Amélioration du système de séchage artificiel des fèves de cacao dans les régions à forte pluviométrie au Cameroun : cas du bassin de production du sud-ouest.par Ignace Christian Bagnaka Institut panafricain pour le développement Afrique centrale (IPD-AC) - Master 2 2017 |
II. AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE SÉCHAGE SAMOAL'observation de la pratique de séchage artificiel dans le bassin a permis de déceler des failles dans le fonctionnement de l'équipement même si le facteurs humains est aussi incriminés. Ces défaillances sont plurielles. Depuis la conception jusqu'à l'utilisation en passant par la fabrication. Pour corriger ces défauts, il est important de comprendre leurs origines afin de réviser le cahier de charges en conséquence. La mise en place d'une démarche qualité hybride telle que le Lean Six Sigma pendant la phase de fabrication de ces séchoirs est possible. Pendant que le Lean Management s'articule autour de trois principaux axes dont : ü La fabrication des séchoirs à moindre coûts ; ü L'optimisation des délais de fabrication ; ü La recherche de la qualité. Le Six Sigma va permettre : ü D'améliorer le processus de fabrication des séchoirs ; ü D'éliminer des défauts sur les séchoirs ; ü De réduire le risque de rejet par l'utilisateur. Le succès de cette approche d'amélioration est possible si la connaissance de la démarche et la maitrise des outils présentés dans le chapitre 1 sont maitrisés. II.1 LES DÉFAUTS DE CONCEPTION DES SÉCHOIRS SAMOA Le séchoir SAMOA a été conçu par des bureaux d'études basés en métropole. Les ingénieurs n'ont pas pris suffisamment connaissance des contraintes d'utilisation et des contraintes environnementaux. · Les producteurs se plaignent d'un séchoir très lourd et difficile à transporter et à mettre en oeuvre (installation) ; · Le système d'évacuation des fumées doit être amélioré en combinant : o La création d'une pente sur le long de la conduite (mise en place des berceaux) o L'installation d'un soufflet pour accélérer l'évacuation des fumées d'une part et pour attiser le feu également. II.1.1 LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX À PRENDRE EN COMPTE La plupart des plantations des producteurs sont enclavées et les voies d'accès sont exiguës. Les producteurs sont donc obligés d'installer leur séchoir à proximité de leurs plantations. Les séchoirs sont livrés et réceptionnés dans les coopératives. Chaque producteur s'occupe de transporter son séchoir jusqu'à sa destination finale. II.1.2 LES CONTRAINTES D'UTILISATION Les insuffisances sur le contrôle de température ont été constatées. Les séchoirs « nouvelles générations » devront être équipés des thermomètres afin de contrôler la température de chauffe. La température de séchage doit être maintenue dans seuil compris entre 55°C et 65°C. Afin d'éviter de maintenir la porte du foyer ouverte pendant le séchage, un soufflet sera préconisé afin d'attiser le feu en cas de besoin. Une note de calcul doit être effectuée également en amont afin de trouver une épaisseur optimale des tôles afin d'alléger au mieux le séchoir. II.1.3 LE CAHIER DES CLAUSES TECHNIQUES PARTICULIÈRES Ce document est indispensable pour l'exécution des travaux publics et fait partie du cahier des charges. Ce sont les stipulations qui donnent une description précise des prestations à réaliser et permettent au sous-traitant d'avoir un canevas pour la réalisation des travaux et au maître d'oeuvre de suivre le déroulement du marché et la bonne exécution de ces prestations. II.2 LES DEFAUTS DE FABRICATION SUR LES SECHOIRS SAMOA L'organisation au sein du PRSC, ne permet pas au chef de mission d'être à la fois sur le terrain pour l'accompagnement, la sensibilisation des producteurs et de suivre la fabrication des séchoirs auprès des entreprises adjudicataires. Ces chefs de mission ne possèdent pas des connaissances pointues dans le domaine de la chaudronnerie et du soudage. Beaucoup de défauts de fabrication ont été constaté sur les séchoirs au moment de la livraison. Pour déceler les erreurs de fabrication pendant l'exécution des travaux, il convient de confier cette tâche à un expert du domaine de la métallurgie qui va jouer le rôle de maître d'oeuvre. Photo 6 : Défaut de soudage et défaut d'étanchéité Source : Observation BAGNAKA (2017) II.2.1 LA NATURE DES MATERIAUX À UTILISER Depuis novembre 1992, la norme européenne NF EN 10027 « Système de désignation des aciers » définit deux systèmes de désignation des aciers : une désignation symbolique qui se substitue à l'ancienne désignation française (NF 35-501) et un système numérique qui constitue une désignation simplifiée. La désignation symbolique, la plus répandue, classe les aciers en fonction de leur emploi, leurs caractéristiques physiques ou mécaniques ou leur composition chimique. ( http://www.aciersspeciaux.fr/aciers-de-construction/) Certains séchoirs sont fabriqués avec des aciers présentant un niveau de corrosion avancé avec des pertes d'épaisseur manifeste. La maîtrise d'oeuvre doit s'assurer que les aciers utilisés sont neufs et possèdent des certificats matières afin d'assurer toute traçabilité. Pour le cas échéant, le matériau requis est un acier ordinaire sans alliage codifié sous l'appellation S235. La lettre « S » (Structure) désigne la nature de l'acier et le domaine d'utilisation. Le chiffre « 235 » est la limite élasticité minimale de ce métal en MPa (Méga-Pascal). Toutes ces informations sont consignées dans le certificat matière qui est remis à l'entreprise au moment de l'achat de ces matériaux. Il en est de même pour les électrodes à souder qui doivent être vérifiées avant utilisation. Le choix de l'électrode à souder tient compte de la nature du métal à souder et de son épaisseur. II.2.2 LES CONTRÔLES ET TESTS APRES FABRICATION Les contrôles doivent être faits au fur et à mesure que l'exécution des travaux se déroule. Les points de contrôle sont définis en amont dans le cahier des charges. Les contrôles requis sont non destructifs. Après le traçage des tôles planes un contrôle dimensionnel est effectué et un contrôle visuel. Après les travaux de soudage, il convient d'effectuer des contrôles surfaciques appelé ressuage. Cette examen permet de se rassurer que la soudure est parfaite et continue. Sur certains séchoirs il a été constaté des percements au niveau des cordons de soudage. Ce type de défauts est de nature à laisser passer les fumées pendant le séchage. Ajouter à ce défaut, nous avons constaté des défauts d'étanchéité entre le foyer et le reste de la conduite. Un joint réfractaire est à préconiser afin d'éviter la propagation des fumées hors de la conduite. Photo 7 : Défaut de fabrication sur Séchoir SAMOA (Tôle perforée) Source : Observation BAGNAKA (2017) II.2.3 LA LIVRAISON DES SECHOIRS Les entrepreneurs chargés de l'exécution des travaux de fabrication des s'séchoirs sont installés en majorité à Douala. Il faut dont transporter les séchoirs jusqu'à Kumba. Le séchoir sont empilés les uns sur les autres dans des camions de fortunes. Les points de levage aménagés pour la manutention ne sont pas équidistants et ne permettent pas un levage des séchoirs à l'horizontal. Des réserves ont également été émise pour améliorer ces points de levages et sélectionner des transporteurs professionnels afin d'éviter également la déformation des séchoirs pendant le transport et la manutention. Photo 8 : Point de levage non conforme Source : Observation BAGNAKA (2017) II.3 L'EXPLOITATION DES SECHOIRS SAMOA Nous avons observé et interrogé les producteurs durant la phase d'exploitation des séchoirs. Le premier constat effectué est le fait que les séchoirs SAMOA ne sont pas toujours livrés avec un guide d'utilisation encore moins avec un guide d'installation. Le tableau ci-dessous justifie que 69,5 % de producteurs n'ont pas de manuel d'utilisation de séchoirs. En cas de défauts apparus sur les séchoirs pendant l'exploitation, les producteurs continuent quand même de les utiliser. Par exemple la récurrence de l'absence d'étanchéité qui conduit directement à la contamination des fèves par l'odeur des fumées. TABLEAU 3: UTILISATION DES SECHOIRS SAMOA
Source : Travail étudiant. Enquête BAGNAKA (2017) II.3.1 LA MATRICE DES DÉFAUTS DES SÉCHOIRS SAMOA Le tableau ci-dessous présente le récapitulatif des défauts majeurs sur les séchoirs SAMOA susceptibles d'être corrigés pour l'obtention d'un équipement fiable. TABLEAU 4: RÉCAPITULATIF DES DÉFAUTS DES SÉCHOIRS SAMOA
Source : Travail étudiant. Enquête BAGNAKA (2017) II.3.2 LES ACTIONS DE MAINTENANCE Le séchoir SAMOA une fois installé, ne peut plus être amovible. D'où l'importante de l'installer avec soin après s'être rassuré qu'il est bien conforme. Toutefois il convient de noter à chaque opération de séchage, le foyer doit être nettoyé et débarrassé des cendres et autres résidus de bois avant sa prochaine exploitation. II.3.3 LES INNOVATIONS À APPORTER SUR LES SÉCHOIRS SAMOA Le séchoir SAMOA a été conçu pour être directement utilisable par les producteurs sans investissement supplémentaire. Nos propositions vont à l'endroit des pouvoirs publics à travers le MINCOMMERCE qui est garant de cette partie de la filière cacao. Il est important d'intégrer un dispositif (thermomètre industriel) pour palper la température de séchage pendant le procédé de séchage. Un système de ventilation est également à concevoir afin de maintenir la porte du foyer fermée. La combustion dans le foyer est faite par du bois de chauffage. Nous avons proposé au PRSC d'envisager une autre source de combustion telle que le biogaz qui peut être mis en place avec des moyens modestes. Il peut être obtenu par fermentation des matières organiques à l'absence de l'oxygène. |
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