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REPUBLIQUE
ENSEIGNEMENT
UNIVERSITE CHRETIENNE
Faculté des Sciences
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www.congoinitiative.org
B.P.78
DEMOCRATIQUE SUPERIEUR ET (E.S.U)
(U.C.B.C) BENI/NORD-KIVU
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BILINGUE
DU
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DU CONGO
UNIVERSITAIRE
CONGO
(F.S.E.G)
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Economiques et de Gestion
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«ACTIVITES INFORMELLES ET NIVEAU DE
VIE DES MENAGES EN MILIEU RURAL.
CAS DE LA PRODUCTION ET LA VENTE
D'ANANAS A MABOYA»
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Mémoire présenté et l'obtention du
Diplôme
Sciences Economiques
Option: Gestion et Affaires
Réalisé par:
BILLY MALIYABWANA
Encadreur : Ass1. MUMBERE Directeur: C.T MUSUBAO
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défendu en vue de de Licence en
et de Gestion Administration des
Braham
KITUKU Roger KIVUYIRWA Kennedy
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ANNEE ACADEMIQUE: 2014-2015
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Mémoire Billy UCBC
IN MEMORIUM
A notre regretté jeune Frère MUSA USHIDI qui nous a
quitté si tôt en étant trop jeune ; que son âme
repose en paix.
Billy Mémoire Page i
Mémoire Billy UCBC
Billy Mémoire Page ii
EPIGRAPHE
« Celui qui survit, ce n'est pas le plus fort, le plus
intelligent, mais
celui qui est capable de s'adapter le mieux au
changement. On s'adapte pour survivre ».
Charles Robert DARWIN
« Une bataille ne se gagne pas uniquement par la
force, mais aussi par la ténacité et le courage.
Un petit groupe des révolutionnaires
obstinés, peut non seulement tenir tête à une
armée, mais aussi la mettre en défaite, tout simplement parce
que ce petit groupe se bat pour ce qui lui appartient».
PATRICK-HENRY
Billy Mémoire Page iii
Mémoire Billy UCBC
DEDICACE
A toi cher père BONGWA KASEREKA MUZO; A toi
chère mère KAMIKUMBA N'MISONA Sabine; A MES FRERES ET SOEURS
; Nous dédions ce travail Fruit de votre amour à notre
égard et vos dévouements.
Billy Mémoire Page iv
Mémoire Billy UCBC
REMERCIEMENT
A l'issue de notre formation en Sciences Economiques et de
Gestion couronnée par ce travail de fin d'étude pour le cycle de
licence à l'Université Chrétienne Bilingue du Congo, il
est à la fois pour nous un devoir et un réel plaisir d'adresser
nos remerciements à ceux qui ont contribué d'une manière
ou d'une autre à l'aboutissement de ce travail, fruit d'un effort
inestimable.
Nous tenons à remercier en premier Dieu le Tout Puisant
pour nous avoir comblé de sa grâce jusqu'à ce jour. Et en
deuxième lieu, le corps scientifique de l'Université
Chrétienne Bilingue du Congo, U.C.B.C en sigle, pour sa contribution
à notre formation de qualité.
Notre gratitude s'adresse de manière
particulière au Chef de Travaux MUSUBAO KIVUYIRWA Kennedy et à
l'Ass1 MUMBERE KITUKU Roger qui, malgré leurs multiples occupations, ont
accepté de diriger ce présent travail et pour l'encadrement
exigent dont nous avons bénéficié de leur part.
Notre reconnaissance s'adresse à la famille Polycarpe
MASUDI pour avoir accepté de nous héberger en bon père de
famille. Son soutien moral, financier et spirituel nous a
réconfortés. Puisse ce travail être une expression de notre
gratitude.
A nos amis AMISI WASIMA Franck et GRACE KASEREKA pour leur
précieuse collaboration et leur attention particulière à
nos efforts communs d'efficacité et de rigueur scientifique.
Notre gratitude s'adresse à ADAMU PANINGI, BUTOTO
MAHINDUZI, CHRISTIAN BYAMANINE et ILIKO BOLOMBO, pour nous avoir tenu compagnie
et encouragements dont nous ne cessions de bénéficier ; sans
oublier MATESO JACQUES, UNGYERTHO UCCI William, BAHIZIRE NABINTU Olive, KAVIRA
MUMBIRI Dina, MOENGA USSENI, KAMBALE KANYABWE Franck, ASOMA ABANAKELO et bien
d'autres camarades étudiants.
Que tous ceux et celles, de près ou de loin, dont le
nom n'a pas été cité à l'occasion et qui ont
contribué au succès de notre parcours académique, trouvent
ici l'expression de notre profonde considération.
BILLY MALIYABWANA Braham
Billy Mémoire Page v
Mémoire Billy UCBC
SIGLES SIGNES ET ABREVIATIONS
°C : Degré Celsius
%: Pourcentage
$: Dollar américain
Av. JC: Avant la naissance de Jésus
Christ
BIT : Bureau International du Travail
c. à d: C'est-à-dire
CAM: Crassulacean acid metabolism
(métabolisme acide crassulacée)
cm: Centimètre
CSG: Contribution sociale
généralisée
F: Féminin, Femme
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
FIDA : Fonds International de
Développement Agricole
FMI : Fonds Monétaire International
g: Gramme
ha: hectare
IAA: Industrie agroalimentaire
INSEE : Institut National de Statistique et des
Etudes Economiques
Kcal: Kilocalories
Km: kilomètre
L: litre
M: Masculin m2: mètre
carrée m: Mètre
Billy Mémoire Page vi
Mémoire Billy UCBC
mg: Milligramme:
ml: millilitre
mm: Millimètre
ONU : Organisation des Nations Unies
Op.cit. : Opère citato
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PIB : Produit Intérieur Brut
Ph: potentiel
hydrogène
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PVD : Pays en Voie de Développement
TIF: Traitement d'induction florale
SF : Secteur Formel
SI : Secteur Informel
RDC: République démocratique du
Congo
UE: Union Européenne
USD: Dollars Américain
Billy Mémoire Page vii
Mémoire Billy UCBC
GLOSSAIRE
Agriculture biologique: méthode de
production agricole qui se caractérise par le refus de recourir aux
produits chimiques des synthèses utilisés par l'agriculture
industrielle et intensive depuis le début du XXe
siècle.
Agroalimentaire: Relatif à la
transformation par l'industrie des produits agricoles destinés à
l'alimentation (lait et dérivés, viandes, produits de la mer,
fruits et légumes, oléagineux comestibles, sucre,
céréales, boissons, produits tropicaux...).
Agro-industrie: comprend, outre
l'agroalimentaire, la transformation des matières premières
issues de l'agriculture, de la pêche et de la foresterie en produits non
alimentaires, comme les biocarburants, les biomatériaux et les
biotechnologies industrielles (« biotechnologies blanches »).
Aliment de base: c'est un aliment qui constitue
la base d'un régime traditionnel. Les aliments de base varient d'une
région à l'autre, mais sont généralement des
féculents bon marché d'origine végétale qui sont
riches en calories et qui peuvent se conserver facilement toute l'année.
Bien qu'ils soient très nourrissants, les aliments de base ne suffisent
généralement pas à fournir tous la gamme des
éléments nutritifs, et le régime alimentaire doit donc
être complémenté par d'autres aliments pour prévenir
la malnutrition. La plupart des aliments de base dérivent soit de
céréales, telles que le blé, le maïs ou le riz, ou de
Légumes-racines riches en amidon comme la pomme de terre, le taro et le
manioc. On y trouve aussi des légumineuses (légumes secs), le
sagou (dérivé de la moelle du tronc d'un palmier, le sagoutier),
ainsi que des fruits comme le fruit à pain ou la banane plantain.
Bouturage: Action de multiplier les
végétaux par bouture (fragment prélevé sur une
plante qui, planté en terre, prend racine et forme un nouvel
individu).
Broméliacées: famille de
plantes monocotylédone, exotiques, herbacées ou ligneuses,
souvent épiphytes, originaires majoritairement des régions
tropicales d'Amérique et des régions tropicales d'Afrique de
l'Ouest dont les plus importantes sont les ananas, la tillandsie, le billbergia
(de appartement), la bromélie.
Bulbilles: Petit bulbe ou bourgeon d'une plante
qui permet d'assurer le bouturage naturel ou artificiel.
Billy Mémoire Page viii
Mémoire Billy UCBC
Cayeux: Bourgeon qui se développe
à partir du bulbe principal.
Cultivars: Végétal
résultant d'une multiplication ou d'un clonage, cultivé en
horticulture pour ses qualités supérieur ; Variété
d'une espèce végétale obtenue artificiellement et
cultivée (hybrides, espèces sélectionnées).
Culture vivrière ou agriculture vivrière:
c'est une agriculture essentiellement tournée vers
l'autoconsommation et l'économie de subsistance. La production n'est
destinée ni à l'industrie agroalimentaire ni à être
exportée. Elle est en grande partie autoconsommée par les paysans
eux-mêmes et la population locale. Bien qu'essentiellement limité
au « tiers monde » ou « pays du Sud », cette forme
d'agriculture demeure très importante, représentant environ 20 %
de la production alimentaire mondiale
Cystéine: acide amine soufre qui entre
dans la composition de nombreuses protéine ; Aminoacide cristallin
présent dans la plus part des protéines.
Endopeptidase: Enzyme (substance
protéinique qui facilite ou qui accroît une réaction
biologique) protéolytique agissant sur les peptides et les
polypeptides.
Enzyme: Protéine dotée de
propriétés catalytique.
Féculents: ce sont des aliments d'origine
végétale, constitués dans une forte proportion d'amidon ou
plus généralement de glucides complexes. Il peut s'agir de
parties de plantes non transformées (graines, fruits, tubercules,
racines, tiges) ou de produits dérivés de l'industrie
agro-alimentaire (farine, fécule, pâtes alimentaires...).)
Gyrobroyeur ou gyro-broyeur ou Giro broyeur: est un outil
adaptable sur tout véhicule agricole ou forestière muni d'une
prise de force, servant à nettoyer une jachère, à
débroussailler une friche ou le bas-côté des routes, en
coupant et en broyant les végétaux
Habitude alimentaire: l'habitude alimentaire
défini le type et la quantité d'aliment que consomme une ou un
groupe de personne dans leurs quotidien ainsi que la fréquence de ces
consommation.
Hétérogène: composé
d'éléments variés ou dissemblables ; constitue
d'élément de nature différente.
Hétérogénéité :
caractère de ce qui est composé d'éléments
variés ou dissemblables
Billy Mémoire Page ix
Mémoire Billy UCBC
Hydrolase: enzyme qui provoque et favorise la
décomposition chimique d'une substance par l'eau.
Industrie agroalimentaire (en
abrégé IAA) est l'ensemble des activités industrielles qui
transforment des matières premières issues de l'agriculture, de
l'élevage ou de la pêche en produits alimentaires destinés
essentiellement à la consommation humaine.
Informel: Qui refuse de représenter ou ne
représente pas des formes reconnaissables et classables ; Qui n'est pas
organisé de manière officielle et stricte ; qui ne suit pas des
règles préétablies.
In vitro: (en latin: « dans le verre
»), signifie un test en tube, ou, plus généralement, dehors
de l'organisme vivant ou de la cellule.
Monocotylédone: Plante angiosperme
à fleur et à feuilles aux nervures parallèles, dont les
graines n'ont qu'un seul cotylédon. C'est aussi une classe de
végétaux phanérogames angiospermes dont l'ovaire n'est
formé que d'un seul cotylédon dans la plantule de leur graine et
qui ont généralement des feuilles isolées et engainantes
à nervures parallèles, et des organes floraux disposés par
trois.
Pédoncule: Partit de la tige portant la
fleur ou le fruit. Support de la fleur dans les inflorescences uniflores, ainsi
que dans les capitules et chottons; axe principal supportant les
pédicelles dans les inflorescences.
Parasite: Organe vivant qui se développe
aux dépens d'un autre organe vivant, appelé hôte, dont il
tire sa nourriture et auquel il nuit, mans sans le détruire.
Pétales: Chacun des
éléments qui forment la corolle d'une fleur.
Phénolique: Préparé
à partir des phénols ; Corps composé (C6H5OH), solide
cristallisé blanc, soluble dans l'eau, corrosif et toxique, à
odeur caractéristique, qu'on obtient par distillation du goudron* de
houille ou par synthèse à partir du benzène*, et qui est
le premier terme et le plus simple de la série des
Phénols.
Pléthorique: en quantité
excessive
Pollinisé: Transporter le pollen depuis
l'étamine, organe male de la fleur, jusqu`au
stigmate du pistil, organe reproducteur femelle.
Billy Mémoire Page x
Mémoire Billy UCBC
Précarité: caractère
instable et incertain dans la durée (d'un travail, d'un statut
professionnel) ; caractère de ce dont l'avenir, la durée, la
solidité ne sont pas assurés; qui peut à chaque instant
être remis en question.
Protéolytique: Qui produit la
protéolyse (dégradation des protéines sous l'effet
d'enzymes au cours du métabolisme).
Rejet: posse (d'un végétal) qui
croit à partir du pied de la tige ou de la racine.
Syncarpe: fruit composé de plusieurs
petites drupes succulentes, groupées en une masse unique.
Tupi: groupe ethnique du Brésil et du
Paraguay ; ... Vulnérabilité: sans
défense face aux agressions extérieures.
Billy Mémoire Page xi
Mémoire Billy UCBC
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n0 01 Les chiffres de l'emploi au Nord-Kivu
45
Tableau n002 Classification botanique 49
Tableau 03 Production d'ananas en Afrique, 2010-2012 Volume en
millier de tonnes 54
Tableau No 04: Valeur nutritive de l'ananas 60
Tableau n0 05 Valeur nutritive de l'ananas
traité 61
Tableau no06 Vitamines et minéraux
principaux 61
Tableau N0 07 Statistique des produits commerciaux
74
Tableau n0 08 Répartition des
enquêtés par tranche d'âge selon le sexe 80
Tableau 09: Répartition des enquêtés par
niveau d'étude 81
Tableau n0 10 : Période de forte, moyenne et
faible production des ananas a Maboya 82
Tableau n0 11 Moyen de transport utilisé 84
Tableau n0 12 Classification des enquêtés par
tranche d'âge cas des revendeurs 87
Tableau n0 13 Lieux de vente des revendeurs 88
Tableau n0 14 Lieux de vente des revendeurs 89
Tableau n0 15 Distribution d'ananas cas des
producteurs 91
Tableau n0 16 Distribution d'ananas cas des
revendeurs 92
Tableau n0 17, Principaux acheteurs auprès des
producteurs 93
Tableau n0 18 Principaux acheteurs auprès des
revendeurs 93
Tableau no 19 Quantité vendue par jour par
les des revendeurs en période de grande
production 94
Tableau no 20 Quantité vendue par jour par
les des revendeurs en période de faible
production 95
Tableau n0 21 jours de vente per semaine 95
Tableau n0 22 Niveau de revenu d'ananas, par
rapport aux besoins primaires 96
Tableau n0 23 Affectation du revenu cas des
producteurs 97
Tableau n0 24: Affectation du revenu cas des
revendeurs 97
Tableau n 0 25 Apprentissage de la culture d'ananas
98
Billy Mémoire Page 1
Mémoire Billy UCBC
INTRODUCTION
1. PROBLEME DE RECHERCHE
Depuis bien longtemps, l'homme s'est donné à
travailler la terre pour sa survie. L'agriculture est donc, un des vieux
métiers de l'homme.
L'histoire de la vie de l'homme est marquée par une
période où l'homme a découvert l'agriculture, et ceci a
été le début de la vie sédentaire, et donc le
début de la civilisation et du développement de la vie de
l'homme. Les pays du croissant fertile (la Mésopotamie antique, le moyen
orient) et la Chine antique (qui, a développé l'agriculture du
blé et du riz, et jusqu' aujourd'hui elle est classée parmi les
géants du monde dans le cadre du développement) ont
amélioré les techniques de l'agriculture depuis les années
5000 av. JC et ce progrès de l'agriculture a beaucoup plus
influencé leur développement1.
Dans ce même angle d'idée, nous aurons à
retenir le cas de la catastrophe naturelle qui, avait frappé le
Brésil vers les années 1975-1977, où, presque toutes les
plantations du café avaient pris feu; et que les conditions climatiques
de la RDC étant presque similaire à celles du Brésil (le
Brésil était un grand producteur du café au niveau
mondiale), le marché du café du zaïre était beaucoup
plus préféré; ainsi, les producteurs du café du
Zaïre s'étaient fait des revenus importants2.
Il est vrai que la RDC est un scandale géologique ; il
est aussi vrai que la RDC dispose de plus de 80 millions d'hectares des terres
arables dont moins de 10% sont actuellement exploitées. La
diversité des climats, appuyée par un important réseau
hydrographique, permet de pratiquer une gamme variée de
spéculations agricoles.
Les étendues d'herbage et des savanes sont susceptibles
de supporter un élevage de plus ou moins 40 millions de têtes de
gros bétail. Les forêts tropicales qui occupent 130 millions
d'hectares, soit 52% du territoire, constituent une réserve importante
de
1 LONGO KAZUMBA, Histoire classe terminale, édition
New Scott 2006
2 DUYCK J. géographie économique et du monde
contemporain, édition Loyola 146 pages
Billy Mémoire Page 2
Mémoire Billy UCBC
biodiversité et des terres aménageables. Alors que
le potentiel d'irrigation est évalué à 4millions
d'hectares, actuellement cette pratique est encore modeste3.
Certes, la RDC à des fortes potentialités
agricoles, elle a donc cette vocation. Ainsi, l'agriculture paysanne occupe 70%
de la population active. Parce que ce dernier demeure l'un des pays au monde
qui, dispose d'une hyper fertilité et où l'on peut cultiver
pendant toute l'année4.
La RDC, étant une nation vaste par sa situation
géographique et démographique, compte tenu des ressources du sol
et du sous-sol dont il dispose, aujourd'hui, elle aurait connu une position
considérable sur le plan économique. Le scandale
géologique de ses ressources minières, sa faune, sa flore, son
hydrographie, sont principalement des atouts qui seraient à la base
d'une croissance économique.
La RDC est un pays à vocation agricole en ce que
près de 70 % de sa population vit en milieu rural et dépend
essentiellement de l'activité agricole. Le potentiel du secteur, le
dispose à jouer un rôle important dans le développement
socio-économique du pays.
De manière paradoxale, la RDC enregistre, depuis
plusieurs années, une forte régression de ses performances
agricoles au point de ne plus être en mesure de répondre ou
satisfaire la demande alimentaire intérieure5.
C'est ainsi que, le pays est encore classé parmi les
pays sous-développés où la population vit dans des
conditions non conformes et particulièrement dans des zones rurales
où vivent plus de 80 % de la population avec moins d'un dollar par
jour.
La RDC est l'un des pays les plus pauvres au monde ; elle
occupe la 176eme place dans la liste des 182 pays de l'Indice du
développement humain. Près de six habitants sur dix (59 %) vivent
en dessous du seuil de pauvreté (1,25 USD par jour).6
Pourquoi une région fertile, dont l'agriculture est
productive et variée, est-elle également une région
où le retard de croissance chez les enfants a atteint le taux
3 Ministère de l'agriculture,
pêche et élevage, Note de politique agricole, inédit, Avril
2009
4 Mafelly MAFELLY-MAKAMBO, l'agriculture moteur du
développement de la RDC, inédit, Février 2007
5Ministère de l'agriculture,
pêche et élevage, Note de politique agricole op cite
6 PNUD, Indice du développement humain 2013,
http//
hdr.undp.org/fr/statistiques
Billy Mémoire Page 3
Mémoire Billy UCBC
alarmant de 50% ? La faim et la sous-nutrition des enfants
sont un problème persistant en République Démocratique du
Congo (RDC), malgré ses collines et vallées
luxuriantes7.
Le Nord-Kivu, et singulièrement la cité de
Maboya, est une preuve palpable de cette réalité. Comme tout
autre pays du mode, la RDC a besoin d'un moteur de la croissance
économique pour son développement.
La population de Maboya s'est depuis longtemps lancée
dans la culture de l'ananas. Les enfants naissent dans des familles ayant pour
activité principale, la culture et la production d'ananas, et eux aussi,
à leur tour deviennent cultivateurs d'ananas; pourtant, les conditions
socio-économiques des ménages à Maboya restent
indifférentes. Depuis des années, la population pratique
l'agriculture et vit presque au dépend d'elle. Ce peuple a
été toujours caractérisé comme étant un
peuple pratiquant une agriculture de subsistance.
Certes, toute culture agricole a une période culturale
ou une saison de production, mais les ananas de Maboya ne connaissent presque
pas d'interruption en termes de production ; tout au long de l'année il
y a des ananas disponibles sur marché.
La production et la vente des ananas par la population de
Maboya allongent la liste des activités du secteur informel,
conséquence de la crise socio-économique vécue en RDC
depuis des nombreuses décennies.
La baisse sans cesse croissante du pouvoir d'achat des
salariés exerçant dans le secteur moderne incite les
ménages à rechercher des revenus complémentaires dans le
secteur informel pour joindre les deux bouts du mois.
Cependant, l'absence d'une politique d'emploi, le non-paiement
ou la modicité des salaires dans la fonction publique et les pertes
d'emplois dans le secteur privé ont renforcé les activités
de subsistance, amplifiant ainsi la débrouillardise. L'informel devient
ainsi l'amortisseur social dans la mesure où il permet de traverser la
crise sans trop de secousses sociales.
7 Save the Children, La malnutrition en
terre d'abondance, Document d'information, inédit, 2013
Billy Mémoire Page 4
Mémoire Billy UCBC
En effet, du politicien à l'homme de la rue, de
l'intellectuel à l'analphabète, de l'Etat à l'individu, du
citadin au paysan, tout le monde est soit opérateur, soit
bénéficiaire des biens et services fournis par ce secteur.
L'informel agit ainsi à la fois comme soupape de sécurité
et amortisseur des chocs sociaux8.
Il est donc clair que pour le moment, le secteur informel est
devenu une source de régulation pour les travailleurs recyclés ou
reconvertis en Afrique. L'on comprend donc que l'économie informelle
repose sur un compromis social, un consensus muet de la tolérance du
non-respect de la loi9.
En considérant les activités de production et de
vente des ananas dans la localité de Maboya, notre recherche suscite des
interrogations suivantes visant à comprendre l'organisation du travail
informel en milieu rural:
1. Quels sont les principaux acteurs de la production et de
la vente des ananas dans la localité de Maboya ?
2. Comment s'organisent la production et la vente des ananas
dans ce milieu ?
3. Quel est le niveau de revenus réalisés par
les producteurs et les revendeurs des ananas ?
4. Ces revenus occasionnés par la commercialisation
des ananas sont-ils suffisants pour assurer la survie des ménages des
intervenants de ces activités?
2. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Parler des hypothèses selon M. GRAWITZ10
sous-entend un ensemble des réponses, recommandations et affirmations
que le chercheur peut avoir préalablement en attendant les
résultats de l'enquête menée sur terrain vis-à-vis
des interrogations de départ ou de la problématique.
L'hypothèse de recherche est par nature une proposition
ou une explication que l'on se contente d'énoncer sans prendre position
sur son caractère véridique, c'est-à dire sans l'affirmer
ou le nier. Il s'agit donc d'une simple supposition appartenant au domaine du
possible ou du probable11.
8 IBRAHIM SYSAVANE, l'informel c'est la vie, in
http://
www.africaoline.co.ci, 1997.
9 CISSE M. Confédération internationale des
syndicats libres : perspective dans un pays en développement en Afrique,
Genève, 10-13 septembre 2001.
10GRAWITZ M. Méthode de
recherche en science sociale, 2e éd. Dolloz, Paris, 1996,
p318 11 Wikipedia,
www.google.com,
consulté le 21-12-2014 à 15 heure 12'
Billy Mémoire Page 5
Mémoire Billy UCBC
De ce qui précède, nous nous sommes fixés
un certain nombre d'affirmations anticipatives dont voici la formulation :
1. Il semblerait que les principaux acteurs de la production et
de la vente des ananas soient essentiellement des femmes et les enfants ; les
hommes s'y intéresseraient moins.
2. Il se pourrait que la production et la vente des ananas
soient organisées par des producteurs eux-mêmes et quelque fois
par des intermédiaires qui assureraient le transport du produit des
producteurs aux consommateurs éloignés.
3. Il est probable que le niveau de revenus
réalisés par les producteurs et les revendeurs soit
inférieur à 100$ par mois.
4. Tenant compte de nos observations, nous osons croire que ce
revenu occasionnés par la commercialisation des ananas ne permet pas aux
différents intervenants d'assurer leur survie.
3. TRAVAUX ANTERIEURS
Dans nos lectures, certains travaux ayant trait à notre
sujet de recherche ont attiré notre attention. Citons entre autres:
BAHATI KALONDERO Monique12: dans
son travail sur «l'agriculture urbaine et son impact sur le
développement socio-économique en ville de Butembo».
L'auteur a libellé sa problématique de la
manière suivante: «l'agriculture urbaine a-t-elle eu un impact sur
le niveau de vie de la population de Butembo, voire même le
développement socio-économique de cette ville ?»
Dans ce travail l'auteur montre que la situation de baisse
d'épargne pousse à relever certains obstacles à la
réalisation des gains potentiels. Il s'agit notamment de la faiblesse de
la production, la difficulté d'atteindre les marchés favorables
et la hausse généralisée des prix des produits
manufacturés. Par ailleurs, ces obstacles ne conduisent pas au
désespoir de l'agriculteur car des atouts potentiels pouvant contribuer
à l'accroissement des recettes, voire de l'épargne, ont
été signalés. C'est le
12 BAHATI KALONDERO Monique,
l'agriculture urbaine et son impact sur la vie socio-économique en ville
de Beni, TFC, inédit, UCG, Butembo, 2008
Billy Mémoire Page 6
Mémoire Billy UCBC
cas de la fertilité du sol, l'habitude alimentaire du
milieu, la création d'autres activités susceptibles d'accroitre
le revenu.
L'intervention du consortium de l'agriculture urbaine de
Butembo, contribuerait au développement socio-économique de la
ville de Butembo si et seulement si le revenu de l'agriculture urbaine
accroissait l'épargne.
Enfin, l'intervention de l'administration publique
s'avère indispensable ainsi que les activités d'élevage
pour l'amélioration du revenu tiré par l'agriculture.
Espérance KAVIRA AKILIMALI13:
a traité de « l'Etude du revenu des femmes vendeuses des
choux en milieux rural. » Cas de la localité de SUPA-KALAU.
Dans ce travail, sa préoccupation a consisté
à déterminer la part du revenu consacrée aux besoins
primaires des vendeuses des choux entre autre: le besoin de se loger, de
s'habiller et de s'alimenter.» De ce fait, ce travail a été
basé sur deux questions fondamentales:
1) Pourquoi les femmes s'investissent-elles dans la vente de
choux da la localité de Supa ?
2) Le revenu de ces femmes vendeuses de choux permet-il de
subvenir aux besoins primaires ?
L'auteur montre dans ses recherches que les femmes affectent
plus de 60% de leurs revenus aux dépenses de première
nécessité, ce qui explicite mieux la part de
responsabilité que ces femmes vendeuses des choux en SUPA occupent au
sein du ménage et avec l'épargne investie dans différents
domaines de la vie économique de la localité, nous comprenons
mieux qu'elles contribuent au développement socio-économique de
la localité de SUPA.
L'auteur finit en suggérant aux femmes vendeuses des
choux la mise en place d'une structure bien ordonnée dans leur
activité. Et aux autorités politico-administrative
d'aménager l'infrastructure routière afin de faciliter
l'accessibilité des choux au grand centre de consommation de Beni, et
d'éviter de réprimer le secteur informel.
13 Esperance KAVIRA AKILIMALI, étude du revenu des
femmes vendeuses des choux en milieu rural cas de la localité de SUPA,
TFC inédit, UCG, Butembo, 2009
Billy Mémoire Page 7
Mémoire Billy UCBC
Lalo NTERANYA LWABIMBA14 a
orienté son travail sur «La problématique de la
fiscalisation du secteur informel en RDC». Cas de la province du Sud Kivu.
En abordant cette étude, l'objectif de l'auteur a été
celui de faire une analyse minutieuse sur le choix à opérer entre
la fiscalisation et la formalisation du secteur informel.
La problématique du travail a reposé sur les
interrogations ci-après : Qu'est ce qui est à la base de la
prolifération du secteur informel ? Quelles sont les difficultés
liées à la fiscalisation du secteur informel dans la ville de
Bukavu ? Quels mécanismes peut-on envisager pour fiscaliser le secteur
informel ? Quel serait l'impact socio-économique et fiscal de la
fiscalisation du secteur informel sur le développement de la R D
Congo?
Partant de ses hypothèses de départ et
après analyse des informations, l'auteur constate que la
prolifération du secteur informel en R D Congo en général
et dans la ville de Bukavu en particulier est dû à l'inapplication
des lois avec rigueur, l'absence de culture fiscale, la mauvaise gouvernance.
Certes, le pouvoir en place est animé par la volonté de
fiscaliser le secteur informel sans toutefois l'étouffer mais le laxisme
des agents de l'administration et le manque de collaboration parfaite entre
différents services publics constituent encore le blocage pour atteindre
cet objectif.
Pour l'auteur, une réforme de la loi régissant
le commerce en R D Congo et la mise en place d'une politique incitative
à la formalisation de ce secteur à l'instar d'autres pays du
CREDAF constituent des mécanismes à mettre en place pour la
fiscalisation durable du secteur informel.
Ainsi, la fiscalisation du secteur informel ne visera pas
seulement la maximisation effective des recettes qui constituent les moyens par
excellence de l'Etat afin d'intervenir dans le domaine social et
économique ; mais aussi permettre à l'Etat de réglementer
les marchés de charge non officiel et lutter contre la
thésaurisation par le rétablissement du circuit bancaire et la
mise en application de la législation sociale et du code du travail afin
de consolider les emplois créés par le secteur informel.
Par ailleurs, il convient de noter que la fiscalisation du
secteur informel recommande :
14 Lalo NTERANYA LWABIMBA, La problématique de la
fiscalisation du secteur informel en RDC; cas de la province du Sud Kivu,
Université catholique de Bukavu (UCB), mémoire inédit,
2008
Billy Mémoire Page 8
Mémoire Billy UCBC
- La prise en compte de la vision politique, économique,
sociale et Fiscale.
- La Bonne Gouvernance.
- La collaboration des services publics pour assurer un suivi
permanent des
acteurs du commerce et de l'artisanat.
- La culture du civisme fiscal.
- La mise en place d'un régime incitatif.
A la différence de nos prédécesseurs,
dans notre travail, nous voulons apprécier l'impact de la production et
la vente d'ananas sur le niveau de vie socioéconomique des
ménages des producteurs, dans le cadre de l'économie informelle,
dans la localité de Maboya. Mais aussi, la démarcation est
considérable sur le plan spatio-temporel.
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Depuis longtemps, l'agriculture a été et reste
pour tout pays en développement la base de la croissance
économique. En effet, celle-ci permet de satisfaire l'un des besoins
élémentaires énumérés par Maslow, le besoin
alimentaire. L'agriculture joue donc un rôle central dans le
développement économique parce que la majorité des
habitants des pays pauvres tirent leur substance du sol. Le seul moyen dont
disposent les dirigeants, réellement soucieux du bien-être de
leurs concitoyens pour améliorer la situation du plus grand nombre
d'entre eux, est de les aider d'abord à accroitre la productivité
de leurs cultures alimentaires et commerciales. Ensuite, il faut les aider
à élever les prix auxquels ces produits sont payés aux
agriculteurs.
La R.D. Congo traverse depuis plusieurs années une
crise économique. Cette dernière a contraint l'Etat à se
désengager progressivement dans le développement aussi bien
urbain que rural ; ce développement qui est considéré
comme inclus au progrès.
Confrontée à cette difficulté et à
certaines contraintes, l'homme par la recherche de son bonheur, s'attache
à créer certaines activités pour survivre et
améliorer ses conditions de vie. L'agriculture est l'une de ces
activités auxquelles l'homme recourt pour transformer la nature selon
ses besoins15.
La situation du chômage fait du secteur informel un
thème majeur d'investigation et d'analyse. L'informel dont d'aucuns
doutent jusqu'à nos jours des capacités ou qualités
15MUHINDO ND, L'agriculture au Congo,
Thèse, inédit, UNIKIS, 1990
Billy Mémoire Page 9
Mémoire Billy UCBC
développantes justifiera à travers cette
étude, sa vraie place et son vrai rôle dans la résorption
du chômage.
L'ampleur prise par l'économie informelle en RDC en
général et dans la localité de Maboya en particulier ne
nous a pas laissé indifférents. Cette étude constitue
modeste contribution à l'explication et à la compréhension
actuelle de ce phénomène peut être socioéconomique
d'une part; et de mettre à la disposition de tout intellectuel
désireux de cogiter sur l'économie informelle un outil de travail
judicieux d'autre part.
Aussi, entant que chercheur et scientifique, ce travail
permettra de mieux comprendre d'abord, le mode de vie des populations rurales,
leurs politiques de production agricole, ensuite comprendre les causes qui font
à ce que la production d'ananas de Maboya ne soit toujours pas prise en
compte lors d'élaboration des statistiques de production des fruits au
niveau tant national que international.
Nous espérons que les résultats de notre
étude permettront aux décideurs et praticiens dans les domaines
de l'agriculture et des programmes de protection sociale, en RDC et
au-delà, de baser leurs analyses sur les connaissances les plus
complètes possible des choix pratiques qui se présentent aux
familles et aux communautés.
5. OBJECTIF DE LA RECHERCHE
Par ce travail, nous nous proposons d'identifier, comprendre,
et analyser le problème qui fait à ce que la population de Maboya
(productrices d'ananas) puisse avoir une vie indifférente malgré
la production et l'écoulement de leurs récoltes. De ce fait,
fournir des éléments de réflexion aux
agriculteurs-producteurs d'ananas suite à leur activité qui est
une source de toute richesse et un élément qui mène au
développement économique d'une cité ou d'un pays ;
proposer des pistes de solutions que pourra suivre la population de Maboya afin
d'améliorer leur niveau de vie.
Notre recherche vise à mieux approfondir la connaissance
du secteur informel, à comprendre sa contribution réelle à
l'économie en terme de création d'emplois et de revenus pour
pouvoir résorber le chômage et lutter contre la pauvreté
d'une part, à suggérer aux autorités de maintenir le
potentiel de création d'emplois du secteur informel d'autre part.
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Mémoire Billy UCBC
Comme, on le dit le plus souvent, on ne peut espérer faire
reculer la pauvreté et le chômage sans créer des
opportunités économiques pour ceux qui se trouvent au bas de
l'échelle socio-économique et qui sont les plus nombreux.
De même, prouver aux investisseurs désireux, de
la productivité de terres agricoles de notre pays en
générale et la province du Nord Kivu en singulier ; la
probabilité d'une matière première considérable et
suffisante pour des industries agros alimentaire.
6. METHODOLOGIES
a. Méthodes utilisées
Le terme méthode désigne, selon certaines
approches, "la marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la
connaissance ou à la démonstration de la
vérité"16. En se référant à cette
définition, on considèrera la méthode d'une recherche
comme l'ensemble des opérations intellectuelles permettant d'analyser,
de comprendre et d'expliquer la réalité étudiée. La
méthode désigne donc une démarche logique,
indépendante du contenu particulier de la recherche, et qualifie des
processus et des formes de perception et de raisonnement destinés
à rendre intelligible la réalité à
appréhender17.
Considérant la nature de notre travail, nous avons eu
principalement à utiliser la méthode inductive qui nous a permis
de nous limiter à quelques producteurs et vendeurs d'ananas dans la
localité de Maboya pour arriver à tirer des conclusions
générales sur l'ensemble de la population
étudiée.
a. Techniques utilisées
En fait, pour éviter des confusions, on
préfèrera parler de techniques, en désignant les
procédés de recherche qui serviront à mettre en oeuvre
concrètement et à réaliser les opérations
correspondant aux différentes étapes de la méthode.
Nous avons fait recours lors de la collecte des données,
à des techniques ci-après:
16 Larousse encyclopédique
17 Jean-Louis Loubet del Bayle, Initiation aux
méthodes des sciences sociales, Paris - Montréal: Le
Harmattan, Éditeur, 2000, 272 p
Billy Mémoire Page 11
Mémoire Billy UCBC
? La technique d'entretien, en sciences
sociales, c'est le type de relation interpersonnelle que le chercheur organise
avec les personnes dont il attend des informations en rapport avec le
phénomène qu'il étudie.
D'une autre manière, c'est la situation au cours de
laquelle un chercheur, l'enquêteur, essaie d'obtenir d'un sujet,
l'enquêté, des informations détenues par ce dernier, que
ces informations résultent d'une connaissance, d'une expérience
ou qu'elles soient la manifestation d'une opinion.
? La technique de sondage a pour but
de décrire un tout en n'en connaissant qu'une partie. Le "tout"
constitue ce que l'on appelle "l'univers de l'enquête" (ou la "population
mère"): c'est l'ensemble des personnes dont l'on veut connaître
l'opinion. On étudiera seulement l'opinion d'une partie réduite
de cet univers: "l'échantillon" est la partie de l'univers qui sera
effectivement étudiée et qui permettra par extrapolation de
connaître les caractéristiques de la totalité de
l'univers.
? la technique d'enquête documentaire
consiste à observer la réalité de
manière indirecte, à travers les documents qui sont en quelque
sorte les traces que peuvent avoir laissées les phénomènes
que l'on veut étudier18.
7. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL
1. Théorie de l'offre et de la demande
L'offre et la demande sont respectivement la
quantité de biens ou de services que les agents économiques sur
un marché sont disposés à vendre ou à acheter en
fonction des prix.
Si la théorie de l'offre et de la demande recouvre pour
Roger Guesnerie une intuition ancienne, sa formalisation débute en 1838
lorsqu'Augustin Cournot introduit la courbe de la demande. Plus tard, Alfred
Marshall introduit une courbe de l'offre représentant l'offre en
fonction des prix. Dans le cadre de la théorie de l'équilibre
partiel entre l'offre et la demande, à l'intersection
de ces deux courbes se trouvent le prix et la demande d'équilibre.
L'intérêt du modèle de l'offre et de la demande est qu'il
permet hors du formalisme sophistiqué de l'équilibre
général d'appréhender de façon intuitive les
mécanismes à l'oeuvre dans la décision d'allocation des
ressources en économie de marché.
18 Jean-Louis Loubet del Bayle, op
cit
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Mémoire Billy UCBC
a. Histoire de la théorie de l'offre et de la
demande
Les tentatives de déterminer comment l'offre et la
demande interagissent ont commencé avec la Richesse des Nations
d'Adam Smith publié en 1776. Dans ce livre, il fait
l'hypothèse que le prix de l'offre est fixe, mais que la demande va
augmenter ou diminuer selon que le prix diminue ou augmente. David Ricardo en
1817 publie Des principes de l'économie politique et de
l'impôt dans lequel l'idée d'un modèle
économique est pour la première fois proposée. Il explique
de façon plus rigoureuse les hypothèses utilisées pour
démontrer la loi de l'offre et de la demande.
Durant le XIXe siècle l'école de
pensée marginaliste voit le jour avec les travaux de Stanley Jevons,
Carl Menger, et Léon Walras. L'idée principale est que le prix
est déterminé par le prix le plus élevé, le prix
à la marge. C'est une importante amélioration par rapport aux
idées d'Adam Smith à propos de la détermination des prix
d'offre.
Finalement, la plupart des bases de la théorie moderne
de l'offre et de la demande ont été finalisées par Alfred
Marshall et Léon Walras qui ont combiné les idées de
détermination de l'offre et les idées à propos de la
détermination de la demande afin de chercher un point
d'équilibre.
Depuis la fin du XIXe siècle, la
théorie de l'offre et de la demande a peu évolué. La
plupart des travaux ont conduit à examiner les cas particuliers du
modèle (oligopole, coût de transaction,
non-rationalité).
b. Définitions
L'offre d'un bien est la quantité d'un
produit offert à la vente par les vendeurs pour un prix donné.
Contrairement à la demande qui est la quantité
d'un certain produit demandée par les acheteurs pour un prix
donné. Le prix d'un bien est considéré comme une
quantité dépendant (entre autres) de l'offre et de la demande.
De ce principe on tire une loi mathématique : la
loi de l'offre et la demande. Cette loi est souvent
généralisée par une loi des
marchés, dénomination utilisée pour
désigner la loi qui régit un marché, avec ou sans
intervention de l'État.
Gravitation du prix
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Mémoire Billy UCBC
Offre et demande en fonction du prix
c. La loi de l'offre et de la demande
La loi de l'offre et de la demande est l'un des
éléments essentiels expliquant le fonctionnement d'une
économie de marché. Elle indique comment se concilient, par
l'arbitrage pacifique du marché, les intérêts apparemment
contradictoires des offreurs et des demandeurs.
En particulier la loi de l'offre et de la demande nous montre
que, sur n'importe quel marché, il existe toujours un niveau de prix qui
supprime la pénurie (ou l'excédent) et qui équilibre la
quantité offerte et la quantité demandée (pour ce prix,
les producteurs sont prêts à vendre la même quantité
de biens que celle que les consommateurs veulent acheter). Un tel niveau de
prix est qualifié d'optimal, parce qu'il maximise les avantages et
minimise les inconvénients, pour les vendeurs comme pour les acheteurs.
Ce niveau de prix, qui résulte de l'offre et de la demande,
détermine un équilibre qui est qualifié de stable, ce qui
signifie que si l'on s'éloigne de cet équilibre, des
mécanismes automatiques (ceux du marché) ramènent vers
l'équilibre ; c'est ainsi, par exemple, que pour un niveau de prix
inférieur à l'équilibre, il existera un excès de la
demande sur l'offre qui va provoquer une hausse des prix qui perdurera jusqu'au
retour à l'équilibre ; cette hausse des prix, en particulier, va
pousser les producteurs à augmenter l'offre, résorbant ainsi la
pénurie potentielle.
Ce mécanisme de rééquilibrage repose
naturellement sur la libre variation des prix. En ce sens, le blocage des prix,
leur fixation autoritaire par les pouvoirs publics, constituent toujours une
aberration économique. Si le prix est fixé à un niveau
trop élevé, la surproduction est inévitable ; c'est par
exemple le cas de nombreux produits agricoles, à l'intérieur du
marché commun, pour lesquels il existe des prix garantis qui
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Mémoire Billy UCBC
favorisent une surproduction et créent les
excédents que l'on connaît. Un raisonnement identique peut
être appliqué au marché du travail, où un salaire
minimum trop élevé est créateur de chômage. En sens
inverse, si le prix est fixé par les pouvoirs publics à un niveau
trop bas (prétendument pour empêcher l'inflation), la demande
excède
l'offre, ce qui entraîne la pénurie : l'exemple du
contrôle des loyers explique largement les pénuries de logement
que l'on a pu observer. Ce type de déséquilibre est encore plus
évident dans les économies planifiés, où tous les
prix sont bloqués et où se développent les
pénuries, les files d'attente et le marché noir.
La loi de l'offre et de la demande fait souvent
référence à l'équilibre partiel sur un
marché. Dans les marchés où l'équilibre partiel
s'applique, on constate les effets suivants :
? lorsque les prix montent
o l'offre a tendance à augmenter: les producteurs sont
incités à offrir plus de biens, de nouveaux producteurs sont
incités à s'installer, les détenteurs de ce bien sont
incités à s'en séparer.
o la demande a tendance à baisser: plus les prix sont
élevés, moins les acheteurs sont disposés à
acheter.
? lorsque les prix baissent
o l'offre a tendance à baisser: les producteurs sont
moins incités à produire.
o la demande a tendance à augmenter: moins les prix
sont élevés, plus les acheteurs sont disposés à
acheter.
Présenté autrement, étant donné un
marché où pour chaque prix on associe l'offre (la quantité
que l'ensemble des vendeurs veulent bien vendre), et la demande (la
quantité que l'ensemble des acheteurs veulent bien acheter), il existe
un point d'intersection qui maximise le nombre d'échanges. Un prix un
peu au-dessus laissera des vendeurs voulant bien vendre sans acheteur. Un prix
un peu en dessous laissera des acheteurs voulant bien acheter sans vendeur.
Dans les deux cas, le nombre d'échanges sera aussi plus petit qu'au
point d'intersection. Il y aura de toute façon des acheteurs et des
vendeurs qui ne seront pas satisfaits, mais ce sera à cause du prix et
non pas parce qu'ils n'ont trouvé personne en face.
Une courbe d'offre et de demande correspond à un nombre
donné d'offreurs et de demandeurs. Une augmentation (ou une diminution)
du nombre d'offreurs ou de
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Mémoire Billy UCBC
demandeurs provoque un déplacement vers la droite ou
vers la gauche, et donc une modification de l'équilibre.
Ayant constaté que ce principe pouvait s'appliquer
à bon nombre de marchés, les économistes ont longtemps
cherché quelles étaient les conditions que devaient remplir un
marché pour que le point d'équilibre soit atteint.
d. L'équilibre
général
En 1983, l'économiste franco-américain
Gérard Debreu obtient le prix Nobel d'économie pour avoir
rigoureusement démontré qu'une concurrence pure et parfaite
permet un équilibre et un seul, de l'offre et de la demande.
Cas spéciaux d'offre et de demande
En partant d'un postulat où les richesses ne sont pas
rares mais abondantes, nous avons alors une courbe de l'offre qui a la
même orientation que la demande. En effet, si les coûts sont
maîtrisés, et en appliquant le principe d'économie
d'échelle, l'unité supplémentaire produite sera meilleur
marché. Cela signifie donc que plus la production augmente, plus le prix
de revient unitaire diminue. C'est le cas pour de nombreux produits,
abstraction faîte du renchérissement du coût de la vie. En
prenant le secteur alimentaire par exemple, le volume offert provoque une
diminution du prix. Le rabais de quantité dérive aussi de ce
point de vue. Cette théorie a été rédigée
par Alain Zuin, lors de ses études en sciences économiques et
sociales, à Genève, en 2004. Il existe aussi des cas où
l'on constate que la demande augmente en même temps que le prix, tandis
que la baisse du prix provoque une baisse de la demande
? les biens de Giffen sont des biens de première
nécessité important dans le budget des consommateurs : le
renchérissement de ces biens entraîne un effet d'appauvrissement
équivalent à une perte de revenu, qui impose de renoncer à
d'autres consommations plus chères et à se rabattre sur ces
biens, malgré la hausse de leur prix ; inversement, une baisse du prix
de ces biens libère des ressources financières qui permet aux
consommateurs de se tourner vers des produits plus chers et réduit la
demande.
? de manière très marginale, pour certains biens
et services de luxe extrêmement chers (notamment sur le marché des
oeuvres d'art et sur celui du recrutement de chefs d'entreprises) des
comportements inverses, où lorsque les prix augmentent, les vendeurs
sont moins disposés à vendre et les acheteurs plus
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Mémoire Billy UCBC
désireux d'acheter. Ce phénomène est
nommé effet Veblen, effet de snobisme ou effet d'ostentation.
? spéculation, qui se généralise en
situation de déflation ou, inversement, d'inflation : la hausse du prix
d'un bien (ou une hausse générale des prix) peut être
interprétée comme le signe d'une rareté future ou d'une
bonne affaire dont les autres sont en train de profiter, donc comme le signale
qu'il faut acheter maintenant et le plus possible, car plus tard le bien ne
sera plus disponible ou il sera plus cher : la demande augmente. Inversement,
une baisse de prix peut s'interpréter comme le signale qu'il est
avantageux d'attendre pour acheter, car le bien sera disponible encore moins
cher plus tard : la demande baisse.
? l'effet d'Akerlof ou effet de marque se produit lorsque des
consommateurs, face à deux produits parfaitement substituables,
préfèrent le produit le plus cher, lui supposant une meilleure
qualité.
Il existe aussi des phénomènes plus complexes
où le mécanisme de l'offre et de la demande ne joue qu'avec
retard :
? les consommateurs peuvent puiser dans leur épargne
pour maintenir leur consommation quelque temps, en dépit d'une hausse du
prix. Ce phénomène est nommé effet de cliquet.
? les consommateurs peuvent avoir besoin de temps pour adapter
leur consommation à la nouvelle situation des prix (exemple : changer
d'énergie pour leur chauffage, adopter un véhicule plus
sobre).
e. Evolution de la demande
Lorsque davantage de personnes désirent un bien, la
quantité qui en est demandée pour un prix donné tend
à augmenter. Cette hausse de la demande peut dériver d'une
évolution des goûts, quand les consommateurs accroissent le
désir qu'ils ont d'un bien donné. L'évolution de la
demande peut être représentée graphiquement par une
translation de la courbe de demande vers la droite. La courbe initiale D1 est
alors remplacée par la courbe D2. La conséquence de ce changement
est la hausse du prix d'équilibre qui passe de P1 à P2, tandis
que s'accroît également la quantité d'équilibre qui
passe de Q1 à Q2.
Inversement, lorsque la demande diminue, les
phénomènes inverses se produisent. La quantité
échangée décroît ainsi que le prix.
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Mémoire Billy UCBC
f. Evolution de l'offre
Lorsque les coûts de production de l'offreur sont
modifiés, la courbe de l'offre se déplace en conséquence.
Si, par exemple, quelqu'un découvre une nouvelle manière de faire
pousser le blé, les producteurs tenteront d'accroître les volumes
vendus, si bien que la courbe S0 se déplacera vers la droite et
deviendra S1. Cet accroissement de l'offre provoque une diminution du prix
d'équilibre qui passe de P1 à P2. Quant à la
quantité d'équilibre, elle augmente de Q1 à Q2 car la
quantité demandée est accrue par la baisse du prix. Cette
évolution n'a d'effet que sur l'offre, la courbe de la demande reste
elle identique.
g. L'offre et la demande sur un marché
organisé
Sur un marché organisé, tel qu'une bourse
financière, la cotation d'un titre ou d'une obligation est choisie de
manière que le nombre de transactions soit le plus grand possible.
Un agent de change est chargé de réunir les
offres de vente et les demandes d'achat : les ordres de bourse. Chaque offre de
vente à un cours limite en dessous duquel le vendeur ne veut pas vendre.
Chaque demande d'achat a un cours limite au-dessus duquel l'acheteur ne veut
pas acheter. Chaque limite étant différente, l'agent doit choisir
une valeur telle que le nombre de ventes est égal au nombre d'achats.
Mathématiquement, ce cours permet aussi de maximiser le nombre
d'échanges car toute autre valeur laisserait des vendeurs voulant bien
vendre mais sans acheteur et inversement.
h. Loi du marché ou contrôle des
prix
Graphique en faveur d'un système de prix libres pour
réguler l'offre et la demande, The Freeman, 1958, traduction
libre (consulter l'original)
Les économistes libéraux critiquent ou
dénoncent les pratiques de contrôle des prix, ne serait-ce que
parce qu'elles seraient contre-productives.
Des pratiques de contrôle des prix ont toujours
existé3. Elles consistent en la fixation de prix (exemple :
les prix des consultations médicales ou celui du blé dans la
France d'après-guerre4), en l'instauration de prix minimums
(exemple : le salaire minimum) ou pour protéger les autres clients des
vendeurs contre le risque de faillite des vendeurs (exemple : les tarifs de
certains contrats d'assurance) ou pour protéger les producteurs actuels
contre la concurrence de nouveaux venus (exemple : l'interdiction de la vente
à
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Mémoire Billy UCBC
perte), en l'instauration de prix maximums pour
protéger les acheteurs (exemple : le taux d'usure), ou encore en
l'encadrement de l'évolution des prix (exemple : la limitation de la
hausse des loyers).
? Lorsque les pouvoirs publics veulent protéger les
vendeurs, ils instituent un prix minimum (par exemple un salaire minimum)
supérieur au prix d'équilibre. Il s'ensuit dans le modèle
(voir sur le graphique) que la demande est inférieure à l'offre,
et même inférieure à la demande qui correspondrait au prix
d'équilibre, si bien que l'offre n'est pas satisfaite (exemple : dans le
monde du travail, il y a alors progression du chômage). D'après ce
modèle, cette politique, mise en oeuvre pour protéger les
vendeurs, a donc pour effet pervers d'empêcher certains vendeurs de
vendre. Pour le Prix Nobel d'économie Gary Becker : « augmenter le
salaire minimum, c'est augmenter le chômage ».
? De même, lorsque les pouvoirs publics veulent
protéger les acheteurs, ils instituent un prix maximum inférieur
au prix d'équilibre. Il s'ensuit dans le modèle (voir sur le
graphique) que l'offre est inférieure à la demande, et même
inférieure à l'offre qui correspondrait au prix
d'équilibre, si bien que certains producteurs ont intérêt
à ne plus produire et qu'une partie de la demande n'est pas satisfaite.
D'après ce modèle, cette politique, mise en oeuvre pour
protéger les acheteurs, a donc pour effet d'empêcher certains
acheteurs d'acheter.
Les contrôles de prix prennent maintenant en compte les
mécanismes de l'offre et de la demande (exemple : quota de production
pour le lait en Europe)5.
Une autre forme de contrôle des prix est l'obligation
pour tous les vendeurs d'appliquer le même prix, comme le prix unique des
livres en France.
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Mémoire Billy UCBC
Équilibre entre offre et demande, en concurrence, et
situation lorsque l'État impose un prix
plafond.
i. Politique de la demande et politique de
l'offre
En économie politique, on distingue souvent deux types de
politiques opposées.
La politique de la demande (Thomas Malthus, John Maynard Keynes,
Karl Marx) met
l'accent sur la demande, les dépenses, par crainte
d'excès d'offre, d'excès d'épargne, de surproduction, de
« manque de débouchés » pour les produits, provoquant
le chômage
et la fermeture des entreprises. Pour Marx, la sous-consommation
ouvrière finira par causer la perte du capitalisme. Keynes explique la
crise de 1929 par une faiblesse de la
demande globale : il faut donc augmenter la demande et les
dépenses publiques pour assurer le plein-emploi, la dette publique
étant vue comme un « levier ». La crise
pétrolière des années 1970 devait montrer
l'inefficacité de cette théorie qui entraîne
inflation et stagnation économique.
La politique de l'offre, dont la première formulation fut
la loi de Say ou loi des
débouchés, joue sur les incitations à la
production, au travail, à l'épargne, à l'investissement,
par la baisse des impôts et la dérégulation. Une
croissance
économique durable ne peut naître que d'une
augmentation du volume de travail ou de la productivité. Le travail et
le capital, combinés au sein des entreprises, sont des facteurs
premiers, et non une finalité en soi ; c'est l'offre, la prise de risque
par les
entrepreneurs, qui « tire » la demande
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Mémoire Billy UCBC
2. Théorie de la localisation
La théorie de la localisation
s'intéresse à la localisation géographique des
activités économiques. Elle est devenue une partie
intégrante de la géographie économique, des sciences
régionales et de l'économie spatiale. La théorie de la
localisation répond à la question : quelles activités
économiques se localisent où et pourquoi ?
La théorie de la localisation se base principalement sur
la théorie microéconomique, notamment sur l'hypothèse que
les acteurs économiques agissent dans leur propre intérêt.
Conséquemment, les firmes choisissent des situations qui maximisent
leurs profits et les individus choisissent celles qui maximisent leur
utilité.
a. Origines
Même si certains chercheurs plus anciens devraient recevoir
quelques crédits (Richard Cantillon, Etienne Bonnot de Condillac, David
Hume, Sir James D. Steuart, et David Ricardo), c'est surtout à partir du
premier livre Der Isolierte Staat de Johann Heinrich von Thünen
en 1826 qu'on peut situer la naissance de la théorie de la localisation.
D'ailleurs, le principal spécialiste des sciences régionales
Walter Isard a nommé von Thünen le père de la
théorie de la localisation. Dans Der Isolierte Staat, von
Thünen a noté que le coût de transport des biens consume une
partie de la rente économique de Ricardo. Il a noté que parce que
ces coûts de transport et la rente économique varient suivant les
biens, la distance du marché résulte en différentes
utilisations du sol et en différentes intensités de cette
utilisation.
À partir de von Thünen, une sorte
d'hégémonie allemande s'est installée dans la
théorie de la localisation, notamment avec le livre Die Zentralen
Orte in Sûddeutschland de Walter Christaller en 1933, lequel a
formulé une grande partie de ce que nous connaissons aujourd'hui comme
la théorie des lieux centraux. Une contribution notable a
été apportée par Alfred Weber, qui a publié
Über den Standort der Industrien en 1909. À partir d'un
modèle semblable à une structure physique adaptée des
idées de Pierre Varignon (Varignon frame), Weber a appliqué les
tarifs du transport ferroviaire des matières premières et des
produits finis à la fonction de production des produits finis pour
développer un algorithme qui détermine la situation optimale pour
une usine, ce qui l'a conduit à formuler le célèbre
problème de Weber. Il a aussi introduit les distorsions induites par la
main-d'oeuvre ainsi que par les forces
Billy Mémoire Page 21
Mémoire Billy UCBC
d'agglomération et de désagglomération.
Weber a ensuite discuté le groupement des unités de production,
anticipant les zones de marché de Lösch.
Avant les travaux d'Alfred Weber, Carl Wilhelm Friedrich
Launhardt a conçu une grande partie de ce pour quoi Weber a reçu
crédit. De plus, ses contributions sont curieusement plus modernes dans
leur contenu analytique que celles de Weber. Ceci indique que Launhardt
était en avance sur son temps et qu'il n'a simplement pas
été compris de la plupart de ses contemporains. Il n'est pas
sûr que Weber ait connu les publications de Launhardt. Weber a
certainement été influence par d'autres, en particulier Wilhelm
Roscher et Albert Schäffle, qui a probablement lu l'oeuvre de Launhardt.
Quoi qu'il en soit, la pensée dans le domaine de la localisation ne
s'est développée qu'après la publication du livre de
Weber.
b. Johann Heinrich von Thünen
Johann Heinrich von Thünen, parfois
Thuenen, né le 24 juin 1783 à Canarienhausen,
aujourd'hui Wangerland, Basse-Saxe, décédé le 22 septembre
1850 à Tellow près de Teterow, Mecklenburg, était un
économiste allemand.
Il publie en 1826 chez Friedrich Perthes à Hambourg le
résultat de ses réflexions économiques dans un ouvrage
intitulé "l'État isolé en relation avec l'agriculture
et l'économie nationale" ("Der isolierte Staat in Beziehung auf
Landwirthschaft und Nationalökonomie"). Compte tenu de la
qualité de ses recherches, il est nommé en 1830 docteur
honoris causa par l'université de Rostock.
Il publie enfin, l'année de sa mort, la deuxième
partie de son ouvrage dans laquelle il présente sa théorie du
"salaire naturel", formule exprimée dans une équation
qui est gravée sur sa pierre tombale à Prebberede-Belitz
près de Teterow.
c. Théorie
Dans sa théorie de l'État isolé, Thünen
est parti de l'idée d'"homme économique" développée
par Adam Smith, selon laquelle le producteur cherche à maximiser le
profit de sa terre. Thünen, propriétaire terrien, savait qu'un tel
profit repose sur l'utilisation optimale des surfaces et des coûts de
transport. En se concentrant sur ces deux variables, et en faisant
disparaître les autres facteurs, il obtient un État isolé
homogène, avec une ville-marché en son centre. L'économie
dans la zone avoisinante se réorganise alors en fonction du comportement
économique prédéfini. Le coût du transport
dépend de la distance et du produit. Le profit par unité de
surface (rente de
Billy Mémoire Page 22
Mémoire Billy UCBC
situation) décroît plus la distance au marché
est grande. La rente de situation, selon le terme utilisé par
Thünen, doit être comprise comme la valeur maximale qu'un producteur
peut payer pour la terre, sans perdre d'argent.
Thünen conclut que la production d'une denrée ne vaut
la peine qu'à une distance donnée du marché. En dehors de
cette distance, soit le coût de la terre (rente foncière) ou de
transport devient trop élevé, soit une autre culture est plus
rentable. Thünen ayant calculé les coûts de transport par la
distance à vol d'oiseau du marché, les zones ainsi
définies sont circulaires : les anneaux de Thünen.
Les produits ayant des coûts de transport
élevés (légumes, lait dans le cadre du calcul de
l'époque) sont localisés où la rente foncière est
la plus élevée. À l'inverse, les produits ayant des
coûts de transport plus faibles (bétail vif par exemple) sont
localisés dans les zones les plus éloignées du
marché. La rente foncière caractérise le montant le plus
élevé que le producteur d'un produit donné peut payer, et
constitue un indicateur de la compétitivité sur ce produit dans
la ville-marché.
8. DELIMITATION DU TRAVAIL
Ce travail, consistant à analyser les revenus des
agriculteurs producteurs d'ananas, concerne principalement les agriculteurs de
Maboya, et particulièrement ceux ayant pour activité principale,
la culture d'ananas.
Nos enquêtes se sont concentrées dans la
localité de Maboya, elles ont porté sur la production et la vente
des ananas et le niveau de revenu des ménages producteurs d'ananas ; au
courant de la période allant de 2014 à 2015 et nos enquêtes
se sont déroulées à partir d'Avril 2015 jusqu'en Juin
2015. Notre étude s'étend donc, sur une période de 12 mois
soit d'Avril 2014 à Avril 2015.
9. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Afin de mener à bien ce travail, nous l'avons
subdivisé en deux chapitres, précédés d'une
introduction et suivis d'une conclusion générale. . Le premier
chapitre porte sur le travail informel et la culture de l'ananas, tandis que le
deuxième porte la production et la vente des ananas à Maboya.
Billy Mémoire Page 23
Mémoire Billy UCBC
10. DIFFICULTES RENCONTREES
Pour la réalisation de ce travail, nous nous sommes
heurtés à certaines difficultés parmi lesquelles nous
citons:
? L'obtention des données fiables car certains services
ne se soucient pas de la collecte et de la conservation des informations.
? Le manque d'ouvrages spécialisés dans la
matière de l'économie agricole et économie informelle dans
le milieu locale;
? Le manque des références et pièces
justificatives auprès des opérateurs économiques de ce
secteur a rendu la réalisation de notre travail plus pénible.
Billy Mémoire Page 24
Mémoire Billy UCBC
CHAPITRE PREMIER:
ECONOMIE INFORMELLE ET CULTURE DE L'ANANAS
A travers ce chapitre, nous poursuivons comme objectif
principal l'appréhension conceptuelle et définitionnelle. Cette
approche théorique tourne autour du secteur informel (section
1ère) et de la culture de l'ananas (2e
section).
I.1. NOTION DE L'ECONOMIE INFORMELLE
Le secteur informel prend une part de plus en plus grande dans
l'économie des pays en développement et plus
particulièrement en Afrique, en termes de production, de distribution de
revenu ainsi que de création d'emplois. De plus, les stratégies
de réduction de la pauvreté placent au centre des politiques de
développement les questions d'emploi ou de micro finance, intimement
liées au secteur informel. Par ailleurs, vu l'impact de la crise
économique et financière mondiale et des autres crises, il est
indéniable que l'économie informelle, qui, dans les pays
africains, est à l'origine de la création de plus de 80% des
emplois, a un rôle clé à jouer pour la survie des
populations les plus pauvres.
« Contrairement à ce qu'on a longtemps
supposé, le secteur informel n'est pas un phénomène
passager, ni marginal et voué à disparaître à moyen
terme. Son ampleur et sa complexité grandissantes dans la vie
économique, sociale et politique des pays en développement, en
général, et d'Afrique en particulier, sont une
réalité incontestée et de plus en plus reconnue ». Ce
constat, fait par l'Organisation internationale du travail (OIT), s'appuie sur
des données quantitatives et montre que non seulement le secteur
informel constitue une part significative des économies africaines,
sud-américaines et asiatiques, mais encore qu'il occupe une place de
plus en plus prépondérante dans la création d'emplois et
la production de la richesse nationale.19
Il est important, par ailleurs, de promouvoir la bonne
conduite des affaires publiques et de réduire, pour les pouvoirs
publics, les coûts liés à l'informalité et à
l'informatisation. Les travailleurs et les entreprises du secteur informel sont
souvent
19 Maldonado C. et al, Méthodes
et instruments d'appui au secteur informel en Afrique francophone, OIT,
(2004)
Billy Mémoire Page 25
Mémoire Billy UCBC
victimes de pratiques de harcèlement, de corruption et
d'extorsion de la part de fonctionnaires corrompus et sont confrontés
aux coûts prohibitifs et à la complexité des
procédures administratives liés à la création et
à l'exploitation des entreprises.
En revanche, ils ne paient pas d'impôts directs ni de
cotisations sociales, ce qui constitue un avantage important. Pourtant, on
attend des pouvoirs publics qu'ils assurent aux acteurs de l'économie
informelle un certain accès à tous les services potentiels d'un
Etat responsable, depuis l'infrastructure de base jusqu'à la
sécurité sociale intérieure et extérieure: autant
de services qui doivent être financés en grande partie par la
fiscalité de l'économie formelle. Pour améliorer les
droits et la protection dans l'économie informelle, il faut en
même temps que les gouvernements investissent massivement dans les
structures de la bonne conduite des affaires publiques afin d'assurer
l'exécution des contrats, de protéger les droits de
propriété, de garantir la sécurité des personnes et
la stabilité sociale, de réduire les risques environnementaux et
de santé publique, etc.
Pour un pays pris globalement, l'informalité constitue
un frein à l'utilisation plus efficace des ressources et aux
améliorations de la productivité. Il s'ensuit que
l'économie fonctionne en deçà de ses potentialités,
ce qui a des répercussions négatives sur les taux de croissance
économique.20
Simplifier les règles et les procédures
économiques et diminuer les coûts des transactions encouragerait
l'activité d'entreprise et faciliterait la formalisation. Simplifier les
lois et règlements n'est pas synonyme de déréglementation
totale.
Il faut aussi se souvenir que l'économie informelle
contribue de deux manières au moins à la croissance
économique. Premièrement, dans bon nombre de pays, la production
et les salaires modestes des travailleurs informels contribuent à la
croissance des industries, y compris des principales industries exportatrices.
Deuxièmement, la production des entreprises informelles contribue
également à la croissance économique. Les tentatives
récentes d'estimation de la contribution de l'économie informelle
au PIB situent cette contribution entre 7 et 38 pour cent du PIB total dans 14
pays de l'Afrique subsaharienne.21
20 Conférence internationale du
Travail, op cit
21 Conférence internationale du Travail, op
cit
Billy Mémoire Page 26
Mémoire Billy UCBC
L'économie informelle est le secteur où ont
été créés la plupart des emplois ces
dernières années, mais aussi celui où les droits des
travailleurs posent le plus de problèmes. Pour l'OIT, les droits
fondamentaux au travail ont la même importance dans l'économie
informelle et dans l'économie formelle, ce qui explique le souci de
créer des emplois de qualité, et pas n'importe quel type
d'emplois. «Le travail n'est pas seulement une question d'argent; c'est
aussi une affaire de droits de l'homme. Il ne peut y avoir de travail
décent que si l'équité et la dignité auxquelles
chacun aspire dans son emploi sont garanties.»22
La capacité des décideurs à concevoir et
mettre en oeuvre des politiques fondées concernant le secteur informel,
suppose qu'ils soient correctement informés des réalités
multiformes de ce secteur et reçoivent à temps les données
leur permettant d'en suivre régulièrement l'évolution.
Cependant, l'absence d'information sur le secteur informel, engendre une
sous-estimation du Produit Intérieur Brut (PIB) et de l'emploi global,
limitant ainsi la compréhension des autorités publiques sur les
problématiques telles que la couverture sociale, l'accès au
crédit, ainsi que le différentiel de rémunération
entre l'emploi formel et informel.
La population active occupée dans le secteur informel
comprend toutes les personnes qui, pendant une période de
référence donnée, étaient pourvues d'un emploi dans
au moins une unité du secteur informel indépendamment de leur
situation dans la profession et du fait que cet emploi constitue leur
activité principale ou secondaire.23
I.1.1. Définition de l'économie
informelle
L'économie informelle désigne l'ensemble des
activités productrices des biens et services qui échappent au
regard ou à la régulation de l'Etat.
Selon une autre acception, elle peut être définie
comme étant l'activité économique réalisée
par le « secteur informel » (ou « secteur non structuré
») tel qu'entendu par le bureau international du travail.
22 Conférence internationale du Travail, op
cie
23 Commission économique des
Nations Unies pour l'Afrique (UNCEA), Étude sur la Mesure du Secteur
Informel et de l'emploi informel en Afrique, Juillet 2009
Billy Mémoire Page 27
Mémoire Billy UCBC
Le secteur informel est l'ensemble des activités
économiques qui se réalisent en marge de la législation
pénale, sociale et fiscale ou qui échappent à la
Comptabilité Nationale.
Autrement dit, c'est l'ensemble des activités qui
échappent à la politique économique et sociale, et donc
à toute régulation de l'État.
Dans tous les cas, les deux définitions se recoupent
puisqu'elles soulignent l'idée de fraude. Paradoxalement, ce secteur
censé se soustraire au contrôle de l'État, fonctionne
allègrement au vu et au su de tous. Complaisance ? Ambiguïté
de l'État. ?
Des trois secteurs connus (primaire, secondaire, tertiaire), dans
quelle catégorie classer l'informel dans la mesure où toutes les
activités des trois secteurs y sont représentées ? Banques
traditionnelles (tontines), ateliers de réparation, médecine de
proximité s'y côtoient.
Le secteur informel est officiellement défini comme
« un ensemble d'unités produisant des biens et des services en vue
principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes
concernées. Ces unités, ayant un faible niveau d'organisation,
opèrent à petite échelle et de manière
spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital
en tant que facteurs de production.
Les relations de travail, lorsqu'elles existent, sont surtout
fondées sur l'emploi occasionnel, les relations de parenté ou les
relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords
contractuels comportant des garanties en bonne et due forme».
Ce concept du secteur informel prend naissance. Il englobe des
travailleurs pauvres, exerçant un travail pénible, mais dont les
activités économiques ne sont ni reconnues, ni
enregistrées, ni protégées, ni réglementées
par les pouvoirs publics24.
L'informalité économique est alors : « une
façon de faire les choses » caractérisée par: une
facilité d'entrée, un recours aux ressources locales, une
appropriation familiale des ressources, une production à petite
échelle, une technologie adaptée et une main d'ouvre importante,
dans un marché de concurrence sans
réglementation25.
Jusqu'au milieu des années quatre-vingt, le secteur
informel se définit comme un secteur parallèle au secteur formel.
Il existe alors deux manières d'analyser l'informel.
24 Bureau International du Travail, Rapport
d'activité 2002.
25 MUHEME Gaspard, comprendre l'économie informelle,
Academica, 1996
Billy Mémoire Page 28
Mémoire Billy UCBC
La première associe la pauvreté à
l'informalité. Elle est centrée sur le ménage et
précise que les ressources des familles proviennent à la fois du
secteur formel et du secteur informel.
La seconde analyse est plutôt centrée sur
l'unité de production. Les gouvernements et les institutions
internationales mettent l'accent sur une évaluation quantitative de la
production. De l'aspiration à faire évaluer les petites
entreprises informelles vers le statut de petites entreprises formelles
découle l'aide aux micros entreprises, par le crédit à
l'investissement et l'aide à la formation26.
Selon Bruno Lautier, les politiques d'ajustement structurel
font croître le taux de chômage dans les pays en
développement à partir des années quatre-vingt. Plusieurs
Etats abandonnent leur politique de subsides aux denrées de
première nécessite en milieu urbain. Le discours des organismes
internationaux change.
L'informel a maintenant un rôle plus social que
productif. Il est alors qualifié : « d'éponge à
emploi ». Grâce à ses qualités de
créativité, de dynamisme et de flexibilité, l'informel
devient alors un outil d'adaptation aux politiques d'ajustement
structurel27.
En RDC, le secteur informel a pris une ampleur exceptionnelle
au fur et à mesure que ce pays s'enfonçait dans une crise
économique profonde. Dans son analyse, Oasis Kodila Tedika28
précise que le secteur informel représenterait plus de 80% de
l'économie. Dès lors, il constituerait un frein au
développement plus rapide et un facteur réducteur de l'assiette
fiscale, minimisant ainsi les dépenses d'infrastructures dont le pays a
besoin. Alors que certains voudraient l'atrophier ou le supprimer, le vrai
problème c'est avant tout d'en déterminer l'origine.
Cette « démoralisation » a naturellement
entraîné vers le bas les salaires (le revenu d'un salarié
passe de 1572.5 dollars en 1973 à 28 dollars en 1998) et vers le haut le
taux de chômage (il est estimé à plus de 90% aujourd'hui).
Avec un tel tableau, la population dotée d'esprit d'entreprise s'est
déversée dans les activités dites
26 MUHEME Gaspard, op cit.
27 BRUNO Lautier, l'économie informelle dans le tiers
monde, éd. La découverte, Paris, 1994.
28 Oasis Kodila Tedika, Aux origines du secteur informel en
République démocratique du Congo, inédit
Billy Mémoire Page 29
Mémoire Billy UCBC
« informelles ». L'effondrement du secteur formel
fut donc inévitablement compensé par le développement du
secteur informel. Une situation très préoccupante car handicapant
la consolidation d'une économie intégrée en RDC.
La question revêt plusieurs aspects dit BUABUA WA
KAYEMBE : social, juridique, économique, politique. Elle a en outre de
nombreuses implications d'ordre fiscal dans la mesure où de l'avis des
spécialistes, les personnes qui oeuvrent dans ce secteur
échappent au contrôle fiscal et à
l'impôt29.
I.1.2. Origine et raison d'être de l'économie
informelle
a) Dans les économies
développées:
Pour certains, l'économie informelle un simple
résidu de l'économie préindustrielle (l'économie
familiale), un manque de l'Etat-province et de la société des
loisirs (l'économie conviviale), ou le résultat des perversions
de l'économie moderne (le travail au noir).
Pour d'autres, l'économie informelle loin de
disparaitre, semble jouer le rôle de soupape de sécurité
des économies normalisées et être un gage de
flexibilité des sociétés, dans le cadre desquelles les
performances toujours plus élevée qu'on y attend, n'y sont
obtenues qu'au prix d'une « sur adaptation », elle-même source
des nouvelles rigidités.
Plusieurs facteurs sont pointés qui semblent contribuer
à l'existence et au maintien du travail et du secteur informel:
? Le caractère simple de l'activité: facile
d'accès aux activités, l'échelle restreinte des
opérations, mise en oeuvre de qualifications qui s'acquièrent de
façon pratique, en dehors du système scolaire officiel ;
l'utilisation de techniques simple et le nombre réduit de travailleurs
;
? Un effet de proximité for: utilisation des ressources
disponibles localement ; importance de la structure familiale ;
débouchés de l'activité assurée sur les
marchés informels, échappant à tout règlement et
ouverts à la concurrence.
b) Dans l'économie en développement:
Le secteur informe occupe une place importée, sinon
dominante:
29 BUABUA WA KAYEMBE, Fiscalisation
de l'économie informelle Au Zaïre, PUZ, Kinshasa 1995
Billy Mémoire Page 30
Mémoire Billy UCBC
? Le volet non marchand recouvre les activités
domestiques au sens large: ce sont celles qui sont assurées dans un
contexte traditionnel, de nature familiale ou clanique, le plus souvent
rural.
? Le volet marchand recouvre des activités marchandes
réalisées dans les périphéries urbaine ou zones
défavorisées par des individus qui s'efforcent de survivre en
combattant par tous moyens à leur disposition la misère et le
sous-emploi. Ces activités qui se réalisent en marge de
l'économie « normale » témoignent d'une forme de
créativité et de débrouillardise indéniable
(recyclage des matériaux et ou produit usagés...).
c) Dans les économies en dysfonctionnement
Les activités « informelles » correspondent
à la création et à l'existence d'une «
économie grise ». Elles sont favorisées par l'existence de
dysfonctionnement résultant d'un contexte structurel ou des pratiques de
certains agents économiques. ? Dans les économies
planifiées, cette économie « intermédiaire »
peut être plus au moins largement tolérée dans la mesure
où les pratiques qu'elles supposent sont censées contourner ou
remédier aux dysfonctionnements (rigidités et pénuries) du
système de gestion officiel.
? Dans tous les régimes économiques (y compris
en économie de marché) certains agents peuvent tirer parti de
leur position ou de leur situation pour en tirer profit. La finalité et
le fonctionnement des activités peuvent être
détournés par les pratiques de corruption, d'entente, d'abus de
position dominante, voire de détournement.
I.1.3. Causes et développement de l'économie
informelle
Certains économistes éprouvent une gêne
à appliquer la notion de "secteur" à celui de l'informel. Les
raisons de l'émergence du phénomène : entre les
années 50 et 80, l'Afrique s'est distinguée par un boom
démographique inversement proportionnel à la croissance
économique. Avec un revenu per capita inférieur à
1 000 dollars, ces
Billy Mémoire Page 31
Mémoire Billy UCBC
pays n'ont pas moins franchi le cap de 24% de croissance
démographique par an. Au cours de la même période, la
population urbaine s'élevait au rythme de 6% par an et celle des villes
périphériques de 10% alors que l'accroissement des emplois
offerts dans le secteur formel ou secteur moderne ne représentait que
2%. Très vite, la demande d'emplois est apparue supérieure
à l'offre. A la trilogie déterminante classique, doit-on ajouter
un quatrième secteur qui serait le secteur informel ayant droit de
cité au même titre que ses trois rivaux ?
La plupart des travailleurs informels dans les pays en
développement sont indépendants et ils travaillent à leur
compte ou possèdent et gèrent de très petites entreprises.
Le travail non déclaré est souvent un moyen d'abaisser les
coûts de main-d'oeuvre.30
Le développement du chômage urbain,
conséquence logique de la crise économique, s'est
accompagné de l'émergence et de l'essor du secteur informel.
C'est une question de survie de ces populations refusées par le secteur
formel. L'incidence de la concurrence mondiale incite par ailleurs les
entreprises de l'économie formelle à faire migrer les
salariés sous contrat formel vers des relations d'emploi informelles ne
prévoyant ni salaire minimum, ni garantie d'emploi, ni avantages sociaux
et à encourager les unités informelles à faire passer les
travailleurs de contrats semi-permanents à des mécanismes de
travail occasionnel ou à la pièce dépourvus de
sécurité d'emploi, de salaire minimum ou d'avantages sociaux. La
mondialisation conduit aussi souvent au passage de l'emploi indépendant
sûr à des formes plus précaires d'emploi
indépendant, lorsque les producteurs et les négociants perdent
leur créneau de marché. Suite à ces évolutions et
à l'arrivée d'un nombre croissant d'hommes dans l'économie
informelle, les femmes sont généralement reléguées
à l'extrémité de l'économie informelle qui
correspond aux revenus les plus faibles, souvent en tant que travailleuses
à façon ou que commerçantes ambulantes.
Le secteur informel joue un rôle d'adoption des migrants
et un rôle d'accueil des agents économiques exclus du secteur
officiel. C'est une zone tampon entre le secteur traditionnel rural (le monde
paysan ou le troc est roi) et le secteur moderne. La fin du troc a
chassé la population rurale vers le secteur informel faute d'être
captée
30 Conférence internationale du
Travail, op cit
Billy Mémoire Page 32
Mémoire Billy UCBC
par la fonction publique. Bref, il y a un dédoublement
du secteur formel en secteur informel ou chaque activité dite "en
règle" a une réplique.
D'un côté, les petits producteurs appartiennent
à des réseaux caractérisés par des relations
interpersonnelles de confiance et de coopération et liés aux
unités domestiques (non dissociation des budgets domestiques et
productifs, utilisation de la main-d'oeuvre familiale, dilution du surplus au
sein des familles). Mais, de l'autre, ils sont insérés au
marché et subissent la concurrence.
En définitive, c'est l'incapacité de l'État,
de répondre aux besoins fondamentaux de la population dans les domaines
de l'emploi, de la santé, du logement et de l'éducation qui est
à l'origine du foisonnement du secteur informel. Secteur informel et
développement économique Face à l'échec des
pouvoirs publics, le secteur informel est venu en quelque sorte à la
rescousse du modèle légal (formel).
L'expansion récente de l'économie informelle est
liée non seulement à la capacité des entreprises formelles
à absorber la main-d'oeuvre mais aussi à leur propension à
le faire. De plus en plus d'entreprises renoncent à produire au moyen
d'un effectif classique de travailleurs regroupé dans une usine ou un
lieu de travail uniques, de grande taille et enregistrés, et sont en
train de décentraliser la production et d'organiser le travail selon le
principe de la «spécialisation souple», c'est-à-dire en
constituant des unités de production de petite taille, plus souples et
spécialisées, dont certaines demeurent non enregistrées ou
informelles. Dans le cadre des mesures de compression des coûts et des
efforts visant à améliorer la compétitivité, les
entreprises utilisent de plus en plus un petit noyau de salariés
dotés de conditions d'emploi et de salaire classiques (emploi formel)
implanté dans un lieu de travail formel fixe et assorti, en
périphérie, de travailleurs «non classiques» ou
«atypiques» et souvent informels oeuvrant dans divers types de lieux
de travail éparpillés en différents endroits. Ces mesures
comprennent souvent l'externalisation ou la sous-traitance et une
dégradation des relations d'emploi traditionnelles au profit de
relations d'emploi plus souples et informelles.
La crise financière et économique qui a
débuté en 2008 à de profondes répercussions sur
l'emploi partout dans le monde. On peut s'attendre à ce que le
ralentissement de l'activité économique provoque une hausse du
chômage, réduise la
Billy Mémoire Page 33
Mémoire Billy UCBC
mobilité de la main-d'oeuvre au niveau international et
fasse augmenter l'emploi informel. Ces évolutions auront des
conséquences critiques pour les niveaux de pauvreté et les
distributions des revenus31.
Si l'emploi informel a été choisi
délibérément pour éviter les impôts ou les
charges administratives, les pouvoirs publics devraient chercher à
mettre en place des structures formelles efficaces qui encouragent les
individus à entrer sur le marché formel ou à y revenir.
Les pays devraient s'efforcer de mettre en place des structures formelles
capables d'offrir un degré de flexibilité et d'efficience
équivalent, ou supérieur, à celui que les circuits formels
peuvent offrir. Ainsi, les travailleurs du secteur informel, qui ont souvent un
fort potentiel d'innovation et de croissance, peuvent contribuer plus
efficacement à la compétitivité générale
d'un pays. Pour cibler ceux qui sortent volontairement du secteur formel, il
faut également mettre en place des mécanismes d'application de la
réglementation crédibles. Il faut donc consacrer plus de
ressources aux inspections du travail, par exemple, qui aideront à
repérer les contrevenants et à faire mieux respecter les
règles et les réglementations du pays.32
En dépit de l'importance croissante qu'il revêt
même dans certains pays dont la RDC, l'emploi informel demeure un
problème épineux pour les pays en développement. Le
travail est pratiquement le seul moyen de survie de la majorité du 1.7
milliard de pauvres qui vivent avec moins de deux dollars par jour, ce qui
montre bien à quel point l'emploi est important pour la réduction
de la pauvreté et pour le développement économique.
La pénurie générale d'emplois formels et
la couverture et l'efficacité limitées des systèmes de
sécurité sociale font que les personnes démunies doivent
souvent exercer n'importe quelle activité simplement pour subvenir
à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Les travailleurs licenciés doivent souvent accepter le
premier emploi disponible, même s'il est moins intéressant que
celui qu'ils viennent de perdre.
31 Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE), L'emploi Informel dans les
pays en développement : une normalité indépassable ?,
Mars 2009
www.oecd.org/publications/syntheses
32 OCDE, op cit
Mémoire Billy UCBC
Certains groupes, les jeunes et les femmes par exemple,
exigent une attention particulière, car ils sont
surreprésentés parmi les travailleurs informels. La proportion de
femmes dans les formes les plus vulnérables d'emploi informel semble
disproportionnée. Jusqu'à une date récente, les chercheurs
et les décideurs s'intéressaient principalement aux
disparités entre les sexes dans la participation au marché du
travail et aux obstacles auxquels les femmes se heurtent dans l'emploi. Cet
aspect garde certes toute sa pertinence, mais il convient de prendre en compte
un autre aspect des résultats au regard du marché du travail :
les disparités entre hommes et femmes dans la qualité des emplois
et l'inégalité d'accès à des emplois
intéressants, sûrs et bien rémunérés. Il est
primordial de comprendre pourquoi les femmes sont surreprésentées
dans le secteur informel pour formuler des politiques plus efficaces qui
permettent à la population active d'un pays, notamment aux femmes, de se
consacrer à des activités productives.
Des centaines de millions de femmes travaillent à
travers le monde, mais elles occupent souvent des emplois informels, de faible
qualité, encore moins bien payés et plus précaires que
ceux des hommes. Elles se heurtent à des obstacles culturels, sociaux et
juridiques et sont souvent victimes de la structuration de l'économie.
Cependant, des stratégies peuvent leur permettre d'accéder
à l'autonomie à travers l'éducation, les soins à
l'enfance et la micro finance.33
Billy Mémoire Page 34
33 OCDE, Mars 2009, op cit
Billy Mémoire Page 35
Mémoire Billy UCBC
I.1.4. Caractéristiques générales
Les activités informelles africaines se
caractérisent essentiellement par
l'hétérogénéité, la
vulnérabilité, une population principalement jeune,
féminine, migrante et une solide stratification sociale.
a) L' HETEROGENEITE
Un des aspects très important de l'informel en Afrique
est sa grande hétérogénéité. Celle-ci se
manifeste par plusieurs aspects. Suivant Carlos Maldonado du BIT,
l'organisation de la production et l'insertion dans les marchés peut
être très différente selon les unités de
production34.
Pour Jean-Pierre Lachaud,
l'hétérogénéité existe aussi dans les formes
de travail du secteur informel qui ne correspondent pas nécessairement
à celles du « secteur moderne ». On retrouve
différentes formes de travail indépendant ainsi que
différentes formes de travail salarié.
Le secteur informel serait donc constitué
d'activités très différentes des petits métiers
produisant des biens et des services variant au gré de l'imagination des
travailleurs ainsi qu'au gré des occasions, et fonctionnant de
façon très distincte.
b) LA VULNERABILITE
L'idée de vulnérabilité sur le
marché du travail peut constituer un dénominateur commun pour
appréhender ces diverses formes de travail.
Pour le BIT, cette vulnérabilité touche les
travailleurs comme les chefs d'entreprises du secteur informel. Absence de
protection juridique ou sociale, recours aux mécanismes institutionnels
informels marqués pourtant par l'exploitation, emplois
généralement instables, revenu faible et
irrégulier35.
34 Conceptualisation et évolution de l'économie
informelle in
http://www.Conceptualisation.htm.
35 Bureau International du Travail, op cit
Billy Mémoire Page 36
Mémoire Billy UCBC
c) UNE POPULATION PRINCIPALEMENT JEUNE, FEMININE,
MIGRANTE ET EN CHOMAGE.
Conformément à la littérature, les femmes
sont plus nombreuses que les hommes dans les activités informelles.
Jacqueline Oble LOHOUES nous explique que lorsque le revenu
familial est trop faible, les femmes peuvent travailler tout en s'occupant des
enfants, ce que l'économie moderne ne leur permet habituellement
pas36.
Chez la plupart des auteurs étudiés, les jeunes
sont aussi plus fortement représentés que les plus
âgés dans ce secteur.
Jean-Pierre Lachaud indique qu'en Côte d'Ivoire, par
exemple, seulement 10% de la main-d'oeuvre informelle a plus de trente ans. Ce
chiffre passe à 53% pour les chefs d'entreprise. Pour l'auteur, cette
situation s'explique entre autres par le fait que l'embauche dans le «
secteur » moderne demande un certain niveau d'instruction et de formation,
ce qui retarde le moment de l'insertion. On peut donc voir dans l'informel une
forte présence de jeunes déscolarisés ou peu
scolarisés. Mais de jeunes diplômés en recherche d'emploi
peuvent également se retrouver dans ce « secteur ».
Carlos Maldonado résume la structure de l'emploi informel
au Bénin par la présence prépondérante de femmes et
de jeunes, et une forte majorité d'individus n'ayant reçu aucune
formation formelle (ou presque)37.
Il est important de noter que, d'une façon
générale, la population se trouvant dans le secteur informel en
Afrique demeure tout de même assez hétérogène.
Sur base de la complexité des activités de ce
secteur et d'autres études à travers le monde, d'autres
caractéristiques et critères se sont ajoutés. Signalons
ici ceux proposés par Maurice Ilenda38.
? ne pas bénéficier d'un crédit bancaire;
? présenter un caractère provisoire ou ambulant;
36
http://www.Conceptualisation.htm.
Op cit
37 Carlos Maldonado, le secteur informel face à ses
contraintes en Afrique, éd. DU MONDE, Paris, 2001.
38 Maurice ILENDA, le secteur informel un aperçu des
aspects méthodologiques et conceptuels, Quebec, université,
1989
Billy Mémoire Page 37
Mémoire Billy UCBC
· se contenter des investissements faibles;
· ne pas tenir de comptabilité;
· ne pas inscrire le personnel à la caisse de la
sécurité sociale;
· avoir un horaire de travail irrégulier;
· ne pas avoir de statut juridique, etc.
Le bureau international du Travail, BIT en sigle, dans un
rapport sur le KENYA, énumère sept critères du secteur
informel qui sont :
· Facilité d'entrée ;
· Marché de concurrence non réglementé
;
· L'utilisation des ressources locales ;
· Propriété familiale de l'entreprise ;
· Petite échelle des activités ;
· Technologie adaptées à forte
intensité de travail ;
· Formation acquises en dehors du système
scolaire39.
A ces caractéristiques, énumérées
par le BIT, nous pouvons ajouter les caractéristiques fondamentales
suivantes :
1. L'absence du grand capital
Les opérateurs de ce secteur se lancent dans les
affaires relativement modestes. Cette caractéristique ne vise que les
petites entreprise alors que dans le secteur informel évoluent
également les personnes physiques ou morales qui brassent d'importantes
sommes d'argent.
Ainsi en ce qui nous concerne, nous rangeons dans le secteur
informel toutes les entreprises petites ou grandes qui évoluent en
charge de la législation fiscale, c'est-à-dire celles qui ne sont
pas répertoriées par l'administration des impôts.
