CHAPITRE 3. L'EMPLOI DE L'HUMOUR DANS LE TRAVAIL DU
MER
A. EN FONCTION DES SERVICES DE SOINS
A.1. EN SERVICE D'IMAGERIE DIAGNOSTIQUE
Comme nous le rappelle Ostensen (OMS, 2005), l'imagerie
diagnostique telle que nous la connaissons aujourd'hui regroupe à la
fois les examens basés sur l'utilisation des rayonnements ionisants, le
champ magnétique, ou les ondes ultrasonores.
En réalisant un examen diagnostique, le patient
pénètre dans un environnement qui lui est inconnu, le plus
souvent. Du statut de « bien portant » à celui de «
malade », le patient est contraint d'être parmi nous, soignants. Les
équipements d'imagerie sont la plupart du temps perçus comme
impressionnants à travers un regard extérieur.
Pour les enfants, il existe d'ailleurs de plus en plus des
salles d'imagerie pédiatrique où les appareils sont
adaptés à l'univers enfantin : décorés en forme de
vaisseau spatial, ou en monde sous-marin par exemple. Ainsi, il s'agit de
rendre l'examen davantage ludique pour le jeune patient, afin qu'il soit moins
apeuré et intimidé par un milieu qui pourrait lui paraître
hostile au premier abord.
Concernant l'appréhension des examens, les adultes ne
sont pas en reste ! L'humour en tant que mécanisme de distraction a
alors toute sa place quand il s'agit de lutter contre la claustrophobie du
patient (en IRM le plus souvent), ou lors d'une injection de produit par
exemple. Utiliser le rire comme outil de communication, permet de minimiser
l'anxiété du patient en se détachant des émotions
négatives qui sont susceptibles d'entraver la bonne réalisation
de l'examen, pour se focaliser sur des émotions positives.
De même, se servir de l'humour permet également
de diminuer la gêne du patient lors de soins faisant irruption dans sa
sphère intime (coloscanner, mammographie, urétro-cystographie
rétrograde et mictionnelle, etc.). En effet, dans une situation
d'inconfort physique, mais également psychologique, où il y a
violation de l'intimité du patient, l'humour permet de rendre un soin
technique et embarrassant - à la fois pour le soigné et pour le
soignant - moins protocolaire.
Enfin, le manque de temps considérable, les imposants
appareils d'imagerie, et les moyens de radioprotection parfois
nécessaires à la réalisation de l'examen, font
écran à la relation soignant/soigné. Le manipulateur
apporte aux soins qu'il prodigue une toute autre dimension, bien plus humaine
que technique, malgré tout ce qui tend à s'y opposer. À
condition de l'user avec discernement, l'humour apparaît comme un moyen
d'accélérer le lien de confiance qui s'établit entre
soignant et soigné.
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ETIENNE CORDIER - Promotion 2013/2016
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