II.1.2 La prédominance des évaluations
coûts efficacité dans le secteur de la santé
Les évaluations de type coût efficacité
font partie des méthodes d'évaluation des effets largement
utilisées dans le secteur de la santé. Ces évaluations
trouvent leur fondement dans les analyses médico-économiques
portant sur la comparaison entre différentes interventions
médicales et sanitaires. En effet, une intervention a des effets sur la
santé tels que l'amélioration de la survie de la qualité
de vie mais aussi un coût. La comparaison entre diverses interventions se
fait donc en rapportant le coût total au résultat total.
D'autre part, la santé est réputée
être une composante essentielle du développement humain et,
l'utilisation des ressources qui y sont consacrées fait par
conséquent l'objet d'une attention particulière ; surtout
dans un contexte où ces ressources sont rendues insuffisantes du fait
d'une mauvaise conjoncture économique. Ainsi, l'insuffisance des
ressources allouées à la santé pose avec acuité la
question de leur utilisation efficace et, les évaluations de type
coût efficacité constituent des outils d'aide à la
décision de premier choix dans l'allocation desdites ressources dans ce
domaine.
Par ailleurs, la situation du financement de la lutte contre
le VIH/SIDA épouse le contexte général du financement la
santé. En effet, si les ressources consacrées à la riposte
de cet épidémie ont considérablement évolué,
elles sont restées toutefois insuffisantes et nettement en dessous des
cibles de la déclaration de politique de 2001 sur le VIH/SIDA. Dans ce
contexte spécifique, l'évaluation de l'efficacité d'une
action visant la prévention de nouveaux cas d'infections se trouve
amplement justifiée.
II.1.3 L'importance des études
d'efficacité dans les évaluations à mi-parcours
Lors de la présentation de la notion
d'évaluation, nous avons identifié, selon la programmation dans
temps plusieurs types d'évaluation généralement mis en
oeuvre dans la pratique. L'évaluation ex-ante qui intervient en amont
avant la mise en oeuvre du projet, l'évaluation intermédiaire ou
à mi-parcours qui permet de réorienter l'action entreprise et
analyser les premiers effets de l'intervention, l'évaluation finale
survenant en fin de programme et qui permet d'apprécier les
résultats à court terme. L'évaluation ex-post qui est mise
en oeuvre après la clôture du programme constitue le dernier type
d'évaluation généralement mise en oeuvre.
Si l'importance de chacune de ces évaluations n'est
plus à démontrer, l'évaluation à mi-parcours
revêt un caractère particulier dans la vie d'un projet. C'est la
seule évaluation qui est mise en oeuvre alors que le projet
s'exécute toujours. L'évaluation finale qui, comme son nom
l'indique intervient à la fin du projet, a une dimension
pédagogique. L'évaluation ex-ante pour sa part apparait comme un
soutien à la planification du projet et l'évaluation ex-post vise
la mesure de l'impact du projet. Vu qu'elle intervient avant
l'achèvement du projet, l'évaluation à mi-parcours a de
l'espace pour, éventuellement redresser les actions enclenchées
et les remettre sur la trajectoire des résultats attendus. Le
redressement de ces actions doit s'appuyer sur le niveau d'atteinte des
objectifs fixés ce qui nécessite d'appréhender
l'efficacité du projet à mi-parcours.
Ainsi, au nombre des six critères que compte une
évaluation, « l'efficacité » revêt une
importance particulière dans les évaluations à
mi-parcours. En effet, on s'attend très peu à ce qu'une
évaluation à mi-parcours questionne principalement la pertinence
d'une intervention ; c'est-à-dire l'adéquation entre les
objectifs et les attentes des bénéficiaires. Une
évaluation à mi-parcours ne saurait non plus se focaliser
principalement sur l'impact ou la durabilité du projet ; sa
période de mise en oeuvre ne permettant pas d'apprécier ses
effets à moyens et long termes. De ce fait, une évaluation
à mi-parcours se focalisera principalement sur les critères
d'efficacité et d'efficience du projet. Ainsi, même si des
préoccupations relatives à la pertinence du projet sont
soulevées, c'est le plus souvent via le questionnement de
l'efficacité. En effet un niveau de performance anormalement bas
relevé pour un indicateur donné peut être source
d'interrogations allant dans le sens de la qualité des indicateurs
utilisés ou encore leur pertinence.
Exécuté depuis 2006, le Projet de
Prévention du VIH/SIDA est actuellement à sa
3ème phase. La première phase s'est achevée en
2008, et a couvert trois pays parmi lesquels le Cameroun. La seconde phase
quant `à elle a duré quatre ans et s'est achevée en 2012.
La phase III-IV du projet vient juste de s'achever et il est prévu une
phase V probablement la dernière. Une évaluation se focalisant
uniquement sur les deux premières phases du projet peut être
perçue comme évaluation à mi-parcours et de ce fait, les
considérations relatives à l'efficacité et l'efficience se
posent avec insistance.
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