2. L'absence du recours aux crédits
bancaires
En général, ce sont les épargnes
individuelles, les ressources familiales ainsi que les réinvestissements
du profit réalisé qui constituent la source principale du
capital.
39 I.L .O (BIT) Employment, income and
Legality, a strategy for creasing productivity employment in Kenya, BIT,
1972
Billy Mémoire Page 38
Mémoire Billy UCBC
3. de L'absence d'investissements
immobilisés
Pour produire, servir ou commercialiser, le secteur informel
réalise rarement des gros investissements en infrastructures et en
machines. En général, à l'exception peut-être des
élèves de couture dont l'outillage est très simple et
manuel, Certaines petites entreprises recourent à la
récupération de vielles machines abandonnées ou fabriquent
elles-mêmes leurs outils de travail.
4. Le recours à une main d'oeuvre
pléthorique
En l'absence d'équipement, le secteur informel emploie
une main d'oeuvre très nombreuse sans qualification.
5. L'absence de tenue de comptabilité
régulière
Le secteur informel ne se soucie pas du tout de la tenue
d'une comptabilité régulière normalisée quand bien
même ni qu'elle est tenue, celle-ci est d'une manière brutale.
Dans ce secteur, la gestion du patrimoine investi des entreprises est à
confondre avec la gestion du ménage de l'exploitant
propriétaire.
6. L'absence d'organisation de marketing et d'un
approvisionnement stable
Dans toute organisation administrative, le
propriétaire est au centre de la gestion, c'est lui qui gère
l'essentiel des activités de son entreprise. Cependant, il est à
constater, dans la plupart des cas que le marketing est organisé d'une
manière théorique avec un canal publicitaire réduit de
bouche à l'oreille.
Le renouvellement de stock pose assez de problème du
fait des prélèvements incontrôlés effectués
par le propriétaire tant au niveau de sa trésorerie qu'au niveau
des marchandises destinées à la vente, ce qui nécessite la
constitution constante et perpétuelle du capital.
7. Forte mobilité et absence de siège
social stable
Les entreprises du secteur informel n'ont pas en
général de lieu très sûr où se regrouperait
leur vie économique et administrative. Tantôt les
opérations sont effectuées au marché, au bord de la route,
à domicile, tantôt dans un kiosque près de chez soi. Mais
lorsque les affaires ne tournent pas normalement, il y a une forte propension
à plier bagage sans laisser des traces.
Billy Mémoire Page 39
Mémoire Billy UCBC
Devant une simple descente de policier ou d'un agent de
l'administration fiscale, les opérateurs de ce secteur disparaissent de
la nature pour émerger ailleurs, ou revenir sur le lieu après
quelques jours
8. Précarité de leur
situation
La plupart des petites et moyennes entreprises du secteur
informel sont fragiles. Elles sont souvent menacées de faillir à
cause de plusieurs facteurs notamment : la fuite des employés,
l'initiation, la concurrence des grandes entreprises et d'autres petites
entreprises, etc....
Il est intéressant de constater à Kinshasa par
exemple, que lorsqu'un Kiosque s'ouvre au coin d'une rue, un autre ne tarde pas
à apparaitre seulement quelques jours après et sur la même
rue. La perturbation, même passagère de cet environnement entraine
des conséquences sur son organisation et son fonctionnement.
D'où, l'instabilité constate, le risque permanent de
déconfiture, l'incapacité de concurrence, le recours incessant
à la main d'oeuvre temporaire et sous rémunéré
etc.
9. Le faible revenu des clients et les faibles
rendements des travailleurs
Le groupe ciblé par le secteur informel est très
souvent faible revenu, tout comme le personnel qu'il emploie est à
rendement faible. Cette lutte caractéristique du secteur informel n'est
pas limitative, elle peut s'allonger car les données dans ce secteur
sont très dynamiques.
De ce qui précède, il se dégage que les
activités du secteur informel présentent la particularité
d'échapper au cadre légal qui régit l'économie d'un
pays à savoir : l'obligation fiscale, formalités administratives,
etc. Ces activités sont les produits de l'imagination créatrice
populaire dans la satisfaction des besoins spécifiques nés de
l'urbanisation, face à l'incapacité de l'Etat dans une
période de crise à fournir un travail salarié légal
à l'ensemble de la main d'oeuvre disponible40.
40 MACGAFFEY J., On se débrouille
; réflexion sur la deuxième économie au zaïre, Ed
Karthala, Paris, 1993, p144
Billy Mémoire Page 40
Mémoire Billy UCBC
Selon OPANGA EKANGA, toute activité économique
de service ou de création de revenu est qualifiée d'informel,
lorsqu'elle est entreprise explicitement ou implicitement en dehors de
certaines normes de régulation ou du comportement
convenu41.
Le secteur informel regroupe des agents économiques qui
échappent toujours au recensement officiel des opérateurs
économiques, il a un caractère non légal, ne respecte ni
règlements fiscaux (il échappe à toute imposition), ni
ceux du travail (heures supplémentaires, salaire minimum,
sécurité, hygiène, réglementation relative à
la concurrence loyale, pension, etc....).
En d'autres termes, ce sont les agents économiques qui
ne sont pas répertoriés au tableau des agents en règle
quelle que soit, la hauteur de leurs activités. Il s'agit notamment des
écoles privées, de cambistes, des sectes religieuses, de
commerçants, des intermédiaires commerciaux et d'autres agents
d'affaires, des bailleurs d'immeubles, des exploitants du transport
rémunéré des personnes et des marchandises.
Toutes ces activités exercées d'une façon
illégale ne peuvent permettre de procurer des gains substantiels
qu'auprès de ceux oeuvrant dans ce secteur, les cambistes et les
trafiquants des pierres précieuses, en est une preuve qui
démontre à suffisance ce cas, car ceux-là manipulent des
grosses sommes d'argent.
I.1.5. Différentes manifestations de
l'économie informelle
a) L'économie familiale et domestique
L'économie familiale était autrefois la
composante la plus importante de l'économie et assurait l'essentiel des
activités de production. Son déclin relatif est dû au
développement de l'économie de marché, au
développement de l'économie sociale qu'il a fallu financer
assurance maladie, retraites, chômage, services sociaux et au besoin des
économies modernes de contrôler les flux économiques.
41 OPANGO EKANGA, « le secteur
informel, une approche global de concept et son poids dans l'économie
Zaïroise », notes de conjoncture, manuel d'analyse économique,
n°22, Avril 1995.
Billy Mémoire Page 41
Mémoire Billy UCBC
Les principaux travaux réalisés dans le cadre de
l'économie familiale sont :
? la transformation des achats alimentaires en biens de
consommation (repas) ;
? les activités de service, telles : le ménage
et les travaux de couture, le jardinage, bricolage et petites
réparations ;
? les activités de service à la personne : garde
des enfants, garde des malades et des personnes âgées, transports
des personnes.
Selon une étude de l'INSEE (organisme français),
s'il fallait valoriser au prix de marché cette économie
familiale, elle représenterait au moins une somme égale aux deux
tiers du PIB. De plus, favorisée par le haut niveau de chômage, et
le temps libre, cette économie semble en pleine expansion.
Si à ses activités de base, on ajoute d'autres
activités plus commerciales ou de services telles que l'aide à
l'exploitation familiale agricole ou artisanale (récolte de productions
agricoles, petite comptabilité, accueil et renseignements des clients,
etc.), l'économie familiale représenterait plus des trois-quarts
du PIB.
b) L'économie conviviale
L'économie conviviale semble très proche de
l'économie familiale, mais elle est tournée vers
l'extérieur de la cellule familiale. Il s'agit d'une forme de dons
gratuits qui prennent en charge une partie de la vie sociale et
économique. Elle est donc constituée pour l'essentiel par des
activités d'entraide, d'animation sociale et de loisirs hors de la
famille, et ne donnant pas lieu à une quelconque
rémunération au sens de l'économie formelle.
Cette forme d'économie peut prendre appui sur des
structures associatives plus ou moins organisées (association de
quartier, organisations religieuses, sportives, syndicales ou politiques). Les
principaux travaux réalisés dans le cadre de l'économie
conviviale sont :
- les services rendus à des voisins ou à des
personnes âgées ou handicapées ;
- la production de petits objets et d'aliments vendus lors de
fêtes et coup de main à leur organisation ;
- la participation gratuite à l'organisation et au
déroulement d'activités culturelles, cultuelles, syndicales ou
politiques.
Billy Mémoire Page 42
Mémoire Billy UCBC
Le phénomène le plus récent et le plus
marquant concernant cette économie est le fait qu'elle est de plus en
plus soutenue et encouragée par la société civile et par
les médias de masse ("Les Restos du Coeur", "Sidaction",
"Opération Pièces Jaunes", etc.).
Aucune étude disponible ne semble avoir
été faite sur la richesse générée par cette
économie, mais elle semble être du même niveau que celle
générée par l'économie familiale, soit deux tiers
du PIB.
Dans certains cas, l'économie conviviale semble
être la solution la plus souple, la plus efficace et la moins
onéreuse, pour prendre en charge certaines activités de service
public, telles, par exemple :
? les réseaux d'entraides aux personnes
hospitalisées, âgées ou handicapées ; ? le
développement de l'animation culturelle et sportive des quartiers ; ? le
développement des activités culturelles sur Internet comme
Wikipédia ; ? les activités de parrainage ou de service public
assurées par les retraités :
associations d'aide aux petits entrepreneurs ou aux
chômeurs, activités de
conseils divers et de soutien aux personnes en difficulté
;
? etc.
c) L'économie souterraine
L'économie souterraine (dite aussi "parallèle",
ou "clandestine", ou "occulte") regroupe trois formes d'activités
très différentes :
l'économie souterraine - illégale dans la forme
de son exercice-générée par le travail au noir ;
l'économie souterraine - illégale dans la forme
de son exercice, mais aussi condamnable à raison de son contenu et de
ses effets- à savoir : l'économie générée
par les délits économiques ;
l'économie générée par les
activités criminelles ;
Ces formes ont au moins trois points communs :
1. elles échappent aux règles
économiques et sociales et à l'intervention de l'État ;
2. elles ne donnent lieu à aucun
prélèvement obligatoire (fiscal ou social) ;
Billy Mémoire Page 43
Mémoire Billy UCBC
3. elles faussent le jeu de la libre
concurrence par rapport aux activités légales, soit du fait de
leur propre activité travail au noir, soit du fait de
l'intégration de sommes provenant d'activités délictuelles
ou criminelles, cherchant à se réinvestir blanchiment
d'argent.
L'existence d'une importante économie souterraine est
avant tout le signe d'un dysfonctionnement grave de l'économie formelle
ou des services publics de l'État. Si le travail au noir existe, c'est
que le marché officiel du travail connaît des rigidités qui
paralysent le développement de l'emploi officiel ou qui en empêche
l'accès, cela peut aussi indiquer que dans certains domaines, le
coût réel du travail (salaire et cotisations sociales ) est devenu
insupportable pour la demande. Le dysfonctionnement peut être
caractérisé par :
? la lourdeur de la pression fiscale qui pousse les
entreprises à fuir l'impôt en créant une activité
informelle ;
? la lenteur des règles administratives qui
décourage toute initiative d'investissement ;
? la réglementation sociale sur le salaire minimum, les
allocations familiales, ou les charges parafiscales.
? l'ouverture des frontières à la concurrence du
marché mondial.
I.1.6. L'économie informelle en milieu rural
On observe souvent que le secteur informel se compose
principalement d'unités de production et d'activités de
subsistance qui répondent à un besoin de survie, rapportent peu,
ne sont guère intégrées au reste de l'économie et
souffrent d'un manque de productivité, de qualifications, de
technologies et de capital. Toutefois, on constate aussi que certaines parties
de ce secteur sont modernes et dynamiques, capables de se développer et
de créer des revenus et des emplois.
Les activités économiques formelles sont plus
souvent présentes dans un environnement propice aux investissements et
aux affaires et dans lequel le respect des réglementations
n'entraîne pas un coût prohibitif. L'informalité est souvent
la réponse d'acteurs économiques qui sont incapables de faire
face à des règles et règlements
Billy Mémoire Page 44
Mémoire Billy UCBC
complexes ou hors de propos ou qui entraînent des
coûts prohibitifs, ou qui n'ont pas accès aux institutions du
marché.42
Les salaires du secteur public ne suffisent pas à
entretenir une famille et les travailleurs (ou les membres de leur famille)
sont contraints de compléter leur revenu en cherchant du travail dans
l'économie informelle ; et comme le secteur public moins encore le
secteur formel est presque inexistant, la cassie totalité des
travailleurs sont concentrés dans le secteur informel.
En Afrique subsaharienne, en particulier, le commerce ambulant
prédomine dans une grande partie de l'économie informelle et les
femmes y sont majoritaires dans un certain nombre de pays.
En RD Congo, les activités du secteur informel, sont
plus caractérisées par le non-respect de la loi. Des
enquêtes menées dans la ville de Bukavu, dans les activités
du secteur informel de production, plusieurs caractéristiques ont
été relevées, notamment :
- L'emploi est souvent de moins de 10 personnes et dans
certaines unités, il y a prédominance des apprentis ;
- L'emploi est souvent fondé sur des affinités
personnelles des villages;
- Le niveau d'instruction formelle laisse à
désirer ; de façon générale, les artisans sont
formés sur le tas ;
- La technologie reste rudimentaire dans l'ensemble, mais
certains progrès ont été observés pour ce qui est
de la menuiserie, du salon de coiffure et de beauté qui ont accès
à des technologies modernes ;
- La source du capital provient en grande partie de
l'épargne personnelle et, dans une moindre mesure, de l'aide familiale
et des amis ;
- la clientèle se fonde en grande partie sur les
affinités et donc, l'existence de plusieurs catégories des
clients influencent les prix, les services voir même les produits et les
moyens de paiement43.
En se penchant sur le secteur institutionnel, on constate que
89,7% des actifs de Nord-Kivu travaillent dans le secteur informel qui
génère d'ailleurs 94,3% des revenus des ménages. En
revanche, le secteur organisé n'emploie que 7,6% de la population
occupée dont 5% pour l'administration publique, 1,4% pour le secteur
parapublic et 1,2% pour le secteur privé formel.
42 Conférence internationale du Travail, Rapport VI:
Travail décent et économie informelle, 90e session
2002,
43 Lalo NTERANYA LWABIMBA, op cit
Mémoire Billy UCBC
Le tableau ci-après reprend en résumé la
proportion des revenus des ménages des différents secteurs pour
le Nord-Kivu.
Tableau n0 01 Les chiffres de l'emploi au
Nord-Kivu
Revenu des ménages
|
Nord- Kivu
|
ROC
|
Revenu mensuel moyen par actif
|
17$
|
22$
|
Revenu mensuel moyen des ménages
|
42$
|
42$
|
Origine du revenu des ménages
? secteur informel
|
94,3
|
94,6%
|
? secteur public
|
3,6
|
3,6%
|
? secteur formel
|
|
|
|
2,1
|
1,8%
|
Source: Rapport PNUD
En résumé, ce tableau nous montre qu'au
Nord-Kivu, les revenus les plus faibles sont observés non seulement chez
les actifs du secteur informel (agricole et non agricole) mais également
dans l'administration publique alors que le niveau d'étude moyen
s'élève à 11 années chez les fonctionnaires contre
seulement 5 années d'études réussies chez les agriculteurs
du Nord-Kivu (voir graphique 5). Or, près de la moitié de ces
fonctionnaires sont soit dans l'enseignement ou dans le secteur santé.
Ce faible niveau de rémunération risque d'affecter la
qualité des services d'éducation et de santé.
Billy Mémoire Page 45
44 PNUD, Province du Nord-Kivu profil résumé
pauvreté et condition de vie des ménages, Mars 2009
Billy Mémoire Page 46
Mémoire Billy UCBC
I.2. LA CULTURE DE L'ANANAS
I.2.1. Considérations générales sur
l'ananas
L'ananas, originaire d'Amérique du sud (nord du
Brésil), d'Amérique centrale, et des Caraïbes, est connu
principalement pour son fruit comestible. Le mot ananas vient du tupi-guarani
naná naná, qui signifie « parfum des parfums ».
L'ananas est une monocotylédone, herbacée. L'espèce
cultivée pour le fruit, Ananas comosus, comprend plusieurs
variétés. Il existe également des espèces
décoratives d'ananas.
I.2.1.1. Brève histoire
a. Histoire de l'ananas dans le
monde
Christophe Colomb découvrit ce fruit lorsqu'il arriva
en Guadeloupe, en 1493. En effet, pour les habitants, la tranche d'ananas
était un cadeau de bienvenue pour les navigateurs, afin qu'ils se
désaltèrent, après le long voyage sur l'eau salée.
Les Guadeloupéens se plaisaient aussi à en accrocher à
l'entrée de leurs huttes, en signe d'hospitalité.
Selon Christophe Colomb : « Il a la forme d'une pomme de
pin, mais il est deux fois plus gros, et son goût est excellent. On peut
le couper à l'aide d'un couteau, comme un navet, et il paraît
très sain. »
L'ananas voyagea ensuite vers toute l'Amérique
tropicale pour arriver en Martinique, en 1548. Dans son Histoire
générale des Antilles habitées par les Français en
l'an 1667, le père Dutertre en vanta les qualités, en
parlant de lui comme du roi des fruits, car Dieu lui a mis une couronne sur
la tête45.
b. Introduction de l'ananas à
Maboya
L'ananas est originaire de l'Amérique du sud. C'est par
le biais des échanges migratoires que cette plante a été
introduite en Afrique, principalement en RDC.
Au début de l'occupation Belge, l'ananas était
connu que des riveraines du fleuve et de la population du Sud du Congo. Ceci
est dû au fait que les Portugais dans leurs contacts avec le royaume
Kongo ; ainsi que d'autres explorateurs tels que STANLEY, n'ont pas
exploré le Congo profond. Depuis, la culture de l'ananas a
été propagé partout ; quelques entreprises du Bas-Congo le
cultivent sur une petite échelle.
45 hptt://
communs.wikipedia.org/wiki/file/.Ananas-foret-baliu.jpg
Billy Mémoire Page 47
Mémoire Billy UCBC
Les indigènes cultivaient l'ananas au tour de leurs
cases et sous ombrage de la forêt alentours du village.46
A Maboya, la culture de l'ananas y serait introduite vers les
années 1952 par un missionnaire catholique « Mario», qui aurai
aussi introduire sur place la culture des céréales
précisément celui du soja.
I.2.2. Description de l'ananas
L'ananas est une monocotylédone, herbacée, de la
famille des Broméliacées (famille de plantes
monocotylédones, originaires majoritairement des régions
tropicales d'Amérique et des régions tropicales d'Afrique de
l'Ouest.)47. L'espèce cultivée pour le fruit, Ananas
comosus, comprend plusieurs variétés. L'Ananas comosus appartient
à la famille des broméliacées, et au genre Ananas. Il est
une espèce terrestre de plante herbacée pouvant atteindre 1 m
à 1,50 m en tous sens, avec de longues feuilles lancéolées
de 50 cm à 1,80 m, dentées en général, et parfois
lisses.
Ses feuilles coriaces, longues et enveloppantes, sont
adaptées à la récupération de l'eau. Elles sont
disposées en spirale, généralement en couches
superposées. La floraison de l'ananas est caractéristique des
Broméliacées, présentant au bout d'une tige,
généralement unique, une couronne de feuilles courtes surmontant
un ensemble de fleurs bleues éphémères (ne vivant qu'une
journée), donnant de nombreux fruits coniques, qui grossissent
individuellement jusqu'à se rejoindre, formant à maturité
l'ananas que nous connaissons. Le fruit est allongé et peut avoir plus
d'une trentaine de centimètres de longueur; son écorce,
composée de motifs hexagonaux en écailles, est de couleur
variable selon la variété. Sa chair, très juteuse, est
également de couleur variable, généralement blanche ou
jaune.
Ananas comosus est une plante CAM, c'est la seule
espèce du genre Ananas à être autostérile. Les
graines sont donc rares et il faut que deux variétés
différentes cohabitent. Cette plante se reproduit donc principalement
par rejets (bulbilles), qu'elle donne en grand nombre.
Une plante CAM: Le métabolisme acide
crassulacée (Crassulacean acid metabolism) est un type
de photosynthèse qui permet à certaines plantes terrestres
46 Xxx Memento de l'agronome, paris, min
de la coopération 1980, p633
47
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bromeliaceae&oldid=104373942
Billy Mémoire Page 48
Mémoire Billy UCBC
chlorophylliennes de fixer le carbone. Ce métabolisme
concerne les plantes grasses comme les cactées ou les euphorbes, ainsi
que de nombreux épiphyte vivant dans des environnements qui peuvent
être périodiquement très pauvres en eau, comme les
déserts48. Le nom du métabolisme vient de la famille
de la plante où il a été observé pour la
première fois, soit chez les Kalanchoe de la famille des
Crassulacées.49
Le poids du fruit est proportionnel au poids du pied au moment
de la floraison : l'art du planteur consiste donc à le faire «
fleurir » au bon moment.
La plante
Les organes principaux constituant un plant adulte d'ananas sont
:
· la tige, organe court en forme de
massue qui contient des réserves d'amidon et un ensemble de fibres
très résistantes qui rendent difficiles sa destruction
mécanique.
· les feuilles, au nombre maximal de 70
à 80 cm, peuvent stocker l'eau dans le tissu aquifère qui les
compose.
· le pédoncule, qui est en fait
la prolongation de la tige qui supporte le fruit. Il est important qu'il soit
court et de fort diamètre pour éviter la verse des fruits et les
coups de soleil.
· le fruit : est composé et
équivalent à une grappe soudée et compressée, c'est
un syncarpe formé par la fusion de tous les fruits individuels issus de
chacune des fleurs. Le nombre de ces fruits individuels est au sein d'une
même variété le premier des facteurs déterminant le
poids du fruit.
· la couronne : est l'organe feuillu
qui surmonte le fruit.
· les racines : sont aériennes
et souterraines. Ces dernières sont très fragiles et sensibles au
moindre durcissement du sol.
· les rejets, qui sont de 4 types :
Le rejet porte un nom différent en fonction de sa
situation sur la charpente de la plante-mère : cayeu, hapa, bulbille. Le
cayeu est dit "souterrain" (Cs) s'il prend
48
http://fr.wipedia.org/wiki/plante_cam#cite-note-:12
49 Alejandra Matiz, Paulo Tamaso Mioto, Adriana Yepes
Mayorga, Luciano Freschi et Helenice Mercier, Agricultural and Biological
Sciences : "Photosynthesis" : Chapitre : CAM Photosynthesis in Bromeliads and
Agaves : what can we learn from these plants ?, v Dubins , 12 juin 2013
(ISBN 978-953-51-1161-0, lire en ligne [archive]).
Billy Mémoire Page 49
Mémoire Billy UCBC
naissance sous le niveau du sol à l'aisselle de
feuilles réduites ou écailles ; il est dit "aérien" (ca),
sur l'axe principal à l'aisselle des feuilles développées.
Le hapa (h), lui, se développe au niveau du rétrécissement
de l'axe principal qui se mute en hampe florale, à l'aisselle de
feuilles réduites. La bulbille (b), caduque, vient à la base du
fruit surmonté d'une couronne (c). Celle-ci est souvent
considérée comme un rejet.
Le tableau ci-dessous reprend la classification botanique des
ananas selon leurs règnes et plantes.
Tableau n002 Classification
botanique
Règne
|
Plante
|
Division
|
Magnolophyta
|
Classe
|
Liliopsida
|
Ordre
|
Bromeliales
|
Famille
|
Bromeliaceae
|
Sous classe
|
Monocotylédones
|
Genre
|
Ananas
|
Espèces
|
Ananas Cosmosus (La plus cultivée dans le
monde)
|
Variétés
|
Cayenne, Queen, Panish, Abacaxis et Perolera.
|
Source: Wikipédia
I.2.3. Culture
L'ananas est une plante tropicale qui meurt si elle est
exposée à une température inférieure à 10
°C : c'est pour cette raison qu'on ne doit pas conserver le fruit au
réfrigérateur. Elle requiert un sol bien drainé, riche et
acide. Un pH de l'ordre de 4,5 à 5,5 est important pour une bonne
croissance : les maladies originaires du sol sont ainsi réduites.
L'ananas n'apprécie pas du tout l'eau stagnante, d'où
l'importance du drainage.
L'ananas est une plante tropicale, résistante à
la sècheresse. Il peut se cultiver sous des régimes
pluviométriques allant de 600 à 4000 mm par an. Mais une bonne
pluviosité est indispensable à de bons rendements. L'ananas
tolère une faible fertilité du sol, mais on obtient une meilleure
production sur un sol fertile riche en matières organiques et en
potassium. De hauts niveaux d'aluminium et de manganèse soluble dans le
sol sont tolérés.
50
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ananas
Billy Mémoire Page 50
Mémoire Billy UCBC
Un ananas nécessite quatorze à vingt mois de la
plantation à la récolte : six à huit mois pour la phase
végétative, et cinq à six mois du forçage à
la récolte. Le même plant fructifie généralement
deux, voire trois fois : une première fois après vingt mois, et
une seconde fois quinze mois après.
Quand un petit fruit est désiré pour le
marché des fruits frais, la culture peut être forcée plus
tôt que quand un gros fruit est requis, comme pour la mise en conserve.
Plus la plante est grande au moment du forçage, plus grosse sera la
taille de son fruit.
a) Multiplication
Dans la nature, l'ananas est pollinisé par les oiseaux
mouches. De petites graines brunes se forment alors dans le fruit. Pour
éviter la présence de ces graines affectant le goût du
fruit, les cultivateurs éloignent les oiseaux mouches des plantations.
L'ananas est multiplié plus souvent par division des rejets
formés à la base de la plante, ou par bouturage de la couronne de
feuilles portée par le fruit. On dit que la plante a une multiplication
végétative. L'inflorescence est composée de 100 à
200 fleurs, qui se développent chacune, après fécondation,
en une baie. C'est l'ensemble de ces baies qui forment le « fruit »
charnu de l'ananas.51
L'ananas doit être cueilli avant maturation pour
supporter une expédition de quinze jours de bateau, c'est-à-dire
lorsqu'il est encore assez dur, et, pour un voyage aérien, il peut
être cueilli mûr. Fragile malgré sa rudesse apparente,
l'ananas ne doit pas subir de choc, car la moindre lésion entraîne
une zone de pourriture: les emballages sont alvéolés et
très protecteurs.
Pendant la croissance, les couronnes ont été
réduites à une taille convenable par suppression de leur coeur;
ceci explique pourquoi une couronne d'ananas exporté ne repousse pas par
bouturage, alors qu'à l'état naturel, la couronne permet la
reproduction du plant. Seule la couronne des ananas ayant été
transportés en avion est susceptible d'être intacte et de pouvoir
repousser.
Les ananas sont plantés en champs, sur de petites
buttes, car les racines pourraient être affectées par
l'excès d'humidité, et la terre est riche, fertile et bien
aérée. C'est une plante adaptée aux climats arides: des
cellules absorbantes sont situées à la base des feuilles au creux
de la goulotte qu'elles constituent. Ces cellules
51 Microsoft ® Encarta ® 2009.
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réservés.
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Mémoire Billy UCBC
récupèrent la moindre trace d'humidité et
on peut également y placer de l'engrais solide (ceci se fait à la
petite cuillère en Afrique). La densité de plantation atteint 60
000 pieds à l'hectare.
C'est une plante dont l'humain a pu, à partir des
années 1970, contrôler complètement la pousse en plein air
en toute saison, par l'utilisation de produits chimiques. On déclenche
la floraison des plants par aspersion d'éthylène sous forme de
gaz dissous dans l'eau, ou dégagé par du carbure de calcium en
morceaux, ou encore avec des produits dégageant de
l'éthylène de type ETHREL. Ce produit permet également la
coloration des fruits au moment opportun, et de façon homogène,
plus commerciale.
b) Phases végétatives
L'ananas se multiplie à partir des rejets52:
1) Phase de croissance:
Après la plantation du rejet ; les racines et les
feuilles vont se multiplier plus ou
moins rapidement selon :
? les conditions écologiques
? le type de rejet utilisé
? le cultivar utilisé
La croissance s'arrête quand la plante possède 70
à 80 feuilles. Étant une plante pérenne, elle reprend sa
croissance après la récolte du fruit à partir du
développement d'un bourgeon de la tige. Ce pied-fils donne à son
tour un fruit (18 mois après le premier) plus petit que celui du pied-
mère. Puis se forme de la même manière un pied-petit-fils
etc....On peut ainsi avoir un grand nombre de génération
végétative. Dans la pratique : 2 générations
suffisent sinon les fruits deviennent beaucoup trop petits.
2) Phase de floraison
Sous l'action de stimulus climatique ou chimique, dès que
la croissance de la plante est terminée, le bourgeon terminal de la tige
commence à former le pédoncule, les bractées puis les
fleurs de l'inflorescence 25 à 30 jours, après se forme la
couronne 45
52 Hubert P. Recueil de fiches techniques
d'agriculture spéciale à l'usage des lycées agricoles
à Madagascar BDPA. 1978
Billy Mémoire Page 52
Mémoire Billy UCBC
jours après l'arrêt de la croissance
l'inflorescence apparaît au centre de la rosette la
couronne est alors rouge vif 30 à 40 jours après cette sortie de
l'inflorescence, la floraison proprement dite commence (ouverture de la
1ère fleur) la floraison dure 20 à 30 jours car toutes les fleurs
ne s'ouvrent pas en même temps (2 à 3 seulement) on assiste
à 2 floraisons/an sur la côte Est de Madagascar, floraison
principale en Août 1 secondaire en Février.
3) Phase de fructification et de
maturation
Dès que les pièces florales se fanent, les bases de
la bractée et des sépales épaississent et l'ovaire
grossit. Cette phase de fructification débute la phase de floraison.
