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Analise critique de la vie des journalistes des radios d'Uvira. Cas de la RTNC sous station d'Uvira, la radio le messager du peuple, la radio Mitumba.

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par Bènèdict BARAKA BUKURU
Universite Libre Baptiste du Congo - Grade e fin de cycle 2013
  

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3.3. MODE DE DEPOUILLEMENT DES DONNEES

Pour des raisons de s'assurer que le travail ne souffre d'aucune erreur d'omission ou

de la non prise en compte de l'un ou de l'autre aspect relatif aux informations recueillies sur terrain, nous nous sommes proposé, conscient du volume du travail à faire, de procéder par un dépouillement manuel. C'est-à-dire, un dépouillement par pointage.

3.4. PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS 3.4.1. PRESENTATION DES RESULTATS

3.4.1.1. IDENTITE DES ENQUETES

Par rapport à l'identité de nos personnes ressources, 3 paramètres nous ont

particulièrement intéressés tels que nous l'avions mentionné ci-dessus et pour chacun d'eux, nous précisons en quoi il a été important dans cette recherche.

Tableau n°1 : Répartition des enquêtés selon leurs tranches d'âges

Tranches d'âges des enquêtés

Effectifs

%

1

De 18 à 24 ans

8

26,5

2

De 25 à 31 ans

11

37

3

De 32 à 38 ans

8

26,5

4

De 39 à 45ans

2

7

5

De 46 ans et plus

1

3

Total

30

100

Les données du tableau ci-haut nous illustrent que la tranche d'âge qui va de 18 à 38 ans, c'est celle qui s'adonne beaucoup plus à la profession journalistique. La raison ce que la plupart des personnes qui s'adonnent à cette profession sont surtout les en quête d'emploi et de survie.

Tableau n°2 : Répartition des enquêtés selon le genre

Les sexes des enquêtés

Effectifs

%

1

Masculin

21

70

2

Féminin

9

30

Total

30

100

Les données de ce tableau nous renseignent bien que les hommes sont majoritairement professionnels des médias par rapport aux femmes. La raison est que les nombreuses femmes non seulement qu'elles haïssent cette profession mais aussi elles font objet des plusieurs abus et conflits qui freinent leurs engagements dans la profession.

Tableau n° 3 : Répartition des enquêtés selon leurs statuts dans la profession

Statuts des enquêtés

Effectifs

%

1

Gestionnaire de la station

3

10

2

Journalistes

27

90

Total

30

100

De par ce tableau il est clair que notre principale cible dans cette enquête était les journalistes contractés et bénévoles qui représentent 90% des enquêtés. Ceci ne veut pas dire que nous sous-estimons la participation des gestionnaires des stations car ils sont faiblement

représentés. Ceci veut dire tout simplement que nous avons un choix judicieux des personnes susceptibles de nous disponibiliser des bonnes informations relatives à notre recherche.

Tableau n° 4 : Répartition des enquêtés selon leurs niveaux d'étude

Niveaux d'études

Effectifs

%

1

Licence

8

27

2

Gradué

9

30

3

Diplôme d'Etat

13

43

4

Primaire

-

 

5

Sans niveau

-

 

Total

30

100

Il ressort de ce tableau que la majorité de chevaliers de plume qui oeuvrent dans les chaines de radios à Uvira sont des diplômés d'état comme le montre les résultats de ce tableau soit 43% suivi de gradué qui représentent 30% et 27% des licenciés.

3.4.1.2. QUESTIONS PROPREMENT DITES DE L'ENQUETE Question n°1 : avez-vous un contrat du travail qui vous lie avec votre station ou

employeur.

Tableau n° 5 du contrat du travail des journalistes radios d'Uvira

Réaction

Effectif

%

Oui

9

30

Non

21

70

Total

30

100

La majorité des journalistes radios de la cité d'Uvira travaillent sans un contrat qui le lie à leurs employeurs. Ceci laisse penser que leur engagement se fait sur base de camaraderie sans les préalables conditions liées au travail. Seuls une minorité des journalistes de la chaine nationale détiennent les contrats.

Question n°2 : si oui, le salaire que vous recevez parvient-t-il à vous aider à nouer les deux bouts du mois ?

Tableau n°7 de la satisfaction par le salaire reçu

Degré de satisfaction par le salaire

Effectif

%

Rarement

2

22

Difficilement

7

78

Total

9

100

53

Difficilement, telle est la réaction de la majorité des journalistes ayant répondu à cette question sans pour autant dévoiler de combien il gagne par mois pour couvrir leur besoin. La raison est simple et coïncide avec les arguments qui soutiennent que le journalisme est un sale métier et sale boulot. Contrairement aux défenseurs de ce métier qui soutiennent que le journalisme était métier noble, les journalistes de la cité d'Uvira sont loin de cette noblesse du métier journalistique.

Question n°3 : si vous n'avez pas un contrat du travail, que faites-vous pour votre survie ?

Tableau n°8 : Des mécanismes palliatifs à l'absence du contrat

Alternatives pour pallier au manque du contrat

Effectif

%

Débrullandisme

9

43

Cumul de fonction d'enseignant avec le journalisme

5

24

Petit commerce

7

33

Total

21

100

Faute d'une bonne rémunération, les chevaliers de la plume de la cité d'Uvira se lancent dans la débrouillardise pour survivre. D'autres par ailleurs recourent au cumul avec la carrière enseignant et exercent de petit commerce. L'on comprend à partir de ces éléments les premiers indices qui font que la vie des journalistes de la cité soit caractérisée par une misère généralisée.

Question n°4 : est-ce qu'il y a des journalistes qui ont d'autres occupations à part celles qui concernent leur métier ?

Tableau n°9 autres occupations à part le métier de journaliste

Réactions

Effectif

%

Oui

27

90

Non

3

10

Total

30

100

La grande partie des journalistes exercent d'autres occupations en dehors du métier de journaliste. C'est notamment l'enseignement, le petit commerce et d'autres activités libérales.

Question n°5 : si oui, qu'est-ce qui est à la base de cette situation ? Tableau n°10 causes de cette situation

54

Réactions

 

Effectif

%

Insuffisance ou inexistence du salaire ou prime

18

67

Détournement des fonds par les gestionnaires

6

22

Faiblesse de mobilisation des fonds et de partenariats

3

11

Total

27

100

En réponse aux causes profondes de la vie de misère du journaliste d'Uvira, nous remarquons dans le tableau ci-haut que les réponses données par nos 27 enquêtés de toutes les 3 radios évoquent l'inexistence ou insuffisance du salaire ou prime. En égard à ce qui précède, nous pouvons confirmer notre hypothèse selon laquelle l'absence de salaires pour certains et l'insuffisance de salaires pour d'autres (les salaires indécents) et l'inexistence de contrat de travail sont à la base de la vie misérable des journalistes des radios d'Uvira.

Alors que le code de déontologique et d'éthique du journaliste du Congo ainsi que la déclaration de principe de fédération internationale des journalistes stipule, comme déjà dit, que le journaliste doit économiquement, dépendre de sa profession en ayant une rémunération suffisante, les journalistes d'Uvira par contre sont loin de cette disposition.

Nous avons dit avec la déclaration universelle des droits de l'homme que « tout travail doit produire des biens économiques ou des services. Ces produits devraient faire l'objet de contentement de celui qui travaille dans la mesure où il reçoit, en contrepartie, l'équivalent compensatoire de ses efforts ».

Ce qui est vrai est que, généralement, le journaliste d'Uvira ne vit pas de sa profession. Raison pour laquelle il se lance dans d'autres occupations pour sa survie.

Lors de nos recherches, nous avons pu constater qu'à part la RTNC qui reçoit de petites subventions de l'Etat, mais insignifiantes, dans d'autres radios le concept salaire n'a pas de place.

Question n°6 : Est-ce que les employeurs fournissent des efforts pour mobiliser les fonds en vue de payer les journalistes ?

Tableau n°11 De la mobilisation des fonds par les initiateurs de chaines de radios d'Uvira

Réactions

Effectif

%

Oui

20

67

Non

10

23

Total

30

100

La majorité des enquêtés reconnaissent les efforts engagés par leurs employeurs dans la mobilisation des fonds, malheureusement l'égoïsme des employeurs font que ces fonds soient mal géré. La raison est simple étant donné que l'idée de création d'une radio souvent ici à Uvira vient d'une personne qui se veut comme visionnaire et chef d'entreprise seul à décider.

55

Question n°7 : a qui peut-on attribuer la responsabilité de la vie de misère que mènent les journalistes des radios d'Uvira ?

Tableau n°12 De la responsabilité de misère des journalistes radios d'Uvira

Réactions

Effectif

%

Les journalistes eux-mêmes

11

37

Les employeurs

12

40

L'Etat congolais

7

23

Total

30

100

Ceci revient à confirmer notre hypothèse selon laquelle les journalistes d'Uvira ne sont pas responsables de leur vie misérable, mais la responsabilité incombe plutôt à leurs employeurs.

La création d'une radio demande au préalable une réflexion stratégique axée entre autres sur la prise en charge du personnel.

En tant qu'employeur, on doit se rassurer qu'on est en mesure de payer son personnel, comme nous l'avons dit dans le point précédent e rapport avec le code de déontologie et d'éthique du journaliste Congolais « ... le journaliste a droit à une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique».

Lors de nos recherches, nous avons pu constater que certains employeurs sont disposés à investir dans les matériels chers sans penser faire de même au journaliste en tant qu'homme au centre du fonctionnement de la radio.

A la RTNC, le journaliste reçoivent leurs rémunérations mensuelles, mais qui restent toujours insignifiantes par rapport au coût de vie comme nous le verrons dans le point suivant.

A cet effet, M. BUGUMBA TANGANIKA chef de programme de la RTNC/Uvira affirme en disant que la question sur la vie professionnelle de journaliste est pertinente et qui ne concerne pas tout simplement les journalistes, car pour tout Congolais, le salaire n'est pas suffisant et les avantages sociaux ne sont pas payés.

Question n°8 : quelles conséquences de la vie misérable des journalistes vis-à-vis de l'exercice de leur métier ?

Tableau n°13 conséquences de misères des journalistes sur leur métier

Réactions

Effectif

%

Phénomène de coupage

12

40

Bouc émissaire des autorités et autres leaders d'opinion influents

3

10

Manque du professionnalisme dans le

11

37

56

métier

 
 
 

Irrégularité au service

4

13

Total

30

100

Pour les différents journalistes enquêtés, les conséquences liées à la vie de misère du journaliste sont variées dont les plus majeures sont la mendicité ou coupage auprès des personnes ressources, irrégularité au service, manque du professionnalisme dans le métier.

Question n°9 : Que pensez-vous en guise des pistes de solution pour améliorer la vie des journalistes d'Uvira ?

Tableau n°14 propositions

Propositions

Effectif

%

Salaire et prime décent

14

47

Transparence dans la gestion des ressources financières

10

33

Créer des AGR

1

3

Renforcer le partenariat avec la population, l'Etat et les acteurs de développement

2

7

Que l'Etat puisse contrôler les radios

3

10

Total

30

100

Pour lutter contre ce fléau, 47 % des professionnels des médias enquêtés ont pensé premièrement que la radio (l'employeur) devait disponibiliser un salaire et prime signifiants aux journalistes. Un des journalistes qui a requis l'anonymat a suggéré que les employeurs cessent d'exploiter les journalistes qui leur offrent toujours des services bénévoles.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus