses fonctions... sont contenues dans les
arts. 49 à 56 de l'Annexe V de la Convention.
* 124 Art. 48 de l'Annexe V
de la Convention.
* 125Résolution
N° 2011 CM 53-6 du 09 juillet 2011.
* 126 Article de RFI,
disponible sur
www.rfi.fr/fr/afrique/20170804-madagascar-asecna-aviation-ciel-unique-afrique,
consulté le 24 novembre 2020 à 11h21.
* 127 Propos tenu par
Mohamed Moussa, DG de l'ASECNA, lors d'une interview accordée à
Jeune Afrique.
* 128Article de RFI,
publié en ligne le 04 Aout 2017 à 00h35, disponible sur le lien
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20170804-madagascar-asecna-aviation-ciel-unique-afrique,
consulté le 29 Aout 2020 à 04h27.
* 129 On a sur le continent
africain l'ASECNA,, EUROCONTROL, ATNS, RVA et bien d'autres.
* 130 Organisation
Internationale de l'Aviation Civile, « Le concept Ciel
Unique : Mise en oeuvre de la Déclaration de Cotonou par les
fournisseurs de services de navigation aérienne de la région
AFI », Rapport de la dix-huitième réunion du
Groupe Régional de Planification et de mise en oeuvre de la
Région AFI (APIRG/18), mars 2012, p.1.
* 131 En dehors du projet
« ciel unique » de l'ASECNA, on retrouve aussi la FIR
Robets qui regroupe les espaces aériens du Libéria, de la
Guinée et de la Sierra Léone ; le projet de gestion de
l'espace aérien de la Tanzanie, du Burundi et du Rwanda et le projet
Euromed, un projet ciel Unique des Etats de la Méditerranée.
* 132
https://ec.europa.eu/transport/sites/transport/files/modes/air/events/doc/eu_africa/session_2_asecna.pdf,
consulté le 4 décembre 2020 à 00h43.
* 133 Organisation
Internationale de l'Aviation Civile, Ibid.
* 134 Ibid.
* 135 Thomas S. KUHN,
La structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion,
Coll. « Champs sciences », 2008., cité par Max MBIDA
ONAMBELE, « Géopolitique de l'Union africaine», in Guy
MVELLE et Laurent ZANG (S/D), L'Union Africaine quinze ans
après, Tome 1, Paris, L'Harmattan, 2017., pp. 211-235.
* 136 En effet, c'est le 9
septembre 1999 que les CEGUA ont émis une Déclaration à
l'effet de créer une nouvelle Organisation qui remplacera l'OUA.
* 137Yacouba ZERBO,
«La problématique de l'unité africaine. (1958-1963)»,
in Guerres mondiales et conflits contemporains, Vol.4, n° 212,
2003, pp.113-127., cité par Max MBIDA ONAMBELE, Ibid.
* 138 Guy MVELLE,
L'Union africaine : Fondements, organes, programmes et actions,
Paris, L'Harmattan, Coll. « Etudes africaines »,
2007.,cité par Max MBIDA ONAMBELE, Ibidem.
* 139 Michael SCHECHTER,
Historical Dictionary of Internatiional Organizations, Second Edition,
The Scarecrow Press, Inc., Lanham-Toronto-Plymouth, 2010, pp.5-6.
* 140Liesbet HOGUE/ Gary
MARKS, « Delegation and pooling in international
organizations », Review of International Organizations,
n° 2, avr.2006, pp. 253-275., cité par Paul Elvic BATCHOM,
« La multi-présence au sein des OrganisationsInternationales.
L'engagement multilatéral des Etats à la croisée des
intérêts et de l'identité », in Annuaire
français de Relations Internationales, Vol. 18, 2017, p-p.
849-870.
* 141 Samuel HUNTINGTON,
Le choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997, cité par
Max MBIDA ONAMBELE, Op.cit.
* 142
http://africatimes.com,
consulté le 30 novembre 2019 à 11h06.
* 143 L'intégration
économique est la création d'un marché commun sur le
continent. C'est l'objectif visé par le Traité d'Abuja du 3 juin
1991 instituant la Communauté Economique Africaine (CEA).
* 144
Au.int »agenda2063 »vue-ensemble, consulté le
4décembre 2020 à 9h18.
* 145 Article 10 du
Traité instituant la CEA.
* 146 Article 6 du
Traité.
* 147Article 61( C) ii du
Traité.
* 148 Article 5(1) du
Traité.
* 149 Pascal DE GENDT,
« L'Union Africaine face aux défis du continent »,
in Analyses et Etudes-Politique internationale, n° 19, 2016, pp.
1-28.
* 150 Le Nouveau
Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) consistait
à réduire la pauvreté sur le continent, à placer
l'Afrique sur la voie du développement durable et l'autonomisation de la
femme.
