Jeux, enjeux et contraintes des grandes puissances au cours du printemps arabe. Le cas des membres du CSNU.( Télécharger le fichier original )par Ange Joachim MENZEPO Université de Dschang-Cameroun - Master en Sciences politiques 2015 |
B. Projet de résolution et proposition d'une solution diplomatique à la crise libyenne par le couple franco-britannique.A la genèse des manifestations en Libye, le couple franco-britannique soumet un projet de résolution au CSNU afin de limiter les dégâts et arrêter les attaques de M. KADHAFI, décidé à mâter la révolution. Celui-ci est apparu le 25 février 2011 sur la place Verte à Tripoli et a déclaré à ses partisans « préparez-vous à défendre la Libye. Nous allons nous battre et nous les vaincrons. La Libye aime KADHAFI »493(*). Pour y faire face, « Paris et Londres ont proposé au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sur la Libye prévoyant un embargo total sur les armes, des sanctions, et une saisine de la CPI pour crime contre l'humanité »494(*). Paris et Londres ont ainsi fait valoir leur puissance par leur capacité à mettre sur agenda onusien la question des résolutions contre le régime libyen. Ces deux puissances ont ainsi fait prévaloir leur capacité à structurer leur environnement international. Dans le cours de l'intervention placée sous la coupe de l'ONU, le couple franco-britannique a préparé une initiative pour un règlement pacifique de la crise libyenne. Après une semaine de bombardements la France et la Grande-Bretagne ont tenté d'ouvrir un nouveau chapitre. Nicolas SARKOZY et David CAMERON comptaient dévoiler avant le 29 mars 2011 les étapes d'un règlement pacifique en Libye. «Vraisemblablement avant le sommet à Londres, CAMERON et moi-même proposerons une voie commune. Ce sera une initiative franco-britannique pour bien montrer que la solution ne peut pas être que militaire, elle sera forcément une solution politique et diplomatique»495(*), a annoncé le chef de l'Etat français à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles. Cette action ou encore ambition franco-britannique vise à diversifier les approches de résolution de la crise libyenne et aussi certainement à apaiser les Etats qui se plaignent de la tournure qu'a pris l'intervention militaire en Libye à savoir la guerre civile animée par les alliés. C. La visite de réconfort au CNT libyen effectuée par le couple franco-britannique.Le président N. SARKOZY et le premier ministre D. CAMERON se sont rendus à Benghazi le 15 septembre 2011 afin d'apporter du réconfort aux autorités du CNT496(*). En plus de l'appel à l'unité des libyens lancé par N. SARKOZY et l'appel à se rendre lancé à KADHAFI par D. CAMERON, cette visite est aussi caractéristique d'un empressement de ces deux Etats pour la proposition de leurs services aux autorités libyennes du CNT dont le pays ravagé par la guerre civile doit être reconstruit497(*). Au cours de cette visite, D. CAMERON a rassuré les rebelles, déclarant que « le mandat de l'OTAN se poursuivra jusqu'à ce que les civils soient protégés et le travail accompli »498(*). Il a aussi annoncé que la Grande-Bretagne assistera la Libye dans sa reconstruction499(*). Dans la même lancée, SARKOZY a pour sa part déclaré : « vous pouvez compter sur notre amitié et notre admiration. Ceux qui ont commis des crimes seront poursuivis »500(*). Lorsqu'on sait en Afrique ce que vaut un ami501(*), cette intervention du président français a assurément apporté aux insurgés le stimulus nécessaire pour aller de l'avant. Les interactions entre grandes puissances n'ont pas suffi, il fallait tenir compte de la spécificité régionale des pays touchés par la crise d'où une coopération avec d'autres Etats. Ce qui a conduit à d'autres types d'interactions. * 493 Source : « Libye. Kadhafi accusé de crime contre l'humanité ? », publié sur la Libre.be, le 25 février 2011, consulté le 22 mars 2013. * 494 Propos de la chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie, publié sur la Libre.be, Ibid. * 495 Le Figaro.fr, consulté le 23 juillet 2013. * 496 GIRARD Aurelien, «Sarkozy sets up Postwar Geopolitics in Libya», The Epoch Times, 15 septembre 2011. * 497 Ibid. * 498 Cameroon Tribune 16 septembre 2011, p. 30. * 499 Ibid. * 500 Ibid. * 501 Quelqu'un qui est là quand on a besoin de lui. |
|