18 Conclusion
Dans un contexte africain où la notion de maladie
chronique n'existe pas, les patients et les familles ont une mauvaise
perception de la MRC (Awah, 2006).Lorsque la décision de la dialyse est
retardée le plus longtemps possible, les chances de
récupération de la personne s'amenuisent. Par ailleurs, lorsqu'on
atteint cette étape de la maladie, l'itinéraire
thérapeutique est long avec des conséquences financières
énormes. Pour des raisons d'insuffisance de connaissances, le retard de
la dialyse entraine des décès précoces. De même,
l'interruption des séances de dialyse pour quelles raisons que ce soient
au cours du traitement, précipite le patient dans un désordre
total. L'ETP dialysé n'est pas formalisée et organisée
comme dans le cadre du Diabète, VIH etc. Mais, force est de constater
que dans certains hôpitaux, les infirmiers ne se sentent pas
concernés par l'ETP surtout avant la 1ère
séance de dialyse. L'ONI, (2010, p. 36), fait remarquer dans ce sens
que l'éducation thérapeutique prend de l'ampleur pourtant
peu de personnes savent vraiment ce que ce concept recouvre, certain la
confondant même avec l'auto-soin. Elle est au coeur de l'accompagnement
et particulièrement adaptée aux maladies chroniques. Les
infirmiers sont particulièrement bien placés pour la mise en
oeuvre de tels programmes.
Pour mener cette étude, deux théories ont
été convoquées : le caring et la théorie de
l'action raisonnée. De façon particulière, l'infirmier
constitue le personnel soignant le plus concerné par l'ETP (ONI, 2010).
Toutefois, elle s'organise en interdisciplinarité voire en
transdisciplinarité et l'infirmier en est le pivot central (Roland,
2013). D'autres sont également sollicités, en l'occurrence, les
patients et leurs associations.
De cette étude, il ressort que les informateurs ont une
connaissance de l'ETP et révèlent son importance dans
l'autogestion de la maladie par le patient dialysé. Cette connaissance
est acquise depuis la formation de base. Ensuite, dans une approche
humaniste, les répondants pensent que les infirmiers sont les mieux
placés pour éduquer les patients dialysés durant ses
séances de dialyses. Par contre, tous s'accordent que, seul le
médecin doit éduquer le patient pendant la prise de
décision de la dialyse. Aussi, le patient et/ou la famille ont une place
prépondérante dans leur éducation. L'éducation doit
tenir compte des besoins du patient de même que son avis. Les
associations n'ont pas été évoquées par les
infirmiers or elles constituent un appuie et un soutien pour les personnes
dialysées. Enfin, l'ETP n'a pas été remarquée
organisée de façon formelle, mais, chaque infirmier de son
côté, fait ce qu'il peut comme il le peut. Les facteurs
évoqués sont liée aux patients, aux infirmiers et au
service.
Arrivée au terme de ce développement qui a
consisté à mener une recherche sur la perception des infirmiers
sur l'ETP dialysé, une approche qualitative
phénoménologique de type clinique est celle qui a
été utilisée. Il a été tout d'abord
présenté l'état de la question, le cadre conceptuel, le
cadre théorique, ensuite la revue de littérature, la
méthodologie, la présentation des résultats et enfin la
synthèse et discussion des résultats. A cet effet, il est
suggéré que les infirmiers soient associés dans la
consultation pour la prise de décision de la dialyse. Aussi, faut-il
former les infirmiers du service sur l'ETP dialysé.
Il serait plus judicieux et complémentaire de voir la
perception des patients dialysés sur leur éducation. Ceci
permettra de trianguler les points de vue et d'être efficace dans la
proposition de solutions pour une éducation humaniste altruiste et
scientifique.
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