D.2.2. Les autres communautés
Les Juifs
installés en
Palestine parlent surtout
l'hébreu, bien que de
nombreux Colons Juifs
parlent l'une ou l'autre des
langues occidentales
(telle que
l'Anglais,
le français, le
Russe, etc.). Les
Adyguéens sont des caucasiens parlant
l'adyguéen (langue
caucasienne). Les
samaritains (environ 600
individus)
parlaient jadis
l'hébreu
samaritain, une
langue Chamito-
sémitique,
mais cette langue est
considérée
41 AMSON, Daniel. op cit, p244.
26
aujourd'hui comme
éteinte, car
l'hébreu samaritain
ne sert plus que comme langue
liturgique dans de rares
occasions. Les
samaritains qui
vivent en Palestine
parlent l'arabe
Palestinien,
alors que ceux qui
résident à Tel-
AVIV parlent maintenant
l'hébreu.
Pratiquement tous, les
arabes Palestiniens sont des
Musulmans Sunnites. En
CisJordanie, 80% des
habitants sont musulmans,
contre 12% de Juifs et 8% de
Chrétiens; à Gaza,
99% sont Musulmans, les
autres, Chrétiens
(0,7%) et Juifs
(0,3%).42
§.I.3. Les données historiques
Les premiers habitants
connus de la Palestine
historique furent les
Cananéens, qui n'ont
rien de commun avec les
Palestiniens arabophones
actuelles termes de Cananéen peut être
considéré comme un Synonyme du mot
phénicien.
D'ailleurs, le
terme phénicien est
la traduction grecque (K
Phénicia
signifiant K Pourpre »)
du mot Canaan. Les deux peuples,
les phéniciens et
les Cananéens,
parlaient la
même langue et avaient
les mêmes dieux.
Originaires
d'Egypte, les Cananéens
occupèrent la
Palestine et
l'actuel Liban au
IIIe
millénaire avant notre
ère. Les fondateurs des cités
telles que Tyr,
Sidon,
Byblos,
Jéricho, etc.
seraient de Cananéens.
I ls y
développèrent
l'artisanat, notamment
le travail du cuivre et
celui de la fonte du
bronze. Les Cananéens demeurèrent en
relation avec les
égyptiens de l'Ancien
empire, mais
ils
multiplièrent
aussi les contacts avec la
Mésopotamie, parce
qu'ils maîtrisaient
l'écriture
Cunéiforme, les
scribes Cananéens
transcrivirent aussi
bien
l'Akkadien, la
langue
internationale de
l'Epoque, que le
sumérien ou leur propre
langue sémitique
Cananéenne.
Afin de pallier
les difficultés de
l'Ecriture
Cunéiforme, les Cananéens
mirent au point un Système
d'écriture
hiéroglyphique
comportant une centaine de signes.
Les Cananéens parlaient une
langue Sémitiques
remarquablement proche de
l'hébreu, comme
d'ailleurs le
Babylonien,
l'Ougaritique, le
Moabite, le
Samaritain, le
Punique, l'Araméen,
l'Assyrien, le
Chaldéen,
l'édomite et
l'Amorrite.43
Comme la
Palestine était une
voie de passage
privilégiée en
Asie et Afrique
orientale, sa
situation en fit un
carrefour des influences
religieuses et
culturelles de
42 AMSON, Daniel. op. cit. P.245.
43 KAYYALI, Abdul- Wabab Said. Histoire de la
Palestine : 1896- 1940 (Trad de l'anglais par Anne- Marie Teeuwissen
Abouelaazem), Paris, l'Harmattan, 1985, 269p.
27
l'Egypte, de
la Syrie, de
la Mésopotamie et de
l'Asie mineure.
Néanmoins, la
Palestine resta
dominée par l'Egypte,
les envahisseurs, notamment
les Amorites (ou Amorrhéens),
les Hittites et les
Hourrites, furent
progressivement battus par les
Egyptiens et se fondirent
finalement dans le
peuple Cananéen avec
l'Affaiblissement du
pouvoir égyptien au
XIVe
siècle avant notre ère.
Les Hébreux et les
Philistins apparurent comme de nouveaux
envahisseurs en
Palestine.
D'ailleurs,
le mot Palestine
provient de plusieurs
transformations d'un mot servant à
designer les
Philistins : Pareset de
l'égyptien,
Palastu de
l'Assyrien,
Pelishtim de
l'hébreu. Au Ve
siècle avant notre ère,
l'historien grec Hérodote
employait le mot
Palaistine (pour «
Palestine ») une
région qu'il
situait entre la
Phénicie (le
Liban actuel) et
l'Égypte. C'est ce
qui explique qu'au
IIe siècle
de notre ère l'empereur Hadrien
créera une région qu'il nommera
provincia
Palestine,
désignée du seul nom
de Palestina à partir
du IVe
siècle jusqu'à
nos jours.
Bref, on ignore
l'origine exacte de ce
nom, mais on sait
qu'il fait référence aux
Philistins,
d'abord sous sa forme assyrienne ou
égyptienne, puis
répandue par la suite par
les Grecs, ensuite par
les Romains.
a) Le Royaume d'Israël
Il semble que
les premiers
Israélites se soient
installés dans la
région de la
Palestine vers 1200 avant notre
ère, soit avant que Moïse ne
libère son peuple de
l'esclavage et ne le
conduise hors d'Egypte. A
l'époque du roi
David, vers- 1000,
Jérusalem est encore un petit
village entouré d'une
population rurale,
très dispersée,
soit environ 5000
habitants répartis sur une
vingtaine de
sites.
La croissance de cette
population fut assez lente
et régulière, et
elle se poursuit sous le
roi Salomon,
mais Jérusalem resta une
agglomération de
taille Modeste, les
Israélites durent combattre non
seulement les Cananéens.
Mais aussi les
Philistins et les
Moabites. La bataille contre
les Philistins fut
particulièrement
ardue.44 Les
Philistins
faisaient partie des «
peuples de la mer ».
Venus de la Crète, leur
langue était
certainement apparentée aux langues
grecques qu'on parlait
alors en Grèce et à l'Ouest de
l'Asie
Mineure.
Les Philistins
s'étaient
installés sur la
Côte de la
Méditerranée, vers 1200 avant
notre ère, dans la
région qui est
aujourd'hui la bande de Gaza.
Ils fondèrent même un Etat
indépendant sur la Côte est de
la Palestine et
contrôlèrent un certain
44 KAYYALI, Abdul- Wabab said. Op. Cit, P.270.
28
nombre de villes dans le
Nord et dans l'Est. Le mot «
Palestine »
(délivré de «
Philistin ») servait
à désigner le pays des
Philistins. La menace
constante des Philistins força
les Israélites
à s'unir et à fonder une
monarchie.
Au Xe
siècle avant notre ère,
une Dynastie fut établie par
David, roi
d'Israël, qui
réussit à vaincre
les Philistins par
la suite ceux- ci furent
progressivement
assimilés par les
Cananéens. Puis les
Israélites et les
Cananéens se sont mélangés et ont
adopté certaines de leurs
coutumes. Sous le règne du roi
Salomon, fils et
successeur de David, le
peuple d'Israël put
jouir de la paix et de
la prospérité.
Cependant, à la mort du
roi Salomon (en 931), le
royaume fut divisé en deux Etats
d'une part, les
Israélites, les
descendants du patriarche Jacob,
fondèrent Israël
(appelée aussi «
Palestine ») au Nord,
d'autre part, les Judéens
(les Juifs) fondèrent
la Judée (royaume de Juda) au Sud.
En 722- 721, la
Palestine
(Israël) tomba aux
mains des Assyriens conduits
d'abord par Salmanazar V,
ensuite par Sargon II,
alors que la Judée fut
conquise par les
Babyloniens (Nabuchodonosor) en 586,
lesquels détruisent
Jérusalem et déportèrent vers
l'Egypte toute
l'élite
économique et
politique Juive,
environ 20.000 personnes.
Le royaume de Juda fut rattaché à la
Samarie et devint une
province
babylonienne.
C'est à cette époque que
le nom de Juifs servira
à désigner les
anciens
Israélites.
D'un point de vue
étymologique, un
Juif est un Judéen (de la
tribu de Juda),
c'est-à-dire un Hébreu
ou plutôt un converti
vivant selon les
lois, coutumes et croyances
du royaume de Judée (dont la
capital était
Jérusalem) du moins
selon ce qui est rapporté dans
la Bible
hébraïque.
Les Grecs employèrent
(Loudaio) pour désigner
les Juifs ; les
Romains les
appelèrent Judaei
plus tard, les Arabes
diront Yahoud. Mais tout ce
monde faisait encore partie
de la région qu'on
continuait
d'appeler la
Palestine.
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