Année universitaire : 2014/2015
Ministère de l'Enseignement Supérieur, de
la
Recherche Scientifique et des Technologies
de
l'Information et de la Communication
Université de Carthage
L'Institut des Hautes Etudes Commerciales
de
Carthage
L'impact de l'actionnariat salarié sur
la
divulgation volontaire des entreprises du
SBF 120 : salariés syndicaux
Mémoire de master de recherche en
comptabilité
Elaboré par : Dirigé par :
Gomri Soumaya Mme Ajlani Ikbel
1
Dédicace
Je dédie ce mémoire à :
? Ma mère pour son amour, son
soutien, ses
sacrifices consentis et ses précieux conseils
? Mon père qui m'a
soutenu tout au long de ce
travail de recherche et qui a toujours mis à
ma
disposition tous les moyens nécessaires pour
que je
réussisse dans mes études
? A mon frère et ma soeur
qui ont été à mes coté
quand j'avais besoin
? A tous mes amis qui me
connaissent.
2
Remercîements
? Au terme de ce travail, j'adresse mes plus vifs
remercîments à : ma directrice de recherche Mme
Ajlani Ikbal pour sa disponibilité, son assistance
et ses précieux conseils. A tous les membres du
jury
qui ont accepté d'évaluer mon travail. A
tous ceux
qui, de près ou de loin,
ont contribué à
l'élaboration de ce mémoire.
?A tous ces intervenants, je représente mon
respect et ma gratitude.
3
Sommaire
Liste des abréviations
Liste des tableaux Liste des figures
Introduction générale 3 Chapitre 1 :
L'actionnariat salarié : une motivation pour la divulgation
volontaire
|
..7
|
Section 1 - Le développement internationale de
l'actionnariat salarié
|
...9
|
Section 2 - Les pratiques de l'actionnariat salarié dans
le monde
|
.17
|
Section 3 - la divulgation volontaire des entreprises
|
36
|
Chapitre 2 : Revue de la littérature et cadre
théorique
|
43
|
Section 1 - Cadre théorique
|
45
|
Section 2 - Revue de la littérature
|
..56
|
Chapitre 3 : Méthodologie de la recherche et
interprétation des résultats
|
.64
|
Section 1- La formulation des hypothèses
|
.66
|
Section 2- La méthodologie de la recherche
|
..68
|
Section 3- Mesures des variables
|
..77
|
Section 4- Présentation des modèles et
identification des variables
|
..89
|
Section 5- Analyse et interprétation des résultats
|
..91
|
Conclusion générale
|
103
|
4
Bibliographie
|
107
|
Annexes
|
118
|
Table des matières
|
..126
|
Liste des abréviations
AS : Actionnariat salarié
|
PEI : Plan d'Epargne Inter-entreprises
|
BSPE : Bons de Souscriptions de Parts de
Créateurs d'Entreprise
CGS : Contribution Sociale
Généralisée
CRDS : Contribution pour le
Remboursement de la Dette Sociale
ESOP: Employee Stock Ownership Plan
ESPP: Employee Stock Purchase Plan FAS : la
Fédération des Actionnaires
Salariés et Anciens Salariés
FCPE : Fonds Commun de Placement d'Entreprise
OPA : Offre Public d'Achat
PAS : Plan d'Actionnariat Salarié
PEE : Plan d'épargne des Entreprises
PERCO : Plan d'Epargne pour la Retraite
Collective
5
PERP : Plan d'Epargne Retraite Populaire
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PPESV : Plan Partenarial d'Epargne Salariale
Volontaire
PSP : Profit Sharing Plans
SA : Société Anonyme
SAS : Société par Actions
Simplifiées SCA : Société en
Commandité par Action SBF : Société des
Bourses Françaises SICAV : Société
d'Investissement à
Capital Variable
1
Liste des tableaux
Tableau n°1 : Évolution de la
réglementation sur l'actionnariat des salariés en
France p19
Tableau n°2 : Les
bénéficiaires de l'intéressement, ses avantages et ses
inconvénients p25
Tableau n°3 : Les
bénéficiaires de la participation, ses avantages et ses
inconvénients p27
Tableau n°4 : Les
bénéficiaires de l'abondement, ses avantages et ses
inconvénients p28
Tableau n°5 : Les
bénéficiaires et les avantages des
PPE p29
Tableau n°6 : Les
bénéficiaires et les avantages des Stock-
options ...p30
Tableau n°7 : Les
bénéficiaires et les avantages des BSPCE
...p31
2
Liste des figures
Figure n° 1 : Les modalités de
détention d'actions par les salariés .p 24
Figure n°2 : Actionnariat salarié
en Europe en 2013 .p 72
Figure n°3 : Actionnariat salarié
et capitalisation détenues en Europe p72
Figure n°4 : AS et Crise
économique p75
Figure n° 5 : La répartition
sectorielle de l'échantillon p85
Figure n° 6 : relation entre PS, AS et
niveau de la divulgation des
entreprises ...p102
3
Introduction générale
4
Le besoin d'appartenance est représenté au
troisième niveau dans la pyramide établie Maslow (1940) juste
au-dessus des besoins physiologiques et de sécurité. Un des
mécanismes pouvant répondre à ce besoin d'appartenance est
la rémunération.
Etant considérée comme un levier essentiel de la
vie du travailleur, la rémunération devient le centre
d'intérêt de la fonction de gestion des ressources humaines.
Aujourd'hui, le salaire devient un moyen d'attirer, de conserver et de motiver
des candidats compétents pour faire face à la compétition
chez les organisations.
La politique de rémunération constitue un axe
essentiel de la gestion des ressources humaines ; et constitue aussi un levier
important pour entretenir cette motivation. Il existe cependant, d'autres
facteurs de motivation qui permettent d'y parvenir tels que la formation, les
promotions ...etc.
Dans notre recherche, nous nous intéressons à la
partie variable de la rémunération et plus
particulièrement celle de l'actionnariat salarié. Cette variable
augmentera l'identification et le sentiment d'appartenance à
l'entreprise.
Whyte (1978) a conclu que la mise en place de l'AS au sein de
la firme peut aligne les intérêts des salariés à
ceux des actionnaires et favoriser par la suite la performance. Et selon Pierce
et al (1991), l'AS favorise l'implication organisationnelle à travers sa
dimension psychologique, puisqu'elle vise à créer chez le
salarié un sentiment de responsabilité lui permettant de
s'intégrer dans l'organisation.
De nos jours, les entreprises commencent à
intégrer le concept de l'AS pour élaborer une politique de
rémunération plus globale. A cet effet, les Etats Unis
d'Amérique et certains pays européens sont placé la
rémunération des dirigeants et la gouvernance
5
d'entreprise au coeur de leurs priorités suite aux
scandales financiers ayant entrainé la chute soudaine de certaines
entreprises telles que le cas de Enron1.
L'AS est l'une des formules de participation financière
utilisées pour simuler les efforts des salariés. Il leur permet
de constituer un portefeuille de valeurs mobilières et d'acquérir
souvent dans des conditions avantageuses, des actions de la
société qui les emploie. Cette pratique n'a cessé de se
développer dans le monde depuis sa première apparition aux Etats
Unis. En effet selon National Center of Employee Ownership (NCEO, 2006), aux
Etats-Unis, près d'un salarié sur quatre est un actionnaire
salarié.
Malgré que les données sur la progression de
l'AS soient incomplètes, nous pouvons constater, durant les
dernières décennies, que l'AS est un phénomène qui
s'est développé dans la majeure partie des pays
industrialisés et émergeants. Par exemple aux Etats Unis, il y a
environ 4500 sociétés majoritairement détenues par leurs
salariés (ESOP Association, 2010).
Les recherches menées généralement sur ce
thème, étudient l'impact de ce dispositif de participation sur la
création de la valeur actionnariale ainsi partenariale (Marcel et
Fréderic (2013). Nous avons décidé de prendre un nouvel
onglet de cette pratique et d'étudier l'impact de l'AS sur le niveau de
la divulgation volontaire des entreprises.
Nous allons apporter quelques éclaircissements sur ce
sujet à travers une étude empirique menée dans les
entreprises syndiquées appartenant à l'indice SBF 120 et ayant
mis en place ce dispositif. Par la suite on va essayer de répondre
à notre problématique suivante :
Qu'elle est l'impact de la pratique d'AS sur le niveau
de la divulgation volontaire des entreprises ?
1 Enron : fut l'une des plus grandes entreprises
américaines par sa capitalisation boursière. En décembre
2001, elle fit faillite en raison des pertes occasionnées par ses
opérations spéculatives sur le marché de
l'électricité, qui avaient été maquillées en
bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite
entraina dans son sillage celle d'Arthur Andersen, qui auditait ses comptes.
6
L'avantage de notre étude est de dépasser le simple
cadre de l'existence de l'AS qui peut revêtir dans certains cas un
caractère formel. En effet nous allons nous intéresser à
examiner l'impact de la détention d'actions par les salariés
syndiqués sur le niveau de la divulgation volontaire des entreprises
d'où nous allons nous concentrer seulement sur les entreprises ayant
déjà adopté l'AS.
Pour répondre à notre problématique, ce
travail sera organisé en trois chapitres : les deux premiers chapitres
forment la partie théorique et le troisième sera consacré
la partie empirique.
Dans le premier chapitre, nous allons présenter le concept
de l'AS à travers son développement international, ses pratiques
dans le monde et la relation qui le lie avec le niveau de la divulgation
volontaire.
Dans le deuxième chapitre, nous allons présenter
notre revue de littérature et le cadre théorique de notre
recherche, et nous allons par la suite, dans le troisième chapitre,
formuler nos hypothèses et analyser les données recueillies pour
tester nos hypothèses et interpréter les résultats
obtenus.
7
Chapitre 1 : l'actionnariat
salarié : une motivation pour
la divulgation volontaire
8
Le thème de la participation financière est
devenu l'un des intérêts croissants en Europe et dans la plus part
des pays développés depuis les années 80, tant
auprès des économistes et des gestionnaires qu'auprès des
médias et des pouvoirs publiques. (Carameli, 2006). L'actionnariat
salarié (AS) est actuellement au coeur d'une vaste réflexion qui
implique tout à la fois les hommes politiques, les actionnaires et les
dirigeants des entreprises, les organisations syndicales et patronales et
surtout les salariés qui sont ou seront bénéficiaires.
(Desberières, 2002)
Selon la Fédération des Actionnaires
Salariés et Anciens Salariés, (FAS)2, le
salarié actionnaire est : « Un salarié ou ancien
salarié, français ou non, d'une entreprise de droit
français ou d'une entreprise de toute nationalité, liée ou
anciennement liée à une entreprise de droit français, qui
a acquis des actions de son entreprise ou d'entreprises liée, qu'il
détient directement au nominatif ou indirectement, lors d'une
opération résultant d'un pacte commun avec l'entreprise
».
Selon Faleye et al (2006), l'AS donne aux employés
à la fois une participation fractionnaire dans les flux de
trésorerie résiduels de la société et une voix dans
la
gouvernance d'entreprise. D'où l'AS est un
système de propriété collective et capitalistique de
l'entreprise lorsque celle-ci a adopté la forme de la
société commerciale par actions (SA, SAS, SCA). Ce système
est encadré par des règles précises, ouvert à tous
les salariés et volontaire où les salariés peuvent
adhérer librement.
Dans ce premier chapitre, nous allons, d'abord,
présenter les motivations des différentes parties face à
la mise en place de l'AS après avoir cité ses aspects
théoriques ainsi que son développement dans le monde en
générale et en France en particulier. Ensuite, nous allons
aborder les motivations et les contraintes qui poussent les entreprises
à augmenter ou à diminuer leur niveau de divulgation
volontaire.
2 FAS : Elle
rassemble les associations qui se sont créées au sein des
entreprises depuis 1986 et représente, en 2011, 2,5 millions
d'actionnaires salariés et anciens salariés en France.
9
Section 1 : Le développement international de
l'actionnariat salarié
1.1 Un aperçu historique :
L'AS, promue aux Etats-Unis, a connu depuis trente ans de
différentes formules qui ont influencé les évolutions
d'autres pays Anglo-Saxons.
Le banquier Louis Kelso, fondateur de l'AS aux USA durant les
années 50, est l'auteur de la théorie de « l'économie
binaire », ayant comme objectif d'éliminer la pauvreté dans
le monde, représente une troisième voie entre le capitalisme et
le socialisme. (Kelso, 1996)
Kelso (1996, p.2) montre, selon la théorie binaire, que
« lorsque la production devient de plus en plus capitalistique, la
prospérité individuelle et la croissance soutenue,
nécessitent une large participation des individus à la
production, non seulement en tant que travailleurs, mais également en
tant que propriétaires de capital productif ».
Ensuite, afin de permettre à la plupart des personnes
de devenir productives non seulement comme travailleurs, mais également
comme propriétaire de capital, il est nécessaire d'ouvrir le
système de la propriété privée à tous
(Ashford, 1996).
Après avoir abordé les avantages de l'AS et
avoir l'accord du Sénateur Russel Long3, les idées de
Louis Kelso commencent à être mises en pratique dans les
années 70 à travers l'Employee Retirement Income Security
Act4 en 1974.
3 Sénateur Russel Long :
né en 1918 et décédé en 2003, était un
politicien américain démocrate, un sénateur
américain de la Louisiane de 1948 à 1987, et le président
du Comité des finances du Sénat depuis 1966 jusqu'à
1981.
4 ERISA : une loi fédérale qui
établit des normes minimales pour les régimes de retraite dans le
secteur privé et prévoit des règles approfondies sur les
effets de l'impôt fédéral sur le revenu des transactions
liées aux plans d'avantages sociaux.
10
Le développement de la participation financière
s'explique principalement par le désir des dirigeants d'améliorer
les conditions de vie des salariés ; en rapprochant les
intérêts des travailleurs à ceux des patrons.
Vanek (1965) affirme que l'AS permet une convergence des
intérêts des employés avec ceux des actionnaires, une
habilité des employés et allonge leur horizon temporel.
1.2 Les premiers outils de l'actionnariat salarié
:
Les premiers outils de l'AS ont été
développés aux Etats-Unis en vue de motiver le personnel, les
cadres en particulier, soit par une participation aux bénéfices,
soit en leur proposant des formules d'actionnariat.
Selon le code fiscal américain (1980), il y a quatre
outils pour opter à l'AS et qui sont comme suit : les plans ESOP, Profit
Sharing Plans (PSP) les Plans 401(K) et les Employee Stock Purchase Plan
(ESPP).
1.2.1 Employee Stock Ownership Plans (ESOP) :
Ceux sont des plans d'actionnariat collectifs alimentés
par des contributions de l'employeur, apparus dans les années 50 aux
Etats-Unis et en France le 31 décembre 1970.
Ces plans permettent aux salariés de percevoir, sous forme
d'actions bloquées, un complément de revenu, sur lequel ils
bénéficient d'un différé d'imposition, en principe
jusqu'au moment de leur départ en retraite.
L'ESOP est le meilleur outil pour le développement d'un AS
large, car il permet à tous les salariés, quels que soient leurs
revenus, de devenir actionnaires voire de racheter l'intégralité
de leur entreprise.
11
Selon le National Center for Employee Ownership
(NCEO)5, entre 1975 et 1996, le nombre d'ESOPs mis en place n'a
cessé d'augmenter, passant de 1 600 plans et 250 000 personnes en 1975,
à 10 500 plans et 8.7 millions de participants en 1996.
1.2.2 Profit Sharing Plans (PSP) :
Connus aussi sous le nom « Deferred Profit-Sharing
», ces plans sont des plans qui donnent aux employés un
intéressement annuel en numéraire ou en actions de la
société, ou de toucher, à terme le capital et les
intérêts, l'imposition étant différée
jusqu'à la distribution des gains.
1.2.3 Plans 401(K) :
Ces plans, développés en 1978, ont pour nom
l'article du code fédéral des impôts qui en régit le
fonctionnement et sont similaires aux PEE en France.
Ils s'agit des fonds d'investissement créés par
les entreprises et dans lesquels les salariés peuvent placer une partie
de leurs salaires. Ces versements sont fiscalement déductibles pour les
salariés et les éventuelles plus-values réalisées
au moment de la revente des actions ne sont pas imposables.
En outre, à part le fait que les fonds 401k ne peuvent
pas réaliser d'emprunts, ils sont très similaires aux ESOPs.
1.2.4 Employee Stock Purchase Plan (ESPP) :
C'est le type de plan le plus utilisé par les
multinationales et plus généralement par les
sociétés cotées. Il s'agit d'une offre par laquelle
l'employeur propose à ses salariés d'acheter des actions de son
entreprise à la valeur de marché ou avec une escompte de 5
à 15%.
5 NCEO : est une
adhésion à but non lucratif et organisme de recherche qui a
été fondée en 1981 pour fournir des informations les plus
objectives et fiables possibles sur l'actionnariat salarié au prix le
plus abordable possible
12
Régis par la section 423 du code Américain des
impôts qui stipule les conditions suivantes : (1) aucun groupe de
salariés ne peut être exclu de l'offre, (2) le plan doit
être approuvé par l'Assemblée Générale des
actionnaires, (3) le droit d'acheter des actions dans le cadre du plan n'est
pas transférable.
1.3 Les motivations de différentes parties face
à la mise en place de l'Actionnariat salarié :
La croissance de la participation financière en
général et de l'AS en particulier est soutenue pour des multiples
motivations qui peuvent être soit économiques, autrement dit qui
concerne l'ensemble de l'économie, soit managériales, concernant
l'entreprise qui met en place des plans d'AS. Pour cela nous allons citer ces
motivations économiques et managériales de la mise en place des
plans d'AS.
1.3.1 Les motivations économiques :
« Il existe deux courants de pensée sur l'AS, le
premier un courant humaniste qui voit dans cette pratique comme une technique
de valorisation de la personne et un instrument d'accomplissement et le
deuxième, un courant productiviste qui estime que l'AS permet
d'améliorer la productivité des entreprises »
(Hirigoyen, 1997, p.10).
Blasi (1988) classe les raisons de développer l'AS en 4
catégories :
- La raison éthique suggère que l'AS et la
participation des salariés en général, conduisent à
une société basée sur la justice, l'égalité,
la démocratie et le respect de la personne.
- La raison psychologique suggère que l'AS implique
davantage les salariés selon leurs emplois et de leurs performances.
13
- La raison économique suggère que les
entreprises qui ont de l'AS sont plus performantes que les autres de même
type, qui n'auraient pas d'AS.
- La raison sociologique enfin, implique que le management et
les salariés coopèrent davantage avec l'AS.
Poutsma (2002) retient également quatre autres
principaux arguments différents de ceux de Blasi (1988)
- La raison humaniste soutient que la participation
accroît la dignité humaine en contribuant à la croissance
personnelle et à la satisfaction des salariés.
Elle les aiderait à satisfaire des besoins non
matériels, y compris les besoins de réalisation et d'approbation
sociale.
Cet argument se base sur les théories de la psychologie
sociale, qui lient la participation à la satisfaction et à la
motivation des travailleurs.
- La raison liée au partage du pouvoir consiste
à dire que la participation permet une redistribution du pouvoir,
protège les intérêts des salariés, renforce les
syndicats et étend les bénéfices de la démocratie
au lieu du travail.
- La raison liée à l'efficacité
organisationnelle souligne que la participation peut favoriser une meilleure
performance des entreprises.
- La raison liée à la redistribution des
résultats enfin que la participation permet d'arriver à une
redistribution plus équitable des revenus, des capitaux et des
actifs.
14
1.3.2 Les motivations managériales:
Diverses raisons de mise en place de l'AS sont
évoquées dans la littérature : certaines concernent toutes
les entreprises alors que d'autres sont spécifiques aux plans d'AS
globaux.
Selon Lanciaux (2001), la mise en place de l'AS dans les
entreprises répond simultanément à divers objectifs :
Les Objectifs d'Ordre fiscal et financier
La transmission des entreprises
Il s'agit d'une motivation qui ne concerne que les PME, selon
Cohen et Quarrey (1986), les propriétaires de petites entreprises
espèrent que l'un de leurs enfants assure la succession. Lorsque cela
n'est pas le cas, le dirigeant se retrouve face à un dilemme : soit il
doit liquider l'entreprise, soit il doit la revendre.
Le contrôle du capital
Arnould et Jaeger (1990) affirment que l'AS permet de
créer un noyau dur d'actionnaires stables qui peut s'avérer
précieux en cas d'OPA hostile6.
Blasi et Kruse (1991) estiment qu'aux Etats-Unis, le
contrôle du capital n'est pas une des principales raisons de mise en
place des plans d'AS. En effet, son efficacité contre les OPA hostile
serait relative. Tout d'abord, aux Etats-Unis, les juges se sont
profondément opposés aux exercices de droits de vote par les
salariés sous la domination du management. De plus, les salariés
ne s'opposent aux OPA que lorsqu'ils ont confiance en leur direction. Dans le
cas contraire, ils peuvent très bien répondre à l'OPA pour
se débarrasser de dirigeants indésirables.
6 OPA hostile : est une tentative de rachat
à laquelle la société-cible s'oppose fermement. Les OPA
hostiles sont généralement une mauvaise nouvelle, car le moral
des employés de la société-cible peut vite tourner
à l'animosité envers l'acquéreur.
15
L'autofinancement
L'AS permet de réaliser une certaine mobilisation
financière dans l'entreprise visant à renforcer les fonds propres
et de consolider ainsi la trésorerie. Dondi (1994) a montré qu'il
s'agissait d'un objectif secondaire pour les entreprises françaises, en
expliquant cela par le fait que les augmentations de capital
réservées aux salariés se heurtent à diverses
difficultés.
D'abord, les actionnaires traditionnels y seraient hostiles
car ils y verraient une atteinte à l'égalité de traitement
entre anciens et nouveaux actionnaires, de plus, dans les grands groupes, les
fonds pouvant être levés pas l'AS seraient négligeables.
Les privatisations
Selon Pendleton (2001), les privatisations constituent un
déclencheur important de la mise en place de l'AS dans divers pays (le
cas de la France durant les années 80).
La réalisation des économies fiscales :
Les législateurs de nombreux pays offrent aux
entreprises et aux salariés un cadre fiscal favorable. Maillard (1993),
affirme que si l'AS est considéré comme un élément
de rémunération, il est évident qu'un euro octroyé
par l'entreprise à un salarié à travers l'AS, coûte
nettement moins qu'un euro de salaire. Donc la réalisation
d'économies fiscales et sociales était une motivation importance
du développement de l'AS.
Les Objectifs liés à la Politique de
Gestion des Ressources Humaines
Selon Caramelli (2006), certains objectifs de mise en place de
l'AS relèvent davantage de la politique de rémunération,
d'emploi et de la culture d'entreprise.
16
Création d'un esprit d'actionnaire chez le
salarié
Créer chez le salarié un esprit d'actionnaire
est un objectif souvent évoqué par les professionnels (Lanciaux,
2001). Pour réduire les conflits d'intérêt, il est
important d'associer les salariés aux bénéfices de
l'entreprise et aux variations du cours boursier, cela pousse le salarié
à s'intéresser à l'activité de son entreprise et
aux problèmes liés à sa gestion.
Selon l'étude réalisée par Dondi (1994),
l'AS est clairement perçu par les entreprises françaises comme un
moyen de réduire les conflits opposant les salariés et les
propriétaires de l'entreprise n'assurant pas de tâche de
direction.
L'intégration, la fédération et la
création d'une culture commune
Les sociétés cherchent à créer une
unité de leur main d'oeuvre, notamment à la suite de
fusions/acquisitions, et souhaitent donner une image mondiale à leur
société. Les plans d'AS globaux sont un moyen de lier l'ensemble
des salariés et de leur transmettre une identité d'entreprise et
des buts communs (Lanciaux, 2001).
Objectif pédagogique
Arnould et Jaeger (1990) ont montré que l'AS est
considéré comme un outil pédagogique car il favoriserait
l'information et la formation des salariés.
Il s'agit d'un objectif complémentaire des
précédents, car pour que les salariés adhèrent aux
finalités de leur entreprise, qu'ils les perçoivent et les
comprennent, et qu'ils prennent davantage conscience des contraintes
économiques qui s'imposent à elle, il est nécessaire
qu'ils reçoivent une information complète voire une formation
à leur fonction d'actionnaires
17
Objectif de la flexibilisation de la
rémunération
L'AS permet aux entreprises d'aligner leurs coûts de
rémunération sur les fluctuations de leur activité. Par
son caractère circonstanciel et réversible, il limite par exemple
les effets de report des augmentations salariales traditionnelles, en diminuant
la dérive inflationniste des masses salariales (Louart, 1992).
Kruse (1996) a mené une étude dans les
entreprises américaines et a montré que les entreprises qui
avaient une forte variabilité des profits avaient plus de
probabilités à mettre en place un plan ESOP.
Objectif de conception d'une politique de
rémunération motivante et attractive
Selon Desbrières (2002), l'AS est souvent
considéré comme un moyen pour l'entreprise pour attirer et pour
retenir un personnel de qualité dans le but d'être plus
compétitive sur le marché d'emploi. Dondi (1994) a montré
que la motivation du personnel est le premier objectif assigné à
l'AS.
Section 2 : Les pratiques de l'Actionnariat
Salarié dans le
monde
Tout au long de la deuxième section, nous allons
présenter, tout d'abord, les pratiques de l'AS en France, par la
définition des différentes modalités de détentions
d'actions par les salariés et leurs modalités de participation.
Ensuite dans le reste du monde dans le but d'analyser la manière dont
l'AS est née et s'est développé dans les principaux pays
industrialisés et les différentes formes qu'il a pu prendre.
18
2.1 Les pratiques de l'actionnariat salarié en
France :
L'AS est un thème qui attire les différents
chercheurs dans des différents pays, dans notre recherche nous nous
sommes intéressés au cas de la France en général et
des entreprises appartenant à l'indice SBF 120 en particulier.
2.1.1 Le cadre légal :
Les entreprises françaises ont adopté des
différentes formules de participation des salariés dont les
divers mécanismes d'AS, développés durant les
années 80 lors des programmes de privatisation engagés par
l'Etat.
La diversité des mécanismes d'AS est due
à un processus historique reflétant le soutien du gouvernement
français à ces derniers. Le Général de
Gaulle7, père fondateur de l'AS en France, a incité le
développement de cette pratique en parlant d'une « troisième
voie » entre le capitalisme et le socialisme.
Son idée principale se fondait sur le fait que la
participation concerne tous les employés et tous les salariés et
recouvre à la fois les résultats et le capital de l'entreprise.
Le but de De Gaulle a été à la fois politique, sociale et
économique du fait que cette tradition vise à assurer la
dignité de l'homme au travail, favoriser la coopération et la
négociation à la place de la lutte des classes et accroitre le
pouvoir d'achat tout en leur permettant de bénéficier des fruits
de croissance.
2.1.2 Les différentes phases de
l'évolution du cadre juridique :
Le Sénat (2007)8, estime qu'il est possible
de distinguer trois phases pour une mise en place d'une législation
favorable pour le développement de l'AS :
7 Le Général de
Gaulle né en 1890 et mort en 1970, est un
général, résistant, écrivain et homme d'État
français. Il est à la tête de la France de 1944 au 1946 en
exerçant le poste de premier président du Gouvernement provisoire
de la République française, puis de 1959 au 1969 en tant que
président de la République française.
8 Le Sénat : constitue la
chambre haute du Parlement français selon le système du
bicamérisme. Il détient le pouvoir législatif avec
l'Assemblée nationale.
19
- Une phase initiale dans le cadre de la participation
financière (1959-1970) ; - Des tentatives de relance (1970-1986) ;
- L'amorce d'un nouvel essor depuis les privatisations
(1986-2006).
Nous allons récapituler ces phases dans le tableau qui
suit
Tableau n°1 : Évolution de la
réglementation sur l'actionnariat des salariés en France
9
|
Les réglementations
|
Objectifs
|
|
Une phase initiale (1959-1970)
|
|
L'ordonnance n° 59-126 du 7 janvier 1959 : le premier texte
législatif portant sur la participation financière.
|
Associer les salariés aux résultats de
l'entreprise, suite à un accord collectif, par la distribution gratuite
des actions.
|
|
L'ordonnance n° 67-693 du 17 août 1967 : participation
des salariés obligatoire pour les firmes employant plus de 100
salariés
|
Faire participer les salariés aux
l'entreprise.
|
résultats
|
L'ordonnance n° 67-694 du 17 août 1967 : portant sur
les plans d'épargne d'entreprise (PEE).
|
Collecter l'épargne salariale en l'accordant un
régime fiscal favorable.
|
|
9 Source : (Labadi,M et Nekhili,M ; 2012)
20
Le développement d'un AS dans les entreprises
publiques (1970-1986)
|
La loi n° 70-11 du 2 janvier 1970 relatif au régime
de l'actionnariat des salariés des usines Renault.
|
Distribuer des actions gratuites aux personnels des entreprises
selon le degré d'ancienneté et de responsabilité.
|
La loi n° 73-8 du 4 janvier 1973 relatif à
l'actionnariat des salariés des banques nationales et des entreprises
nationales d'assurance.
|
Céder gratuitement les titres aux personnels des banques
et des assurances qui peuvent venir à terme sur le marché
financier et être acquis par des opérateurs.
|
La loi n° 73-9 du 4 janvier 1973 portant sur l'actionnariat
des salariés des deux sociétés SNIAS10 et
SNECMA11
|
Attribuer gratuitement des actions aux personnels ainsi que les
faire participer aux résultats de l'entreprise. De même,
l'État peut détenir une part du capital de ces entreprises
|
Le développement de l'AS dans les entreprises
privées
|
La loi n° 70-1322 du 31 décembre 1970
|
Accorder aux personnels des sociétés des options
sur actions (stock option) leurs permettant de lever des options lorsqu'ils
constatent que le prix est supérieur à celui de l'offre.
|
La loi n° 73-1196 du 27 décembre 1973 portant sur les
plans d'actionnariat des salariés.
|
Possibilité de réserver certaines augmentations
de capital aux salariés et possibilité de
rachat en bourse de l'ensemble de leurs actions.
|
La loi n° 76-1232 du 29 décembre 1976 institue la
possibilité d'un don d'actions
|
Favoriser la transmission de l'entreprise
salariés.
|
10Société nationale
industrielle aérospatiale (SNIAS) résulte de la fusion,
le 1er janvier 1970, de trois sociétés
spécialisées dans ce domaine : Nord-Aviation, Sud-Aviation et la
Société pour l'étude et la réalisation d'engins
balistiques (SEREB).
11 SNECMA est une
société française du groupe Safran,
spécialisée dans l'étude et la fabrication de moteurs pour
l'industrie aéronautique et spatiale.
21
entre les propriétaires de l'entreprise et les
salariés. Ce système d'AS vise à favoriser la transmission
de l'entreprise aux salariés. La loi n° 80-834 du 24 octobre 1980
relative à la distribution d'actions aux salariés des entreprises
industrielles et commerciales.
|
Inciter les sociétés à distribuer des
actions personnels jusqu'à un seuil de 3 % du capital.
|
La loi n° 84-578 du 9 juillet 1984 soutenant la reprise de
la société par ses salariés (RES)12.
|
Permet le rachat de la société par leur
personnel par la création d'une société holding.
|
Actionnariat des salariés suite aux
privatisations (1986-2006)
|
La loi n° 86-912 du 6 août 1986 relative
privatisations.
|
aux Inciter les salariés des entreprises
privatisées s à devenir actionnaires en leur accordant des rabais
qui peuvent atteindre 20 % du prix de l'action.
|
L'ordonnance n° 86-1134 du 21 octobre 1986
relative à l'intéressement, à la
participation salariés aux résultats et à
l'actionnariat des salariés.
|
Faire des plans d'épargne d'entreprise (PEE) un des
véritable actionnariat des salariés
|
La loi du 25 juillet 1994
|
Elle autorise les salariés actionnaires à
siéger auprès des organes de gestion de leur entreprise à
partir d'un seuil de détention de 5 % du capital.
|
12 RES : Lorsque les salariés
d'une entreprise (société cible) créent une holding de
rachat qui emprunte pour racheter les titres de leur société.
22
La loi Fabius de février 2001
|
Renforcement de la représentation des actionnaires
salariés dans les conseils d'administration.
Élargissement des plans d'épargne à travers
le PPESV (plan partenarial d'épargne salariale volontaire) ainsi que le
PEI (plan d'épargne interentreprises).
|
La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002
|
Cette loi précise que si, selon le rapport
présenté à l'assemblée générale par
le conseil d'administration ou le directoire, la participation des
salariés représente moins de 3 % du capital, une assemblée
générale doit être convoquée, tous les trois ans,
pour se prononcer sur une éventuelle résolution tendant à
réaliser une augmentation de capital.
|
La loi du 21 août 2003
|
La constitution d'une épargne retraite qui prend deux
formes celles de PERP (Plan d'épargne retraite populaire) et PERCO (Plan
d'épargne pour la retraite collectif).
|
La loi du 26 juillet 2005
|
Elle impose à l'assemblée générale
extraordinaire de proposer une résolution d'augmentation de capital
lorsque les
salariés détiennent moins de 3 %
|
La loi du 30 décembre 2006
|
La loi prévoit la création d'un « dividende du
travail », elle permet d'attribuer des actions gratuites aux
salariés dans la limite de 10 % du capital social.
La participation des salariés à la gestion de
l'entreprise devrait être renforcée, les salariés d'une
société cotée en bourse devront disposer de
représentants au conseil d'administration dès lors qu'ils
possèderont plus de 3 % du capital.
|
23
2.1.3 Les modalités de détention
d'actions par les salariés.
L'AS est un mécanisme incitatif élargi en France
par la loi de Fabius en 2001 qui selon Laurent Fabius13 a un double
objectif :
« Le premier est de faire profiter l'ensemble des
salariés de la richesse créée par l'entreprise sans
substituer l'épargne au salaire et le deuxième est de consolider
les fonds propres des entreprises c'est-à-dire leur capacité
à se développer » (FAS, 2002, p34). Donc en France, les
salariés peuvent détenir les actions de leur entreprise de deux
manières :
2.1.3.1 Directement :
Le versement du salarié sert à souscrire
directement des actions offertes par l'entreprise, avec éventuellement
une décote. Le salarié possède donc ses actions en
détention directe au sein d'un compte titre ouvert au normatif. Ces
actions sont bloquées pendant un certain nombre d'années, mais
donnent aux salariés le droit de voter en assemblé
générale et de percevoir des dividendes versés qui doivent
les mentionner dans leur déclaration de revenus.
2.1.3.2 Indirectement :
Par l'intermédiaire d'un fonds commun de placement
entreprise (FCPE) ou d'une SICAV d'AS, le versement du salarié sert
à souscrire des parts d'un FCPE ou des actions d'une SICAV, l'entreprise
ainsi peut lui accorder un abondement.
13 Laurent Fabius : né en 1946, est un
homme d'Etat et homme politique français. Il est membre de la partie
socialiste depuis 1974, il est député de la deuxième
circonscription de la Seine-Maritime de 1978 jusqu'à 1981,
député de la Seine-Maritime de 1986 à 1988 puis de la
quatrième circonscription de la Seine-Maritime de 1988 à 2000 et
de 2002 à 2012.
Cette détention est dite indirecte car c'est en fait la
SICAV qui possède et gère collectivement les actions et les
dividendes seront automatiquement réinvestis dans le FCPE ou dans la
SICAV.
Ces organismes de placement collectifs sont de trois types :
- Actionnariat salarié : FCPE et SICAV comprenant plus
d'un tiers de titres émis par l'entreprise.
- Semi diversifiés : FCPE comprenant au plus un tiers
d'actions de l'entreprise. - Diversifiés : FCPE comprenant au plus 10%
de titres de la même entreprise.
|
|
Direct
|
|
|
Un versement
|
|
|
|
|
Indirect
|
La souscription directe des actions offertes
par l'entreprise
|
Actionnariat salarié
|
|
Semi diversifiés
|
|
Diversifiés
|
La souscription des parts
d'un intermédaire FCPE ou SICAV
24
Figure n° 1 : Les modalités de
détention d'actions par les salariés.
2.1.4 Les modalités de participation des
salariés :
Selon la loi de finances 2005, les salariés peuvent
participer aux performances de l'entreprise soit à travers
l'épargne salariale ou à travers l'AS.
25
2.1.4.1 L'épargne salariale :
L'épargne salariale est, pour le droit français,
l'ensemble des dispositifs permettant aux salariés d'être
associés financièrement à la bonne marche de leur
entreprise et/ou de se constituer une épargne avec l'aide de celle-ci.
Elle s'appuie sur les mécanismes de l'intéressement, de
participation et de l'abondement.
L'intéressement :
C'est un dispositif facultatif qui peut être mis en
place par toutes les entreprises, sans condition d'effectifs. A travers
l'intéressement, les salariés peuvent bénéficier
d'une partie des fruits de croissance et de la performance de leur
entreprise.
Il existe deux modes d'intéressement le premier aux
performances internes, mesuré par la rentabilité de l'entreprise
telle que le bénéfice fiscal ou comptable et le deuxième
aux performances externes qui est mesuré par l'amélioration du
cours boursier.
Tableau n°2 : Les bénéficiaires de
l'intéressement, ses avantages et ses inconvénients
|
|
Tous les salariés de l'entreprise avec une condition de 3
mois
|
Bénéficiaires de
|
d'ancienneté au maximum.
|
l'intéressement
|
Dans les structures de moins de 250 salariés, le chef
d'entreprise peut également en bénéficier.
|
Avantages
|
L'entreprise est exonérée de charges sociales
patronales, hors forfait
|
|
Social de 4 %.
|
|
L'exonération concerne aussi les taxes et versements
assimilés sur les
rémunérations.
|
|
L'entreprise bénéficie de la
déductibilité de l'intéressement du résultat
imposable et d'un crédit d'impôt de 20 %.
|
|
La prime d'intéressement est autofinancée par
l'accroissement des
résultats ou des performances de l'entreprise.
|
|
Une rémunération variable, collective sans
création d'avantage acquis qui
|
|
permet d'associer les salariés et de les motiver sur
des
objectifs concrets.
Les bénéficiaires de la prime
d'intéressement ne supportent pas de charges
sociales (hors CSG14 et CRDS15) et sont
exonérés d'impôts en cas de versement dans un PEE ou un
PERCO16
|
Inconvénients
|
Son caractère transversal qui nécessite une
approche pluridisciplinaire : comptable, juridique, organisationnelle et
managériale.
L'intéressement souffre d'une absence d'offre
adaptée aux PME, l'information n'arrive pas aux chefs
d'entreprise.
|
La participation :
C'est un dispositif légal qui permet la redistribution
d'une partie des bénéfices réalisés par
l'entreprise au profit de ses salariés.
La mise en place de ce régime est obligatoire pour
toute entreprise employant au moins 50 salariés : pendant au moins 6
mois. Ce dispositif est, en revanche, facultatif en dessous de ce seuil de 50
salariés.
26
14 CSG : la
contribution sociale généralisée est un impôt
français institué le 16 novembre 1990 pour participer au
financement de la sécurité sociale.
15 CRDS : la contribution pour le remboursement
de la dette sociale est un impôt français, créé en
1996, dans le but de résorber l'endettement de la sécurité
sociale.
16 PERCO : le plan d'épargne pour la
retraite collectif, créé par la loi Fillon en 2003, dans le but
de compléter les retraites versées par les régimes de base
de la sécurité sociale et les régimes
complémentaires légaux.
Tableau n°3 : Les bénéficiaires de la
participation, ses avantages et ses inconvénients
Une exonération de charges sociales et de taxes sur les
salaires pour les sommes versées au titre de la participation.
Des versements déductibles des résultats de
l'exercice suivant.
Une rémunération flexible : la participation est
versée uniquement si l'entreprise dégage un
bénéfice suffisant.
Les salariés bénéficient :
Des avantages fiscaux importants pour les salariés :
- exonération des charges sociales (hors CSG-CRDS)
- exonération d'impôt sur le revenu -
exonération d'impôt sur les plus-values au terme de la
durée de blocage (hors prélèvements sociaux)
Une épargne souple et disponible : la participation peut
être consommée immédiatement ou être placée
dans un PEE ou un PERCO pour fructifier.
Bénéficiaires de la
participation
|
Tous les salariés de l'entreprise avec une condition
d'ancienneté de 3 mois maximum.
|
Avantages
|
27
Inconvénients
|
Pour les entreprises ayant conclu un accord
d'intéressement et qui viennent à dépasser le seuil de 50
salariés, l'obligation de mettre en place la participation ne s'applique
qu'à l'expiration de cet accord.
|
28
L'abondement :
C'est l'ensemble des versements effectués par une
entreprise sur les plans d'épargne (PEE, PERCO) de ses salariés
visant principalement à récompenser l'effort d'épargne de
ses salariés. Ces sommes viennent en complément des versements
effectués par le salarié lui-même.
Tableau n°4 : Les bénéficiaires de
l'abondement, ses avantages et ses inconvénients
|
Bénéficiaires l'abondement
|
de
|
Ouvert à tous les salariés ayant une
ancienneté supérieure ou égale à 3 mois, mais
également, pour les entreprises de 1 à 250 salariés, aux
chefs d'entreprise et à leurs conjoints collaborateurs ou
associés, ainsi qu'aux mandataires sociaux.
|
Avantages
|
|
Encourage l'épargne des salariés en
bénéficiant d'une fiscalité très avantageuse.
L'abondement peut porter sur les versements volontaires,
l'intéressement et la participation.
Exonéré de charges et d'impôt sur le revenu
pour le salarié.
|
Inconvénients
|
|
L'abondement ne doit pas se substituer à un
élément de rémunération (sauf à respecter un
délai d'un an avec le dernier versement de l'avantage
supprimé).
L'abondement ne constitue pas un avantage acquis,
l'employeur peut le réviser chaque année.
|
29
2.1.4.2 L'actionnariat salarié :
Sa mise en place requiert une décision préalable
de l'assemblée générale de la société
émettrice, selon des modalités qui différent selon la
nature du plan envisagé. Ces plans sont assurés par le conseil
d'administration ou le directoire.
Les plans d'AS permettent de répondre à deux
principaux objectifs qui sont l'association des salariés à la
réussite de l'entreprise et la fidélisation des dirigeants et des
cadres.
Plusieurs mécanismes ont été mis à
la disposition des entreprises pour la réalisation de ces objectifs tels
que l'augmentation de capital réservée aux salariés via un
PEE, options de souscriptions ou d'achat d'actions, attribution gratuite
d'actions, bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise
(BSPCE)17.
L'augmentation de capital réservée aux
salariés via un PEE :
La société doit faire appel à toutes les
sociétés cotées pouvant procéder à des
augmentations de capital réservées à leurs salariés
adhérents d'un PEE.
Afin de les inciter, une assemblée
générale doit être convoquée tous les trois ans sur
ce point si les actions détenues par le personnel représentent
moins de 3% du capital.
Tableau n°5 : Les bénéficiaires et
les avantages
|
Bénéficiaires
|
Tous les salariés adhérents du PEE avec une
condition d'ancienneté de 3 mois.
Les mandataires sociaux, dans les entreprises de 1 à
100 salariés.
|
Avantages
|
Exonération d'impôts sur le revenu, de cotisations
et de taxes, sous réserve d'un engagement de 5 ans.
|
17 BSCPE : Les Bons
de Souscription de Parts de Créateurs d'Entreprise permettent de
souscrire, au cours d'une période déterminée, des actions
dont le prix est fixé lors de leur attribution.
30
Les Options de souscriptions ou d'achat d'action (Stock
Option) :
Selon la loi du 31 décembre 1979, l'attribution du
stock option permet aux entreprises d'offrir à leurs salariés,
dirigeants et mandataires sociaux la possibilité de souscrire ou
d'acheter à des conditions avantageuses des actions de la
société ou d'une société liée.
Ce système permet aux sociétés de
n'ouvrir leur capital qu'à des personnes choisies contrairement à
l'augmentation de capital réservée aux salariés via un
PEE. L'objectif est de gratifier le dirigeant qui prend les bonnes
décisions et de rémunérer sa performance.
L'option n'a d'intérêt que si le cours de
l'action dans les sociétés cotées est supérieur au
prix d'exercice. Le bénéficiaire des options encourt donc le
risque de voir le prix d'exercice de l'option d'achat ou de souscription
supérieur à la valeur de l'action durant la période
d'exercice.
Tableau n°6 : Les bénéficiaires et
les avantages des Stock-options
|
Les bénéficiaires
|
Les salariés : selon l'article L.225-197-1 du code de
commerce,
l'attribution gratuite d'actions est au profit des membres du
personnel salarié de la société ou de certaines
catégories d'entre eux.
Les mandataires sociaux : le président du conseil
d'administration, le directeur général, les directeurs
généraux délégués, les membres du directoire
ou le gérant d'une société par actions.
|
Les avantages
|
Permet à l'entreprise l'augmentation de ses fonds
propres.
Pour les bénéficiaires : le rabais18 ,
la plus-value d'acquisition19, la plus-value de la
cession20.
|
18 Le rabais : la différence
entre la valeur de l'action au moment où l'option est attribuée
et le prix d'achat fixé au départ.
19 La plus-value d'acquisition : la
différence entre la valeur d'action au moment où le
bénéficiaire lève l'option et le prix d'achat fixé
au départ
20 La plus-value de cession : la
différence entre le prix de cession d'action et de sa valeur à la
date de lever de l'option.
31
Les bons de souscription de parts de créateurs
d'entreprise (BSPCE) :
Selon la loi de 1985, le BSPCE est un dispositif
réservé aux entreprises dont la capitalisation boursière
n'excède pas 150 millions euro. Le conseil d'administration et le
directoire ont toute liberté pour fixer le prix d'exercice des bons et
les conditions de leur attribution pouvant être liées à des
performances ou à la durée de présence dans
l'entreprise.
Tableau n°7 : Les bénéficiaires et
les avantages des BSPCE
|
Bénéficiaires
|
Un nombre limité de salariés et ne concernent
que les cadres dirigeants.
|
Avantages
|
Exonération de cotisation sociale.
Régime plus souple que les autres régimes du
fait qu'il s'applique sans période d'indispensabilité (entre
l'attribution des bons et leurs exercices ou entre leurs exercices et la
cession des actions).
|
2.2 L'état de l'actionnariat salarié dans le
reste du monde:
L'AS est né et développé selon des
différentes formes dans la plus part des pays industrialisés.
Selon Debory (2014), l'idée de développer l'AS
est de plus en plus admise dans les grandes entreprises européennes, en
vue de meilleurs résultats en matière de performance et de
gouvernance.
Pour cela nous allons décrire les différents
systèmes de participations des salariés dans certains pays de
l'Europe.
32
2.2.1 Actionnariat Salarié en Belgique :
En Belgique, l'AS est très peu développé
en comparaison aux autres pays d'Europe de l'Ouest. Ce phénomène
a été expliqué par un faible soutien des gouvernements, et
par une attitude négative des partenaires sociaux. (Van Den Bulcke,
1995)
Ce n'est qu'en 2001, à partir de la loi du 29 mars, que le
gouvernement Belge a introduit des plans de participation et d'AS similaires
à ceux existants en France. Carameli (2006) énumère les
différents types d'AS existants en Belgique
Les Augmentations de Capital Réservées
:
Après la loi de 198321, certaines
entreprises Belges, au moment de leur cotation en bourse ou lors des
opérations d'augmentation de capital, ont commencé à
réserver une partie des titres aux salariés, à un prix
décoté. En contrepartie de cet escompte et des avantages fiscaux,
les salariés ne peuvent pas revendre les titres pendant une
période de 5 ans. La décote est exonérée
d'impôt sur le revenu et de charges sociales.
L'Acquisition d'Actions Existantes :
Certaines entreprises offrent à leurs salariés
la possibilité d'acheter des actions existantes de l'entreprise à
un prix décoté. Ces actions sont souvent achetées par
l'entreprise sur le marché pour les salariés. Le code des
sociétés Belge limite cependant cette faculté à 10%
du capital de l'entreprise (CARAMELLI, 2006).
Les Distributions d'Actions Gratuites :
Certaines entreprises attribuent gratuitement des actions
nouvelles ou existantes à leur personnel. Dans ce cas, la valeur des
actions est imposable pour les salariés.
21 Loi de 1983 : sur l'apprentissage
de professions exercées par des travailleurs salariés.
33
Les Plans d'Epargne en Actions :
Ce type de plan offre aux salariés l'opportunité
d'investir une partie de leur salaire en actions de leur entreprise. Ces
versements sont abondés à parité par l'entreprise mais ne
sont pas très intéressants au niveau fiscal.
Le dispositif dit Monory Bis :
Il s'agit du mécanisme le plus récent et qui
semble être de plus en plus utilisé. Il permet l'acquisition
spontanée par les salariés d'action de leur entreprise. Ce
dispositif bénéficie d'un régime fiscal favorable mais
complexe (Guillaume, 2006).
Pour conclure, nous pouvons remarquer que le manque d'un cadre
légal et l'hostilité des partenaires sociaux ont freiné le
développement de l'AS en Belgique. Mais en 2001, ce pays s'est
doté enfin d'un cadre légal et fiscal, la loi Monory, qui est
favorable à la participation financière et à l'AS et
cherchant à inciter les salariés à acheter des part
sociales de leur entreprises.
2.2.2 Actionnariat salarié au Royaume-Uni :
Le Royaume-Uni a une grande tradition de participation
financière des salariés, le réel intérêt pour
celle-ci trouve son origine dans les années 70. Depuis 1978, diverses
dispositions légales ont accordé des avantages fiscaux aux
régimes de participation aux bénéfices et aux AS
agrées.
La plupart des mesures légales en faveur de l'AS ont
été développées sous les gouvernements
conservateurs de Margaret Thatcher22 en 1979 et de John
Major23 en 1991.
22 Margaret Thatcher : est une femme politique
britannique, elle fut la première et pour le moment unique
présidente du Parti conservateur de 1975 à 1990.
23 John Major : est un homme politique et un
homme d'affaires britannique appartenant au Parti conservateur.
34
Il existe quatre choix pour les entreprises au Royaume-Uni en
ce qui concernent les plans d'actions agréés par l'administration
fiscale offrant des avantages fiscaux ou ceux non agréées
n'offrant pas ces avantages mais sont, en revanche, plus flexibles quant
à la conception et à la mise en oeuvre, ce qui leur permet de se
créer des plans sur mesure
Parmi les plans les plus importants nous trouvons :
Les Plans « Save As You Earn »
(SAYE):
Introduits dans la loi de finance de 1980, ces plans
permettent aux salariés de recevoir des options pour acheter des actions
à un cours fixé d'avance et pouvant être
décoté jusqu'à 20% par rapport au cours actuel,
l'échéance est à 3,5 ou 7 ans.
Le « Share Incentive Plan » (SIP):
Introduit dans le Finance Act en 2000, permet aux entreprises
de choisir une combinaison de trois formules : des attributions gratuites dans
la limite de 3000£ par an, les achats d'actions dans la limite de
1500£ annuels ou 10% du salaire, et un abondement de l'entreprise
limité à 2 actions pour une achetée.
L'exonération d'impôt sur le revenu et de charges
sociales, est soumise à une période de blocage de 3 à 5
ans sauf pour l'achat d'actions sans abondement.
Les «Employee Share Ownership Plans»
(ESOPs):
Un ESOP est un plan qui utilise un trust de salariés en
parallèle d'un ou plusieurs systèmes d'AS.
Selon Pendleton (2001) le développement des ESOPs au
Royaume-Uni est dû à un ensemble de « conjonctures favorables
» qui sont premièrement, les mesures juridiques mises en place,
dans les années 80 et 90 et l'existence d'un courant idéologique
important en faveur de la propriété individuelle d'actions.
35
Deuxièmement, la réaction de défense
contre un certain nombre de menaces auxquelles les entreprises devaient faire
face, comme les restructurations qui pouvaient avoir un coût social
important.
2.2.3 L'AS au Canada :
Le gouvernement québécois a instauré un
Régime Enregistré d'Epargne- Retraite, plus communément
appelé REER, qui est un outil financier qui vise à faire
croître un actif financier à l'abri de l'impôt, et ce
jusqu'au moment de la retraite. Ce produit est transformé en Fonds
Enregistrés de Revenu de Retraite (FERR) en raison de la volonté
du gouvernement d'inciter les particuliers à autofinancer leur
retraite.
2.2.4 Autres pays :
Pour les Pays-Bas, la participation des salariés au
capital et aux bénéfices des entreprises s'exerce dans le cadre
des plans d'épargne sur les salaires et des plans d'épargne.
En Allemagne, les salariés achètent des actions
de leur entreprise à des prix réduit et bénéficient
d'une exonération d'impôt et des cotisations sociales sur cet
avantage.
Au Suède, des fonds salariaux collectifs
contrôlés par les salariés et destinés à
acquérir des actions d'entreprises privées, ont été
institués en 1984 mais supprimés au début des
années 90.
Nous avons analysé dans la section
précédente la manière dont l'AS est né et
développé dans les principaux pays industrialisés ainsi
que les différentes formes qu'il a pu prendre. Pour notre recherche nous
allons seulement s'intéresser au cas de la France qui sera
étudié plus en détails.
Pour mieux connaitre la relation entre l'AS et le niveau de la
divulgation volontaire des entreprises, la section suivante, porte sur les
motivations et les contraintes de cette dernière.
36
Section 3: La divulgation volontaire des
entreprises
La divulgation d'informations se définit comme le
processus de communication au public des informations pertinentes sur la
réalité économique de l'entreprise.
Deux cas sont distingués, la divulgation obligatoire
exigée par des prescriptions légales strictes (droit
d'information du public), et la divulgation volontaire (non obligatoire ou
facultative), c'est à dire, celle dont l'initiative appartient aux
dirigeants de l'entreprise (Chakroun, 2012).
Dans le cas d'une divulgation volontaire, les comportements
des entreprises varient, certaines sont prédisposées à la
transparence et essaient de divulguer toutes les informations utiles et
d'autres se limitent au minimum exigé légalement.
Meek et al (1995) suggèrent que la divulgation
volontaire peut être définie comme étant des publications
qui dépassent les exigences requises par la loi, représentant des
choix libres de la part des dirigeants de l'entreprise, afin de fournir
l'information comptable et d'autres informations jugées pertinentes aux
utilisateurs du rapport annuel.
Donc la divulgation volontaire est adoptée par les
entreprises dans le but d'atteindre ses objectifs précis et pour
répondre aux besoins des préparateurs et les utilisateurs de
l'information comptable ainsi que les normalisateurs comptables.
37
3.1 Les motivations de la divulgation volontaire
Healy et Palepu (2001), dégagent six motivations qui
incitent les entreprises à divulguer volontairement :
3.1.1 Les opérations des marchés des
capitaux / asymétrie de l'information :
Myers et Majluf (1984), montrent que dans le cas
d'augmentation du capital par action ou emprunt, la perception des
investisseurs envers l'asymétrie d'information entre les gestionnaires
et les investisseurs extérieurs doit être réduite
d'où la diminution du coût de financement externe et du coût
du capital.
La divulgation volontaire d'informations peut aider à
atteindre cet objectif, où une réduction de l'asymétrie
d'information peut se produire lorsque la divulgation volontaire
élevée pour les investisseurs extérieurs. (Diamond et
Verrecchia, 1991)
3.1.2 Le contrôle de l'entreprise :
Par crainte de sous-évaluer l'entreprise, les
gestionnaires se trouvent motivés à plus volontairement divulguer
afin de réduire une telle possibilité surtout dans le cas de
faibles bénéfices et un rendement d'action conduisant à un
risque de perte d'emploi (Healy et Palepu, 2001).
Donc, Healy et Palepu (2001), affirment que par la divulgation
volontaire, les gestionnaires garantissent le contrôle de l'entreprise,
l'explication des raisons de la mauvaise performance ainsi la réduction
du risque de sous-évaluation des stocks de l'entreprise.
38
3.1.3 La rémunération en actions :
Une autre raison de la divulgation volontaire, citée
par Healy et Palepu (2001), concernant la récompense des gestionnaires
à travers les régimes de rémunération à base
d'actions tels que : les droits à la plus-value, l'attribution des
stock-options
Deux raisons justifient cette motivation:
- D'abord, les gestionnaires seront incités à
réduire les coûts de marchés associés à la
rémunération en actions pour les nouveaux employés
agissant dans l'intérêt des actionnaires existants (Aboody et
Kasznik, 2000).
- Ensuite, lorsque les gestionnaires veulent vendre leurs
actions, ils seront motivés à divulguer des informations
privées pour répondre aux règles et corriger les mauvaises
perceptions avant que les stock-options expirent (Healy et Palepu 2001).
3.1.4 Augmentation de la couverture des analystes :
Une divulgation volontaire élevée, permet de
réduire le coût d'acquisition de l'information par les analystes
puisque l'information privée concernant la gestion de l'entreprise n'est
pas totalement obligatoirement divulguée
Donc, Bhushan (1989) montre que le nombre d'analystes qui
suivent la société augmenterait avec l'augmentation de la
quantité d'informations divulguées mises à leur
disposition.
39
3.1.5 La signalisation des gestionnaires
performants
L'un des déterminants de la valeur du marché de
l'entreprise est la perception des investisseurs de la capacité des
gestionnaires à prédire les changements futurs de l'environnement
économique de l'entreprise et d'y répondre. Par
conséquent, les gestionnaires performants divulguent volontairement des
informations sur les prévisions de bénéfices afin de
révéler leur talent (Trueman ; 1986).
Graham et al. (2005) affirment que les gestionnaires limitent
les divulgations d'informations pouvant être utilisés contre eux
par les régulateurs.
3.1.6 Les limites de la divulgation obligatoire des
informations :
Graham et al (2005) expliquent que généralement
les lois et les règlements ne satisfirent pas, à travers la
divulgation obligatoire, les besoins en informations des investisseurs parce
que dans la plupart des cas, les législations et les
réglementations offrent aux investisseurs une quantité minimale
d'information qui aide dans le processus de prise de décision (al-Razeen
et Karbhari, 2004). D'où la divulgation volontaire, comme un moyen pour
combler les lacunes manquées par la divulgation obligatoire (Graham et
al, 2005).
3.2 Les contraintes de la divulgation volontaire :
Graham et al. (2005) ont identifié les facteurs qui
limitent la divulgation volontaire d'information d'entreprise :
3.2.1 La divulgation antérieure :
Selon Graham et al (2005), la divulgation
précédente d'informations est l'un des facteurs qui
réduisent la divulgation volontaire par le fait que les gestionnaires
sont obligés de maintenir le même plan de divulgation à
l'avenir ce qui peut être difficile de préserver.
40
Plus précisément, le marché s'attend
à ce que l'entreprise s'engage à des nouvelles divulgations et
les maintenir quelques soit les résultats, cela incite les gestionnaires
à réduire les divulgations volontaires.
3.2.2 Les coûts de propriété :
Dye (1985) définit les informations de
propriété comme toute information dont la divulgation modifie
potentiellement les avantages de rémunération des cadres
supérieurs de l'entreprise y compris des informations qui peuvent
diminuer la demande des consommateurs des produits d'une entreprise.
En conséquence, les gestionnaires
préfèrent ne pas divulguer des informations qui peuvent affecter
la position concurrentielle de leur entreprise dans un marché,
même si cela ferait augmenter le coût du capital associé.
Donc comme l'ont affirmé Campbell et al (2001), les coûts de
propriété représentent un désavantage
concurrentiel.
Les gestionnaires peuvent s'attendre à divulguer des
renseignements sur le rendement global lorsque leur entreprise a des
performances différentes à travers ses segments (Hayes et
Lundholm, 1996).
D'autre part, les entreprises dont la rentabilité
baisse de la même façon dans ses segments, vont divulguer plus
d'information sectorielle (Piotroski, 1999).
3.2.3 Les coûts d'agence :
Nanda et al. (2003) affirment que les conflits d'agence
constituent l'un des facteurs indépendants de la baisse de la
divulgation volontaire.
La volonté des gestionnaires d'éloigner
l'attention potentielle et le suivi des actionnaires et des obligataires sur
les éléments sans importance, comme les préoccupations de
carrière et la réputation externe, est l'un des facteurs qui
limitent la divulgation volontaire (Graham et al, 2005).
41
3.2.4 Les coûts politiques :
D'une manière générale, les gestionnaires
préfèrent ne pas divulguer des informations volontairement que
les régulateurs pourraient utiliser contre eux (Graham et al. 2005).
Selon Watts et Zimmerman (1978), les coûts politiques
dépendent de la taille de l'entreprise. Les grandes entreprises avec des
profits élevés sont plus susceptibles de diminuer le niveau de
divulgation volontaire d'informations, pour éviter les attaques
politiques (la menace de la nationalisation) et de réduire l'attention
prévue établie sur la base de bénéfices
déclarés élevés (Wallace et al, 1994).
Les impôts sur les bénéfices sont
également parmi les coûts politiques encourus, qui
dépendent lourdement sur les bénéfices
déclarés; plus les bénéfices seront
déclarés, plus les taxes sur les bénéfices des
entreprises (coûts politiques) seront payés par une entreprise.
3.2.5 Les coûts de litige :
Le litige peut être considéré comme une
motivation pour augmenter la divulgation ou une contrainte contre celui-ci :
D'abord, les gestionnaires sont incités à
augmenter la divulgation volontaire pour ne pas être soumis à des
actions juridiques résultante d'une divulgation intempestive ou
inadéquate.
En outre, les gestionnaires garantissent de divulguer plus
d'informations, en particulier de mauvaises pour limiter la menace de
poursuites (Skinner, 1994; Francis et al, 1994).
Ensuite, les gestionnaires peuvent réduire les
divulgations volontaires de l'information prospective par suite de litiges, en
particulier si les gestionnaires courent le risque d'être
pénalisés par rapport à leurs prévisions (Healy et
Palepu, 2001).
42
Conclusion:
Pour mieux comprendre l'influence de l'AS sur le niveau de
divulgation volontaire des informations des entreprises, nous avons
présenté l'AS dans un premier lieu, qui n'ayant pas une
définition unique bien qu'il s'agisse dans tous les cas des
salariés qui détiennent des actions de leurs entreprises, et cela
à travers un aperçu historique de ses premiers outils aux
Etats-Unis, ses pratiques dans certaines pays dans le monde tout en se
focalisant sur les différentes modalités offertes aux
salariés pour devenir des actionnaires en France.
Dans un deuxième lieu, la divulgation volontaire,
définie comme le processus de communication au public des informations
pertinentes sur la réalité économique de l'entreprise,
nous avons cité, premièrement, les motivations des entreprises
à divulguer comme l'asymétrie d'information, le contrôle et
l'amélioration de la couverture des analystes et deuxièmement,
les contraintes de celle-ci qui se caractérisent principalement par des
coûts, qui limitent la divulgation volontaire des entreprises ainsi la
perte de ses avantages.
Notre objectif est de déterminer l'impact de l'AS sur
le niveau de la divulgation volontaire. En effet, ce thème de recherche
suscite un intérêt croissant auprès de la plupart des
études Anglo-Saxonnes mais il est limité dans les pays
francophones.
Dans le deuxième chapitre de notre étude, nous
allons présenter une revue de la littérature qui porte sur la
relation qui lie la divulgation volontaire, l'AS et le pouvoir syndical de
négociation, puis un cadre théorique qui englobe tous les
théories qui approuvent cette relation et enfin le développement
de nos hypothèses.
43
Chapitre 2 : Cadre théorique
et revue de la littérature
44
Introduction :
Le débat sur les avantages et les inconvénients
de l'AS est de plus en plus croissant depuis plusieurs années (Bova et
al, 2013).
D'un côté, Jones et Kato (1995) montrent que
l'AS, non seulement, permet d'augmenter la productivité des
employés, mais d'aligner les objectifs de l'entreprise et ceux des
gestionnaires, qui généralement tentent à servir les
intérêts des actionnaires majoritaires. D'un autre
côté, La porta et al (1997), affirment selon des preuves
empiriques que, donner aux employés non gestionnaires trop de
participation dans l'entreprise peut minier la valeur actionnariale de
celle-ci.
Dans notre recherche, nous cherchons à connaitre
l'impact de l'AS sur le niveau de la divulgation volontaire des entreprises
tout en se basant sur les salariés syndiqués, qui leur
capacité à défendre les conditions de travail et de vie de
leurs adhérents, dépend invariablement de leur pouvoir de
négociation. Les relations professionnelles, dans le système
français, ont connu depuis une vingtaine d'années des
évolutions importantes, parmi lesquelles le développement d'une
négociation collective à l'échelle des entreprises.
D'où selon Andolfatto et Labbé (2000), l'émergence du
syndicalisme qui ne se limite plus à la seule gestion des conflits ou
à la revendication du partage des bénéfices.
Arcimoles et Huault (1998) suggèrent que les
organisations syndicales, au-delà des questions salariales, sont de plus
en plus sollicitées sur des questions liées à la gestion
des entreprises telles que l'aménagement du temps de travail, la
formation professionnelle ou encore l'emploi.
Au cours du deuxième chapitre, nous allons citer, dans
une première section, les théories qui nous aident à mieux
comprendre ce thème, ensuite les différentes revues de la
littérature concernant la relation existante entre l' AS et le niveau de
la divulgation volontaire des entreprises. La troisième section est
consacrée au développement de nos hypothèses de
recherche.
45
Section 1 : Le cadre théorique
Pour établir un lien entre l'AS et la divulgation
volontaire, Bova et al (2013) se sont basés sur la théorie
économique qui suggère que les entreprises
bénéficient d'une divulgation volontaire des informations sur le
marché de capitaux.
Plus précisément, dans le cas d'absence de
coûts ou d'incertitude quant à l'existence de l'information, la
théorie suggère que les entreprises doivent suivre une politique
tendant à éliminer totalement l'asymétrie d'information
avec le marché.
Pour mieux analyser le lien entre l'AS et la divulgation
volontaire, nous allons dégager, dans cette section, les fondements
théoriques de chacune de ces pratiques.
1.1 La théorie de l'agence :
1.1.1 L'actionnariat salarié : un outil de
convergence des intérêts Liebeskind (2000), insiste sur
l'importance, pour toute firme caractérisée par une forte
intensité en capital humain, de la mise en place de mécanismes
incitatifs, de manière à attirer des salariés hautement
qualifiés, les amener à développer leur capital humain et
à retenir ces employés sur une durée suffisante.
Selon Jensen et Meckling, (1976), fondateurs de la
théorie de l'agence, l'agent a la possibilité de ne pas agir dans
le meilleur intérêt du principal vu la différence de leurs
objectifs qui donnera lieu à des « coûts d'agence » pour
celui-ci.
Donc les salariés peuvent adopter des comportements
allant à l'encontre des intérêts des dirigeants et des
actionnaires (par exemple, la réduction des efforts individuels) et ceux
afin de compenser le caractère non diversifiable de leur investissement
en capital humain (Desbrières, 2002).
Pour limiter les sources de conflits, pouvant engendrer des
pertes de qualité, de productivité et de performance ; et assurer
la convergence des intérêts des salariés avec ceux des
dirigeants et actionnaires, des mécanismes d'incitation et de
contrôle peuvent être mises en place, dont notamment l'AS
46
L'AS contribue à atténuer les conflits
d'intérêts via la création d'un ensemble d'objectifs dont
la réalisation génère des effets positifs pour l'ensemble
des partenaires de l'entreprise Dondi (1992).
En effet, Aoki (1984) affirme que l'AS est un mécanisme
d'incitation à la performance qui permet la représentation des
salariés dans les organes de décisions et de contrôle de la
firme
1.1.2 La divulgation volontaire : un outil de
réduction des coûts d'agence
Jensen et Meckling (1976) définissent cette relation
d'agence comme un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal)
engage une autre personne (l'agent) afin d'agir en son nom et qui implique la
délégation d'un droit de décision (autorité)
à l'agent.
Si le dirigeant n'est pas l'actionnaire majoritaire de
l'entreprise, la délégation du pouvoir serait une source de
conflit.
Jensen et Meckling (1976) montrent que la relation d'agence
conduit à un problème d'asymétrie d'information parce que
les gestionnaires peuvent accéder à des informations plus que les
actionnaires.
La divergence entre les intérêts des dirigeants
(maximisation du revenu, objectifs de domination et besoin de
sécurité) et ceux des actionnaires (maximiser le profit) engendre
des coûts d'agence.
Il existe plusieurs moyens de résolution des conflits
d'agence qui permettent de renforcer le contrôle et de rechercher une
convergence d'intérêt entre les actionnaires et les dirigeants.
47
Par exemple :
- Selon Healy et Palepu (2001), les contrats optimaux c'est
l'un des moyens pour réduire les problèmes de l'agence, car ils
contribuent à aligner les intérêts des dirigeants avec ceux
des actionnaires et cela par l'élimination en grande partie des
incitatifs de profits à court terme.
- La réglementation est un autre moyen
d'atténuer le problème de l'agence par l'obligation des
dirigeants à divulguer intégralement l'information privée
(Healy et Palepu, 2001), mais cette divulgation, malgré son
caractère obligatoire, elle n'est jamais garantie (Al-Razeen et
Karbhari, 2004).
- Enfin la divulgation volontaire où les dirigeants
divulguent plus d'informations volontaire afin de réduire les
coûts d'agence (Barako et al, 2006) et aussi pour convaincre les parties
externes qu'ils agissent de façon optimale (Watson et al, 2002).
D'après Jensen et Meckling (1976), la divulgation est
un mécanisme de gouvernance destiné à atténuer les
coûts d'agence (coûts de surveillance des dirigeants par les
actionnaires et coûts de dédouanement que ces derniers supportent
pour montrer leur bonne gestion).
Donc la divulgation volontaire constitue un avantage pour les
deux contractants, pour l'agent (dirigeant) par l'amélioration de sa
rémunération, la confiance des actionnaires et son horizon
à la direction.
Quant au principal (actionnaire) la divulgation volontaire du
dirigeant réduit les deux coûts d'acquisition de l'information et
de contrôle ce qui accroît la valeur de l'entreprise.
En fait selon Barako et al. (2006) les actionnaires auront
tendance à encourager une politique de divulgation volontaire dans la
mesure où elle leur permet d'avoir les informations dont ils ont besoin
pour juger la gestion du dirigeant, cela leur permet de réduire les
coûts de surveillance qu'ils supportent.
48
Ali et al (2007) affirment qu'il existe deux types de
problème d'agence :
Le premier problème résulte de la
séparation entre la propriété et la gestion : les
dirigeants agissent à l'encontre des intérêts des
actionnaires.
Le deuxième problème est dû des conflits
entre les actionnaires et les dirigeants dans un premier lieu et les non
dirigeants dans un deuxième : les membres de la famille tendent à
contrôler leur entreprise à travers leurs participations
importantes dans le capital (actionnaires) et dans la gestion de l'entreprise
(conseil d'administration). Donc le problème d'agence en France est un
conflit entre les actionnaires de contrôle et les actionnaires
minoritaires.
1.2 Théorie de l'enracinement :
Les premiers fondateurs de cette théorie sont Shleifer
et Vishny (1989). L'enracinement a souvent été
considéré comme étant une source d'inefficacité.
Ainsi Shleifer et Vishny (1989) et Paquerot (1997) ont constaté que
l'enracinement a des effets négatifs sur la richesse des actionnaires.
Ceci s'explique par le comportement opportuniste de la part des dirigeants qui
prélevaient leurs intérêts personnels et font passer la
maximisation de la valeur de l'entreprise au second rang, ce qui est
préjudiciable pour l'entreprise.
1.2.1 Les implications de théorie de
l'enracinement sur l'actionnariat salarié
Selon Paquerot (1997), l'enracinement traduit la
volonté du dirigeant de s'affranchir, au moins partiellement, du
contrôle des actionnaires, en vue de conserver sa position, d'accroitre
sa liberté d'action et/ou de maximiser ses rentes. L`aspect
négatif de l'enracinement est que la plupart des dirigeants sont
guidés par leur souhait d'enracinement au sein de l'entreprise ; et
veulent rendre leur remplacement coûteux ce qui augmente leur pouvoir et
leurs pratiques discrétionnaires.
49
Paquerot (1997), affirme aussi que les dirigeants peuvent
ainsi utiliser les contrats implicites afin de lier certains acteurs à
leur propre intérêts et éviter par conséquents de
subir certains mécanismes de contrôle. Grace à sa position
stratégique, le dirigeant a la possibilité d'établir des
contrats avec les différentes parties prenantes, notamment les
salariés qui lui permettant d'augmenter son enracinement. En effet
Milgrom et Robert (1997) ont conclu que es contrats revêtent un
caractère informel et ne sont connus que par les parties
concernées. C'est ce que les rend difficilement contrôlables. Ils
peuvent par conséquents servir à entretenir la
dépendance.
Dans tous les cas, le dirigeant veillera à ce que le
maintien de ces relations repose sur sa présence à la tête
de la firme. Le dirigeant va donc essayer de tisser un réseau
relationnel avec ses collaborateurs et avec les salariés, en accordant
beaucoup d'avantages en nature ou des sursalaires ou encore en promettant des
promotions abondantes.
1.3 Théorie de l'économie binaire :
Développé par Louis Kelso, est un argument
puissant en faveur de la participation financière sous la forme de
l'AS.
Cette théorie propose une autre conception de
l'économie de marché et de la propriété
privée, elle vient de faire un lien entre le travail et le capital et
dépasse les antagonismes entre les deux facteurs de production sur
lesquels se base l'approche néoclassique.
Selon Ashford (1996), Kelso a développé trois
principaux principes de la théorie de l'économie binaire:
- La participation : tant que le travail et le capital sont
responsables de la production, l'égalité exige un accès
libre au capital
- La distribution : les droits de propriété
exigent que le revenu soit distribué sur la base de ce que l'on
contribue au travail
- L'harmonisation : c'est le principe de rétroaction
(Kelsonien), qui rétablit l'équilibre entre la participation et
la distribution
50
Keslo (1960), considère qu'il faut revoir le
système de propriété privée exclusif, en
démocratisant largement l'accès au capital privé. Il
convient selon lui, de reconnaitre l'apport du capital humain tout autant que
le capital physique.
En effet, la théorie de l'économie binaire
rejette l'affirmation selon laquelle seule l'économie
néoclassique favorise un marché libre, équitable et
efficace.
Kelso et Hetter (1967) ont prédit que la
propriété du capital largement distribuée créera
plus d'équilibre.
En 1970, Kelso et Norman (1970) ont proposé les plans
ESOP en tant que mécanisme qui assure la distribution égale de la
richesse entre les apporteurs de capital et ceux qui travaillent.
1.4 La théorie des parties prenantes :
1.4.1 Les salariés comme des parties
prenantes
Le développement de la responsabilité
sociétale de l'entreprise a permis de considérer que l'entreprise
doit rendre compte non seulement aux actionnaires mais à toutes les
parties prenantes concernées par son activité.
La théorie des parties prenante remet en cause la
primauté des actionnaires dans la gouvernance des entreprises. Elle
inscrit l'entreprise au coeur d'un ensemble de relations avec des partenaires
qui ne sont plus uniquement que les actionnaires, mais des acteurs
intéressés par les activités et les décisions de
l'entreprise.
Les salariés peuvent réclamer une augmentation
de salaire ou un intéressement aux résultats de financer de
nouveaux investissements. Suites aux différents conflits, les dirigeants
agissent afin de modifier la répartition de la valeur ajoutée
entre les différentes parties prenantes. Ils réduisent la
richesse des salariés afin de créer de la valeur au profit des
actionnaires.
51
De nos jours, les salariés constituent une partie
essentielle dans l'entreprise. Effectivement, le développement de cette
partie, la conquête des marchés et l'innovation se
réalisent grâce à l'implication des salariés dans le
capital de l'entreprise. C'est pour ces raisons que les salariés sont
considérés au premier rang des parties prenantes.
Certes la participation des salariés à la vie
financière de l'entreprise leur permet d'avoir un droit légitime
en tant que partie prenante pouvant affecter ou être affectée par
les autres parties en relation avec l'entreprise.
1.4.2 La divulgation volontaire : un outil
informationnel pour les parties prenantes
Le gouvernement d'entreprise traite des mécanismes par
lesquels les « Parties prenantes » d'une entreprise exercent un
contrôle rigoureux sur les dirigeants, dans le but de protéger
leurs intérêts (Charreaux, 1997). D'après Freeman (1984),
les parties prenantes d'une entreprise est tout groupe ou individu qui peut
affecter ou peut être affecté par la réalisation de ses
objectifs.
La théorie des parties prenantes part du principe que
l'entreprise ne devrait pas uniquement être attentive à ses
actionnaires mais bien à l'ensemble des catégories d'acteurs avec
lesquels elle est en relation. Fu (2006) affirme que la gouvernance
d'entreprise doit satisfaire les besoins de toutes ses parties prenantes.
Selon cette théorie, l'entreprise n'appartient pas,
uniquement, aux actionnaires, elle appartient également à toutes
ses parties prenantes. L'information financière est utile pour les
parties prenantes de l'entreprise en ce qui concerne la prise de
décision.
Selon Gond et Mercier (2005) et Pigé (2002), cette
théorie se pose comme une alternative au modèle de gouvernance
actionnariale et incite à une vision élargie des théories
contractuelles des organisations.
Khor (2005) affirme que la divulgation s'apparente comme un
outil managérial pour gérer les différents besoins
d'informations des parties prenantes.
52
1.5 Théorie des signaux
La théorie des signaux, fondée sur
l'asymétrie d'information entre les dirigeants et les
propriétaires, propose aux dirigeants, mieux informés sur la
qualité de leur entreprise, de communiquer ces informations aux
actionnaires et aux créanciers, par le biais de signaux.
Cette théorie développée par Spence
(1973) où il affirme que le signal est une action émise par celui
qui en sait le plus afin de transmettre une information crédible. Elle
se base sur deux idées :
- La même information n'est pas partagée par tous
c'est-à-dire que parfois les dirigeants d'une société
peuvent disposer d'informations que les investisseurs n'en disposent pas
- Même si elle était partagée par tous, la
même information ne serait pas perçue de la même
manière par les différents acteurs.
Donc il ne faut pas conclure que l'information est
partagée de façon équitable à tout moment mais au
contraire selon Ross (1977), l'information n'est pas partagée par tous
au même moment et l'asymétrie d'information est la
règle.
L'asymétrie d'information entre les dirigeants et les
propriétaires de l'entreprise se traduit par deux types de
problèmes : Le premier problème est celui
d'anti-sélection, qui est une incertitude relative à la
compréhension du comportement des dirigeants : c'est le cas où la
rétention de l'information est pré contractuelle.
Cette sélection adverse se manifeste par l'existence
d'une asymétrie d'information entre les investisseurs potentiels et les
dirigeants de l'entreprise, ces derniers peuvent tirer des profits d'une
information plus précise que celle des propriétaires qui
résulte du fait que les propriétaires ne peuvent qu'observer la
décision du dirigeant et son résultat mais ne peuvent pas savoir
si cette décision est optimale ou non.
Le deuxième problème est un problème de
risque moral définit comme une imparfaite observabilité de
l'activité du dirigeant liée à l'asymétrie
d'information : c'est dans le cas où la rétention de
l'information est post contractuelle. Ce problème
53
se manifeste dans le cas où on observe un comportement
opportuniste du dirigeant qui est dû au non observabilité de ses
actions, en fait le dirigeant profite de l'information qu'il détient
pour agir contrairement aux actions spécifiées par son mandant.
Donc le risque moral est une situation où l'incomplétude de
l'information provient des actions et comportements non observables et
susceptibles d'être entreprises par le dirigeant après la
signature du contrat (ex post).
Bien que la théorie de signalisation a
été initialement développée pour clarifier
l'asymétrie de l'information sur le marché du travail (Spence,
1973), elle a été utilisée pour expliquer la divulgation
volontaire des rapports d'entreprise (Ross, 1977). La divulgation volontaire
est l'un des moyens de signalisation, où les entreprises seraient
capables de divulguer plus d'informations que celles obligatoires par des lois
et des règlements dans le but de signaler qu'ils sont opportuns pour les
investisseurs qui cherchent à évaluer les titres proposés
(Campbell et al, 2001).
La divulgation volontaire permet de réduire les
asymétries d'informations et les incertitudes liées aux
cash-flows futurs de l'entreprise. Selon Trueman (1986), ce n'est pas le
contenu favorable de l'information qui justifie la réaction du
marché, mais c'est plutôt l'exactitude des données
prévisionnelles publiées par le dirigeant.
Dans le cas d'existence d'un problème
d'asymétrie d'information, les entreprises signalent certaines
informations aux investisseurs pour montrer qu'ils sont mieux que d'autres
entreprises sur le marché dans le but d'attirer les investissements et
de renforcer une réputation favorable (Verrecchia, 1983).
54
1.6 Théorie de légitimité
Dowling et Pfeffer (1975) ont montré que la
légitimité organisationnelle a évolué et
résulte de la congruence entre les valeurs associées aux
organisations ou liées à leurs activités et les normes de
comportement acceptables définies par le système social auquel
elles appartiennent.
Cette théorie suppose que les entreprises veillent
à ce que leurs actions répondent aux attentes de l'environnement
dans lequel elles évoluent.
Puisque l'objectif de la comptabilité est de fournir
aux utilisateurs des informations qui les aident à la prise de
décision et satisfaire des intérêts sociaux, la
théorie de légitimité a été
intégrée dans les études de comptabilité comme un
moyen d'expliquer quoi, pourquoi, quand et comment certains
éléments sont traités par la gestion de l'entreprise dans
leur communication avec l'extérieur (Magness, 2006).
La divulgation volontaire est un processus de
légitimation qui permet à l'entreprise de se conformer aux normes
environnementales du fait que la légitimité est atteinte lorsque
l'organisation adopte des pratiques conformes aux normes et aux valeurs
sociales.
La théorie de la légitimité suppose que
l'entreprise n'a pas le droit d'exister, sauf si ses valeurs sont
perçues comme correspondantes à celles de la
société en général où elle opère
(Dowling et Pfeffer, 1975). Par conséquent, l'idée de la
théorie de la légitimité ressemble à un contrat
social entre l'entreprise et la société (Magness, 2006).
Khor (2005) a présenté un modèle qui
traduit le lien entre la légitimité, le contrat social et la
politique de divulgation de l'entrepris.
Il a trouvé que l'entreprise peut réagir par
être réactive ou par être proactive :
55
- Réactive : c'est le fait de changer ses comportements
de divulgation des informations sur ses activités afin de maintenir ou
regagner sa légitimité. D'où les clauses du contrat social
affecte les stratégies de légitimité et incitent à
la divulgation. Donc l'entreprise adapte sa divulgation pour se conformer aux
définitions générales de la légitimité
- Proactive : c'est le fait de divulguer afin de changer la
définition de la légitimité d'où le comportement de
l'entreprise est conforme aux clauses modifiées du contrat social et les
stratégies de légitimité tendent à altérer
le contrat social.
56
Section 2 : La revue de la littérature
Le thème de l'AS, a été le centre
d'intérêt de plusieurs recherches, principalement Anglo-saxonnes.
La plupart de ces études, se sont concentrées sur l'impact de
cette pratique sur la création de valeur et ont abouti à des
résultats différents voire même contradictoires.
John (2011), dans une étude menée sur un
échantillon de 909 entreprises américaines, a constaté que
l'adoption des plans ESOP favorise l'augmentation du chiffre d'affaires de
l'échantillon étudié.
Alors que Poulain et Xavier (2012), ont montré,
à travers une étude de 163 entreprises françaises sur la
période allant de 2001 à 2005, que les plans d'actionnariat des
employés n'ont pas des effets significatifs sur la création de
valeur actionnariale et partenariale (les syndicats, les banquiers, l'Etat).
A l'encontre de ces études, dans notre recherche nous
nous sommes intéressés sur l'impact de l'AS non pas sur la
création de la valeur mais sur son impact sur le niveau de la
divulgation volontaire de l'entreprise.
Au cours de la deuxième section, nous avons
dégagé les différentes revues de la littérature qui
se sont intéressées au pouvoir de négociation syndical,
ensuite à la divulgation volontaire et enfin à la relation
existante entre ces derniers et l'AS.
2.1 Le pouvoir syndical de négociation:
Dans le but de protéger les droits des salariés
auprès des employeurs, les syndicats deviennent actifs dans la vie des
organisations et assurent leur représentation dans l'entreprise.
En effet, selon Freeman et Medoff (1984), les syndicats
assurent une meilleure communication entre les salariés, augmentent la
productivité du travail, réduisent le taux de rotation du
personnel et améliorent la qualité de recrutement.
57
D'un autre côté ils exercent un rôle
disciplinaire sur les dirigeants afin d'assurer une meilleure gestion et
réaliser une économie des coûts de recrutement (Freeman et
Kleiner, 1990). D'où une gestion des conflits suite aux partages des
bénéfices entre les ayants droit (Andolfatto et Labbé,
2000).
2.1.1 Le pouvoir syndical et la
rémunération des salariés :
Lewis (1986), en étudiant l'impact de la
présence syndicale sur la rémunération des
salariés, s'accorde sur un effet positif. En effet, un pouvoir de
négociation élevé permet d'avoir un niveau de salaire
supérieur à celui du marché (Booth, 1995) et le secteur
syndiqué présente des rémunérations salariales plus
élevées.
L'étude de Coutrot (1996) montre que cet effet est de
l'ordre de 3 % dans les
entreprises présentant au moins un
délégué syndical. Au Royaume-Uni, Blanchflower et
Bryson (2004) montrent que le pouvoir de négociation des syndicats dans
les entreprises contribue à une amélioration de 8 à 10 %
de la rémunération des salariés. Ceci peut conduire les
dirigeants à réduire l'effectif salarié afin d'augmenter
la part de la richesse allouée aux actionnaires (Laroche, 2006) en
évitant les seuils sociaux d'accroissement de la représentation
des salariés.
2.1.2 L'impact du pouvoir syndical sur la performance
:
Machin (1991) trouve, pour le cas du Royaume-Uni, que les
entreprises syndiquées enregistrent une performance financière
inférieure de 1,7 % par rapport aux autres entreprises non
syndiquées. Cette diminution de la performance est expliquée par
les augmentations salariales lors des négociations syndicales.
L'étude de Mathieu (2001) montre également un
effet négatif de la présence syndicale sur la performance
comptable dans le contexte français.
Selon Laroche (2004), cet impact n'est toutefois pas stable
dans le temps. L'auteur étudie l'impact de la présence syndicale
sur la rentabilité économique et financière durant la
période 1998-2004 et trouve, pour l'année 1998, que les
entreprises les plus
58
syndiquées enregistrent une rentabilité
financière la moins élevée. La présence syndicale
entraîne une diminution de la rentabilité économique
expliquée par une augmentation de la part des salariés dans la
valeur ajoutée. En 2004, aucun effet n'est, en revanche,
enregistré entre la présence syndicale sur la rentabilité
financière, ce résultat pouvant être expliqué par un
niveau plus élevé d'endettement chez les entreprises
syndiquées. L'auteur montre qu'il existe, par ailleurs, une relation
positive entre la présence syndicale et la productivité du
travail (quantité produite / quantité de travail
utilisée).
2.1.3 L'impact du pouvoir Syndical sur la
répartition de la valeur ajoutée
L'intervention syndicale peut porter sur la répartition
de la valeur ajoutée entre le capital et le travail, ce qui ne va pas
sans créer quelques frictions au niveau du marché financier.
Dans leur étude des réactions des marchés
suite à des interventions syndicales durant la période 1962-1980,
Ruback et Zimmerman (1984) concluent à une baisse significative des
cours boursiers suite à la certification d'un syndicat.
Abowd (1989) conclut également à une relation
négative entre le nombre de négociations salariales durant la
période 1976-1982 et la richesse des actionnaires. En effet, une
augmentation de la part du travail dans la valeur ajoutée fait diminuer
la richesse des actionnaires. Les syndicats interviennent afin d'augmenter la
richesse des salariés au détriment des apporteurs de capitaux
financiers.
En traitant la relation entre la présence des syndicats
et la répartition de la valeur ajoutée, Layard et al (1991)
montrent qu'une phase de désyndicalisation est marquée par une
diminution de la part des salariés dans la valeur ajoutée.
59
Ce résultat est également confirmé par
Doucouliagos et Laroche (2004) qui montrent qu'une forte présence
syndicale permet de privilégier les salariés dans la distribution
de la richesse au détriment des actionnaires.
Cette représentation syndicale est une forme de la
participation indirecte des salariés à la gestion. Selon les
travaux de Roe (2001), lorsque la structure actionnariale est dispersée,
cette représentation permet aux salariés d'accéder aux
informations, contrôler les dirigeants, créer de la valeur et
partager la richesse avec les actionnaires.
Par conséquent, certains actionnaires choisissent la
concentration de la structure du capital afin d'augmenter leur part dans la
valeur ajoutée.
2.2. La divulgation volontaire des entreprises :
La divulgation volontaire est définie comme l'ensemble
des publications qui dépassent les exigences requises par la loi,
représentant des choix libres de la part des dirigeants de l'entreprise,
afin de fournir de l'information comptable et d'autres informations
jugées pertinentes aux utilisateurs du rapport annuel Meek et al.
(1995).
Selon la littérature Anglo-Saxonne, plusieurs
études ont montré l'importance de la divulgation volontaire et
son influence sur des multiples aspects :
2.2.1 La divulgation volontaire et le suivi des
analystes :
Bhushan, (1989), affirme que Si l'entreprise décide de
ne pas divulguer volontairement les informations financières, elle
risque de perdre le suivi des analystes financiers qui fournissent à
leur tour des informations indépendantes sur les conditions du
marché. D'où l'entreprise perd une source efficace
d'information.
L'étude de Healy et al. (1999) montre qu'une
association positive entre le suivi d'analyste et le prix de l'action peut au
moins être attribuable au fait que la politique de divulgation est
liée positivement avec ces deux variables
60
Arya et Mittendorf (2007), ont également examiné
le rôle du suivi de l'analyste dans la coordination de la divulgation
entre les entreprises concurrentes. Ils ont trouvé que malgré que
les entreprises puissent bénéficier de la transparence du
secteur, il reste toujours un désir de garder un avantage concurrentiel
en retenant des informations. Mais pour attirer le suivi d'un analyste, une
politique de divulgation peut être une solution. Donc le suivi des
analystes peut être une variable importante dans l'étude du lien
entre la concurrence et la divulgation : la concurrence réduit la
divulgation d'où le recours à un analyste pour limiter cette
réduction.
2.2.2 L'impact de la divulgation volontaire sur les
investisseurs :
Yermack (1997) montre que les gestionnaires
accélèrent la diffusion des « Bad News » et garde les
« Good news » durant la période avant la date l'octroi
d'options pour baisser le prix d'exercice des options et augmenter la valeur de
leur portefeuille.
Egalement, Bergman et Roychowdhury (2008), en examinant
comment les entreprises réagissent de façon stratégique au
sentiment des investisseurs à travers leur politique de divulgation, ils
ont trouvé que si les investisseurs ont un faible sentiment, les
gestionnaires augmentent les prévisions pour augmenter les estimations
des bénéfices futurs sur le long terme.
D'où leurs preuves affirment que le choix de
divulgation des entreprises à long terme reflète la
volonté des gestionnaires de maintenir des évaluations des
résultats optimistes
Plusieurs recherches sur la divulgation volontaire traitent
généralement les actionnaires comme un groupe uniforme (Ajinkya
et Gift 1984). Mais les études récentes montrent que les
actionnaires ne sont pas identiques, Ajinkya et al (2005) trouvent que les
entreprises ayant un nombre élevé d'investisseurs institutionnels
et des participations d'initiés plus concentrées sont moins
susceptibles de fournir des prévisions sur leur gestion.
61
2.2.3 Les pratiques de la divulgation volontaire dans
les entreprises familiales :
Ali et al (2007) affirment que les entreprises familiales sont
plus susceptibles de fournir des prévisions trimestrielles, mais
uniquement lorsque la performance des entreprises est faible. Donc la structure
unique de propriété des sociétés familiales a des
effets importants sur leurs pratiques de divulgation volontaire. En effet, les
propriétaires membres de la famille ont des horizons d'investissement
plus longs que les autres actionnaires (Anderson et Reeb, 2003; Villalonga et
Amit, 2006).
Plus précisément, Chen et al (2008) ont
examiné les pratiques de divulgation volontaire dans les entreprises
familiales. L'hypothèse émise est que la probabilité de
divulguer volontairement les informations est différente dans les
entreprises familiales que celles non familiales. Leurs contributions à
la littérature de la divulgation volontaire se manifestent dans le fait
que ces auteurs ont étudié l'impact de la structure de
propriété sur les pratiques de divulgation volontaire et ils ont
trouvé que contrairement à l'idée que tous les
actionnaires préfèrent plus de divulgation volontaire en temps
opportun, les propriétaires familiales préfèrent moins.
2.3 L'impact de l'Actionnariat Salarié sur le
pouvoir syndicale et la divulgation volontaire des informations :
Concernant la relation entre la divulgation et l'AS, Bova et
al (2013), dans leur étude, ont montré que les faits
suggèrent que les gestionnaires sont incités à garder
l'information opaque avec le marché lors de la négociation avec
les employés syndiqués qui peuvent extraire des avantages, de la
firme.
Les auteurs fournissent des preuves empiriques qui
suggèrent que l'AS atténue cet incitatif. Plus
précisément, en comparant les entreprises américaines
cotées avec des ESOP et celles n'ayant pas des ESOP entre 1999 et 2007,
les auteurs ont trouvé que les entreprises dont les employés
syndiqués ont un fort pouvoir de négociation offrent
62
moins de divulgation volontaire alors que les entreprises dont
les employés syndiqués disposent des plans d'actionnariat
fournissent une plus grande divulgation volontaire.
Donc les auteurs considèrent que l'utilisation de l'AS
est un nouvel avantage du marché des capitaux pour l'entreprise,
permettant d'une part, d'aligner les objectifs entre l'entreprise et les
employés syndiqués et d'autre part, d'augmenter la divulgation
volontaire de l'entreprise vers toutes les parties prenantes et une gouvernance
plus transparente.
Egalement, Hilary (2006) a montré des preuves qui
suggèrent que la divulgation volontaire de l'information dans un
environnement syndiqué affaiblit la position de la direction au cours du
processus de négociation collective.
Cramton et al. (2008) suggèrent que l'AS conduit
à une position plus faible de négociation des employés non
syndiqués ainsi l'entreprise devient plus favorable aux exigences
initiales salariales ce qui réduit le nombre de conflits de travail
impliquant des grèves.
Au niveau de la première section, nous avons
présenté les principales études qui s'intéressaient
à l'AS, la divulgation volontaire et la relation entre ces deux derniers
et le pouvoir syndical de négociation.
63
Conclusion
Tout au long de la deuxième section de notre
étude, nous avons constaté que la revue de la littérature,
portant que le lien entre l'AS et le niveau de la divulgation volontaire des
entreprises, se caractérise par une contradiction des résultats
empirique. Cette contradiction peut être expliquée par plusieurs
facteurs. D'abord, ces études portent sur des types
d'échantillons différents (pays, secteurs, entreprises et
périodes). De plus, les chercheurs ont appliqué des
différentes méthodologies et des différentes mesures des
variables.
Concernant les différentes théories
abordées dans le cadre théorique, nous avons constaté que
d'une part, l'AS joue un rôle disciplinaire, contribuant à
renforcer le système de gouvernance et d'autre part la divulgation
volontaire constitue un avantage pour le dirigeant par l'amélioration de
sa rémunération, la confiance des actionnaires et son horizon et
pour l'actionnaire par la réduction des coûts d'acquisition de
l'information et de contrôle ce qui accroit la valeur de l'entreprise.
Partant d'un échantillon des entreprises appartenant
à l'indice SBF 120, et d'un contexte français, nous allons
essayer au cours de ce troisième chapitre de mettre un lien entre
l'attribution des actions aux salariés syndiqués et
l'amélioration du niveau de la divulgation volontaire des
entreprises.
64
Chapitre 3 : Méthodologie
de la recherche et
interprétation des résultats
65
Introduction :
La méthodologie peut être définie comme
l'ensemble des méthodes, des procédés et des règles
permettant de choisir les outils statistiques adaptés à une
analyse de données. Elle permet au chercheur de contrôler la
qualité de ses recherches et de répondre à ses
objectifs.
La littérature empirique, concernant l'impact de l'AS
sur le niveau de la divulgation volontaire nous a conduit à faire
plusieurs constats. En effet Hilary (2006) a trouvé que la divulgation
volontaire de l'information dans un environnement syndiqué affaiblit la
position des dirigeants au cours du processus de négociation collective.
De plus Bova et al (2013), ont conclu que les entreprises dont les
employés syndiqués ont un fort pouvoir de négociation
divulguent moins d'informations alors que les entreprises syndiquées
sont les syndicaux disposent des plans d'actionnariat fournissent
volontairement plus d'information.
Dans le but d'améliorer la précision de nos
estimations, nous allons analyser l'effet indirect de l'AS des syndicaux sur
l'amélioration du niveau de la divulgation volontaire des entreprises.
Alors nous allons mettre en place la méthode de régression PLS
(Partial Least Squares régression) sur un échantillon de 72
entreprises syndicales appartenant à l'indice SBF 120 observées
sur la période allant de 2010 jusqu'à 2013.
Cette section est structurée de la façon
suivante : d'abord la première section a été
consacrée pour la formulation des hypothèses de recherche, dans
la deuxième section nous allons présenter notre démarche
de la recherche adoptée puis nous allons aborder les
caractéristiques de l'échantillon, la collecte de données
ainsi que la période d'estimation, tout en justifiant nos choix.
66
Dans la troisième section, nous allons présenter
les différentes mesures des variables ensuite la présentation des
modèles de recherche et l'identification des variables et enfin la
dernière section pour analyser et interpréter nos résultat
que nous avons trouvé lors de cette analyse.
Section 1 : La formulation des hypothèses de
recherche
Rappelons que notre problématique est de
déterminer dans quelle mesure la détention du capital par des
salariés syndiqués peut affecter le niveau de divulgation
volontaire des entreprises.
Pour modaliser la relation entre le niveau de divulgation
volontaire des entreprises et l'attribution des actions au salariés
syndiqués de celles-ci, on va tout d'abord, tester si le niveau de la
divulgation accélère le pouvoir de négociation des
syndiqués des entreprises, ensuite si l'attribution des actions aux
salariés syndiqués de celle-ci est associée à un
taux de syndicalisation élevé.
En effet, la littérature observe que, vue la
capacité de négociation des syndiqués au nom de tous les
salariés, ces derniers ont plus de pouvoir de négociation que les
autres employés non syndiqués.
Bova et al (2013) et Hilary (2006), en utilisant le taux de
syndicalisation comme proxy pour mesurer la force de négociation des
employés, ils ont trouvé que l'incitation des entreprises
à garder l'information asymétrique avec le marché est en
croissance, par conséquent les dirigeants divulguent moins
d'informations. Par conséquent notre première hypothèse
serait la suivante :
H1 : Il existe une relation négative entre le
taux de syndicalisation et le niveau de divulgation volontaire des
entreprises.
67
Sur le plan théorique, l'AS peut avoir un double
impact, le premier positif, selon la théorie d'agence, est que ce
dernier peut être considéré comme un moyen pour aligner les
intérêts des dirigeants à ceux des actionnaires et
réduire les coûts d'agence.
Mais, selon la thèse de l'enracinement des dirigeants
(Shleifer et Vishny, 1989), l'impact négatif de l'AS réside dans
le fait que les dirigeants utilisent cet avantage pour s'enraciner et
développer des réseaux relationnels pouvant nuire à
l'équilibre de l'entreprise.
Sur le plan empirique, il n'existe pas de consensus clair sur
le lien entre la divulgation volontaire et la mise en place de l'AS.
En effet, Bova et al (2013), montrent que les gestionnaires,
dans les entreprises fortement syndiqués, sont incités à
garder l'information asymétrique si les salariés syndiqués
vont profiter de ces informations pour extraire des avantages supérieurs
à ceux du marché. Donc la diminution du niveau de la divulgation
volontaire réduit la position de négociation des syndicats.
Cramton et al (2008), en modélisant l'impact de l'AS
dans les milieux syndiqués, ils ont trouvé que l'AS conduit
à une position de négociation syndicale plus faible, d'où
l'entreprise devient plus souple avec les exigences salariales initiales et le
nombre de conflits de travail impliquant des grèves diminue au fur et au
mesure.
Hilary (2006), a fourni une revue qui soutient
l'hypothèse que la direction tente de cacher l'information en
général des employés et en particulier pour les
syndicats.
Par ailleurs, l'AS pour les employés syndiqués,
permet d'aligner les objectifs des actionnaires et des salariés et
diminue ainsi leur position de négociation. Mais l'adoption d'une
politique de divulgation opaque, ne doit pas avoir effet négatif sur les
coûts.
68
Vu ces recherches antérieures, notre deuxième et
troisième hypothèses seraient les suivantes :
H2 : Il existe une relation positive entre l'AS et le
taux de syndicalisation.
H3 : Il existe une relation positive entre l'AS et le
niveau de divulgation volontaire des entreprises.
Section 2 : La méthodologie de recherche :
Selon Amboise (1996), la finalité d'une bonne
méthodologie de recherche est de faciliter la production d'un travail
universitaire alliant la richesse documentaire et la rigueur scientifique. En
effet, le choix d'une méthodologie de recherche appropriée pour
mener à bien le processus de recherche n'est pas une tâche
facile.
Etant donné la diversité importante des
méthodes et la complexité croissante des sujets de recherche, le
choix d'une méthode appropriée demande une réflexion sur
une démarche de choix de la méthode. Une démarche doit
prendre en compte les différents facteurs qui influencent ce choix.
2.1 Approche de recherche :
Le choix d'une méthodologie de recherche n'est pas
fortuit, il dépend des concepts utilisés et des objectifs
fixés. En effet, le chercheur se base sur une approche et un type de
recherche en adéquation avec son étude. Ainsi, le
développement qui suit mettra en évidence le choix d'une approche
et d'un type de recherche. Il existe deux approches : l'approche inductive et
l'approche déductive.
69
2.1.1 L'approche inductive
Cette approche se base sur des observations limitées et
à partir de ces observations on inférera des hypothèses et
des théories. Elle constitue une base importante du processus de
recherche, surtout lorsqu'on est dans un domaine non étudié. Il
s'agit d'une démarche qui est donc courante lorsque l'on est dans une
étude ou une phase exploratoire. L'approche inductive constitue
d'ailleurs souvent une phase initiale pour aider à formaliser des
hypothèses dans le cadre d'un processus qui sera ensuite
déductif.
2.1.2 L'approche déductive
Elle, consiste à émettre à partir des
connaissances, théories et concepts des hypothèses qui seront
ensuite testées à l'épreuve des faits. C'est ce processus
qui est appelé démarche hypothético-déductive.
Cette démarche consiste à émettre, à partir de la
littérature existante, des hypothèses qui seront testées
sur un échantillon représentatif de la population
étudiée. Pour notre travail, nous avons opté pour cette
dernière démarche car, elle permet de vérifier les
hypothèses en utilisant des outils statistiques.
Après le choix de l'approche, il paraît important
de présenter les différents types de recherches.
2.2 Les types de recherche :
Il en existe deux, à savoir la recherche causale et la
recherche non causale.
70
2.2.1 La recherche causale
Cette recherche consiste à mettre en évidence
une éventuelle relation de cause à effet entre les
différentes variables. Compte tenu de sa vertu à étudier
le lien de causalité entre deux ou plusieurs variables, cette recherche
prend la forme d'une recherche empirique.
2.2.2 La recherche non causale
Nous trouvons dans cette catégorie la recherche
exploratoire et la recherche descriptive.
Dans la recherche exploratoire, le chercheur doit aboutir
à des propositions des résultats théoriques novateurs,
créer de nouvelles articulations entre les concepts et d'entreprendre
des nouveaux concepts dans un champ théorique donné. Pour tout
problème non encore bien défini, on commence par la recherche
exploratoire.
La recherche descriptive, comme son nom l'indique, elle a pour
objet de décrire un phénomène qui porte sur
l'étude. Elle est la plus simple et est basée sur des
études qui enregistrent la description systématique des faits,
des éléments qui composent les événements que l'on
veut étudier. Ici, le chercheur observe les phénomènes
tels qu'ils sont dans leur environnement.
Dans notre étude, nous avons opté pour la
recherche causale pour analyser les relations entre les variables de
différentes hypothèses de notre recherche.
2.3 Le cadre épistémologique de la recherche
:
71
Vu la nature explicative de notre recherche, le paradigme
auquel nous faisons référence est le positivisme. Selon,
Girod-Séville et Perret (2004), la démarche
hypothético-déductive conduit le chercheur au paradigme
positiviste.
Ce paradigme est approprié dans la mesure où le
chercheur croit qu'il n'existe qu'une réalité, et que cette
réalité répond à des lois naturelles
récurrentes et donc prévisibles et que c'est en testant les
différentes hypothèses à la recherche de
régularités qu'il découvrira cette réalité.
(Amboise et Audet, 1996).
2.4 Contexte de recherche :
Selon DEBORY ERES24 (2014), La pratique de l'AS
n'est pas très importante en Europe à cause de la méfiance
aussi bien des salariés que des employeurs. Toutefois, la France domine
l'adoption de cette pratique en Europe continentale.
La figure ci-dessus, montre qu'en 2013, la France est toujours
le pays d'Europe le plus avancé sur le plan de l'AS «
démocratique ».
24 : DEBORY ERES est une entreprise qui
s'adresse à d'autres entreprises, et non à des particuliers. Elle
leurs propose des produits applicables à tous les salariés (donc
collectifs) sans effectuer une différenciation entre eux
(l'ancienneté dans l'entreprise, par exemple, n'a aucune importance).
Elle produit des plans d'épargne salariale et des contrats d'assurance
retraite collective.
Figure n°2 : Actionnariat salarié en Europe
en 2013
Ainsi la France cumule, en 2013, plus d'un tiers des
actionnaires salariés européens et plus d'un quart de la
capitalisation détenue par les salariés actionnaires.
72
Figure n°3 : Actionnariat salarié et
capitalisation détenues en Europe
73
En effet, la fédération Française des
associations d'actionnaires salariés (FAS), selon son enquête
annuelle sur l'AS (2013), a démontré qu'en France, il y a
près de 4 millions de salariés actionnaires.
En France, le taux de démocratisation, c'est à
dire le pourcentage de salariés actionnaires par rapport au nombre de
salariés total, est de 51,5% qui est plus élevé que celui
en Europe qui est de 30,1%.
2.5 Source de données et période d'estimation
:
2.5.1 Source de données :
L'échantillon de notre recherche a été
fondé sur la base des entreprises appartenant à l'indice SBF 120
(les 120 capitalisations boursières les plus importantes de la bourse de
Paris). Les titres composant le SBF 120 sont retenus parmi les 200
premières capitalisations du marché (annexe 4).
Le principal intérêt de mener cette recherche sur
des entreprises appartenant à cet indice est la disponibilité des
informations, ensuite de tester l'impact de l'actionnariat salarié sur
le niveau de la divulgation volontaire de celles-ci. Choisir les entreprises
appartenant à l'indice SBF 120 nous permet de couvrir plus largement le
marché que ne le fait pas le CAC 40.
C'est vrai que notre étude porte sur les entreprises
appartenant à l'indice SBF 120, mais nous avons exclu certaines de ces
entreprises comme les banques, les établissements de crédits et
les compagnies d'assurances, vu leurs spécificités
financières. On a aussi exclus les entreprises qui ne sont pas
dotées de l'AS et on a retenu seulement celles qui adoptent un
dispositif d'AS.
Nous avons aussi exclu l'actionnariat des dirigeant (Stock
Option), parce que nous voulons se concentrer sur les salariés comme
étant une partie prenantes et non pas une partie impliquée dans
le contrat d'agence (mandataires sociaux).
74
Vu que l'objectif de notre étude est de tester si la
divulgation volontaire diminue avec un pouvoir de négociation syndical
élevé et si cette relation est limitée par l'AS, nous
avons exclu les entreprises qui ne disposent pas d'unité syndicale pour
mieux mener notre étude.
Enfin, après retraitements, notre échantillon
final est constitué de 72 entreprises observées sur une
période de 4 ans (2010-2013) d'où 292 observations.
2.5.2 Période d'estimation :
La crise financière, déhanchée en 2007 et
ait continué jusqu'à 2010, est une crise systématique,
marquée par un asséchement des liquidités interbancaires
et une raréfaction du crédit, elle a entrainé un
ralentissement de la croissance mondiale et une dévalorisation d'actifs
dans les bilans des principaux intermédiaires financiers de plusieurs
milliard dollars.
Cette crise est due suite au dégonflement de la bulle
immobilière américaine des années 2000 la crise des
Subprimes25 qui a causé des pertes importantes des
établissements financiers. Accentuée en 2008, cette crise a
engendré la chute des marchés boursiers mondiaux et la faillite
des établissements financiers américains tels que la banque
Lehman Brothers26.
Mais malgré ces difficultés, selon DEBORY ERES
(2013), l'activité française non seulement a
résisté, avec une croissance maintenue à 2,2%, mais aussi
le nombre des actionnaires salariés de cesse d'augmenter durant cette
période passant de 8 millions de personnes en 2007 à 10 millions
en 2010.
25 : La crise des subprimes
(Subprime mortgage crisis) touche le secteur des prêts
hypothécaires à risque aux Etats-Unis à partir de juillet
2007, déclenchant la crise financière de 2007 à 2011.
26 Lehman Brothers
était une banque d'investissement multinationale proposant des
services financiers diversifiés. Elle fit officiellement faillite le15
septembre 2008 (faute de repreneurs) à la suite de la crise
financière mondiale née de la crise des subprimes.
75
Concernant les entreprises appartenant à l'indice SBF
120, la figure ci-dessous affirme la croissance de la pratique de l'AS face
à cette crise.
Figure n°4 : AS et Crise
économique
En effet, selon DEBORY ERES (2014) la chute de l'AS, depuis
2010, est causée principalement par une fiscalité accrue. La taxe
sur l'intéressement et la participation serait relevée de 4%
à 6% afin de rapporter 400 millions d'euros supplémentaires
à la Sécurité Sociale.
Cette instabilité fiscale a conduit à un
désintéressement pour le salarié et pour l'entreprise et
à une remise en cause des mécanismes des
intéressements.
Afin de mieux examiner les incidences de l'évolution de
l'AS durant cette période sur le niveau de la divulgation volontaire des
entreprises, nous avons choisi de travailler sur cette période de 4 ans
allant de 2010 jusqu'à 2013.
76
2.5.3 Modalité de collecte de données
:
Pour construire notre base de données servant à
tester nos hypothèses, nous avons téléchargé les
documents de référence des entreprises appartenant à
l'indice SBF 120 sur la période allant du 2010 jusqu'à 2013.
Les publications des documents de références
(rapports annuels et bilans sociaux) sont tirées à partir de
l'AMF dans la rubrique information réglementée ou bien des sites
web des sociétés étudiées.
Les données collectées à partir des rapports
annuels et des bilans sociaux sont :
- Les dettes financières et les capitaux propres (bilan
consolidé)
- Le résultat net (bilan consolidé)
- Le taux de syndicalisation (nombre des salariés
syndiqués / total salariés)
- Total actifs (bilan consolidé)
- Participation des salariés dans le bilan
consolidé (actionnariat de
l'entreprise, structure du capital)
- Les prévisions de résultat
- Les conférences téléphoniques
menées (Agenda financier)
- Nombre des analystes qui suivent l'entreprise.
77
Section 3 : Mesures des variables
3.1- Mesures de la divulgation volontaire issues de la
littérature :
L'indice de divulgation est l'une des principales mesures de
la divulgation volontaire dans les recherches antérieures. Vu le
caractère abstrait de la divulgation des informations, son
évaluation ne peut pas être directe d'où le recours
à l'indice comme le moyen le plus efficace pour rendre ce concept
opérationnel. Cet outil méthodologique a été
utilisé dans une multitude de recherche empiriques dans le but de mesure
la divulgation et identifier ainsi des déterminent.
Selon Nekhili et Fakhfakh (2006), les indices de diffusion
utilisés en recherche comptable, procèdent
généralement à une même démarche comprenant
quatre étapes : la définition de la variable à mesurer, la
sélection et validation des items de l'indice, le choix de la source de
collecte des informations et de la durée d'analyse, et enfin le calcul
de l'indice.
- LA définition de la variable à mesurer
: La détermination de la variable mesurée par l'indice est une
étape fondamentale puisqu'elle commande la sélection des items
susceptibles de la caractériser. L'objectif de l'indice est de mesurer,
soit la qualité de l'information, soit l'étendue de la
diffusion.
- La sélection des items . · La
sélection des items, constitutifs d'un indice de diffusion,
résulte d'une phase préalable d'identification des
éléments les plus pertinents. Une présélection est
tout d'abord effectuée à partir d'une revue de la
littérature et financière relative à l'investissement en
valeurs mobilières. Ce qui permet d'établir la liste finale qui
sera soumise à validation.
78
- Le Choix de la source de collecte des informations et de
la durée d'analyse : à l'exception du score
établi par la fédération américaine des analystes
financiers, les indices sont appliqués exclusivement aux rapports
annuels des sociétés, l'évaluation étant le plus
souvent réalisée sur un seul exercice. Le rapport annuel
présente un intérêt particulier dans la mesure où
son contenu n'est pas réglementé. Par conséquent, il
permet de prendre en compte l'aspect volontaire et donc stratégique de
la communication financière des sociétés. Toutes les
analyses antérieures mesurent la qualité ou l'étendue de
l'information sur une seule année (un seul rapport annuel). Ce choix,
peut être justifié par la stabilité de la politique de
communication des sociétés dans le temps (Healy et Palepu,
2001).
- Le calcul du score : la liste établie
est appliquée aux rapports annuels des entreprises pour calculer, pour
chacune, un indice de divulgation (1 si l'information est publiée, 0
sinon). Certains items peuvent cependant ne pas être applicables à
toutes les firmes, compte tenu de la nature de leurs activités ou de
circonstances particulières. Dans ce cas, un score théorique
correspondant au score maximum, que pourrait obtenir une entreprise, est
calculé pour chaque firme (Cooke, 1989). L'indice est obtenu en
rapportant le score total au score théorique.
Concernant notre recherche basée sur les
salariés syndiqués de l'entreprise, nous avons adopté la
méthode d'Hilary (2006) et de Bova et al. (2013) pour calculer un indice
signifiant pour déterminer le rôle de l'AS dans la
détermination du niveau de la divulgation des entreprises.
79
Les huit principaux items utilisés pour mesurer le
niveau de la divulgation volontaire des entreprises sont : 1) les
prévisions des résultats 2) les conférences
téléphoniques et 3) le niveau de lisibilité des rapports
annuels. Ces items sont différents de ceux utilisés dans les
recherches antérieurs, vu la spécificité de notre
étude et de nos hypothèses, ainsi pour capturer les
différents aspects de la pratique de la divulgation volontaires des
entreprises.
Bova et al (2013), considèrent que cette contribution
est importante pour deux principales raisons. Tout d'abord, nous nous
intéressons à la divulgation volontaire ce qui est clairement une
variable multidimensionnelle. D'où, un seul proxy ne garantit pas la
couverture de toutes les facettes de la transparence financière.
Ensuite, l'utilisation de plusieurs procurations augmente la
généralisation des résultats.
3.1.1 Les prévisions des résultats :
Les prévisions des résultats sont
utilisées largement dans les recherches récentes sur les
marchés des capitaux. Ces prévisions, comprenant des informations
qualitatives supplémentaires, sont généralement
délivrées par les gestionnaires à travers des
communiqués de presses.
Baginski, Hassell, et Kimbrough (2004) constatent que les
trois quarts environ des prévisions comprennent une discussion et une
explication de la performance prévue.
King et al (1990) montrent que les entreprises émettent
des prévisions pour aligner les attentes du marché avec leurs
propres évaluations des résultats. En d'autres termes, ces
prévisions permettent d'une part la diminution de l'asymétrie
d'information entre les gestionnaires et les investisseurs et d'autre part
l'anticipation des problèmes de litige (Jo et Kim 2007).
80
En effet, les gestionnaires divulguent des prévisions
par soucie de la transparence et la précision de leurs rapports annuels
(Graham et al. 2005). D'où, c'est un moyen efficace pour
améliorer l'information de l'entreprise en particulier et sa
transparence financière globale en générale.
Pour la mesure cette variable, nous avons attribué 4
items, le premier (MF) qui prend la valeur de 1 si l'entreprise a publié
des prévisions de résultats durant l'année n, 0 sinon. Le
deuxième (NMF) qui est le nombre des prévisions publié par
an. Cet item est choisi vu que certaines entreprises publient plusieurs fois
dans l'année des prévisions de leurs résultats.
Le troisième et le quatrième item,
inspiré de Chen et al. (2008), est l'avis des investisseurs à
l'égard des informations publiées dans les communiqués de
presse qui est soit des bonnes nouvelles (Good News) soit des mauvaises
nouvelles (Bad News).
Pour cela et selon Chen et al. (2008), nous avons
calculé les rendements cumulatifs anormaux sur la date prévues et
étudier par la suite le signe de ces rendements, si le signe est
positif, les prévisions publiées sont considérées
par les investisseurs comme des bonnes nouvelles et vice-versa.
Sur le plan empirique, si les rendements sont positifs,
c'est-à-dire bonnes nouvelles, la valeur de 1 est attribuée, 0
sinon. La même démarche pour les mauvaises nouvelles.
3.1.2 Conférences téléphoniques
:
Notre deuxième variable pour mesurer le niveau de la
divulgation volontaire des entreprises est les conférences
téléphoniques. Cette variable a été utilisée
dans plusieurs recherches pour étudier les décisions des
entreprises de divulguer volontairement les informations. (Bushee et al
2004).
81
Pour mesurer les conférences
téléphoniques, nous avons utilisé des variables simples et
cohérents avec les recherches antérieures. Plus
précisément, nous recueillons, des sites web des entreprises
selon leurs agendas financiers, le nombre de conférences
téléphoniques détenus par l'entreprise pour chaque
année.
Nous mesurons à la fois l'existence d'une
conférence téléphonique (CC) dans une année
donnée ainsi que le nombre de conférences
téléphoniques tenus cette année (NCONFC).
3.1.3 Lisibilité des rapports annuels :
La troisième variable est différente des deux
premiers. Dans notre recherche, nous nous sommes concentrés sur la
lisibilité du rapport financier qui capte les caractéristiques
(plutôt que le contenu) de la divulgation.
Les régulateurs estiment qu'il est impératif que
les rapports financiers de l'entreprise soient plus lisibles et plus faciles
à comprendre.
Par exemple, la SEC (1998) a mis en place des lignes
directrices qui encouragent les entreprises à utiliser un langage simple
dans leurs divulgations financières.
L'intérêt de ces directrices est de diminuer les
coûts de traitement, pour les investisseurs, des données dans des
rapports difficiles à lire et qui constituent donc des informations de
mauvaise qualité.
D'après Li (2008), nous utilisons deux statistiques
pour mesurer la lisibilité du rapport annuel. Premièrement, nous
calculons l'indice de Fog (FOGINV) utilisé dans plusieurs études
récentes (Li 2008; Biddle et al 2009; Lawrence 2010).
82
Cet indice, basé sur la linguistique informatique, est
une mesure directe de la lisibilité d'un texte. Li (2008) montre que les
entreprises ayant un indice Fog élevé, sont associées
à une baisse persistance des résultats et une rentabilité
futures inférieurs
La deuxième mesure est la longueur du rapport annuel
(LENGTHINV), en effet les documents les plus longs sont plus difficiles
à lire par les utilisateurs des états financiers. Nous mesurons
la longueur du rapport annuel par le Log du nombre de mots dans celui-ci.
3.1.4 Le score de divulgation :
Enfin, selon Bova et al. (2013), pour minimiser l'erreur de
mesure des composants individuels du niveau de divulgation, et de fournir des
preuves fondées sur une métrique globale de divulgation, nous
avons agrégé les huit items dans un score total.
Plus précisément, nous avons normalisé
tout d'abord tous les items et ensuite calculer la moyenne de ceux-ci. Cette
variable (DSCORE), mesurant le niveau de la divulgation volontaire des
entreprises, est donc un score qui nous permet de mieux mener notre
étude dans la finalité de tester nos hypothèses.
3.2 Mesures de l'actionnariat salarié selon la
littérature :
Selon la revue de la littérature, l'AS a
été mesurée par des plusieurs indicateurs
différents. Parmi ces indicateurs certaines recherches, comme celle de
Trébucq (2002) et Welbourn (2000), ont utilisé la variable
binaire (1, 0) : 1 lorsque la pratique d'AS existe dans l'entreprise et 0
sinon. Quant à Blair (2000) et Klein (1987), pour mesurer cette
variable, ils ont utilisé le pourcentage détenu par les
actionnaires.
83
On peut aussi combiner les deux mesures, la variable binaire
ainsi que le pourcentage de détention des actions par les
salariés, pour mesurer leur participation, qui est le cas de
l'étude de Holland (2008), testant l'impact de l'AS sur la performance
et la gouvernance des entreprises.
Dans notre recherche, notre objectif est premièrement
de déterminer le rôle de l'AS dans l'indicative du gestionnaire
à divulguer plus, ensuite de tester si le niveau de la divulgation
volontaire des entreprise dépend du pouvoir syndical dans celle-ci et si
cette relation est limitée par la pratique de l'AS.
Nous avons décidé de ne pas choisir la
méthode simple d'existence ou non de l'AS de façon à ce
que nous avons déjà exclu dans notre échantillon les
entreprises qui n'adoptent pas l'AS. Donc c'est utile pour notre étude
de s'appuyer sur le pourcentage de détention des actions comme proxy de
leur participation. (Annexe 1)
3.3 Mesure du pouvoir syndical de négociation
selon la littérature :
Pour mesurer le pouvoir syndicale, nous avons choisi le taux
de syndicalisation. Le taux de syndicalisation est défini comme le
nombre de travailleurs syndiqués dans l'entreprise par rapport la
totalité des employés.
Pour construire notre base de données, nous avons
consulté les bilans sociaux de chaque entreprise puis nous avons
dégagé le nombre des salariés syndiqués ainsi que
le total des employés dans chaque entreprise.
84
Plusieurs études ont adopté cette variable pour
mesurer le pouvoir syndical dans une entreprise. Par exemple, Stephen et al
(1994), pour évaluer l'impact des salariés syndiqués sur
la performance et le comportement de l'entreprise, ils ont eu recours au taux
de syndicalisation. Ils ont remarqué qu'un taux de syndicalisation
élevé est associé à des faibles investissements
dans les équipements et le domaine de recherche et développement,
une faible rentabilité et faible croissance et enfin une
productivité de travail élevé.
Bova et al (2013), Hilary (2006), ont utilisé le taux
de syndicalisation au niveau des entreprises ainsi que les secteurs
d'activité, comme proxy pour le pouvoir de négociation des
syndicats. Ils ont trouvé que l'incitation des entreprises à
garder l'information asymétrique du marché est en croissance dans
la présence d'un pour syndical élevé. (Annexe 2)
3.4 Les variables de contrôle :
A côté des variables précédemment
discutées, sept variables de contrôle ont été
incluses dans le modèle en raison de leur importance dans les recherches
antérieures (Hilary 2006 ; Chen et al. 2008 ; Li 2008).
3.4.1 Secteur d'activité :
L'appartenance sectorielle influe sur la décision
d'implantation d'une politique d'actionnariat salarié (Campbell,
1996).
La figure ci-dessus, tient compte de la répartition
sectorielle de notre échantillon. Nous pouvons constater que la plus
part des entreprises appartenant à notre échantillon constituent
le secteur industrie (plus que 50%), donc nous allons considérer la
variable secteur d'activité comme étant une variable binaire, qui
lors de sa mesure prend la valeur de 1 si l'entreprise appartient au secteur
industrie et 0 sinon.
Répartition sectorielle de
l'echatillon
13%
8%
7%
51%
21%
Télécomunication et publicité Industrie
Commerce et distribution Service Autres
85
Figure n° 5 : La répartition sectorielle
de l'échantillon 3.4.2 Taille de l'entreprise :
Selon la littérature empirique, l'effet de la taille de
l'entreprise peut avoir plusieurs conséquences. En effet Han et Ouimet
(2013) considèrent que les entreprises de grandes taille ont une
complexité croissante qui peut favoriser l'enracinement des
dirigeants.
Han et Ouimet (2013) ont conclu que les effets indicatifs de
l'AS sont meilleurs dans les entreprises de tailles petites ; l'effet de
passager clandestin étant atténué. A l'inverse, les
grandes entreprises ne sont pas confrontées aux mêmes
problèmes du passager clandestin.
Les mesures de la taille de l'entreprise fréquemment
utilisées dans ce genre d'études sont nombreuses, nous pouvons
citer à titre d'exemple le total Actifs, ka sommes des effectifs de
l'entreprise, l'actifs net etc. Pour ne pas tomber devant un échantillon
réduit qui peut nous conduire à des résultats
biaisés, les chercheurs ont tendance à adopter la mesure de
taille pour laquelle les données statistiques sont plus complètes
et plus fiables.
86
Ils portent tout simplement leur choix sur la mesure pour
laquelle les données statistiques sont les plus faciles à
trouver.
Trébucq (2002), par exemple, en utilisant plusieurs
mesures de la taille telle que le chiffre d'affaire, résultat net etc.,
il a conclu que seul le total des actifs a un lien significatif avec la
concentration des plans de retraite en actions de l'entreprise.
Etant donné que le total actif est un critère
fiable et grâce à sa disponibilité dans les rapports
financiers de toutes les entreprises de notre échantillon, nous allons
l'utiliser comme mesure de la variable taille dans notre
modélisation.
3.4.3 ROA : Le Return On Assets
Le rendement des actifs, appelé aussi Return On Assets,
permet de donner des indications relatives sur l'efficacité avec
laquelle une entreprise emploie ces actifs pour générer de la
rentabilité.
Le ROA se calcule comme suit et doit être
interprété avec prudence en raison des difficultés
liées à la détermination du niveau réel des
investissements.
ROA = Résultat Net / Total Actifs 3.4.4 Effet
de levier :
L'effet de levier, en finance, désigne « l'impact
de la structure d'endettement d'une entreprise sur la rentabilité de ses
fonds propres, c'est-à-dire, de fonds avancés par ses
propriétaires » (Guerrien, 1997, p292).
Donc le levier financier mesure l'effet favorable ou
défavorable (massue) que peut avoir l'endettement sur la
rentabilité des capitaux propres.
87
La propriété du levier financier stipule que le
taux de rentabilité des capitaux propres (rentabilité
financière) est une fonction croissante au taux d'endettement dans la
mesure où le taux d'intérêt des dettes est inférieur
au taux du rendement des actifs (Langlois et Mollet, 2001).
Il faut cependant remarquer que cette augmentation de
rentabilité a pour contrepartie directe une augmentation du risque
financier de l'entreprise, qui croit avec le niveau des dettes de l'entreprise
(Thieberge et Thomas, 1992).
L'effet de levier est donc une conséquence positive ou
négative de l'endettement sur la rentabilité financière de
l'entreprise. Lorsque cette dernière se trouve
détériorée, on parle d'effet massue. Dans ce sens, l'effet
de levier est un outil de politique financière (Leduff et Call,
1999).
La formule de l'effet de levier utilisé par Thieberge
et Thomas (1992) est comme suit :
RF = RECO (1-T) + (RECO-r). L (1-T),
où
Avec
RF : représente la rentabilité financière
RECO : la rentabilité économique
r : le taux d'intérêt
T : le taux d'impôt
L : le levier, soit dettes sur capitaux propres
88
3.4.5 Suivi des analystes :
En théorie, il existe une relation complexe entre le
nombre d'analystes financiers et la publication volontaire. Ceci est dû
notamment à l'existence d'une offre et d'une demande des services
fournis par les analystes (Hope 2003).
Bhushan (1989) a interprété la relation entre la
divulgation volontaire des entreprises et leur niveau de couverture par les
analystes de deux manières, premièrement en fonction de la
demande des services des analystes, tandis que la deuxième s'articule
autour de l'offre de leurs services aux investisseurs
Les publications volontaires font accroître l'offre de
services des analystes financiers. Toutefois, elles peuvent, soit
améliorer soit décliner la demande des services auprès des
analystes en fonction de leur rôle sur le marché (Lakhal,
2006).
Lang et Lundholm (1996) et Hope (2003), dans leurs recherches
empiriques, ont étudié le lien entre le nombre d'analystes
financiers et la politique de publication d'informations financières. En
effet Lang et Lundholm (1996) montrent que les analystes financiers aux
Etats-Unis sont attirés par les entreprises ayant une bonne
réputation en matière d'informations du marché. Ils
affirment que les dirigeants ont tout intérêt à entretenir
de bonnes relations avec leurs analystes financiers. En outre, d'après
Hope (2003), les publications de politiques comptables aident davantage les
analystes à établir leurs rapports. Dans un contexte
international, Hope montre que le niveau de couverture par les analystes est
positivement influencé par les publications des conventions
comptables.
89
Section 4 : Présentation des modèles
et
identification des variables
Dans le but de tester la validité de nos
hypothèses, nous avons mis en place 3 modèles d'équations
structurelles (MES), ces modèles sont des modèles statistiques
permettant de mettre en relation des concepts non observables.
Ces modèles nous aident d'une part de traiter des
estimations simultanées de plusieurs relations de dépendances
inter-reliées, et d'autre part d'incorporer des erreurs de mesures.
Pour tester l'existence ou non d'une relation négative
entre le pouvoir syndical de négociation et le niveau de divulgation
volontaire des entreprises (H1), le premier modèle à estimer dans
ce cadre est le suivant :
PS it = [30 +[31 DISCOR it + [32 CONTROLE it +
?it
D'où
PS it : c'est le pouvoir de négociation syndicale
mesuré par le taux de syndicalisation
DISCOR it : c'est un score permettant de mesurer le niveau de
divulgation volontaire des entreprises
Contrôle it : les variables de contrôle liés
au pouvoir syndical sont ROA qui est le résultat net divisé par
le total actif et TAILLE qui représente la taille de l'entreprise
mesuré par le total de leurs actifs.
Notre deuxième modèle, qui consiste à tester
s'il existe ou non une relation négative entre la pratique de l'AS et le
pouvoir syndical de négociation (H2), est le suivant :
AS it = 130 + 131 PS it + 132 CONTROLE it +
?it
D'où :
90
AS it : actionnariat salarié mesuré par le
pourcentage de détention des actions dans l'entreprise
CONTROLE it : on a utilisé le secteur d'activité
comme variable de contrôle lié à l'AS
Enfin, concernant notre troisième hypothèse
s'articulant autour de l`existence ou non d'une relation positive entre la
pratique d'AS et le niveau de divulgation volontaire des entreprises, le
modèle testant H3 est le suivant :
DISCOR it = 130 + 131 AS it + 132 CONTROLE it +
?it
Avec :
DISCOR it : le score permettant de mesurer le niveau de
divulgation volontaire des entreprises
CONTROLE it : l'effet de levier qui est (le résultat
d'exploitation - dettes - impôt)/ capitaux propres
Et le suivi des analystes mesuré par le nombre des
analystes financiers qui suivent l'entreprise.
(Annexe 3)
91
Section 5 : Analyse et interprétation des
résultats
5.1 Méthode économétrique
utilisée : l'économétrie des données de panel
L'économétrie des données panel, est une
forme de régression multiple qui prend en compte aussi bien les effets
temporels qu'individuels dans son analyse des relations et tendances des
phénomènes.
Selon Anderson (1982), l'économétrie des
données panel sert à identifier l'effet associé à
chaque individu, effet qui ne varie pas dans le temps, mais qui varie d'un
individu à un autre et qui peut être fixe ou aléatoire. En
effet, et sur le plan économique, les tests de
l'économétrie des données panel permettent de
déterminer si le modèle théorique étudié est
parfaitement identique pour tous les individus ou pays étudiés,
ou au contraire s'il existe des spécificités propres à
chacun d'entre eux.
Le choix des données de panel est effectué afin
de tenir compte de la double dimension individuelle (i) et temporelle (t), de
l'information disponible.
5.2 Méthode d'estimation :
Afin de mener notre recherche, nous avons eu recours à
la régression PLS (Partial Least Squares régression). C'est une
technique d'analyse et de prédiction relativement récente, elle a
été conçue pour faire face aux problème
résultats de l'insuffisance de l'utilisation de la régression
linéaire classique qui trouve ses limites dès lors que l'on
cherche à modaliser des relations entre des variables pour lesquelles il
'y a peu d'individus, ou beaucoup de variables explicatives en comparaison au
nombre d'individus, ou encore lorsque les variables explicatives sont fortement
corrélées entre elles.
92
La régression PLS est une méthode statistique
permettant d'identifier des relations entre plusieurs variables, les variables
explicatives (et les variables expliquées. Ces variables sont, dans une
régression PLS, toutes étudiées sur les mêmes «
individus ».
Le but de la régression est donc d'expliquer les
valeurs et les variations d'une ou plusieurs variables expliquées (les
« y ») par les valeurs et les variations d'une ou plusieurs variables
explicatives (les « x »).
5.3 Présentation et interprétation des
résultats :
5.3.1 Statistique descriptive :
Variables
|
Observations
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Min
|
Max
|
Discor
|
288
|
1.11314
|
.1558153
|
.8082536
|
2.878231
|
AS
|
288
|
2.97625
|
5.086833
|
.01
|
29.2
|
PS
|
288
|
4.06686
|
7.489774
|
0
|
53.47464
|
ROA
|
288
|
.9702666
|
8.1881
|
-.2113381
|
94.13087
|
Taille
|
288
|
11.33396
|
3.213075
|
6.703188
|
21.19805
|
Lev
|
288
|
.1923427
|
.5474682
|
-2.978813
|
4.836002
|
Secteur
|
288
|
.5138889
|
.500677
|
0
|
1
|
Suivi des analystes
|
288
|
16.37153
|
7.049661
|
2
|
34
|
93
Nous observons un nombre de 288 observations qui est
égale pour les différentes variables, cela est expliqué
par le l'inexistence de données manquantes pour les principales variable
retenues (panel complet)
La dispersion représente la variabilité ou
l'étendue des différentes valeurs que peut prendre une variable.
En statistique, il existe différentes mesures de la dispersion. Les plus
courantes sont : la variance, l'écart type.
La variance et l'écart type sont utilisés pour
mesurer la moyenne. La croissance moyenne du niveau de divulgation volontaire
sur l'ensemble de l'échantillon est de 1.11
On constate que la variable DISCOR présente une moyenne
de 1.11 qui présente une variabilité faible de 0.16. La variable
actionnariat salarié (AS) présente une moyenne de 2.98 et une
dispersion moyennement élevé de 5.09.le pouvoir syndical (PS)
mesuré par le taux de syndicalisation présente une moyenne de
4.07 et une dispersion moyennement élevée de 7.49
Concernant la taille de l'entreprise, mesurée par le
log total d'actifs présente une moyenne de 11.33 et une faible
dispersion de 3.21. Il est important de savoir si les valeurs sont
groupées ou dispersées, autrement dit si la population est
homogène vis à vis du critère testé.
94
5.3.2 Matrice de corrélation :
|
Discor
|
AS
|
PS
|
ROA
|
Taille
|
Lev
|
Secteu
r
|
Suivi
|
Discor
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
AS
|
-0.0237
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
PS
|
0.0647
|
0.0526
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
ROA
|
-0.0312
|
-
0.0549
|
0.0147
|
1.0000
|
|
|
|
|
Taille
|
-0.0033
|
-
0.0496
|
-
0.0520
|
-0.0108
|
1.0000
|
|
|
|
Lev
|
-0.0585
|
-
0.0482
|
-
0.0188
|
0.4856
|
0.0265
|
1.0000
|
|
|
Secteur
|
0.0305
|
0.0452
|
0.0612
|
0.1116
|
0.1211
|
0.0680
|
1.0000
|
|
Suivi
|
0.3193
|
0.0326
|
0.0079
|
-0.0807
|
-0.1092
|
-
0.1393
|
-
0.0938
|
1.000
|
La multicoliniarite est un problème statistique souvent
rencontré en régression linéaire multiple. En effet,
l'estimation de ce type de régressions exige l'absence de
multicoliniarité. Ce problème se pose lorsqu'il existe une forte
corrélation entre les variables indépendantes.
Afin d'examiner le degré de corrélation entre
les variables explicatives, nous avons déterminé la matrice de
corrélation. Cette dernière montre que le degré de
corrélation entre les variables n'est pas très
élevé. Nous n'identifions aucun problème de
multicoliniarité (< 0.9)
95
Le tableau ci-dessus, présente les résultats de
corrélations de Person entre les variables de l'étude. Nous
observons que la pratique de l'AS est négativement
corrélée avec le niveau de divulgation des entreprises et que le
pouvoir syndical (PS) est positivement corrélé avec ce niveau de
divulgation ainsi que l'AS.
Concernant les variables de contrôle, nous remarquons
que ROA est négativement corrélé avec le niveau de
divulgation et AS et positivement corrélé avec le pouvoir
syndical. Quant au suivi des analystes et le secteur d'activité, les
deux sont positivement corrélés avec le niveau de divulgation
volontaire, le pouvoir syndical ainsi que la pratique de l'AS.
5.3.3 Validation des hypothèses :
Rappelons que notre problématique est de
vérifier l'impact de l'AS sur le niveau de divulgation volontaire des
entreprises. Pour cela nos hypothèse étaient principalement de
tester premièrement s'il existe une relation négative entre le
taux de syndicalisation et le niveau de divulgation volontaire des entreprise
(H1), deuxièmement s'il existe une relation positive entre l'AS et le
taux de syndicalisation (H2) et enfin s'il existe une relation positive entre
l'AS et le niveau de divulgation volontaire (H3).
Dans cette section, nous allons procéder à la
vérification de nos différentes hypothèses de recherche.
Dans un premier temps, nous allons vérifier la significativité et
le degré de satisfaction de nos trois modèles, ensuite nous
allons analyser les trois hypothèses une par une pour affirmer leur
validité.
96
Equation
|
Observation
|
Paramètre
|
RMSE
|
R2
|
Chi2
|
p
|
PS
|
288
|
3
|
1.455418
|
0.0525
|
5.27
|
0.0371
|
AS
|
288
|
2
|
6.639578
|
0.7096
|
4.73
|
0.0942
|
DISCOR
|
288
|
3
|
.1580438
|
0.0324
|
33.22
|
0.0000
|
Le coefficient de détermination R2 permet de
juger la qualité d'une régression linéaire, simple ou
multiple. D'une valeur comprise entre 1 et 0, il mesure l'adéquation
entre les rendements observés et les variables explicatives.
Selon le tableau ci-dessous, la prévision est
significative dans l'ensemble des 3 modèle car p < 0,05 et
R2 > 0,5, mais le deuxième modèle, permettant de
tester s'il y a ou non une relation négative entre l'AS et le PS, qui
est le plus satisfaisant (0,71 > 0,5) c'est-à-dire que 71% de la
variation de l'AS est expliqué par ce modèle.
De plus RMSE, qui l'erreur relative de prédiction des
rendements c'est-à-dire l'écart moyen séparant une valeur
simulée quelconque de son équivalant mesuré, est de 15%
dans le troisième modèle testant la relation entre l'AS et le
niveau de divulgation volontaire des entreprise (DISCOR), autrement dit, on
commet une erreur estimée de 15% sur la valeur réelle lorsqu'on
utilise ce modèle pour faire nos prévisions.
Pour le premier modèle qui s'intéresse à
la relation entre le niveau de divulgation volontaire des entreprises (DISCOR)
et le pouvoir syndical de négociation (PS), le modèle est
significatif p < 0,05 et on peut constater que 5% des cas les valeurs
simulées sont semblable aux valeurs observé, c'est-à-dire
que le modèle est globalement satisfaisant.
97
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
PS
|
DISCOR
|
-.0906852
|
.0346266
|
-2.62
|
0.009
|
-.1587122
|
-.0226581
|
ROA
|
.7476442
|
.1660934
|
4.50
|
0.000
|
.4221071
|
1.073181
|
TAILLE
|
-.1134709
|
.1294868
|
-0.88
|
0.381
|
-.3672604
|
.1403185
|
CONST
|
1.24608
|
7.774348
|
0.16
|
0.873
|
-13.99136
|
16.48352
|
AS
|
PS
|
.8287116
|
.1628862
|
5.09
|
0.000
|
.5094606
|
1.147963
|
Secteur act
|
.5942007
|
.8753924
|
0.68
|
0.497
|
-1.121537
|
2.309938
|
CONST
|
.2017028
|
2.561979
|
0.08
|
0.937
|
-4.819683
|
5.223089
|
DISCOR
|
AS
|
.8120997
|
.1660839
|
4.89
|
0.000
|
.4865813
|
1.137618
|
LEV
|
-.0035033
|
.0181027
|
-0.19
|
0.847
|
-.038984
|
.0319775
|
ANALYSTE
|
.0068767
|
.0013217
|
5.20
|
0.000
|
.0042863
|
.0094671
|
CONST
|
.9707938
|
.0617332
|
15.73
|
0.000
|
.8497988
|
1.091789
|
Le test des hypothèses consiste à vérifier
si l'effet marginal de 3sur la variable dépendante est nul ou non, en
comparant une statistique de test calculée à l'aide des
paramètres estimés (3) à une statistique critique.
Nous avons utilisé 3 statistiques de test qui sont,
généralement les plus utilisées, qui sont la T de Student,
la Z de la distribution normal standard et la « p- value ».
Pour la T de Student et la Z de la distribution normal standard,
avec un niveau de confiance de 95% et un nombre infinie de degré de
liberté, on rejette H0 = 3 = 0 si la statistique T ou Z se trouve
à l'extérieur de cet intervalle.
98
Le rejet de la statistique signifie que notre coefficient a un
impact sur notre variable indépendante d'où elle est
significative.
Quant à la « p-value », qui est une
probabilité entre (0 et 1) indiquant la probabilité sous H0 =
â = 0 d'obtenir la valeur trouvée, ainsi si le « p » est
sous le seuil désiré (5%) donc H0 est rejetée.
Nous allons analyser les résultats du tableau
ci-dessous afin de poursuivre la validité de nos hypothèses.
La première hypothèse : la
relation entre le niveau de divulgation volontaire et le pouvoir syndical de
négociation
H0 : Il n'existe pas une relation entre le niveau de
divulgation volontaire et le pouvoir syndical de négociation
H1 : Il existe une relation entre le niveau de divulgation
volontaire et le pouvoir syndical de négociation
On voit que la T = 0,34 et la Z = -2,62 n'appartiennent pas
à l'intervalle de confiance IC : [-0,15, -0,22] et la « p-Value
» qui est de 0,09% inférieur au seuil de 5%, donc on rejette H0,
c'est-à-dire il existe une relation entre le niveau de divulgation
volontaire et le pouvoir de négociation syndical.
Nous constatons, d'après les résultats du
premier modèle qu'il y a une influence négative et significatif
du niveau de la divulgation volontaire sur le pouvoir syndical de
négociation. Quant aux variables de contrôle, la variable ROA a un
effet positif et significatif sur le pouvoir syndical à l'encontre de la
variable taille.
99
Nos résultats sont généralement conformes
avec les études antérieures, en effet Liberty et Zimmerman
(1986), ont conclu que les gestionnaires ont l'attention de réduire le
niveau de divulgation pendant les négociations syndicales et cela
s'explique selon Rynolds (1978) par le fait que les salariés syndicaux
sont financièrement sophistiqués et capables d'évaluer
avec précision la situation financière du secteur en
général et de l'entreprise en particulier.
Selon Hilary (2006), pour fonctionner efficacement, les
syndicats ont besoin de certaines informations mais les dirigeants essayent de
leur cacher ces informations dans le but de diminuer les négociations
collectives car plus d'information permet aux syndicats de négocier plus
efficacement et de gagner plus de ressources. Kleiner et Bouillon (1988) ont
trouvé qu'un niveau de divulgation élevé est lié
significativement à des négociations élevées de
salaires et de plusieurs avantages sociaux.
Donc tous ces résultats nous mènent à
valider notre première hypothèse qui affirme qu'il existe une
relation négative entre le niveau de la divulgation volontaire et le
pouvoir syndical de négociation, Bova et al (2013) expliquent ce
résultat par le fait que les entreprises répondent
généralement aux différentes négociations
syndicales par la suppression des informations utiles.
La deuxième hypothèse : la
relation entre la pratique d'actionnariat salarié et le pouvoir syndical
de négociation
H0 : Il n'existe pas une relation entre la pratique
d'actionnariat salarié et le pouvoir syndical de négociation
H1 : Il existe une relation entre la pratique d'actionnariat
salarié et le pouvoir syndical de négociation
On voit que la T = 0,16 et la Z = 5,09 n'appartiennent pas
à l'intervalle de confiance IC : [0,51, 1,14] et la « p-Value
» qui est de 0,00% inférieur au seuil
100
de 5%, donc on rejette H0, c'est-à-dire il existe une
relation entre la pratique d'actionnariat salarié et le pouvoir de
négociation syndical.
D'après le deuxième modèle, il y a une
influence positive et significative de l'AS sur le PS mais le secteur
d'activité n'a aucun effet significatif (p>5%)
D'après les recherches antérieures, en USA
depuis les années 1990, les ESOPs sont devenus aussi répandus
dans les entreprises syndiquées que les non syndiquées et cela,
selon Cramtan et al (2008), pour plusieurs motivations d'abord par
défense des OPA ensuite les initiatives fiscales et enfin
l'amélioration de la productivité.
Ces auteurs, ont conclu que les ESOPs réduisent sur le
long et moyen terme les grèves et modifient les comportements des
syndicats d'où ils sont devenus des outils pour l'amélioration de
l'efficacité de négociation des conventions collectives.
Selon ces affirmations, nous pouvons valider notre
deuxième hypothèse qui confirme l'existence d'une relation
positive entre la pratique de l'AS et le pouvoir de négociation syndical
des entreprises.
La troisième hypothèse : la
relation entre la pratique d'actionnariat salarié et le niveau de
divulgation volontaire des entreprises
H0 : Il n'existe pas une relation entre la pratique
d'actionnariat salarié et le niveau de divulgation volontaire des
entreprises
H1 : Il existe une relation entre la pratique d'actionnariat
salarié et le niveau de divulgation volontaire des entreprises
On voit que la T = 0,17 et la Z = 4,89 n'appartiennent pas
à l'intervalle de confiance IC : [0,48, 1,14] et la « p-Value
» qui est de 0,00% inférieur au seuil de 5%, donc on rejette H0,
c'est-à-dire il existe une relation entre la pratique d'actionnariat
salarié et le niveau de divulgation volontaire des entreprises.
101
Selon le troisième modèle, on remarque qu'il y a
une influence significative et positive de l'AS sur le niveau de divulgation
volontaire des entreprises.
Le suivi des analystes a un effet significatif et positif sur
le niveau de divulgation volontaire des entreprises par contre l'effet de
levier n'en a aucun effet.
Dans l'étude de Bova et al (2013), ils ont
trouvé que l'ESOPs sont liés significativement et positivement
aved le niveau de la divulgation volontaire des entreprises et que ces derniers
ont un effet économique significatif, les entreprises avec des ESOPs
accordés aux salariés syndiqués sont 4 fois plus capables
de publier des prévisions de résultat pendant un exercice
donné. Ils ont ajouté que l'initiative des entreprises de
divulguer plus d'information augmente si les employés syndiqués
bénéficient des ESOPs et diminue dans le cas contraire.
Les résultats de Bova et Al (2013), nous encouragent
à valider notre troisième hypothèse autrement dis il
existe une relation positive entre la pratique d'AS et le niveau de divulgation
volontaire des entreprises.
En effet plus les entreprises syndiquées accordent aux
employés syndiqués des participations plus ceux-ci diminuent
leurs négociations et cela facilite aux entreprises de divulguer plus
d'informations volontairement sans avoir peur des négociations des
syndicats.
102
Conclusion :
Tout au long de ce chapitre qui constitue notre partie
empirique, nous avons montré l'impact indirect de l'AS sur le niveau de
divulgation volontaire. Nous avons eu recours aux équations
structurelles et dégagé 3 principaux modèles le premier
nous a permis de déduire la relation entre le taux de syndicalisation et
le niveau de divulgation volontaire, le deuxième pour déduire la
relation entre l'AS et le taux de syndicalisation et enfin la relation entre
l'AS et le niveau de divulgation volontaire au sein des entreprises
françaises syndicales appartenant au indice SBF 120.
Nous pouvons déduire que dans les entreprises
syndicales, le niveau de divulgation volontaire diminue avec un pouvoir de
négociation élevé d'où celles-ci accordent des
participations à ces syndicaux afin de faciliter la divulgation et
diminuer les accords collectives. Le schéma ci-dessous nous
résume la relation indirecte entre l'AS et le niveau de divulgation
volontaire dans les entreprises françaises syndicales appartenant
à l'indice SBF 120.
H2 : Relation positive
Le pouvoir syndical de négociation (PS)
H1 : Relation négative
Le niveau de divulgation volontaire (DISCOR)
Actionnariat salarié (AS)
H3 : Relation positive
Figure n° 6 : relation entre PS, AS et niveau de
la divulgation des
entreprises
103
Conclusion générale
104
Encouragées par les pouvoirs publics, les entreprises
développent depuis plusieurs années leurs structures
d'actionnariat en impliquant les salariés dans la vie financière
ainsi que boursière de leurs entreprises à travers deux
mécanismes : l'épargne salariale et l'AS.
Dans cette étude, nous nous sommes
intéressés à l'effet de l'actionnariat sur le niveau de
divulgation volontaire. Autrement dit l'objectif de notre étude est de
tester premièrement si le niveau divulgation diminue si le pouvoir
syndical de négociation est élevé, deuxièmement si
cette relation peut être limitée par l'attribution des actions
à l'employé syndiqué et enfin de tester l'impact de
l'actionnariat salarié sur le niveau de la divulgation volontaire.
Certes il y a plusieurs théories essentielles qui
peuvent mettre en évidence l'impact de l'AS sur le niveau de la
divulgation. La théorie d'agence d'où l'AS est
considéré comme un mécanisme de gouvernance visant
à aligner les intérêts des dirigeants à ceux des
propriétaires de l'entreprise et la divulgation volontaire qui est
considérée comme un mécanisme de gouvernance
destiné à atténuer les coûts d'agence ; la
thèse de l'enracinement des dirigeants d'où l'AS est
adopté par les dirigeants en vue de garder leur position dans
l'entreprise et par la suite de s'enraciner à travers leurs
réseaux rationnels. Quant à la théorie des parties
prenantes, le salarié est considéré comme étant une
partie permanente qui a un droit légitime au sein de l'entreprise
pouvant affecter ou être affectée par les autres parties en
relation avec l'entreprise.
Les motifs de notre étude ont multiples. On peut citer
les exemples suivants : la rareté des études portant sur
l'actionnariat salarié (surtout les salariés syndiqués) et
la concentration sur l'actionnariat des dirigeants, la rareté des
études portant sur le contexte français et la concentration sur
le contexte américain et la rareté des étude portant sur
les entreprises appartenant à la SBF 120 et la concentration des
études sur les entreprises appartenant à l'indice SBF250.
105
Pour cela nous avons examiné empiriquement l'impact de
l'AS sur le niveau de la divulgation volontaire des entreprises en utilisant la
régression PLS (Partial Least Squares régression) sur un panel de
72 entreprises appartenant à l'indice SBF 120 sur une période de
4 ans (2010-2013). Par ailleurs, nous avons analysé non seulement
l'effet de l'AS sur le niveau de divulgation volontaire mais aussi l'effet du
niveau de la divulgation volontaire sur le pouvoir de négociation et
l'effet de l'AS sur le pouvoir syndical de négociation.
A l'issue de cette étude, nos tests démontrent
bien qu'il existe une relation statistiquement significative entre l'AS et le
niveau de divulgation volontaire. En effet selon les études
antérieures, nous avons trouvé premièrement, qu'il existe
une relation significative et négative entre le niveau de divulgation
volontaire et le pouvoir syndical de négociation. Deuxièmement
l'AS des syndicaux a un impact positif sur leur négociations d'où
indirectement l'AS a un effet positive sur le niveau de la divulgation
volontaire.
La contribution de notre étude se réside dans
nos modèles et des proxys que nous avons utilisés pour la mesure
du niveau de divulgation volontaires des entreprises, qui peuvent être
utilisés dans la littérature concernant ce thème.
Toutefois, au niveau empirique, les retraitements que nous
avons effectué sur notre échantillon ont affaiblit sa
représentativité par rapport aux autres recherches
effectuées. Donc nous devons être prudents sur la
généralisation de nos résultats.
Comme thème de recherche l'AS demeure toujours une
piste de recherche intéressante. Nous nous attendons dans le futur
proche à l'apparition de nouvelles réflexions portées sur
des mesures de la valeur partenariale.
Espérons bien que la formule de l'AS se
développera d'avantage dans notre pays pour que les chercheurs puissent
travailler sur le contexte tunisien. Malgré
106
que cette formule de participation n'existe pas en Tunisie
à cause de la domination des PME sur le marché et l'existence
d'un nombre très limité des entreprises adoptant seulement
l'actionnariat des dirigeants via le stock option.
107
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118
Annexes
Liste des annexes
Annexe 1 : pourcentage de l'AS entre 2010 et
2013 119
Annexe 2 : taux de syndicalisation entre 2010
et 2013 121
Annexe 3 : Définition et mesure des
variables 123
Annexe 4 : Echantillon final
124
Annexe 5 : Output Stata
125
119
Annexe 1 : pourcentage de l'AS entre 2010 et 2013
Entreprises
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Accor
|
1.08
|
1.12
|
0.69
|
0.62
|
Aéroport Paris
|
2.2
|
1.6
|
1.7
|
1.7
|
Air France
|
11.8
|
9.8
|
9.5
|
7.2
|
Air liquide
|
1.6
|
1.6
|
2.1
|
2.4
|
Alcatel
|
4
|
4
|
4
|
3
|
Alstom
|
1.32
|
1.32
|
1.45
|
1.31
|
Alten
|
1.13
|
1.03
|
0.86
|
1.44
|
Altran
|
1.8
|
0.58
|
0.56
|
0.56
|
Arkema
|
4.9
|
4.8
|
4.9
|
4.1
|
Atos
|
3.6
|
2.18
|
2.1
|
1.7
|
Biomrieux
|
0.62
|
0.91
|
1.18
|
0.55
|
Bourbon
|
0.84
|
0.84
|
0.83
|
0.79
|
Bouygues
|
18.99
|
23.33
|
24
|
24.81
|
Bull
|
0.75
|
0.6
|
0.6
|
0.6
|
Bureau veritas
|
0.82
|
0.75
|
0.62
|
1.24
|
Cap Gemini
|
3.6
|
3.4
|
6.6
|
6.4
|
Carrefour
|
1.04
|
1.04
|
1.17
|
1.09
|
CGG Veritas
|
0.05
|
0.05
|
0.05
|
0.04
|
Club med
|
0.2
|
0.1
|
0.1
|
0.1
|
Danone
|
0.1
|
0.07
|
0.04
|
1.3
|
Dassault systems
|
0.01
|
0.02
|
0.02
|
0.02
|
EDF
|
2.39
|
1.84
|
1.85
|
1.8
|
Eiffage
|
26.2
|
28
|
29.2
|
28.2
|
Eramet
|
0.12
|
0.13
|
0.12
|
0.2
|
euler hermes
|
2.81
|
3.28
|
2.79
|
0.09
|
Eutelsat
|
1.36
|
0.7
|
0.65
|
0.65
|
Faurecia
|
0.15
|
0.24
|
0.3
|
0.25
|
Favely transport
|
1.91
|
0.51
|
1.01
|
0.1
|
Foncière des régions
|
0.79
|
0.17
|
0.15
|
0.24
|
France télécom
|
4.61
|
4.81
|
4.61
|
4.63
|
GDF
|
2.8
|
2.9
|
2.3
|
2.35
|
Havas
|
0.05
|
0.05
|
0.06
|
0.09
|
Imerys
|
0.28
|
0.26
|
0.24
|
0.21
|
Ingenico
|
0.24
|
0.25
|
0.25
|
0.24
|
120
IPSOS
|
1.41
|
1.43
|
1.76
|
1.73
|
Lagardère
|
1.34
|
1.49
|
1.45
|
2.13
|
Le Grand
|
4.82
|
4.12
|
3.8
|
3.9
|
M6
|
0.13
|
0.11
|
0.11
|
0.14
|
Maurel and Prom
|
0.76
|
0.86
|
0.98
|
1.06
|
Michelin
|
1.8
|
1.6
|
1.6
|
1.8
|
Neopost
|
1.66
|
1.91
|
1.71
|
1.94
|
Nexity
|
1.73
|
1.31
|
1.81
|
2.69
|
orpea
|
0.16
|
0.16
|
0.16
|
0.12
|
Pernord Ricard
|
1.32
|
1.32
|
0.79
|
0.79
|
Peugeot
|
2.79
|
3.26
|
3.23
|
3.57
|
Rémy Cointreau
|
0.01
|
0.01
|
0.01
|
0.97
|
Rubis
|
0.97
|
0.98
|
0.97
|
0.98
|
Renault
|
3.09
|
3.06
|
2.97
|
2.61
|
Safran
|
9.63
|
3
|
3.06
|
15.46
|
Sanofi
|
1.44
|
1.38
|
1.31
|
4.63
|
Schneider Electric
|
4.11
|
4.55
|
4.44
|
4.19
|
SEB
|
3.8
|
3.09
|
2.77
|
3.35
|
Sodexo
|
1.07
|
1.07
|
1
|
1
|
Technicolor
|
0.35
|
0.14
|
0.08
|
16
|
TF1
|
5.7
|
6.2
|
7.2
|
6.9
|
Thales
|
2.92
|
3.14
|
3.05
|
2.13
|
Total
|
4
|
4.4
|
4.6
|
3
|
Valeo
|
0.12
|
0.11
|
0.16
|
0.16
|
Steria
|
20.4
|
21
|
22.7
|
24.17
|
Icade
|
0.77
|
0.39
|
0.36
|
0.24
|
JC Decaux
|
0.08
|
0.09
|
0.09
|
0.08
|
Solocal groupe
|
0.6
|
0.6
|
0.5
|
0.4
|
Plastic Omnuim
|
1.88
|
1.62
|
1.5
|
1.3
|
Rexel
|
0.86
|
0.6
|
1.41
|
0.88
|
Saint Gobain
|
10.07
|
8
|
8.4
|
11.3
|
Saft
|
2.51
|
2.49
|
1.43
|
1.43
|
Technip
|
2
|
2.65
|
1.85
|
1.85
|
Unibail
|
0.3
|
0.3
|
0.3
|
0.3
|
Vallourec
|
3.41
|
4.97
|
7.14
|
7.37
|
Veolia
|
5.4
|
1.71
|
1.3
|
1.23
|
Vicat
|
4.67
|
4.65
|
4.45
|
4.45
|
Virbac
|
0.42
|
0.45
|
0.34
|
0.34
|
121
Annexe 2 : taux de syndicalisation entre 2010 et
2013
Entreprises
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Accor
|
15,031
|
10,073
|
10,321
|
5,140
|
Aéroport Paris
|
0,153
|
0,070
|
0,070
|
0,071
|
Air France
|
0,000
|
0,000
|
0,030
|
0,031
|
Air liquide
|
0,711
|
0,995
|
1,014
|
1,046
|
Alcatel
|
53,473
|
53,474
|
53,475
|
53,470
|
Alstom
|
0,178
|
0,154
|
0,158
|
0,155
|
Alten
|
0,183
|
0,149
|
0,489
|
0,219
|
Altran
|
0,517
|
0,681
|
0,666
|
0,617
|
Arkema
|
0,330
|
0,319
|
0,342
|
0,345
|
Atos
|
0,373
|
0,371
|
0,392
|
0,376
|
Biomrieux
|
0,414
|
0,401
|
0,275
|
0,183
|
Bourbon
|
0,000
|
0,058
|
0,058
|
0,163
|
Bouygues
|
0,161
|
0,170
|
0,299
|
0,403
|
Bull
|
0,082
|
0,078
|
0,075
|
0,076
|
Bureau veritas
|
0,094
|
0,170
|
0,181
|
0,288
|
Cap Gemini
|
0,281
|
0,350
|
0,350
|
0,348
|
Carrefour
|
0,246
|
0,244
|
0,239
|
0,236
|
CGG Veritas
|
0,000
|
1,811
|
4,309
|
3,856
|
Club med
|
0,247
|
0,224
|
0,117
|
0,117
|
Danone
|
0,683
|
0,688
|
0,485
|
0,561
|
Dassault Systems
|
2,306
|
2,609
|
2,093
|
1,510
|
EDF
|
0,029
|
0,022
|
0,022
|
0,022
|
Eiffage
|
7,780
|
7,843
|
8,007
|
8,212
|
Eramet
|
6,620
|
6,659
|
6,578
|
6,520
|
Euler hermes
|
7,333
|
6,632
|
6,390
|
6,004
|
Eutelsat
|
3,750
|
3,188
|
3,748
|
4,051
|
Faurecia
|
0,243
|
0,285
|
0,269
|
0,261
|
Favely transport
|
7,137
|
8,949
|
9,127
|
8,716
|
Foncière des régions
|
3,058
|
2,933
|
4,138
|
4,138
|
France télécom
|
0,266
|
0,258
|
0,259
|
0,266
|
GDF
|
0,707
|
0,681
|
0,648
|
0,460
|
Havas
|
11,557
|
9,091
|
25,376
|
21,692
|
Imerys
|
0,538
|
0,415
|
0,431
|
0,512
|
Ingenico
|
2,564
|
2,047
|
1,726
|
2,579
|
IPSOS
|
1,985
|
1,409
|
1,458
|
1,411
|
Lagardère
|
2,011
|
2,552
|
2,447
|
2,411
|
Le Grand
|
2,247
|
2,289
|
2,240
|
2,320
|
122
M6
|
0,997
|
1,248
|
1,185
|
1,773
|
Maurel and Prom
|
17,391
|
18,421
|
19,444
|
18,750
|
Michelin
|
1,405
|
1,407
|
1,449
|
1,463
|
Neopost
|
4,774
|
4,138
|
4,219
|
4,323
|
Nexity
|
2,867
|
2,811
|
2,713
|
2,639
|
Orpea
|
0,851
|
0,711
|
0,581
|
0,534
|
Pernord Ricard
|
2,032
|
1,720
|
1,401
|
2,757
|
Peugeot
|
0,061
|
0,067
|
0,058
|
0,063
|
Rémy Cointreau
|
10,136
|
10,354
|
12,576
|
11,714
|
Rubis
|
5,060
|
9,172
|
8,112
|
8,552
|
Renault
|
0,063
|
0,073
|
0,075
|
0,082
|
Safran
|
0,023
|
0,022
|
0,021
|
0,020
|
Sanofi
|
0,193
|
0,177
|
0,178
|
0,182
|
Schneider Electric
|
0,000
|
0,000
|
0,000
|
0,000
|
SEB
|
0,395
|
0,525
|
0,949
|
0,665
|
Sodexo
|
0,018
|
0,042
|
0,039
|
0,031
|
Technicolor
|
9,885
|
11,013
|
15,357
|
13,628
|
TF1
|
7,544
|
8,022
|
8,387
|
8,313
|
Thales
|
20,503
|
13,411
|
12,342
|
13,286
|
Total
|
0,384
|
0,382
|
0,250
|
0,258
|
Valeo
|
0,153
|
0,249
|
0,228
|
0,134
|
Steria
|
4,855
|
4,420
|
4,390
|
4,349
|
Icade
|
7,298
|
5,914
|
5,549
|
6,091
|
JC Decaux
|
3,282
|
12,638
|
11,171
|
11,778
|
Solocal groupe
|
0,000
|
0,416
|
0,486
|
0,538
|
Plastic Omnuim
|
0,000
|
3,640
|
2,971
|
2,889
|
Rexel
|
5,126
|
2,952
|
3,179
|
4,580
|
Saint Gobain
|
15,000
|
14,985
|
15,000
|
15,551
|
Saft
|
1,791
|
2,036
|
1,543
|
2,129
|
Technip
|
0,150
|
0,131
|
0,132
|
0,160
|
Unibail
|
2,952
|
3,054
|
2,964
|
2,980
|
Vallourec
|
0,598
|
0,575
|
0,570
|
0,568
|
Veolia
|
9,292
|
9,679
|
9,653
|
9,950
|
Vicat
|
7,831
|
7,522
|
7,560
|
7,497
|
Virbac
|
3,797
|
3,586
|
3,583
|
3,772
|
123
Annexe 3 : Définition et mesure des
variables
Variable
|
Définition
|
Mesure
|
Variables indépendantes
|
Part
|
% de détention d'action par les salariés.
|
% de l'AS
|
PS
|
% des employés syndiqués par rapport au total
des employés
|
Taux de syndicalisation = nombre des
salariés syndiqués / nombre total des salariés
|
Part*PS
|
% des employés syndicats ayant une participation dans
l'entreprise
|
% de l'AS des employés syndiqués
|
Variable dépendent : le niveau de la divulgation
volontaire
|
MF
|
Variable qui prend la valeur de 1 si l'entreprise
libère des prévisions en N,
0 sinon
|
Variable binaire
|
NMF
|
Le nombre des prévisions par an
|
LOGNMF = log (1+ NMF)
|
NGMF
|
Le nombre des Goods News
|
LOGNGMF= log (1+NGMF)
|
NBMF
|
Le nombre des Bads News
|
LOGNBMF= log (1+ NBMF)
|
CC
|
Variable qui prend la valeur de 1 s'il existe une
conférence téléphonique tenue par l'entreprise pour N,
0 sinon
|
Variable binaire
|
NCONC
|
Le nombre de conférences téléphoniques
tenues par l'entreprise
pour N
|
LOGNCONC= log (1+NCONFC)
|
FOGINV
|
une mesure de la lisibilité des
états financiers.
|
calculé suivant Li (2008) multiplié par -1
|
LENGTHINV
|
logarithme naturel du nombre de mots
|
calculé suivant Li (2008) multiplié par -1
|
Variables de contrôle
|
SIZE
|
Logarithme naturel du total actif
|
LOG (total actif)
|
LEV
|
Levier financier
|
LEV= endettement net / total capitaux propres
|
ROA
|
Un indicateur sur la rentabilité de l'entreprise par
rapport à son actif total
|
ROA= résultat net / total
actif
|
ANALYFOL
|
Nombre des analystes qui suivent l'entreprise durant
l'année N
|
|
Annexe 4 : Echantillon final
Echantillon final : 72 entreprises
Accor
Aéroport Paris
Club med
Danone
Le Grand
M6
TF1
Thales
Air France
Air liquide
Dassault Systems
EDF
Maurel and Prom
Michelin
Total
Valeo
Alcatel
|
Eiffage
|
Neopost
|
Steria
|
Alstom Alten Altran
|
Eramet
Euler hermes Eutelsat
|
Nexity Orpea
Pernord Ricard
|
Icade
JC Decaux Solocal groupe
|
Arkema
Atos
Faurecia
Favely transport
Peugeot
Rémy Cointreau
Plastic Omnuim
Rexel
Cap Gemini
|
Ingenico
|
SEB
|
Veolia
|
|
|
|
|
Carrefour
|
IPSOS
|
Sodexo
|
Vicat
|
CGG Veritas
|
Lagardère
|
Technicolor
|
Virbac
|
124
Biomrieux
|
Foncière des régions
|
Rubis
|
Saint Gobain
|
Bourbon
|
France télécom
|
Renault
|
Saft
|
Bouygues
|
GDF
|
Safran
|
Technip
|
Bull
|
Havas
|
Sanofi
|
Unibail
|
Bureau veritas
|
Imerys
|
Schneider Electric
|
Vallourec
|
Annexe n°5 : output stata
(R)
/- / / / J
/ / /-/ / // 12.1 Statistics/Data Analysis
Notes:
Copyright 1985-2411 StataCorp LP 5t a4t aCor p
4905 Lakeway Drive
College Station, Texas 77845 USA
800-STATA-PC hiip://
www.siaia.com
979-696-4600 stata@
stata. com
979-696-4661 (fax)
. ·(12 variables, 288 observations pasted into data
editor)
. xtset id annee, yearly
panel variable: id (strongly balanced)
time variable: 2016 to 2613
ar delta: 1 an
year
summarize
|
discor
|
as
|
ps
|
variable
|
|
|
obs
|
discor
|
I
|
|
288
|
as
|
I
|
|
288
|
Ps
|
I
|
|
288
|
roa
|
I
|
|
288
|
totalactif
|
I
|
|
288
|
taille
|
|
|
288
|
lev
|
|
|
288
|
secteur_act
|
|
|
288
|
analyste
|
|
|
288
|
1.11314 .1558153 .8082536 2.878231
roa totalactif taille lev secteur_act analyste
mean std. Dev. min Max
2.97625 5.086833 .01 29.2
4.06686 7.489774 0 53.47464
.9702666 8.1881 -.2113381 94.13087
2.86e+07 1.82e+08 815 1.61e+09
11.33396 3.213075 6.703188 21.19865
.1923427 .5474682 -2.978813 4.836002
.5138889 .500677 0 1
16.37153 7.049661 2 34
correlate discor as ps roa totalactif taille lev secteur_act
analyste (obs=288)
I discor as
|
Ps
|
roa total a--f taille lev serteu-.t analyste
|
discor as Ps roa totalactif taille lev
secteur_act analyste
1.0000
- 0. 0237 0.0647 -0. 0312 -0. 0131
- 0.0033
- 6. 0585
m .0305
m . 3193
1.0000 0.0526 -0. 0549 -0.0500
- 0.0496
- 0.0482 0. 04 52 0. 0326
1.0000
0.0147
-0. 0585
- 0. 0520
- 6.0188 0.0612 0.0079
1.0000
-0.0187
- 0. 0108 6.4856 0.1116
- 0. 0807
1.0000
0.0216
6.0679
- 0.1565
- 0.1314
1.0000 6. 026 5 0.1211 -0.1092
1.0600
0.0680
-0.1393
1.0000
-0.0938 1.0000
Coef. std. Err.
z P.IzI [95% cont. Interval]
.8287116
.5942007
.2017028
.1628862
.8753924
2.561979
1.147963
2.309938
5.223089
.5094606
- 1.121537
- 4.819683
5.69 6. 666
0.68 0.497
0.68 0. 937
as I
Ps I
secteur_act I
_cons I
Equation Obs Parms RMSE chi2
ps 288 3 1.455418 0.0525 5.27 0.0371
as 288 2 6.639578 0.7096 4.73 0.0942
discor 288 3 .1580438 0.0324 33.22 0.0000
discor I
as I .8120997 .1660839 4.89 0.000 .4865813 1.137618
lev I -.0035033 .0181027 -0.19 0.847 -.038984
.0319775
analyste I .0668767 .0013217 5.20 6.666 .6642863 .0094671
_cons I .9767938 .0617332 15.73 6.066 .8497988 1.691789
Endogenous variables: ps as discor
Exogenous variables: roa taille secteur_act lev analyste
. reg3 ( PS = DISCOR roa taille) (AS= PS
three-stage least-squares regression
Equation ohs Parms RMSE
|
secteur_act
|
) ( DISCOR = AS analyste )
chi2 P
|
PS
|
288
|
3 7.473657
|
0.0008
|
4.39 0.2227
|
AS
|
288
|
2 5.18972
|
-0.0445
|
0.68 0.7129
|
DISCOR
|
288
|
2 .1915708
|
-0.5169
|
36.99 0.0000
|
I
|
Coef.
|
Std. Err.
|
P,.IZI
|
[95% Conf. Interval]
|
PS I
|
|
|
|
|
DISCOR I
|
|
|
-0.42 0.676
|
|
roa I
|
-.0137117
.0137164
|
8..0
07972
.0507933
|
0.27 6.787
|
-.0.39.578
.1132635
-.0858367 .1132695
|
taille I
|
-.2877697
|
.1421959
|
-2.02 0.043
|
-.5664085 -.0090108
|
_cons I
|
11.30028
|
10.11395
|
1.12 0.264
|
-8.522703 31.12326
|
AS I
|
|
|
|
|
PS I
|
|
.3251323
|
-0.36 0.720
|
-.7207
|
secteur_act I
|
-.11663899
.5164463
|
.631628
|
0.82 0.413
|
.754g64
-.7209719 1. 754464
|
_cons I
|
3.184922
|
1.225511
|
2.66 6.069
|
.7829645 5.586879
|
DISCOR I
|
|
|
|
|
|
AS 1.0230753
|
.022652
|
1.02 0.308
|
-.0213217 .0674724
|
analyste I
|
.0O6997
|
.0013833
|
5.06 0.000
|
.0042858 .0097081
|
_cons I
|
.9299109
|
.0625691
|
14.86 0.000
|
.8072778 1.052544
|
125
-.0906852 .7476442 -.1134709 1.24608
.0346266 .1660934 .1294868 7.774348
-2.62 0.009 4.50 0.000 -0.88 0.381 0.16 0.873
-.1587122 -.0226581
.4221071 1.073181
-.3672604 .1403185
-13.99136 16.48352
Ps
discor roa taille _cons
. reg3 ( ps = discor roa taille) (as= ps secteur_act ) (
discor = as lev analyste ) three-stage least-squares regression
126
Table des matières
Introduction générale ..3
Chapitre 1 : l'actionnariat salarié : une
motivation pour
la divulgation volontaire . ..7
Section 1 - Le développement international de
l'actionnariat salarié......9
1.4 - Un aperçu historique...9 1.5 - Les premiers
outils de l'actionnariat salarié...10
1.2.1- Employee Stock Ownership Plans (ESOP)....10 1.2.2-
Profit Sharing Plans (PSP)......11 1.2.3- Plans 401(K)....11 1.2.4- Employee
Stock Purchase Plan (ESPP)...11
1.3- Les motivations de différentes parties face
à la mise en place de l'Actionnariat salarié......12
1.3.3 - Les motivations
économiques....12 1.3.4 - Les motivations
managériales....14 Section 2- Les pratiques de
l'Actionnariat Salarié dans le monde....17 2.3 -Les pratiques de
l'actionnariat salarié en France.....18 2.3.1 -Le cadre
légal.....18 2.3.2 -Les différentes phases de l'évolution
du cadre juridique....18 2.3.3 -Les modalités de détention
d'actions par les salariés.....23 2.1.3.1 -Directement....23
2.1.3.2- Indirectement...23
127
2.3.4 -Les modalités de participation des salariés
24
2.1.4.1 -L'épargne salariale .25
2.1.4.2 -L'actionnariat salarié ..29
2.4 -L'état de l'actionnariat
salarié dans le reste du monde ...31
2.4.1 -Actionnariat Salarié en Belgique ...32
2.4.2 -Actionnariat salarié au Royaume-Uni 33
2.4.3 -L'AS au Canada 35
2.4.4 -Autres pays .35
Section 3- La divulgation volontaire des
entreprises ...36
3.3 -Les motivations de la divulgation volontaire .37
3.3.1 -Les opérations des marchés des capitaux
37
3.3.2 -Le contrôle de l'entreprise 37
3.3.3 -La rémunération en actions ...38
3.3.4 -Augmentation de la couverture des analystes 38
3.3.5 -La signalisation des gestionnaires performants 39
3.3.6 -Les limites de la divulgation obligatoire des informations
39
3.4 -Les contraintes de la divulgation volontaire ..39
3.4.1 -La divulgation antérieure ..39
3.4.2 -Les coûts de propriété 40
3.4.3 -Les coûts d'agence 40
3.4.4 -Les coûts politiques .41
3.4.5 -Les coûts de litige .41
128
Chapitre 2 : Cadre théorique et revue de la
littérature...43
Section 1- Le cadre théorique .45
1.1 - La théorie de l'agence 45
1.1.1 -L'actionnariat salarié : un outil de
convergence des
intérêts 45
1.1.2 -La divulgation volontaire : un outil de
réduction des coûts
d'agence 46
1.2-La théorie de
l'enracinement 48
1.1.1 -Les implications de théorie de l'enracinement sur
l'actionnariat
salarié .48
1.3 - La théorie de l'économie binaire 49
1.4 - La théorie des parties prenantes .50
1.4.1-Les salariés comme des parties
prenantes .50
1.4.2 -La divulgation volontaire : un outil informationnel
pour les
parties prenantes .51
1.5 - La théorie des signaux 52
1.6 - La théorie de légitimité ..54
Section 2 : La revue de la littérature
...56
2.2 -Le pouvoir syndical de négociation .56
2.2.1 -Le pouvoir syndical et la rémunération des
salariés ..57
2.2.2 -L'impact du pouvoir syndical sur la performance .57
2.2.3 -L'impact du pouvoir Syndical sur la
répartition de la valeur
ajoutée . .58
2.3 -La divulgation volontaire des entreprises 59
129
2.3.1 -La divulgation volontaire et le suivi des analystes
...59
2.3.2 -L'impact de la divulgation volontaire sur les
investisseurs 60
2.3.3 -Les pratiques de la divulgation volontaire dans les
entreprises
familiales ...61
2.4 -L'impact de l'Actionnariat Salarié sur le
pouvoir syndicale et la
divulgation volontaire des informations .61
Chapitre 3 : Méthodologie de la recherche et
interprétation
des résultats 64
Section 1- la formulation des hypothèses
de recherche
Section 2 - la méthodologie de recherche
|
66
.68
|
2.1 -Approche de recherche
|
68
|
2.1.1 -L'approche inductive
|
.69
|
2.1.2 -L'approche déductive
|
69
|
2.2 -Les types de recherche
|
...69
|
2.2.1 -La recherche causale
|
.70
|
2.2.2 -La recherche non causale
|
..70
|
2.3 -Le cadre épistémologique de la recherche
|
.71
|
2.4 -Contexte de recherche
|
71
|
2.5 -Source de données et période d'estimation
|
73
|
2.5.1 -Source de données
|
73
|
130
2.5.2 -Période d'estimation
|
..74
|
2.5.3 -Modalité de collecte de données
|
76
|
Section 3 -Mesures des variables
|
...77
|
3.1- Mesures de la divulgation volontaire issues
de la littérature
|
.77
|
3.1.1-Les prévisions des résultats
|
79
|
3.1.2-Conférences téléphoniques
|
80
|
3.1.3-Lisibilité des rapports annuels
|
81
|
3.1.4-Le score de divulgation
|
.82
|
3.2-Mesures de l'actionnariat salarié selon la
littérature
|
.82
|
3.3-Mesure du pouvoir syndical de négociation selon la
littérature
|
83
|
3.4-Les variables de contrôle
|
...84
|
3.4.1-Secteur d'activité
|
...84
|
3.4.2-Taille de l'entreprise
|
..85
|
3.4.3-ROA :Le Return On Assets
|
..86
|
3.4.4-Effet de levier .
|
.86
|
3.4.5-Suivi des analystes
|
88
|
Section 4 -Présentation des modèles et
identification des variables...89
Section 5 -Analyse et interprétation des
résultats .. 91
5.1-Méthode économétrique
utilisée : l'économétrie des données de
panel ..91
5.2-Méthode d'estimation 91
131
5.3-Présentation et interprétation des
résultats 92
5.3.1-Statistique descriptive ...92
5.3.2-Matrice de corrélation 94
5.3.3-Validation des hypothèses .95
Conclusion générale 103
Bibliographie ..107
Annexes 118
|