* 151 Christian GAMBOTTI,
« Comprendre les enjeux de l'Agenda 2063 »,
Géoéconomie, Vol. 4, n° 76, 2015, p.127.,
disponible sur
www.cairn.info/revue-geoeconomie-2015-4-page-127.htm,
consulté le 16 novembre à 3h59.
* 152 Christian GAMBOTTI,
Ibid.
* 153 Commission de l'Union
Africaine, Agence de Développement de l'Union Africaine-NEPAD,
Premier rapport continental sur l'état de la mise en oeuvre de l'Agenda
2063, février 2020, p. 15.
* 154 Christian GAMBOTTI,
« L'Agenda 2063, un cadre collectif et participatif pour une Afrique
unie et prospère », Géoéconomie, Vol.
4, N° 76, 2015, pp. 129-140., disponible sur
www.cairn.info/revue-geoeconomie-2015-4-page-129.htm,
consulté le 17 novembre 2020 à 10h18.
* 155 Giles Benoit
BANOUEKENI Y'EMOCK, Op.cit., p.49.
* 156 Il s'agit de la
célébration du cinquantième anniversaire de l'OUA/UA.
* 157 Giles Benoit
BANOUEKENI Y'EMOCK, Op.cit., p.50.
* 158 Il s'agit des 07
Aspirations contenues dans l'Agenda 2063, assorties chacune d'objectifs, de
domaines prioritaires, de cibles et de stratégies. Ainsi on a :
Aspiration 1:Une Afrique prospère portée par une croissance
inclusive et le développement durable ; Aspiration 2:Un continent
intégré, politiquement uni et fondé sur les idéaux
du Panafricanisme et la Vision de la Renaissance africaine ; Aspiration
3:Une Afrique où règnent la bonne gouvernance, la
démocratie, le respect des droits de l'homme, la justice et
l'État de droit ; Aspiration 4:Une Afrique en paix et en
sécurité ; Aspiration 5:Une Afrique à identité
culturelle forte, ayant des valeurs, une éthique et un patrimoine
communs ; Aspiration 6:Une Afrique dont le développement est
conduit par les peuples, puisant dans le potentiel de ses peuples, en
particulier de ses femmes et de ses jeunes et se préoccupant du
bien-être de ses enfants ; Aspiration 7: Une Afrique, en tant
qu'acteur et partenaire fort, uni, résilient et influent dans le monde.
* 159Les autres projets
étant entre autres : la mise sur pied d'un réseau
intégré de trains à grande vitesse ( visant à
connecter toutes les capitales et les centres commerciaux d'Afrique pour
faciliter la circulation des biens, des services et des personnes, et
réduire en outre la congestion du transport dans les systèmes
actuels et futurs), d'une université virtuelle panafricaine ( dont
l'objectif est d'accélérer le développement du capital
humain, de la science, de la technologie et de l'innovation, en
améliorant l'accès à l'enseignement supérieur et
à la formation continue en Afrique), d'un réseau virtuel
panafricain ( pour promouvoir les services via la mise en place de politiques
et stratégies qui mèneront à des applications et services
électroniques de transformation en Afrique), d'un forum africain annuel
( dans l'optique de réunir, une fois par an, les leaders politiques, le
secteur privé, le milieu universitaire et la société
civile d'Afrique pour discuter des développements et des contraintes
ainsi que des mesures à prendre pour réaliser les aspirations et
les objectifs de l'Agenda 2063) ; l'accélération de la mise
en place de la zone de libre-échange continentale en 2017 ( initiative
visant à accélérer de manière significative la
croissance du commerce intra-africain et une utilisation plus efficace du
commerce en tant que moteur de la croissance et du développement
durable) ; la mise en oeuvre du projet du barrage du Grand Inga pour
stimuler la production d'énergie ; la formulation d'une
stratégie des matières premières (pour permettre aux pays
africains d'ajouter de la valeur, de tirer des rentres plus importantes de
leurs produits, de s'intégrer dans les chaînes de valeur
mondiales, et de promouvoir la diversification verticale et horizontale
ancrée dans la valeur ajoutée et le développement du
contenu social, dans le cadre d'un ensemble de politiques holistiques visant
à promouvoir le développement d'un secteur des produits de base
dynamique durable du point de vue social et environnemental) ; faire taire
les armes sur le continent d'ci 2020 ; la mise en place d'un passeport
panafricain et à promouvoir le concept d'une citoyenneté
africaine ; et la création d'institutions financières
continentales visant à accélérer l'intégration et
le développement socio-économique du continent.
* 160
https://stakeexpertts.com/mutaa-ou-en-sont-les-adhesions/,
consulté le 21 novembre 2020 à 16h08.
* 161 G. FOUILLOUX et G.
WEISHAUPT, Recueil des textes relatifs au droit international de l'air et
de l'espace, IFURTA, 1989, P 554.
