§2. Les droits relatifs à
l'intégrité physique et morale
A. Les traitements dégradants
Le non-respect de l'intégrité physique et morale
se demeure perceptible dans la province du Sud-Kivu aussi bien dans des
familles qu'au niveau des écoles. En effet, contrairement à ce
qui est prévu à l'article 19 de la C.D.E., plusieurs enfants sont
victimes d'injures et châtiments corporels non seulement dans leurs
familles mais également dans leurs écoles en province du
Sud-Kivu. Pourtant, l'éducation et la discipline ne doivent pas
être appliquées par la violence. Dans plusieurs familles, l'on
remarque que les enfants sont souvent tabassés d'une manière
sauvage par leurs parents ou tuteurs même pour de petites erreurs
indépendante de leur propre volonté.61
Par ailleurs, aux termes de l'article 31 de la C.D.E., pour
leur épanouissement, les enfants ont droit aux jeux, aux loisirs et
à la participation aux activités culturelles et artistiques. A la
place, le CARECO a émis l'opinion selon laquelle l'on assiste au «
délabrement progressif des infrastructures des jeux dans toutes les
provinces de notre pays et à une négligence dans la promotion du
sport et dans la préparation des enfants et jeunes aux
compétitions diverses ».62 Il s'observe donc dans la
province du Sud-Kivu une quasi-absence des structures des jeux pour enfants,
certains loisirs étant organisés seulement dans le cadre
activités parascolaires et ecclésiastiques.
B. La protection contre l'exploitation
économique
Des nombreux enfants sont exploités sur le plan
économique dans cette partie du pays. Il s'y observe l'utilisation des
filles mineures dans des débits de boisson et dans des maisons de
tolérance, dans les familles comme filles de ménage, etc. Les
jeunes garçons quant à eux sont beaucoup plus exploités
pour des travaux lourds notamment : le coulage des dalles des immeubles en
construction, le port des fardeaux lourds dans les magasins, boutiques, ports
et différentes entreprises, etc. pour une rétribution très
dérisoire ne leur permettant même pas de rendre l'énergie
perdue. Selon une enquête nationale sur la situation des femmes et des
enfants congolais de 2001, 24% d'enfants congolais de 5 à 14 travaillent
et que globalement les filles travaillent plus que les
garçons.63 Entre 1999 et 2007, 32% d'enfants congolais de 5
à 14 ans travaillent.64 Au Sud-Kivu, 5O% d'enfants de 5
à 14 ans travaillent.65
61 M. MBONEKUBE, OPJ/PELVS,
Entretien, Bukavu , le 22 février 2012.
62 CARECO, op.cit., p.8
63 R.D.C., op. cit., p.179
64 PNUD, Rapport sur le développement
humain, Ed. du 20ème anniversaire, 2010, p.215
65 Institut National de la Statistique/Sud-Kivu, op.
cit., p.13
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