L'évolution des marques, le cas d'Auchan au sénégal: l'intégration conflictuelle d'Auchan au Sénégalpar Ibrahima DIALLO Lumière Lyon 2, Institut de la Communication - Licence 2019 |
BibliographieEstefania Larranaga, Lucie, Le retail face aux nouveaux modes de consommation : s'adapter ou disparaître, Malakoff, Dunod, 2018 Benoît Heilbrunn, La marque, Paris, Presses Universitaires/Humensis, 2017 Chantal Lai, Isabelle Aimé, La marque, Malakoff, Dunod, 2016 Yves Goblet, Construire une marque leader : comment faire pour s'épanouir la relation entre une marque et le consommateur ? Cormelles-le-royal : Editions EMS, 2014 Jean Noël Kapferer, Ré-inventer les marques : la fin des marques telles que nous les connaissons, Paris, Eyrolles, DL 2012, Cop2013 Daniel Bô, Brand Culture, Paris, Dunod, 2013 Bill Chiaravalle, Barbara Findlay Schenck, Les Marques pour LES NULS, Paris, First Edition, 2011 Charles Croué, Marketing International et Mondialisation : Effets sur le consommateur, De Boeck supérieur, 2010 Christel Camelis, « L'influence de l'expérience sur l'image de la marque de service », Vie et Sciences de l'entreprise 2009 (n°182) pp.57-74 Patrick Charaudeau, "Les stéréotypes, c'est bien. Les imaginaires, c'est mieux", in Boyer H. (dir.), Stéréotypage, stéréotypes : fonctionnements ordinaires et mises en scène, L'Harmattan, 2007 Bjorn Stensaker, « Les liens entre l'image de marque et l'évolution des organisations », Politiques et gestion de l'enseignement supérieur 2007/1 (n°19), pp.13-30 Andrea Semprini, LA MARQUE une puissance fragile, Paris, Vuibert, Novembre 2005 Mollerup, Images de marques : identité visuelle des marques histoire et typographie, Paris, Phaidon, 2005 Boyer H., De l'autre côté du discours. Recherches sur les représentations communautaires, L'Harmattan, Paris, 2003. S.D de Pierre Dupriez et Solange Simons, La Résistance Culturelle : Fondements applications du management interculturel, De Boeck, 2002 Doise W. "Les représentations sociales : définition d'un concept", Revue Connexion n°45, Paris, 1985. Documents (oeuvres) : La marque une puissance fragile Andréa Semprini pp. 17,38, 40, 53,98, 173 La marque Benoît Helbrunn pp. 36, 38, 41, 45, 75, 86, Les marques pour les nuls pp. 18, 142, 144, 156 La marque face à la révolution client pp. 26, 36, 38, 41, 46 Sources diverseshttps://www.dailymotion.com/video/x6ns0y 2 http://actunet.net/lauren t - lecler c - directeu r - genera l - aucha n - senega l - ces t - investissemen t - d e 6 5 milliard s - d e - fcf a - 4 - an s http://www.patric k - charaudeau.com/Le s - stereotype s - c - es t - bie n - Les,98.htm l https://www.youtube.com/watch?v=JlKpdzynT0 o ANNEXESRetranscription d'entretien : Interview/Chargé de communication Auchan Dégage 1.Qu'est-ce qui vous a poussé à créer le mouvement Auchan dégage ? Nous avons créé le collectif Auchan Dégage, juste pour dénoncer l'implantation d'Auchan au Sénégal. A cause de l'implantation d'Auchan qui a engendré une concurrence dans le marché sénégalais. 2. Quel est le but du mouvement ? Le mouvement s'engage à un but de lutter contre la concurrence que manifeste Auchan dans le secteur commercial du pays. Il y a d'autres enseignes qui étaient là avant Auchan, comme City Dia, mais, City Dia n'a pas fait ce que fait Auchan, cet enseigne s'est juste contenter une catégorie de population « les riches » contrairement à Auchan qui a regroupé toutes les catégories de la population. 