* 162Maubert MASONAMA
MUANAMOSI, Op.cit., p.7.
* 163Loïc GRARD,
Le nouvel accord Franco-américain relatif aux échanges
aériens transatlantiques: Compromis et transition avant un traité
bilatéral Communauté européenne/Etats-Unis, AFDI,
1998, p 5556.
* 164 B. DEROSIER, Le
transport aérien à l'heure européenne, Paris,
Assemblé nationale, 1998, p.7.
* 165 Dix-septième
considération de la Déclaration de Yamoussoukro relative à
la nouvelle politique aéronautique en africaine, du 7 octobre 1988,
cité par Maubert MASONAMA MUANAMOSI, Ibid.
* 166Fonds Africain de
Développement, Projet Appui Institutionnel à la Commission
Africaine de l'Aviation Civile(CAFAC) pour la mise en oeuvre du Marché
Unique du Transport Aérien Africain(MUTAA), Rapport
d'évaluation du projet, octobre 2019, disponible sur
https://wwafdb.org/sites/default/files/documents/projects-andoperations/multinational__appui_institutionnel_a_la_commission_africaine_de_laviation_civile_pour_la_mise_en_oeuvre_du_marche_unique_du_transport_aeri.pdf,
consulté le 02 décembre 2020 à 11h38.
* 167 Les Ministres
Africains de l'Aviation Civile affirment à cet effet dans la
Déclaration : « Convaincus qu'en raison du
caractère international du transport aérien, les actions mises en
oeuvre dans une partie du monde pourraient avoir des répercussions sur
les pays en développement en général et l'Afrique en
Particulier,
Soucieux de l'incidence de la
dérèglementation aux Etats-Unis et des effets qu'elle pourrait
avoir sur les politiques appliquées dans les autres pays pour
réglementer leurs activités aéronautiques,
Vivement préoccupés par les effets
néfastes potentiels sur les compagnies aériennes africaines des
politiques de libéralisation du transport aérien en Europe,
particulièrement I' application par la CEE du Traite de Rome aux
services de Transport aérien et La création d'un marché
intérieur unique en 1993,... ».
* 168 Cet engagement
individuel et collectif des Etats africains d'intégrer leurs compagnies
aériennes se fera en trois phases du point de vue de la
Déclaration :
- Au cours de la première phase qui doit durer deux
(02) ans: a- échanger les informations relatives à la valeur et
aux caractéristiques des équipements, services et installations
de chaque compagnie aérienne africaine, .notamment la capacité
des aéronefs, le type d'avion, les installations, de formation et
d'entretien ; b-Prendre les mesures en vue d'une utilisation optimal de
toute la capacité disponible et examiner, à cet égard, la
possibilité de désigner des plaques tournantes à partir
desquelles les compagnies aériennes récupèrent du trafic
dans le but d'améliorer la rentabilité ; c- Favoriser la
coopération entre leurs compagnies aériennes nationales en vue de
procéder à leur intégration en entités plus
grandes, plus efficaces et plus compétitives.
- Au cours de la deuxième phase (trois ans) :
Engager leurs compagnies aériennes à exploiter conjointement les
routes compatibles et internationales et à réaliser en commun
certaines opération notamment dans les domaines d'assurance conjointe,
de système informatisé de réservation' achat en commun des
pièces de rechange, achat et/ ou location en commun des aéronefs,
désignation en commun des vols, l'accès en commun au
marché et octroi des droits de trafic, etc.
- Au cours de la troisième phase (trois ans) :
Réaliser l'intégration totale des compagnies aériennes,
notamment selon trois formules suivantes : a- consortium : existence
d'une collaboration étroite entre les membres, sans création
d'une entité juridique indépendante; b-compagnie
conjointe :les partenaires peuvent créer une entité
juridique distincte pour gérer les affaires des compagnies
membres ; c-fusion : dans ce cas, les partenaires fusionnent pour
créer une seule entité remplaçant toutes les
entités existantes auparavant.
* 169 Les droits de trafic
devront disparaitre progressivement.
* 170
www.internationallawoffice.com,
« Liberalising aviation in Africa: the Yamoussoukro Decision
», diponible sur
www.internationallawoffice.com/Newsletters/Aviation/International/Geoges-Etoni-Parners/Liberalising-aviation-in-Africa-the-Yamoussoukro-Décision,
consulté le 20 novembre 2020 à 03h39.
* 171 Voir les
considérations 6 et 9 de la décision relative à la mise en
oeuvre de la déclaration de Yamoussoukro concernant la
libéralisation de l'accès aux marchés du transport
aérien en Afrique. Voir également Doc. ECA/RCID/CM. CIVAV/99/2,
CEA/ONU du 12 novembre 1999, p.1.
