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Dynamique spatiale et restructuration du noyau traditionnel de la commune de Keur Massar, Dakar, Sénégal


par Oumar DIOP
AFRIGIST - DESS 2020
  

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5.2) Restructuration du noyau traditionnel de Keur massar

L'approche utilisée ici a été inspirée de la restructuration in-situ, qui consiste à maintenir le plus possible les populations qui habitent les quartiers irréguliers sur le site et de faciliter leur accès à la propriété foncière et aux infrastructures de base. Cette approche a été inspirée du MOOC « Villes africaines : restructuration des quartiers précaires » de l'école polytechnique fédérale de Lausanne.

L'objectif final étant l'amélioration de leur cadre de vie et de permettre un regain d'activité et de fluidité dans le noyau traditionnel dense. Elle vise l'amélioration du quartier en minimisant les déplacements de population.

L'amélioration des conditions de vie dans le noyau traditionnel villageois (Keur Massar village) par le renforcement de son niveau d'équipement et l'accélération de l'intégration urbaine de ses populations aux structures formelles de la ville.

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Tableau 5: Avantages et inconvénients de la restructuration in-situ

SAvantages

Inconvénients

maintient les populations sur place et renforcer leurs situations

Nombreux litiges à arbitrer

Limiter les dégâts sociaux

Nécessité d'une ingénierie sociale d'accompagnement

Amorce d'une dynamique de changement in-situ

Amélioration physique du quartier différée

Coûts modérés pour l'administration

Nécessité de maitriser l'existant et faible maitrise des coûts

Source : MOOC restructuration des quartiers précaires, EPFL (Plateforme Coursera)

« Tout projet de résorption de l'habitat précaire quel que soit son échelle de référence et d'action globale (ville) ou partielle (quartier), fait nécessairement appel à une approche proprement technique et opérationnelle qui se traduit par l'identification claire d'une série d'étapes intermédiaires telles que la détermination des enjeux, le choix d'une stratégie et enfin l'inventaire des scénarios » (MOOC EPFL). Il fait également appel à une approche relationnelle basée essentiellement sur la nécessité de l'incorporation des populations de manière structurelle, et non seulement comme bénéficiaires des projets d'habitat.

« L'examen de l'urbanisation actuelle au Sénégal selon (TINE, 2012) révèle deux faits :

L'incapacité des pouvoirs publics à stabiliser l'actuel accroissement urbain et à gérer le développement cohérent des grandes agglomérations du pays.

La modestie des ressources budgétaires de l'Etat, ce qui limite considérablement les actions ou velléités de résorption de l'habitat spontané et de construction de logements sociaux en nombres suffisants.

Toujours selon la même source une telle situation justifie, l'élaboration d'une nouvelle politique urbaine plus adéquate et basée sur une stratégie participative. Celle-ci pourrait améliorer le sort de la grande masse des populations des zones urbaines déshéritées, voire contribué à la résorption des bidonvilles.

5.2.1) Scénario de restructuration inclusive (concertée)

Dans un tel scénario, en raison d'un vouloir d'adhésion et de pleine implication des populations dans l'opération de restructuration et de son effectivité, l'inclusion de la population semble être très évidente. Pour leur permettre de mieux accueillir le projet et puisqu'étant les principaux bénéficiaires du projet, leur adhésion est une condition sine qua none. Pour (TOHOZIN, 2016), ce scénario dit participatif et concerté peut faire l'objet d'un projet bénéficiant de l'appui des partenaires et des collectivités locales.

Ainsi, des auteurs (ARSTEIN, 1969); (THIBAUT, LEQUIN, & TREMBLAY, 2000)) ont préconisé différents niveaux d'implications des populations. A cet effet, Arnstein, donne une échelle allant de la non-participation des populations (manipulation et thérapie) en passant par une participation symbolique (information, consultation, réassurance), à un pouvoir effectif des citoyens. Thibault, Lequin et Tremblay quant à eux mettent en relation les techniques de participation avec le niveau de pouvoir des citoyens, mais en proposant aux niveaux les plus bas la communication, le marketing et le sondage.

