1.2.1.1. Adaptation à la sécheresse
(GOWTHORPE, 1993)
Dans les régions arides, le facteur limitant n'est pas
la température mais la disponibilité de l'eau, la période
critique n'est donc pas «l'hiver»-au sens occidental du terme-, mais
la saison sèche. En période sèche, les
végétaux désertiques ont deux alternations : Pour les
végétaux temporaires, les parties aériennes vont
complètement disparaître et seuls les graines ou les organes
souterrains (bulbes ou rhizomes) resteront en vie ralentie, sans pouvoir
profiter ni de la chaleur ni de la lumière qui deviennent alors des
facteurs aggravants, ni des éléments nutritifs du sol qui peuvent
être absorbés faute d'eau pour les dissoudre. Alors que les
végétaux permanents, qui conservent leurs parties
aériennes mais un ensemble de dispositif anatomiques et physiologiques
(encore
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mal connus) viennent assurer une meilleure alimentation en eau
et une réduction des pertes par évaporation.
Résistances aux autres facteurs
Les plantes ont aussi à lutter contre d'autres facteurs
:
La température : en milieu sec, la température
devient un facteur aggravant car elle augmente l'évaporation.
Le vent : il intervient par sa violence, par les particules
qu'il transporte et qui peuvent déchirer les parties aériennes
des plantes, et par les remaniements qu'il provoque dans le sol et par le fait
qu'il peut également chausser les végétaux, mettant
à nu leurs parties souterraines et les exposent ainsi à la
dessiccation( d'autant plus qu'il augmente énormément
l'évaporation).Par contre son action peut être favorable par
exemple lorsqu'il provoque un important dépôt de sable sur des
sols salés qui étaient stériles ou bien lorsqu'il
contribue à la dissémination des graines .
Le sel : lorsque la salure est forte, seules peuvent vivre une
petite minorité de plantes adaptées et notamment les
Chénopodiacées.
Les parties comestibles des plantes (feuilles, rameaux, tiges,
écorces...) présentent pour les herbivores du Sahara une
importance particulière. Si un certain nombre de plantes sont
respectées par ce qu'elles sont malodorantes ou acres d'autres pourtant
réputées fortement toxiques ne sont pas toujours
évitées par les animaux...
1.2.1.2. Phytogéographie
Le Banc d'Arguin peut être considéré comme
un véritable carrefour biogéographique où la surimposition
de plusieurs gradients détermine différentes subdivisions
floristiques.
Le Professeur TH. Monod considère cette zone comme une
limite de haut niveau hiérarchique et l'ensemble des naturalistes
estiment qu'elle constitue une charnière entre deux empires floraux : le
Paléarctique et Paléo - tropique. En effet, beaucoup de
végétaux (comme d'autre êtres vivants) trouvent ici leur
limite de répartition, soit septentrionale pour certaines espèces
tropicales (notamment Avicenia africana), soit méridionale pour
des espèces d'origine tempérée ainsi Spartina maritima
dont les prairies jouxtent cette mangrove Avicenia.
Autre la confrontation des espèces
tempérées, des espèces tropicales, ce gradient Nord-sud
fait se juxtaposer des espèces franchement sahariennes (Cornulaca
monacantha) et des espèces sahéliennes (Sancris
bifloris).
De plus, la présence océanique introduit un
gradient Ouest Est : les condensations occultes (brouillards et rosées)
relativement fréquentes et importantes favorisent la croissance de
certains végétaux sur la frange littorale
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(on trouve même des champignons et des lichens notamment
sur les pieds d'Euphorbia balsamifera)
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