5.3. Caractérisation
sociodémographique
Cette étude montre une répartition
sociodémographique des exploitations agricoles en trois niveaux, dont la
situation des chefs d'exploitation agricole, la situation des ménages
agricoles et le niveau d'instruction des membres de ménages
agricoles.
5.3.1. Situation des chefs d'exploitation agricole
Toutes les observations faites que ce soit lors des
enquêtes informelles (focus group) et formelles montrent que la
totalité des chefs d'exploitation agricole sont des hommes et plus de
90% sont exploitants de leurs propres parcelles. Moins de 10% exploitent des
parcelles d'autres chefs exploitants. Cependant, il arrive que certaines femmes
ou des enfants ainés assument la responsabilité des chefs
d'exploitation agricole au cas où ce dernier est contraint à ne
pas être disponible pour des raisons maladives ou de recherche de travail
en République Dominicaine pendant un moment donné.
Pour ce qui a trait à la situation matrimoniale, il en
ressort généralement que 66.66% de chefs d'exploitation sont
mariés et 33.33% vivent en concubinage. La classe d'âge des chefs
d'exploitants agricoles est comprise entre 33 ans et 64 ans. L'âge moyen
d'un exploitant agricole est de 52 ans. Ceci montre à quel niveau que
les jeunes se retirent des activités agricoles (voir la figure 17).
59
Figure 17: Statut des chefs d'EA selon leur
catégorie
120%
100.00% 100.00% 100.00%100.00% 100.00% 100.00%
Concubinage Mariage
50%
100%
80%
60%
40%
20%
0%
50%
P. EA M. EA
Plaine
P. EA M. EA G. EA
Piémont
P. EA M. EA
Montagne
Source : Enquête de l'auteur, Octobre et
Novembre 2015
L'étude montre de toutes les aires topographiques, le
mariage est le statut des chefs de ménages des moyennes EA
enquêtées. Il faut mentionner que le fait de vivre en concubinage
dans la zone d'étude ne veut pas dire que la femme se réside le
ménage.
De ce fait, ce résultat revient à dire qu'en
plaine les moyennes EA ont généralement un statut nuptial alors
que les petites EA n'ont pas toutes ce statut où 50% d'entre eux vivent
en concubinage. Cette situation en plaine s'explique par l'offre de
cérémonies nuptiales dans certaines églises protestantes.
De là, les chefs de ménages qui vivaient en concubinage acceptent
de se faire marier sous l'organisation de l'église sans dépenser
aucun frais.
En piémont et en montagne, presque 2/3 des
chefs d'EA sont mariés et l'autre 1/3 vivent en concubinage.
Ceci dit que l'accès au même service des chefs d'EA en plaine leur
est favorable. En conséquences, les femmes n'accèdent au statut
de chef de ménage que si les hommes avant de migrer vers la
République Dominicaine (en quête du travail
rémunéré en espèce) travaillent certaines parcelles
jusqu'à l'ensemencement des grains ou boutures. La femme ou l'enfant
ainé désiré, à cet effet, a pour tâche
d'assurer la gestion des parcelles en termes d'entretien et de récoltes
voire la prise en charge du bétail. Il arrive parfois que l'exploitant
soit de retour avant les récoltes des cultures pluriannuelles et
industrielles.
60
Il est aussi à remarquer que le statut
célibataire n'est retrouvé sous aucune forme dans
l'échantillon enquêté dans la zone d'étude. Ceci
traduit que les jeunes s'intéressent plus à leur instruction
scolaire ou professionnelle. Afférant aux influences des relations
nuptiales sur le comportement du ménage et le fonctionnement des
exploitations agricoles, personne ne peut croire qu'elles sont sans effet.
Donc, les relations nuptiales sont une étape importante pour la survie
des exploitations agricoles du fait que les partenaires se sentent
concernés de la réussite de leur culture ou mieux encore de la
conduite de leur bétail. Ce qui est le contraire au statut concubin,
car, l'un des partenaires se réserve toujours le droit de ne pas
s'intégrer à fond dans les activités agricoles ou autres
de façon à éviter certains préjudices liés
aux enfants légitimes ou sous prétexte du regard de la
société. Il est à signaler que la majorité des
chefs de ménages vivant en concubinage sont des veufs.
|