* 172 C'est la raison pour
laquelle chaque 14 novembre est dédié à la
célébration de la journée africaine de la
libéralisation de l'espace aérien.
* 173 Charles
Schlumberger, « Open Skies for Africa - Implementing the Yamoussoukro
Decision », BM, septembre 2010., disponible sur
http://www.wordbank.org/en/tropic/transport/publication/open-skies-for-africa
, consulté le 20 novembre 2020 à 03h23.
* 174 Art. 3 de la DY.
* 175 Il s'agit des
libertés aériennes qui sont un ensemble de règles et de
droits octroyés par des pays aux compagnies commerciales
aériennes locales ou étrangères sur ce qu'elles peuvent
faire lors du survol de l'espace aérien. Ces règles ont
été formulées à la suite des désaccords sur
l'étendue de la libéralisation de l'aviation dans la Convention
relative à l'Aviation Civile Internationale de 1994, connue comme
Convention de Chicago. Ainsi, les cinq premières libertés
sont :
-1ère liberté : Droit de
survoler un pays étranger sans y atterrir (par exemple, un vol entre le
Cameroun et le Niger, effectué par un transporteur aérien
Camerounais, survolant le Nigéria) ;
-2ème liberté : Droit au
plein d'essence, ou d'effectuer la maintenance dans un pays étranger
sans embarquement ou débarquement de passagers ou fret (c'est le cas
d'un vol en provenance de la Guinée Equatoriale vers la Somalie,
effectué par une compagnie aérienne Guinéenne, avec un
arrêt pour carburant au Mali) ;
- 3ème liberté : Droit de
voler d'un pays à un autre (A titre illustratif, un vol part du Burkina
Faso pour la RDC par une compagnie aérienne) ;
- 4ème liberté : Droit de
voler à partir d'un autre pays (Par exemple un vol en provenance de
l'Ethiopie vers le Maroc, effectué par une compagnie
aérienne) ;
- 5ème liberté : Droit de
voler entre deux pays étrangers sur un vol en provenance ou se terminant
dans son propre pays (C'est le cas d'un vol en provenance de l'Egypte, vers
Pretoria (l'Afrique du Sud), effectué par une compagnie tunisienne, avec
un arrêt à Dakar (Sénégal). Les passagers et le fret
peuvent monter à bord ou descendre à Dakar, sans avoir
l'intention de poursuivre le vol à destination de Pretoria.
Avec la mise en oeuvre de la décision, les Etats ne
seront plus dans l'obligation de négocier la 5è liberté. A
ce sujet, voir, P. LEFEBVRE., La cinquième liberté: droit,
stratégies et pratiques (1944-1986), Paris, ITA, Paris,
1987. ; GUITARD JF., La sixième liberté de l'air,
Thèse de Doctorat en Droit, Université Aix Marseille, 1997.
* 176 Art. 4 de la DY.
* 177 Art. 5 de la DY.
* 178 Art. 6 de la DY.
* 179 L'accord opensky
renvoie ici à la Décision de Yamoussoukro.
* 180 C'est-à-dire
à toute compagnie africaine de transport aérien qui remplit les
critères définis à l'alinéa 6 (2) de l'article 6 de
la Décision de Yamoussoukro.
* 181Maubert MASONAMA
MUANAMOSI, La coexistence du multilatéralisme et du
bilatéralisme dans le commerce aérien entre l'Afrique
subsaharienne et l'Union Européenne, Thèse de Doctorat,
Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, 2007, PP. 23 et suiv.
* 182
https://www.uneca.org/fr/stories/le-marché-unique-africain-du-transport-aérien-est-lancé,
consulté le 5 décembre 2020.
* 183 Selon Oloruntoba-Oju
OMOTAYO, « Le panafricanisme est un mouvement politique qui
promeut l'indépendance totale du continent africain et «qui
encourage la pratique de la solidarité entre les africains et les
personnes d'ascendance africaines » in « Pan
Africanism, Myth an History in African an Caribbean Drama »,
Journal of Pan AfricanStudies, Vol. 5, n° 8, décembre
2012, p.190.
* 184 Giles Benoit
BANOUEKENI Y'EMOCK, Op.cit., p.39.
* 185 Il s'agit de la
commémoration du cinquantième anniversaire de l'OUA/ UA au cours
de laquelleles dirigeants de l'Union africaine (UA) ont exprimé le
désir de donner un nouvel élan plus ambitieux au programme de
développement et d'intégration socio-économique du
continent. Au cours de cet événement, l'Agenda 2063 de l'UA a
été élaboré, il comprend certains projets phares
sélectionnés en fonction de leur fort potentiel à changer
définitivement la face de l'Afrique pendant cette période. Parmi
ces projets figurent la création d'un marché unique du transport
aérien africain et l'adoption d'un passeport africain.