3. Pourquoi l'usage du terme « dégage » ? L'usage du terme dégage est purement stratégique et purement relative à la communication. C'est juste lié à la communication pour que les gens puissent être choqués et aller vers l'information. Parce que, si les gens parviennent à aller vers l'information, ils seront sensibilisés et ils seront acquis. C'est ce que nous avions visé, parce que le sénégalais est de nature pacifique, donc c'est une tribune de communication pour pouvoir lever certains équivaux. Ce n'est lié aucunement à la xénophobie. » 4. Quel est le rôle du mouvement dans l'espace socio-économique du pays ? Le mouvement joue un rôle d'éveil de conscience et de protection des commerçants du pays contre la concurrence étrangère. 5. Le mouvement s'inscrit-il dans une idéologie de protectionnisme ou de nationalisme ? Le mouvement s'inscrit dans une idéologie de protectionnisme 6. Quel est le nombre d'adhérent de ce mouvement et les différentes professions des membres ? Je ne connais pas le nombre d'adhérents exacte, mais, il y a une variété de partisans du mouvement. Il y a l'UNACOIS (Union Nationale des Commerçants Industriels qui s'est fusionné avec nous 7. Quel est l'impact des manifestations que vous avez eu organisé ? Les manifestations ont permis à la population de prendre conscience du mouvement et de lutter contre l'expansion d'Auchan. 8. Qu'est-ce que le mouvement préconise comme solution (s) ? C'est de permettre aux commerçants du pays de pouvoir de mener leur activité sans une concurrence étrangère. Car, nous avons un secteur économique qui est dans le cadre de l'informel, donc, il ne peut pas supporter une quelconque concurrence comme le fait Auchan. 9. Vous avez parlé également de France dégage, avec Auchan dégage, s'agit-il une façon de prôner une résistance tant sur le plan politico-culturel et économique du pays ? Vous savez avant qu'il y ait le mouvement Auchan Dégage, il y avait déjà le mouvement FRAPP (Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine) qui comme mot d'ordre est France Dégage. Donc, c'est un refus contre toute forme d'impérialisme et de domination étrangère et l'arrivée d'Auchan avec la concurrence. Dans le marché nous avons aussi rajouter Auchan Dégage pour lutter contre la concurrence de l'enseigne étranger dans le pays. 10. En tant que chargé de communication, comment analysez-vous le positionnement de la marque Auchan et les différents discours qui émergent dans l'espace commercial ? Le positionnement de la marque Auchan aujourd'hui a occupé largement l'espace du territoire. Déjà, Auchan est à 27 Magasins qui sont ouverts depuis son arrivée et cela dans un pays avec une telle économie, ce n'est pas juste, il faut dire que c'est quelque chose qui ne correspond pas à la réalité économique du pays, car, si ça continue bientôt tous les commerçants ne pourront plus vendre et seront obligés de fermer leurs boutiques. Certes, la marque s'est positionné sur plan de salubrité qui fait que certains voit la marque autrement. Au début Auchan Dégage n'avait pas beaucoup de partisans, car lorsqu'on manifestait pour dire Auchan Dégage, les gens ne s'intéressaient pas trop. Mais c'est lorsque les gens en particuliers les commerçants ont constaté qu'il y a une baisse de chiffre d'affaire et une baisse de clients, ils sont venus se joindre à notre mouvement pour tenir les mêmes discours de dénonciation que le collectif Auchan Dégage. Les liens entre les piliers de la marque « Two-step Flow Communication » Figure 3 Une foule de consommateurs chez Auchan pendant le ramadan La peinture de la dénonciation du monopole des firmes étrangères (partage du gâteau sénégalais) Le nouveau bras de fer, un collectif vient de porter main forte à Auchan, à droite de l'image (GuyMarius Sagna, le secrétaire exécutif du FRAPP « Auchan Dégage » à gauche Bassirou Ba protagoniste du mouvement Auchan Reste Rapport envoyé par le chargé de communication Auchan Dégage et initiateur du FRAPP Le ministre du commerce a fait un certain nombre de déclarations