Elle se termine 100 à 115 jours, en moyenne après le début
de la floraison pour l'obtention du fruit mûr. Durant cette phase, le
bourgeon terminal forme de nouvelles feuilles qui donnent la couronne du fruit,
des bulbilles se forment également. Lors de la maturité, la
couronne cesse de se développer. Seuls les cayeux e forment pratiquement
durant toutes les phases
I.2.4. Production53
La production mondiale d'ananas était estimée
par la FAO à 22,7 millions de tonnes en 2011. C'est-à-dire deux
fois plus qu'en 1987. En nombre de tonnes, le Smooth Cayenne et la
variété la plus exportée dans le monde. Principaux pays
producteurs. L'Asie représente environ la moitié de la production
mondiale, les Philippines en tête (15 % de la production mondiale,
principalement le Smooth Cayenne), suivies de la Thaïlande (13 % de Smooth
Cayenne désignée sous le nom de « Sawarak » ou «
Kew »), l'Indonésie (11 %) et l'Inde (9 % « Sawarak » ou
« Kew »). Pour l'Amérique Latine, ce sont le Costa Rica (13 %,
MD-2), le Chili (10 %), le Brésil (10 %, Abacaxi), le Mexique (5 %,
Monte Lirio) et la Colombie (5 %) les principaux pays producteurs. Près
de 70 % de la production mondiale sont consommés dans les marchés
nationaux ou régionaux.
Le Brésil et la Thaïlande n'exportent pas de
quantité significative d'ananas, alors que les Philippines exportent
principalement vers le Japon et la Corée du Sud. Le Portugal est le seul
pays européen à produire des ananas en Europe.
53
http://faostat.fao.org/default.aspx
Billy Mémoire Page 53
Mémoire Billy UCBC
Cependant, le volume produit est faible avec 3 000 tonnes en
2011. Le rendement
moyen se situe au Portugal autour de 13,5 tonnes par hectare, 42
au Brésil et aux Philippines, et près de 56 tonnes au Costa Rica,
le principal fournisseur d'ananas frais de l'UE. En raison d'une absence de
production, l'UE et totalement dépendante des
importations.
En Afrique, le Nigeria, le Kenya, l'Angola, le Cameroun et la
Guinée sont les
principaux pays producteurs, comme on le voit dans le tableau 1.
Selon la FAO, 3 millions de tonnes seraient produites en Afrique. Le South
Cayenne, MD-2 et
Sugarloaf sont les principales variétés
cultivées pour les marchés locaux et d'exportation en Afrique et
Moyen Orient. Traditionnellement, le Kenya produit essentiellement des ananas
en boîte.
En Afrique de l'Ouest, le Nigeria exporte principalement vers le
Niger. La Côte d'Ivoire (78 000 tonnes) et le Ghana (56 000 tonnes) sont
les principaux pays
exportateurs à destination de l'UE, malgré un
volume de production relativement faible. Entre 2010 et 2012, la production
d'ananas au Ghana a augmenté de 12 %,
grâce essentiellement à une production accrue de
MD-2 et des exportations croissantes. Le Bénin est un petit pays
producteur essentiellement tourné vers la variété
Sugarloaf. Sur la même période, la production s'est fortement
développée de
41,1 %.
Le tableau ci-après reprend la production d'ananas en
milieu de tonnes, en Afrique entre 2010 et 2012.
Billy Mémoire Page 54
Mémoire Billy UCBC
Tableau 03 Production d'ananas en Afrique, 2010-2012
Volume en millier de tonnes
|
2010
|
2012
|
Croissance 2010-2012
|
Total
|
3174
|
3314
|
7.0%
|
Nigeria
|
1487
|
1420
|
-4.6%
|
Kenya
|
328
|
465
|
41.7%
|
Angola
|
313
|
281
|
-10.3%
|
Cameroun
|
160
|
168
|
5.0%
|
Guinée
|
108
|
120
|
11.1%
|
Afrique du Sud
|
94
|
99
|
4.2%
|
Rwanda
|
77
|
86
|
11.6%
|
Cote d'Ivoire
|
68
|
78
|
14.7%
|
Madagascar
|
70
|
81
|
15.6%
|
Ghana
|
50
|
56
|
12.0%
|
Mozambique
|
55
|
54
|
-1.9%
|
Tanzanie
|
40
|
47
|
17.5%
|
Swaziland
|
27
|
32
|
18.5%
|
Benin
|
26
|
37
|
41.1%
|
Réunion
|
18
|
22
|
22.2%
|
Centre. Africain Rep
|
15
|
16
|
6.0%
|
Ile Maurice
|
7
|
14
|
100.0%
|
Autres (8)
|
20
|
24
|
20.0%
|
Source : FAOSTAT (2014)
I.2.5. Variétés
Les cultivars d'ananas proviennent de six groupes reconnus
pour le caractère de leur feuillage, plus ou moins épineux, la
localisation de leur culture, ainsi que leurs caractéristiques
morphologiques telles que le port du plant, sa propension à former des
bulbilles et des cayeux, la hauteur du pédoncule par rapport à
celle du fruit, la couleur des pétales, les caractères du fruit
et la résistance aux maladies et parasites. Ces six groupes sont :
? Cayenne lisse (en anglais : Sweet Cayenne
ou Smooth Cayenne) Ferme, acide, à chair jaunâtre assez fibreuse,
aux yeux plats. Il est assez gros, et est coloré d'orangé vers le
plumet lorsqu'il atteint sa pleine maturité. La variété la
plus cultivée, de façon presque «monopolistique».
? L'ananas bouteille, de Guadeloupe ; il y
aurait été introduit anciennement par les Indiens caraïbes,
et il est le premier à avoir été décrit par
Christophe Colomb, en 1493, lors de son deuxième voyage. Cet ananas est
spécifique à cette île, où il a acquis son
originalité par mutations successives ou par
Billy Mémoire Page 55
Mémoire Billy UCBC
hybridations et sélections locales. On peut cependant
le rapprocher d'un certain nombre de variétés épineuses:
Black Antigua et Sugar Loaf, des Antilles et du Branco au Brésil.
? Spanish : peau pourpre, chair jaune
pâle, fibreuse, et acidulée.
? Mordilonus-Perolera-Malpure : gros et
allongé, à chair sèche et cassante. Il peut avoir un poids
de quatre kilogrammes. Il provient d'Amérique du Sud et
d'Amérique centrale.
? Pernambouco : à chair jaune ou
blanchâtre très sucrée, douce et peu acide;
d'Amérique du Sud et Centrale, et de Malaisie.
? Queen : moins connu, plus petit, avec des
yeux proéminents, et à chair jaune pâle; à saveur
douce et texture croustillante. A la Réunion, on trouve le Queen
Victoria, un ananas tout petit à feuilles dentelées très
piquantes. Il est très acidulé et a un goût de bonbon.
? Victoria : Cultivé à
l'île de la Réunion et à l'île Maurice, il n'est pas
très cher sur les marchés. Savoureux et parfumé pendant sa
période de fructification en été dans
l'hémisphère sud, sa chair est juteuse. Lorsqu'on le trouve en
période hivernale et donc en contre saison, il est beaucoup plus fade et
acide. L'ananas victoria venant de la Réunion est le seul au monde
à avoir obtenu le Label Rouge en 2006.
I.2.6. Rôle socio-économique
a) Son utilité (valeur nutritif)
Le jus d'ananas, du fait de ses vertus protéolytiques
(endopeptidase, hydrolase, cystéine), peut être utilisé
pour attendrir la viande. Pour la même raison, son jus est à
déconseiller dans les desserts comportant de la gélatine. Les
propriétés physicochimiques de ce fruit s'apparentent fortement
à celles des agrumes, et les cuisiniers l'utilisent de la même
façon, en accompagnement de viandes, de poisson ou en
dessert54.
54 Gérard Chenuet et al,
Phytothérapie : la santé par les plantes,
idal - Sélection du reader s digest, 2007, 320 p.
Billy Mémoire Page 56
Mémoire Billy UCBC
L'ananas est riche en vitamine Cet est source de fibres. Il
contient aussi de la broméline, une enzyme qui facilite la digestion.
Pour la santé l'ananas est très riche lorsqu'il est
consommé frais.
b) Les bienfaits de l'ananas55
L'ananas est le deuxième fruit le plus
apprécié en Amérique après la banane dans la
catégorie « fruits tropicaux ». Il possède toute une
panoplie d'effets bénéfiques sur la santé. Voici quelques
bonnes raisons pour lesquelles nous devrions augmenter notre consommation
d'ananas... L'ananas est un fruit originaire d'Amérique du Sud,
très juteux et au goût exotique qui mélange douceur et
acidité. Une tasse (165 grammes) fournit 100 % des apports journaliers
recommandés en vitamine C, et constitue également une bonne
source de manganèse ainsi que de bromélaïne, une enzyme
d'importance vitale. Par ailleurs, l'ananas contient du cuivre, des vitamines
B1 et B6, des fibres alimentaires, de l'acide folique et de l'acide
pantothénique. Voici une liste non exhaustive des bienfaits de l'ananas
pour notre santé:
? L'ananas renforce le système
immunitaire
L'ananas est très riche en vitamines C. La vitamine C
est un immunostimulant, un anti-inflammatoire, un antiviral et un
antibactérien. Elle est essentielle dans le traitement de
différents types de maladies liées au système immunitaire
et à l'inflammation chronique.
? L'ananas est un anti-inflammatoire
Outre la vitamine C, l'ananas est également riche en
bromélaïne, une enzyme digestive qui décompose les
protéines et qu'on retrouve dans le jus d'ananas et dans le tronc de
l'ananas. Il favorise donc la digestion chez les personnes qui ne produisent
pas assez d'enzymes digestives naturellement. Les propriétés
anti-inflammatoires peuvent être utilisées lors de gonflements du
nez ou des sinus, à la suite d'une opération chirurgicale ou
d'une blessure. On peut également l'utiliser en cas de rhume des foins,
d'inflammation des intestins, ou d'ulcère (colite ulcéreuse).
Enfin, l'ananas
55
http://metatv.org/les-8-incroyables-bienfaits-de-l-ananas-pour-la-sante
Billy Mémoire Page 57
Mémoire Billy UCBC
peut être utilisé pour éliminer les tissus
morts ou endommagés après une
brûlure.
? L'ananas peut empêcher la formation de
caillots sanguins
Des études ont démontré que la
bromélaïne pouvait interférer dans le regroupement des
plaquettes sanguines, ce qui peut empêcher la formation de caillots
sanguins. En conséquence, cela peut également favoriser les
saignements chez les personnes ayant une coagulation sanguine moins efficace
(Comme les personnes âgées ou les personnes souffrant
d'hémorroïdes qui prennent des anticoagulants tels que le Daflon
pour liquéfier le sang, ndlr). Pour cette raison, il est
conseillé pour les personnes sujettes à des saignements
prolongés d'éviter de consommer des aliments riches en
bromélaïne.
? L'ananas renforce les os
Le manganèse est essentiel pour la santé de vos
os. Il aide à réduire la perte de densité osseuse,
responsable de l'ostéoporose, qui entraîne
généralement des fractures osseuses avec l'âge.
Une portion de 100 grammes d'ananas fournit 44 % des apports journaliers
recommandés en manganèse.
? L'ananas soulage l'arthrite
Des recherches ont montré que la bromélaïne
pourrait aider à réduire les gonflements ligamentaires dans le
cas d'arthrite rhumatoïde, ainsi que les douleurs aiguës aux genoux
lors d'arthrite osseuse. On estime que cet effet est obtenu en combinant
bromélaïne et flavonoïdes rutine et trypsine.
? L'ananas peut prévenir certains
cancers
Des recherches publiées cette année ont
démontré que la bromélaïne a des effets
chimio-préventifs lors de tests sur des cellules colorectales
cancéreuses. Les scientifiques responsables de ces recherches en
ont conclu que« la bromélaïne ou les aliments qui en
contiennent peuvent être d'excellentes solutions alternatives dans la
chimio-prévention des cancers colorectaux ».
De nombreuses revues scientifiques ont déjà
publié des articles concernant
Billy Mémoire Page 58
Mémoire Billy UCBC
les effets anti-cancéreux de la bromélaïne sur
les cellules et sur les animaux. Par exemple, une étude publiée
en 2012 par le Journal of Medicinal Food a découvert que la
bromélaïne entraînait l'apoptose (l'élimination des
cellules cancéreuses) en cas de cancer du sein.
Une étude réalisée en 2013 et publiée
dans Cancer Investigation expliquait que la bromélaïne
pouvait potentiellement être utilisée dans le développement
d'agents anti-cancéreux pour le mésothéliome
péritonéal malin (MPM), qui est un cancer des parois de
l'abdomen.
? L'ananas conserve la bonne santé de vos
reins
L'ananas contient très peu de potassium, ce qui en fait
un jus nutritif et hydratant pour des patients souffrant de maladies
rénales chroniques.
? L'ananas soigne les maux de gorge et les
infections
L'intégralité de la plante de l'ananas est
utilisée depuis de longues années dans des remèdes
traditionnels à base d'herbes en tant que diurétique, afin
d'accélérer l'extraction des toxines, ainsi que dans le
traitement des maux de gorge ou du mal de mer. Les natifs du Panama ont
longtemps utilisé le jus de feuilles d'ananas comme laxatif et pour
traiter les vers intestinaux.
NB : les personnes souffrant d'anémie
doivent limiter leur consommation d'ananas, puisqu'il a été
démontré que le manganèse qu'il contient limite
l'absorption de fer.
c) Que contient l'ananas?
Broméline
La plante de l'ananas ainsi que son fruit contiennent de la
broméline, un enzyme qui exercerait de multiples actions
: anti-inflammatoire, anti-tumorale, anti-oedémateuse, en plus
d'aider à la digestion et d'améliorer les systèmes
circulatoire et cardiovasculaire56. Ces effets ont été
observés chez l'humain, chez l'animal et in vitro, à la
suite de l'ingestion d'extraits de broméline (provenant de l'ananas ou
synthétisés). Les effets bénéfiques des extraits de
broméline ont été observés à partir de doses
de 160 mg par jour, mais de façon plus marquée à des doses
quotidiennes de 500 mg et
56 Maurer HR., Bromelain: biochemistry, pharmacology and
medical use. Cell Mol Life Sci. 2001;58:1234-1245
Mémoire Billy UCBC
plus. Selon des données empiriques, ces doses
correspondent à 1 à 2 tasses (de 250 ml à 500 ml) d'ananas
frais.
La broméline se retrouve dans l'ananas frais, les ananas
en conserve et cuits n'en contiennent pas.
d) Composés phénoliques
Les polyphénols et les flavonoïdes, des
composés phénoliques présents dans les
végétaux, possèdent des propriétés
antioxydants. Ils peuvent contribuer à prévenir l'apparition de
plusieurs maladies (cancers, maladies cardiovasculaires et diverses maladies
chroniques) en neutralisant les radicaux libres du corps. Des composés
phénoliques ont été identifiés dans l'ananas, tel
l'acide gallique, mais ce fruit ne se démarque pas
particulièrement, comparativement à d'autres fruits exotiques
(litchi, mangue, kaki, etc.)57.
L'ananas possède donc un potentiel antioxydant
élevé, mais plus faible qu'une dizaine d'autres fruits communs,
comme la fraise, le citron, l'orange, la pomme et le raisin58. Par
ailleurs, le contenu en vitamine C de l'ananas contribuerait pour un peu plus
de 30 % de son potentiel antioxydant.
Le tableau suivant reprend les éléments
nutritifs contenus dans 100g d'un ananas cru.
Billy Mémoire Page 59
57 Gorinstein S, Zemser M, et al. Comparative content of
total polyphenols and dietary fiber in tropical fruits and persimmon. J
Nutr Biochem. 10, 367-371. 1999. Ref Type: Journal (Full)
58 Szeto VT, Tomlinson B, Benzie IF. Total antioxidant and
ascorbic acid content of fresh fruits and vegetables: implications for dietary
planning and food preservation
Billy Mémoire Page 60
Mémoire Billy UCBC
Tableau No 04: Valeur nutritive de l'ananas
Ananas cru
(valeur nutritive pour 100 g)
|
eau : 87,24 g
|
cendres totales : 0,27 g
|
fibres : 1,4 g
|
valeur
énergétique : 45 kcals
|
protéines : 0,55 g
|
lipides : 0,13 g
|
glucides : 11,82 g
|
sucres simples :
8,29 g
|
oligo-éléments
|
calcium : 13 mg
|
fer : 0,25 mg
|
magnésium : 12 mg
|
phosphore : 9 mg
|
potassium : 125 mg
|
cuivre : 0,081 mg
|
sodium : 1 mg
|
zinc : 0,08 mg
|
Vitamines
|
vitamine C : 16,9 mg
|
vitamine B1 : 0,078 mg
|
vitamine B2 :
0,029 mg
|
vitamine B3 :
0,470 mg
|
vitamine B5 : 0,193 mg
|
vitamine B6 : 0,106 mg
|
vitamine B9 :
11 ug
|
vitamine B12 :
0,00 ug
|
vitamine A : 52 UI
|
rétinol : 3 ug
|
vitamine E :
0,00 ug
|
vitamine K :
0,7 ug
|
acides gras
|
saturés : 0,009 g
|
mono-insaturés : 0,013 g
|
polyinsaturés : 0,040 g
|
cholestérol : 0 mg
|
Source : Ananas sur
vitajus.com
De ce qui précède, nous trouvons que le jus
d'ananas possède également des propriétés
béchique (calme la toux) et expectorantes probablement dues aux sucres
et aux acides organique qu'il contient le jus d'ananas est aussi un
diurétique léger et un vermifuge. On l'utilise dans les
régimes amaigrissants comme réducteur de l'appétit (action
anorexigène). Il est conseillé d'en prendre 1 ou 2 tranches
d'ananas avant chaque repas ou un verre frais un quart d'heure avant le
repas.60
Le tableau ci-après reprend les éléments
nutritifs contenus dans un ananas traité
59
http://www.vitajus.com/Fruits/Ananas.htm
60 Dr. PAMPLONO-ROGER, Guide des plantes
médicinales volume 2, édition Safeliz, Madrid, 2000, page
425
Billy Mémoire Page 61
Mémoire Billy UCBC
Tableau n0 05 Valeur nutritive de l'ananas
traité
|
Ananas frais en
dés, 1 tasse (250 ml)/160 g
|
Ananas en conserve, gros
morceaux dans jus, égoutté, 1 tasse (250 ml)
/190 g
|
Jus d'ananas, fait de
concentré, congelé, 1 tasse (250 ml)/260 g
|
Calories
|
82
|
151
|
138
|
Protéines
|
0,8 g
|
1,0 g
|
1,0 g
|
Glucides
|
21,4 g
|
29,8 g
|
33,8 g
|
Lipides
|
0,2 g
|
0,2 g
|
0,0 g
|
Fibres
alimentaires
|
2,2 g
|
2,5 g
|
0,6 g
|
Charge glycémique : Faible
|
Pouvoir antioxydant : Élevé
|
Sources : Santé Canada. Fichier canadien sur les
éléments nutritifs, 2010
L'ananas en conserve perd une grande partie de ses
propriétés digestives, car la broméline se dénature
facilement.
Vitamines et minéraux
principaux61
? Classification des sources des nutriments
? Vitamines: leurs fonctions, les meilleures sources ?
Minéraux: leurs fonctions, les meilleures sources
Tableau no06 Vitamines et minéraux
principaux
Manganèse Vitamine C
|
L'ananas frais et le jus d'ananas sont
d'excellentes sources de manganèse.
|
Vitamine B1 (thiamine)
|
L'ananas (frais, en conserve ou en jus) est une source
de vitamine B1.
|
Vitamine B6 (pyridoxine)
|
L'ananas (frais, en conserve ou en jus) est une source
de vitamine B6.
|
Cuivre
|
L'ananas (frais, en conserve ou en jus) est une source
de cuivre.
|
Sources : Santé Canada. Fichier
canadien sur les éléments nutritifs, 2010
61
http://www.passeportsante.net/fr/vivreensante/mieuxmanger/fiche.aspx?doc=vitamines-leurs-fontions-lesmeilleurs-sources_vs
Billy Mémoire Page 62
Mémoire Billy UCBC
e) L'ananas fait-il maigrir?
La broméline contenue dans l'ananas est un enzyme qui
parvient à scinder les protéines. Elle a d'ailleurs la
propriété de faire cailler le lait. Elle participe donc au
processus de digestion comme beaucoup d'autres enzymes de
l'organisme.62
Son principe actif est la broméline. Une enzyme (ferment)
qui, comme la pepsine de l'estomac, est capable de diviser les
protéines, ce qui accélère leur digestion. En vertu de
cette propriété, elle agit comme un substitut du sac gastrique
quand ce dernier est secrète en faible quantités (hypochlorhydrie
manque de sucs, gastrites chronique) en accélérant le passage des
aliments dans l'estomac et en améliorant la digestion. L'ananas peut
être donné aux nourrissons qui souffrent de troubles
digestif.63
I.2.2. Conditions écologiques de l'ananas
1. Besoins en chaleur
La température est le principal facteur qui agit sur le
développement de l'ananas. L'idéal est d'avoir une
température moyenne de 25° avec des amplitudes journalières
moyennes de 12°.
Région à température moyenne trop basse
brunissement interne du fruit au goût amer. Pour des fruits de
qualité, il faut une température moyenne de 23-25°.
Température moyenne dépassant 27° on constate
une baisse de l'acidité et une diminution progressive de la coloration
de l'épiderme de fruit.
La Température joue un rôle capital au moment de la
maturation de fruits aussi bien sur leur qualité que sur leur
présentation.
Il ne faut pas dépasser 30° pour le maximum.
«L'inflorescence apparaît au centre de la rosette» la couronne
est alors rouge vif.
2. Besoins en eau
Peu exigeant en eau, il lui faut environ 2 à 4mm/jour qui
correspond à des précipitations de l'ordre de 1.2000 à
1.500mm bien réparties tout au long de l'année. Dans les
régions à forte pluviométrie ' sensibilité de la
pratique de la culture sur sols légers très perméables.
62 RoXas M. The role of enzyme supplementation in
digestive disorders. Altern Med Rev 2008;13:307-14
63 Dr. PAMPLONO-ROGER, op-cite
Billy Mémoire Page 63
Mémoire Billy UCBC
Région à pluviométrie insuffisante il faut
faire appel à l'irrigation afin d'accroître le rendement
Un manque d'eau passager n'est pas préjudiciable à
la plante qui peut vivre sur ses réserves
Manque d'eau prolongé :
> feuille verte pâle
> puis jaune > enfin
rouge
Les fonds du limbe s'enroulent sur eux-mêmes. Lorsque la
quantité d'eau redevint normale, la plante reprend un aspect initial,
suit son cycle végétatif est allongé 2 à 3 mois
puis la reprise du développement de la plante on constate une apparition
partielle et momentanément d'épines sur les feuilles
Le manque d'eau à la formation des fruits ' rendement
fortement diminué. Fruit de qualité à état
sanitaire satisfaisant ' fin de formation des fruits durant une période
sèche pas trop chaude.
3. Besoins en lumière
La lumière a une action très marquée sur le
rendement. En effet une diminution de 20% de l'éclairement diminue le
rendement de 10%. La lumière a une action directe sur la coloration des
fruits.
( fruits ternes région à faible
éclairement.
( fruits à aspect brillant '
région à éclairement normal.
( 1500 heures d'insolation sont
considérées comme un minimum.
4. Besoins en sols
À cause du système radiculaire superficiel et
fragile de l'ananas et faudra choisir des sols meubles - frais - bien
aérés et perméables. Par ailleurs l'ananas demande des
sols riches en azote, en potassium est magnésium, en calcium et en
phosphore, tous les autres ne devant pas faire défaut
C'est-à-dire sols à brune structure - à
faible richesse minérale plutôt que le contraire. L'ananas, en
particulier, la Cayenne lisse, préfère le sol à PH acide
de 5,6 à 6. Sol à PH supérieur à 8 ' il peut avoir
des carences au feu et en manganèse.
Billy Mémoire Page 64
Mémoire Billy UCBC
5. Besoins en altitude
L'ancienne est à sa place le long des côtes, car
plus on monte plus la température moyenne baisse. L'ananas sur les
attitudes fleurira plus tôt que ceux au bord de la mer : Les basses
températures accéléreront le processus de floraison.
L'ananas de qualité industrielle ne peut se concevoir
qu'à faible altitude.
A Madagascar, zones favorables ' celles situées à
moins de 1000m d'altitude à pluviométrie moyennes de 1,5mm
à température moyenne de 25°. Sols légers -
perméables et légèrement aride64.
I.2.3. Techniques culturales
Pour produire l'ananas, il faut connaitre l'itinéraire
technique de la culture ; en effet le choix du terrain, le choix et la
préparation des rejets, les densités de semis, l'entretien de la
plantation, et même la période de récolte des fruits.
1. Choix du terrain
L'ananas exige des sols légers, poreux, drainant bien. La
perméabilité du sol est la principale caractéristique
recherchée.
Le sol doit avoir la composition granulométrique suivante
: 60 à 70% de sable, 10 à 20% de limon et 10 à 20%
d'argile.
L'acidité du sol est un facteur important ; le pH doit se
situer entre 4,5 et 5,5.
En raison de la forte mécanisation de la culture,
préférer un terrain plat ou à pente faible.
2. Choix du matériel végétal
Les rejets constituent le matériel végétal
de plantation. Ceux-ci sont produits, en général, après la
récolte du fruit.
Pour obtenir des rejets vigoureux et sains (peu ou pas
infestés), poursuivre, au cours de cette phase, l'entretien de la
parcelle récoltée : sarclage, apport d'engrais et de pesticides.
La récolte des rejets débute 3 à 6 mois après la
récolte.
Parer le rejet prêt à être planté :
extirper les feuilles sèches à la base du rejet et cachant de
jeunes racines.
64 Mémento de l'Agronome,
République Française /Ministère de la
Coopération
Billy Mémoire Page 65
Mémoire Billy UCBC
Les couronnes peuvent également être
utilisées comme matériel de plantation, mais la pratique de la
réduction des couronnes pour fruits destinés à
l'exportation tend à exclure celles-ci du matériel de
plantation.
Le matériel végétal peut également
être obtenu par des procédés performants de multiplication
accélérée (in vivo et in vitro). Le matériel ainsi
produit doit être d'abord mis en pépinière.
3. Préparation du terrain
Détruire le couvert végétal :
- sur nouvelles défriches forestières,
dessoucher les arbreyrobroyes, débarrasser le terrain des troncs, faire
disparaître les termitières;
- sur défriche d'une jachère herbacée ou
après une culture d'ananas, roto broyer puis enfouir la biomasse ou
gyrobroyer ;
Préparer le sol avec soin : labourer, sous soleil ;
éviter le tassement du sol par les engins;
Billonner pour limiter les conséquences des stagnations
d'eau (non indispensable en zone drainant bien naturellement);
Couvrir éventuellement le sol au moyen d'un film en
polyéthylène, ce qui limite l'enherbement et l'évaporation
et accroît la température du sol.
4. Dispositif et densité de plantation
Disposer les plants en quinconce sur des doubles lignes;
Séparer les doubles rangés de plants par des
chemins de 90 cm. L'écartement varie
avec la densité choisie :
? 61 500 pieds/ha : 40 cm entre les
lignes et 25 cm entre les plants sur la ligne;
? 66 800 pieds/ha : 30 cm entre les
lignes et 25 cm entre les plants sur la ligne;
? 66 900 pieds/ha : 40 cm entre les
lignes et 23 cm entre les plants sur la ligne.
a. Mise en place
Les mises en place ont lieu toute l'année. Toutefois,
l'excès d'humidité peut constituer une contrainte au travail du
sol.
Billy Mémoire Page 66
Mémoire Billy UCBC
b. Désherbage
La parcelle doit être aussi propre que possible. Le
désherbage se fait manuellement ou chimiquement.
- Sarclage manuel ; éviter de déposer l'herbe
fauchée ou arrachée sur les plants d'ananas.
- Désherbage chimique avec Spica 30 (bromacil et
diuron) à raison de 4 kg par hectare ou Ampa 30 à raison de 4 kg
par hectare.
c. Induction florale
Pour suivre la croissance des plants, on peut réaliser
des relevés périodiques du poids de la feuille D.
Le traitement d'induction florale ou TIF (traitement au
carbure ou à l'acétylène) permet d'induire la mise
à fleur. Il est réalisé 8 mois après la plantation
ou lorsque le poids de la feuille D avoisine 80 grammes. Réaliser le TIF
par température ambiante fraîche ou la nuit. Trois jours
après le premier passage, faire un deuxième passage pour
augmenter le taux de floraison.
d. Protection contre les coups de soleil
A l'approche de la maturité des fruits, les
protéger contre les coups de soleil en relevant les feuilles et en les
attachant autour du fruit au moyen d'une ficelle.
e. Fertilisation
Le plan de fumure comporte une fumure de fond et un programme
de fertilisation adapté aux exigences spécifiques de l'ananas, en
particulier l'azote et la potasse.
f. Cycle
Il y a trois phases dans le cycle de l'ananas
la phase végétative (6 à 10 mois) :
besoin d'éléments nutritifs, création de la
réserve
la fructification : succès du TIF est primordial, pas
d'apport nutritif (mais c'est là que l'ananas utilise le mieux la
potasse) mais besoin d'eau.
la phase de reproduction (rejets) : la qualité des
rejets conditionne la culture suivante.
Billy Mémoire Page 67
Mémoire Billy UCBC
Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons présenté quelques
éléments en rapport avec le secteur informel ainsi que la culture
de l'ananas. En effet, nous avons passé en revue les définitions
et les causes du développement du travail informel, avant de
dégager les caractéristiques et les différentes formes du
travail informel et en fin pour chuter sur le travail informel en milieu
rural.
En parlant de la culture de l'ananas, nous avons
données une notion sur les considérations générales
sur l'ananas entre autre, l'histoire de l'ananas, sa description, sa culture
(la multiplication et les phases végétatives), sa production, ses
variétés et son utilité ou rôle
socio-économique ; ensuite nous avons parlés des conditions
écologiques du fruit, ses techniques culturales, en fin pour chuter avec
les problèmes phytosanitaires de l'ananas.
Billy Mémoire Page 68
Mémoire Billy UCBC
CHAPITRE DEUXIEME:
PRODUCTION ET VENTE DES ANANAS A MABOYA
Dans ce chapitre nous allons présenter notre milieu
d'étude, ainsi que les résultats de nos investigations.
Après analyse et traitement des données recueillies sur terrain,
nous essayons d'identifier les problèmes liés à la
production et à la vente des ananas à Maboya afin de proposer des
pistes de solution pouvant permettre aux acteurs intervenant dans ce secteur de
pouvoir en bénéficier équitablement.