* 186Commission de l'Union
Africaine, Agenda 2063. L'Afrique que nous voulons, édition
finale, version populaire, avril 2015.
* 187 Il s'agit de la
Déclaration Assembly/AU/Decl.1(XXIV).
* 188 Décision
Assemblée/CUA/Obligation/XXIV.
* 189 Les onze premiers
États signataires qui se sont engagés sont les suivants: le
Bénin, le Cap Vert, la République du Congo, la Côte
d'Ivoire, l'Égypte, l'Éthiopie, le Kenya, le Nigéria, le
Rwanda, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe. Cet engagement solennel reste ouvert
aux autres États.
* 190 Décision AHG/
OUA/CEA/Décl.1(IV).
* 191 Selon les
dispositions de ce traité, notamment en son article 43(2), les Etats
membres de la Communauté « conviennent de conclure un
protocole relatif à la libre circulation des personnes, au droit de
résidence et au droit d'établissement ».
* 192 Décision sur
l'établissement du Marché Unique du Transport Aérien
Africain. Assembly/AU/Déc.665(XXX).
* 193 Article 3 de l'Acte
constitutif de l'UA.
* 194 Il a
été créé en application de l'art. 25(4) du
traité d'Abuja instituant la CEA qui prévoyait la
libéralisation du transport aérien en Afrique. Voire aussi
l'art. 9(1) de la Décision.
* 195 Cf. art. 9 de la
DY.
* 196 Créée
à Addis-Abeba le 17 janvier 1969, avec pour siège Dakar. Elle
bénéficie d'un statut d'institution spécialisée de
l'OUA/UA depuis le 17 mai 1978.
* 197 Créée
le 04 avril 1968 à Accra, avec pour siège Nairobi.
* 198 Les
compétences l'Agence d'exécution sont celles qui lui sont
attribuées par la Décision de Yamoussoukro. Selon l'art. 9(4
à 6), l'AE doit:
- Superviser et gérer une industrie du transport
aérien libéralisée en Afrique : il s'agit de veiller
à la mise en oeuvre de la Décision de Yamoussoukro, dans tous ses
aspects : droits de trafic, normes de sûreté
sécurité tant au niveau des compagnies que des aéroports
et sociétés d'assistance en escale. Identifier à travers
les critères d'évaluation, les pays qui ont du mal à
mettre en oeuvre la Décision de Yamoussoukro afin de les aider à
y parvenir ;
- Elaborer et faire appliquer les règles et
réglementations appropriées qui offrent des opportunités
justes et égales à tous les acteurs et favorisent une saine
concurrence : le projet de règles de concurrence et le suivi de leur
application relève de cette compétence ; de même
l'élaboration d'une réglementation harmonisée relative
à la sûreté sécurité en conformité
avec les normes et pratiques recommandées de l'OACI) ;
- Veiller à la protection des droits des consommateurs
: cette compétence couvre les droits des passagers qui doivent
être intégrés dans les règles de concurrence ;
- Arbitrer en première instance par la
négociation tous litiges pouvant naître de l'application de la
Décision de Yamoussoukro : cette compétence étant
implicite dans l'article 9.4, elle est indispensable avant l'étape des
tribunaux.
L'Agence d'exécution réalise les missions qui
lui sont assignées sous la tutelle du Président.
* 199 Décision
(EX.CL/Déc./359 (XI)). Pour les missions de la CAFAC, voire les arts. 6
et 7 de sa Constitution.
* 200 Il s'agit de l'UMA,
de la CAE, de la CEDEAO, du COMESA, de la SADC, de la CEEAC et de la CEN-SEND
et de l'IGAD.
* 201 Au Cameroun, il
s'agit de la Cameoon Civil Aviation Authourity (CCAA).
* 202 Mise en place par la
Convention relative à l'aviation civile internationale signée
à Chicago le 07 décembre 1944, l'OACI peut être
considérée comme l'ONU de l'aviation civile, car c'est elle qui
définit les normes applicables en matière de transport
aérien dans le monde.
* 203 A titre de rappel,
ces décisions portent sur l'application des principes de la
Décision de Yamoussoukro qui visent à libéraliser le
marché du secteur aérien en Afrique et à lancer le
Marché unique du transport aérien africain d'ici 2017.
* 204 Le Petit
Robert, Ed. Les Dictionnaires Le Robert, Paris, mai 2011, p1283.
* 205 Christian KAMTILA
DILA, Op.cit., p.59.
* 206 Max MBIDA ONAMBELE,
Op.cit., p.221.
* 207 Jeune Afrique,
« l'ASECNA, une vision panafricaine », septembre 2019.
* 208 Giles Benoît
BANOUEKENI Y'EMOCK, Op.cit.,p.14.
* 209 Ccaa.aero,
consulté le 15 décembre 2019.
* 210 Près de 30%
plus élevé qu'en Europe.
