1.2.2. Hypothèses de
travail
L'hypothèse principale de cette recherche est : la
pression anthropique a un impact négatif sur la survie des populations
d'oryctérope dans la FCMK.
Les hypothèses secondaires qui fondent la
présente recherche sont :
· les populations riveraines de la FCMK ont des
connaissances sur le comportement et les prédateurs de Orycteropus
afer ;
· plusieurs formes de pressions sont exercées sur
Orycteropus afer dans la FCMK ;
· le degré des pressions anthropiques
accélère la disparition de Orycteropus afer dans la
FCMK.
1.2.3. Objectifs de recherche
L'objectif global de cette recherche est d'évaluer
l'impact des pressions anthropiques sur la survie de Orycteropus afer
dans la forêt classée des Monts Kouffé (FCMK).
De façon spécifique, il s'agit de :
· OS1 : caractériser les connaissances des
populations locales sur le comportement et les prédateurs de
Orycteropus afer dans la FCMK ;
· OS2 : identifier les différentes formes de
pression exercée sur Orycteropus afer dans la FCMK ;
· OS3 : analyser les effets des pressions
anthropiques sur Orycteropus afer dans la FCMK.
Pour avoir une meilleure compréhension sur
l'oryctérope un état des connaissances a été
fait.
1.3.
Clarification des concepts
Pour faciliter la compréhension de ce document,
certains concepts importants utilisés méritent d'être
clarifiés.
Pression anthropique : selon P. Triplet
(2020, p.939), la pression anthropique est tout facteur de stress d'origine
humaine provoquant des perturbations, des dommages ou la perte d'un ou
plusieurs composants d'un écosystème de manière temporaire
ou permanente. Pour F. Ramade (2008, p.33), ce sont les effets et modifications
induites dans l'environnement par les diverses activités humaines.
Dans le cadre de cette recherche, les pressions anthropiques
sont toutes actions produites par l'homme volontairement ou non ayant un impact
négatif sur la faune.
Mammifères fouisseurs : les
mammifères fouisseurs sont des animaux qui peuvent agir en tant
qu'ingénieurs de l'écosystème grâce à
plusieurs mécanismes d'ingénierie, notamment
l'amélioration des conditions physiques, la modification de la chimie du
sol et la concentration des ressources et des graines. Les terriers peuvent
améliorer les propriétés physiques de l'environnement
telles que la température de l'air (D. Pike et J. Mitchell,
2013 cité par N. Haussmann, 2018, p.66). Les mammifères
fouisseurs sont des animaux qui jouent des rôles fonctionnels importants
dans les prairies et dans une variété d'autres
écosystèmes à travers le monde (D. Kelt,
2011 cité par A. Davidson, 2012, p.484). Dans le cadre de cette
recherche, les mammifères fouisseurs sont des animaux qui creusent des
terriers qui sont importants pour la survie d'autre espèce sympatrique.
Mammifère myrmécophage :
selon A. Akpona et A. Daouda (2011, p.298), les mammifères
myrmécophages sont des animaux avec un régime alimentaire
composé essentiellement de fourmis et termites.
Les mammifères myrmécophages (mangeurs de
fourmis et de termites) sont des mammifères qui ont une gamme
variée d'adaptations anatomiques spécialisées pour saisir
et ingérer des insectes, telles qu'une réduction des dents, des
museaux pointus, de grosses glandes salivaires et des extrémités
antérieures conçues pour creuser (A. Da Silveira,
2007 cité par A. Clark, 2016, p.183).
Dans la présente recherche, les mammifères
myrmécophages sont donc des mammifères qui se nourrissent
essentiellement de fourmis et de termites.
Ingénieur
d'écosystème : selon L. Abbadie (2018, p.2) le
concept d'ingénieur de l'écosystème a été
proposé en 1994 par Clive Jones. Il désigne un organisme qui
modifie de façon importante son environnement au point d'avoir un impact
significatif sur d'autres espèces qui lui sont proches. Formellement,
l'ingénieur de l'écosystème fait passer un
élément physico-chimique, parfois vivant, de l'environnement d'un
état 1 à l'état 2.
Pour S. Barot (2017, p.7-10), les organismes ingénieurs
sont des organismes modifiant les propriétés physico- chimiques
de son milieu sans agir directement sur un autre organisme. Selon le même
auteur, on distingue deux types d'ingénieur
d'écosystème : autogénique, qui modifie le milieu par
sa simple présence physique et allogénique, qui modifie le milieu
par son action, des échanges avec le milieu.
Dans la présente recherche les ingénieurs
d'écosystème sont des animaux qui modifient leur environnement
par leurs activités dans un sens favorable pour certaines espèces
de leur entourage.
Le chapitre II présentera les informations sur le
milieu d'étude ainsi que la méthodologie.
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