1.1.3. Description
Orycteropus afer est un mammifère qui
possède des caractéristiques morphologiques, biologiques et
anatomiques uniques.
· Morphologie
Orycteropus afer ne ressemble à aucun autre
mammifère africain avec son long museau de cochon, ses oreilles
tubulaires allongées, sa queue musclée de kangourou et ses
grosses gambes puissantes qui se terminent par des ongles en pelle. Sa peau est
peu velue et couverte de grosses soies, plus foncées sur la queue et les
pattes, le corps étant gris-beige et souvent teinté de la couleur
du sol local. Son dos est nettement voûté (S. Chris & S.
Mathilde, 2016, p. 288). Sa langue peut sortir de 30 cm de sa gueule, longues
oreilles en cornet (pouvant atteindre 25 cm), queue épaisse à la
basse et conique, membres robustes pourvus de quatre doigts antérieurs
(avec de puissante griffe) et de cinq doigts postérieurs. D'une longueur
d'environ 175 cm et une hauteur comprise entre 50 et 66 cm, son poids varie
généralement entre 40 et 88 kg (A. Akpona et A. Daouda, 2011,
p.301). Sa peau est particulièrement épaisse, ce qui le rend
insensible aux morsures des termites et des fourmis (P. de Maret, 2005, p.117).
Chez les oryctéropes (Orycteropus afer), reconnaitre les
mâles et les femelles n'est pas simple (N. Weyer et
al., 2020, p.4). Les oryctéropes ne présentent pas de
dimorphisme sexuel (J. Skinner et R. Smithers, 1990 cité par G.
Whittington-Jones, 2006, p.2). L'utérus des oryctéropes
féminins montre une ressemblance à celui de rongeurs et
lièvres (B. Grzimer, 1988 cité par J. Knöting, 2005,
p.20). Les femelles ont quatre tétines; une paire à
l'arrière-main inférieur et l'autre dans la région
inguinal. Le nombre de conduits lactaires varie de un à trois (E. Gould
& G. Mckay, 2002 cité par J. Knöting, 2005, p.20). La
planche 1 présente les différents clichés de
Orycteropus afer.
ONG OeBENIN, 2017
https://wildlifeact.com/
![](Pression-anthropique-sur-lorycterope-orycteropus-afer-dans-la-fort-classee-des-monts-Kouff7.png) ![](Pression-anthropique-sur-lorycterope-orycteropus-afer-dans-la-fort-classee-des-monts-Kouff8.png)
Photo 1 : Oryctérope en Afrique
du sud Photo 2 : Oryctérope dans la
RBP
Planche 1: Oryctérope (Orycteropus
afer)
La planche 1 montre des Orycteropus afer dans des
écosystèmes différents. La photo 1 montre un individu
d'oryctérope dans la région de Zululand en Afrique du Sud et la
photo 2 montre un oryctérope dans la Réserve de Biosphère
de la Pendjari au Bénin.
· Biologie et anatomie
L'oryctérope (Orycteropus afer), du grec
oruktêr, qui creuse et ôps, apparence est la seule espèce
actuelle représentant l'ordre des Tubulidentés, placentaire aux
dents uniquement jugales, c'est-à-dire située au même
endroit que les prémolaires et les molaires mais construites
différemment (C. Dabonneville, 2017, p.23). La figure 2 montre la
structure des dents chez les espèces de l'ordre des
tubulidentés.
Jean-François LHOMME, 2009
![](Pression-anthropique-sur-lorycterope-orycteropus-afer-dans-la-fort-classee-des-monts-Kouff9.png)
Figure 2: structure
dentaire des tubulidentés
La figure 2 montre la structure dentaire chez les
tubulidentés avec les dents situées uniquement au même
endroit que les molaires et les prémolaires, en forme de colonne
composées de prismes hexagonaux.
Sa vue (Orycteropus afer) n'est pas bonne et en plein
jour, il se heurte aux objets qui se trouvent sur son chemin. Au contraire, son
ouïe et son odorat sont très développés (P. de Maret,
2005, p.117). Le cerveau des oryctéropes est primitif avec une
expression similaire à celle des ongulés. Cependant, selon le
sens prononcé de l'odorat, le lobe olfactif est considérablement
élargi. Des os et des tissus légèrement alambiqués
qui en rayonnent gonflent visiblement le profil médian du crâne
(J. Knöting, 2005, p.19). Des comparaisons faites avec la région de
l'oreille de Orycteropus afer y compris les osselets auditifs avec
quelques régions d'oreille publiées des orycteropodidae
éteints, Amphiorycteropus abondalufus du Miocène
supérieur du Tchad et Amphiorycteropus gaudryi de la
Grèce, ainsi qu'avec l'énigmatique Plesiorycteropus
filhol, 1895 , du Quaternaire de Madagascar présente une
diversité morphologique surprenante pour de nombreuses
caractéristiques de la région de l'oreille, et certaines
différences, mais pas toutes, se situent le long de lignes
sous-spécifiques. Les différences les plus frappantes concernent
les sinus épitympaniques squamosaux et alisphénoïdes, le
processus tympanique alisphénoïde, les processus
post-entoglénoïdes du squamosal et le crus antérieur de
l'ectotympanique (J. Wible, 2012, p.115). Les orifices naturels de cet efficace
terrassier sont protégés des pelletées de terre (C.
Dabonneville, 2017, p.23). L'arcade zygomatique est forte. Les dents sont
nombreuses chez le foetus. Cependant chez l'adulte, il ne subsiste que 5
à 7 dents jugales par demi-mâchoire en forme de colonne, sans
racine ni émail, mais recouverte d'un cément. La dentine est
structurée en prismes hexagonaux parallèles particuliers au
groupe. Ces dents en colonne croissent toute la vie. La langue,
ensalivée en permanence, sert à la capture des termites. Ils ont
des glandes salivaires très développées (Y. Reimers, 2003,
p.155). Il est important de noter que la testicondie ne s'est pas produite chez
les Orycteropodidae, ce qui fait de Orycteropus afer le seul
Afrotherian non testicond. Au lieu de cela, les testicules du mâle
descendent partiellement pendant l'ontogénie et sont situés plus
bas dans l'abdomen par rapport aux autres Afrotheria. Pourtant, malgré
la descente partielle, leurs testicules sont restés à
l'intérieur du corps, et les oryctéropes mâles n'ont donc
pas de scrotum (N. Weyer et T. Lehmann, 2020, p.5). La figure 3 montre les
organes génitaux et glande olfactive dans la région de l'aine
d'un oryctérope.
N. Weyer et T. Lehmann, 2020
![](Pression-anthropique-sur-lorycterope-orycteropus-afer-dans-la-fort-classee-des-monts-Kouff10.png)
Figure 3 : Organes génitaux et
glande olfactive dans la région de l'aine d'un oryctérope
Les glandes odorantes et le pénis proéminents
d'un mâle oryctérope de zoo (A) dans la gaine prénuptiale
et (B) pendant la palpation, montrant les orifices des sacs glandulaires des
deux côtés du pénis. Dessins des organes génitaux
d'un mâle (C, gauche) et femelle (C, droite) oryctérope. Le
contour de l'une des glandes parfumées est suggéré par une
ligne pointillée (C, à gauche). Les glandes olfactives et la
vulve proéminentes chez les femelles du zoo non palpées (D) et
pendant la palpation (E), montrant le grand clitoris en forme de coeur et les
orifices des sacs glandulaires de chaque côté de la vulve (N.
Weyer et T. Lehmann, 2020, p.5).
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