3.3. MODE DE DEPOUILLEMENT DES DONNEES
Pour des raisons de s'assurer que le travail ne souffre d'aucune
erreur d'omission ou
de la non prise en compte de l'un ou de l'autre aspect relatif
aux informations recueillies sur terrain, nous nous sommes proposé,
conscient du volume du travail à faire, de procéder par un
dépouillement manuel. C'est-à-dire, un dépouillement par
pointage.
3.4. PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
3.4.1. PRESENTATION DES RESULTATS
3.4.1.1. IDENTITE DES ENQUETES
Par rapport à l'identité de nos personnes
ressources, 3 paramètres nous ont
particulièrement intéressés tels que nous
l'avions mentionné ci-dessus et pour chacun d'eux, nous précisons
en quoi il a été important dans cette recherche.
Tableau n°1 : Répartition des
enquêtés selon leurs tranches d'âges
N°
|
Tranches d'âges des
enquêtés
|
Effectifs
|
%
|
1
|
De 18 à 24 ans
|
8
|
26,5
|
2
|
De 25 à 31 ans
|
11
|
37
|
3
|
De 32 à 38 ans
|
8
|
26,5
|
4
|
De 39 à 45ans
|
2
|
7
|
5
|
De 46 ans et plus
|
1
|
3
|
Total
|
30
|
100
|
Les données du tableau ci-haut nous illustrent que la
tranche d'âge qui va de 18 à 38 ans, c'est celle qui s'adonne
beaucoup plus à la profession journalistique. La raison ce que la
plupart des personnes qui s'adonnent à cette profession sont surtout les
en quête d'emploi et de survie.
Tableau n°2 : Répartition des
enquêtés selon le genre
N°
|
Les sexes des enquêtés
|
Effectifs
|
%
|
1
|
Masculin
|
21
|
70
|
2
|
Féminin
|
9
|
30
|
Total
|
30
|
100
|
Les données de ce tableau nous renseignent bien que les
hommes sont majoritairement professionnels des médias par rapport aux
femmes. La raison est que les nombreuses femmes non seulement qu'elles
haïssent cette profession mais aussi elles font objet des plusieurs abus
et conflits qui freinent leurs engagements dans la profession.
Tableau n° 3 : Répartition des
enquêtés selon leurs statuts dans la profession
N°
|
Statuts des enquêtés
|
Effectifs
|
%
|
1
|
Gestionnaire de la station
|
3
|
10
|
2
|
Journalistes
|
27
|
90
|
Total
|
30
|
100
|
De par ce tableau il est clair que notre principale cible dans
cette enquête était les journalistes contractés et
bénévoles qui représentent 90% des enquêtés.
Ceci ne veut pas dire que nous sous-estimons la participation des gestionnaires
des stations car ils sont faiblement
représentés. Ceci veut dire tout simplement que
nous avons un choix judicieux des personnes susceptibles de nous disponibiliser
des bonnes informations relatives à notre recherche.
Tableau n° 4 : Répartition des
enquêtés selon leurs niveaux d'étude
N°
|
Niveaux d'études
|
Effectifs
|
%
|
1
|
Licence
|
8
|
27
|
2
|
Gradué
|
9
|
30
|
3
|
Diplôme d'Etat
|
13
|
43
|
4
|
Primaire
|
-
|
|
5
|
Sans niveau
|
-
|
|
Total
|
30
|
100
|
Il ressort de ce tableau que la majorité de chevaliers de
plume qui oeuvrent dans les chaines de radios à Uvira sont des
diplômés d'état comme le montre les résultats de ce
tableau soit 43% suivi de gradué qui représentent 30% et 27% des
licenciés.
3.4.1.2. QUESTIONS PROPREMENT DITES DE L'ENQUETE Question
n°1 : avez-vous un contrat du travail qui vous lie avec votre station
ou
employeur.
Tableau n° 5 du contrat du travail des journalistes
radios d'Uvira
Réaction
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
9
|
30
|
Non
|
21
|
70
|
Total
|
30
|
100
|
La majorité des journalistes radios de la cité
d'Uvira travaillent sans un contrat qui le lie à leurs employeurs. Ceci
laisse penser que leur engagement se fait sur base de camaraderie sans les
préalables conditions liées au travail. Seuls une minorité
des journalistes de la chaine nationale détiennent les contrats.
Question n°2 : si oui, le salaire que vous recevez
parvient-t-il à vous aider à nouer les deux bouts du mois
?
Tableau n°7 de la satisfaction par le salaire
reçu
Degré de satisfaction par le salaire
|
Effectif
|
%
|
Rarement
|
2
|
22
|
Difficilement
|
7
|
78
|
Total
|
9
|
100
|
53
Difficilement, telle est la réaction de la
majorité des journalistes ayant répondu à cette question
sans pour autant dévoiler de combien il gagne par mois pour couvrir leur
besoin. La raison est simple et coïncide avec les arguments qui
soutiennent que le journalisme est un sale métier et sale boulot.
Contrairement aux défenseurs de ce métier qui soutiennent que le
journalisme était métier noble, les journalistes de la
cité d'Uvira sont loin de cette noblesse du métier
journalistique.
Question n°3 : si vous n'avez pas un contrat du
travail, que faites-vous pour votre survie ?
Tableau n°8 : Des mécanismes palliatifs à
l'absence du contrat
Alternatives pour pallier au manque du
contrat
|
Effectif
|
%
|
Débrullandisme
|
9
|
43
|
Cumul de fonction d'enseignant avec le journalisme
|
5
|
24
|
Petit commerce
|
7
|
33
|
Total
|
21
|
100
|
Faute d'une bonne rémunération, les chevaliers
de la plume de la cité d'Uvira se lancent dans la débrouillardise
pour survivre. D'autres par ailleurs recourent au cumul avec la carrière
enseignant et exercent de petit commerce. L'on comprend à partir de ces
éléments les premiers indices qui font que la vie des
journalistes de la cité soit caractérisée par une
misère généralisée.
Question n°4 : est-ce qu'il y a des journalistes
qui ont d'autres occupations à part celles qui concernent leur
métier ?
Tableau n°9 autres occupations à part le
métier de journaliste
Réactions
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
27
|
90
|
Non
|
3
|
10
|
Total
|
30
|
100
|
La grande partie des journalistes exercent d'autres
occupations en dehors du métier de journaliste. C'est notamment
l'enseignement, le petit commerce et d'autres activités
libérales.
Question n°5 : si oui, qu'est-ce qui est à la
base de cette situation ? Tableau n°10 causes de cette
situation
54
Réactions
|
Effectif
|
%
|
Insuffisance ou inexistence du salaire ou prime
|
18
|
67
|
Détournement des fonds par les gestionnaires
|
6
|
22
|
Faiblesse de mobilisation des fonds et de partenariats
|
3
|
11
|
Total
|
27
|
100
|
En réponse aux causes profondes de la vie de
misère du journaliste d'Uvira, nous remarquons dans le tableau ci-haut
que les réponses données par nos 27 enquêtés de
toutes les 3 radios évoquent l'inexistence ou insuffisance du salaire ou
prime. En égard à ce qui précède, nous pouvons
confirmer notre hypothèse selon laquelle l'absence de salaires pour
certains et l'insuffisance de salaires pour d'autres (les salaires
indécents) et l'inexistence de contrat de travail sont à la base
de la vie misérable des journalistes des radios d'Uvira.
Alors que le code de déontologique et d'éthique
du journaliste du Congo ainsi que la déclaration de principe de
fédération internationale des journalistes stipule, comme
déjà dit, que le journaliste doit économiquement,
dépendre de sa profession en ayant une rémunération
suffisante, les journalistes d'Uvira par contre sont loin de cette
disposition.
Nous avons dit avec la déclaration universelle des
droits de l'homme que « tout travail doit produire des biens
économiques ou des services. Ces produits devraient faire l'objet de
contentement de celui qui travaille dans la mesure où il reçoit,
en contrepartie, l'équivalent compensatoire de ses efforts ».
Ce qui est vrai est que, généralement, le
journaliste d'Uvira ne vit pas de sa profession. Raison pour laquelle il se
lance dans d'autres occupations pour sa survie.
Lors de nos recherches, nous avons pu constater qu'à
part la RTNC qui reçoit de petites subventions de l'Etat, mais
insignifiantes, dans d'autres radios le concept salaire n'a pas de place.
Question n°6 : Est-ce que les employeurs
fournissent des efforts pour mobiliser les fonds en vue de payer les
journalistes ?
Tableau n°11 De la mobilisation des fonds par les
initiateurs de chaines de radios d'Uvira
Réactions
|
Effectif
|
%
|
Oui
|
20
|
67
|
Non
|
10
|
23
|
Total
|
30
|
100
|
La majorité des enquêtés reconnaissent les
efforts engagés par leurs employeurs dans la mobilisation des fonds,
malheureusement l'égoïsme des employeurs font que ces fonds soient
mal géré. La raison est simple étant donné que
l'idée de création d'une radio souvent ici à Uvira vient
d'une personne qui se veut comme visionnaire et chef d'entreprise seul à
décider.
55
Question n°7 : a qui peut-on attribuer la
responsabilité de la vie de misère que mènent les
journalistes des radios d'Uvira ?
Tableau n°12 De la responsabilité de
misère des journalistes radios d'Uvira
Réactions
|
Effectif
|
%
|
Les journalistes eux-mêmes
|
11
|
37
|
Les employeurs
|
12
|
40
|
L'Etat congolais
|
7
|
23
|
Total
|
30
|
100
|
Ceci revient à confirmer notre hypothèse selon
laquelle les journalistes d'Uvira ne sont pas responsables de leur vie
misérable, mais la responsabilité incombe plutôt à
leurs employeurs.
La création d'une radio demande au préalable une
réflexion stratégique axée entre autres sur la prise en
charge du personnel.
En tant qu'employeur, on doit se rassurer qu'on est en mesure
de payer son personnel, comme nous l'avons dit dans le point
précédent e rapport avec le code de déontologie et
d'éthique du journaliste Congolais « ... le journaliste a droit
à une rémunération correspondant au rôle social qui
est le sien et suffisante pour garantir son indépendance
économique».
Lors de nos recherches, nous avons pu constater que certains
employeurs sont disposés à investir dans les matériels
chers sans penser faire de même au journaliste en tant qu'homme au centre
du fonctionnement de la radio.
A la RTNC, le journaliste reçoivent leurs
rémunérations mensuelles, mais qui restent toujours
insignifiantes par rapport au coût de vie comme nous le verrons dans le
point suivant.
A cet effet, M. BUGUMBA TANGANIKA chef de programme de la
RTNC/Uvira affirme en disant que la question sur la vie professionnelle de
journaliste est pertinente et qui ne concerne pas tout simplement les
journalistes, car pour tout Congolais, le salaire n'est pas suffisant et les
avantages sociaux ne sont pas payés.
Question n°8 : quelles conséquences de la vie
misérable des journalistes vis-à-vis de l'exercice de leur
métier ?
Tableau n°13 conséquences de misères des
journalistes sur leur métier
Réactions
|
Effectif
|
%
|
Phénomène de coupage
|
12
|
40
|
Bouc émissaire des autorités et autres leaders
d'opinion influents
|
3
|
10
|
Manque du professionnalisme dans le
|
11
|
37
|
56
métier
|
|
|
Irrégularité au service
|
4
|
13
|
Total
|
30
|
100
|
Pour les différents journalistes enquêtés,
les conséquences liées à la vie de misère du
journaliste sont variées dont les plus majeures sont la mendicité
ou coupage auprès des personnes ressources, irrégularité
au service, manque du professionnalisme dans le métier.
Question n°9 : Que pensez-vous en guise des pistes
de solution pour améliorer la vie des journalistes d'Uvira ?
Tableau n°14 propositions
Propositions
|
Effectif
|
%
|
Salaire et prime décent
|
14
|
47
|
Transparence dans la gestion des ressources financières
|
10
|
33
|
Créer des AGR
|
1
|
3
|
Renforcer le partenariat avec la population, l'Etat et les
acteurs de développement
|
2
|
7
|
Que l'Etat puisse contrôler les radios
|
3
|
10
|
Total
|
30
|
100
|
Pour lutter contre ce fléau, 47 % des professionnels
des médias enquêtés ont pensé premièrement
que la radio (l'employeur) devait disponibiliser un salaire et prime
signifiants aux journalistes. Un des journalistes qui a requis l'anonymat a
suggéré que les employeurs cessent d'exploiter les journalistes
qui leur offrent toujours des services bénévoles.
57
|