CONCLUSION GENERALE
Rappelons que notre travail a porté sur l'analyse
critique de la vie des journalistes des radios d'Uvira, cas de la RTNC/Uvira,
la RMP et la RTCM (2005-2012).
Comme tout autre travail, le journaliste a aussi ses exigences
impliquant les droits et les devoirs de l'employeur et de l'employé.
Rappelons avec le code de déontologie et d'éthique du journaliste
Congolais en son article 20, que « ... le journaliste doit avoir un
contrat personnel ... » et une rémunération pour garantir
son indépendance économique.
Le journaliste est donc celui qui, économiquement,
dépend de son métier.
Cependant, au regard de la vie de misère que
mènent les journalistes des radios d'Uvira, nous avons été
intéressé de faire une étude appropriée. Ceci
étant, il nous a été utile de poser premièrement
dans la problématique, la question de savoir si la misère du
journaliste provient-elle de lui-même ou de son employeurs.
En guise de réponse à cette question, nous avons
émis l'hypothèse qui a été confirmée
après notre descente sur le terrain, l'hypothèse selon laquelle
« les journalistes d'Uvira ne sont pas de responsables de leur vie
misérable, la responsabilité plutôt à leurs
employeurs.
Leurs difficultés sont connues : manque de moyens
matériels, pénurie de personnels formés et
expérimentés, assujettissement à une réalité
locale encore marquée par l'autoritarisme, faible structuration du jeu
politique ou absence de codification claire des rapports entre la presse et
d'autres instances de la société si nécessaires à
son développement (telles la justice ou le monde économique),
etc., toutes ces difficultés ayant leur traduction dans la difficile
pérennisation des entreprises de presse, et dans les carences
professionnelles fréquemment observées et
dénoncées. Dont le premier effet est de miner la
crédibilité d'une institution fragile qui repose, on l'oublie
souvent, sur la confiance du public et la reconnaissance par celui-ci de son
utilité... Tout indique, au minimum, une faible structuration de la
profession de journaliste, et l'exemple de médias d'Uvira est
significatif parce qu'il témoigne d'une situation «limite»
dans un pays probablement plus démuni que certains de ses voisins. Dans
une société vouée à l'informel au plan
économique, il semble bien que la presse n'offre qu'un reflet
fidèle de son milieu. Et qu'il serait illusoire de proposer de simples
stratégies volontaristes pour sortir de cet état de fait, les
conditions de l'environnement restant les mêmes. Toute adaptation
fonctionnelle «par le haut» du métier de journaliste, par
l'aménagement du cadre légal ou par l'injection de flux
financiers (pour la formation ou l'appui en matière d'équipement)
risque d'être assez inopérante dès lors que la
société ne se
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prête encore qu'imparfaitement à une modification de
comportements, dans des conditions
économiques sans grand changement.
Le journaliste Uvirois est pourtant un acteur qu'il faut
probablement apprendre à respecter
et mieux connaître lorsque l'on considère les
difficultés propres de sa tâche. L'exhorter à se
couler dans le moule normatif de la presse telle qu'elle est
conçue dans les pays développés
risque fort d'être inadéquat, toutes choses restant
égales par ailleurs.
Il reste que l'on parle ici d'une situation qui est transitoire :
la presse privée Uviroise, dans
sa configuration actuelle, a au plus une décennie
d'existence. Les efforts non négligeables de
consolidation, dès lors que le milieu s'y prête, et
la conscience très répandue parmi ses acteurs
des limites imparties par ce milieu, sont plus encourageantes que
ne le supposerait un rapide
examen, cet examen étant mené au surplus dans une
période de stagnation politique et sociale
sur l'ensemble du pays, dont on se gardera d'affirmer qu'elle est
appelée à perdurer.
Comme contribution dans cette réflexion, nous pouvons
proposer :
? A l'Etat Congolais
Pour libérer les journalistes de ce fléau, l'Etat
doit :
- Multiplier les efforts pour l'encadrement et la prise en charge
de la vie de leurs
journalistes ;
- Multiplier les actions de développement à
caractère socio-économique dont un certain
pourcentage servira au salaire des journalistes ;
- Doter les journalistes d'une formation complémentaire
par ex à celui de
l'enseignement supérieur et universitaire
spécifiquement dans le domaine de
l'information et communication ;
- Libéraliser et démocratiser la presse, car la
radio constitue un moyen efficace pour
transmettre les messages que ça soit aux autorités
politico-administratives qu'à la
population.
? Aux radios d'Uvira (employeurs)
- Recevoir le système de gestion du personnel d'une radio
;
- Créer des sources génératrice durable pour
de développement des radios ;
- Prise en charge des journalistes par les employeurs ;
- Mettre fin au détournement de ressources
financières ;
- Créer des partenariats ;
- Formation sur la prise en charge du journaliste ;
- Centralisation de recette de toute publicité,
communiqué ou émission ;
- Transparence lors de rémunération (salaire).
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? Aux journalistes de ces radios
A notre grand avis, pour que les journalistes puissent avoir une
bonne renommée, nous
les proposons ceux qui suivent :
- Eviter de vider le code de déontologie de leur
métier à son article ;
- Avoir une autre occupation génératrice pour sa
suivie ;
- Etre bien rémunéré (salaire).
En mettant l'introduction et la conclusion générale
en index, notre travail s'article sur trois
points principaux qui constituent chacun un chapitre :
Le premier chapitre porte sur les considérations
générales relatives à l'approche conceptuelle
et aux généralités sur la radio et le
métier du journalisme.
Le deuxième porte sur la présentation des radios
d'Uvira et en fin le troisième chapitre porte
sur la situation de la vie du journaliste dans les radios
d'Uvira.
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