Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.( Télécharger le fichier original )par Marius Blum TADA LANDO Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015 |
B. La gestion pacifique des crises et la consolidation de la paix.Les objectifs de la Francophonie en matière de promotion de la paix vont au-delà de la simple prévention des conflits. En effet, comme le fait remarquer le professeur ATANGANA AMOUGOU, la Francophonie, a transcendé le « périmètre traditionnel de ses missions »87(*) et se pose aujourd'hui comme acteur dans la résolution proprement dite des conflits. Ainsi, dans le cadre de son programme d'accompagnement des situations de crise ou de transition démocratique, la Francophonie a développé deux axes majeurs d'intervention à savoir : le soutien politique et technique aux autorités et acteurs de la résolution du conflit d'une part et l'appui au rétablissement d'un ordre constitutionnel et institutionnel d'autre part. En cas d'éclatement d'une crise ou d'un conflit dans l'espace francophone, toute l'expertise francophone en matière de médiation est mobilisée pour l'élaboration et la mise en oeuvre des accords politiques. Cela se traduit principalement par le déploiement des missions de médiation et de facilitation par le Secrétaire général de l'OIF qui désigne également des envoyés spéciaux pour favoriser l'émergence de solutions consensuelles de sortie de crise et la conclusion d'accords de paix durables entre les parties en conflits. En outre, la contribution de la Francophonie à la résolution des conflits se traduit également par sa participation aux groupes internationaux de contact regroupant les représentants des Etats concernés par les conflits et les organisations internationales. Cette approche globale et inclusive d'accompagnement des crises vise principalement à assurer un suivi et un accompagnement à la fois politique et technique des situations de crise en contribuant à la définition et à la réalisation des conditions de paix et en mettant à la disposition des pays concernés une assistance appropriée et coordonnée pour aider à mettre en oeuvre les accords de paix conclus entre les protagonistes. L'action de la Francophonie pour la résolution des conflits se traduit aussi par la participation aux opérations de maintien de la paix initiées par l'ONU. En effet, les Chefs d'Etats et de gouvernement de la Francophonie se sont résolument engagés lors du Sommet de Québec de 2008 à « renforcer les capacités des Etats francophones en matière de maintien de la paix et à les encourager à fournir à l'ONU et aux organisations régionales compétentes, dans la mesure de leurs moyens des contingents francophones (militaires, policiers et civils) afin d'accompagner les transitions et consolider la paix »88(*). Sur la base de ces dispositions, l'OIF a élaboré une stratégie opérationnelle afin d'aider à surmonter les obstacles s'opposant à la participation active des Etats francophones aux opérations de paix et d'accompagner le renforcement de leurs capacités dans ce domaine. Des actions de plaidoyer sont menées par le Secrétaire général de l'OIF auprès des Etats francophones afin de les sensibiliser aux avantages stratégiques de la participation aux opérations de paix. A cet effet, comme en témoigne le graphique suivant, l'on constate une nette augmentation de la contribution francophone aux opérations de maintien de la paix de l'ONU depuis la création du poste de Secrétaire général de l'OIF en 1997. Graphique no1 : Contribution francophone aux OP de l'ONU 1948-2008. Source : Réseau francophone de recherche sur les opérations de paix, 2008.
La Francophonie s'attache également à renforcer les institutions des pays en transition, qu'elles soient ad hoc ou permanentes, aux fins de restauration de la stabilité politique et de la démocratie ainsi que du respect des droits et des libertés. Dans ce cadre, ses actions se déclinent sous plusieurs aspects tels que : la participation aux structures de suivi des accords, à titre d'observateur et/ou de facilitateur ; l'organisation d'activités de sensibilisation, de formation, d'intériorisation par les acteurs nationaux des processus de dialogue politique, de concertation et de plaidoyer ; la production et la diffusion d'informations relatives aux pratiques de la démocratie, des droits et des libertés, et le partage d'expériences ; le soutien au renforcement des capacités matérielles et mise à disposition d'expertises auprès des institutions de la transition ; l'appui à la révision ou à l'élaboration des textes fondamentaux ; et enfin l'envoi d'observateurs aux différentes échéances électorales. * 87 Atangana Amougou ; J-L, « Francophonie et résolution des conflits en Afrique » Revue internationale des mondes francophones, No2, Printemps-été 2010. p.39. * 88 OIF, Déclaration de Québec, du 19 octobre 2008 point 12, p.2. |
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