II.1. BREVE DESCRIPTION DU MILIEU
Tout d'abord, notons que la localité de Maboya est l'un
des trois secteurs agricoles que compte le groupement Molio, entre autre
Butuhe, Maboya et Mambingi.
II.1.1. Situation géographique
a) Localisation
Le groupement Malio est une entité administrative et
coutumière qui se situe au Sud du territoire de Beni, et au Nord-Ouest
de la chefferie Bashu. Le groupement Malio a pour chef-lieu Butuhe. Il prend
comme limite:
? A l'Est: le groupement Isale Bulambo, Isale Yuka et le parc
national de Virunga.
? Au Sud: il est limite par la ville de Butembo (commune Vulamba
et Bulengera) ? Au Nord: la rivière Vyakobe qui le sépare du
groupement Buliki en secteur Rwenzori
? A l'Ouest: le groupement Mwenye en chefferie des Baswagha et
le groupement Baswagha Madiwe en chefferie de Beni- Mbau.65
65 Service de l'Agripel, Rapport
technique annuel 2013
Billy Mémoire Page 69
Mémoire Billy UCBC
b) Climat et végétation
Le groupement Malio se retrouve à #177; 42Km au Nord de
l'équateur et connait principalement deux saison dont:
De Janvier à Mai et de Juin à Août, c'est la
saison sèche.
Du mois d'Avril à Mai et de Septembre à
Décembre, c'est la saison pluvieuse.
Notons que le climat équatorial est un type de climat
de la zone chaude intertropicale. Il concerne les régions voisines de
l'équateur. Il se caractérise par une saison de fortes
précipitations dont les maximums d'intensité sont aux
équinoxes, ainsi qu'une forte chaleur quasiment constante toute
l'année. La température moyenne est de 28 oC.
C'est un climat chaud mais humide ; ce qui donne l'impression
de moiteur et d'un temps lourd. La pression atmosphérique est toujours
basse. Les vents sont rares, hormis quelques tornades ou typhons liées
à de faibles pressions locales66.
Mais actuellement, nous connaissons des perturbations
climatiques d'où il devient très difficile (délicat) de
distinguer les saisons. Face à ce paramètre les agriculteurs
cultivent au hasard.
Un changement climatique, ou dérèglement
climatique, correspond à une modification durable (de la décennie
ou million d'années) des paramètres statistiques
(paramètres moyens, variabilité) du climat global de la terre ou
de ses divers climats régionaux. Ces changements peuvent être dus
à des processus intrinsèques à la terre, à des
influences extérieurs ou plus récemment aux activités
humaines.
La végétation est du type savane, savane
boisée et du type forestier. La savane est une vaste étendue
d'herbes qui se développe dans les zones ayant deux saisons bien
marquées: la saison sèche et la saison humide. La savane vit et
meurt au rythme des saisons. Les herbes se développent très
rapidement pendant la saison humide et meurent pendant la saison sèche
soit par le feu, soit parce qu'elles se dessèchent.
Le sol est argilo-sablo-humifère.
Un sol argileux est lourd, compact, collant lorsqu'il est
humide, très dure et fendille lorsqu'il est sec. Ce sol retient bien
l'humidité et les minéraux.
66
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/climat
equatoriale
Billy Mémoire Page 70
Mémoire Billy UCBC
Un sol sableux est granuleux au toucher, terre sans
cohésion, très perméable à l'eau et à l'air.
Ce type de sol est facile à travailler. Il se draine naturellement
grâce à sa texture poreuse. Il ne s'allonge jamais et se
réchauffe facilement.
Un sol humifère est un sol riche en humus
(résultat de la décomposition des matières organiques
d'origine végétale). La terre se caractérise par sa
couleur noire ou très sombre. Elle contient beaucoup de débris
végétaux, dont souvent des morceaux de bois non
décomposes.
L'humus permet de nourrir les plantes en leur apportant les
nutriments dont elles ont besoin, au moment où elles en ont besoin. En
effet, l'humus n'est pas une substance inerte, mais en perpétuelle
évolution, dans laquelle les processus de formation et de
dégradation sont concomitants : sous l'action des nombreux
micro-organismes du sol, les matières organiques fraîches sont
humifiées, et ceci en même temps que l'humus se minéralise,
c'est-à-dire qu'il est dégradé (digéré,
pourrait-on dire) pour donner des composés chimiques simples utilisables
par les plantes. L'humus sert ainsi de garde-manger : il permet au sol de
stocker les nutriments pour mieux les libérer de façon
progressive et continue.
Les composés humiques, en se liant à l'argile,
contribuent à améliorer la porosité du sol et sa
capacité de rétention d'eau. Le sol est ainsi plus
aéré, moins sujet au compactage, au lessivage et à
l'érosion par les pluies et les arrosages, et il stocke mieux l'eau :
autant de facteurs qui le rendent plus fertile, quelle que soit sa nature (un
sol à tendance lourde sera allégé par l'humus, tandis que
les terres légères retiendront mieux l'eau si on leur incorpore
des matières organiques).
Cette terre s'avère spongieuse: elle retient
très correctement l'eau, sans pour autant devenir imperméable et
collante. Comme principaux avantages: ce terre est facile à vivre,
notamment parce qu'il se travail sans effort. Compte tenu de son
acidité, il permet la culture de plantes de terre de bruyère sans
apport particulier, et sans besoin de réaliser la classique fosse qui
s'impose dans d'autres sols.67
67
www.gerbeaud.com/jardin/fches/fp
sol humifere.php3
Billy Mémoire Page 71
Mémoire Billy UCBC
c) Altitude
Allant de 900 à 2400m, son relief est formé des
montagnes, plateaux, collines drainées
par les principales rivières suivantes:
Loghulo (appelée communément Kimeme à
Butembo), Tanu, Rupaya, Muyila, et Byakove.
II.1.2. Situation sociodémographique
a) Population
La région est occupée par le peuple Nande
appelé traditionnellement Yira. Ce dernier s'y serait stabilisé
vers la fin du XVIIIe siècle. C'est à l'issue des
grades migrations qui se sont déroulés aux XVIIe et
XVIIIe siècles68. Ces migrations auraient
été déclenchées dans les zones situées au
sud-ouest de l'actuelle république de l'Uganda, suite à la
poussée vers le sud des Hamites-Chwezi, des Bito et des
Nyoro69.
A leurs arrivées, les premiers contingents Nandes se
seraient installés d'abord dans la plaine de la Haute-Semuliki au
XVIIe siècle. Leurs premiers campements seraient
localisés près du site historique d'Ishango70.
En immigrant, les Yira formaient une tribu composée de
plusieurs clans. Parmi ces clans, les principaux ont constitué des
collectivités-chefferies. Ce sont notamment celles des Bashu en
territoire de Beni, des Bashagha, des Batangi et des Bamates en territoire de
Lubero. C'est de la zone de la Haute-Semuliki, que serait partie la diffusion
des différents clans pour occuper les collectivités actuelles de
la région71.
A Maboya, les populations sont regroupées en petits
villages dirigées chacun par un Capita. Ces village sont notamment:
MAPPANGU, KIBU, VUGHUMBI, BUSOKOMU, Centre-Mission, MAKANGI, LALA MONDO, TINGE,
MASONGO, VUHEMBI et MBISYA. Les capitas sont à leurs tours
dirigées par un notable du nom
68 VYAKUNO K, Pression anthropique et aménagement
rationnel des hautes terres de Lubero en RDC, cité par P. Katembo
Vikanza dans aires protégées, espaces disputés et
développement au nord-est de la RD Congo. Thèse de Doctorat en
sciences politiques et sociales. Louvain-la-Neuve. Novembre 2011
69 MFIKIRI Tsongo A, La problématique
foncière au Kivu montagneux (Zaïre), Louvain, 1994, cité par
P. Katembo Vikanza, op cite
70 VYAKUNO K, Mars 2006, op cite
71 MUWIRI K. et K. KABALUME, cité par P. katembo
Vikanza op cite
Billy Mémoire Page 72
Mémoire Billy UCBC
de KAMBALE NEELEZA KIHOKOLO. C'est ce dernier qui joue
l'office de chef de localité.
b) Les confessions religieuses
La population du groupement Malio est cosmopolite ; avec la
densité de la population estimée à 177 par Km2.
Les confessions religieuses nombreuses et variées, dont les plus
influentes sont entre autres: Les Catholiques Romaines à près de
65%, suivis des Protestants a près de 30%, suivis des Musulmans a
près de 2% et en fin les sectes estimés à 3%.
II.1.3. Aspect économique
La population de Maboya se livre à certaines
activités économiques lui permettant de faire face aux
dépenses journalières (dépenses alimentaires, de
scolarisation, d'habillement, loisirs et des soins médicaux,...) Parmi
ces activités nous citons :
a) L'agriculture
L'agriculture est une activité économique
consistant à favoriser le développement des plantes et d'animaux
pour en tirer des substances utiles à l'homme, en particulier des
produits alimentaires (mais pas exclusivement : la culture du chanvre pour sa
fibre est une activité agricole, qui ne produit rien de
comestible)72.
Elle joue un rôle moins négligeable dans la vie
de l'homme. Au fait tous les produits alimentaires sont d'origine agricole et
la santé de l'homme en dépend. Il faut ajouter que les
activités agricoles génèrent des revenus pour les
exploitants.
Dans sa tradition, le peuple Nande a toujours
été attaché à l'agriculture. Il était
dès le départ agriculteur et maitrisait les outils de fer qui lui
ont permis d'attaquer les
forêts et d'éloigner les anciens autochtones.
L'agriculture traditionnelle reste l'activité économique
principale et vitale de région. Elle est souvent la base unique de la
vie de la grande proportion des populations. Elle occupe plus de 80% des
effectifs actifs73
72 Emmanuel MUSONGORA SYASAKA, Economie rurale, notes
de cours inédites, UCBC FSEG 2014, L3 économie.
73 Rapport de la COOPRVI, cité par P. Katembo Vikanza
op cite
Billy Mémoire Page 73
Mémoire Billy UCBC
L'agriculture familiale, pratiquée par tous les
ménage agricoles est un système d'économie domestique
caractérisée par la prédominance de l'autosubsistance.
L'expansion agricole est subordonnée à celle des actifs, seule
force de production, et d'espace cultivées. La possession d'espaces ou
champs de culture est élément centrale de survie des familles.
L'agriculture « traditionnelle » dans la
région est restée au stade primitif. Elle est extensive et
vivrière. Elle sert à nourrir les populations qui la pratiquent
et n'est que très peu commerciale (seulement localement). Elle est
destinée à l'autoconsommation par les paysans de leur la
production ou par les populations locales et a pour but l'autosuffisance
alimentaire de ces agriculteurs. Le travail exclusivement manuel se fait
à la houe ou à la machette. La houe est l'outil par excellence le
plus commun à tous les cultivateurs sans exception aucune.
Les champs paysans souvent installées sur des pentes,
ne connaissent ni protection contre l'érosion, ni la fertilisation des
sols. La jachère, comme système de
régénération des sols, s'impose à
l'épuisement du sol. Ainsi, tout accroissement de la production suppose
une extension des superficies emblavées, pourtant devenues de plus en
plus rares avec l'accroissement démographique.
A Maboya l'agriculture y est pratiquée par des
ménages agricoles sur de petites étendues, avec des outils
rudimentaires et des semences non améliorées.
Les produits agricoles cultivés dans le milieu sont
principalement le maïs, patate douce, manioc, haricot, riz, ananas, les
bananes, bovins, volailles, porcins, ovins,...
b) Le commerce
Le commerce est l'ensemble des opérations lucratives
comprenant l'échange et la circulation des produits et services de
l'endroit de leur production vers les lieux de leur consommation. De cette
définition, nous pouvons affirmer, sans beaucoup de risques de se
tromper que les opérations de vente de biens (bois, minerais, habits,
appareils électroniques,...), les services d'assurances, les banques,
commissionnaires et courtiers font partie intégrante du commerce.
Les produits qui font l'objet du commerce sont principalement des
produits agricoles.
Billy Mémoire Page 74
Mémoire Billy UCBC
Le tableau suivant reprend les produits commerciaux
retrouvés à Maboya Tableau N0 07 Statistique
des produits commerciaux
N0
|
Genre de produits
|
Quantité en tonne
|
Prix Moyen/Kg en FC
|
1
|
Manioc
|
689,400
|
400
|
2
|
Maïs
|
6,500
|
250
|
3
|
Haricot
|
5,545
|
600
|
4
|
Arachide
|
13,200
|
1200
|
5
|
Noix Palmiste
|
15,545
|
100
|
6
|
Bananes
|
38,880
|
200
|
7
|
Riz
|
3,334
|
1000
|
8
|
Patate douce
|
18.350
|
300
|
9
|
Colocase
|
102,00
|
300
|
10
|
Ananas
|
82,800
|
250
|
11
|
Maracuja
|
2,004
|
600
|
12
|
Café Arabica
|
4,800
|
900
|
13
|
Café Robusta
|
9.350
|
700
|
14
|
Huile de Palme
|
4,200
|
500/bouteille
|
15
|
Thé
|
|
|
16
|
Cacao
|
2,165
|
1380
|
17
|
Quinquina
|
9,750
|
1000
|
Source: service Agripel groupement Malio
De ce tableau nous pouvons remarquer que le produit le plus
commercialisé dans ce milieu est le Manioc avec près de 689,400
tonnes suivi des Colocases avec 102,00 tonnes et en troisième position
nous avons l'ananas avec 82,800 tonnes.
Billy Mémoire Page 75
Mémoire Billy UCBC
c) Industrie et artisanat
Les activités industrielles sont presque inexistantes
dans ce milieu. Certaines initiatives dont la petite industrie sont pourtant
remarquables. Parmi elles nous pouvons citer le Bureau de Développement
Diocésain de Maboya, un moulin traitant certaines graines et
céréales. A part ce dernier, certaines huileries, moulin a
farines et micro-barrages sont installés presque dans le groupement
Malio.
Des activités artisanales sont aussi présentes dans
le milieu.
Ces différentes initiatives prouvent que la population
du milieu qui appartient essentiellement à l'ethnie Nande pouvait
évoluer vers une industrialisation n'eussent été certaines
contraintes : financières, sécuritaires,...
Toutes les activités économiques
énumérées ci-haut font partie soit du formel soit de
l'informel.
II.2. ORGANISATION DE LA PRODUCTION
II.2.1. APERÇU SUR LA FILIERE ANANAS
Dans cette partie nous allons spéculés sur la
chaîne de commercialisation de l'ananas.
a. Notion de la filière de commercialisation
Une filière est un système économique
constitue par l'ensemble de canaux de distribution et d'approvisionnement. Son
analyse consiste à suivre l'inventaire d'un agricole depuis la
production des matières premières agricoles servant à sa
fabrication jusqu'à son utilisation finale; c'est-à -dire, de
l'exploitation de production jusqu'à l'assiette du consommateur
finale74
Le produit qui fait l'objet de nos investigations est
l'ananas. Produits et plus commercialisés dans la localité de
Maboya surtout, mais aussi dans les milieux environnants. La diffusion des
produits auprès de tous les utilisateurs potentiels constituent l'objet
de la distribution.
74 Lasis La Grange, Commercialisation des produits agricoles
et alimentaires, éd. Lavisien, 1995, p 8
Billy Mémoire Page 76
Mémoire Billy UCBC
En partant des agriculteurs, distributeurs, jusqu'aux derniers
consommateurs (transformateurs), on observe a tous les niveaux, le transport,
les ventes en gros demi-gros et détail. Les activités sont
réalisées dans un environnement physique peu propice à la
conservation de produit. Les infrastructures de transport ne favorisent pas une
évacuation rapide à cause des mauvais états des routes de
désertes agricoles (RDA). Dans ces conditions, il n'est pas
étonnant qu'ils partagent les risques en réduisant la taille de
transaction et en limitant leur aire d'activité. C'est essentiellement
l'explication de la multiplication de nombre d'intermédiaires pour les
produits périssables. Il n'y a donc pas de véritables
commerçants des fruits.
Ainsi, on assiste à une fluctuation de prix de produit
qui suscite la marge commerciale d'un marché a un autre qui est lie aux
différents frais.
b. Le rôle de la filière
L'étude de filière permet de connaître
d'une manière approfondie les tenants et les aboutissants de tout
l'environnement d'un produit. Elle permet de mettre en évidence:
? les points forts et les points faibles du système et,
à partir de là, d'établir précisément les
politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et
faire disparaître les contraintes;
? les acteurs qui interviennent d'une manière directe ou
indirecte dans le système;
? les synergies, les effets externes, les relations de
coopération et/ou d'influence ainsi que les noeuds stratégiques
dont la maîtrise assure la domination par certains agents;
? les goulets d'étranglement et les liaisons
intersectorielles;
? le degré de concurrence et de transparence des
différents niveaux d'échanges;
? la progression des coûts action par action afin de
déterminer la formation du prix final. A partir de là, elle
permet une analyse comptable du système et un calcul de la
rentabilité. C'est un outil de bilan financier global et/ou partiel d'un
produit.
L'étude de filière n'est pas uniquement
économique, au sens strict du mot, ou comptable; elle est aussi
géographique, politique, sociologique. Beaucoup de facteurs
Billy Mémoire Page 77
Mémoire Billy UCBC
interviennent sur la vie d'un produit, de sa phase initiale
(conception-production) à sa phase terminale (consommation).
II.2.2. LA CHAINE DE COMMERCIALISATION
1. La commercialisation75
La commercialisation couvre un ensemble d'opérations
qui concernent un produit depuis son invention ou production jusqu' à sa
destruction. Ce sont l'étude du marché, la vente proprement dite,
la publicité, la distribution (dans le sens du transport, du stockage,
du conditionnement, ...), le service après ventes. C'est un terme plus
général que la distribution et le marketing. La finalité
de la commercialisation c'est de trouver un débouché solvable
pour un produit donne.
La commercialisation engendre un ensemble d'activités
économiques qui peuvent être effectués par l'entreprise
agricole (chez l'agriculteur), l'agro-alimentaire (chez le transformateur) ou
d'autres entreprises (distributeurs, transporteuse, publicitaires,
transitaires, ...).
L'étude de la commercialisation d'un produit s'effectue
souvent dans le cadre d'une filière de production agricole. L'analyse
par filière consiste donc à suivre l'itinéraire d'un
produit agro-alimentaire depuis la production des matières
premières agricoles qui servent à sa fabrication jusqu'à
son utilisation finale en tant que produit alimentaire consommable ;
c'est-à-dire à suivre son itinéraire de l'exploitation
agricole jusqu'à l'assiette du consommateur. Cela marque la
prépondérance de la fonction approvisionnement dans la chaine
agro-alimentaire. Ainsi, l'étude d'une filière comporte deux
aspects fondamentaux: son identification (produit, itinéraires, agents,
opérations, flux), et l'analyse des mécanismes de
régulation (structure et fonctionnement des machines, intervention de
l'Etat, planification).
Une commercialisation efficace implique l'apprentissage de
nouvelle compétence, des nouvelles techniques et des nouveaux modes
d'observation de l'information. Les agriculteurs considèrent souvent la
commercialisation comme leur problème majeur.
75
www.memoireonline.com/02/08/958/m
approvisionnement-kinshasa-banane-dessert-banane-plantain6.html
Billy Mémoire Page 78
Mémoire Billy UCBC
2. Le circuit de distribution
Pour aller de l'exploitation agricole jusqu'à
l'assiette des consommateurs, le produit agricole doit être
transporté, conditionné ou transformé,
commercialisé, évalué, puis acheté par les
consommateurs. La distribution est la diffusion des produits auprès de
tous les utilisateurs potentiels. Elle couvre donc un ensemble
d'opérations qui concernent un produit depuis son invention
jusqu'à sa distribution. Elle varie avec le nombre
d'intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs.
Cependant, il arrive parfois que les producteurs agricoles
approvisionnent directement les consommateurs et restaurateurs. Ils
récupèrent la marge des distributions sans baisser le prix.
Sortes de circuits de distribution
La différence entre les types de circuits est
liée au nombre d'intermédiaires entre les producteurs agricoles
et les consommateurs. Dans la plus des cas, un allongement des circuits de
distribution donc un plus grand nombre d'intermédiaires se traduit par
une augmentation des couts de distribution.
LAGRANGE distingue 4 types de circuit à savoir:
? Le circuit direct (circuit ultra-court)
Le producteur agricole vend sans intermédiaire son
produit aux consommateurs. C'est la vente directe. Ce circuit est très
utilisé dans le domaine des biens industriels. On le trouve aussi chez
les producteurs de volailles, dans la vente à domicile, dans la vente
par correspondance. Il permet un contrôle direct un marché, mais
nécessite de la part du producteur une organisation commerciale.
? Le circuit intégré
Dans les circuits ultracourts, le fabricant vend directement
ses produits aux consommateurs. C'est la forme la plus ancienne de vente,
puisqu'elle englobe la vente directe des produits alimentaires par les
agriculteurs, ou de tout autre article par les artisans.
? Le circuit court ou semi-intégré
On qualifie généralement de circuit court le
circuit de distribution dans lequel intervient au maximum un
intermédiaire entre le producteur et le consommateur. On évoque
assez souvent les circuits courts pour les produits agricoles,
Billy Mémoire Page 79
Mémoire Billy UCBC
? Le circuit long
On entend par circuit long la plus part des canaux de
commercialisation situés généralement en dehors des
marchés de proximité. Les cibles des clients finaux sont
variées et adoptent des comportements d'achat différencies,
d'où la nécessité de recourir à un canal ou circuit
long.
Il existe au moins 3 intermédiaires entre les
producteurs agricoles et les consommateurs. C'est les cas de la distribution
des fruits, comme le nôtre.
3. Type de circuit de distribution observé pour
les ananas commercialisés
à Maboya
Le type de circuit observe lors de nos investigations est un
circuit long. L'ananas peut être vendu dans le champ de production en vue
de réduire le frais de transport jusqu'au marché. Cette
méthode (façon) de procéder s'explique par le fait qu'elle
diminue les risques de pénurie étant donné que ce produit
est périssable et aussi par manque d'entrepôt en cas de
récolte systématique.
Dans la forme de production, l'ananas est vendu par tas, mais
les prix varient
avec la qualité du produit, c'est-à-dire, avec
les calibres et la couleur. A cette occasion, il se crée des
négociants qui achètent le produit au champ par estimation du
rendement par m2, à la surface cultive, puis ils des
entrepôts ou un marché spécialisé par les grossistes
dans le lieu de production.
Nous avons vus une convergence entre les producteurs et
consommateurs. Une préoccupation commune était de ne pas aboutir
à des normes entrainant une diminution de la qualité ; ce qui
serait mauvais à la fois pour les consommateurs et pour les entreprises.
Presque tous les marchés sont animés par les
intermédiaires qui s'interposent entre les premiers offreurs
(agriculteurs) et les derniers demandeurs (consommateurs).
Billy Mémoire Page 80
Mémoire Billy UCBC
II.2.3. Principaux acteurs
Il s'agit de décrire notre échantillon en
présentant la dimension moyenne du ménage, le niveau
d'étude des enquêtés.
II.2.3.1. Caractérisation des
enquêtés selon l'âge et le genre
La caractérisation des enquêtés selon
l'âge et le genre nous permettras de déterminer la
fréquence d'âge de nos enquêtés et avoir une
idée générale sur l'âge moyenne de population
d'étude.
Le tableau ci-après présente nos
enquêtés (producteurs) selon leurs tranches d'âges et par
sexe.
Tableau n0 08 Répartition des
enquêtés par tranche d'âge selon le sexe
Sexe
Age
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Pourcentage
|
20-30 31-40 41-50 51-60 61 et plus Total
|
13
|
15
|
28
|
23,33%
|
32
|
22
|
54
|
45,0%
|
17
|
8
|
25
|
20,8%
|
5
|
3
|
8
|
6,7%
|
5
|
0
|
5
|
4,2 %
|
72
|
48
|
120
|
100%
|
Pourcentage
|
60,0%
|
40,0 %
|
100%
|
|
Source: Tableau croisé Age * Sexe, nos enquêtes
Ce tableau indique que plus au moins 45% des responsables des
ménages enquêtés, soit 26,7% pour les hommes et 18,3% pour
les femmes ont l'âgés compris entre 31 et 40 ans. Et ceux qui sont
de l'intervalle allant de 20 à 30 ans semblent légèrement
plus nombreux que ceux qui ont l'âge supérieur à 40 ans.
II.2.3.2. Position et niveau d'étude
Ce paragraphe porte sur les différents niveaux
d'étude des personnes enquêtées.
Le tableau ci-après présente nos
enquêtés selon leurs niveau d'étude et par sexe
Billy Mémoire Page 81
Mémoire Billy UCBC
Tableau 09: Répartition des enquêtés
par niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Sexe
|
Total
|
Pourcentage
|
Homme
|
Femme
|
Primaire inachevé
|
26
|
13
|
39
|
32,5%
|
Primaire achevé
|
5
|
5
|
10
|
8,3%
|
Secondaire inachevé
|
25
|
13
|
38
|
31,7%
|
Secondaire achevé
|
3
|
2
|
5
|
4,2%
|
Etudes supérieurs
|
1
|
0
|
1
|
0,8%
|
Sans études
|
12
|
15
|
27
|
22,5%
|
Total
|
72
|
48
|
120
|
100%
|
Pourcentage
|
60%
|
40%
|
100%
|
-
|
Sources: Tableau croisé Scolarité * Sexe, nos
enquêtes
Quel que soit l'âge des répondants, ceux qui
commencent le cycle d'étude mais ne l'achevant pas sont de l'ordre de
32,5% pour le primaire et 31,7% pour le secondaire. Trouver quelqu'un qui a
terminé le niveau secondaire est déjà difficile dans notre
aire d'étude. La femme est la moins nantie en matière
d'éducation. Il suffit de voir la colonne sexe « Sexe-Femme »
où on constate que sur 48 femmes enquêtées, seulement 5
femmes ont terminées le cycle primaire et 2 le cycle secondaire
Au vue de ce qui précède, nous en déduisons
que la population enquêtées de notre aire d'étude est
majoritairement jeune ayant l'âgés compris entre 31 et 40ans ;
avec un niveau de scolarisation précaire étant donné que
32,5% de nos enquêtés sont classés dans la catégorie
primaire inachevée, seulement 4,2% ont achevées les études
secondaires, et 22,5% sont sans études.
Billy Mémoire Page 82
Mémoire Billy UCBC
II.2.4. Périodes de culture et de
récoltes
Les périodes ou saisons culturales et de récolte
sont directement dépendantes des saisons climatiques observées
dans le milieu. Ainsi les saisons pluvieuses précèdent les
périodes de forte production.
A la faveur des conditions pédoclimatiques qu'offrent les
zones de production, l'ananas se cultive tout au long de l'année. Le
cycle de production varie de 12 à 15 mois et est fonction de la
qualité du rejet planté, du sol, du climat, des moyens de
production et de l'itinéraire technique utilisée76.
Le tableau ci-dessous représente la répartition de
la production d'ananas selon les saisons climatique comme nous l'avons
déjà souligné précédemment.
Tableau n0 10 : Période de forte,
moyenne et faible production des ananas a Maboya
Période de Production
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Forte
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
X
|
X
|
X
|
Moyenne
|
|
X
|
|
X
|
X
|
|
|
|
X
|
|
|
|
Faible
|
|
|
X
|
|
|
X
|
X
|
X
|
|
|
|
|
Source nos enquêtes
De ce tableau, nous constatons que la période de forte
production va du mois d'Octobre jusqu'au mois de Janvier. En
réalité, la deuxième partie de la saison pluvieuse
débute au mois de Septembre. Mais puisque le sol n'avait plus des pluies
depuis près de trois mois, alors le mois de Septembre bien que
classé parmi les mois de la saison pluvieuse, la production en cette
période reste peu significative. Il en est de même pour le mois
d'Avril ainsi que le mois de Mai.
Le constat est aussi observé pour le mois de Janvier,
classé parmi les mois de la saison sèche, la production en cette
période est largement significative car il y a abondance des pluies
à partir du mois de Septembre jusqu'au mois de Décembre. Mais
puisque cette abondance s'étend sur une longue période, alors les
effets de ces pluies
76 www.google.cd/url?q=hppt://
Agriculture.gouv.ci/index.php?option=com-content&view=article&id=76&Itemid=88
Billy Mémoire Page 83
Mémoire Billy UCBC
s'étendent aussi jusqu' au mois de Janvier. C'est
seulement au mois de Février que la production diminue pour devenir plus
faible au mois de Mars. La courbe remonte encore un peu dans la seconde
moitié du mois d'Avril, continue dans la même proportion jusqu'au
mois de Mai et rechute au mois de Juin.
II.2.5. Ressources utilisées
a) Outils de travail
L'agriculture pratiquée à Maboya est
principalement traditionnelle. Elle est extensive. Le travail, exclusivement
manuel, se fait à la houe et/ou à la machette. La houe est
l'outil par excellence le plus commun à tous les cultivateurs sans
exception aucune. Ces outils de conception et fabrication médiocre
rendent plus dures les tâches des paysans. Les méthodes de culture
sont rudimentaires et archaïques à très faible
productivité hérité de plusieurs
générations.
b) Le transport
La disponibilité de vélos pour les ananas
dépend en quelque sorte des marches. Le commerce des produits agricoles
est prospère et connait un rythme de développement
accéléré.
Il a gagné la confiance de toute la population à
partir du moment où les salaires se sont déprimés et qu'un
déséquilibre s'est installé au niveau de prix entre
produits agricoles et produits manufacturés.
En effet, actuellement, suite à l'infrastructure
routière inadéquate, cette activité parait être
difficile ; surtout pendant la saison pluvieuse ; c'est pour cela que pendant
le transport, ces produits arrivent à pourrir au cours de la route. Les
moyens de transport adoptés en milieu paysans sont: le dos pour les
femmes, la tête ou le vélo pour les hommes. Ces moyens semblent ne
pas être rémunérés par le revenu global du produit.
Seulement pour ceux qui ont accès aux moyens qui utilisent la moto et
rarement la voiture. Les prix de transport varient avec le poids et la distance
à parcourir. A chaque niveau de transport d'un intervenant à un
autre, il y a donc des frais de transport et de stockage. De ce fait, on
assiste à une augmentation progressive du prix du produit.