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Graphique 3: Echelle d'Arstein Graphique 4: modalités de participation publique

Source : Thibaut et al

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En effet, cette opération pourrait être confortée par la perception générale sur le niveau de vie des populations. La population Keur Massar et en l'occurrence celle de Keur Massar village (noyau traditionnel villageois) présente un certains nombres de caractéristiques liées au statut socio-économique de la plupart de ses habitants.

? Précarité des conditions de vie

? Faiblesse de la desserte en services collectifs et sociaux

? Faiblesse et insuffisance d'infrastructures et d'équipements ? Occupation anarchique de l'espace géographique

Au vue d'une telle opération, la population pour un besoin de rénovation et de réhabilitation du cadre de vie, adhérera à la décision pour une amélioration par rapport aux difficultés quotidiennes citées plus haut

La voirie urbaine :

L'élargissement de la voirie urbaine dans la zone du noyau se fera suivant des critères préétablis par la réglementation en vigueur au Sénégal. Ainsi, une zone tampon de 10 mètres est appliquée sur l'axe des routes. En effet, du fait du manque de voirie urbaine dans la zone d'étude, des axes ont été rajoutés au circuit existant pour mieux desservir la ville. Ces voies (4 tronçons au total) permettront d'aérer la zone et la libre circulation des biens et des services. Sur la capture suivante, la sélection de toutes les maisons qui empiètent sur l'emprise de la voirie dans la zone du noyau ont été sélectionnées.

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Capture 1: Sélection par location

La fonction « select by location » a permis d'avoir les maisons qui empiètent l'emprise de la voirie urbaine. Ici, elle a été appliquée à la zone tampon qui a été créée au départ. Mais la sélection pouvait se faire suivant plusieurs méthodes d'analyse spatiale.

Figure 7: Bâtis sélectionnés empiétant l'emprise de la voirie urbaine

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L'opération effectuée a permis de sélectionner 144 unités de bâtis qui se retrouvent dans l'emprise de la voirie urbaine. Elles se retrouvent pour la plus grande part sur le long des axes qui ont été ajoutés.

Les voies principales :

Comme précédemment sur la voirie urbaine, la route principale qui est une route à grande envergure va subir un élargissement de son emprise. Sur les axes principaux, un buffer ou zone tampon de 12 mètres est appliqué permettant ainsi de dégager la voie pour une circulation plus fluide et efficace.

Capture 2: emprise de la route principale Figure 8: Bâtis empiétant l'emprise de la route

La sélection par location montre un ensemble d'unités de bâti qui empiète la route. Un ensemble de 47 bâtis a été sélectionné. Toutes les unités se retrouvent dans la zone du noyau traditionnel. L'implantation du village de Keur Massar semble au départ échapper à toutes idées de planification. Elle est marquée en partie par de grandes concessions qui jouxtent de part et d'autres des routes.

Cette sélection montre très clairement que l'extension de la zone de Keur Massar village n'empiète pas sur la route principale. Ce qui explique que la nouvelle extension de la zone respecte le règlement. Dans cette zone, l'implantation est l'oeuvre de promoteurs immobiliers

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et des coopératives d'habitat qui répondent aux désirs de plus en plus nombreux de parcelles à usages d'habitation à Dakar par les populations.

Après avoir effectué toutes les opérations de sélection des unités de bâtis sises sur les emprises de routes, on passera à la suppression sur le plan de ces unités qui ne respectent pas le règlement. L'essai de régularisation n'est pas chose aisée, car devant toucher à une couche défavorisée et aux conditions de vie précaires

Figure 9: restructuration du bâti selon l'approche concertée

Au vue de la situation de la zone après la simulation de restructuration, l'effet escompté donne une cadre plus agréable et conviviale. Au total 197 unités de bâti ont été enlevées de la zone. Toutefois, bien que nécessaire pour éradiquer la promiscuité, la précarité des conditions sociales et la rénovation de cet espace, il ne reste pas sans conséquence aussi.

Cette opération permettra une meilleure desserte de la zone en transport et une libre circulation des personnes et des biens. L'évacuation des ordures ménagères qui se trouve être un problème très important de la zone pourrait être enrayé car, les bennes à ordures peinent pour entrer à

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l'intérieur en ce moment. En sus de cela, les camions vidanges des fosses septiques éprouvent de réelles difficultés à cause des petites ruelles étroites et ensablées.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand