II. LES RECOMMANDATIONS OPÉRATIONNELLES A.
PARTIE FÉDÉRALE
1. RÉFORME DES LICENCES
A court terme, la FFT doit réformer ses licences pour
avoir des offres plus adaptées aux nouvelles attentes. Ce constat est
souvent ressorti lors des recherches et interviews menées pour cette
étude. La majorité des licenciés sont des loisirs,
pourtant aucune licence n'est destinée à ce public. Les
pratiquants ne consomment plus le sport de la même manière. Ils ne
sont plus forcément intéressés par la licence classique
qui fournit l'accès à la compétition. Il a
été remarqué, au cours de l'état des lieux et
l'étude empirique, que la pratique ne consiste plus à prendre une
licence et rester dans un club pendant plusieurs années. Les pratiquants
consomment le sport en mode zapping. Les pratiques se diversifient incitant les
pratiquants à être plus volatile d'un sport à l'autre.
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Il faut analyser les offres de licences de la FFT pour mieux
cerner que rien ne distingue clairement les prestations offertes dans la
licence Club, la licence Web et Découverte. La seule distinction est un
accès ou non à la compétition, une assurance et un
accès prioritaire à la billetterie de Roland-Garros et du Paris
Master. Suite à l'analyse des licences et des services qu'elles
proposent, la question suivante peut se poser : pour un joueur loisir, qui ne
cherche pas à faire de la compétition, quel contenu pourrait
l'attirer au sein d'une fédération comme la FFT ? Le nombre de
compétiteurs augmentent, cependant, le nombre de licenciés
continue de baisser. Cette analyse confirme que le segment loisir a besoin
d'être davantage développé. Dans la partie sur la
réforme des métiers des enseignants, il a été
analysé que le tennis loisir a besoin de se développer.
Cependant, pour développer cette pratique, il faut que l'offre
d'entrée soit adaptée, c'est-à-dire la licence. De plus,
la licence Club est la même pour tous les pratiquants qui la
possède. Son prix est identique pour tous et garantit les mêmes
services. Pourtant, les joueurs qui pratiquent de la compétition
consomment davantage les services de la FFT. En effet, ils ont accès
à des tournois et un système de classement spécifique est
mis en place pour eux, tandis que certains pratiquent le tennis uniquement deux
ou trois fois dans l'année en loisir. La FFT peut endiguer la baisse de
son nombre de licenciés, mais il faut développer une
réflexion au niveau du produit de la licence en tant que tel.
Créer de nouvelles licences permettrait d'apporter plus
de valeur ajoutée entre les différentes offres de licences mais
aussi pour se différencier des offres des autres sports. La FFT à
l'opportunité de mieux pénétrer le marché des
pratiquants qui jouent au tennis en dehors des clubs sur des terrains non
affiliés (estimé avec environ trois à quatre millions de
joueurs). Pourquoi ces joueurs ne viennent pas dans les clubs affiliés
à la FFT ? Il n'y a pas de réponse exacte, mais une des raisons
est peut-être que l'offre n'est pas assez attractive pour leur donner
envie de venir jouer dans ses clubs. Créer de la valeur ajoutée
dans l'offre de licences permettrait de rendre les clubs plus attractifs.
Les licences permettent aux fédérations de
développer leurs activités. Il faut également arriver
à mieux valoriser ce que les licences offrent aux clubs. Elles offrent
la gratuité des services comme l'outil de gestion ADOC, des formations
offertes par les comités et des conseillers pour développer la
pratique dans les clubs. À travers cette réforme des licences, il
faut considérer le modèle économique spécial de la
FFT, qui dépend à 80 % de Roland-Garros.
Pour implanter cette réforme, il faut développer
des licences «à la carte» avec une licence compétition
et une licence loisir. L'objectif est surtout d'apporter plus de clarté
et de distinction entre les licences. En effet, est-ce qu'on peut
considérer les enfants qui possèdent la licence Scolaire
actuelle
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comme des vrais licenciés ? Les enfants jouent au
tennis pendant leur cursus scolaire mais la plupart ne fréquentent pas
les clubs le reste de l'année. Cette distinction entre les deux licences
permettrait aussi d'avoir un rayonnement plus large des publics.
L'idée est d'imiter le fonctionnement des salles de
sports qui propose plusieurs types d'abonnements à l'année en
fonction des profils des pratiquants. Par exemple, certains ont accès
aux activités annexes de la salle comme la zumba, le renforcement
musculaire, etc., d'autres ont accès seulement aux équipements
pour faire du sport en autonomie. Il faudra établir les personas des
licenciés de la FFT. La majorité des licenciés de la FFT
pratique le tennis en loisir. Lorsqu'on regarde les licences, il n'y a pas
d'offre spécifique pour les pratiquants loisirs à l'année.
Il faut que cette licence loisir soit attractive pour les joueurs qui jouent
seulement quelques fois dans l'année. Avec une licence loisir, les
joueurs pourront rentabiliser leur adhésion dans les clubs et
améliorer leur expérience en tant que licencié. Bien
sûr, pour que cette licence loisir soit attractive, les clubs doivent
également développer la pratique loisir. L'intérêt
est de fidéliser les pratiquants, mais aussi de d'attirer de nouveaux
pratiquants. Pour cela, il faut limiter les contraintes et tendre vers un
modèle plus souple et adapté. Au niveau du coût, la licence
loisir sera moins chère pour les pratiquants parce qu'elle consommera
moins les services de la FFT. Cela risque d'occasionner un manque à
gagner financièrement pour la FFT. Cette perte pourra être
compensée, car la licence loisir représente un levier potentiel
pour fidéliser davantage de licenciés et en attirer des
nouveaux.
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