Le tableau ci-dessous nous donne l'aperçue des moyens
de transport utilisé à Maboya par les producteurs d'ananas.
Billy Mémoire Page 84
Mémoire Billy UCBC
Tableau n0 11 Moyen de transport
utilisé
Moyen de transport utilisé
|
Sexe
|
Total
|
Pourcentage
|
Homme
|
Femme
|
Le dos
|
43
|
49
|
82
|
68,3%
|
La tête
|
4
|
2
|
6
|
5,0%
|
Le vélo
|
19
|
5
|
25
|
20,0%
|
La moto
|
6
|
2
|
8
|
6,7%
|
Total
|
72
|
48
|
120
|
100%
|
Pourcentage
|
60,0%
|
40,0%
|
100%
|
-
|
Tableau croisé moyen de transport utilisé * Sexe,
source nos enquêtes
Au vu de ce tableau nous constatons la majeur partie de nos
enquêtés, à l'échelle de 82 sur 120 (pour ce qui est
de producteurs), soit 68,3% utilise comme moyen de transport rien d'autre que
le dos. Et majoritairement ce sont les femmes car 39 femmes sur 48
enquêtés affirment que leur seul moyen de transport est le dos.
Ceci s'explique du fait que les infrastructures
routières du milieu sont pratiquement impraticables. Et comme l'ananas
déteste les secousses car ces derniers détériorent la
qualité du jus, alors bien que pénible, les paysans transportent
le produit de leurs récoltes au dos.
En effet, quel que soit le sexe du répondant, nous
constatons que les producteurs d'ananas transportent leurs récoltes au
dos à près de 68,3% et comme nous l'avons déjà
signalé ci-haut, le moyen de transport adoptés en milieu paysans
sont: au dos pour les femmes, à la tête ou sur vélo pour
les hommes, or le champ d'ananas ne nécessite pas trop de travaux, et
que il s'agit de l'agriculture traditionnelle où les travaux sont
divisés entre hommes et femmes ( le débroussage et le
défrichage pour les hommes et le sarclage pour les femmes), alors nous
en déduisons que les femmes sont les plus impliquées dans les
activités de production d'ananas car, une fois que la terre
débroussée, et que les rejets sont mis en terre, il ne reste que
le sarclage pour toute l'existence de ce champ.
Billy Mémoire Page 85
Mémoire Billy UCBC
II.2.6. Principales contraintes
Les producteurs d'ananas de Maboya pratiquant cette culture
depuis des générations (à partir des années 1952).
Ils se heurtent aujourd'hui à deux grandes contraintes:
premièrement les maladies et en suite l'accès aux terres
cultivables.
En localité de Maboya, deux maladies sont
déjà remarquables vu les ravages qu'elles entrainent sur la
production d'ananas. On a de prime abord des maladies physiques ou de carence
en éléments minéraux d'azotes, de potassium, de phosphore,
de magnésium, de calcium,
etc. et les maladies cryptogamique dont la
pourriture qui affecte la plante, causée par l'anthracnose, le marbling
descases, le yeaty-rot, toutes caractérisées par la pourriture et
le brunissement des plantes. Les lépidoptères sont des insectes
qui créent aussi des trous dans le fruit d'ananas. La lutte contre cette
attaques de l'ananas par diverses maladies doit se faire en usant des
fongicides ou remplacer par des variétés plus
résistantes77.
La répartition des superficies des terres entre
exploitants est inégale à cause des abus observés dans
l'application des régimes fonciers. Pour éviter
l'inégalité d'accès à la terre, il convient de
passer encore par les notables, autorités coutumières les plus
proches de la population.
En effet, les notables sont mieux renseignés que
quiconque sur les limites exactes de toutes les terres et évaluent
régulièrement les acquisitions foncières à travers
le système des redevances. La connaissance de ces éléments
leur permet de bien maîtriser les conflits fonciers entre les lignages et
de faire régner la paix au sein de la population. C'est ainsi qu'il
revient à ces notables de veiller aussi à la répartition
équitable des terres afin que certains paysans ne manquent pas de champs
suffisants à leur subsistance. Il leur faut définir la taille
maximale ou minimale du lopin à allouer à chaque paysan.
Par ailleurs il est aussi à signaler que l'expansion
des fermes d'élevage, gourmandes d'espace sont à suspendre pour
éviter les conflits qui opposent les éleveurs aux
agriculteurs.
77 Service Agripel groupement Malio/Maboya.
Billy Mémoire Page 86
Mémoire Billy UCBC
Il est évident que la politique de production
alimentaire soit élargie dans le milieu car la satisfaction des besoins
des agriculteurs, de consommateurs pour que les objectifs
socio-économiques poursuivis demeurent prioritaires.
Cependant, soumis à des aléas climatiques, le
producteur dispose de plusieurs moyens pour adapter sa production aux
débouchés d'essayer d'éviter l'effet de ces aléas
de la nature par la sélection des variétés de rejets les
mieux adaptés au milieu. C'est ainsi qu'une diversité de prix
s'est vue dans les formes de production selon la qualité. Surtout les
clients (les revendeurs) dinguent les ananas selon les variétés
et selon le poids.
II.3. ORGANISATION DE LA VENTE DES ANANAS
II.3.1. Principaux acteurs
La production et la vente ou la distribution des produits
agricoles sont des activités réalisées le plus souvent par
différents intervenants. Comme c'est les cas de notre étude,
l'ananas de Maboya n'échappe pas à cette réalité.
Nous décrivons ces acteurs selon quelques critères
sociodémographiques (âge et sexe) et selon leur rôle dans la
commercialisation des ananas (producteurs, intermédiaires
négociants, transporteurs, etc.)
II.3.1.1. Considérations
sociodémographiques
L'étude sociodémographique des acteurs de la
commercialisation vise à identifier les catégories des personnes
qui sont plus impliquées dans cette activité. La connaissance de
ces catégories pourrait permettre de bien orienter les stratégies
visant à améliorer les conditions de vie des différents
acteurs.
Ainsi, dans le tableau ci-dessous, nous présentons les
effectifs des acteurs de la commercialisation selon leur âge et leur
sexe.
Billy Mémoire Page 87
Mémoire Billy UCBC
Tableau n0 12 Classification des enquêtés
par tranche d'âge cas des revendeurs
Age
|
Sexe
|
Total
|
Pourcentage
|
Homme
|
Femme
|
10-20
|
0
|
12
|
11
|
22,0%
|
21-30
|
4
|
14
|
18
|
36,0%
|
31-40
|
4
|
8
|
13
|
26,0%
|
41-50
|
0
|
6
|
6
|
12,0%
|
51 et plus
|
0
|
2
|
2
|
4,0%
|
Total
|
8
|
42
|
50
|
100%
|
Pourcentage
|
16%
|
84%
|
100%
|
-
|
Tableau croisé Age * Sexe: Source nos enquêtes
Ce tableau indique que plus au moins 36% des revendeurs
d'ananas enquêtés, soit 28% pour les femmes et 8% pour les hommes
ont l'âgé compris entre 21 et 30ans. Et ceux qui sont de
l'intervalle allant de 31 à 40 ans semblent légèrement
plus nombreux que ceux qui ont l'âge inférieur à 20 ans.
Les femmes semblent être majoritaires à l'échelle de 42
femmes sur 50 revendeurs enquêtes.
Encore une fois de plus, nous constatons que les principaux
acteurs de distribution d'ananas sont principalement les femmes comme cela a
été le cas des producteurs d'ananas. Ceci nous amène
à conclure que les principaux acteurs de la production et la vente des
ananas sont essentiellement des femmes.
Donc, cette première vague de résultat
confirme la première hypothèse de notre recherche selon laquelle
les principaux acteurs de la production et de la vente des ananas soient
essentiellement des femmes et les enfants que les hommes s'y
intéresseraient moins.
Billy Mémoire Page 88
Mémoire Billy UCBC
II.3.2. Relations commerciales entre les acteurs
Une bonne relation commerciale entre acteurs de production
agricole est indispensable pour renforcer la compétitivité entre
opérateurs économiques, promouvoir l'innovation et la
création d'emploi dans l'intérêt des consommateurs et la
protection de son pouvoir d'achat.
Les producteurs entretiennent avec les distributeurs dans le
secteur des produits agricoles, des relations difficiles pourtant
nécessaires. La nécessité de ces relations tient à
la demande de produits que suscite auprès des consommateurs et
représentée auprès des producteurs. En effet la production
directement commercialisée par le producteur lui-même
auprès de consommateurs est marginalisée
Le comportement varie selon le cas, c'est-à-dire, les
producteurs ne vont pas se tenir comme les intermédiaires qui se cabrent
à un prix donné parce qu'ils ne sont pas pressés à
vendre. C'est ainsi que les cultivateurs qui vendent leurs produits ajoutent
quelques pièces à leurs clients après achat pour les
encourager, mais cet ajout est souvent demandé par l'acheteur
(revendeur).
Contrairement aux intermédiaires qui maintiennent le
prix du tas chez les producteurs, ces intermédiaires jouent tout
simplement sur le mélange de calibre ou le nombre de pièces par
tas. Il est de même pour le remplissage de fagot. En
réalité, les vendeurs gagnent dans la qualité du produit
agricole. Il y a des relations, des mutualités selon les
catégories des produits. Ces mutualités interviennent surtout
dans cas des tontines.
II.3.3. Principaux lieux de vente des ananas
Dans cette partie nous allons essayer analyser les
différents lieus des ventes selon qu'il s'agit des producteurs ou des
revendeurs afin de déterminer plus tard le rôle économique
que
jouent chacun des différents intervenants.
Le tableau ci-après représente les
différents lieux de vente pour le cas des producteurs.
Tableau n0 13 Lieux de vente des revendeurs
Lieux de vente
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Au champ
|
47
|
39,2
|
39,2
|
A domicile
|
25
|
20,8
|
60
|
Au marché
|
21
|
17,5
|
77,5
|
Le long de la route
|
27
|
22,5
|
100
|
Total
|
120
|
100
|
|
Source: nos enquêtes
Billy Mémoire Page 89
Mémoire Billy UCBC
Au vue de ce tableau nous constatons que près de 39,2%
soit 47 sur 120 de nos enquêtés vendent leurs produits au champ.
Ceci veut dire que les acheteurs (revendeurs) trouvent les producteurs au
champ, et c'est là qu'ils passent le marché.
27 de nos enquêtés soit 22,5% nous ont
affirmés qu'ils vendent leurs produits le long des routes. 25 de ces
enquêtés soit 20,8% vendent eux leurs produits à domicile
et seulement 21 soit 17,5% vendent leurs produits au marché,
A la différence du tableau précédant, le
tableau ci-dessous nous donne le lieu de vente des revendeurs
Tableau n0 14 Lieux de vente des revendeurs
Lieux de vente
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Au marché
|
10
|
20,0
|
20,0
|
Le long de la route
|
39
|
78,0
|
78,0
|
A domicile
|
1
|
2,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100
|
|
Source, nos enquêtes
Au regard de ce tableau, nous constatons que 78% de nos
enquêtés soit 39 sur 50, affirment que leurs principaux lieux de
vente sont les bords des routes. En général, ils exposent leurs
produits le long de la route nationale n0 02 sur l'axe Beni-Butembo.
Et seulement 10 de ces enquêtés soit vendent leurs produits au
marché, et 1 seul vend son produit à domicile.
II.3.4. Formation des prix et lieux de vente
1. Description des marchés physiques
Les marchés physiques peuvent être définis
comme des lieux de rencontre des divers types d'opérations (producteurs,
expéditeurs, grossistes, détaillants et consommateurs), en
présence des marchandises ou d'échantillons en vue de
l'échange. Ils présentent d'incontestables qualités, parmi
lesquelles celle de détermination du prix.
L'importance quantitative et le rôle décisif du
marché physique de producteurs et de grossiste dans la formation du prix
impliquent à l'évidence leur participation à
l'organisation générale de la production et des échanges
si l'on veut encadrer et limiter la fluctuation de prix, notamment en situation
d'abondance et dans une perceptive d'expédition.
Billy Mémoire Page 90
Mémoire Billy UCBC
Concernant leur capacité à dégager un
prix, les produits agricoles périssables dont l'offre et la demande
fluctuent en fonction des calendriers de production des saisons et du climat,
les marches physiques restent, la base de l'élaboration du prix. Ils
dégagent en effet, quotidiennement ou hebdomadairement, des coûts
à différents niveaux du circuit commercial: prix à la
production, prix au départ des zones de production, prix de gros, prix
de détail.
Toutes ces opérations hors marché se
réfèrent aux cotations du marché physique. Les
marchés de production et de gros détectent rapidement les
situations d'abondance et de pénurie, contribuent de façon
primordiale à la répartition des produits sur le territoire.
2. Variation de l'offre de l'ananas
L'offre est une fonction du prix, c'est-à-dire, elle
est motivée par la recherche du profit maximum ; en effet, lorsque le
prix du produit augmente, l'agriculteur cherche à augmenter sa
quantité de production, et par conséquent, l'amélioration
des recettes. Cette démarche individuelle est contradictoire avec
l'amélioration des recettes ou des revenus de l'ensemble des
producteurs, car le prix va diminuer avec l'augmentation de l'offre globale
(effet King).
Les producteurs (revendeurs) ont maitrisé le
marché et ils se communiquent le prix et le nombre de pièces par
tas (volume du tas ou le prix par kilogramme si possible, ou encore par
estimation à la main (le plus usuel). Cette collaboration les
mène à être informés du prix fixe. Ce n'est pas
après une étude de fréquence de la demande qu'ils
arrêtent un prix. Néanmoins, la variation de l'offre,
c'est-à dire après la saison pluvieuse, lorsque la production
augmente, la fréquence de la demande semble baissée, et de ce
fait le prix fluctue vers la baisse. Pendant cette période, une
quantité considérable de la production pourrit aux champs suite
au manque au d'infrastructure des transports, mais aussi par manque des
demandeurs susceptibles d'absorber l'offre disponible.
L'offre des produits sur les marchés est fortement
saisonnière. Cette saisonnalité des produits entraînent une
fluctuation et une instabilité permanente des prix sur les
marchés.
Billy Mémoire Page 91
Mémoire Billy UCBC
Suivant le volume de marchandises écoulées et la
structure du commerce, les acteurs les plus prépondérants dans le
circuit de commercialisation sont les grossistes, les intermédiaires et
les détaillants.
Les grossistes sont des acteurs très importants dans la
filière. Ils approvisionnent les marchés en volume de produit
importants. Ils sont chargés de collecter ou d'évacuer la
production vers les zones de consommation. Ils livrent les quantités
achetées des zones de production sur les principaux marchés de
consommation à des détaillants.
Les tableaux qui suivent nous montrent le rôle que joue
chacun des acteurs dans la commercialisation et la distribution des ananas,
ainsi que l'importance des relations commerciales entre acteurs.
1) Le tableau ci-dessous concernant le lieu de vente et
principaux acheteurs d'ananas nous donne une aperçue sur la distribution
d'ananas de Maboya par les producteurs.
Tableau n0 15 Distribution d'ananas cas des
producteurs
Principaux acheteurs
|
Lieu de vente
|
Total
|
Pourcentage
|
Au champ
|
A
domicile
|
Au marché
|
Le long de la route
|
Revendeurs
|
43
|
20
|
14
|
6
|
83
|
69,2%
|
Consommateurs
|
4
|
5
|
7
|
21
|
37
|
30,8%
|
Total
|
47
|
25
|
21
|
27
|
120
|
100%
|
Pourcentage
|
39,2%
|
20,8%
|
17,5%
|
22,5
|
100%
|
|
Tableau croisé principaux acheteurs * lieu de vente cas
des producteurs Source: nos enquêtes
De part ce tableau, près de 47 sur 120 de nos
enquêtés (pour le cas des producteurs) soit 39,2% vendent leurs
produits au champ. Ceci implique l'existence des intermédiaires ou
encore des revendeurs. Ce sont ces intermédiaires qui s'occupent le plus
souvent de l'acheminement ou la distribution des produits depuis le lieu de
production jusqu'au lieu de vente. En outre, ils mettent en relation le
producteur et le consommateur. En revanche, ils ont la latitude de manipuler le
prix selon qu'ils sont en position d'acheteur auprès des producteur, ou
encore en position de vendeur auprès
Billy Mémoire Page 92
Mémoire Billy UCBC
des acheteurs ou d'autres revendeurs ; du fait qu'ils sont en
contact directe avec, et le producteur, et aussi le consommateur.
2) Le tableau ci-dessous concernant le lieu de vente et
principaux acheteurs d'ananas cas des revendeurs, nous donne un aperçu
sur la distribution d'ananas de Maboya.
Tableau n0 16 Distribution d'ananas cas des
revendeurs
Lieu de vente
|
Lieu d'approvisionnement
|
Total
|
Pourcentag e
|
Champ propre
|
Champ d'un tiers
|
Au marché
|
Au marché
|
8
|
2
|
0
|
10
|
20,0
|
Au bord de la route
|
8
|
30
|
1
|
39
|
78,0%
|
A domicile
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2,0%
|
Total
|
17
|
32
|
1
|
50
|
100,0%
|
Pourcentage
|
34,0%
|
64,0%
|
2,0%
|
100,0 %
|
|
Tableau croisé lieu de vente * lieu d'approvisionnement.
Source: nos enquêtes
Au vue ce tableau, près de 32 sur 50 de nos
enquêtés (pour le cas des revendeurs) soit 64% s'approvisionnent
auprès d'un tiers, ce qui veut dire, que plus de la moitié de ces
revendeurs n'ont pas de champ propre. Seulement 17 affirment avoir leurs
propres champs.
Par ailleurs, 39 de ces revendeurs soit 78%, vendent leurs
produits au bord de la route. Par là on sous-entend des coûts
liés au transport qui est fonction de la distance qui sépare le
lieu d'approvisionnement et le lieu de vente. Malheureusement, ces coûts
de transports sont toujours à la charge du producteur.
C'est-à-dire, plus le champ est éloigné (de la cité
ou lieu de vente), plus les ananas sont payés à moindre prix
(théorie de la localisation agricole de Von Thünen stipulant que:
« plus on s'éloigne du marché, plus la rente foncière
ou le profit diminue »).
Une fois sur le lieu de vente, le prix des ananas se
diffèrent selon les calibres. C'est ainsi que ces revendeurs manipulent
le prix selon qu'ils sont en position d'acheteur auprès des producteur,
ou encore en position de vendeur auprès des acheteurs ou d'autres
revendeurs.
Billy Mémoire Page 93
Mémoire Billy UCBC
Tableau n0 17, Principaux acheteurs auprès des
producteurs
principaux acheteurs
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Revendeurs
|
83
|
69,2
|
69,2
|
Consommateurs
|
37
|
30,8
|
100,0
|
Total
|
120
|
100,0
|
|
Source: nos enquêtes
Au vu de ce tableau, nous constatons que 83 de nos
enquêtés, soit 69,2% vendent leurs produits auprès des
revendeurs. C'est-à -dire que les acheteurs (les revendeurs) trouvent
les producteurs à leurs propres champs, et ce sont eux-mêmes qui
s'occupent du transport des produits depuis le lieu d'achat jusqu'au lieu de
vente. Ils assurent donc, la médiation entre le producteur et le
consommateur final.
Tableau n0 18 Principaux acheteurs auprès des
revendeurs
Principaux acheteurs
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Revendeurs
|
3
|
6,0
|
6,0
|
Consommateurs
|
37
|
74,0
|
80,0
|
Revendeurs et consommateurs
|
10
|
20,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Source: nos recherches
Ce tableau explicite d'avantage le rôle économique
que jouent ces intermédiaires. Près de 37 sur 50 de nos
enquêtés soit 74%, affirment avoir pour principaux acheteurs des
consommateurs ; autrement dit les voyageurs qui empruntent la route nationale
n0 02 sur l'axe Beni-Butembo. Ces consommateurs (voyageurs), constituent la
demande réelle et directe du faite qu'il n'y a pas des transformateurs
d'ananas. Cette situation rend difficile la vente d'ananas. Seulement 10 de ces
revendeurs, vendent leurs produits à la fois et aux revendeurs et aux
consommateurs ; autrement dit, ils font la vente en gros et en
détaille.
Billy Mémoire Page 94
Mémoire Billy UCBC
Par ce fait, tout au début nous
prétendions, dans notre deuxième hypothèse qu'il se
pourrait que la production et la vente des ananas soient organisées par
des producteurs eux même et quelque fois par des intermédiaires
qui assureraient le transport du produit des producteurs aux consommateurs. Ces
résultats confirment donc cette deuxième
hypothèse.
II.2.5. Niveau de revenus des acteurs
En effet, les producteurs d'ananas nous ont affirmés
qu'en utilisant les engrains et autres techniques culturales
recommandées on arrive à couvrir une superficie de 25m sur 30m
soit, 750m2 dans des conditions climatiques favorables. Le rendement
moyen obtenu est de 150kg ; tandis qu'avec plus ou moins six plantes d'ananas
dans un champ on peut espérer à un rendement de 18kg d'ananas
récoltés dans des formes de production. C'est-à-dire un
ananas pesant en moyenne 3kg.
Tableau no 19 Quantité vendue par jour
par les des revendeurs en période de grande production
Quantité vendue
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
5-9 tas
|
10
|
20,0
|
20,0
|
1 sac
|
24
|
48,0
|
52,0
|
2 sacs et plus
|
16
|
32,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Source: nos enquêtes.
48% soit 24 des enquêtés affirment, pendant la
forte production, avoir pour quantité vendue journellement comprise
entre 1sacs et plus. Or, pendant cette période (de forte production),
les ananas sont vendus en groupe de 4 quel que soit le calibre, et que dans un
sac, on tasse près de 10 tas, et le prix par tas est de 500Fc pour les
petits calibres et 1000Fc pour les gros calibres. Ceci nous amène
à dire que les recettes journalières pendant cette période
de forte production et de 5000Fc pour les petits calibres et 10000Fc pour les
gros calibres. Ce qui donne en moyenne une recette journalière de
15000Fc, soit 7500Fc par sac.
Billy Mémoire Page 95
Mémoire Billy UCBC
Tableau no 20 Quantité vendue par jour
par les des revendeurs en période de faible production
Quantité vendue
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
1-4 tas
|
27
|
54,0
|
54,0
|
5-9 tas
|
16
|
32,0
|
86,0
|
1 sac
|
5
|
10,0
|
96,0
|
2 sacs et plus
|
2
|
4,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Source: nos enquêtes.
A la lumière de ce qui précède, nous
constatons que, 54% soit 27 des enquêtés affirment, pendant la
faible production, avoir pour quantité vendue journellement comprise
entre 1 et 4 tas. Or, pendant cette période (de faible production), les
ananas de petit calibre sont tassés en groupe de 4 pièces et ceux
de gros calibre tassés en groupe de 3 pièces et le prix par tas
est respectivement 500Fc et 1000Fc.
Ceci nous amène à dire que les recettes
journalières pendant cette période de faible production et de
3000Fc cas de gros calibre et 2000Fc cas de petit calibre. Ce qui donne en
moyenne un revenu journalier de 2500Fc.
Nous constatons que pendant la grande saison, certes il y a
accroissement de la production, et la quantité vendue journellement
triple, mais les revenus restent constants parce que les prix diminuent.
Le tableau ci-après nous donne la fréquence des
revendeurs sur marche, et nous permet de comprendre pendant combien de temps
ces derniers accorde à la commercialisation
des ananas.
Tableau n0 21 jours de vente per
semaine
Jours de vente
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
1-3 jours
|
26
|
52,0
|
52,0
|
4-6 jours
|
24
|
48,0
|
100,0
|
Total
|
50
|
100,0
|
|
Source nos enquêtes
Au vue de ce tableau, nous remarquons que 26
enquêtés soit 52% vendent pendant au plus 3 jours par semaine.
Ceci s'explique du fait que presque la quasi-totalité d'individus
enquêtés ont pour activité principale l'agriculture. Ainsi,
cette agriculture
Billy Mémoire Page 96
Mémoire Billy UCBC
étant essentiellement vivrière tournée
vers l'autoconsommation et l'économie de substance. La production
n'étant destinée ni à l'industrie agroalimentaire, ni
à être exportée, elle est en grande partie auto
consommée par les paysans et la population locale.
Tenant compte des éléments du tableau n0
19 combinées avec ceux du tableau n0 20, et ceux du
tableau no 21 les résultats se présentent de la
manière suivante:
1) Les recettes moyennes mensuelles pendant la petite saison
sont de :
? 2500Fc X 3 X 4= 30000Fc pour ceux qui vendent en moyenne
pendant 3 jours ; ? 2500Fc X 6 X 4= 60000Fc pour ceux qui vendent en moyenne
pendant 6 jours. La moyenne mensuelle est donc de 45000Fc pendant la petite
saison.
2) Les recettes moyennes mensuelles pendant la grande saison
sont de :
? 15000Fc X 3 X 4=90000Fc pour ceux qui vendent en moyenne
pendant 3 jours ; ? 15000Fc X 6 X 4=180000Fc pour ceux qui vendent en moyenne
pendant 6 jours. La moyenne mensuelle est donc de 135000Fc pendant la grande
saison.
Nous concluons que la moyenne mensuelle grande saison-petite
saison est de (45000Fc+135000Fc): 2= 90000Fc ; ce qui équivaut à
97,826 $.
Il est donc important de noter à cet effet que
par ce résultat, nous confirmons notre troisième
hypothèse. C'est affirmatif que le niveau de revenus
réalisés par les producteurs et les revendeurs soient
inférieur à 100$ par moi.
Tableau n0 22 Niveau de revenu d'ananas, par
rapport aux besoins primaires
Appréciation de revenu
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Suffisant
|
27
|
22,5
|
Insuffisant
|
55
|
45,8
|
Moyennement suffisant
|
38
|
31,7
|
Total
|
120
|
100
|
Source: nos enquêtes
Ce tableau nous montre que 55 sur 120, soit 68,3% de nos
enquêtés affirment que le revenu issu de la vente d'ananas ne
répond pas aux besoins primaires de leurs ménages. Ce qui les
amène le plus souvent à se procurer un autre champ dans lequel
Billy Mémoire Page 97
Mémoire Billy UCBC
ils pratiquent des cultures vivrières notamment le
manioc, le maïs, le haricot, le soja, la banane plantain,...
Tableau n0 23 Affectation du revenu cas des
producteurs
Affectation du revenu
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Alimentation
|
50
|
41,6
|
41,6
|
Soin
|
22
|
18,4
|
60
|
Education
|
34
|
28,4
|
88,4
|
Habillement
|
13
|
10,8
|
98,2
|
Projet
|
1
|
0,8
|
100,0
|
Total
|
120
|
100,0
|
|
Source: nos enquêtes
De ce tableau nous constatons que les producteurs d'ananas une
grande partie de leurs revenus à l'alimentation en raison 41,6% soit 50
enquêtés sur 120. Ensuite, c'est à l'éducation
qu'est concentrée la deuxième partie du revenu.
Tableau n0 24: Affectation du revenu cas des
revendeurs
Affectation du revenu
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Alimentation
|
22
|
44
|
44
|
Habillement
|
4
|
8
|
52
|
Scolarité
|
12
|
24
|
76
|
Soin
|
11
|
22
|
98,0
|
Projet
|
1
|
2
|
100
|
Total
|
50
|
100
|
|
Source: nos recherches
Tout comme le tableau précédent, les
résultats de ce tableau montrent que la majore partie du revenu est
canalisée d'abord à la satisfaction des besoins alimentaires, une
fois satisfait c'est alors que le besoin d'éducation et de soin de
santé intervient.
De ce qui précède, se confirme notre
quatrième hypothèse selon laquelle les revenus occasionnés
par la commercialisation des ananas ne sont pas suffisant pour assurer la
survie des opérateurs de ces activités.
Billy Mémoire Page 98
Mémoire Billy UCBC
Ainsi, à la lumière de ce qui
précède, nous constatons que les revenus occasionnées par
la commercialisation des ananas ne permettent pas aux opérateurs de
cette filière d'assurer la survie des leurs ménages, bref, ces
revenus à eux seule ne permettent pas de répondre aux besoins
primaires des ménages de ces opérateurs.
Etant donné que, l'ananas n'étant pas un produit
vivrier, c'est-à-dire ne pouvant pas être pris en compte comme une
habitude alimentaire mois encore comme un aliment de base ; pourquoi donc la
population de Maboya s'attache-il à cette culture pourtant, les
conditions socio-économiques des ménages à Maboya restent
indifférentes ;qu'est ce qui explique la pérennisation de ces
activités et la commercialisation des ananas pendant que visiblement le
niveau de vie de ces opérateurs n'est pas notable.
Le tableau ci-dessous donne des éléments de repose
à ces interrogations Tableau n 0 25 Apprentissage de
la culture d'ananas
Formateur
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
un tiers
|
55
|
45,8
|
45,8
|
mes parents
|
65
|
54,2
|
100,0
|
Total
|
120
|
100,0
|
|
Source: nos enquêtes
Ce tableau nous montre que près de 65 de nos
enquêtés cas des producteurs, soit 54,2% pont appris à
cultiver l'ananas au travers de leurs parents et 55 de nos
enquêtés cas des producteurs, soit 45,8% affirment avoir appris la
culture de l'ananas par le biais d'un tiers, c'est-à-dire que c'est aux
près d'autres planteurs, d'autres producteurs qu'ils apprennent à
cultiver l'ananas.
Ces résultats nous amènent à comprendre
que la culture d'ananas pour la population de Maboya n'a pas que pour
finalité la commercialisation, mais aussi, cette culture constitue une
valeur, un héritage pour cette population. C'est pour quoi en
dépit de contraintes racontées, la population de Maboya,
producteurs d'ananas, n'abandonne pas la culture d'ananas. Les enfants naissent
dans des familles ayant pour activité principale, la culture et la
production d'ananas, et eux aussi, à leur tour deviennent cultivateurs
d'ananas.
Billy Mémoire Page 99
Mémoire Billy UCBC
I.2.5. Principales contraintes
a) Asymétrie d'information
L'asymétrie d'information constitue un goulot
d'étranglement pour de nombreux acteurs. Elle porte aussi bien sur la
qualité des biens que sur la connaissance des « prix de
marché » : les producteurs isolés ayant un accès
restreint à l'information sur les prix moyens pratiqués sont en
situation d'infériorité vis-à-vis des détaillants
et grossistes. Cette situation est due probablement à
l'émiettement des structures de production, de la vitesse de
dégradation des produits, du non standardisation des unités de
mesure. Cela est source d'instabilité des prix qui perturbent
l'efficacité des ajustements entre l'offre et la demande dans les
marchés
b) Absence des structures de marchés
Le développement des cultures maraîchères
dans la zone ne s'est pas accompagné d'une politique
d'aménagement des marchés avec des structures adéquates et
adoptés. Ainsi, l'on observe une saturation et mauvaise organisation des
marchés, ce qui suscite l'apparition de marchés spontanés
informels sur les bords de route ou dans les quartiers et la vente ambulante.
Les problèmes posés par ces nouveaux marchés sont
l'absence de protection contre les intempéries mais également
l'absence d'aménagements favorisant la circulation des produits ou de
dispositions concernant l'évacuation des déchets, d'où des
engorgements fréquents et par conséquent, le problème de
qualité. On note aussi, une absence de structures de stockage (magasin,
chambre froide) et de capacité de transformation dans les
marchés.
Problème liées au stockage de l'ananas: l'ananas
est un produit très périssable. En effet, du fait de la teneur en
eau assez élevée du fruit, il est difficile de conserver l'ananas
à l'état frais. Face à ce problème, les producteurs
sont contraint d'écouler rapidement (auprès des différents
intermédiaires de la filière, dont la majorité sont des
collecteurs, ayant l'habitude de fixe eux-mêmes le prix d'ananas), et
à des très bas prix l'ananas frais à la période de
récolte.
Problème liées à l'enclavement de la zone
de production: l'insuffisance de l'infrastructure routière et le mauvais
état des routes constituent des facteurs bloquant l'écoulement
des produits. De plus, en période pluvieuse, les routes reliant les
aires de culture au marché ne sont pas praticables.
Billy Mémoire Page 100
Mémoire Billy UCBC
Face à la saisonnalité et la
périssabilité des produits, cela entraîne des pertes
énormes pour les producteurs et les commerçants. Car ils n'ont
pas la possibilité de stocker et de transformer les produits en
période de grandes productions
c) Difficultés de transport
Ces problèmes se rencontrent d'une part à cause
de l'atomisation de l'offre et d'autre part du fait de l'éloignement des
producteurs par rapport aux marchés. Dans les marchés, les
commerçants éprouvent d'énormes difficultés de
transport des produits des zones de production vers les marchés. L'on
observe des difficultés pour les producteurs en période de
grandes récoltes. On peut aussi signaler le mauvais état des
pistes en zone périurbaine. Tout cela entraîne des coûts de
transactions importantes, qui augmentent les ) prix de détail et
limitent la commercialisation des produits.
d) Mauvaise organisation logistique de la
filière
Dans la zone, on observe une mauvaise organisation des acteurs
de la filière aux niveaux du transport, du conditionnement, de
l'expédition et de la vente dans les marchés. Ces facteurs sont
également rattachés à l'instabilité forte de ces
marchés pour des produits frais. Cette mauvaise organisation à un
impact sur la fluidité des échanges des produits frais. Enfin, la
surproduction conjoncturelle, qui provoque l'effondrement des cours est
fréquente dans le marché du maraîchage.
Les paysans ne bénéficient pas d'un encadrement
technique tant sur la production que sur la valorisation de l'ananas.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre nous avons présentés notre
milieu d'étude, ainsi que les résultats de nos investigations.
Après analyse et traitement des données recueillis sur terrain,
nous avons constaté que l'agriculture pratiquée à Maboya
est essentiellement traditionnelle ou familiale, le travail exclusivement
manuel se fait à la houe ou à la machette. La houe est l'outil
par excellence le plus commun à tous les cultivateurs sans exception
aucune. Les travaux sont divisés entre hommes et femmes.
Le sol de Maboya est argilo-sablo-humifère. Or comme
pour toutes les broméliacées dont fait partite l'ananas, la
culture exige un sol ayant une composition granulométrique de sable 60
à 70%, 10 à 20% de limon et 10 à 20% d'argile. Avec une
Billy Mémoire Page 101
Mémoire Billy UCBC
température moyenne de 28oC, toutes les
conditions d'ordre naturel sont bel et bien remplies pour la culture de
l'ananas. Cette culture, bien que pratiquée à Maboya depuis des
années, la population, productrice d'ananas, se heurte à des
multiples contraintes entre autres: les maladies qui attaquent les champs
d'ananas, l'accès difficile aux terres culturales, des
difficultés liées aux infrastructures de transport, absence des
structures des marchés, mauvaise organisation logistique de la
filière, asymétrie de l'information.
Billy Mémoire Page 102
Mémoire Billy UCBC
CONCLUSION GENERALE
Arrivé au terme de notre travail qui a porté sur
: «le travail informel et niveau de vie des ménages en milieu
rural, cas de la production et la vente d'ananas a Maboya»; il nous
revient de résumer les points saillants auxquels son analyse a
conduit.
Certes, cette tâche n'est pas aisée car toute
conclusion est périlleuse et nécessairement partielle ou
partiale.
En abordant cette Etude, notre objectif a été
celui de faire une analyse minutieuse sur le problème qui fait à
ce que la population de Maboya (producteurs d'ananas) puisse avoir une vie
indifférente malgré la production et l'écoulement de leurs
récoltes.
La population de Maboya s'est depuis longtemps lancée
dans la culture de l'ananas. Les enfants naissent dans des familles ayant pour
activité principale, la culture et la production d'ananas, et eux aussi,
à leur tour deviennent cultivateurs d'ananas; pourtant, les conditions
socio-économiques des ménages à Maboya restent
indifférentes. Depuis des années, la population pratique
l'agriculture et vit presque au dépend d'elle. Ce peuple a
été toujours caractérisé comme étant un
peuple pratiquant une agriculture de subsistance.
La problématique de notre travail a reposé sur les
interrogations ci-après :
1. Qui sont les principaux acteurs de la production et de la
vente des ananas dans la localité de Maboya ?
2. Comment s'organisent la production et la vente des ananas
dans ce milieu ?
3. Quel est le niveau de revenus réalisés par
les producteurs et les revendeurs des ananas ?
4. Ces revenus permettent-ils aux différents
intervenants d'assurer leur survie ?
De prime à bord, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
Billy Mémoire Page 103
Mémoire Billy UCBC
1. Il semblerait que les principaux acteurs de la production
et de la vente des ananas soient essentiellement des femmes et les enfants que
les hommes s'y intéresseraient moins.
2. Il se pourrait que la production et la vente des ananas
soient organisées par des producteurs eux même et quelque fois par
des intermédiaires qui assureraient le transport du produit des
producteurs aux consommateurs.
3. Il est probable que le niveau de revenus
réalisés par les producteurs et les revendeurs soit
supérieur à 100$ par moi.
4. Tenant compte de nos observations, nous osons croire que
ce revenu ne permet pas aux différents intervenants d'assurer leur
survie.
Pour procéder à la vérification de nos
hypothèses nous avons recouru à la méthode inductive et
aux techniques documentaires, technique de sondage et à l'interview.
La technique d'entretien, nous a permis de recueillir les
données dont nous avions besoins pour cette étude auprès
des enquêtes.
La technique de sondage nous a permis, à partir des
éléments fournis par notre échantillon, de tirer des
conclusions sur toute notre population d'enquête qui est l'ensemble des
producteurs d'ananas de la localité de Maboya.
La technique d'enquête documentaire nous a permis de
cerner le contexte historique, ainsi que l'état de lieu du secteur
informel, de décrire les différentes catégories du secteur
informel et comparer les données recueillies dans différents
sources.
Nous avons orienté nos enquêtes vers
différents intervenants dans les activités commerciales dans la
localité de Maboya. Les revendeurs étalés le long des
artères et vers différents.
Au total 120 questionnaires ont été
orientés aux producteurs d'ananas et 50 questionnaires aux
revendeurs.
Vous comprendrez à travers les passages ci hauts qu'il
nous a été difficile de connaître la taille exacte de la
population étant donné que notre étude porte sur un
secteur informel c'est-à-dire non facilement identifiable comme nous l'a
d'ailleurs confirmé l'ingénieur agronome du groupement Malio.
Billy Mémoire Page 104
Mémoire Billy UCBC
C'est pourquoi nous avons considérés la
population enquêtée comme étant exactement
l'échantillon d'étude.
Pour bien approfondir le thème de notre recherche, le
présent travail a été subdivisé en deux chapitres
comprenant chacun 2 sections. Précédés d'une introduction,
le premier chapitre donne un aperçu historique du secteur informel,
ainsi que la culture de l'ananas.
Dans ce chapitre nous avons donné les
caractéristiques et le rôle du secteur informel, ainsi que les
différentes manifestations de l'économie informel. En parlant de
la culture de l'ananas, nous avons données une notion sur les
considérations générales sur l'ananas entre autre,
l'histoire de l'ananas, sa description, la culture (la multiplication et les
phases végétatives), sa production, ses variétés et
son utilité ou rôle socio-économique ; ensuite nous avons
parlé des conditions écologiques du fruit, ses techniques
culturales, en fin pour chuter avec les problèmes phytosanitaires de
l'ananas.
Enfin, dans le deuxième chapitre nous avons
présenté notre milieu d'étude, ainsi que les
résultats de nos investigations. Après analyse et traitement des
données recueillies sur terrain, nous avons constatés que
l'agriculture pratiquée à Maboya est essentiellement
traditionnelle ou familiale, le travail exclusivement manuel se fait à
la houe ou à la machette. La houe est l'outil par excellence le plus
commun à tous les cultivateurs sans exception aucune. Les travaux sont
divisés entre hommes et femmes.
Le sol de Maboya est argilo-sablo-humifère. Avec une
température moyenne de 28oC, toutes les conditions d'ordre
naturel sont bel et bien remplies pour la culture de l'ananas. Cette culture,
bien que pratiquée à Maboya depuis des années, la
population, producteurs d'ananas, se heurte à des multiples contraintes
entre autres: les maladies qui attaquent les champs d'ananas, l'accès
difficile aux terre culturales, des difficultés liées aux
infrastructures de transport, absence des structures des marchés,
mauvaise organisation logistique de la filière, asymétrie de
l'information.
Au vue du tableau no 11 nous avons constaté
que la majeure partie de nos enquêtés, à l'échelle
de 82 sur 120 (pour ce qui est de producteurs), soit 68,3% utilise comme moyen
de transport rien d'autre que le dos. Et majoritairement ce sont les femmes car
39 femmes sur 48 enquêtés affirment que leur seul moyen de
transport est le dos.
Billy Mémoire Page 105
Mémoire Billy UCBC
Le tableau n0 12 indique que plus au moins 36% des
revendeurs d'ananas enquêtés, soit 28% pour les femmes et 8% pour
les hommes ont l'âgés compris entre 21 et 30ans. Et ceux qui sont
de l'intervalle allant de 31 à 40 ans semblent légèrement
plus nombreux que ceux qui ont l'âge inférieur à 20 ans.
Les femmes semblent être majoritaires à l'échelle de 42
femmes sur 50 revendeurs enquêtés.
Encore une fois de plus, au travers ces résultats, nous
avons constatons que les principaux acteurs de distribution d'ananas sont
principalement les femmes comme cela a été le cas des producteurs
d'ananas. Ceci nous amène à conclure que les principaux acteurs
de la production et la vente des ananas sont essentiellement des femmes.
Ce qui confirme notre première
hypothèse.
Le tableau n0 15, montre que près de 47 sur
120 de nos enquêtés (pour le cas des producteurs) soit 39,2%
vendent leurs produits au champ. Ceci implique l'existence des
intermédiaires ou encore des revendeurs. Ce sont ces
intermédiaires qui s'occupent le plus souvent de l'acheminement ou la
distribution des produits depuis le lieu de production jusqu'au lieu de vente.
En outre, ils mettent en relation le producteur et le consommateur.
Au vu du tableau n0 17, nous avons constatés
que 83 sur 120 de nos enquêtés, soit 69,2% vendent leurs produits
auprès des revendeurs. C'est-à -dire que les acheteurs (les
revendeurs) trouvent les producteurs à leurs propres champs, et ce sont
eux-mêmes qui s'occupent du transport des produits depuis le lieu d'achat
jusqu'au lieu de vente. Ils assurent donc, la médiation entre le
producteur et le consommateur final.
Le tableau n0 18 quant à lui explicite
d'avantage le rôle économique que jouent ces
intermédiaires. Près de 37 sur 50 de nos enquêtés
soit 74%, affirment avoir pour principaux acheteurs des consommateurs ;
autrement dit les voyageurs qui empruntent la route nationale n0 02
sur l'axe Beni-Butembo. Seulement 10 de ces revendeurs vendent leurs produits
à la fois et aux revendeurs et aux consommateurs autrement dit, ils font
la vente en gros et en détaille. Ce qui confirme notre
deuxième hypothèse.
Billy Mémoire Page 106
Mémoire Billy UCBC
Tenant compte des éléments du tableau n0
19 combinées avec ceux du tableau n0 20, et ceux du tableau
no 21 les résultats se présentent de la manière
suivante:
La moyenne mensuelle est donc de 45000Fc pendant la petite
saison.
La moyenne mensuelle est donc de 135000Fc pendant la grande
saison.
Ainsi, la moyenne mensuelle grande saison-petite saison est de
(45000Fc+135000Fc): 2= 90000Fc ; ce qui équivaux à
97,826 $.
Au vu de ces résultats, nous avons constatés que la
moyenne mensuelle grande saison-petite saison est inférieure à
100$. Ce qui confirme notre troisième hypothèse
Le tableau n0 22, nous montres que 55 sur 120, soit
68,3% de nos enquêtés affirment que le revenu issu de la vente
d'ananas, ne répond pas aux besoins primaires de leurs ménages.
Ce qui les amène le plus souvent à se procurer un autre champ
dans lequel ils pratiquent des cultures vivrières notamment le manioc,
le maïs, le haricot, le soja, la banane plantain,...
Les résultats, du tableau n0 23, tout comme
ceux du tableau n0 24 montrent que la majore partie du revenu est
canalisée d'abord à la satisfaction des besoins alimentaires, une
fois satisfait c'est alors que le besoin d'éducation et de soin de
santé intervient.
Ainsi, au vue de ce qui précède, nous constatons
que les revenus occasionnées par la commercialisation des ananas ne
permettent pas aux opérateurs de cette filière d'assurer la
survie des leurs ménages, bref, ces revenus à eux seule ne
permettent pas de répondre aux besoins primaires des ménages de
ces opérateurs.
Ce qui confirme notre quatrième
hypothèse.
A la lumière de ce qui précède, nous pouvons
conclure sans ambages que nos hypothèses de départ se sont
confirmées.
Sans avoir la prétention de faire de notre travail une
étude définitive, nous pensons humblement avoir répondu
à la plus ultime de notre préoccupation. Toutefois, ce travail
étant scientifique et surtout comme toute oeuvre humaine, il est certain
qu'on n'y rencontrera pas d'unanimité de tous, d'où il n'est
définitif. Vos questions, remarque suggestions, avis et recommandations
nous permettront de l'approfondir et de le rendre consommable.
Billy Mémoire Page 107
Mémoire Billy UCBC
Nous sommes donc ouverts à toute forme de critique
constructive surtout dans le sens de la publication future des résultats
de la présente investigation.
Le chemin est ouvert à toute personne désireuse
d'entreprendre des recherches analogues en vue d'ajouter sa pierre
d'édifice.
RECOMMANDATIONS
· Aux acteurs de cette filière
> Créer et consolider des mutuelles et qu'ils
érigent des gardes fou en cas
de la dépréciation du prix surtout en
période de grande production ; > Prendre des mesures
préventives pour faire face à l'évolution des
maladies qui ravagent les champs d'ananas ;
> Trouver un terrain d'attente avec les fermiers qui tendent
à occuper les espaces cultivables.
· Aux autorités politico-administratives
> Organiser des marchés des fruits, afin de mieux
rapprocher les producteurs et les transformateurs (agroalimentaire), et ou les
consommateurs directe surtout dans des centres urbains, dans le but
d'améliorer les recettes des producteurs et par conséquent le
niveau de vie de leurs ménages ;
> Réhabiliter dans la mesure du possible les routes des
désertes agricoles afin de faciliter l'évacuation des produits
agricoles (l'ananas comme le cas de notre étude) de leurs milieu de
production (les champs) jusqu'aux marchés (ruraux et urbains) ;
> Mécaniser les facteurs de production et financer ce
secteur ;
> Renforcer et multiplier les efforts pour encourager la
culture de l'ananas étant donné que c'est aux recettes
générées par la commercialisation de ce dernier dont
dépend le niveau de vie des acteurs de cette filière
Billy Mémoire Page 108
Mémoire Billy UCBC
NOTES DE REFFERANCE
BIBLIOGRAPHIE
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édition New Scott 2006
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Hubert P. Recueil de fiches techniques d'agriculture
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Billy Mémoire Page 113
Mémoire Billy UCBC
TABLE DES MATIERES
IN MEMORIUM i
EPIGRAPHE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENT iv
SIGLES SIGNES ET ABREVIATIONS v
GLOSSAIRE vii
LISTE DES TABLEAUX xi
INTRODUCTION 1
1. PROBLEME DE RECHERCHE 1
2. HYPOTHESES DE RECHERCHE 4
3. TRAVAUX ANTERIEURS 5
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 8
5. OBJECTIF DE LA RECHERCHE 9
6. METHODOLOGIES 10
a. Méthodes utilisées 10
b. Techniques utilisées 10
7. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL 11
1. Théorie de l'offre et de la demande 11
a. Histoire de la théorie de l'offre et de la
demande 12
b. Définitions 12
g. L'offre et la demande sur un marché
organisé 17
h. Loi du marché ou contrôle des prix
17
i. Politique de la demande et politique de l'offre 19
2. Théorie de la localisation 20
a. Origines 20
b. Johann Heinrich von Thünen 21
c. Théorie 21
8. DELIMITATION DU TRAVAIL 22
9. SUBDIVISION DU TRAVAIL 22
10. DIFFICULTES RENCONTREES 23
CHAPITRE PREMIER: 24
ECONOMIE INFORMELLE ET CULTURE DE L'ANANAS 24
I.1. NOTION DE L'ECONOMIE INFORMELLE 24
I.1.1. Définition de l'économie informelle 26
Billy Mémoire Page 114
Mémoire Billy UCBC
I.1.2. Origine et raison d'être de l'économie
informelle 29
a) Dans les économies développées:
29
b) Dans l'économie en développement 29
c) Dans les économies en dysfonctionnement 30
I.1.3. Causes et développement de l'économie
informelle 30
I.1.4. Caractéristiques générales 35
I.1.5. Différentes manifestations de l'économie
informelle 40
a) L'économie familiale et domestique 40
b) L'économie conviviale 41
c) L'économie souterraine 42
I.1.6. L'économie informelle en milieu rural 43
Tableau n0 01 Les chiffres de l'emploi au Nord-Kivu
45
I.2. LA CULTURE DE L'ANANAS 46
I.2.1. Considérations générales sur l'ananas
46
I.2.1.1. Brève histoire 46
a. Histoire de l'ananas dans le monde 46
b. Introduction de l'ananas à Maboya 46
I.2.2. Description de l'ananas 47
Tableau n002 Classification botanique 49
Source: Wikipédia 49
I.2.3. Culture 49
a) Multiplication 50
b) Phases végétatives 51
I.2.4. Production 52
Tableau 03 Production d'ananas en Afrique, 2010-2012 Volume en
millier de tonnes 54
I.2.5. Variétés 54
I.2.6. Rôle socio-économique 55
a) Son utilité (valeur nutritif) 55
b) Les bienfaits de l'ananas 56
? L'ananas renforce le système immunitaire 56
? L'ananas est un anti-inflammatoire 56
? L'ananas peut empêcher la formation de caillots
sanguins 57
? L'ananas renforce les os 57
? L'ananas soulage l'arthrite 57
? L'ananas peut prévenir certains cancers 57
Billy Mémoire Page 115
Mémoire Billy UCBC
? L'ananas conserve la bonne santé de vos reins
58
? L'ananas soigne les maux de gorge et les infections
58
c) Que contient l'ananas? 58
d) Composés phénoliques 59
Tableau No 04: Valeur nutritive de l'ananas 60
Tableau n0 05 Valeur nutritive de l'ananas
traité 61
Vitamines et minéraux principaux
61
Tableau no06 Vitamines et minéraux principaux
61
e) L'ananas fait-il maigrir? 62
I.2.2. Conditions écologiques de l'ananas 62
1. Besoins en chaleur 62
2. Besoins en eau 62
3. Besoins en lumière 63
4. Besoins en sols 63
5. Besoins en altitude 64
I.2.3. Techniques culturales 64
1. Choix du terrain 64
2. Choix du matériel végétal 64
3. Préparation du terrain 65
4. Dispositif et densité de plantation 65
Conclusion partielle 67
CHAPITRE DEUXIEME: 68
PRODUCTION ET VENTE DES ANANAS A MABOYA 68
II.1. BREVE DESCRIPTION DU MILIEU 68
II.1.1. Situation géographique 68
a) Localisation 68
b) Climat et végétation 69
c) Altitude 71
II.1.2. Situation sociodémographique 71
a) Population 71
b) Les confessions religieuses 72
II.1.3. Aspect économique 72
a) L'agriculture 72
b) Le commerce 73
Tableau N0 07 Statistique des produits commerciaux
74
Billy Mémoire Page 116
Mémoire Billy UCBC
c) Industrie et artisanat 75
II.2. ORGANISATION DE LA PRODUCTION 75
II.2.1. APERÇU SUR LA FILIERE ANANAS 75
Dans cette partie nous allons spéculés sur la
chaîne de commercialisation de l'ananas. 75
a. Notion de la filière de commercialisation 75
b. Le rôle de la filière 76
II.2.2. LA CHAINE DE COMMERCIALISATION 77
1. La commercialisation 77
2. Le circuit de distribution 78
3. Type de circuit de distribution observé pour les
ananas commercialisés à
Maboya 79
II.2.3. Principaux acteurs 80
II.2.3.1. Caractérisation des enquêtés selon
l'âge et le genre 80
Tableau n0 08 Répartition des
enquêtés par tranche d'âge selon le sexe 80
II.2.3.2. Position et niveau d'étude 80
Tableau 09: Répartition des enquêtés par
niveau d'étude 81
II.2.4. Périodes de culture et de récoltes 82
Tableau n0 10 : Période de forte, moyenne et
faible production des ananas a Maboya 82
II.2.5. Ressources utilisées 83
a) Outils de travail 83
b) Le transport 83
Tableau n0 11 Moyen de transport utilisé 84
II.2.6. Principales contraintes 85
II.3. ORGANISATION DE LA VENTE DES ANANAS 86
II.3.1. Principaux acteurs 86
II.3.1.1. Considérations sociodémographiques 86
Tableau n0 12 Classification des enquêtés par
tranche d'âge cas des revendeurs 87
II.3.2. Relations commerciales entre les acteurs 88
Tableau n0 13 Lieux de vente des revendeurs 88
Tableau n0 14 Lieux de vente des revendeurs 89
II.3.4. Formation des prix et lieux de vente 89
1. Description des marchés physiques 89
2. Variation de l'offre de l'ananas 90
Tableau n0 15 Distribution d'ananas cas des
producteurs 91
Tableau n0 16 Distribution d'ananas cas des revendeurs
92
Tableau n0 17, Principaux acheteurs auprès des producteurs
93
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Mémoire Billy UCBC
Tableau n0 18 Principaux acheteurs auprès des revendeurs
93
II.2.5. Niveau de revenus des acteurs 94
Tableau no 19 Quantité vendue par jour par les
des revendeurs en période de grande production
94
Tableau no 20 Quantité vendue par jour par les
des revendeurs en période de faible production 95
Tableau n0 21 jours de vente per semaine 95
Tableau n0 22 Niveau de revenu d'ananas, par rapport
aux besoins primaires 96
Tableau n0 23 Affectation du revenu cas des
producteurs 97
Tableau n0 24: Affectation du revenu cas des
revendeurs 97
Tableau n 0 25 Apprentissage de la culture d'ananas
98
I.2.5. Principales contraintes 99
a) Asymétrie d'information 99
b) Absence des structures de marchés 99
c) Difficultés de transport 100
d) Mauvaise organisation logistique de la filière 100
Conclusion partielle 100
CONCLUSION GENERALE 102
RECOMANDATIONS 107
BIBLIOGRAPHIE 108
WEBOGRAPHIE 109
RAPPORT ET DOCUMENTS OFFICIELS 110
MEMOIRES ET TRAVAUX DE FIN DE CYCLE 111
AUTRES DOCUMENTS CONSULTES 112
118
ANNEXES 01 119
QUESTIONNAIRE ADDRESSE AUX PRODUCTEURS D'ANANAS 119
ANNEXE 02 123
QUESTIONNAIRE ADDRESSE AUX REVENDREURS D'ANANAS 123
Billy Mémoire Page 118
Mémoire Billy UCBC
Mémoire Billy UCBC
ANNEXES 01
QUESTIONNAIRE ADDRESSE AUX PRODUCTEURS D'ANANAS 1.
Identités
Responsable du ménage
|
Marié (e)
|
Nombre d'époux (ses)
|
Niveau de scolarisation
|
âge
|
Homme
|
Femme
|
Oui
|
Non
|
|
|
|
|
|
|
|
2. Avez-vous des enfants? - Combiens?
3. A part vos enfants, avez-vous d'autres dépendants qui
vivent chez vous à la maison ? - Combien?
no
|
Nom
|
Parenté
|
fille/ garçon
|
âge
|
Scolarisé(e)
|
Motif de non scolarisation
|
Oui
|
Non
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
|
|
|
4. Avez-vous un champ d'ananas ? R/
- Combien des champs d'ananas avez-vous ?
- Votre champ d'ananas a quelle dimension ?
- Quand aviez-vous planté pour la première fois
des ananas dans votre champ ?
- Où aviez-vous trouvé les rejets d'ananas ?
- Comment aviez-vous sus comment et où plantés
ces rejets ?
R/
no
|
Nom du champ/Lieu
|
Dimension du champ
|
Origine des rejets
|
Année
|
1
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
Billy Mémoire Page 119
Mémoire Billy UCBC
5. A part les ananas, pratiquez-vous d'autres cultures dans votre
champ d'ananas ? - Quelle autre culture pratiquez-vous dans votre champ ?
- Quelle est le rendement de cette autre culture ?
- La récolte de cette autre culture, est-ce à
manger ou à vendre ?
no
|
Nom de la culture
|
Rendement
|
utilisation
|
1
|
|
|
|
2
|
|
|
|
3
|
|
|
|
4
|
|
|
|
5
|
|
|
|
6. Pouvez-vous me dire les travaux que vous effectuez dans votre
champ d'ananas ? - Vous arrivez-il parfois de sarcler votre cham d'ananas ?
- Quels autres travaux effectuez-vous dans votre champ
d'ananas
no
|
Travaux du champ
|
Périodes des travaux
|
Motif des travaux
|
1
|
|
|
|
2
|
|
|
|
3
|
|
|
|
4
|
|
|
|
5
|
|
|
|
7. vous est-il arrivé de mettre l'engrain dans votre champ
?
- quelle est l'engrain que vous utilisez ?
- pour quoi utilisez-vous cet engrain dans votre champ ?
- combien de fois (par moi ou par année) utilisez-vous cet
engrain dans votre champ ?
- où avez- vous eut cet engrain ?
no
|
Nom de l'engrain
|
Cause de l'utilisation de l'engrain
|
Fréquence de l'utilisation de l'engrain
|
Origine de l'engrain
|
1
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
8. comment arrivez-vous à déterminer si l'ananas a
atteint la maturité ?
R/
- combien des saisons culturales d'ananas y a-t-il ? R/
- Quelle est la quantité des ananas produits dans votre
champ par période culturale?
Billy Mémoire Page 120
Billy Mémoire Page 121
Mémoire Billy UCBC
Faible production
|
Production moyenne
|
Forte production
|
- Quel moyen (transport) utilisez-vous pour déplacer votre
production d'ananas de votre champ jusqu'à l'endroit où vous les
vendez ?
R/
- Où vendez-vous vos produits ?
Au champ
|
A domicile
|
Au marché
|
Le long de la route
|
- Qui sont vos principaux acheteurs ?
Revendeurs Consommateurs Transformateurs
- Comment fixez-vous le prix de l'ananas ?
R/
- Les revenus issue de la vente des ananas, vous permets-ils de
répondre à vos besoins primaires (alimentation, éducation
soin de santé)
R/
- Comment affectez-vous les revenus issus de la vente d'ananas
?
R/
9. A part le champ d'ananas, avez-vous un autre champ ailleurs ?
- Quelles cultures pratiquez-vous dans ce champ ?
- Quelles sont les rendements de ces cultures ?
Ces productions sont-ils à consommer ou à vendre
?
Mémoire Billy UCBC
no
|
Nom de la culture
|
Rendement
|
Utilité
|
1
|
|
|
|
2
|
|
|
|
3
|
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4
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6
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10. A part les produits issus de vos champs, avez-vous un autre
moyen pour vous procurer de l'argent ? Le(s) quelle(s) ?
R/
- Combien par mois ? R/
Billy Mémoire Page 122
Billy Mémoire Page 123
Mémoire Billy UCBC
ANNEXE 02
QUESTIONNAIRE ADDRESSE AUX REVENDREURS D'ANANAS
1. Identités
- Sexe :
:
- Age
- Etat civil:
2. Lieu de vente: Au marché Au bord de la route
A domicile
Autre (à préciser) :
3. Lieu d'approvisionnement: Champ propre
Champ d'un tiers Marché
4. Principaux acheteurs: Revendeurs Consommateurs
Transformateurs Autre (à préciser) :
5. Mode de vente : Gros
Détail
Gros et détail
6. Qui fixe le prix de vente ?
R/
7. Quelle quantité vendez-vous par jour ?
R/
8. Pendant combien des jours vous vendez par semaine ?
R/
9. Quelles sont les périodes de forte vente ?
R/
10. Comment affectez-vous les revenus issus de la vente d'ananas
?
R/
11. A part la vente d'ananas, avez-vous une autre
activité lucrative ?
R/
12. Combien ces activités vous rapportent-elles ?
R/
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