Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.( Télécharger le fichier original )par Marius Blum TADA LANDO Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015 |
Section 2 : Pour une intégration internationale plus efficace des Etats africains par la Francophonie.Afin de dépasser les limites qui ont été relevées plus haut, il apparait que la réalisation d'une intégration internationale des États africains au travers de l'OIF repose à la fois sur le développement d'une Francophonie économique efficiente (Paragraphe 1) et le renforcement des capacités d'influence internationale des États africains (Paragraphe 2). Paragraphe 1 : Le développement d'une Francophonie économique efficiente.Le développement du secteur économique est primordial pour toute entité souhaitant être intégrée dans la mondialisation. Dès lors, l'intégration des États africains dans la mondialisation au travers de la Francophonie passe par la mise en valeur de l'espace économique francophone (A) et l'encouragement de partenariats économiques internationaux (B). A. La mise en valeur de l'espace économique francophone.Aujourd'hui, l'Organisation Internationale de la Francophonie c'est 80 États et gouvernements membres répartis sur les 5 continents, soit le tiers des pays du monde et presque 13% de la population du globe. Par ailleurs, l'ensemble francophone représente aujourd'hui 14% du revenu national brut (RNB) mondial et 20% des échanges mondiaux164(*), en outre les investissements effectués par les pays francophones représentent le quart des investissements mondiaux. À la vue de ces statistiques, il apparaît que la Francophonie est dotée d'un poids majeur dans l'économie mondiale. Cependant force est de constater que ce potentiel considérable est faiblement mis en valeur par la Francophonie. Or, si cette organisation regroupe en son sein, des pays membres du G8 et du G20, la grande partie de ses États membres, africains pour la plupart, figurent parmi les 48 pays les moins avancés. Dès lors, la valorisation du potentiel économique francophone constitue la clé de l'insertion internationale des États africains dans la mondialisation au travers de leur appartenance à l'OIF. Cette valorisation de l'espace économique francophone passe principalement par la réalisation d'un espace économique francophone intégré en vue non seulement de renforcer les échanges entre les pays francophones mais également de donner au pays francophones les moins avancés tels que la majorité des pays africains francophones, un moyen de pouvoir, grâce à leur appartenance à cet espace économique francophone intégré, avoir plus de poids dans les négociations économiques avec d'autres aires géoéconomiques. En effet, la mise en place par la Francophonie d'un espace économique intégré contribuerait de manière efficiente à l'accentuation des échanges commerciaux, de la coopération économique et de la solidarité entre les pays francophones telle que souhaitée par l'OIF dans sa charte165(*). Ce qui assurerait non seulement la cohésion interne des pays les plus fragiles, mais également leur insertion dans l'économie et les échanges internationaux. En outre, une mise en place d'un espace économique francophone plus intégré, mieux organisé et plus solidaire permettra également d'améliorer son attractivité pour les investissements internationaux au profit des États francophones les moins avancés comme ceux d'Afrique qui pourront s'en servir comme levier pour leur développement économique. Cependant, la mise en place d'un tel espace nécessite plusieurs préalables qui font encore défaut dans l'espace francophone. En effet, pour qu'un espace économique intégré soit viable, il faut avant tout que la libre circulation des personnes et notamment des acteurs économiques soit effective dans cette espace166(*). Étant donné que la circulation des idées, des innovations et le développement des partenariats innovants constituent le fondement de la construction d'une économie mondiale durable il faudrait donc, pour un espace économique francophone véritablement efficace, la création d'un visa francophone sur le modèle du visa Commonwealth167(*) afin de permettre aux acteurs économiques francophones de circuler librement dans cet espace. Par ailleurs, afin de renforcer l'espace économique francophone, il faudrait également améliorer l'environnement des affaires dans l'espace francophone, notamment par la densification des relations économiques entre les différents réseaux institutionnels, professionnels et d'entreprises francophones168(*). * 164 Préambule de la stratégie économique pour la Francophonie adopté au XVe Sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant le français en partage tenu à Dakar, les 29 et 30 Novembre 2014. * 165 L'article 1 de cette Charte donne pour objectif à la Francophonie de contribuer entre autre au « renforcement de la solidarité entre les pays membres, par des actions de coopération multilatérale, en vue de favoriser l'essor de leurs économies ». * 166 Hoffmann, S. « Vers l'étude systémique des mouvements d'intégration internationale », Op.cit. 485. * 167 Wolton « l'identité francophone dans la mondialisation », Op.cit.p.61. * 168 Parmi les réseaux Francophones, on peut citer le Réseau de normalisation francophone (RNF), l'Union des Banques francophones (UBF) et le Réseau des associations professionnelles francophones (RAPF). |
|