en recevant les commerçants qui disent « AUCHAN DEGAGE ! ». Parmi celles-ci : « faisons attention en parlant des étrangers. Ceux qui demandent à Auchan de dégager, si on dégage nos concitoyens, qu'allons-nous faire ? Il faut que nous soyons responsables en cas de problème. Je suis certes votre partenaire, mais cela ne m'empêche pas de vous dire la vérité quand il le faut. Il ne faut pas que nous soyons dans la démagogie, le populisme, l'extrémisme, les propos inutiles. C'est ce qui a causé la seconde guerre mondiale. Faisons attention à ça ! » A notre ministre du commerce qui semble aimer l'histoire rappelons que notre cher Maam Bamba disait : `'Ban tubaab, doyna na jaamuyalla''. Traduction: « honnir le blanc, suffit pour adorer Dieu ». Ceux dont notre ministre du commerce est l'héritier traitaient notre vénérable concitoyen de raciste anti blanc. Notre ministre du commerce oserait-il traiter l'anti colonialiste Serigne Touba de « démagogue », « populiste », « extrémiste » ? Oserait-il qualifier son propos d'«inutile » ? Tout le monde sait que le religieux « parlait du colon qui dominait, massacrait nos populations et exploitait notre pays, le Sénégal, et non de l'homme blanc en tant que tel ou de la race, plus précisément » pour parler comme notre compatriote AbabacarFall Barros. Quand nous disons « Auchan dégage ! », nous ne disons pas « français dégage !». Nous disons : « néocolonialisme dégage ! ». Ce néocolonialisme qui va massacrer « tabaal Ya Ngoné » et « bitiku Bay Samba ». Néocolonialisme qui va massacrer les braves « ndongo daara » et des concitoyens que l'on compte parmi les 54% d'analphabétes qui avec la crise de l'arachide se sont investis dans le commerce. Des artistes français engagés et dénonçant l'Etat français ont dit la « nation de porcs et de chiens » (André Breton), « le temps que j'baise ma marseillaise » (Léo Ferré), « je conchie l'armée française » (Aragon), « votre République, moi j' la tringle » (Renaud). Que doivent alors dire les victimes, descendants de victimes de l'impérialisme français ? Lors des rencontres sur la ZLEC à laquelle nous avions été conviés par le ministère du commerce, c'est la directrice du commerce extérieur qui disait que le Sénégal n'a que des intérêts et qu'il ne devait pas se soucier des autres peuples africains. C'est nous qui disions « (...) avec la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLEC), vous mettez en concurrence des économies dont les PIB par tête en 2015 vont de 276 dollars au Burundi à 15.476 dollars aux Seychelles, en passant par 911 au Sénégal, 1.377 au Kenya, 1.381 au Ghana, 1.399 en Côte d'Ivoire, 2.640 au Nigéria, 3.615 en Egypte, 3.873 en Tunisie et 5.692 en Afrique du Sud ». Et nous ajoutions : nous ne sommes pas d'accord pour que les entreprises nigérianes, sudafricaines, sénégalaises aillent faire au Niger, au Malawi et en Gambie ce que l'UE veut nous faire avec les ACP à travers ses accords de libre-échange. Qui est alors xénophobe, raciste ? Le ministère du commerce ou nous ? Point besoin d'être devin pour savoir qu'il va y avoir un massacre. D'un côté la 3e enseigne française, la 12e mondiale, présente dans 15 pays, créée le 06 juillet 1961 (une année après la vraie fausse indépendance de l'Etat du Sénégal qui devrait protéger la distribution nationale)...De l'autre les commerçants grossistes, demi-grossistes, tabliers d'un des 25 pays les plus pauvres du monde qui n'a que quatre (04) présences dans les 500 premières entreprises africaines (Sonatel 85e, Sar 195e, Senelec 223e, Total Sénégal 244e ). Le massacre c'est quoi ? Comme le ministre du commerce est assez irresponsable pour encourager l'installation des enseignes internationales sans faire d'étude d'impact (L'UnacoisYessal a annoncé le lancement d'une étude d'impact dans 45 jours) le massacre pour nous sera pire que ce qui s'est passé en France. Une commune sur deux sans commerce de proximité. 