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Bioécologie des orthoptères dans la région de GhardaàŻa - régime alimentaire d'acrotylus patruelis (herrichschaeffer, 1838) [orthoptera-acrididae]


par Youcef ZERGOUN
INA El Harrach Alger - Magister Protection des végétaux option entomologie appliquée 1994
  

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VI - 1 - 3 - L'alimentation chez les acridiens

La quantité et la qualité de l'alimentation influencent considérablement les caractéristiques de croissance des populations acridiennes. La natalité, la mortalité et à la limite la dispersion, en sont effectuées (Duranton et al, 1982).

VI - 1 - 3 - 1 - Aspect quantitatif de l'alimentation

La nourriture source unique de l'énergie dont disposent les insectes, est un facteur limitant lorsqu'elle est en quantité insuffisante. La quantité de nourriture nécessaire est à poids égal, beaucoup plus grande chez les espèces de petite taille que chez celles de grande taille. La quantité de nourriture influe sur la taille des individus. De même le jeûne chez les insectes conduit à une réduction du nombre d'ovarioles et du nombre d'oeufs pondus. Le développement est beaucoup plus rapide lorsque les insectes sont nourris que lorsqu'ils sont sous-alimentés (Dajoz, 1971). Selon Gillon (1974), un jeune acridien peut ingérer en une journée, une quantité de nourriture supérieur à la moitié de son propre poids, mais très exceptionnellement équivalente à son poids. D'après Mestre (1984), la consommation journalière présente de trop grandes variations selon les espèces acridiennes et celles des végétaux consommés. Elle dépend de l'état physiologique de l'insecte ou de la plante ou des conditions d'élevage pour pouvoir en tirer des conclusions générales.

VI - 1 - 3 - 2 - Aspect qualitatif de l'alimentation

Selon Dajoz (1985), la composition chimique de la nourriture, la présence en quantités plus ou moins grandes de substances indispensables comme les protéines, les vitamines et les oligoéléments sont des facteurs dont l'importance a été maintes fois démontrée. Chez beaucoup d'herbivores la nourriture est choisie sélectivement en fonction de sa richesse en azote. La bonne qualité de l'alimentation est le facteur essentiel de la survie des jeunes. Selon Launois (1976), l'aspect biologique de la graminée, son degré de dureté, de teneur en eau ou sa composition biochimique, conditionne la prise de nourriture de l'insecte pour un stade phénologique bien précis. La valeur énergétique globale selon Louveaux et al. (1983), est également un élément d'appréciation de la qualité d'un aliment.

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VI - 1 - 4 - Spectre et préférence alimentaire chez les acridiens

La détermination du spectre alimentaire d'un acridien permet de connaitre ces préférences ; ceci peut être utile le choix des méthodes culturales visant à réduire les populations de l'espèce en question ou à l'éloigner des cultures protégées. Selon Le Gall et Gillon (1989), l'utilisation des ressources alimentaires est variable en fonction du milieu où vit l'acridien. Le choix de la plante-hôte est basé non seulement sur les relations biochimiques insecte-plante, mais aussi sur la structure du milieu. La sélectivité ne dépend pas que du milieu. Elle dépend aussi de l'acridien. Des acridiens polyphages vivants dans un même milieu ne consomment pas les végétaux présents dans les mêmes proportions. Il est alors difficile de reprendre le cliché classique du criquet polyphage capable d'ingérer toutes sortes de plantes sans restrictions. Abushama et Elkhider (1976), notent que Truxalis grandis grandis, est un acridien très répandu de la région de Khartoum au Soudan. Il s'avère polyphage tout en montrant une préférence marquée pour les herbes communes telles que Cyperus rotundus et Cynodon dactylon. Euphorbia heterophylla et Calotropis procera sont des plantes invariablement rejetées. Le faite de changer la forme des feuilles ou de mettre les animaux à jeûne ne semble pas modifier les préférences alimentaires. D'après Raccaud-Schoeller (1980), les orthoptères marquent souvent des préférences nettes pour une espèce végétale donnée. Mestre (1984), montre que l'acridien Machaeridia bilineata consomme les graminées des savanes en fonction de leur abondance relative. Par contre Chara et al. (1986), notent qu'Omocestus ventralis consomme 80%des espèces présentes dans les biotopes, mais exprime toutefois des préférences qui ne sont pas en relation avec l'abondance des graminées. En Algérie, Calliptamus barbarus et Calliptamus wattenwylianus, deux Calliptaminae très polyphages, font preuve d'une forte sélectivité dans leur alimentation. En effet 26% et 15% des espèces végétales présentes sont consommées respectivement par les deux espèces (Chara, 1987).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius