Jeux, enjeux et contraintes des grandes puissances au cours du printemps arabe. Le cas des membres du CSNU.( Télécharger le fichier original )par Ange Joachim MENZEPO Université de Dschang-Cameroun - Master en Sciences politiques 2015 |
III. INTERET DE L'ETUDELa portée d'une oeuvre scientifique est d'apporter une contribution à la compréhension du phénomène social dont elle s'est assignée la mission d'étudier64(*). Car, comme le dit BOURDIEU, le propre du scientifique est de « savoir ce qu'il ne sait pas »65(*). Ainsi, la présente analyse des jeux et des enjeux des grandes puissances au cours du printemps arabe offre sur le plan heuristique un intérêt sur plusieurs plans : d'abord personnel, puis académique et scientifique. - Intérêt personnel Ce travail est pour nous un important exercice intellectuel, pratique et formatif qui permet d'établir une comparaison entre les connaissances théoriques que nous avons reçues et la réalité de la recherche sur le terrain. Il nous permet d'associer empirisme et aporisme. - Intérêt académique et scientifique Ce travail s'inscrit avant tout dans le cadre de la recherche fondamentale. Il émane de la curiosité du chercheur néophyte que nous sommes de donner une compréhension plus affinée du printemps arabe. Car ce qui fait la valeur des travaux de recherche, c'est leur capacité de « permettre une compréhension toujours plus affinée du phénomène qu'ils étudient »66(*). Alors que le printemps arabe continue de faire la une de l'actualité internationale avec de nombreux rebondissements, ce travail entend enrichir ceux qui l'ont précédé. Pour y arriver, nous nous proposons de décrire et d'expliquer l'intervention des grandes puissances au cours du printemps arabe. Ceci en répondant aux questions comment et pourquoi cette intervention. Nous avons choisi cette approche parce qu'elle n'est que relativement abordée dans les écrits consacrés au printemps arabe. Pour s'en convaincre, nous avons fait une revue de la littérature67(*) qui nous a amené à formuler une problématique. IV. LA PROBLEMATIQUESelon Pierre BOURDIEU, Jean Claude CHAMBODERON et Jean Claude PASSERON, « un objet de recherche si partiel et si parcellaire soit-il ne peut être défini et construit qu'en fonction d'une problématique théorique permettant de soumettre à une interrogation systématique les aspects de la réalité mis en relation par la question posée »68(*). Pour Madeleine GRAWITZ, la problématique est l'intermédiaire entre la logique formelle et la recherche concernant le contenu. Elle « répond à un besoin de cohérence logique, met en oeuvre un ensemble de problèmes qui orientent la recherche et un corps de concepts qui directement ou indirectement débouchent sur des hypothèses rendant compte d'un contenu riche de conflits »69(*). Les travaux que nous avons exploités et même des observations que nous avons faites nous présentent quelques aspects de l'intervention des grandes puissances au cours du printemps arabe, notamment les soutiens multiformes aux manifestants. Ils apportent quelques révélations sur les objectifs poursuivis : protection des civils, instauration de la démocratie. Ces révélations nous amène dans le cadre de notre étude à formuler notre problématique de la manière suivante : Comment les grandes puissances participent-elles au printemps arabe et quels sont les enjeux qui structurent leurs actions et interactions? Pour apporter une réponse à la question que nous nous sommes posés, nous avons adopté une démarche spécifique. * 64 MARIRATANGA Zépherin, La problématique de la bonne gouvernance au Cameroun, rapport de stage février 1999, IRIC, p. 5. * 65 BOURDIEU Pierre, cité par QUIVY (R) et CAMPENHOUDT (L V), op. cit., p. 94. * 66 FOGUE TEDOM (A), op. cit., p. 12. * 67 Confère supra, pp 11-17. * 68 BOURDIEU Pierre, CHAMBOREDON et PASSERON Jean Claude, Le métier du sociologue : préalable épistémologique, Paris, mouton, 1983, p. 54. * 69 GRAWITZ (M), op. cit., p. 4. |
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