* 211 Stratégie du
développement du transport aérien en Afrique, p.56.
* 212 Nadine
CATTAN,. « Le monde au prisme des réseaux
aériens », in Flux - Cahiers scientifiques internationaux
Réseaux et territoires, Metropolis / Université Paris-Est
Marne la Vallée, 2004, 58, pp.32-43.
* 213 Zacharie Roger MBARGA
YENE, « La contribution de la Zone de Libre Echange Continentale
à la consolidation d'une géo-économie régionale
africaine », Mémoire de Master en relations internationales,
IRIC, Parcours Intégration Régionale et Management des
Institutions Communautaires (IRMIC), 2017.
* 214 Ibid., p.31.
* 215
https://www.afrik.com/pourquoi-faut-il-liberaliser-le-ciel-africain,
consulté le 23 janvier 2021 à 10h52.
* 216 Déclaration de
Abou-ZéidAmani, Commissaire aux Infrastructures, et à l'Energie
de la CUA au journal « Chinafrique » dans sa parution du 10
mars 2018.
* 217 Déclaration du
Capitaine Nigérian Bla Jibril , pilote de ligne lors de la
deuxième réunion de l'OACI sur le développement durable du
transport aérien en Afrique à Accra au Ghana en 2016.
* 218
www.republiqueoftogo.com/Toutes-les-rubriques/Economie/MUTAA-33-Pays-bientot-signataires,
consulté le 30 novembre 2019 à 11h32.
* 219Chinafrique,
« Le ciel s'ouvre pour l'Afrique », parution du 10 mars
2018.
* 220 Enquête sous
anonymat.
* 221 CEA/NU - Division de
la coopération et de l'intégration régionales,
Environnement aéronautique, « Activités
d'intégration aérienne et l'avenir de la deuxième
décennie pour les transports et les communications en
Afrique » au-delà de l'an 2000 , Rapport
d'information, avril 1998, p.1.
* 222 Première
conviction dans la Déclaration de Yamoussoukro.
* 223 Commission Economique
pour l'Afrique, Evaluation des progrès de l'intégration
régionale en Afrique, Rapport de la trente-neuvième
réunion du Comité d'experts, Addis-Abeba, 18-20 mars 2020, p.
3.
* 224 Commission de
l'Union Africaine et Organisation Internationale pour les Migrations, Etude
des avantages et des défis de la libre circulation des personnes en
Afrique, p. 39.
* 225 Stratégie de
développement du transport aérien en Afrique, Op.cit., p.9.
* 226 En effet, il se peut
que le transport aérien soit l'un des modes de transports les plus
appropriés pour l'Afrique. Car, Le continent africain est d'une grande
immensité territoriale comprenant une mosaïque de 55 Etats
étendus sur un peu plus 30 millions Km2 soit 22% de la surface
émergée du globe, avec un relief accidenté et, environ 1,2
milliards d'habitants vivant sur des noyaux de peuplement dispersés. Il
y est constaté l'insuffisance et/ou l'impraticabilité des
transports de surface (maritime, routier, ferroviaire et fluvial). A tout cela,
s'ajoutent les besoins de désenclavement des 15 pays africains sans
littoral maritime et des 7 pays insulaires africains. A cet effet, les
handicaps des transports de surface peuvent être facilement
surmontés par le transport aérien s'il est
libéralisé. Aussi, en raison de la vitesse de déplacement
de l'avion, le transport aérien reste le seul mode capable de relier
physiquement en moins de 24 heures les capitales africaines entre elles, de
même celles-ci avec les autres villes partout dans le monde.
* 227 Stratégie de
développement du transport aérien en Afrique, Ibid.
* 228 Ibidem.
* 229
www.republiqueoftogo.com/Toutes-les-rubriques/Economie/MUTAA-33-Pays-bientot-signataires,
consulté le 30 novembre 2019 à 11h32.
* 230
www.uneca.org/fr/stories/le-marché-unique-africain-du-trasport-aérien-est-lancé,
consulté le 24 novembre à 03h32.
* 231 Gabonreview.com,
consulté le 30 novembre 2019 à 11h59.
* 232 Stratégie de
développement du transport aérien, p.51.
* 233BBC NEWS/AFRIQUE,
UA : un marché unique africain du transport aérien,
disponible sur
https://.bbc.com/afrique/region-42856650,
consulté le 10 décembre 2020 à 18h22.
* 234 Propos tenu par
monsieur GNAMA Latta, ministre Togolais de l'Aviation Civile lors de la
réunion du groupe régional Afrique-Océan indien (AFI)
tenue à Accra (Ghana) du 30 juillet au 2 août 2019, disponible sur
www.republiqueoftogo.com/Toutes-les-rubriques/Economie/MUTAA-33-Pays-bientot-signataires,
consulté le 30 novembre 2019 à 11h32.
* 235 Entretien
téléphonique avec monsieur Apolin KOMGUEM MAGNI, Point focal
projet « ciel unique africain » à la Direction
Générale à Dakar, entretien effectué le 15 octobre
2019 de 16h à 16h30.
* 236Paul Elvic BATCHOM,
Op.Cit.
* 237Maubert MASONAMA
MUANAMOSI, « Le transport aérien dans le débat
juridique sur la concurrence des Organisations régionales en
Afrique », in Matthieu FAU-NOUGARET, La concurrence des
organisations régionales en Afrique », Paris, Harmattan,
2012, pp. 1-26.
* 238 Article 1 de la
DY.
* 239 Article 2 de la
Décision.
* 240 Il faut noter que
l'ASECNA ne gère pas l'espace aérien de la France, bien qu'elle y
possède une Délégation à Paris.
* 241 Selon l'article 9(2),
l'Organe de suivi prévu dans la Décision de Yamoussoukro a pour
mission: « assister le sous- comité du transport aérien
composé des ministres africains chargés de l'aviation civile dans
le suivi de la mise en oeuvre de la présente Décision ».
Dans l'article 9.4 il est stipulé que : « pour assurer une bonne
mise en oeuvre de la décision, un organe d'exécution en
matière de transport aérien en Afrique sera créé
dès que possible ». A terme il faut craindre des chevauchements
entre les compétences de ces deux organes. La Décision de
Yamoussoukro semble donner la primauté à l'Organe de suivi, ce
qui peut sembler équivoque. En effet, selon son mandat l'Organe de suivi
doit : Annexe 2 g) «exprimer ses vues, à la demande des Etats
parties sur les pratiques de concurrence abusive ou déloyale. »
alors qu'à l'Article 9.5 concernant l'Agence d'exécution, il est
stipulé que : « l'Organe d'exécution dispose de suffisamment
de pouvoirs pour élaborer et faire des règles et
réglementations appropriées qui offrent des opportunités
justes et égales à tous les acteurs et favorisent une saine
concurrence. ». Il apparaît donc souhaitable que dès la
création de l'Agence d'exécution, les compétences de
l'Organe de suivi soient revues.
En qui concerne l'Agence d'exécution, il est
important de définir de manière précise son rayon
d'action. Les articles 9.5 et 9.6 semblent la limiter à la
Décision de Yamoussoukro, alors que l'article 9.4 dit : « Ses
principales responsabilités seront, entres autres, la supervision et la
gestion d'une industrie du transport aérien libéralisé en
Afrique ». Le champ d'application de cet article couvre tous les aspects
(techniques, réglementaires, sûreté sécurité,
économiques, financiers.. etc.) et toutes les activités du
transport aérien.
* 242 L'Article 6 de la
Constitution de la Commission Africaine de l'Aviation Civile (CAFAC) d'avril
2001, fixe les objectifs suivants :
- « a) coordonner les questions d'aviation civile en
Afrique et coopérer avec l'OACI ainsi qu'avec tous les autres
organisations et organismes assurant la promotion et le développement de
l'aviation civile en Afrique - c) favoriser l'application des Normes et
Pratiques recommandées de l'OACI en matière de
sécurité sûreté et de régularité du
transport aérien et, - b) examiner tout problème
spécifique susceptible d'entraver le développement et
l'exploitation de l'industrie de l'aviation civile africaine et, dans la mesure
du possible, prendre des mesures idoines en coordination avec les Etats
membres, selon le cas. ».
L'Article 7 spécifie également les missions
ci-après:
- « b) promouvoir l'amélioration et la
normalisation d'installations aéroportuaires et services de navigation
aérienne dans les Etats membres de la CAFAC ainsi que le programme de
supervision de la sécurité - d) encourager et soutenir les Etats
membres de la CAFAC dans la mise en oeuvre des Normes et Pratiques
recommandées de l'OACI et des plans régionaux de navigation
aérienne. »
* 243 Mathieu VAUGEOIS,
Op.cit., p.2.
* 244Jacqueline DUTHEIL DE
LA ROCHERE, « Aspects nouveaux du bilatéralisme
aérien », in Annuaire français de droit
international, volume 28, 1982, pp. 914-933., disponible sur
https.presee.fr/doc/afdi_0066-3085_1982_num_28_1_2534, consulté le 10
décembre 2020 à 16h29.
* 245 Jean PELTRE,
« L'évolution du transport aérien en
Afrique », in L'information géographique, volume 27,
n° 5, 1963, pp. 196-206.
* 246 Guy MVELLE, L'Union
africaine face aux contraintes de l'action collective, Paris, L'Harmattan,
2013.
* 247 Paul Elvic BATCHOM,
Op.cit., p.850.
* 248 Comprendre ce terme
dans la perspective de la sociologie compréhensible telle que
systématisée par Max WEBER pour qui le « sens
visé subjectivement » est la valeur idéale typique dont
la pragmatique éclaire l'action de l'agent et qui, dans le spectacle de
l'activité sociale, lui permet d'« orienter » le
comportement d'autrui. Pour une exégèse suffisante de la
pensée de Max WEBER, voir Julien Freud, La sociologie de Max WEBER,
Presses Universitaires de France, Paris, 1966. , cité par Max MBIDA
ONAMBELE, Op.cit., in Guy MVELLE et Laurent ZANG (S/D), Op.cit.
* 249 Article ... de la
Décision.
* 250 Paul Elvic BATCHOM,
Op.cit., p.852. S
* 251 Bernard BADIE, Un
monde sans souveraineté. Les Etats entre ruse et
responsabilité, Paris, Fayard.1999, pp165-166.
* 252Charles SCHLUMBERGER,
« Open Skies for Africa - Implementing the Yamoussoukro
Decision », BanqueMondiale, septembre 2010.
* 253Giles Benoît
BANOUEKENI Y'EMOCK, Op.cit., p.92.
* 254James MOUANGUE KOBILA,
« Bilan de la libre circulation des personnes en Afrique », Revue
interventions économiques, Transformations, Hors-série, Mars
2017, p. 66.
* 255 Commission de
l'Union Africaine et Organisation Internationale pour les Migrations, Etude
des avantages et des défis de la libre circulation des personnes en
Afrique, janvier 2018, p. 26.
* 256 Stratégie de
développement du transport aérien en Afrique, p.25.
* 257 Ibid., P.67.
* 258 Ibid.
* 259 Idem.
* 260En 2004, les 42
compagnies aériennes membres de l'African Airlines Association (AFRAA)
ont transporté 36 millions de passagers tandis que les compagnies
européennes ont transporté au départ et à
destination de l'Afrique, 72 millions de passagers, soit les 2/3 du trafic
aérien total (108 millions de passagers).
* 261 Ibid.
* 262 republicoftogo.com,
consulté le 17 octobre 2020.
* 263 Max WEBER, Le
savant et le politique, Paris, Plon, 1990, p.69.
* 264Dustin ELLIS HOWES,
« When states choose to die: reassessing assumptions about what
states want », International studies Quaterly, n° 10,
2015, pp305-328., cité par Paul Elvic BATCHOM, Op.cit.
* 265 David DOLOWITZ et
David MARSH., «Learning from Abroad: The Role of Policy Transfer in
Contemporary Policy-Making», Governance,13 (1), p.5.,
cités par Laurence DUMOULIN, Sabine SAURUGGER. « Les
policytransfersstudies : analyse critique et perspectives », Critique
Internationale, Vol. 48, 2010, pp. 9-24.
* 266 Max MBIDA ONAMBELE,
Op.cit., pp. 222-223.
* 267 Ce sont des accords
commerciaux en vertu duquel une compagnie aérienne transporte des
passagers et du fret pour le compte d'une autre compagnie aérienne. Les
compagnies parties à un accord interline sont tenues d'honorer les
billets émis par les autres parties, mais chaque transporteur conserve
son identité.
* 268 Accords de partage de
code : accord commercial permettant à deux (02) compagnies
aériennes (parfois plus) de vendre des sièges sur les vols de
l'une et l'autre sous leur propre code de désignation. Lorsqu'il s'agit
de vols de correspondance avec partage de codes, l'ensemble du vol est
affiché sur les SIR comme le service d'un seul transporteur.
* 269
https://asecnaonline.asecna.aero/,
consulté le 05 août 2019.
* 270 Il s'agit des
compétences en matières de règles de concurrence,
d'arbitrage et de protection des usagers dans les articles 9 (5) et 9(6) de la
Décision.
* 271 MASONAMA Muanamosi,
Ibid.
* 272 Joël RIDEAU,
Droit institutionnel de l'union européenne, Paris, L.G.D.J,
6è édition, 2010, p.639.
* 273 Guy MVELLE,
« L'Union africaine dans ses rapports avec les grandes
puissances », in Revue Défense nationale, Tribune
n° 112, p.3.
* 274Ibidem.
* 275 Max MBIDA ONAMBELE,
Op.Cit, p.217.
* 276 Ibid.
* 277 Avec la
révision de 1975, le Siège de l'ASECNA a été
transféré de Paris pour Dakar, le Conseil des ministres des
Transports et/ou de l'Aviation Civile a été mis en place. Voir
articles...
* 278 Entretien sous
anonymat
* 279 Cf. Art. 11(3) de la
Décision.
* 280Kwame NKRUMAH,
L'Afrique doit s'unir, Paris, Payot, collection « Etudes et
Documets », 1964.
* 281 Entretien sous
anonymat.