Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.( Télécharger le fichier original )par Marius Blum TADA LANDO Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015 |
Paragraphe 2 : Les objectifs en faveur du développement.Dans son étude des phénomènes d'intégration internationale évoquée plus haut, Soraya Sidani identifie le développement économique et social comme un facteur d'intégration sur la scène internationale89(*). Ainsi, la Francophonie tend à favoriser l'intégration internationale de ses Etats membres, à travers ses objectifs en faveur du développement qui visent à contribuer par la coopération multilatérale au développement durable d'une part (A) et à favoriser l'essor économique de ses Etats membres d'autre part (B). A. La contribution par la coopération multilatérale au développement durable.Compte tenu de la diversité des situations de ses membres (pays moins avancés, pays pauvres très endettés, petits Etats insulaires en développement, pays enclavés), les différents sommets de la Francophonie ont réaffirmé la nécessité de combiner de façon équilibrée un développement durable, une répartition équitable des résultats de la croissance, une gestion soucieuse de l'environnement et le respect des différentes cultures. A cet effet, l'OIF s'engage à agir pour un développement durable de ces Etats membres en appuyant l'amélioration de la gouvernance économique, le renforcement des capacités, la concertation et la recherche de positions communes dans les grandes négociations internationales. Dès lors, elle identifie 5 piliers principaux sur lesquels reposent ses objectifs pour un développement durable à savoir : · Un développement respectueux de l'environnement et soucieux de la conservation des ressources naturelles : en effet, la Francophonie s'est engagée à faire appliquer les conventions de Rio90(*) et à faire aboutir la ratification et la mise en oeuvre du protocole de Kyoto91(*). En outre, l'environnement fait régulièrement partie des thèmes abordés lors des différents Sommets des Chef d'Etats et gouvernements de l'OIF comme ce fût le cas du Sommet de Québec dont la Déclaration prévoyait entre autre : la promotion d'une meilleure gouvernance de l'eau incluant la gestion transfrontalière des eaux, l'encouragement de la mise en oeuvre d'initiatives favorisant l'accès durable à l'eau potable et le soutien aux initiatives qui contribuent à une gestion responsable et durable des forêts et la lutte contre la déforestation et la désertification92(*). · Un développement économique continu : la Francophonie se donne pour objectif de renforcer la solidarité économique en faveur du développement conformément aux recommandations des ministres francophones de l'économie réunis à Monaco en 1999. En effet, rien n'est possible sans l'économie et la Francophonie s'en est rendue compte comme l'atteste la déclaration finale du colloque organisé par l'Université Senghor en 2007 sur le thème « Economie et Francophonie » qui affirmait que : « la Francophonie a besoin d'une stratégie de développement économique sans laquelle ses actions en matière de solidarité, de démocratie et de développements durable resteront fragiles »93(*). · Un développement fondé sur la démocratie, l'état de droit et les droits de l'homme : pour la Francophonie, une vie politique apaisée et la jouissance par les citoyens de tous leurs droits, objet de la Déclaration de Bamako, sont en effet des éléments indissociables du développement durable. En outre, la gestion des affaires publiques conforme aux principes de la bonne gouvernance est essentielle pour une redistribution plus équitable des ressources. · Un développement social équitable qui prend appui sur l'éducation et la formation : la Francophonie considère, la formation et l'éducation comme des fondements du développement durable. C'est la raison pour laquelle, l'OIF dispose d'une direction de l'Education qui travaille en étroite collaboration avec la CONFEMEN, l'Université Senghor et l'AUF qui pour sa part, est entièrement vouée aux coopérations universitaires, car l'enseignement supérieur joue un rôle primordial dans la construction des sociétés. · Un développement attentif à la diversité culturelle et linguistique : en effet, le plein respect de la promotion de la diversité culturelle et linguistique constitue l'un des piliers du développement durable pour la Francophonie. C'est pour cette raison que l'OIF, en collaboration avec les ambassadeurs francophone à l'UNESCO, s'est énormément impliquée dans l'élaboration et l'adoption, en 2005, de la « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ». Elle s'est ensuite engagée auprès de ses membres pour une ratification large et une entrée en vigueur rapide. En juin 2008, 83 États avaient déposé leurs instruments de ratification auprès de l'UNESCO, parmi lesquels, 43 membres de la Francophonie. * 89 Sidani, S. Intégration et déviance au sein du système international. Op. Cit. p.27. * 90 Convention sur la Biodiversité, les changements climatiques et la lutte contre la désertification adoptée au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. * 91 Le protocole de Kyoto est un accord international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre signé le 11 décembre 1997 lors de la 3e Conférence des Parties à la Convention (COP 3) à Kyoto, au Japon, et entré en vigueur le 16 février 2005. * 92 OIF, Déclaration de Québec, du 19 octobre 2008 point 8. p.1. * 93 Ce colloque avait été organisé dans le cadre de la semaine de la Francophonie par l'Université Senghor d'Alexandrie et il s'y était tenu trois tables rondes qui traitaient des sujets suivants : « Réalités économiques de la Francophonie », « La Francophonie et les perspectives de renouvellement économique » et « Les industries culturelles ». |
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