100.000 commerces de proximité disparus en 19 ans. 3 à 5 emplois détruits pour un emploi créé par les grandes surfaces. A celles et ceux qui exigent la protection de la distribution nationale, la protection de nos emplois et la souveraineté ou si vous voulez le contrôle de la distribution au Sénégal par des nationaux, monsieur le ministre ose dire « Ceux qui disent qu'il ne doit pas y avoir de grandes surfaces au Sénégal, n'ont pas de vision... ». M. Leroux directeur général de la Compagnie Sucrière Sénégalais (Css), face aux importations de sucre, dit « Je crois en la sagesse du gouvernement pour comprendre les enjeux locaux et internationaux. On ne peut pas mettre par terre une entreprise comme la Css pour permettre à des importateurs de vivre du prix du sucre très bas sur le marché international. ». M. Leroux n'a-t-il pas de vision ou comme disait Cheikh Anta Diop « la vérité sonne blanche » ? Monsieur le ministre qui aime l'histoire et qui ignore ou feint de ne pas savoir ce que Auchan vient faire au Sénégal devrait lire Cécile Rhodes. Ce théoricien du colonialisme anglais explique ainsi le lien entre politique intérieure et politique extérieure du capitalisme : "J'étais hier dans l'East-End (quartier ouvrier de Londres), et j'ai assisté à une réunion de sans travail. J'y ai entendu des discours forcenés. Ce n'était qu'un cri : Du pain ! Du pain ! Revivant toute la scène en rentrant chez moi, je me sentis encore plus convaincu qu'avant de l'importance de l'impérialisme... L'idée qui me tient le plus à coeur, c'est la solution du problème social, à savoir : pour sauver les quarante millions d'habitants du Royaume-Uni d'une guerre civile meurtrière, nous, les colonisateurs, devons conquérir des terres nouvelles afin d'y installer l'excédent de notre population, d'y trouver de nouveaux débouchés pour les produits de nos fabriques et de nos mines. L'Empire, ai-je toujours dit, est une question de ventre. Si vous voulez éviter la guerre civile, il vous faut devenir impérialistes". Quelle est la « question de ventre » de Auchan et de la France ? Il y a 600 suicides d'agriculteurs français chaque année. La part de marché des entreprises françaises au Sénégal est passée de 25 à 15% environ, voire moins. Le diagnostic qui fait peur et courir l'impérialisme français est plus grave. « Entre 2000 et 2011, la part de marché de la France au Sud du Sahara a décliné de 10,1% à 4,7% ». C'est quoi la « question du ventre » pour le Sénégal ? 27 migrants sénégalais sont recherchés depuis le 18 juillet 2018 en Mauritanie après leur naufrage avec 75 autres sénégalais tentant de rallier les Canaries. Le 15 juillet 2018 les gardes-côtes mauritaniens avaient remorqué une embarcation avec 125 migrants sénégalais. Le mardi 17 juillet 2018, 25 candidats-migrants ont été interpellés sur la plage de St-Louis. La « question du ventre » c'est aussi 300.000 nouveaux demandeurs d'emplois chaque année auxquels il n'est proposé que 30.000 emplois. Quand les sénégalais dénoncent ce qui se passe avec l'autoroute à péage ou disent « Auchan dégage », l'ambassadeur de France au Sénégal défend les entreprises françaises. Le gouvernement du Sénégal défend qui ? Le ministre du commerce et ses collègues ministres devraient avoir honte de faire leur course dans une grande enseigne internationale. Dans ce contexte, tout sénégalais qui meurt dans le désert ou dans l'océan est un sénégalais tué par l'irresponsable collaboration du gouvernement sénégalais avec l'impérialisme. Dakar, le 22 juillet 2018 [21/3 05:12] Papalaye MPR* CFA: « AUCHAN DEGAGE ! » ou l'organisation du Pathé Badiane de la distribution impérialiste Par Guy Marius Sagna Le colonialisme français s'est installé au Sénégal « (...) en amenant dans ses bagages des forces économiques qui ont occupé intégralement l'espace en ne laissant aucune issue pouvant permettre l'éclosion d'une bourgeoisie d'affaires aux couleurs nationales. Il s'agit des maisons commerciales Bordelaises et Marseillaises telles que Maurel et Prom, Buhan et Teisseire, Chavanel, Devès et Chaumet, Peyrissac, la SCOA, la CFAO, la NOSOCO, V.Q. Petersen, Maurel et Frères, Barère, Boutit, Duprez, etc. » (Alla Kane, A propos de la bourgeoisie nationale sénégalaise). Résultat, treize ans après « l'indépendance », douze ans après la création de Auchan, le président SENGHOR crée « (...) au sein de la BNDS le compte K2 chargé d'aider à la mise en place d'une bourgeoisie nationale susceptible de prendre les rênes économiques du pays qui se trouvaient jusque là entre les mains des expatriés. ». Avec les Auchan, Utile, Leclerc...c'est le même processus qui est en cours au service du renforcement de la présence française qui va asphyxier les commerçants sénégalais, et s'attaquer à la marmite de nos soeurs qui depuis les plans d'ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale font vivre les familles. Au moment où le président Macky Sall se donne pour ambition de former 50.000 entrepreneurs avec sa DER. Voilà pourquoi avec les collectifs Auchan dégage nous devons frayer la voie au DiênBiên Phu de l'impérialisme français au Sénégal. De l'impérialisme tout court. Consumérisme patriotique ou consumérisme parasitaire ? Depuis plusieurs années, il est de plus en plus question de consommation responsable. Sais-tu qu'il y a un lien entre ta consommation de téléphone mobile et la situation en RDC avec l'exploitation du Coltan. D'où la campagne : « Du sang dans nos portables/ SOS Congo ». De la même manière, plusieurs autres campagnes consuméristes sont notées pour sensibiliser, mobiliser les consommateurs vers des choix « verts », « équitables »... A l'ère de l'impérialisme, le consumérisme des pays dominés, opprimés est un consumérisme anti-impérialiste. A l'opposé de ce consumérisme que voit-on ? Une aristocratie consumériste sénégalaise parasitaire qui vit de perdiem dans les différents conseils d'administration même d'hôpitaux et qui aujourd'hui se fait le porte-parole de Auchan. Il s'agit principalement de l'Ascosen et de l'UNCS. Un consumérisme anti-impérialisme c'est un consumérisme qui défend le consommer local, qui renforce les entreprises nationales. Dans cette perspective, ce consumérisme pointe du doigt les contraintes du système qui pèsent sur les entreprises et par ricochet sur le citoyenconsommateur. Quand nous disons « AUCHAN DEGAGE ! », nous parlons au président Macky Sall La distribution, ou si nous préférons le commerce, n'est pas un jeu. Pour YashTandon : le commerce c'est la guerre. C'est pourquoi il a intitulé un de ses livres « Trade isWar ». Papillon, domino ou boomerang, les effets d'une mesure commerciale ou de la survenance d'un phénomène commercial même infinitésimal peuvent s'avérer désastreux. A fortiori ce qui se passe sous nos : déshabiller les commerçants sénégalais pour habiller les multinationales impérialistes (Auchan, Leclerc, Utile...). La dernière fois que le centre de gravité du commerce en Afrique est passé du commerce transsaharien à la traite négrière cela a causé l'effondrement des derniers grands empires africains. Il est prêté à Fidel Castro le propos selon lequel « chaque base militaire [étasunienne] est un poignard enfoncé dans la souveraineté d'une nation ; chaque base détruit une parcelle de souveraineté ». Nous devons comprendre que chaque nouvelle enseigne, chaque nouveau magasin d'une enseigne déjà installée est un poignard enfoncé dans notre souveraineté commerciale, poignard sur tous les sénégalais. Poignard qui va s'abattre sur certains sénégalais à court terme, sur d'autres sénégalais à moyen terme... Le Sénégal devrait méditer l'exemple du Vénézuela qui fait face à une guerre économique du fait de son pétrole. Le même pétrole découvert au Sénégal. « Il y a un plan systématique et stratégique conçu par Washington pour priver les Vénézuéliens de nourriture et de médicaments. Ses exécuteurs sont les grandes sociétés, l'élite commerciale et les banques. Cela ne pourrait pas être plus clair. En 1972-1973, les États-Unis, scandalisés par le fait que le Dr. Salvador Allende, un communiste, avait gagné les élections au Chili, ont promis de se débarrasser de lui. Le président Nixon a déclaré : nous allons faire crier l'économie du Chili. Et c'est arrivé. Avant le terrible coup d'État qui a coûté la vie d'Allende, l'économie chilienne était sujette à la thésaurisation, à la rareté induite, à l'inflation, aux manipulations monétaires, au sabotage et à la contrebande. C'est le même scénario au Venezuela mais encore pire. Cela fait maintenant 5 ans de guerre économique, où les élites économiques vénézuéliennes, les laquais des puissances étrangères, sont tellement soutenues financièrement qu'elles peuvent mettre en oeuvre la thésaurisation, le sabotage, l'entreposage, la manipulation monétaire, l'exclusion financière et la contrebande. » (Dr. María Páez Víctor ). Donnons un contenu à « AUCHAN DEGAGE ! » « AUCHAN DEGAGE ! » est la seule réponse à cette « opération persil » de la distribution française avec la collaboration du gouvernement et du président du sénégalais contre les commerçants sénégalais, les anciens « ndongo daara »...Le président Macky Sall et son ministre du commerce Alioune Sarr ne méritent-ils pas les moqueries entendues à Madagascar : « Senegalynahazobaiko ». Traduction : « comme un Sénégalais obéissant aux ordres » ? Pour l'instant, l'impérialisme français à paraphraser Alexis de Tocqueville en disant : si les sénégalais ont droit à devenir indépendants, il est incontestable que les colons français ont droit à n'être pas ruinés par l'indépendance des sénégalais. En attendant d'enrichir le contenu du « AUCHAN DEGAGE ! », mettons ces éléments dans la corbeille : - Effectuer une étude d'impact de l'installation des grandes surfaces au Sénégal - Organiser les assises de la distribution nationale - Suspendre l'installation de nouveaux magasins d'enseignes déjà présentes au Sénégal et de nouvelles enseignes, d'ici la tenue des assises de la distribution nationale, - Proposer des alternatives à la distribution antinationale Dakar, le 14 août 2018 [21/3 05:12] Papalaye MPR* CFA: Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine FRAPP/FRANCE DEGAGE. frappsenegal@gmail.com. 77424 92 08 Carrefour entre illégalement auSénégal pour contrer Auchan qui construit illégalement Les preuves du SallMackyage d'un gouvernement soumis à l'impérialisme Carrefour, le n°1 de la grande distribution française, a ouvert en fin janvier 2019, dans la capitale Dakar, un magasin au quartier du Point E. La position du FRAPP sur les magasins des multinationales de la grande distribution est une position de principe. Le FRAPP ne souhaite pas aux peuples africains ce que le peuple français a vécu du fait des grandes surfaces : - En 19 ans, disparition de 100.000 commerces de proximité - 01 commune sur 02 n'a plus de commerce de proximité - Pour un emploi créé, les grandes surfaces en détruisent 05 - Les gilets jaunes se battent contre ces grandes surfaces Dans un pays comme le Sénégal où il y a chaque année près de 300.000 jeunes nouveaux demandeurs d'emploi (selon les estimations, ils seront 470.000 en 2030 et près de 700.000 en 2050) auxquels il n'est proposé que 30.000 emplois, le FRAPP estime qu'il faut protéger les commerçant.e.ssénégalais.e.s. Pour le FRAPP, il n'est pas acceptable de confier son secteur de la distribution à l'impérialisme. Profondément convaincu que doomiréewmoytabaxréew, le FRAPP dit « Auchan dégage ! » et ajoute « Carrefour dégage ! ». La bataille commune des commerçants organisés dans le Collectif Auchan dégage et des membres du FRAPP FRANCE DEGAGE a imposé au président de la république la signature du décret n°2018-1888 du 03 octobre 2018 organisant les commerces de grande distribution au Sénégal. Ce décret dit qu'aucun magasin de grande surface ne peut ouvrir sans autorisation. Cette autorisation conforme à l'avis du comité régional sur l'urbanisme commercial est délivrée par le ministre du commerce. Ce dernier doit prendre un arrêté qui détermine les produits pour lesquels les magasins de grande surface sont autorisés à vendre du micro détail. Le 23 janvier 2019, le FRAPP avait fait un communiqué pour dénoncer l'illégalité de l'ouverture par Carrefour de son magasin du Point E. Le FRAPP qui ne voulait pas que son discours soit noyé par l'élection présidentielle est en mesure maintenant de mettre sur la place publique les preuves du banditisme de Carrefour et de la soumission du ministre du commerce, du premier ministre ainsi que du président de la république. Quand Carrefour a ouvert son magasin au Point E, il n'y avait ni arrêté (c'est le 25 janvier 2019 que le ministère du commerce a pris l'arrêté n°1499 « fixant les conditions, les modalités de délivrance et de retrait de l'autorisation préalable d'ouverture des commerces de grande distribution »), ni comité régional d'aménagement et de gestion de l'urbanisme commercial dans la région de Dakar (le comité a été créé pendant la campagne électoral de la présidentielle par arrêté n°07 le 07 février 2019). Le gouverneur de Dakar convoquera en date du 11 février 2019 les membres du Comité Technique Restreint le 18 février 2019 pour visiter les locaux de Carrefour Market du Point E. Dans quel pays sommes-nous ? Une voiture sans papier, un citoyen sans papier...sont arrêtés au Sénégal mais des magasins de Carrefour et de Auchan peuvent en toute illégalité au vu et au su de l'Etat ouvrir et être construits ? Nous sommes un des pays des ressortissants des Sans papiers en France qui sont opprimés pour absence de papier. Comment nous pays de ces ressortissants pouvons-nous permettre que les multinationales, qui avec l`Etat français cherchent à « invisibiliser » nos frères et soeurs africains en instrumentalisant leur statut de Sans papier en France, viennent s'installer chez nous sans papier ? Interpellé sur l'ouverture du magasin, Carrefour dira qu'il est resté deux mois sans avoir la réponse du ministère du commerce relativement à sa demande d'autorisation. Carrefour a considéré que le silence du ministère valait autorisation. Le ministère du commerce a demandé à Carrefour de fermer. Carrefour a insulté l'Etat et le peuple sénégalais en refusant de fermer. Quelle entreprise sénégalaise refuserait en France de fermer après une injonction de l'Etat français ? Pourquoi Carrefour a osé ouvrir son magasin du Point E (Dakar) et Auchan a osé construire son magasin de Kër Massar sans autorisation ? Parce que Carrefour n°1 français avait compris comme le FRAPP que le décret 2018-1888 en son article 19 dispensant les commerces de grande distribution exerçant leurs activité avant l'entrée en vigueur du décret de l'autorisation préalable, est un décret pour protéger les intérêts de Auchan. Parce que Auchan voyant que l'Etat sénégalais n'empêchait pas l'ouverture illégale de Carrefour a décidé qu'elle ne se laisserait pas faire. Le FRAPP dénonce l'anti-démocratisme primaire du ministre du commerce. Il n'y a eu aucune consultation des différents acteurs avant la signature de l'arrêté n°1499 du 25 janvier 2019 (Et ils parlent de dialogue. Voilà un point de dialogue que l'implantation des grandes surfaces au Sénégal). Du moins ni le Collectif Auchan Dégage, ni le FRAPP qui sont des acteurs de la problématique de l'installation des grandes surfaces n'ont été consultés. Or, le décret réglementant la grande distribution au Sénégal avait fait l'objet au moins d'une parodie de concertation. Des acteurs recevant même le projet de décret pour avis avant sa signature par le président de la république. Le FRAPP demande au gouvernement du Sénégal : où est le critère du « poids démographique des villes ou des quartiers visés » tel que stipulé dans le décret n°2018-1888 en son article 8 ? Où est l'arrêté du ministre du commerce évoqué par l'article 15 du décret n°2018-1888 définissant la liste des produits que les commerces de grande distribution peuvent vendre en micro détail ? Le ministre du commerce, qui sert les intérêts de la grande distribution et non ceux des commerçant.e.ssénégalais.e.s, a de manière unilatérale décidé que la distance minimale à vol d'oiseau entre deux magasins de grandes distribution était de 800m et que la distance minimale à vol d'oiseau entre les magasins de grandes distribution et les marchés locaux était de 1000m. Voilà pourquoi le ministre n'a pas ouvert de concertation car il savait que les commerçants n'allaient pas acceptés ces distances ridicules. Mais mêmes ces distances, ce gouvernement n'est même pas capable de les respecter. Ainsi, entre Auchan Amitié et le marché de Fass il y a moins de 1000m. De même qu'entre Auchan Castor et le marché de Castor. De même qu'entre Auchan Gibraltar et le marché de Tilène. De même qu'entre Auchan Pikine et le marché Syndicat. De même qu'entre auchan Parcelles Assainies et le marché Gueule Tapée (rond point case bi). Entre Auchan Amitié et Carrefour Point E il y a moins de 800m. A l'article Premier de l'arrêté n°1499 du 25 janvier 2019 « fixant les conditions, les modalités de délivrance et de retrait de l'autorisation préalable d'ouverture des commerces de grandes distribution », ce ministre scélérat à écrit : « toutefois pour des raisons d'équilibre de la concurrence ou de sauvegarde des intérêts des consommateurs, une dérogation peut-être accordée, par rapport aux distances ci-dessus ». Une dérogation est une exception. Le FRAPP vient de lister 06 exceptions. Il ne s'agit plus d'exceptions mais d'une règle semi-coloniale : l'impérialisme et ses collabos ont horreur de l'absence de profit. Quand ils flairent le profit ils deviennent audacieux et même téméraires. Quand ce profit est important ils fouleront aux pieds toutes les lois humaines et n'hésiteront pas à commettre des crimes au besoin. Voilà pourquoi le FRAPP invite les commerçant.e.s, les démocrates, les patriotes, les antiimpérialistes à faire face à cette forfaiture. Le FRAPP demande au ministère du commerce de fermer les 05 magasins de Auchan qui sont près des marchés Castor, Syndicat, Tilène, Fass, Parcelles Assainies car ces magasins troublent l'ordre public national économique et social et sont une incitation à l'insurrection. Le FRAPP va attaquer le décret 2018-1888 organisant la grande distribution au Sénégal et l'arrêté n°1499 du 25 janvier 2019 du ministre du commerce. Dakar, le 15 mars 2019 Le Comité de Coordination Nationale du FRAPP FRANCE DEGAGE |
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